12/08/2002
II
s'agit
d'un
bon
exemple
de
petit château
en
terrain
de
granité
et de
tuile
plate,
bien intégré
dans
le
paysage.
Son
intérêt
est
dans
sa
structure
:
ouvrage d'entrée
et
logis
à
large tour d'escalier demi hors œuvre, mais
également
pour
son
aspect
défensif.
L'ouvrage
d'entrée
est
bien conservé avec
son
passage couvert, protégé jadis
par un
pont-levis
dont
il
reste
des
traces,
et sa
façade
pourvue
de
tourelles d'angles
en
encorbellement
et
couronnée
de
mâchicoulis
sur
consoles.
Ces
éléments, comme
les
quelques
archèrcs-canonnières
et les
canonnières
encore
visibles
sont
de
bons témoignages
de
l'architecture
militaire
à la
fin
du
Moyen Age.
Le
logis,
bien
que ses
ouvertures
et le
décor intérieur aient
été
refaits,
est
intéressant
par ses
volumes
et par la
qualité
du
décor
de sa
porte
d'entrée.
M.
BOUFFANGE
propose
la
protection
de
l'ouvrage
d'entrée
en
totalité,
des
façades
et
toitures pour
le
reste.
Avis
de
l'architecte
en
chef
des
monuments
historiques.
M.
VILLENEUVE
Quoiqu'assez
restauré,
le
château
de
Pleuville présente aujourd'hui
un
ensemble architectural
fort
intéressant,
notamment pour
ce qui
concerne
le «
donjon-porte
».
La
documentation
fournie
par le
dossier documentaire montre
assez
les
particularités
de ces
types
de
défense,
dont Pleuville
a
conservé
la
plupart
des
dispositions. Certes,
les
menuiseries
ou les
couvertures mériteraient
une
restauration,
mais l'essentiel
est là.
L'intérieur
de ce
châtelet
a
conservé également
ses
cheminées, quoique l'on croit
y
discerner
de
vilains joints
en
ciment,
sans parler
des
enduits,
des
plafonds
et des
sols
qui ne
peuvent nier leur appartenance
au 19e et au 20e
siècle.
La
petite passerelle, aujourd'hui
fixe,
reliant
le
châtelet
au
logis
est
tout aussi importante pour
la
compréhension
du
système
de
défense originel.
La
pile médiane,
la
rainure
d'encastrement
de la flèche de la
partie autrefois
mobile,
dont
on
voit encore
la
feuillure dans
le
mur, s'ajoutent
à
l'intérêt
de ce
témoignage.
Du
logis, dont
une
moitié seulement
est
parvenue jusqu'à nous, nous pouvons admirer
la
remarquable porte
de la
tourelle
d'escalier ornée d'un très beau tympan armorié.
On
peut seulement regretter
le
traitement
des
baies
et des
enduits
qui
donnèrent
à ce
logis
un
caractère
par
trop
19e.
Il en est de
même
de la
toiture conique posée
sur la
tour
d'escalier
au
plan polygonal,
coiffant
du
même coup
la
petite tourelle
en
poivrière
qui
disparaît ainsi.
La
belle
charpente
.du
logis,
à
chevrons portant fermes
et
faîtage
-
sous faîtage,
est
également digne
d'intérêt.
L'intérieur
en
revanche
est
aujourd'hui assez appauvri
par les
aménagements
qui y ont été
faits.
Enfin,
les
communs,
à la
rude charpente
du 17e
siècle, pour
ce qui
concerne ceux
du
côté nord, dont
le
pied
baigne
dans
un
étang, participent avantageusement
à la
compréhension d'ensemble
du
domaine.
En
conséquence,
M.
VILLENEUVE propose
un
classement
au
titre
des
monuments historiques
des
façades
du
châtelet d'entrée, ainsi
que
l'inscription
sur
l'inventaire supplémentaire
des
monuments historiques
du
logis
et
des
communs.
Avis
de
l'architecte
des
bâtiments
de
France.
M.
AUZOU
La
première visite
de M.
AUZOU
au
château
de
Gorcc
est
assez récente (fin 2000
ou
début
2001)
et a
suivi
de
peu
son
acquisition
par M. et Mme
GURT.
Auparavant,
M.
AUZOU
ne le
connaissait
que par les
livres,
les
photos
et
pour l'avoir approché
par
l'ouest
jusqu'à
la
contrescarpe
du
châtelet.
Outre
le
charme
qui se
dégage
de son
environnement champêtre
et
agréablement vallonné,
cet
édifice, dans
ses
différentes
composantes (châtelet, logis, communs)
lui est
apparu tout
à
fait
remarquable, notamment
par la
qualité
et
l'authenticité
de
nombre
de ses
éléments
- et
particulièrement
le «
donjon-porte
»
formant
un
élégant
châtelet
- et ce
malgré
les
disparitions
intervenues
sur la
moitié nord
du
logis.
C'est
d'ailleurs
à
l'issue
de
cette visite
que M.
AUZOU
a
conseillé
à ces
nouveaux
et
sympathiques propriétaires
de
solliciter
pour
cet
ensemble castrai
une
protection
au
titre
des
monuments historiques qu'il
lui
semble
parfaitement
mériter.
M.
AUZOU propose
donc
l'inscription
sur
l'inventaire supplémentaire
des
monuments historiques
des
éléments
suivants
: le
châtelet
d'entrée
(ou
donjon-porte)
en
totalité
; le
logis,
en
limitant peut-être
sa
protection
aux
façades
et
toitures,
les
intérieurs ayant
été
fortement remaniés
; les
vestiges
de la
moitié nord
du
logis avec
l'ancienne
tour
en
ruines
;
enfin
les
façades
et
toitures
des
communs dont l'aile nord
est
tout
à
fait
extraordinaire
par
sa
longueur
et qui
présente
à cet
égard
le
grenier
le
plus
remarquable
que M.
AUZOU connaisse
en
Charente.
Celui-ci
ajoute
que
cette
protection permettra
à ses
services d'exercer
une
surveillance
et un
contrôle
sur les
travaux
envisages
car les
compétences
de
l'architecte retenue
par M. et Mme
GURT,
qui
sont nombreuses dans
d'autres domaines, sont,
de son
propre
aveu,
assez
limitées
en
matière
de
restauration d'un édifice ancien.
C.R.P.S.
du
25/06/2002
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