1. DE L’ALERTE DES SCIENTIFIQUES A LA MISE EN PLACE D’UNE ACTION CONCERTEE DE LA
COMMUNAUTE INTERNATIONALE POUR LUTTER CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
Une étroite corrélation existe entre les données collectées par les scientifiques sur le phénomène du
réchauffement de la planète et la prise de conscience des Etats de la nécessité d’agir.
En effet, suite à l’alerte donnée dans les années 1970 par la communauté scientifique, l’ensemble des
pays de la planète a accepté le principe d’une réaction internationale. Une série de conférences
environnementales ont eu lieu dans les années 1980, composées de représentants
gouvernementaux et de scientifiques. L’apparition d’éléments, de plus en plus nombreux, révélant un
réchauffement climatique appelait une réponse politique internationale. La rencontre de Toronto de
1988 recommanda une réduction de 20% des émissions mondiales de CO2 pour 2005 et promut
l’idée de l’imposition d’une taxe sur les combustibles fossiles. La même année, la création du Groupe
d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) fut l’étape décisive marquant la
reconnaissance politique et internationale du changement climatique. Il fallut néanmoins la publication
du 1er rapport du GIEC en 1990 récapitulant l’état de la science climatique, pour que les Etats se
mobilisent activement. Ce rapport a servi de base à l’établissement de la Convention cadre sur les
changements climatiques de 1992.
A. L’émergence d’un cadre international de lutte contre le changement climatique ….
La Convention Cadre Climat : le cadre général d’intervention de la Communauté internationale
en matière de changement climatique
Le premier engagement politique pour contrer l’évolution préoccupante des émissions de gaz à effet
de serre dans l’atmosphère est l’adoption, en juin 1992 à Rio lors du Sommet mondial de la Terre, de
la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (ci-après, « Convention »). Elle
établit, d’une part, un objectif général et, d’autre part, des principes devant guider l’action
internationale en ce domaine.
L’établissement d’un objectif général : la stabilisation des concentrations de gaz à effet de serre dans
l’atmosphère
L’objectif de la Convention est évoqué à son article 2, comme suit : « stabiliser (…) les concentrations
de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation
anthropique dangereuse du système climatique… ».
La Convention prescrit donc une simple stabilisation des émissions de gaz à effet de serre et n’impose
aucune contrainte en cas de non-respect de cet engagement. Une précision est toutefois apportée en
terme de délai pour respecter cet objectif. La stabilisation des concentrations devra se faire
La consécration de principes directeurs de l’action internationale de lutte contre le changement
climatique
Les principes destinés à sous-tendre la stratégie de la Communauté internationale en matière de lutte
contre le changement climatique concernent le principe de précaution, celui de développement
durable et surtout, celui de responsabilités communes mais différenciées. Ce dernier commande que
si le réchauffement de la planète affecte tous les pays, les responsabilités, elles, diffèrent selon les
Etats. Dès lors, il appartient aux pays industrialisés, historiquement responsables, de fournir les
premiers les efforts pour lutter contre le changement climatique. Il est énoncé au sein de la
Convention de la manière suivante : « il incombe aux Parties de préserver le système climatique (…)
sur la base de l’équité et en fonction de leurs responsabilités communes mais différenciées et de leurs
capacités respectives. Il appartient, en conséquence, aux pays développés Parties d’être à l’avant-
garde de la lutte contre les changements climatiques et leurs effets néfastes ».
En vertu de ce principe, l’Article 4.5 de cette même Convention oblige les pays développés Parties à
« encourager, faciliter et financer le transfert ou l’accès de technologies et de savoir-faire
écologiquement rationnels » aux pays en développement, et de soutenir « le développement et le
renforcement des capacités et technologies propres aux pays en développement Parties. » Enfin,
l’Article 4.8, incite les Parties à « étudier les mesures _ concernant notamment le financement,
l’assurance et le transfert de technologies _ visant à répondre aux besoins et aux préoccupations
spécifiques des pays en développement Parties devant les effets néfastes des changements
climatiques et l’impact des mesures de riposte ».