Les premiers imams de Côte d’Ivoire formés au Maroc de retour chez eux
Inauguré le 27 mars 2015, moins d’un an après l’annonce de sa création par le souverain,
l’Institut Mohamed VI de formation des imams prédicateurs et prédicatrices a accueilli depuis
quelque 700 élèves imams issus du continent parmi lesquels une centaine en provenance de
Côte d’Ivoire. La deuxième promotion ivoirienne est en cours de formation et la troisième rejoint
les bancs de l’institut à compter de ce 13 janvier.
Prémunir le Maroc contre l’extrémisme
Construit à proximité du campus universitaire de la capitale, l’institut a pour objectif «d’enseign
er aux nouvelles générations d’imams et de mourchidates les valeurs de l’islam du juste milieu
en vue de prémunir le Maroc contre les velléités de l’extrémisme
». Cette volonté de
«préserver la sécurité spirituelle du Maroc
» trouve ses prolongements en Afrique subsaharienne d’où est originaire la majorité des inscrits
et avec laquelle est ainsi perpétuée une tradition ancienne d’échanges des savoirs religieux et
spirituels. Faire barrage à l’extrémisme religieux en formant des hommes de religion porteurs
d’un islam de modération représente donc la mission première de cet établissement.
L’ambassadeur du Maroc n’a pas manqué de le rappeler dans l’allocution qu’il a présentée à
cette occasion. «
Le monde dans lequel nous vivons et les tragiques événements terroristes (…) qui ont, hélas,
touché nos peuples respectifs dans leur chair, ne doivent et ne peuvent en aucun cas
représenter les valeurs de l’islam véritable et ne sont (…) que de viles manipulation visant à
discréditer notre communauté et ses valeurs suprêmes pour la réalisation de desseins aussi
maléfiques qu’inavouables
» a ainsi affirmé M. Kettani pendant que le président du COSIM, Cheikh Boikari Fofana
exprimait sa reconnaissance au souverain marocain pour avoir eu «
la sagesse
» et «
l’intelligence
» de créer une telle institution.
Tous les étudiants de l’institut suivent un tronc commun composé d’un large éventail de
disciplines religieuses et profanes. Les trois composantes d’un «islam du juste milieu » sont
enseignées, à savoir la doctrine ash’arite (voie théologique médiane entre usage de la raison et
recours à la tradition), le rite malékite qui allie fidélité à la tradition du prophète Mohamed et
intérêt général et le soufisme, selon l’enseignement d’Al-Junayd (orientation spirituelle où la
lucidité l’emporte sur l’ivresse mystique). En parallèle au tronc commun, un enseignement «
à la carte
» fait bénéficier aux différentes nationalités de cours spécifiques à l’histoire et aux institutions
de leur pays.
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