1958 voit le début de la construction du barrage sur la frontière Est de l’Algérie, la
ligne Morice , qui va gêner considérablement le passage des Katibas en provenance de la
Tunisie, qui offre une aide importante tout comme le Maroc à la rébellion algérienne.
D’ailleurs le 11 janvier 1958, 14 soldats français sont tués au cours d’un
accrochage avec deux Katibas, qui se réfugient en Tunisie en emmenant 4 de nos prisonniers,
protégées par les tirs de la garde tunisienne opérant à partir du poste de Sakiet Sidi Youssef,
où se trouvent des pièces de DCA et des casernements de l’ALN. Les incidents se
poursuivant, un de nos avions est durement touché par le tir des mitrailleuses et doit se poser
en catastrophe à Tébessa, une opération aérienne est déclenchée contre Sakiet Sidi Youssef ;
mais comme toujours les installations militaires de l’ALN sont implantées au milieu de la
population civile tunisienne et des réfugiés algériens, lui conférant une sorte d’impunité, mais
qui cette fois ne joue pas et si les installations sont bien détruites, il y a 72 morts dont 12
enfants…Et le FLN exécute les 4 militaires français prisonniers. Suivent bien sûr toute une
série d’opérations dans les Aurès et Némentchas, dans le Constantinois près de Guelma, mais
l’annonce de l’exécution de nos soldats déclenche à Alger de violentes manifestations dont
sortira le 13 mai et la création du Comité de salut public rapidement pris en compte par les
politiques opposés au gouvernement.
L’appel lancé au général de Gaulle est largement entendu et ce dernier revient au
pouvoir.
En septembre le GPRA est créé au Caire avec à sa tête Ferhat Abbas.
Le 28 septembre, c’est le référendum sur la constitution de1958, où le Oui
prédomine à 98%, le général de Gaulle effectuant un voyage en Algérie annonce la mise sur
pied du plan de Constantine et pendant ce temps là les opérations contre le FLN se
poursuivent notamment dans le massif de l’Akfadou en Kabylie.
Les propositions de paix lancée par le gouvernement français sont rejetées par le
GPRA et en novembre les élections législatives donnent une majorité aux partisans de
l’intégration ; Paul Delouvrier est nommé délégué général, le général Challe devenant
commandant en chef en Algérie.
1959 voit le développement accru des opérations militaires contre l’ALN et les
Wilayas, couronnées de succès puisque Amirouche commandant de la Wilayas III et Si Aouès
de la wilaya IV sont tués.
Par contre en Suisse et en France les réseaux de soutien au FLN s’organisent -Les
porteurs de valises- se rencontrent pour mettre au point les filières d’aides notamment en
argent, récupéré auprès des travailleurs algériens en France et à l’étranger comme impôt…..
En juillet ce sont les opérations Jumelles et Pierres précieuses ; du 27 au 31 août
le général de Gaulle effectue la première tournée des popotes et déclare, je cite « Moi vivant,
le drapeau du FLN ne flottera pas sur l’Algérie » Et pourtant maintenant il flotte non
seulement en Algérie, mais aussi impunément en France ! - Mais le 16 septembre, il proclame
au cours d’une allocution le droit des algériens à l’autodétermination par référendum, et
propose soit la sécession, la francisation ou l’association….. Nouveau refus du FLN par le
GPRA qui exige préalablement à toute discussion, l’indépendance totale de l’Algérie.
Plusieurs déclarations de hauts responsables français et notamment de Paul
Delouvrier semblent être à contre courant des propos du chef de l’Etat, le délégué général
déclarant lui-même que « Nous nous battons pour une Algérie française ».
En 1960, le général Massu est rappelé en métropole ayant tenu des propos peu
appréciés par Paris, et cela soulève à nouveau l’inquiétude des européens en Algérie ; il est
remplacé par le général Crépin et en janvier c’est la semaine des barricades à Alger où l’on