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N°120
Revue de presse
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Mercredi 05 Mars 2014
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Mars
2014
SECTEUR BANCAIRE
Quel avenir pour les banques publiques
L’idée d’intégrer, la STB, la BH et la BNA est une soluon qui a été déjà non seulement envisagée,
mais aussi appliquée, sans résultats probants. Envisager de nouveau cee soluon, est une
perte de temps.
S’IL est vrai que les banques publiques déennent les parts les plus importantes du marché, il
n’en demeure pas moins qu’elles souffrent de plusieurs problèmes dont la mauvaise geson, le
manque d’innovaon au niveau des produits proposés, l’absence d’une approche prudenelle
en maère de créances douteuses qui sont très élevées. D’ailleurs, Elyes Fakhfekh, ancien minis-
tre des Finances, avait déclaré, lors d’une audion à l’Assemblée Naonale Constuante, que les
dees classées des trois banques publiques ne cessent de s’accumuler et qu’elles ont besoin de
près de 1.000 MD, afin de couvrir leurs demandes. Des demandes inscrites, d’ores et déjà dans
la loi de finances complémentaire pour l’année 2013, concernant l’autorisaon de l’ANC pour
l’ulisaon de 500 MD en 2013 et une somme de 500 MD en 2014, pour la recapitalisaon des
banques publiques. Des banques qui se trouvent aujourd’hui, dans une situaon financière diffi-
cile, sachant que les experts de la Banque mondiale esment que le taux de garane bancaire,
en Tunisie, est le plus élevé de la région, (177%). Partant, le gouvernement provisoire sortant
avait engagé un audit des banques publiques qui serait le début d’un processus de réforme ban-
caire. Une réforme qui ferait gagner entre 17 et 20 milliards de dinars de crédits supplémen-
taires, à même d’être injectés dans l’économie, au cours des 10 prochaines années, au bénéfice
du secteur privé. Elle permerait, par ailleurs, de porter le taux de pénétraon d’accès aux
crédits de 72% à 90%, ce qui est en mesure de favoriser une croissance supplémentaire au pays.
Car, au regard des économistes et experts financiers, notamment, ceux de la Banque mondiale,
«le potenel du secteur financier tunisien n’est pas, encore, aeint. Lopéraon d’audit des
banques publiques permerait d’établir un diagnosc clair des défaillances de ces banques. Et,
une fois le diagnosc établi, il faudrait trouver le remède. Des remèdes qui, au regard de la
Banque mondiale, sont au nombre de trois. Il s’agirait soit, de transformer les trois banques
publiques en banque de développement, soit de les liquider, ou de mere à leur te des équi-
pes d’experts privés pour améliorer leur geson, ou encore céder une part de ces banques à des
aconnaires stratégiques. Cest le gouvernement qui trancherait et le choix serait largement
tributaire des considéraons poliques et économiques.
Cependant, certains experts naonaux sont plus favorables à une réforme pour consolider le
posionnement au moins régional et les capacités des banques publiques tunisiennes. Ce qui est
un objecf difficile à aeindre, aujourd’hui, vu le contexte polique et économique actuel.En
effet, s’engager aujourd’hui dans une réforme aussi rapide du secteur financier public est une
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SECTEUR BANCAIRE (Suite)
Quel avenir pour les banques publiques
queson épineuse, qui d’ailleurs, nous mène à nous poser une multude de quesons essen-
elles.
D’abord, est-ce que la Tunisie a, aujourd’hui, besoin de banques publiques ? Une queson à
laquelle plus d’un expert répondra non. Et pour cause. Leurs arguments ? L’Etat dispose de la
Trésorerie générale, sans compter la créaon du Fonds de dépôt et de consignaon. Ces deux
structures pourraient être l’instrument de l’Etat pour exécuter ses poliques tout comme pour
contrôler le secteur bancaire. A cela s’ajoute la Banque centrale de Tunisie, qui est aussi une
banque d’Etat qui est à même d’effectuer les contrôles nécessaires à travers ses structures. Et si
l’on ent à l’existence d’une banque publique, pour une période transitoire, les experts optent
pour la BNA, parce qu’elle touche un secteur stratégique, l’agriculture, et qui passe par des mo-
ments extrêmement difficiles. Aujourd’hui, une autre queson importante se pose : faut-il ouvrir
les deux autres banques publiques, (STB et BH), aux privés, soit à des parcipaons étrangères ?
Pour certains professionnels de banques, cee soluon n’a pas apporté les résultats escomptés.
Car, on a beaucoup aendu des parcipaons étrangères, telles que le financement des projets,
la mise sur le marché de nouveaux produits bancaires. Or, il n’en fut rien de tout cela. Bien au
contraire, au moment des crises, ces banques se sont repliées sur elles-mêmes, ont déserté le
financement de l’économie et se sont plutôt focalisées sur les crédits de consommaon, alors
qu’elles se basent sur l’épargne qui aurait du être exploitée pour le financement des entreprises
et de l’économie. Partant, ouvrir le capital des banques publiques à des parcipaons
étrangères, sans condions préalables, merait à risque des mécanismes indispensables pour le
développement de l’économie. La soluon idoine, selon les professionnels du secteur, dont
Ahmed Karam, Directeur général de l’Amen Bank, est de privaser les banques publiques tunisi-
ennes mais, en accordant la priorité aux capitaux tunisiens qui seraient majoritaires, avec la par-
cipaon d’un partenaire stratégique et la geson d’experts et de compétences tunisiennes.
En définive, l’idée d’intégrer les trois banques publiques, la STB, la BH et la BNA, est une solu-
on qui a été déjà non seulement envisagée, mais aussi appliquée, sans résultats probants. Pour
certains experts, le résultat a été même néfaste pour l’économie naonale. Partant, envisager de
nouveau cee soluon est une perte de temps.
Concernant les banques à capital étranger. Celles-ci sont des banques de renommée internaon-
ale, et n’ont pas besoin d’être intégrées. Par contre, les banques tunisiennes, à capital tunisien,
pourraient bien se rapprocher pour constuer une banque unique, afin de consolider leurs
capacités et leur compévité. Néanmoins, les experts précisent que cee démarche demeure
l’apanage des aconnaires de ces banques.
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SECTEUR BANCAIRE (Suite)
Quel avenir pour les banques publiques
queson épineuse, qui d’ailleurs, nous mène à nous poser une multude de quesons essen-
elles.
D’abord, est-ce que la Tunisie a, aujourd’hui, besoin de banques publiques ? Une queson à
laquelle plus d’un expert répondra non. Et pour cause. Leurs arguments ? L’Etat dispose de la
Trésorerie générale, sans compter la créaon du Fonds de dépôt et de consignaon. Ces deux
structures pourraient être l’instrument de l’Etat pour exécuter ses poliques tout comme pour
contrôler le secteur bancaire. A cela s’ajoute la Banque centrale de Tunisie, qui est aussi une
banque d’Etat qui est à même d’effectuer les contrôles nécessaires à travers ses structures. Et si
l’on ent à l’existence d’une banque publique, pour une période transitoire, les experts optent
pour la BNA, parce qu’elle touche un secteur stratégique, l’agriculture, et qui passe par des mo-
ments extrêmement difficiles. Aujourd’hui, une autre queson importante se pose : faut-il ouvrir
les deux autres banques publiques, (STB et BH), aux privés, soit à des parcipaons étrangères ?
Pour certains professionnels de banques, cee soluon n’a pas apporté les résultats escomptés.
Car, on a beaucoup aendu des parcipaons étrangères, telles que le financement des projets,
la mise sur le marché de nouveaux produits bancaires. Or, il n’en fut rien de tout cela. Bien au
contraire, au moment des crises, ces banques se sont repliées sur elles-mêmes, ont déserté le
financement de l’économie et se sont plutôt focalisées sur les crédits de consommaon, alors
qu’elles se basent sur l’épargne qui aurait du être exploitée pour le financement des entreprises
et de l’économie. Partant, ouvrir le capital des banques publiques à des parcipaons
étrangères, sans condions préalables, merait à risque des mécanismes indispensables pour le
développement de l’économie. La soluon idoine, selon les professionnels du secteur, dont
Ahmed Karam, Directeur général de l’Amen Bank, est de privaser les banques publiques tunisi-
ennes mais, en accordant la priorité aux capitaux tunisiens qui seraient majoritaires, avec la par-
cipaon d’un partenaire stratégique et la geson d’experts et de compétences tunisiennes.
En définive, l’idée d’intégrer les trois banques publiques, la STB, la BH et la BNA, est une solu-
on qui a été déjà non seulement envisagée, mais aussi appliquée, sans résultats probants. Pour
certains experts, le résultat a été même néfaste pour l’économie naonale. Partant, envisager de
nouveau cee soluon est une perte de temps.
Concernant les banques à capital étranger. Celles-ci sont des banques de renommée internaon-
ale, et n’ont pas besoin d’être intégrées. Par contre, les banques tunisiennes, à capital tunisien,
pourraient bien se rapprocher pour constuer une banque unique, afin de consolider leurs
capacités et leur compévité. Néanmoins, les experts précisent que cee démarche demeure
l’apanage des aconnaires de ces banques.
Trois quesons à Moez Labidi, professeur en Finances internaonales
« Prioriser l’opéraon d’assainissement sur les projets de fusion »
« La démarche de la Banque centrale de Tunisie (BCT), sur cee queson, me paraît très adap-
tée au contexte actuel. Sa prudence me paraît aussi jusfiée. Car des formes mal formulées
peuvent devenir contreproducves »
Pourquoi la restructuraon du secteur bancaire figure-t-elle en bonne posion sur la liste des
formes les plus urgentes à entreprendre ?
Deux raisons jusfient une telle urgence :
Premièrement, l’état du secteur bancaire tunisien des facteurs conjoncturels liés au choc de
la révoluon et son cortège d’inflaon, de montée de l’insécurité et de blocage de l’acvité de
certaines entreprises stratégiques, ont, d’une part, impacté négavement les ressources des
instuons financières à travers la chute des dépôts bancaires. Et d’autre part, ils ont renforcé le
processus de concentraon des acfs bancaires en faisant les beaux jours du secteur immobilier
et foncier.
• Deuxièmement, ces facteurs conjoncturels se greffent sur une fragilité structurelle : un niveau
inquiétant des créances non performantes ; des indicateurs de rentabilité largement en deçà des
standards internaonaux de performance bancaire ; du retard dans l’applicaon des normes
prudenelles de Bâle ; de l’insuffisance des fonds propres, de l’insuffisance du niveau de provi-
sionnement, …
Enfin, l’ouverture de l’espace bancaire tunisien à la concurrence internaonale impose la
restructuraon et jusfie une réflexion sur la concentraon. Cee flexion dépasse le cadre des
banques publiques pour toucher le secteur. Et j’espère que l’audit des banques publiques sera le
détonateur qui déclenchera la dynamique de restructuraon dans tout le secteur bancaire. Et il
n’est pas surprenant, et je dirai même fort probable, que la dynamique de rapprochement
touchera en premier les banques privées, surtout si le coup de pouce réglementaire est au
rendez-vous.
La fusion des banques publiques est-elle incontournable pour doper la performance du secteur
?
Certes, la recherche d’une « taille crique » dans le secteur est déterminante pour booster la
performance des banques tunisiennes. La « taille crique » permet à la banque, de réaliser des
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Trois quesons à Moez Labidi, professeur en Finances internaonales (Suite)
« Prioriser l’opéraon d’assainissement sur les projets de fusion »
économies d’échelle, de bénéficier de meilleures condions de financement sur les marchés
(acons et obligaons), et d’accompagner l’entreprise sur les marchés étrangers. Lexpérience
marocaine est très construcve sur cee problémaque.
Toutefois, il ne faut pas éluder que la fusion est loin d’être la panacée, et ceci pour deux raisons
:
D’une part, une banque de pete taille, engagée dans une stratégie de niche avec un modèle
d’affaires concentré sur un segment précis, très flexible, ne prenant pas trop de risque, peut sur-
vivre avec un volume d’acfs gérés relavement faible. A l’inverse, des banques traitant un
volume neement plus important, leur rapprochement avec d’autres banques pourrait devenir
indispensable pour élargir leur réseau de succursales et garanr leur viabilité.
D’autre part, l’opéraon de fusion pourrait devenir source de risque systémique, si elle cible de
grandes banques fragilisées par la mauvaise qualité de leurs acfs (too big to be bailed-out ).
De ce fait, la grande bataille aujourd’hui, est celle de l’assainissement du secteur. Autrement dit,
il faut prioriser l’opéraon d’assainissement sur les projets de fusion.
Quelles sont les préalables pour réussir les opéraons de fusion :
Le contexte actuel impose l’urgence pour l’assainissement et la prudence pour l’opéraon de
fusion ou de privasaon même parelle. Car, la concentraon bancaire suppose un certain
nombre de mesures préalables :
• Lancrage à la culture de la bonne gouvernance dans toutes les entés publiques (entreprises,
offices, caisses sociales,...) pour que leurs déséquilibres financiers ne soient pas source de
fragilité bancaire.
Lassainissement des finances publiques et surtout le traitement du dossier épineux de la com-
pensaon pour alléger les contraintes qui pèsent sur ces entés publiques.
Lélargissement du périmètre de la supervision aux grandes entreprises publiques (de type,
Compagnie de Phosphate Gafsa) et aux secteurs systémiques (tourisme et immobilier) pour
éviter le scénario d’une crise bancaire déclenchée par l’effondrement de l’un des secteurs.
Lexpérience récente de l’Irlande est très riche d’enseignements à ce niveau.
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