oe2-4.doc Page 4 / 4 Michel Barot
B – L'ETHIQUE : COMPATIBLE AVEC L'EFFICACITÉ ?
(Manuel p. 220)
Avec une vue étriquée des choses, on pourrait dire que l'éthique et l'efficacité de l'entreprise sont
diamétralement opposées. Le respect de règles d'éthique a un coût, qui serait prohibitif.
Cette vision du problème est cohérente, si on la situe dans le court terme. Si l'on se place dans la
durée, les pratiques malhonnêtes, le non respect des partenaires, les sources ponctuelles de "sur-profit", …
engendrent rarement la pérennité de l'institution. On peut résumer ainsi l'idée "on peut tromper tout le monde un
certain temps, on peut tromper certaines personnes tout le temps, mais on ne peut pas tromper tout le monde
tout le temps".
Finalement, 3 visions :
- le profit est prioritaire, et on ne peut faire du social qu'après (si on gagne de l'argent).
- le social est prioritaire, c'est une obligation morale. Grâce au social, au climat
favorable, à la confiance entre individus, … on peut gagner de l'argent.
- les 2 sont indissociables.
Si la 1
ère
vision domine incontestablement, on est obligé de signaler que les entreprises qui
réussissent (petites, moyennes ou grandes), sont celles qui ont su le mieux intégrer les 2 composantes.
C – PRINCIPES D'ORGANISATION ETHIQUE DE L'ENTREPRISE
(Manuel page 222)
Il faut une organisation générale, globale. Chacun ne peut se prévaloir de sa propre éthique.
Les dirigeants, d'une manière ou d'une autre, doivent élaborer un document de synthèse qui traduit
ce que doit être la conduite à tenir : "charte d'entreprise", "code de conduite", … Ce concept rejoint bien entendu
celui de "culture d'entreprise".
Si utile (et ça le sera sûrement !), il faudra organiser des débats, rappeler régulièrement les règles
de base à respecter, sans se situer obligatoirement sous l'angle du reproche ou du rappel à l'ordre.
La gestion des ressources humaines
(Manuel page 222)
Le travail, qu'on le veuille ou non, n'est pas une marchandise comme les autres. Les
rapports humains ne peuvent être assimilées à des rapports entre les hommes et les choses. Un jour ou l'autre,
quand on l'a oublié, on se fait sanctionner !
L'éthique d'entreprise doit notamment se manifester :
- au niveau du recrutement (courtoisie, …, objectivité).
- au niveau de la rémunération (juste, suffisante, principes d'égalité et de dignité
non synonymes d'égalitarisme).
- au niveau de la formation (humilité, empathie, … de la part des formateurs).
- au niveau de la considération (individu = être humain).
- au niveau des styles de commandement.
L'éthique et la mercatique
Manuel page 226)
Si la connaissance des concurrents est indispensable, elle ne doit pas déboucher sur de
fausses informations, sur des camouflages d'identité (lors de foires par exemple), sur un espionnage industriel et
commercial coupable, …
De même la connaissance des consommateurs est impérative. Doit-elle déboucher
systématiquement sur une surexploitation publicitaire de tout ce qu'il y a d'irrationnel chez le futur client ? sur la
mise en vente de produits qui correspondent à un marché mais qui sont nuisibles à l'individu comme à
l'environnement ?
L'éthique financière
(Manuel page 226)
La complexité des économies, des textes législatifs, les "vides" juridiques (partiellement le
cas au niveau d'Internet par exemple), les opportunités de gains spéculatifs faciles, … doivent-ils systématiquement
conduire à des pratiques contestables ? N'est-il pas au contraire préférable de tendre vers un assainissement du
climat des affaires ?
Conclusion : les notions "d'entreprise citoyenne" et "d'éthique d'entreprise" se recoupent et se
rejoignent. Cependant, la seconde notion va plus loin que la première. Elle pose le problème de manière plus
globale, et fait appel à des règles de conduite qui vont au delà des simples règles de citoyenneté.