Laurys Le Marrec
illustres et surtout du Décameron. Comme Pétrarque il reste un esprit médiéval, proche de
Dante et de la scolastique. Pourtant c’est à partir de ce cercle que l’idée de rénovation ou de
réforme, déjà employé dans le monde ecclésiastique, est désormais appliqué au monde laïque.
Pétrarque est le premier à employer ces termes en littérature et Cola Di Rienzo en politique
Cette rénovation de l’idéal classique va prendre de l’ampleur à la génération suivante.
Florence et la Toscane.
A Florence l’œuvre de Pétrarque fut poursuivie par Salutati. Grand admirateur des héros de la
République, Il se joignit vers 1360 à un groupe d’intellectuels dont Léonardo Bruni et Poggio
Bracciolini dit le Pogge. Il fut chancelier de la République florentine lieu où les humanistes
pouvaient mettre en œuvre leurs idées à travers les lettres en Latin. La correspondance du
Pogge avec son ami Niccoli illustre merveilleusement cet enthousiasme pour le monde
Antique. Les deux amis inventent la cursive italienne. La recherche de manuscrits a toute leur
ferveur. Cicéron est leur héros par son élégance et son activité dans la vie républicaine. Le
Pogge a découvert dix-huit discours de Cicéron, les institutes de Quntilien et les dix livres
sur l’architecture de Vitruve. Pour cela ils parcouraient l’Europe. Vitruve commença à
influencer la Renaissance à cette époque. Ce cercle est aussi fortement tourné vers le Grec et
ses grands philosophes. Ce qui est innovant, c’est la traduction. En effet Bruni se concentre
plus sur le sens que sur les mots. Il traduisit Aristote, Platon, Démosthène et Plutarque, ce
dernier exerçant comme Platon, une influence massive sur la Renaissance. Bruni et Le Pogge
étaient aussi les historiens officiels de la République, histoire passée et présente mettant en
valeur la liberté florentine en la comparant à Athènes et Rome. L’intérêt des humanistes pour
l’analyse et l’élucidation rappelle les historiens antiques et rompt avec le récit et la description
des chroniques médiévales. Ce groupe est tourné vers les studias humanitas de Cicéron car
l’instruction est le propre de l’homme. L’éthique, la poésie, la grammaire, l’histoire et la
rhétorique fondaient ces humanités. Les langues étaient dominées par le Latin et le Grec Pour
avancer il fallait revenir en arrière vers les grands penseurs antiques d’où l’énergie donnée à
la recherche de manuscrits anciens. Si les Humanistes faisaient grand cas de la condition
humaine, il étaient en fait plus tournés vers la philologie ( critique des textes) que vers la
philosophie. Pourtant, ils restent des humanistes civiques impliqués dans leur société et ne
sont pas des contemplatifs. Dans cette société chrétienne, la compatibilité avec le monde
païen antique est un problème de taille. Les humanistes piochent dans chaque culture ce dont
ils ont besoin, des auteurs antiques aux Pères de l’Eglise. Ils forgèrent les termes d’Age des
Ténèbres et de Moyen-Age époque de laquelle ils veulent s’éloigner.
Les Arts plastiques
Vitruve montre le lien entre la Renaissance et les métiers. C’est le Pogge qui a retrouvé le
manuscrit antique en 1414, éloge d’une architecture fondée sur les mathématiques et d’un
exposé des méthodes de construction.
A Florence , au début du XVème, un cercle se forme autour de Filipino Brunelleschi avec
l’humaniste Léon Batista Alberti, les sculpteurs Donatello et Ghilberti, le peintre Masaccio.
Dans les ouvres de Brunelleschi, l’hospice des enfants trouvés, l’arc en plein cintre remplace
l’arc brisé, les dessus des portes et fenêtres sont plates et non courbes, il n’y a plus
d’ornements: pureté et simplicité. Le Dôme de la cathédrale de Florence est le plus grand
construit. Un intérêt croissant pour la construction à l’Antique naît dans l’esprit et non dans la
lettre ; le gothique et le classique ne sont pas encore opposés.