ANNALES DE LINSTITUT FOURIER
JEAN-PIERRE DOERAENE
DANIELTANRÉ
AxiomeducubeetfoncteursdeQuillen.
Annales de l’institut Fourier, tome 45, no4 (1995), p. 1061-1077.
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1
Ann.
Inst.
Fourier,
Grenoble
45,
4
(1995),
1061-1077
AXIOME
DU
CUBE
ET
FONCTEURS
DE
QUILLEN
par
J.-P.
DOERAENE
et
D.
TANRÉ
La
LS-catégorie
a
été
définie
par
Lusternik
et
Schnirelmann
en
1934
dans
[7]
pour
minorer
le
nombre
de
points
critiques
d'une
variété
compacte
sans
bord.
Plusieurs
caractérisations
équivalentes
montrent
qu'il
s'agit
d'un
invariant
du
type
d'homotopie;
leur
extension
au
cadre
des
catégories
à
modèles
fermées,
M,
fait
l'objet
de
[3]
et
[5].
Dans
[3],
le
premier
auteur
a
montré
que
les
présentations
de
Whitehead
et
Ganea
sont
équivalentes
lorsqu'un
axiome
supplémentaire
est
requis
:
l'axiome
du
cube.
La
philosophie
de
ce
dernier
axiome
est
que
les
sommes
amalgamées
homotopiques
sont
préservées
par
les
produits
fibres
homotopiques.
Le
cadre
choisi
dans
[3]
pour
cette
démonstration
présente
deux
restrictions
importantes
:
L'axiome
du
cube
est
un
axiome
global
sur
toute
la
catégorie.
Or
il
peut
exister
des
catégories
à
modèles
ne
vérifiant
pas
l'axiome
du
cube
et
dans
lesquelles
les
définitions
de
Whitehead
et
Ganea
coïncident
pour
une
certaine
classe
d'objets.
Seule
une
caractérisation
au
niveau
des
morphismes
de
la
catégorie
peut
permettre
d'appréhender
cette
situation.
Un
axiome
supplémentaire,
la
propreté,
est
requis
pour
M.
alors
que
plusieurs
catégories
à
modèles
fermées
ne
le
vérifient
pas,
par
exemple,
la
catégorie
des
ensembles
simpliciaux
r-réduits,
(<?r).
Dans
ce
travail,
nous
nous
affranchissons
de
ces
deux
restrictions,
en
définissant
d'abord
les
produits
fibres
homotopiques
dans
le
cas
d'une
catégorie
à
modèles
sans
axiome
de
propreté.
Nous
introduisons
ensuite
les
familles
«de
flèches
du
cube»
qui
permettent
d'obtenir
l'équivalence
Mots-clés
:
Catégorie
de
Lusternik-Schnirelmann
-
Catégorie
homotopique
-
Axiome
du
cube.
Classification
math.
:
55M30
-
55U35.
1062
J.-P.
DOERAENE
ET
D.
TANRÉ
entre
les
définitions
de
Whitehead
et
Ganea.
Enfin,
nous
montrons
que
les
fondeurs
de
Quillen
«
conservent
»
les
flèches
du
cube.
En
particulier,
bien
que
la
catégorie
Sr
ne
vérifie
pas
l'axiome
du
cube
et
ne
soit
pas
propre,
notre
approche
permet
de
montrer
que
l'équivalence
des
définitions
de
Whitehead
et
Ganea
pour
une
classe
d'ensembles
simpliciaux
de
Sr
s'étend
à
une
sous-catégorie
de
la
catégorie
des
algèbres
de
Lie
différentielles
(r
l)-réduites.
Cet
exemple
de
la
catégorie
Sr
est
développé
en
appendice
aux
deux
premiers
paragraphes.
1.
Produit
fibre
homotopique.
Cette
section
est
une
présentation
des
principaux
objets
;
elle
contient
notamment
la
définition
et
les
principales
propriétés
des
produits
fibres
homotopiques.
Les
démonstrations
sont
regroupées
à
la
fin
du
paragraphe.
En
appendice,
un
exemple
de
produit
fibre
homotopique
dans
la
catégorie
des
ensembles
simpliciaux
r-
réduits
est
développé.
Rappelons
qu'une
catégorie
à
modèles
fermée
est
une
catégorie
M.
munie
de
trois
classes
de
flèches,
appelées
respectivement
fibrations
(fib,
+^),
cofibrations
(cof,
+->),
équivalences
faibles
(we,
-^),
vérifiant
les
axiomes
suivants
:
(CMi)
:
M,
est
fermée
pour
les
limites
inductives
et
projectives
finies.
(CMs)
:
Si
le
composé
gf
est
défini
dans
M.
et
si
deux
quelconques
de
/,
g,
gf
sont
des
équivalences
faibles,
le
troisième
l'est
également.
(CMs)
:
Un
rétracte
d'une
fibration,
(resp.
d'une
cofibration,
resp.
d'une
équivalence
faible),
est
une
fibration,
(resp.
cofibration,
resp.
équi-
valence
faible).
(CM4)
:
Tout
diagramme
commutatif
en
trait
plein
A
———.
X
+
^
i
B———>
Y
peut
être
complété
en
un
diagramme
commutatif
par
une
flèche
en
pointillé
si
l'une
des
conditions
suivantes
est
satisfaite
:
a)
i
est
une
cofibration
et
une
équivalence
faible,
p
est
une
fibration
;
AXIOME
DU
CUBE
ET
FONCTEURS
DE
QUILLEN
1063
b)
i
est
une
cofibration,
p
est
une
fibration
et
une
équivalence
faible.
(CMs)
:
Toute
flèche
/
peut
se
factoriser
de
deux
façons
:
a)
/
=
jn,
i
est
une
cofibration
et
une
équivalence
faible,
p
est
une
fibration
;
b)
/
=
çj,
j
est
une
cofibration,
q
est
une
fibration
et
une
équivalence
faible.
Dans
la
catégorie
A4
,
deux
objets
A
et
B
sont
faiblement
équivalents
s'ils
sont
reliés
par
une
suite
finie
d'équivalences
faibles.
Rappelons
également
qu'un
objet
A
est
fibrant
si
l'application
A—^e
est
une
fibration,
e
est
un
élément
final
dans
M..
Remarquons
que
toute
fibration
de
but
un
objet
fibrant
a
un
objet
fibrant
en
source.
L'axiome
(CM5)
a)
implique
que
tout
objet
A
admet
un
modèle
fibrant
£',
A
^
E.
Considérons
la
catégorie
M.2
des
flèches
de
M.
;
ses
objets
sont
les
flèches
de
M.
et
ses
morphismes
sont
les
carrés
commutatifs
A-^B
^
représentés
par
(a;
/
|
g\
b).
4-
X-^Y
Notons
b
[
g
le
produit
fibre
de
b
et
g
ainsi
que
(a,
/)
:
A
—>
b
[
g
la
flèche
obtenue
par
propriété
universelle.
Remarque
1.
À
partir
des
axiomes
précédents
de
catégorie
à
modèles
fermée,
il
est
facile
de
montrer
(voir
[l],
[9])
que,
si
le
carré
b[f
f
B
"i
l6
4-
4,
X
——^
Y
est
un
produit
fibre
dans
lequel
b
est
une
fibration
(resp.
fibration
et
équivalence
faible),
alors
h'
est
une
fibration
(resp.
fibration
et
équivalence
faible).
On
munit
M2
d'une
structure
de
catégorie
à
modèles
fermée,
(voir
[l],
II,
1.5.),
en
choisissant
:
1064
J.-P.
DOERAENE
ET
D.
TANRÉ
pour
équivalences
faibles
les
flèches
(a;
/
|
g',
b)
telles
que
/
et
g
sont
des
équivalences
faibles
;
pour
fibrations
les
flèches
(a;
/
|
g\
b)
telles
que
/,
g
et
(a,
/)
sont
des
fibrations.
Remarque
2.
La
catégorie
des
cubes,
Al3,
peut
être
considérée
comme
la
catégorie
des
flèches
de
A42
.
Un
objet
fibrant
dans
A42,
(resp.
AI3),
est
une
fibration
entre
objets
fibrants
de
M.
,
(resp.
A42).
Par
conséquent,
tout
carré
commutatif
(c'est-à-dire
un
objet
de
A43)
admet
un
modèle
constitué
de
fibrations
entre
objets
fibrants.
Deux
flèches
de
A4
sont
dites
faiblement
équivalentes
si
elles
le
sont
comme
objets
de
Al2.
DÉFINITION
1.
Un
carré
dans
A4
est
appelé
fibrant-fibre,
s^il
est
un
produit
fibre
constitué
de
fibrations
entre
objets
fibrants,
c'est-à-dire
s'il
est
à
la
fois
un
produit
fibre
dans
Al.
et
un
objet
fibrant
dans
Al2.
DÉFINITION
2.
Un
carré
dans
A4
est
appelé
produit
fibre
homotopique
(pfh)
si,
comme
objet
de
A43,
il
est
faiblement
équivalent
à
un
carré
fibrant-fibré.
PROPOSITION
1.
Soit
(/,/')
un
couple
de
flèches
de
A4
de
même
but.
Considérons
des
décompositions
f
=
pi
=
et
f
=
p'
i1
=
p'
î
de
f
et
/',
dans
lesquelles
p,p,p1,p1
sont
des
fibrations,
î,
î,
i',
V
des
équivalences
faibles.
Alors
les
produits
fibres
p
[
p'
et
p
[
p'
sont
faiblements
équivalents.
DÉFINITION
3.
Avec
les
hypothèses
de
la
proposition
1,
le
produit
fibre
p
[
p'
est
un
produit
fibre
homotopique
de
f
et
f.
Par
abus
de
notation,
il
sera
désigné
par
/
U
/'.
Cette
notion
est
un
invariant
du
type
d'homotopie,
comme
le
montre
:
PROPOSITION
2.
Considérons
deux
couples
de
flèches
de
A4,
de
même
but,
faiblement
équivalents,
(/,
/')
et
(/,
/').
Alors
les
produits
fibres
homotopiques
f
[h
f
et
f
[h
f
sont
faiblement
équivalents.
Les
objets
définis
ci-dessus
sont
reliés
par
:
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