NATIVITE DE NOTRE SEIGNEUR
Messe de la nuit – 24 décembre 2013
Frères et sœurs,
C’est avec émotion qu’en cette nuit, nous sommes invités à nous rendre en esprit à Bethléem pour vénérer -
comme le firent les bergers - ce nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire...
Bethléem... ville de David où s’élève aujourd’hui une basilique du VIème siècle, reconstruite sur celle de
l’empereur Constantin, elle même construite comme un écrin au-dessus de la Grotte où Marie mit au monde
son fils premier-né, l’enveloppa de langes et le coucha dans une mangeoire...
Si parmi les lieux de Terre Sainte, il est un lieu qui possède une authenticité historique incontestable, c’est
bien justement cette grotte où naquit notre Seigneur... une de ces nombreuses cavernes creusées dans la
colline où s’abritent encore, dans quelques unes d’entre elles, troupeaux, bergers et nomades palestiniens...
Cette grotte de la nativité est un lieu de vénération tel qu’à peine 100 ans après la mort de notre Seigneur,
l’empereur Hadrien voulut la paganiser pour stopper la mémoire chrétienne de ce lieu.
Nous avons aussi saint Justin, palestinien originaire de Naplouse, qui en parle comme d’un lieu d’historicité
sans aucun doute possible, dès l’an 1501...
A propos de cette grotte où naquit le Verbe fait chair, notre Pape François vient d’écrire dans son exhortation
apostolique la joie de l’Evangile 2:
« Marie est celle qui sait transformer une grotte pour des animaux en maison de Jésus, avec de pauvres
langes et une montagne de tendresse. »
Les langes qu’elle a surement apportés avec elle de Nazareth.
Et surtout la tendresse qui est ce qu’elle a apporté d’elle-même... une montagne !
Ce soir nous sommes venus, nous aussi, avec ce que l’on a apporté avec nous : nos habits de fête, des
cantiques, des fleurs, des beaux ornements…
Mais également avec ce que nous avons apporté de nous-mêmes : de la tendresse aussi j’en suis sûr car ne
sommes-nous pas venus avec un profond désir d’exprimer au Seigneur que nous l’aimons, que nous sommes
touchés et émerveillés par cette abaissement qui le fit naître ainsi dans une grotte pour animaux... ?
Alors, nous voudrions demander à Notre Dame, qui sut transformer une grotte pour des animaux en maison
de Jésus - de nous obtenir la grâce de transformer ce qui dans notre vie est encore un peu rugueux et
inhospitalier en maison de Jésus…
Nous voudrions lui demander de faire de nos demeures et de nos vies des « maisons de Jésus »… des
Bethléem… où le Christ est adoré, aimé, contemplé… où de fait tout est offert au Seigneur et où règne « une
montagne de tendresse » !
Nous avons mis des crèches dans nos maisons, avec peut-être même une grotte…
Ce bel usage de faire des crèches - que nous devons à St François en passant par la Provence ! - n’est pas
qu’une coutume décorative qui accompagne le sapin de Noël et ses guirlandes...
Cet usage doit exprimer notre volonté de faire en sorte – que par la grâce de Noël - nos maisons et nos vies
deviennent non pas des étables pour hommes vivant comme des animaux, - nous serions bien bêtes ! - mais
deviennent de plus en plus des « maisons de Jésus » où l’on vive comme Jésus...
C’est en effet pour cela que le Fils de Dieu s’est fait homme... c’est afin que l’homme devienne fils de Dieu
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1!Cf.!La!Terre!Sainte,!de!la!Judée!au!Sinaï,!sous!la!direction!de!Jacques!Briend,!vol!2,!p°1494.!Ed!Bayard!Compact.!
2!Evangelii!Gaudium!n°!286!