Document formation Opéra de Marseille

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Journée de formation pour les enseignants
Opéra de Marseille
Document réalisé par Laetitia Alliez, professeur agrégée d’éducation musicale,
chargée du service éducatif associé à l’opéra de Marseille
Grille de stage du lundi 15 décembre 2014. Rendez-vous des enseignants à l’opéra- 2 rue Molière (entrée des artistes de l’Opéra municipal de
Marseille) Prévoir une tenue souple pour l’atelier chorégraphique
Antonio CERESIA, chorégraphe-Laurence Stevaux, artiste du chœur-Paule Goltier, metteur en scène-Vardouhi Pangalyan, pianiste
Horaires
9h-9h30
9h30-10h30
10h30-10h45
10h45-11h45
11h45-12h30
12h30-13h30
13h30-14h30
14h30-15h15
15h15-16h30
Lieux
Studio
de danse
de
l’Opéra
de
Marseille
6ème
étage
Intervenants
Antonio Ceresia
Laetitia Alliez
Laurence Stevaux
Vardouhi Pangalyan
Paule Goltier
Studio
Laetitia Alliez
de danse Paule Goltier
de
l’Opéra
de
Marseille
6ème
étage
Contenus
Mot de bienvenue, annonce de déroulé du stage, déambulation à l’intérieur du bâtiment
Atelier chorégraphique : préparation corporelle et mentale
Pause
Présentation des « caprices de Marianne »
Atelier scénographique sur les « caprices de Marianne »
Pause déjeuner
Présentation de Falstaff
Atelier Scénographique sur « Falstaff »
Tour de table des participants
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Le Parcours d’éducation artistique et culturelle
Circulaire du 3 mai 2013
Constitué :
-
des enseignements (enseignements artistiques et HDA), peuvent être annualisés
actions éducatives partenariales
des expériences personnelles de l’élève
Se fonde sur 3 piliers :
-
connaissances
pratiques artistiques
rencontres avec les œuvres et les artistes
Se construit :
-
de manière cohérente et continue de la maternelle à la terminale (volet
culturel du projet d’établissement)
avec une mémoire du parcours
avec une complémentarité et progressivité
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Opéra:
Les caprices de Marianne
Compositeur:
Henri SAUGUET
d’après la pièce de théâtre d’Alfred de MUSSET
sur un livret de Jean-Pierre GREDY
Les caprices de Marianne est un opéra d’Henri Sauguet
écrit en 1954.
L’opéra se divise en deux actes.
Le premier acte comporte neuf scènes et le second acte
dix-neuf scènes.
Séquence pédagogique Laetitia Alliez novembre 2014
ACTE 1
L’histoire se passe à Naples pendant le carnaval.
Un jeune homme du nom de Coelio est amoureux fou de la belle Marianne
réputée très vertueuse et toujours accompagnée d’une duègne qui veille à
son intégrité morale.
Marianne est mariée à un magistrat nommé Claudio beaucoup plus âgé, lui
aussi flanqué d’un serviteur nommé Tibia.
Tous les soirs, Coelio fait donner la sérénade sous les fenêtres de Marianne
qui fait preuve d’une totale indifférence à son égard.
Coelio se confie à son ami Octave, cousin éloigné de Claudio qui décide
d’intercéder pour lui auprès de la jeune fille.
Octave va tenter de la convaincre qu’elle perd sa jeunesse auprès de ce
magistrat ridicule et d’éveiller en elle l’importance du sentiment amoureux.
Pendant ce temps, la « machine assassine » conduite par Claudio s’est mise
en marche. Celui-ci est persuadé que sous les fenêtres de sa femme « rôde
une odeur d’amant » et il prépare un guet- apens avec Spadassin l’assassin.
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ACTE 2
Il débute par un duo entre Coelio et sa mère Hermia, préfigurant la fin de
l’histoire.
Celle-ci raconte à son fils le suicide d’un de ses amoureux de jeunesse
persuadé, d’avoir été trahi par celui qui fut le père de Coelio.
Pendant ce temps, Octave a réussi à éveiller la sensibilité amoureuse de la
belle Marianne qui peu à peu va se laisser fléchir en réalisant la grossièreté
de mari caricaturé à l’excès dans l’œuvre.
Finalement, elle donne son écharpe à Octave et accepte qu’un chevalier
servant vienne le soir sous sa fenêtre lui faire la cour.
Octave heureux, donne cette écharpe à Coelio pensant faire son bonheur.
En réalité, Coelio va tomber dans le guet-apens fomenté par Claudio. Il se
rend sous la fenêtre de Marianne et celle-ci pensant qu’il s’agit d’Octave,
tente de l’avertir du piège qui lui a été tendu. Lorsque Coelio entend le nom
d’Octave, il pense que celui-ci l’a trahi et se jette dans les bras de l’assassin.
Octave refusera l’amour de Marianne et restera fidèle à la mémoire de son
ami.
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Les personnages
Dans cette histoire, chaque personnage principal est accompagné d’un
second personnage:
- Marianne est accompagnée d’une duègne, Claudio de son serviteur Tibia,
Coelio de son ami Octave.
Le duo Coelio/Octave évoque le vécu amoureux de Musset dans son œuvre.
Ce duo constitue une double facette d’un seul et même personnage
aboutissant à la mort d’une certaine partie de lui-même.
Dans cette œuvre, tous les registres sont représentés: la voix de basse de
Claudio jusqu’à la voix de soprano colorature de Marianne avec des registres
spécifiques au répertoire français comme le baryton martin ou le trial.
Autre particularité: il n’y a pas de chœur dans cet ouvrage, l’essentiel de la
formation vocale est centrée sur l’air soliste et le duo. Le duo est un élément
clé de compréhension de l’œuvre.
Marianne
soprano
«Oh amour mystérieux amour ». Dans cet air célèbre qui clôture le premier
acte, Marianne à sa fenêtre exprime les émois naissants de l’amour.
Claudio
basse
« Autour de ma maison rôde une odeur d’amant ». Dans cet air suspicieux,
Claudio exprime son caractère acariâtre et violent. La « machine assassine » se
met en place.
Coelio
ténor
« Malheur à celui qui au milieu de sa jeunesse s’abandonne à un amour sans
espoir ». Dans cet air mélancolique, Coelio évoque la chimère d’une vie sans
espoir pour celui qui s’abandonne à un amour sans retour.
Octave
baryton
« Je suis un danseur de corde en brodequins d’argent ». Dans cet air, Octave
décrit son équilibre précaire vivant dans un amusement perpétuel de fêtes et
de « coupes joyeuses ».
Hermia
Mezzo-soprano
« Mon fils que me demandez-vous ? ». Dans cet unique air, tel un funeste
présage, Hermia explique à son fils, le suicide d’un jeune homme amoureux
d’elle qui s’était cru trompé par son ami, alors le futur père de Coelio.
Tibia
trial
« si j’étais Magistrat ». Dans ce duo, on saisit le côté manipulateur de Tibia.
C’est lui qui littéralement pousse Claudio au crime.
Chanteur de
sérénade
Baryton martin
« Belle Marianne que fais-tu de la vie?». Cette sérénade bancale à 5/8 est un
des airs clés de la partition.
Le motif de la sérénade est repris de nombreuses fois dans la partition pour
devenir à la fin une sérénade mortelle.
L’aubergiste
Ténorino
« l’heure de la sieste est finie ». Cet air léger sur le mode d’une romance
napolitaine allège considérablement la tension musicale.
La duègne
Basse travestie
« Ora pro nobis ». La Duègne est une basse travestie
un personnage caricatural participant d’une forme d ‘humour noir, présent
dans la partition.
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Dynamique
La dynamique de l’ouvrage est fondée sur une grande continuité. Chaque
scène semble s’enchaîner sans rupture.
Comme disait Darius Milhaud à propos de la musique de Sauguet en
1927 :
« Chez Sauguet, la musique est un sixième sens. Une facilité mélodique
d’un intarissable écoulement remplace, pour notre joie, les combinaisons
savantes des contrapuntistes les plus célèbres ».
Dans les caprices de Marianne, le compositeur a trouvé la solution que
d’autres ont vainement cherché, celle d’une mélodie continue…
Le principe de l’imitation est un principe de continuité notamment dans
les duos permettant aux phrases musicales de se nourrir l’une de l’autre
en se répondant.
Ce petit canon, dont la caractéristique est l’imitation stricte est construit à
partir de la tarentelle d’Octave:
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Les formations
Une des formations principales de cet opéra est le duo.
Celui-ci est exposé sous toutes ses formes : amical, agressif, intime
comme entre Coelio et sa mère.
Dans l’actes II, seules deux scènes mettent en jeu un quintette et un
trio.
Le duo le plus important est la confrontation principale entre
Marianne et Octave à partir de laquelle se produit l’incitation à
l’amour et le drame qui en résulte.
Quatre duos permettent de mettre en place le mécanisme de
dédoublement amoureux qui est au centre de l’œuvre de Musset :
Octave tente de faire l’intercesseur auprès de Marianne pour son
ami Celio.
En réalité, Marianne tombe amoureuse d’Octave qui ne pourra
répondre à son amour.
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Duo 1
Après avoir soudoyé la duègne, Octave tente d’aborder Marianne et de lui
« Ne vous détournez pas princesse de signifier l’amour de Coelio. Il va tenter de lui définir l’amour comme un
beauté ».
« mal » le plus terrible de tous car il se chérit lui –même.
Duo 2
Pour la seconde fois, Octave aborde Marianne et dénonce son
« Belle Marianne sous vos fenêtres vous indifférence. Il la compare à « une rose du Bengale sans épine et sans
n’aurez plus de sérénades »
parfum ».
A son tour, Marianne se défend : « Ne plaignez-vous pas le sort des
femmes? ».
Duo 3
Cette fois, c’est Marianne qui revient vers Octave. Son cœur est touché.
Mais Octave personnifie la bouteille de vin.
Duo 4
« Je veux prendre un cavalier servant »
Cette fois, Marianne décide de prendre un cavalier servant.
Elle chante la tirade de l’éventail puis donne son écharpe à Octave.
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Temps et rythme: un carnaval tragique
Dans cet opéra, il y a un contraste permanent
entre différentes temporalités qui théâtralisent
l’action:
• une temporalité chimérique liée à
mélancolie amoureuse.
• une temporalité de l’envol et de la prière.
• une temporalité du carnaval.
• une temporalité du crime, tragique.
la
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Le style
Le style d’Henri Sauguet n’est pas attaché à une école précise, il
puise dans des couleurs prises dans l’écho de sa mémoire pour
nourrir son inspiration.
Son tour mélodique est très personnel et avant tout construit sur
une couleur modale.
Il met en pratique la leçon de Satie analysée par Jean Roy:
« composer une musique accessible à tous, d’où sont exclues
toutes les recettes permettant de masquer l’absence
d’inspiration »
Les rythmes apparaissent comme la poésie de la danse. L’esprit de
la danse est inséparable de sa musique (il a écrit 26 ballets). Ce
style donne une grande légèreté à la musique et adoucit l’aspect
grinçant lié à la tragédie du livret.
L’humour est très présent dans cette musique, ici un humour noir
et parfois désabusé.
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« Il ne s’agit pas de ce
que j’ai répondu »
Ce duo de Marianne avec Claudio colérique et
impertinent, semble issu d’une petite mélodie
populaire et introduit un style naïf et innocent.
Inspiration populaire
« Qu’est-ce qu’après tout Dans cet air, Marianne évoque la condition de
qu’une femme? »
la femme qui ne serait que « l’occupation d’un
moment » sur un rythme de mazurka.
Dansant
« Ah ! cousin Claudio,
Dans ce duo entre Octave et Claudio, Octave
où courez-vous si vite ?» tourne son cousin en ridicule : « Votre robe est
pleine d’éloquence et vos bras sont deux
Humour noir, ironique, parenthèses ».
parodique.
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Proposition de mise en scène
Le personnage du double dans cet opéra:
• L’imitation stricte(Claudio et Tibia)
• L’imitation caricaturale(Marianne et la
duègne)
• L’imitation en prenant le contre-pied(Octave
et Coelio)
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Falstaff
Compositeur: Giuseppe Verdi
d’après la pièce de Shakespeare « les
joyeuses épouses de Windsor »
sur un livret D’Arrigo Boïto.
Falstaff est le dernier opéra de Verdi créé en
1893 à la scala de Milan.
L’opéra se divise en trois actes.
Chaque acte comporte deux tableaux.
Séquence pédagogique Laetitia Alliez novembre 2014
Acte 1
Tableau 1 : Falstaff attablé dans la taverne de la Jarretière cachète deux lettres. Le docteur
Caïus très en colère fait irruption en demandant des comptes à Falstaff qui a battu ses
serviteurs et forcé sa maison. De plus, les deux servants de Falstaff, Bardolfe et Pistolet
ont profité de son ivresse pour le voler. Falstaff le tourne en ridicule pendant que le
docteur indigné quitte l’antre. L’aubergiste apporte à Falstaff la note fort longue. Pistolet
sur la demande de son maître fouille dans la bourse totalement vide et Falstaff expose
son plan aux deux compères. Il prétend avoir séduit Alice, la femme de Ford, un riche
négociant, et encore une autre du nom de Meg possédant toutes deux les clés des
coffres. Cependant ses deux acolytes refusent d’aller porter les lettres. Falstaff chante
alors une tirade sur « l’honneur » exposant l’inutilité de ce sentiment qui ne sert à rien.
Il demande au page de porter les lettres et chasse les deux ivrognes à coup de balai.
Tableau 2 : Musicalement complexe, ce tableau met en scène trois ensembles, le groupe
des femmes se surnommant elles-mêmes les « joyeuses commères », un peu plus loin
le groupe des hommes et le duo amoureux de Nanette et Fenton. Meg et Alice ont
reçu de Falstaff la même lettre. Avec la gouvernante Quickly elles préparent un plan
pour le ridiculiser. De leur côté, Bardolfe et Pistolet accompagnés du docteur Caïus
sont venus prévenir Ford du projet de Falstaff de lui ravir sa femme et de leur côté ils
vont également imaginer un complot.
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Acte 2
Tableau 1 : Falstaff allongé dans son fauteuil à sa place habituelle dans la taverne reçoit
deux messagers: la gouvernante Quickly venant lui donner la réponse positive d’Alice
acceptant de le recevoir chez elle en l’absence de son mari. Ford déguisé en seigneur
« Fontana » demande à Falstaff de séduire Alice afin de la débarrasser de sa « vertu ».
Ensuite, il aurait la voie libre pour son entreprise. Lorsque Ford apprend que dans
moins d’une demi-heure Alice sera dans les bras de Falstaff, il devient fou de rage et
est bien décidé à se venger.
Tableau 2: Quickly fait le compte rendu de sa visite à Falstaff. Celui-ci est tombé dans le
panneau la tête la première. Ces dames se préparent à le recevoir avec toute une mise
en scène amoureuse: un paravent, un luth… Pendant ce temps Nanette pleure car son
père veut la marier au docteur Caïus. Falstaff arrive et chante sa sérénade à Alice. Mais
Quickly et Meg surgissent affolées; Ford accompagné de tout un groupe de gens arrive
tel un ouragan pour mettre Falstaff en morceau. S’ensuit toute une partie de cachecache, de quiproquo et d’imbroglio où Falstaff dissimulé dans le panier à lessive est jeté
dans l’eau de la Tamise comme un paquet de linge sale.
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Acte 3
Tableau 1 : Après avoir été jeté à l’eau, Falstaff se retrouve devant l’auberge de la
Jarretière avec une bouteille de vin chaud en méditant sur la méchanceté du monde.
Quickly vient troubler cet exercice solitaire où les « trilles » commencent à lui monter à
la tête en lui apportant une lettre d’Alice. Celle-ci donne rendez-vous à Falstaff dans la
parc royal à minuit près du chêne de Herne. Il devra être déguisé en cavalier noir
surmonté de cornes et attendre près de ce chêne légendaire. A nouveau, les joyeuses
commères accompagnées cette fois des hommes tendent un piège à Falstaff, une sorte
de fête des fées carnavalesque afin que celui-ci dévoile sa grande perversité. Cette
petite fête devra se conclure selon Ford par le mariage de Nannette et du docteur
Caïus.
Tableau 2 : Dans le parc de Windsor, Falstaff croyant rencontrer Alice près du chêne de
Herne va être pris au piège entre les femmes déguisées en fées et sorcières et les
hommes vêtus de capes et de masques. Terrifié, traité de tous les noms il va bientôt
reconnaître s’être conduit comme « un âne » et comprendre la raison de cette
mascarade féérique. Mais l’histoire se termine bien par le mariage de Nannette et de
Fenton qui se démasque à la place du docteur Caïus. L’ensemble se termine par une
fugue « le monde entier est une farce » mettant tout le monde en accord.
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Falstaff
baryton
« L’onore ». Dans cet air du premier acte, Falstaff exprime sa conception de
l’honneur. Il démystifie un des grands thèmes verdien
Ford
baryton
« E sogno o realta ». Dans cet air Ford exprime son indignation jalouse en réact
aux paroles de Falstaff. Il pense réellement que celui-ci va tenter de lui prendre
femme et voit déjà « les cornes » lui pousser sur la tête.
Docteur
Caïus
Ténor
Falstaff!. Dans cet dialogue initial, Le docteur Caïus entre dans l’auberge très en
colère en accusant Falstaff et ses deux comparses de tous les maux.
Alice
soprano
« Gaie comari di Windsor! ». Ces dames de Windsor ont tout préparé pour rece
Falstaff. Alice chante alors l’esprit joyeux et espiègle des « joyeuses commères
Windsor » sur une mélodie joyeuse et allègre en distribuant les rôles de chacun
Meg
soprano
« Alice! Que spavento! ». Alors que Alice est en « pourparlers » amoureux avec
Falstaff, Meg survient affolée. Son mari jaloux arrive suivit d’une troupe de gen
Nanette
soprano
« Ninfe! Elfi! ». Dans le parc de Windsor, près du chêne de Herne, Nannette dé
en fée chante cet air lumineux.
Quickly
Mezzo-soprano
« Reverenza ». Dans cet air Quickly se fait l’ambassadrice d’Alice, elle vient de
manière obséquieuse demander audience à Falstaff et l’inviter à un rendez-vo
avec Alice en l’absence de son mari de « dalle due alle tre ».
Fenton
Ténor
« Dal labbro il canto estasïa vola». Dans cet air extatique, Fenton exprime la do
du sentiment amoureux.
Pistolet et
Bardolfo
Basse et
soprano
« Porto una spada al fianco ». Dans cet scène, Pistolet et Bardolfe refusent de p
les lettres à Alice et à Meg au nom de « l’honneur ».
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L’Onore !
L’Honneur !
Ladri ! Voi state ligi all’onor vostra,
voi !
Voleurs ! Vous êtes fidèles à votre
honneur, vous !
Cloache d’ignominia, quando, non
sempre, noi
Cloaques d’ignominie, quand nous
même
Possiam star ligi alnostro. Io stesso,
si, io, io.
Ne pouvons pas toujours être fidèle
au nôtre. Moi-même, oui moi, je
dois parfois laisser de côté la crainte
de Dieu
Devo talor da un lato porre il timor
di Dio
E, per necessità, sviar l’onore, usare
Stratagemmi ed equivoci,
destreggiar, bordeggiare.
E voi, coi vostri cenci ecoll’ochiata
tôrta
Da gatto-pardo e i fetidi sghignazzi
avete a scorta
Il vostro onor ! che ciancia !
Che baia !
Et, par nécessité, quitter le chemin
de l’honneur ;
User de stratagèmes et
d’équivoques, me débrouiller,
louvoyer.
Et vous, avec vos hardes, votre
regard oblique de guépard et vos
ricanements fétides, vous vous
retranchez sur votre honneur ! Quel
honneur ?! Quel honneur ?! Quelle
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blague ! Quelle rigolade !
Dr.Cajus : Falstaff !
Falstaff : Olà !
Dr.Cajus : Sir John Falstaff !
Bardolfo : Oh ! che vi piglia ?!
Dr.Cajus : Hai battuto i miei servi !...
Falstaff : Oste! un’altra bottiglia Di Xeres.
Dr.Cajus : Hai fiaccata la mia giumenta baia,
Sforzata la mia casa.
Falstaff : Ma non la tua massaia.
Dr.Cajus : Troppo grazia! Una vecchia cisposa. Ampio messere,
Se foste venti volte John Falstaff Cavaliere
V’obblighero a rispondermi.
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É sogno ? Orealta…Due rami enormi
Crescon sulla mia testa
É un sogno ? Mastro Ford ! Mastro
Ford ! Dormi ? Svegliati ! Su ! Ti
desta !
Tua moglie sgarra e mette in mal
l’assetto
Est-ce un rêve ? Ou réalité ?...Deux
bois énormes poussent sur ma tête.
Est-ce un rêve ? Maître Ford !Maître
Ford ! Tu dors ? Eveille-toi ! Allons !
Debout !
Ta femme s’égare et met en
mauvaise posture ton honneur, ta
maison et ton lit !
L’onor tuo, la tua casa ed il tuo
letto !
L’ora è fissata, tramata l’inganno ;
Sei gabbato e truffato !...
E poi diranno
L’heure est fixée, la tromperie
ourdie ;
Tu es joué et roulé !
Et puis on dira
Che un marito geloso è un
insensato !
Qu’un mari jaloux est un insensé !
Già dietro a me nomi d’infame conio
Déjà on siffle dans mon dos, sur
mon passage, des noms infâmes ;
Fischian passando ; mormora lo
scherno
La raillerie murmure.
O matrimonio:Inferno!
Donna:Demonio!
Nellalor moglie abbian fede i
habbei!
O mariage : enfer !
Femme : démon !
Que les nigauds aient confiance en
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leur femme !
Gaie comari di Windsor ! è l’ora !
L’ora d’alzar la risara sonora !
L’alta risata che scoppia, che
scherza,
Joyeuses commères de Windsor !
C’est l’heure !
L’heure d’éclater d’un rire sonore !
Un grand rire explosif, moqueur,
Che sfolgato, armata
Etincelant, armé
Di dardi e di sferza!
D’aiguillons et d’un fouet.
Gaie comari, festosa brigata!
Joyeuses commères, brigade en
fête !
Sul lieto viso
Spunti il sorriso
Splenda del riso- l‘acuto fulgor !
Favilla incendiaria
Di goia nell’aria
Di goia nel cor
Sur votre visage jovial
Que se lève le sourire
Que resplendisse l’éclair aigu du
rire !
Etincelle incendiaire
De joie dans les airs
De joie dans le cœur
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Meg : Alice ! Che spavento !
Meg : Alice ! Quel effroi !
Che chiasso ! Che discordia !
Quel vacarme ! Quelle discorde !
Non perdere un momento.
Ne perds pas un moment.
Fuggi !...
Fuis !
Alice : Misericordia !
Alice : Misericorde !
Che avvenne ?
Qu’est-il arrivé ?
Meg : Il tuo consorte
Meg : Ton mari
Vien gridando »accorr’uomo ! »
Arrive en criant « main forte ! »
Dice…
Il dit…
Alice : (Parla più forte)
Meg : Che vuol scannare un uomo !
Alice : (Non ridere)
Meg : Ei correva
Invaso da tremendo
Furor ! Maledicendo
Tutte le figlie d’Eva !
Meg : Qu’il veut égorger un
homme !
Meg : Il courait,
Envahi d’une fureur
Effroyable ! Maudissant
Toutes les filles d’Eve !
Alice : Misericordia !
Meg : Dice
Che un tuo ganzo hai nascosto ;
Lo vuole ad ogni costo
Scoprir…
Meg : Il dit que tu as caché un
galant ;
Il veut le trouver
A tout prix…
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Ninfe ! Elfi ! Silfi ! Doridi ! Sirene !
L’astro degli incantesmi in cielo è
sorto.
Sorgete ! Ombre serene !
Nymphes! Elfes! Sylphes! Dorides!
Sirènes!
L’astre des enchantements dans le
ciel est monté.
Apparaissez ! ombres sereines !
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Dal labbro il canto estasiato vola
De ma lèvre, mon chant extasié s’envole
Pei silenzi notturni e va lontano
A travers les silences nocturnes et s’en va
au loin
E alfin ritrova un altro labbro umana
Il rencontre enfin une autre lèvre humaine
Che gli risponde colla sua parola
Qui lui répond avec sa propre parole
Allor lanota che non è più sola
Alors la note qui n’est plus seule,
Vibra di goia in un accordo arcano
Vibre de joie en une harmonie secrète
E innamorando l’aer antelucano
Et, énamourant l’air qui précède le jour,
Con altra voce al suo fonte rivola.
Avec une autre voix s’envole à nouveau
vers sa source
Quivi ripiglia suon, ma la sua cura
Là, le chant renaît, mais son soin
Tende sempre ad unir chi lo disuna.
Tend toujours à unir qui le désunit.
Cosi baciai la dislaiata bocca !
Ainsi ai-je baisé la bouche tant désirée !
Bocca baciata non perde ventura.
Bouche baisée heur point ne perd.
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Quickly.
Falstaff.
Reverenza !
Ebben
Falstaff.
Quickly.
Buon giorno, buona donna.
Ahimé ! Povera donna !
Quickly.
Siete un gran seduttore !
Reverenza ! Se Vostra Grazie vuole,
Falstaff.
Vorrei, segretamente,dirle quattro
parole.
Lo so. Continua.
Falstaff.
T’accordo udienza
Escite(A Bardolpho et Pistola)
Quickly.
Reverenza ! Madonna
Alice Ford(A bassa voce)
Quickly.
Alice
Sta in grande agitazione d’amor per
voi; vi dice Ch’ebbe la vostra lettera,
che vi ringrazia et che Suo marito
esce sempre dalle due alle tre.
Falstaff.
Dalle due alle tre.
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Pistola : Porto una spada al fianco.
Non son messer Pandarus
Falstaff : Saltimbanco.
Bardolfo : Sir John, in
quest’intrigonon posso
accondiscendervi. Lo vieta…
Falstaff : Chi ?
Bardolfo : L’Onore.
Pistola : je porte une épée au côté
Je ne suis pas un sieur Pandarus. Je
refuse.
Falstaff : Saltimbanque.
Bardolfo : Sir John,dans cette
intrigue, je ne puis accéder à votre
demande.
Mel’interdit…
Falstaff : quoi ?
Bardolfo : l’honneur
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Les éléments du comique
Le dernier opéra de Verdi aborde la dimension comique
après avoir traité la dimension tragique dans
l’ensemble de son œuvre. Dans ce sens il appartient à
la grande tradition de l’opéra bouffe avec ses épisodes
grotesques. Ce qui donne une grandeur au comique,
n’est plus le Falstaff ridiculement « mécanisé ». Aucun
des incidents ne parvient à égratigner la fierté
intérieure de Falstaff et le gros bonhomme reprend, si
l’on peut dire, son poids d’humanité. La comédie de
situation devient une comédie de caractère et la
qualité du rire change.
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Le comique de situation
Acte 2 fin du tableau 1
Nannette et Fenton cachés derrière le paravent chantent
leur duo amoureux.
Falstaff étouffe dans le panier à linge.
Bardolfe éclate de rage contre Falstaff
Quickly et Meg font une rempart devant le panier où se trouve Falstaff.
Ford et le docteur Caïus s’approchent doucement du paravent. Ils pensent que les
soupirs proviennent d’Alice et de Falstaff.
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Johan Heinrich FÜSSLI: Falstaff dans le panier à linge
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