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L'ENTREPRISE, LA SOCIETE ET L'ETHIQUE
Manuel pages 197 à 229
Quel est le véritable rôle de l'entreprise ?
La vision traditionnelle est économique : une entreprise est faite pour gagner de l'argent, pour survivre, pour
s'agrandir, objectifs quelquefois en opposition avec l'intérêt des salariés, des consommateurs, voire de la nation
toute entière.
Une vision plus moderne tend à faire de l'entreprise un système dont la préoccupation n'est pas
uniquement économique. D'autres préoccupations doivent être présentes à l'esprit des décideurs. L'intérêt général
ne peut pas être ignoré.
I ROLE DE L'ENTREPRISE DANS LA SOCIETE
(Manuel page 198)
A – ROLE ECONOMIQUE
(Manuel page 198)
L'entreprise est à la base de la création des richesses (biens et services), qui demande de
nombreuses activités (recherche, marketing, gestion courante, réflexion stratégique, ).
Pour créer des richesses, l'entreprise a besoin de main-d'œuvre. Elle est donc créatrice d'emplois,
donc génératrice de revenus, moteur de l'activité économique (par la demande que ces revenus engendrent).
L'entreprise participe également à la réalisation de la politique économique de l'Etat par les
créations d'emploi, les efforts de productivité, le contrôle des hausses de prix, la volonté de croissance pour faire
face à la concurrence internationale, l'agressivité commerciale à l'étranger,
B – ROLE SOCIAL ET CULTUREL
(Manuel page 200)
Formation des personnels
L'école ne peut pas, seule, assurer la formation des individus. L'entreprise doit compléter
les formations de base, organiser le "recyclage", Toutes les entreprises >10 salariés doivent obligatoirement
mettre en œuvre cette formation continue (première loi en la matière en 1971). A noter aussi le développement des
liens "Ecole-Entreprise", très sensible depuis quelques années.
La Recherche
L'entreprise est concernée par la recherche appliquée et la recherche-développement,
alors que la recherche fondamentale est davantage du domaine de l'Etat (CNRS, INSERM, ). Notions déjà
étudiées.
L'aménagement du territoire
L'implantation des entreprises, la manière dont elles structurent leurs bâtiments, ne peut
laisser indifférent. C'est pourquoi l'Etat et les collectivités locales sont impliqués, au côté des entreprises, pour
qu'un développement aussi harmonieux que possible du territoire se mette en place (subventions, aides fiscales
diverses peuvent être accordées).
Le mécénat
Mécénat et parrainage (sponsoring) sont devenus importants de nos jours. Grâce à ces
actions, les entreprises aident des associations à vivre (clubs sportifs, associations à vocation humanitaire, ).
Le mécénat est plus discret en général que le sponsoring (sportif notamment). Le
sponsoring est coûteux, mais il fait connaître l'entreprise et lui permet généralement de compenser la mise de
fonds initiale.
Un rôle psychosociologique
De manière consciente ou non, l'entreprise modèle les esprits. Le fait de donner du travail à
des individus va bien au-delà du simple rapport de travail et de revenu entre un employeur et un salarié.
L'entreprise, par le travail qu'elle offre à son personnel, apporte aussi un statut social, une reconnaissance sociale.
C'est aussi dans l'entreprise que se manifestent les relations d'autorité, de
commandement, de délégation éventuelle de pouvoirs. Ces relations évoluent : les styles de commandement
changent. Dans les grandes entreprises, on trouve souvent des psychosociologues chargés d'analyser, de
comprendre les problèmes qui peuvent se poser.
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C – UNE DEFINITION DE L'ENTREPRISE CITOYENNE ?
(Manuel page 202)
Une entreprise est citoyenne lorsqu'elle se considère pleinement au service de l'homme, ce
qui suppose de développer des liens privilégiés avec ses salariés, ses partenaires et l'environnement. La
citoyenneté d'entreprise doit conduire à une véritable prise de conscience du rôle économique et social à
jouer au sein de la cité.
D – EXPERIENCES INTERESSANTES : ENTREPRISES D'INSERTION
Manuel p. 202)
Ces entreprises visent à intégrer les "laissés pour compte de la compétitivité", souvent en
partenariat avec les collectivités locales et organismes administratifs (ANPE par exemple). Les personnels
concernés peuvent être des chômeurs de longue durée, RMistes, drogués en désintoxication, anciens
délinquants,
Le surcoût engendré par ces expériences ne doit pas être regardé de trop près. On ne peut pas
faire de la réinsertion sans moyens, sans qu'il y ait de déboires.
Malheureusement, la course à la compétitivité, à la puissance, et une concurrence de plus en plus
féroce laissent penser que ces expériences resteront longtemps limitées.
II PROBLEMES POSES PAR LA RESPONSABILITE "SOCIETALE" DE
L'ENTREPRISE
(Manuel page 204)
A UNE COMPATIBILITE DIFFICILE ENTRE POLITIQUES NATIONALES ET
POLITIQUES D'ENTREPRISE
(Manuel page 204)
Un certain nombre d'axes de réflexion peuvent être dégagés :
- les entreprises peuvent chercher à utiliser au maximum les règles administratives,
fiscales, pour leur intérêt personnel.
- les entreprises peuvent avoir des stratégies qui se révèlent incompatibles, voire contraires
à l'intérêt général.
- l'organisation de licenciements peut être stratégique, non guidé par des nécessités
économiques "plus ou moins" objectives.
B UNE COMPATIBILITE DIFFICILE ENTRE CONSIDERATIONS ECOLOGIQUES ET
POLITIQUES D'ENTREPRISE
(Manuel page 206)
Constatation : les entreprises sont à l'origine de nuisances (appelées "déséconomies externes",
ou encore "effets externes négatifs") :
- surexploitation de ressources naturelles.
- nuisances directement liées à la production (fumées, bruits, mauvaises odeurs, déchets
toxiques, )
- production de biens nuisibles à l'écosystème (problème des recyclages, d'un éventuel
réchauffement de la planète et des conséquences dramatiques que cela peut engendrer à terme, )
Si elles sont conscientes du fait, les entreprises ont beaucoup de mal à mettre en œuvre des
stratégies nouvelles, plus respectueuses de l'environnement, pour diverses raisons rechercher voir
questionnaire).
A noter une prise en compte sérieuse du problème par les pouvoirs publics, qui imposent des
règles de plus en plus strictes. Les mouvements écologiques ont également contribué à faire bouger positivement
les choses.
C UNE COMPATIBILITE DIFFICILE ENTRE INTERET DU CONSOMMATEUR ET
POLITIQUES D'ENTREPRISE
(Manuel page 206)
Les entreprises sont sensées vendre des produits utiles, de qualité, conformes aux normes de
robustesse, de sécurité,
La réalité est bien différente : sont mis sur le marcdes produits ou des services dont l'intérêt est
discutable (gadgets divers), des produits nocifs ou dangereux (tabac ? alcool ?), des produits qui en plus peuvent
avoir des conséquences dramatiques au niveau de l'environnement.
Les entreprises ont besoin de vendre, vendre, vendre,
Aussi ne se privent-elles pas de mettre en œuvre les techniques les plus adaptées pour cela
(techniques de marketing, encouragement à l'achat à crédit, )
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D – LES ENTREPRISES PEUVENT-ELLES ETRE "SOLIDAIRES" ?
(Manuel page 208)
Difficile de répondre à cette question.
Cependant on peut rappeler que l'entreprise en système capitaliste n'a pas pour but de faire de la
solidarité, mais du profit. La tendance (voire la dérive) libérale actuelle pousse d'ailleurs à une solidarité de moins
en moins marquée, alors que l'inverse semblerait être une "loi sociale d'évolution" incontournable.
De nombreux exemples peuvent illustrer cette non-solidarité :
- licenciements sans retenue, quand l'entreprise l'a décidé.
- discriminations sociales, raciales, sexuelles.
- travail des enfants (dans certains pays asiatiques notamment).
- pratiques de délocalisation.
- pratiques de partage des bénéfices entre actionnaires et salariés (la part des salariés est
bien souvent la portion congrue).
- la nature même de l'activité (secteur de l'armement par exemple).
Conclusion : Le concept de citoyenneest indissociable du concept "d'éthique". Agir en citoyen conduit à
intégrer son action dans un ensemble de principes plus large, que l'on regroupe sous le terme d'éthique.
III L'ENTREPRISE ET L'ETHIQUE
(Manuel page 217)
A – L'ETHIQUE : UNE NOUVELLE THEORIE DE L'ENTREPRISE ?
(Manuel p 217)
Ethique : Une éthique, c'est une conduite responsable dans un contexte donné, visant à ne pas
nuire à autrui, à éviter un enrichissement personnel au détriment des autres. Participer à la promotion du bonheur
des hommes peut être considéré comme une phase ultime en matière d'éthique.
Une éthique suppose une déontologie (des règles de conduite) basée sur des principes essentiels :
prohibition de l'agression, du vol, du mensonge, , du crime pour arriver à ses fins.
L'éthique appliquée à l'entreprise
On va retrouver un certain nombre de principes présentés précédemment : ne pas tromper,
trahir, voler, mais aussi respecter le droit, la liberté des autres, développer des règles du jeu simples, claires,
justes,
Une éthique d'entreprise ne peut être indépendante du contexte, de l'époque.
Une éthique d'entreprise, c'est un ensemble de choses à ne pas faire, mais c'est aussi et
(peut-être surtout) un ensemble de valeurs à promouvoir, à faire partager.
L'éthique des affaires : des fondements de base
- respect de la personne humaine
- égalité entre les individus
- solidarité
- autorité et principe de subsidiarité
- recherche du bien commun
Un cas concret : les "croyances fondamentales" d'IBM (à une époque du moins)
- respect de l'individu
- service à la clientèle
- perfection
Enoncées par le fondateur d'IBM, Tom Watson, au début du siècle ; le moins qu'on
puisse dire est qu'elles sont (ou devraient être !) encore formidablement d'actualité.
L'éthique des affaires peut donc être considérée comme une règle de vie fondée sur une morale
élémentaire, en cela elle n'est pas une théorie nouvelle de l'entreprise.
Par contre, si l'on considère que cette éthique est loin d'être mise en œuvre de nos jours, on peut
considérer que la mise en forme et l'application de grands principes fondamentaux dans l'intérêt de l'homme
peuvent former une révolution théorique fondamentale du concept d'entreprise. On peut rêver !
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B – L'ETHIQUE : COMPATIBLE AVEC L'EFFICACITÉ ?
(Manuel p. 220)
Avec une vue étriquée des choses, on pourrait dire que l'éthique et l'efficacité de l'entreprise sont
diamétralement opposées. Le respect de règles d'éthique a un coût, qui serait prohibitif.
Cette vision du problème est cohérente, si on la situe dans le court terme. Si l'on se place dans la
durée, les pratiques malhonnêtes, le non respect des partenaires, les sources ponctuelles de "sur-profit",
engendrent rarement la pérennité de l'institution. On peut résumer ainsi l'idée "on peut tromper tout le monde un
certain temps, on peut tromper certaines personnes tout le temps, mais on ne peut pas tromper tout le monde
tout le temps".
Finalement, 3 visions :
- le profit est prioritaire, et on ne peut faire du social qu'après (si on gagne de l'argent).
- le social est prioritaire, c'est une obligation morale. Grâce au social, au climat
favorable, à la confiance entre individus, on peut gagner de l'argent.
- les 2 sont indissociables.
Si la 1
ère
vision domine incontestablement, on est obligé de signaler que les entreprises qui
réussissent (petites, moyennes ou grandes), sont celles qui ont su le mieux intégrer les 2 composantes.
C – PRINCIPES D'ORGANISATION ETHIQUE DE L'ENTREPRISE
(Manuel page 222)
Il faut une organisation générale, globale. Chacun ne peut se prévaloir de sa propre éthique.
Les dirigeants, d'une manière ou d'une autre, doivent élaborer un document de synthèse qui traduit
ce que doit être la conduite à tenir : "charte d'entreprise", "code de conduite", Ce concept rejoint bien entendu
celui de "culture d'entreprise".
Si utile (et ça le sera sûrement !), il faudra organiser des débats, rappeler régulièrement les règles
de base à respecter, sans se situer obligatoirement sous l'angle du reproche ou du rappel à l'ordre.
La gestion des ressources humaines
(Manuel page 222)
Le travail, qu'on le veuille ou non, n'est pas une marchandise comme les autres. Les
rapports humains ne peuvent être assimilées à des rapports entre les hommes et les choses. Un jour ou l'autre,
quand on l'a oublié, on se fait sanctionner !
L'éthique d'entreprise doit notamment se manifester :
- au niveau du recrutement (courtoisie, , objectivité).
- au niveau de la rémunération (juste, suffisante, principes d'égalité et de dignité
non synonymes d'égalitarisme).
- au niveau de la formation (humilité, empathie, de la part des formateurs).
- au niveau de la considération (individu = être humain).
- au niveau des styles de commandement.
L'éthique et la mercatique
Manuel page 226)
Si la connaissance des concurrents est indispensable, elle ne doit pas déboucher sur de
fausses informations, sur des camouflages d'identité (lors de foires par exemple), sur un espionnage industriel et
commercial coupable,
De même la connaissance des consommateurs est impérative. Doit-elle déboucher
systématiquement sur une surexploitation publicitaire de tout ce qu'il y a d'irrationnel chez le futur client ? sur la
mise en vente de produits qui correspondent à un marché mais qui sont nuisibles à l'individu comme à
l'environnement ?
L'éthique financière
(Manuel page 226)
La complexité des économies, des textes législatifs, les "vides" juridiques (partiellement le
cas au niveau d'Internet par exemple), les opportunités de gains spéculatifs faciles, doivent-ils systématiquement
conduire à des pratiques contestables ? N'est-il pas au contraire préférable de tendre vers un assainissement du
climat des affaires ?
Conclusion : les notions "d'entreprise citoyenne" et "d'éthique d'entreprise" se recoupent et se
rejoignent. Cependant, la seconde notion va plus loin que la première. Elle pose le problème de manière plus
globale, et fait appel à des règles de conduite qui vont au delà des simples règles de citoyenneté.
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