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ÉDITORIAL
On entend souvent dire que les entreprises
françaises sont moins bien armées que leurs
homologues allemandes ou britanniques pour
remporter des contrats à l’international.
Quelles sont les clés du succès d’Egis ?
Cette affirmation mériterait d’être nuancée. L’essentiel
est qu’il y a une vraie prise de conscience des
décideurs politiques et économiques des progrès
à accomplir. Aujourd’hui, tout le monde œuvre dans
le même sens pour faire rayonner les entreprises
françaises à l’international.
Concernant Egis, notre présence sur les marchés
porteurs nous permet à la fois de détecter les
opportunités et d’être identifiés dans notre crédibilité
à réaliser les missions. C’est un travail de longue
haleine, qui se construit par des références, par la
capacité à accompagner les porteurs de projets,
à travailler en équipes interculturelles et à évoluer
dans l’environnement institutionnel propre à chaque
pays. Il y a là un mélange de souplesse d’esprit et de
rigueur d’analyse à apporter, par nos collaborateurs et
à chaque instant, à nos clients et à nos projets. Il faut
bien sûr se garder de tout triomphalisme, mais lorsque
l’on constate que, sur certains dossiers, notre présence
dans l’équipe de maîtrise d’œuvre est un argument
supplémentaire pour aller chercher des financements
internationaux, cela nous conforte dans le sentiment
que nous avançons dans la bonne direction.
Autre grande tendance, la taille importante des
projets sur lesquels Egis a remporté des missions.
Comment le groupe s’organise-t-il pour répondre
aux exigences de ces grands projets ?
Les grands projets prennent en effet une importance
grandissante dans nos activités : en 2013, les vingt
plus gros contrats remportés par Egis représentent la
moitié de notre prise de commandes ! Cela montre,
s’il en était encore besoin, que nous disposons de la
crédibilité nécessaire pour être missionnés sur ce type
de projet, mais il s’agit aussi chaque jour de démontrer
notre savoir-faire. Ces grands projets sont particuliers.
Leur taille démultiplie les contraintes techniques et
rend leur conception particulièrement complexe.
Nous devons délivrer nos prestations dans des délais
qui, eux, sont très proches de ceux de projets de taille
moins importante. Cela nous conduit à mettre en
place des méthodes de production spécifiques. Nous
faisons, par exemple, partie de l’équipe-projet choisie
pour définir le masterplan détaillé de la ville nouvelle
de Taif en Arabie Saoudite, 1 200 hectares à aménager
dans le désert. C’est une échelle inédite pour nous en
conception urbaine, et cela nous a incités à mettre en
face des moyens inédits. Plus de quarante personnes
ont été mobilisées sur un plateau-projet dédié situé
à Lyon, au contact permanent d’experts localisés sur
d’autres sites du groupe. Plus un projet est important,
plus notre organisation se doit d’être souple pour
s’adapter à ses caractéristiques et ses échéances.
Dans ces grands projets, avez-vous le sentiment
que les engagements d’Egis en matière de
développement durable trouvent un écho ?
Ce serait une erreur que d’opposer grands projets
et développement durable. Pour nos clients, il y a
un intérêt objectif à investir dans des bâtiments et
des infrastructures qui répondent de façon pérenne
aux besoins des populations. La durabilité n’est pas
seulement une réponse de bon sens à la raréfaction
des ressources, elle a aussi une valeur sociale,
économique et financière. Notre responsabilité
est de porter à la connaissance de nos clients les
aménagements susceptibles d’améliorer la pérennité
de leurs investissements.
En France, le contexte difficile peut-il prendre le
pas sur les préoccupations environnementales ?
Je ne le pense pas, et ce n’est d’ailleurs pas souhaitable.
La conscience que le développement durable n’est
pas un coût, mais la seule voie à suivre pour continuer
à produire de la richesse, est partagée par l’ensemble
des acteurs des marchés où nous intervenons.
Sur ce plan, l’année 2013 a d’ailleurs été une
« année-charnière », puisque le débat national sur
la transition énergétique a permis à chacune des
parties prenantes de s’exprimer sur les objectifs et les
moyens à mettre en œuvre pour les atteindre. Egis, par
le biais de son Comité d’orientation développement
durable, a pris part à ce débat. Nous espérons pouvoir
contribuer par notre expérience d’ingénieristes à
définir et mettre en place les meilleures voies possibles
pour assurer la pérennité énergétique de notre pays.
Quels vont être les défis d’Egis en 2014 ?
Avec une belle prise de commandes 2013, nous
sommes en 2014 sur une trajectoire de croissance.
Il nous faudra veiller à une gestion rigoureuse
et responsable des projets qui nous ont été
confiés, et notamment des plus grands d’entre
eux. Nous franchissons de nouvelles étapes dans
l’internationalisation de nos activités et aussi de nos
équipes. Nous mettons davantage en valeur notre
pluridisciplinarité. Sur nos marchés, nous sommes
capables d’intervenir en différents endroits de la chaîne
de valeur. C’est une vraie richesse, car c’est sans doute
à l’interface de nos spécialités qu’il y a des économies
à réaliser, pour nous comme pour les clients que nous
accompagnons.