CARTOGRAPHIE 2014
DES RISQUES ET TENDANCES
SUR LES MARCHÉS FINANCIERS
ET POUR L’ÉPARGNE
Division Études, stratégie et
risques
Juillet 2014
Risques et tendances N° 15
Cartographie 2014
Risques et tendances n°15 – Juillet 2014 2
Autorité des marchés financiers
Achevé de rédiger le 1er juillet 2014
Cette étude a été coordonnée par la Division Etudes, stratégie et risques de l’Autorité des
marchés financiers, et rédigée par les personnes citées en dernière page. Elle repose sur
l’utilisation de sources considérées comme fiables mais dont l’exhaustivité et l’exactitude ne
peuvent être garanties. Sauf mention contraire, les données chiffrées ou autres informations
ne sont valables qu'à la date de publication du rapport et sont sujettes à modification dans le
temps. Toute copie, diffusion et reproduction de cette étude, en totalité ou en partie, sont
soumises à l’accord exprès, préalable et écrit de l’AMF.
« Risques et tendances » reflète les vues personnelles de ses auteurs et n’exprime pas
nécessairement la position de l’AMF.
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Risques et tendances n°15 – Juillet 2014 3
Autorité des marchés financiers
ÉDITORIAL
A l’occasion de la publication de son Plan stratégique 2013-2016, l’AMF a présenté les
actions engagées depuis la crise financière en faveur de marchés financiers plus sûrs et
transparents. L’agenda réglementaire, cependant, demeure encore particulièrement riche,
afin de continuer à mettre en place les réformes décidées par le G20. En effet, les grandes
orientations tracées par les chefs d’Etat exigent d’être déclinées de façon technique et
précise, afin d’être opérationnelles et efficaces.
Par ailleurs, la vigilance des autorités demeure pour prendre en compte les tendances et les
risques observés récemment sur les marchés. A l’été 2014, ainsi, les défis que nous
identifions en matière de protection et d’information des investisseurs, mais aussi
concernant le bon fonctionnement des marchés et la stabilité financière, ont pu changer de
nature ou d’intensité par rapport à l’an dernier. Certes, les taux d’intérêt, notamment en
zone euro, ont été abaissés début juin par la Banque centrale européenne, mais les
orientations de politique monétaire sont devenues moins accommodantes aux Etats-Unis.
Ce contexte d’abondante liquidité mondiale continue à favoriser la recherche de rendement
et pose plusieurs questions : les risques pris par les investisseurs sont-ils correctement
appréciés ? Que les taux d’intérêt à long terme demeurent durablement bas ou qu’ils soient
progressivement ou un jour brutalement revus à la hausse par les marchés, comment les
investisseurs, eu égard à la diversité de leur stratégie, y sont-ils préparés ?
La période qui s’ouvre, en Europe tout particulièrement, est également décisive pour mettre
en application la réforme des marchés telle que prévue par la révision de la directive MIF,
mais aussi pour refondre les conditions d’organisation du post-marché selon les termes du
règlement EMIR, notamment pour continuer à progresser concrètement dans la mise en
place de chambres de compensation pour les produits dérivés jugés standardisés. Ces
réformes, sans conteste, permettront de renforcer la transparence et la maîtrise des risques
portés par certains instruments financiers. Bien évidemment, ces deux réformes, quoique
décisives à mes yeux, sont une étape parmi d’autres : la mise en place d’une l’Union
bancaire en faveur de banques plus solides, la poursuite des travaux internationaux pour
améliorer l’encadrement de la « finance de l’ombre » (shadow banking), les efforts continus
de l’AMF pour assurer une contribution plus significative des marchés au financement de
l’économie, mais aussi notre attention pour que les investisseurs particuliers aient une
lecture pertinente des risques auxquels ils peuvent être exposés, continuent de mobiliser
notre énergie.
Les risques systémiques, par rapport aux dernières années, ont donc plutôt décru, mais les
menaces pour le fonctionnement des marchés et la protection de l’épargne sont devenues
plus diffuses. Aux côtés de nos partenaires européens et internationaux, nous continuons
donc d’œuvrer en faveur d’un cadre réglementaire plus sûr et plus cohérent à l’échelle
mondiale, permettant une concurrence saine et équilibrée entre les acteurs. C’est sans
doute le meilleur apport que nous pouvons apporter en vue d’ancrer sur des bases solides
le retour à une activité économique plus soutenue.
Gérard Rameix,
Président de l’Autorité des marchés financiers
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Autorité des marchés financiers
Sommaire
SYNTHÈSE DES RISQUES IDENTIFIÉS ET ACTIONS MENÉES PAR L’AMF .............................5
CHAPITRE 1 : TENDANCES DES MARCHÉS ET FINANCEMENT DE L’ÉCONOMIE................15
1.1. La perception du risque de crédit s’est améliorée en Europe ....................................15
1.2. Le marché de la titrisation peine à redémarrer, surtout en Europe ............................23
1.3. Les interventions des banques centrales et le contexte économique ont eu un
impact déterminant sur les marchés d’actions ...........................................................26
1.4. Matières premières : des évolutions fortement contrastées assorties de
changements structurels ............................................................................................33
1.5. La finance parallèle : tendances et orientations réglementaires récentes .................44
1.6. Émergence des monnaies virtuelles : risques ou opportunités ? ...............................59
1.7. Risques pesant sur la qualité de l'information diffusée publiquement ........................69
1.8. Synthèse du Chapitre 1 .............................................................................................75
CHAPITRE 2 : ORGANISATION DES MARCHÉS ET INTERMÉDIATION ...................................76
2.1. Stagnation de l’activité sur les marchés secondaires d’actions malgré le rebond
des valorisations ........................................................................................................76
2.2. Fragmentation et opacité des marchés actions .........................................................80
2.3. Infrastructures de marché et de post-marché actions et dérivés ...............................90
2.4. Marchés de dérivés ...................................................................................................92
2.5. Fonctionnement du marché obligataire et évolution réglementaire du segment
des CDS .................................................................................................................. 101
2.6. Demande, offre et circulation du collatéral ............................................................... 103
2.7. Les intermédiaires de marché : poursuite de l’adaptation de leurs activités dans
un environnement encore fragile et des exigences réglementaires renforcées ....... 108
2.8. Synthèse du Chapitre 2 ........................................................................................... 125
CHAPITRE 3 : L’ÉPARGNE DES MÉNAGES ............................................................................. 127
3.1. L’attrait des ménages pour l’assurance vie et les dépôts bancaires persiste
malgré la diminution des flux nets des placements financiers ................................. 133
3.2. Un portefeuille des ménages majoritairement composé de contrats d’assurance
vie et de dépôts bancaires ....................................................................................... 141
3.3. Rentabilité sur longue période des actifs détenus par les ménages : les actions,
placement le plus rentable à long terme .................................................................. 147
3.4. Comparaison internationale des comportements d’épargne .................................... 149
3.5. Une exposition des ménages au risque en capital faible mais légèrement
croissante ................................................................................................................ 152
3.6. Développement de l’offre de produits structurés commercialisés auprès du
grand public ............................................................................................................. 157
3.7. Les CIF : lancement de chantiers en vue d’améliorer leur supervision .................... 166
3.8. Les publicités pour les produits et services d’investissement .................................. 167
3.9. Synthèse du Chapitre 3 ........................................................................................... 170
CHAPITRE 4 : LA GESTION COLLECTIVE ................................................................................ 172
4.1. Le rebond mondial de 2012 confirmé en 2013 ........................................................ 172
4.2. Les modifications réglementaires internationales : AIFM et OPCVM ....................... 174
4.3. Les fonds monétaires : une conjoncture difficile ...................................................... 175
4.4. PEA-PME ................................................................................................................ 177
4.5. Développement de la titrisation et de la gestion des créances ................................ 177
4.6. Gestion spécialisée : immobilier et capital investissement ...................................... 177
4.7. Synthèse du chapitre ............................................................................................... 180
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................. 181
LISTE DES ACRONYMES ................................................................................................................... 184
LISTE DES GRAPHIQUES .................................................................................................................. 186
LISTE DES TABLEAUX ...................................................................................................................... 188
LISTE DES ENCADRES ..................................................................................................................... 188
Cartographie 2014
Risques et tendances n°15 – Juillet 2014 5
Autorité des marchés financiers
SYNTHÈSE DES RISQUES IDENTIFIÉS ET ACTIONS
MENÉES PAR L’AMF
Finalité de l’exercice
L’AMF publie chaque année une cartographie des risques identifiés comme saillants en
matière d’évolution des marchés et de financement de l’économie (Chapitre 1), mais aussi
en ce qui concerne l’organisation des marchés et l’intermédiation (Chapitre 2), ainsi que
l’épargne des ménages (Chapitre 3) et la gestion collective (Chapitre 4). L’objectif de cette
publication est d’attirer l’attention, sur un plan domestique, européen et international, sur les
tendances récemment intervenues dans ces domaines, notamment lorsque ces
développements sont susceptibles de présenter des risques pertinents compte tenu du
mandat légal confié à l’AMF.
Cette dernière est en effet chargée, par la loi, de protéger tant l’épargne que les
investisseurs, mais aussi de surveiller le bon fonctionnement des marchés financiers et de
contribuer à la préservation de la stabilité financière. A l’analyse des développements
intervenus depuis un an dans ces quatre secteurs est joint un rappel des principales actions
auxquelles l’AMF participe pour renforcer la solidité du cadre réglementaire et son
adéquation à la réalité des risques. Ceci permet de veiller à ce que la régulation des
marchés financiers demeure appropriée dans son périmètre ; proportionnée dans ses
réponses à l’évolution des menaces perçues comme significatives ; cohérente et le plus
coordonnée possible avec les dispositions par ailleurs prises dans ces mêmes domaines
par les homologues de l’AMF ou par d’autres autorités compétentes.
La présente synthèse expose donc les enjeux identifiés mi-2014 comme majeurs, puis
analyse leur évolution par rapport à l’année précédente et présente les actions récemment
engagées par l’AMF en la matière.
Bilan à mi-2014 des risques et des tendances observés depuis un an
Un environnement économique toujours fragile
Le contexte économique général dans lequel s’inscrivent les marchés financiers reste
marqué, fin juin 2014, par un certain nombre d’incertitudes. En France comme en Europe, le
mouvement de reprise économique demeure fragilisé, et son ampleur hypothéquée, par
l’atonie des principales composantes du PIB. En France, au premier trimestre 2014, la
demande intérieure a freiné l’activité, tandis que l’investissement affiche une troisième
baisse trimestrielle consécutive, retardant aussi le redressement du potentiel productif de
notre économie. En zone euro, l’hétérogénéité des performances nationales complique la
nécessaire consolidation budgétaire en cours, de même que l’efficacité de l’éventail des
actions déployées par la Banque centrale européenne (BCE). Toutefois, la détente des taux
d’intérêt à court et long termes a jusqu’à présent utilement soulagé la pression que les
charges de remboursement représentent pour les emprunteurs de la zone euro, puisque
l’endettement y dépasse les 92 % du PIB pour les administrations publiques et 130 % pour
les ménages et les entreprises. En 2013, si les émissions obligataires des entreprises non
financières ont été moins dynamiques qu’en 2012, le coût de financement a diminué, en lien
avec une amélioration globale de la perception du risque de crédit.
Il reste que, dans la perspective d’une sortie progressive des politiques monétaires non
conventionnelles menées par les principales Banques centrales, qui sera par construction
non synchronisée, le niveau extrêmement bas atteint aujourd’hui par les taux d’intérêt doit
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