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Pourtant, la décision de mettre un frein à la création de ports secs, créés
en 2011 par une directive du directeur général des douanes, a été déjà
annoncée en avril dernier par l'ex-ministre des Finances Mohamed Djellab.
Il avait, le 2 avril 2015 annoncé devant les parlementaires que
l'administration des douanes a suspendu la délivrance des autorisations de
ports secs aux opérateurs du commerce extérieur dans le cadre d'un plan
de réorganisation de ces espaces destinés au stockage des conteneurs.
Il a précisé que cette décision, en vigueur depuis fin février 2015, se
poursuivra jusqu'à l'achèvement de l'opération d'évaluation de ces espaces
afin de déterminer leur capacité d'adaptation aux besoins actuels. Pour lui,
« les douanes œuvrent à travers cette opération à la révision de la
répartition géographique afin de réaliser un plus grand équilibre et pourvoir
la ressource humaine nécessaire à un meilleur encadrement ».
Par ailleurs, le directeur de la marine marchande au ministère des
Transports a rappelé d'abord qu'il faut « encadrer l'activité dans ces ports
secs ». Un dispositif intersectoriel sera mis en place pour « voir ce qui se
passe dans ces ports secs et revoir l'opportunité de ces ports secs qui
doivent être liés aux ports humides ». Il a par ailleurs indiqué que le gel,
comme mesure conservatoire, de « nouvelles autorisations d'ouverture de
ports secs », et les ports humides doivent à leur tour « émettre un avis
avant le transfert des marchandises vers les ports secs », et « le transfert
sera l'exception ». En fait, l'activité des ports secs est encadrée par une
directive de l'ex-directeur général des douanes, Mohamed Abdou
Bouderbala, actuellement « patron » d'Air Algérie. Parue au JO du 12 juin
2011, elle stipule en son article 2 que « le port sec constitue un dépôt
temporaire extra-portuaire, considéré comme un prolongement naturel des
ports maritimes. Il ne peut être rattaché qu'à un seul port.
Le port sec peut être créé, après accord préalable du directeur général des
douanes, par l'autorité portuaire ou les consignataires de cargaisons,
dénommés ci-après les exploitants. « L'article 3 stipule en outre que « le
port sec n'est ouvert qu'aux marchandises conteneurisées importées,
destinées à être exportées ou réexportées, dans les conditions que
l'exploitant négocie dans un cadre conventionnel ». (Cf. JO n° 33 du 12 juin
2011). Le problème du surnombre de ports secs et les coûts prohibitifs
pratiqués par les compagnies gérantes, dont des armateurs maritimes, doit
être réglé en urgence, estime M. Benboushaki pour qui il faut mettre en
place des « mesures intersectorielles pour réguler ce problème ». « L'Algérie
transporte seulement 2% de ses besoins, et nous sommes sous le diktat
des compagnies maritimes qui ont ouvert des ports secs », a-t-il reconnu.
Il précisera que les secteurs du commerce, les douanes et les transports «
sont concernés, car les tarifs sont prohibitifs. Il faut agir et très vite »,
préconise-t-il et propose d'aligner les « tarifs des ports publics sur ces ports
secs et harmoniser les tarifs et éviter les dérapages ». De plus, «
l'investissement dans les ports secs sera réservé aux ports humides.