Conseil National du Commerce Extérieur
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Lettre de veille du CNCE N°6
Tournée de Sa Majesté le Roi en Côte
d’Ivoire, Mali, Gabon et Guinée Conakry
Maroc
Mali
Côte d’Ivoire
Gabon
Guinée
2
Sommaire
L’actualité analysée
L’actualité en chiffres
Focus
L’actualité en bref
Editorial
3
Editorial
Développement de l’Afrique : un mode coopératif en marche
L’Afrique change de trajectoire. Les choix ne sont plus contraints, la croissance ne repose plus sur les
ressources naturelles et une nouvelle classe moyenne est en émergence avec ses potentialités
économiques et ses risques sociaux. Une rupture synchrone avec le centre de gravité du monde qui
est en train de passer du Nord au Sud. Cette tendance de fond n’a pas échappé au Maroc qui s’est
inscrit, depuis plus d’une décennie, dans un processus d’ancrage réfléchi dans sa profondeur
Africaine.
Le Maroc part avec son avantage compétitif absolu, celui d’une monarchie qui, par définition, se
situe dans le long terme, construit des visions stratégiques et définit des politiques dans la durée ; il
s’agit pour l’Afrique, sans occulter le principe de alité, d’ambitions partagées, d’interpendances
assumées, d’intérêts communs et de partenariats gagnant/gagnant. Bref, il s’agit d’un
développement coopératif avec un mot d’ordre, la création de valeur et de richesses locales. Pour ce
faire, une répartition des rôles des acteurs est à préciser. La mondialisation n’est pas incompatible
avec l’engagement de l’Etat dont le rôle se définit à l’aune de chaque grammaire nationale. C’est
l’Etat qui ouvre l’éventail des possibles, fixe le cap, met en condition et veille à la convergence des
principes d’efficacité, de crédibilité et de performance. Le discours de Sa Majesté le Roi en Côte
d’Ivoire est porteur de ce message fort, catalyseur d’une marche vers une intégration régionale
renforcée et effective. Un enjeu économique majeur.
Quant au secteur privé, il lui revient de structurer une démarche par pays, par région, par secteurs,
par filières dans le cadre d’un mécanisme de dialogue et de concertation dédié. L’objectif ultime est
le développement d’économies endogènes et solidaires pour une insertion maitrisée dans le
nouveau monde en éclosion ;
Cela suppose l’entrée dans une économie entrepreneuriale à la hauteur des exigences de la
3e révolution industrielle.
Cela implique d’ouvrir les chemins de la réflexion en mesure de guider l’action en relevant le
défi de l’information, son décryptage et son analyse ; cette démarche est en mesure de
détecter les grandes tendances, saisir les opportunités, identifier les secteurs porteurs de
croissance, les filières favorables à l’intégration économique, les innovations autour
desquelles l’Afrique se construira etc….
Ce champ du possible est motivant, la motivation vient soit de la nécessité, soit du rêve. Le temps de
l’Afrique, plurielle et dans la diversité de ses 54 pays, réunit les deux pour une utopie fondatrice.
Nezha LAHRICHI
Présidente du Conseil National du Commerce Extérieur
4
Le boom du secteur cimentier en Afrique
Lafarge 04 février 2014
Anticipant une demande croissante du ciment
en Afrique, le groupe Français, Lafarge, acteur
majeur des matériaux de construction, a
annoncé des investissements supplémentaires
pour renforcer sa présence dans le continent.
Lafarge envisage de consacrer 1,1 milliard
d’euros pour améliorer sa capacité de
production de 10 millions de tonnes en Afrique
contre 20 millions aujourd’hui. Les pays
prioritaires ciblés par le groupe sont le Nigeria,
la Tanzanie et la Zambie.
Notre Analyse
A l’horizon 2025, le marché mondial de la construction s’améliorerait de 70 %, pour passer de
8700 à 15 000 milliards de dollars d’après Oxford Economics. Le marché africain connaîtrait
également une évolution considérable avec un taux de croissance annuel moyen de 5 % entre
2012 et 2025. De plus, la demande africaine de ciment devrait progresser de 6% par an jusqu'en
2017, selon les prévisions de CW Group, cabinet spécialisé dans les études de marché du ciment.
Pour répondre à ces besoins croissants de l’Afrique, les industriels se réorganisent et lancent de
nouvelles stratégies de croissance en engageant davantage d’investissements dans de nouvelles
unités de production.
Après les multiples annonces de ses concurrents africains, le groupe Lafarge réagit en annonçant
le renforcement de ses capacités de production à plus de 30 millions de tonnes à l’horizon 2017.Le groupe a choisi de
s’implanter en Tanzanie et en Zambie, des importateurs nets de ciment, et le Nigéria dont les importations sont suspendues.
De plus, ces marchés sont convoités par le géant Nigérian Dangote Cement qui a annoncé des investissements dans de
nouvelles unités de production.
Aujourd’hui, le marocain CIMAF a choisi de se consacrer à l’Afrique de l’Ouest avec la création de 5 cimenteries dans 5 pays
africains à savoir le Congo, le Gabon, la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Mali. Les premiers investissements de CIMAF ont
commencé à donner leurs fruits au Cameroun, et mettent fin au monopole des Cimenteries du Cameroun (CIMENCAM),
filiale du groupe français Lafarge, les premiers sacs de ciments sont mis sur le marché. Toutefois, les professionnels
regrettent que les prix pratiqués par CIMAF ne soient inférieur que de 100 Fcfa (1,7 dirham) par rapport à son concurrent.
L’entrée prochaine annoncée de Dangote Cement sur le marché camerounais devrait changer la donne et tirer les prix vers le
bas.
Principaux Faits marquants du secteur cimentier en Afrique
West African Cement
(WACEM) construit une usine
de broyage de ciment au
Ghana
Dangote cement:
investissement 5 milliards
$ dans 11 cimenteries dans
des pays africains
Algérie vise l'autosuffisance
en Ciment et suspendre les
importations en 2017
Une association
Nigériane souhaite lever
la suspension des
importations du ciment
Lafarge : investissement de
1,1 milliard dans 3
cimenterie : Nigeria,
Tanzanie et Zambie
Mars-Mai 2013
Juillet Septembre 2013
Janvier 2014
Février 2014
L'allemand
HeidelbergCement augmente
sa capacité de production de
4,4 millions de tonnes au
Ghana
Le marocain CIMAF
annonce la création de
cimenterie dans 4 pays :
Congo, Gabon, Côte
d’ivoire et Guinée
Le Sud-Africain Pretoria
Portland Cement acquièrent
49 % de l’entreprise
algérienne Hodna Cement
Compagny
Le Marocain CIMAF
commercialise ses
premiers produits au
Cameroun
CIMAF annonce la
construction d'une usine
au Mali
Période du 15 au 26 février 2014
L’actualité analysée
Côte d’Ivoire, Mali, Gabon et Guinée Conakry
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Mali : l’impératif d’électrification
Sidwaya - Essor 17-18 février 2014
Dans le cadre du programme d’urgence d’alimentation en énergie électrique, l’organisation sous régionale,
CEDEAO, a mis à la disposition du Mali 28 milliards de FCFA (soit 39,3 millions d’euros) pour renforcer les
capacités d’Énergie du Mali (EDM), la compagnie malienne chargée de la production, de transport et de la
distribution. Cette subvention servira à l’achat de combustibles pour les centrales thermiques, le renforcement du
parc de production des centres isolés et la révision nérale des groupes en service dans les régions du nord du
Mali, impactés par la guerre.
Les soutiens financiers à l’Afrique de l’ouest ont pour objet de répondre au faible taux d’accès à l’électricité et de
résorber le déficit énergétique dû à une insuffisance des systèmes électriques, la flambée des prix des matières
premières et une demande croissante des populations.
Exemples de fonds mobilisés pour le secteur électrique des pays de la CEDEAO
Bailleur de fonds
Pays bénéficiaires
Nature du projet
Coût du projet
Banque africaine de
développement (BAD
Côte d’Ivoire
Liberia
Sierra-Leone Guinée
Projet d’interconnexion des réseaux électriques
145 millions €
Banque Mondiale
Burkina Faso
Projet d’appui au secteur de l’électricité
40,1 millions €
Mali
Electrification du milieu rural / augmenter la
production d’origine renouvelables
32,4 millions €
Banque Ouest-Africaine
de Développement
(BOAD)
Côte d’Ivoire
Renforcer et réhabiliter les ouvrages de transport et
de distribution d’énergie
18,8 millions €
Niger
Construction d'une centrale thermique
25,8 millions €
CEDEAO
Gambie
Programme d’urgence d’alimentation en énergie
électrique
23 millions €
Mali
39,3 millions €
Sierra-Leone
15,7 millions €
EXIM BANK of India
Niger
Electrification du milieu rural par énergie solaire /
station solaire photovoltaïque,
24,9 millions €
Fond privé
Sénégal
construction d'une centrale à charbon de 125
mégawatts
206 millions
Au cours du 2e semestre 2013, les pays de la CEDEAO ont mobilisé plus de 600 millions pour la mise à niveau et le renforcement
de leurs capacités électriques
Pour soutenir les ambitions des Etats, le 5e forum régional de l’Autorité de régulation régionale du secteur de
l’électricité de la CEDEAO (ARREC) se tiendra à Ouagadougou (Burkina Faso) du 13 au 14 novembre 2014, un
évènement phare pour le développement du secteur en Afrique de l’Ouest. Plusieurs parties prenantes prendront
part à ce forum, dont des experts, des bailleurs de fonds et des acteurs clés du secteur.
Notre Analyse
Avec une population d’environ 300 millions d’habitants,
soit le tiers des habitants du continent, l’Afrique de l’ouest
enregistre le plus faible taux d’électrification : à peine
20% de la population ont accès à l'électricité. Le
challenge énergétique de l’Afrique de l’ouest est
important et améliorer l’accès à l’électricité est un
chantier primordial pour l’ensemble de la communauté.
Un nouvel élan est donné à l’électrification pour atteindre
ces objectifs, plusieurs pays ont bénéficié ces derniers
mois d’emprunts et d’aides pour accroître l’électrification
et diversifier le bouquet énergétique.
Les financements accordés pour des projets d’envergure, les politiques volontaristes des pays, le souhait d’améliorer les
conditions de vie dans le milieu rural, la croissance des constructions et des programmes d'habitat sont autant de facteurs
qui pousseront inéluctablement vers une hausse de l’électrification des pays de l’Afrique de l’Ouest. Ainsi, l’émergence de ce
L’actualité analysée
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