Mémoire de Recherche : Rose-Eliane N`DIAYE Le nation branding

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Mémoire de Recherche : Rose-Eliane N’DIAYE
Le nation branding, pour une nouvelle perception des capitales
d’Afrique de l’Ouest.
Étude de Cas : Dakar (Sénégal) et l’implantation du World Trade Center Dakar
Université de Bourgogne (Dijon) – Département UFR des langues et communication
Master de recherche Communication et Médiation – Promotion 2012-2013
Directeur du mémoire de recherche : Monsieur Alexander Frame
Directeur de la formation : Monsieur Pascal LARDELLIER
Remerciements
Je tiens, dans un premier temps, à remercier Monsieur Pascal
Lardellier, Responsable de la Formation, de m’avoir poussée à
intégrer sa formation. Mes remerciements s’adressent également à
Monsieur Alexander Frame, directeur de mémoire, qui a su me
conseiller et m’encourager dans la construction de ce mémoire. J’ai
pu travailler et effectuer mes recherches dans un cadre agréable,
grâce
aux
intervenants
particulière
différents
et
échanges
camarades
pour
Alain
et
de
que
j’ai
classe,
Laurent.
pu
avec
avoir
une
J’adresse
avec
les
attention
aussi
mes
remerciements à ma grand-mère, mon oncle et ma meilleure amie
pour les encouragements.
Rose-Eliane N’diaye
Résumé
Comme les marques commerciales, les pays ont besoin, plus que jamais, de mettre en place de
véritables campagnes de communication pour conquérir de nouveaux investisseurs et susciter dans notre
imaginaire des représentations positives. La course aux investisseurs, pour attirer les capitaux sur les
territoires, est féroce pour toutes les nations dans notre contexte de crise financière mondiale.
Le nation branding est un concept qui permet de répondre en partie à cette problématique,
en proposant des outils stratégiques destinés à créer de nouvelles représentations ou renforcer celles
existantes.
La problématique des villes d’Afrique de l’Ouest nous intéresse en particulier, car nous avons intégré
cette année le département de la communication du World Trade Center Dakar (WTC Dakar). Ce centre
d’affaires international est une filiale de la World Trade Center Association (WTC basée à New York).
La société sénégalaise propose des prestations de services pour soutenir les acteurs
économiques sénégalais et encadrer les potentiels investisseurs souhaitant s’implanter sur le territoire
et/ou en Afrique de l’Ouest. Dans ce mémoire de recherche, nous exposons le constat suivant : les
capitales de cette région du monde souffrent encore d’une image négative auprès de potentiels
investisseurs, elles ne parviennent pas à valoriser les opportunités d’affaires qu’elles détiennent.
Le Sénégal est un pays qui s’inscrit dans ce paradoxe d’image projetée et d’opportunités multisectorielles.
Dans notre étude, nous tenterons de répondre à la problématique qui suit : comment, d’une part, faire
sens à travers des supports de communication écrits auprès des investisseurs étrangers et, d’autre part,
capitaliser sur l’implantation du World Trade Center Dakar ? Quels sont les outils sémiotiques de la
sémiotique sur lesquels nous pouvons nous analyser les outils de communication proposés ?
Abstract
Like trademarks, countries need more than ever to establish real communication
campaigns in order to win new investors and stimulate our imagination with positive representations and
powerful symbols. Indeed, the race to "investors" to attract capital in the territories is difficult for all nations
in our context of financial and global crisis. The Nation Branding is a concept that allows a partial response
to this problem of cities. Offering strategic tools to create new representations or strengthen existing ones
for example through media written or oral communication with key messages and qualitative image
objectives. The problems of cities in West Africa particularly concerns us because we work in the
Department of Communication of the Dakar World Trade Center (WTC Dakar). This international business
center is a subsidiary of the World Trade Center Association (WTCA-New York). The company provides
services to support the Senegalese economic actors and help potential investors to locate on Senegalese
territory or in West Africa. In this research we focused on this following statement: this region is suffering
from a negative image to potential investors. The countries fail to enhance the business opportunities that
they had. The concept of Nation Branding has already demonstrate it can be a key to "create" new
symbols and positive representations. In our study we try to answer to the following problem: how to
enhance the image of the city of Dakar to potential investors and capitalize on the implementation of the
World Trade Center Dakar ? What are the tools of the Nation Branding we can use to build key messages
that make sense to this target ?
Table des abréviations
AMA : American Marketing Association
APIX : Promotion des Investissements et des Grands Travaux
BAD : Banque Africaine de Développement
CB : City Branding
CDEAO : Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest
CFA : Francs des Colonies Françaises d’Afrique
FMI : Fonds Monétaire International
IDE : Investissements Directs Étrangers
INPI : Institut National de la Protection Industrielle
NB : Nation Branding
UNESCO : Organisations des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture
RSE : Responsabilité Sociétale ou Sociale de l’Entreprise
SIC : Sciences de l’Information et de la Communication
WTC : World Trade Center
WTCA : World Trade Center Association
WTC Dakar : World Trade Center Dakar
Table des matières
Remerciements..…………………………………………………………………………………………….Page.2
Résumé..……………………………………………………………………………………………………..Page.3
Abstract ……………………………………………………………………………………………………..Page.4
Table des abréviations…………………………………………………………………………………......Page.5
Table des matières………………………………………………………………………………………….Page.6
Introduction………………………………………………………………………………………………….Page.9
Chapitre 1 : le cadre conceptuel et théorique de la recherche
1.1 Le champ de la recherche et la revue littéraire ..……………………………………………...Page.12
1.1.1
Origine(s) et définition(s) du Nation Branding..……………………………………………….Page.12
1.1.2
Apport du professeur Keith Dinnie et son influence dans le domaine……………………..Page.13
1.1.3
La composante organique du nation branding : culture du territoire...…………………….Page.20
1.1.4
Les stéréotypes culturels……………………………………………………………………….Page.26
1.1.5
Le pouvoir d’évocation des territoires : exemple de la ville de Lyon qui se construit une nouvelle
image……………………………………………………………………………………………Page.28
1.2 La marque : un caractère multidimensionnel………………………………………………….Page.30
1.2.1
Approches de la notion de marque……………………………………………………………Page.32
1.2.2
Apport de Ferdinand de Saussure : la marque « signifiante » et « signifiée »..…………Page.34
1.2.3
Qu’est-ce qu’une image de marque ? ………………………………………………………Page.36
1.2.4
L’identité de marque…………………………………………………………………………..Page.37
1.2.4.1 Le modèle du Prisme d’Identité……………………………………………………………..Page 37
1.2.4.2 Le modèle de Fonds de marque……………………………………………………………Page.38
1.2.5
De la marque au branding………………………………………………………………….Page.40
Chapitre 2 : La composante économique du nation branding
La Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CDEAO) :
un paradoxe entre image perçue et les tendances économiques et sociales.
2.1 Le réveil de la région Ouest Africaine……………………………………………………….Page 45
2.1.1
Le contexte macroéconomique…………………………………………………………….Page 45
2.1.2
Une perception globale en voie d’amélioration…………………………………………..Page 47
2.2 Le Sénégal : pays de la terranga* (*hospitalité en wolof), un territoire qui consolide de fortes
opportunités d’affaires………………………………………………………………………...Page 51
2.2.1
Présentation générale……………………………………………………………………....Page 51
2.2.2
Les composantes organiques et économiques du Sénégal……………………………Page 55
2.2.2.1 La composante organique : les éléments culturels……………………………………..Page 55
2.2.2.2 La composante économique : les opportunités d’affaires……………………………..Page 55
Chapitre 3 : Le WTC Dakar, la marque fille du Nation Branding sénégalais qui améliorer
l’image perçue de la ville auprés des investisseurs étrangers
3.1 Présentation générale de l’entreprise World Trade Center Dakar (WTC Dakar)…..Page 58
3.1.1
Le WTC Dakar…………………………………………………………………………….Page 58
3.1.2
Les prestations de services……………………………………………………………..Page 59
3.1.3
La World Trade Center Association (WTCA), une marque forte auprés de clientèle d’affaires
internationales……………………………………………………………………………Page 62
3.2 Le département de la communication du WTC Dakar……………………………….Page 64
3.2.1
La mission et les objectifs……………………………………………………………...Page 64
3.2.2
Le diagnostic de communication………………………………………………………Page 65
3.2.3
Le brief créatif …………………………………………………………………………..Page 66
3.2.4
Apports des chercheurs pour la conception d’outils de communication écrits…. Page 69
3.2.5
Présentation synthétique des supports de communication écrits réalisés………Page 69
3.2.5.1 Le dépliant trois volets 1WTC Dakar en version anglaise…………………………Page 73
3.2.5.2 Le lancement de la Newsletter WTC Dakar………………………………………..Page 76
3.2.5.3 Le pack prestige en cours de construction
1
Chapitre 4 : La méthodologie de la recherche
4.1 La recherche en Sciences de l’Information et de la Communication et le constat de la cherche
………………………………………………………………………………………………………………Page 79
4.2 Le constat……………………………………………………………………………………………..Page 79
4.3 La problématique de la recherche..………………………………………………………………..Page 80
4.4 Les objectifs et apports de la recherche………………………………………………………….Page 80
4.5 L’hypothèse de recherche………………………………………………………………………....Page 81
4.6 L’échantillon……………………………………………………………………….........................Page 81
4.7 La construction du questionnaire…………………………………………………………………Page 81
Conclusion……………………………………………………………………………………………....Page 84
Bibliographie ……………………………………………………………………………………………Page 86
Table des figures ………………………………………………………………………………………Page 90
Annexes …………………………………………………………………………………………………Page 91
Introduction
Les pays sont des symboles et leur nom sont des mots chargés d’émotions qui sont sources
d’influences sur les actes de ses habitants et des cibles externes comme les touristes et les investisseurs
étrangers. Les noms des pays, villes et capitales ont ce pouvoir d’influencer, par des associations
spontanées qu’ils évoquent, des images positives ou négatives qui varient en fonction de chaque individu.
Dans notre contexte hyperconcurrentiel, les nations doivent redoubler d’efforts pour attirer et rassurer les
investisseurs. Le nation branding est un concept qui permet aux nations de se valoriser sur la scène
internationale dans une démarche stratégique. Les pays ont depuis toujours mis en place des actions de
communication pour se valoriser et conquérir des parts de marché. Cependant, le terme nation branding
et sa conceptualisation sont récents. Nombreux sont les exemples qui sont apparus au cours de ces cinq
dernières années. Les pays comme l’Afrique du Sud, le Maroc, l’Inde, la Gorée et le Qatar sont des
exemples dont les capitales d’Afrique de l’Ouest peuvent « s’inspirer » pour en faire des adaptations qui
correspondent à leur environnement économique et culturel.
Notre intégration au Master Recherche Communication et Médiation a été une opportunité dans
notre cursus académique. Nous avons mis l’accent sur la transparence quant à l’objet de notre étude au
sein du WTC Dakar. Il s’agit, dans notre posture de chercheur, d’une première étape quant à la
conceptualisation du nation branding appliqué à des problématiques de capitales ouest-africaines qui
soulèvent nombre d’interrogations. Nous avons considéré le WTC Dakar comme un terrain d’exploration
grâce auquel nous avons pu saisir la nation du branding et sa conceptualisation afin de, par la suite,
pouvoir en évaluer les limites lorsqu’il est appliqué aux problématiques des capitales ouest-africaines.
Notre mission a été de mettre en place des supports de communication pour faire connaître la société
WTC Dakar auprés de potentiels investisseurs étrangers. Ce mémoire de recherche est donc une base
pour les prochains travaux que nous mènerons sur les adaptations et limites pour une capitale d’Afrique
de l’Ouest dans une démarche de nation branding.
Dans ce mémoire de recherche, nous présenterons les écrits concernant le nation branding.
Nous verrons également comment la mise en place d’une stratégie de communication dans une ville
d’Afrique de l’Ouest (Dakar/Sénégal) peut contribuer à développer de nouvelles références auprès des
investisseurs étrangers. L’implantation du premier World Trade Center d’Afrique de l’Ouest dans la
capitale est un terrain d’étude sur lequel nous pouvons explorer/tester l’apport du nation branding par
rapport aux problématiques d’image des villes d’Afrique de l’Ouest.
L’étude du cabinet Ernest & Young sur attractivité des pays d’Afrique de l’Ouest édition 2013
montrent une amélioration de la perception d’image pour certaines capitales. Ainsi, pour la ville de Dakar,
on observe que, malgré des tendances économiques positives et la mise en place d’actions
gouvernementales visant à améliorer l’environnement des affaires, la ville souffre encore de stéréotypes
négatifs. L’image perçue est encore souvent caractérisée par la corruption, la famine, la violence, la
maladie, la misère humaine et l’instabilité politique… autant d’items qui rendent difficile la démonstration
d’un pays qui contient de fortes opportunités d’affaires. Pourtant, les rapports économiques comme ceux
du FMI (Fonds Monétaire International) témoignent de cet environnement favorable pour les affaires et
les relations commerciales avec le pays.
Notre mémoire de recherche sera constitué de quatre parties complémentaires. Tout d’abord,
nous présenterons le cadre conceptuel et théorique du Nation Branding pour comprendre ses différents
mécanismes. La seconde partie de ce travail aura pour but d’exposer une synthèse des opportunités et
des freins liés aux stéréotypes négatifs des pays ouest-africains ? Un « focus » sera réalisé sur la ville
de Dakar afin d’en dégager les composants clés à introduire dans la stratégie de communication du WTC
Dakar et du nation branding.
Le troisième chapitre sera axé sur le contexte dans lequel nous avons formulé notre
problématique de recherche, à savoir : comment faire sens auprès de potentiels investisseurs étrangers
à travers des supports de communication écrits et capitaliser sur l’implantation du World Trade Center
Dakar ? Cette partie s’articulera autour de la présentation du WTC Dakar, de notre mission au sein du
département de la communication et d’une analyse sur la marque World Trade Center Association.
Pour terminer, la dernière partie sera consacrée à la méthodologie de la recherche. Nous tenterons
également d’apporter des éléments de réponse à notre question de recherche.
Chapitre 1 : Le cadre conceptuel et théorique de la recherche
Vue aérienne du port de Dakar (Sénégal)
1.1 Le champ de la recherche et la revue de la littérature
1.1.1 Origine(s) et définition(s) du nation branding
Le concept de nation branding renvoie, en premier lieu, au concept de nation : « ensemble des êtres
humains vivant dans un même territoire ayant une communauté d’origine, d’histoire, de culture, de
traditions, parfois de langue et constituant une communauté politique. »2 Selon Joseph Ernest Renan
écrivain, philologue, philosophe et historien français « la nation ne repose pas sur un réel passé commun
et sur une volonté d'association : ce qui constitue une nation, ce n'est pas parler la même langue, ni
appartenir à un groupe ethnographique commun, c'est avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en
faire encore dans l'avenir »3. Il n’est pas nouveau. Les pays ont toujours mis en place des actions pour
attirer des capitaux étrangers. C’est un concept emprunté au monde de l’entreprise où celui-ci est utilisé
pour la commercialisation de produits/services pour renforcer la fidélité des clients et conquérir de
nouvelles parts de marché. Considérer la nation comme une marque, c’est représenter « les actifs
incorporels » d'un pays. Ceux-ci englobent les différentes dimensions comme la politique, l'économie, la
culture, l'histoire et la technologie. Une grande partie des travaux existants sur l'image de marque de la
nation ont été limités à des enquêtes sur le positionnement et la mise en œuvre des stratégies dans les
pays. Au cours de nos recherches, nous avons pu constater, d’une part, que divers facteurs associés à
l'image de marque de la nation sont discutés et, d’autre part, qu’ils sont exposés de plusieurs manières
dans la littérature principalement issue du monde anglo-saxon.
Le nation branding provient de la gestion des marques dites commerciales. L’Association Américaine
du Marketing (AMA4) définit la marque comme étant : « un nom, terme, signe, symbole ou un dessin, ou
une combinaison d'entre eux, destiné à identifier les biens et services d'un vendeur ou d'un groupe de
vendeurs et permet de le différencier de ceux de la concurrence ». Il nous apparaît donc évident qu’il
existe de fortes différences entre la marque dite commerciale et la marque nation. La nation n'est pas un
produit au sens conventionnel. La marque nation n'offre aucun produit ou service tangible, mais plutôt
une représentation qui englobe une grande variété d’associations, ces dernières étant nommées les
éléments intangibles par les experts du domaine.
Dictionnaire Larousse – Edition 2010
Qu’est-ce qu’une nation ? - conférence donnée par Ernest Renan à l’Université de la Sorbonne en 1882, publiée par la suite dans
les Discours et conférences, en 1887
4 American Marketing of Association (AMA) : créée dans les années 1900 par des professeurs d’universités américaines et publicitaires www.marketingpower.com
2
3
1.1.2 Apport du professeur Keith Dinnie et son influence dans le domaine 5
Nos recherches sur le concept du nation branding nous ont fait prendre conscience qu’il existe,
à notre époque, peu de théories et de conceptualisations sur le sujet. C’est un champ de la recherche
complexe car il englobe de multiples dimensions au-delà de l'image de marque classique.
C'est une activité hautement politisée qui génère des points de vue et des opinions contradictoires.
Ce concept est devenu controversé, car certains l'associent au marketing tandis que d'autres l’assimilent
aux relations internationales et diplomatiques. Dans notre étude, nous partagerons la vision du Docteur
Keith Dinnie, professeur agrégé à l'Université Temple, au Japon (un campus délocalisé de l’Université de
Philadelphie). Il apporte une contribution précieuse à la littérature émergente sur le Nation Branding. Le
chercheur explique les subtilités de l'image de marque de la nation et montre comment les pays peuvent
appliquer des techniques classiques de gestion. Son ouvrage est composé de quatre chapitres : la portée
et l’échelle de la marque nation ; les racines conceptuelles de la marque nation ; les questions éthiques
et pragmatiques de la marque nation et, enfin, le futur de la marque nation. Ses objectifs à travers son
livre sont : définir la marque nation à travers des exemples de réalisations et apporter un éclairage sur la
conceptualisation du Nation Branding et la conduite de stratégies dans ce champ.
Keith Dinnie nous présente une étude de cas sur l’Afrique du Sud et démontre comment les pays
appliquent les techniques de communication des marques commerciales pour attirer des touristes et des
capitaux étrangers. Dans sa description, il rapproche le concept d’identité de marque, d’image perçue et
de positionnement ; il souligne par ailleurs l’importance de l’impact et de la mesure de la culture nationale.
Il montre ainsi comment les pays mettent en application ces concepts. Dans la partie suivante de notre
mémoire, nous consacrerons des chapitres à ces concepts et théories. La seconde partie du livre examine
les racines de la marque de la nation. En effet, dans son ouvrage, il met l’accent sur les caractéristiques
fondamentales de l'identité nationale et, en particulier, sur les éléments culturels et la manière dont ceuxci sont liés à l'image de marque de la nation. L’auteur prend pour exemple le Brésil qui illustre comment
une nation peut favoriser un secteur économique qui ne « coïncide pas nécessairement » avec les
stéréotypes existants. Il dévoile ainsi comment la Bolivie a aussi pu repositionner son image de marque
auprès de la communauté internationale pour séduire les touristes. La marque nation est, à son sens,
accompagnée par des marques ombrelles comme qui sont encapsulées par secteur ou domaine
d’activités (exemples : le tourisme, les exportations, les investissements étrangers, l’attraction de
nouveaux résidents, de talents, d’étudiants, etc.).
5
Nation Branding : Concepts, Issues, Practice, Oxford, Butterworth- Heinemann, 2009 – Keith Dinnie
Dans la sous-partie suivante, nous verrons comment d’autres chercheurs ont pu, grâce aux travaux du
Docteur Keith Dinnie, apporter de nouveaux éléments pour mieux saisir le concept. Le schéma ci-dessous
représente la conceptualisation proposée par le professeur dans son ouvrage. C’est dans cette optique
que nous essayerons de concevoir les messages et outils de communication qui feront sens auprès des
potentiels investisseurs étrangers sur le territoire sénégalais.
Figure 1 : Conceptualisation du Nation Branding par Keith Dinnie6
Dans son article, le chercheur Ying Fan7 présente les composantes du Nation Branding et permet
ainsi d’apporter des éléments de compréhension à la définition du Nation Branding proposée par Keith
Dinnie.
 la géographie ;
 les attractions touristiques ;
 les ressources naturelles ;
 les produits locaux ;
 les groupes ethniques ;
 l’Histoire ;
 les systèmes politiques et économiques ;
 les institutions sociales ;
 les infrastructures ;
Dinnie, 2009 – P42
Article de Ying Fan – Branding the Nation : what is being branded ? – Mars 2005 –, Brunel University, Uxbridge UB8 3PH, UK - Journal
of Vacation Marketing Volume 12 Number 1
6
7
 les personnes célèbres ;
 les photos ou images.
Dans son travail, il scinde aussi la démarche de marque produit et celle de marque nation. Il rejoint
alors la vision du professeur Dinnie. Son analyse comparative met en évidence le fait que les deux
concepts ne répondent pas aux mêmes enjeux, même si l’objectif reste commun : séduire et inciter le
public à adhérer à un discours.
La thèse de Qin Sun, B.A., M.B.A.8 complète les précédents travaux. Ce dernier définit le nation
branding. Ainsi, « le nation branding désigne la théorie et les pratiques dédiées à la gestion de la
réputation des nations ». Dans sa première partie, il précise que chaque pays, à l’énonciation de son
nom, provoque des images uniques dans l'esprit de chacun, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, et
cela, sans efforts conscients. Il fait aussi référence au chercheur américain Ying Fan qui précise dans
son article que ces représentations sont fortes ou faibles, claires ou floues et qu’elles contiennent les
éléments suivants : les gens, les lieux, la culture/langue, l'histoire, la nourriture, la mode, des visages
connus (célébrités). Qin Sun réalise une synthèse qui aboutit à six niveaux d’interprétation de la marque
nation mentionnés dans la littérature américaine :
1. Le niveau A : la marque nation est un symbole visuel accompagné d’un slogan (Dinnie
20079) ;
2. Le niveau B : c’est une marque ombrelle10 qui vient appuyer les nombreuses autres marques
présentes sur le territoire qui rayonnent dans la région et à l’international ;
3. Le niveau C : c’est la réputation, le positionnement de l’image de marque, son rôle ;
4. Le niveau D : l’image de la nation a pour but de construire et de maintenir la compétitivité de
la nation (Anholt, 200411; Porter, 1990)12 ;
5. Le niveau E : elle permet d’améliorer la « puissance » du pays ;
6. Le niveau F : la marque nation se rapporte à l’identité nationale, elle est un mélange unique,
multidimensionnel des éléments qui constituent la nation, avec une distinction fondée sur la
culture et la pertinence pour l'ensemble de son public cible (K.Dinnie – 2008).
An analytical Model of the determinants and outcomes of the Nation Branding – Qui, Sun,B.A – MBA Doctor of philosohpy – University of
North Texas – December, 2009
9 Dinnie, 2009 – P42
8
11
12
http://www.simonanholt.com - Place Branding Vol. 1, 1, 4–11 Henry Stewart Publications – USA, 2004
Article : The Competitive Advantage of Nations – Michael E.Porter - Havard Business Review –USA, Mai 1990
Sa conclusion est que l’image de marque nation est un moyen par lequel les pays peuvent
optimiser leurs actifs. Elle est donc, par nature, une marque collective fédératrice qui doit distribuer sa
« puissance » et son contenu à travers ses marques filles, plus spécialisées par marché.
La marque pays, pour être « efficace », doit être capable de séduire une cible large et être portée par des
ambassadeurs, des produits phares, des savoir-faire reconnus, des personnalités, le tourisme et l’identité
culturelle. Pour approfondir la définition du nation branding, il propose un tableau comparatif entre le
« branding product » et le « branding nation ».
Figure 2 : Table 3 - Comparaison Between nation branding and product branding 13
Dans les travaux et articles que nous avons analysés, le thème des relations diplomatiques est
souvent associé à celui de nation branding. Nous proposons de présenter dans ce mémoire l’article de
Gyorgy Szondi14 à ce sujet. Dans son article de recherche, Public Diplomacy and Nation Branding :
conceptual similaries and differencies, il évoque les points communs entre ces deux thèmes. S’agissant
des similitudes, il dégage cinq angles de vue différents qu’il résume dans la figure présentée ci-dessous.
Qin Sun – December 2009
Discussion papers in Diplomacy – Public Diplomacy and Nation Branding : conceptual similarities and differencies – Gyorgy Szondi –
Netherlands Institute of the Relations – Octobre, 2008
13
14
Figure 3 : « the possible Relationship between Nation Branding and public Diplomacy »15
Pour
compléter son récit, il présente un tableau récapitulatif qu’il nomme Differencies between public
diplomacy and Nation Branding ; il est exposé ci-dessous.
15
Gyorgy Szondi –Octobre, 2008
Differencies between public diplomacy and Nation Branding 16
16
Gyorgy Szondi –Octobre, 2008
Dans sa thèse, Camille Chamard17, Maître de Conférences à l’IAE de Pau, nous propose les
travaux de Girard (1997)18 sur les différentes cibles d’une ville. L’auteure précise en amont ceci : « les
problématiques environnementales actuelles témoignent de conflits entre des citoyens soucieux de
maintenir une qualité de vie au sein de la ville et des entrepreneurs ou investisseurs qui sont en quête de
développement profitable. Le défi de l’équipe municipale est de cerner premièrement les attentes et les
contraintes de ces différentes cibles pour ensuite tenter de trouver des synergies d’image valorisées».
Figure 4 : Les différentes cibles d’une ville de Camille Chamard
Elle complète cette partie avec la notion de mix territorial, qui provient également des travaux de GirardMillet (1997) et nous confirme, par ce biais, qu’il existe des éléments sur lesquels il n’est pas possible
d’agir malgré la mise en place d’une stratégie de nation branding. Dans notre mémoire de recherche,
nous proposerons un focus sur la composante organique qui caractérise la culture nationale qui, comme
nous l’avons vu dans l’approche du professeur Keith Dinnie, est une variable avec laquelle le nation
branding doit fonctionner. De plus, notre périmètre de recherche et notre problématique intègrent la
dimension de culture nationale. En effet, nous sommes partis du constat que les pays et capitales
d’Afrique de l’Ouest souffrent encore de stéréotypes négatifs qui proviennent essentiellement des cultures
nationales des territoires. Comme le mentionne le récent rapport du cabinet Ernest & Young
19sur
l’attractivité de l’Afrique. Nous pouvons voir également dans ce tableau l’ensemble des facteurs qu’il faut
pouvoir maîtriser pour mettre en œuvre une stratégie cohérente et efficace de nation branding.
Nous trouverons, dans le chapitre 2, une présentation du contexte macro-économique ainsi que des
informations sur la géographie correspondant à la composante économique du nation branding.
Maître de conférences à l’IAE de Pau – Auteur de la thèse : Évaluation de l’image de marque d’une ville : création d’une échelle de
valeurs - 2009
18 Girard intervenant lors du Congrès : Le marketing territorial, Actes de congrès AFM, Toulouse 1997
17
19
Baromètre Ernest & Young – Attractivité de l’Afrique 2012 – Publiée en 2013 - P9 – www.ey.com
Figure 5 : Le mix territorial de Camille Chamard 20
1.1.3 La composante organique du nation branding : culture du territoire
Le nation branding nous renvoie au concept de culture nationale et régionale. Elle doit être le socle
pour bâtir une stratégie nation branding ; les chercheurs sur le nation branding s’accordent tous sur ce
point. Il faut en saisir les caractéristiques et tenter de comprendre comment celles-ci sont perçues auprès
des différentes cibles. Ceci afin d’évaluer les leviers qu’il faudra accentuer dans la communication et
ceux, à l’inverse, qu’il faudra « atténuer », « gommer » pour créer de nouvelles références auprès des
publics. Les études sur l’impact de la culture nationale et la communication interculturelle se présentent
dès lors comme un acte essentiel pour reconnaître et valoriser les avantages liés à la diversité culturelle.
Comme l’annonce Sylvie Chevrier dans son ouvrage, Le management interculturel21, « il existe depuis
toujours plusieurs débats sur la définition de la culture ». Elle expose trois controverses : la première est
constituée des approches mettant l’accent sur l’universalité de la culture ; la seconde sur le fait que, pour
définir la culture, il faut s’intéresser aux institutions, productions matérielles, aux comportements ou au
sens de ces comportements ; enfin, la troisième porte sur la stabilité des cultures avec la problématique
20
21
Camille Chamard, 2009
Le Management Interculturel – Sylvie Chevrier – Edition Presse Universitaire de France – Collection : Que sais-je ? – Paris, 2003
de savoir si les cultures doivent être appréhendées comme des flux en perpétuelle transformation ?
Comme le mentionne l’écrivain Philippe d’Iribarne22, « les cultures nationales… pèsent de tous leurs
poids, même là où les grands efforts sont faits pour créer, au-delà des frontières, une culture d’entreprise
originale ».
Le thème de la culture nationale ne peut être évoqué sans faire référence aux travaux de Geert
Hofestede23, l’un des pionniers des études sur l’impact de la culture nationale dans le monde des affaires,
thème qui nous renvoie à l’une de nos questions de ce mémoire : quelles sont les composantes de la
culture nationales sénégalaises qu’il faut mettre « en avant » dans notre communication pour faire
« sens » auprès des investisseurs étrangers ? Nous exposerons, dans la sous-partie suivante, une
synthèse de l’approche du docteur et anthropologue Geert Hofestede.
L’étude du chercheur sur les dimensions culturelles nous éclaire sur l’impact de la culture nationale
au sein des organisations. Il évoque son expérience interculturelle au sein des différentes succursales du
groupe IBM dans 64 pays entre 1973 et 1978. Il reste encore une référence dans ce champ de la
recherche même si, à notre époque, d’autres chercheurs et rapports ont dépassé les résultats de son
étude. La culture, pour Hofestede, peut être représentée par un oignon, avec certaines parties plus
visibles que d’autres, divisées en deux catégories : d’une part, celle du cœur de la culture, la moins visible,
composée des valeurs et, d’autre part, celle des pratiques, la plus visible, qui repose sur des symboles,
héros et rites. Son étude lui a permis d’identifier cinq dimensions relatives aux différentes cultures
nationales qui peuvent déterminer la conduite d’un individu au travail.
Ces dimensions sont :
Individualisme face au Collectivisme (IC) : c’est une opposition qui permet de savoir jusqu’à
quel niveau les personnes peuvent répondre de leurs actes par elles-mêmes ou en groupe.
Distance au Pouvoir (PD) : c’est le degré auquel une nation détermine les différences entre les
différents niveaux de pouvoir. Le niveau de pouvoir élevé implique que certains individus ont
beaucoup plus de pouvoir que d’autres. Un niveau faible suppose que l’ensemble des individus
bénéficie des mêmes droits. Voici quelques exemples qu’il cite : l’Amérique du Nord se
caractérise par une distance au pouvoir faible, à l’inverse de l’Afrique, qui dispose d’une distance
au pouvoir élevée.
La logique de l’honneur - Philippe d’Iribarne – Édition du Seuil – Paris, 1989
Geert Hofstede – auteur du livre : « Cultures and Organizations/software of the mind » avec les auteurs Geert Jan et Michael Minkov –
Third Edition Mac Graw-Hill, USA -2010 - version française sous le titre « Culture et Organisations » aux éditions Pearson, Paris, 2010
22
23
-
Évidemment de l’Incertitude (EI) : c’est le facteur qui montre jusqu’à quel point une société
accepte l’incertitude face au risque.
Masculinité face à la Féminité (MF) : cette approche reflète l’importance accordée aux valeurs
dites traditionnellement masculines ou féminines. Pour exemples, parmi les valeurs masculines
figurent la compétitivité, l’ambition, l’accumulation de la richesse ; les valeurs féminines relèvent
plutôt du consensus, des relations affectives et de l’intelligence émotionnelle.
Les auteurs Carlos A.Rabasso et Fco.Javier Rabasso24 présentent une partie des résultats de l’étude de
Geert Hofestede avec les niveaux des dimensions obtenus par pays.
Figure 825 : Les dimensions du milieu culturel selon Hofstede
Région
Individualisme
Distance au Evidement de Masculinité vs
Collectivisme
Pouvoir
l’incertitude
Féminité
Amérique du Nord
Individualisme
Faible
Moyen
Masculin
Japon
Collectivisme
Élevé/Faible
Élevé
Masculin/Féminin
Anglo-saxonne
Individualisme
Faible/Moyen Faible/Moyen
Masculin
Germanique
Individualisme moyen
Faible
hautement
Europe
Moyen/Élevé
Masculin
Proche orient
Collectivisme
Élevé
Élevé
Moyennement
Masculin
Nordique
Moyennement/hautement Faible
Faible/moyen
Féminin
Élevé
Moyennement
individualiste
Europe latine
Moyennement/hautement Élevé
individualiste
Masculin
Slave orientale
Collectivisme
Faible
Moyen
Masculin
Chine
Collectivisme
Élevé
Élevé
Masculin
Afrique
Collectivisme
Faible
Faible
Masculin Féminin
Amérique latine
Collectivisme
Élevé
Élevé
Masculin
Introduction au management interculturel/Pour une gestion de la diversité – Carlos A.Rabasso et Fco.Javier Rabasso – Éditions Ellipses
– Paris, 2007
24
25
Carlos A.Rabasso et Fco.Javier Rabasso – 2007 – Page 22
Le modèle de Geert Hofstede est encore, à notre époque, considéré comme un élément
fondateur du champ du management interculturel. Cependant, depuis la publication de sa recherche, sa
méthodologie et ses résultats ont été souvent remis en question par des chercheurs. Il est ainsi
fréquemment souligné que les résultats associés à une culture ne permettent pas de prédire le
comportement d’un individu en particulier et que la place d’un pays dans une dimension ne permet pas
de préciser les références et les sous-cultures du pays.
Nous pouvons ajouter à cette partie sur la culture nationale les travaux d’Edward T.Hall26, qui
permettent d’approfondir nos connaissances générales sur l’impact des cultures dans les organisations.
Notre contexte d’étude nous amène à nous interroger sur la communication interculturelle et ses
mécanismes. En effet, nous nous intéressons aux relations entre des individus issus de cultures
nationales qui sont, dans ce mémoire, les potentiels investisseurs et les acteurs sénégalais. Dans notre
cadre conceptuel et théorique, nous devons donc exposer les travaux qui ont influencé le champ de la
communication interculturelle.
Edward T.Hall : la culture comme système de communication
Comme l’affirme Edward T.Hall27 , « toute façon de voir est une façon de ne pas voir. Notre
perception de la réalité n’est pas universelle, elle est conditionnée par le contexte culturel dans lequel
nous sommes. » Anthropologue américain, il fonde ses premières études sur les relations interculturelles
et leurs impacts dans le monde des affaires au niveau international dès les années 1930. Il définit la
culture comme un ensemble de règles tacites de comportements inculquées dès la naissance lors du
processus de socialisation précoce dans le cadre familial. Il part, pour cela, de l’étude de Margaret Mead28
sur l’apprentissage culturel du bébé qui apprend à synchroniser ses mouvements avec la voix de la mère.
L’étude de l’anthropologue américain a été réalisée sur plus de vingt ans et elle met en évidence trois
dimensions que l’on retrouve dans les éléments de communication propre à des groupes culturels
différents.
-
Le rapport au contexte : il réalise une comparaison entre les cultures de haut contexte et de
contexte faible. D’après Hall, une communication dans une culture de haut contexte est celle
dans laquelle « la majeure partie de l’information se trouve dans le contexte physique qui est
intériorisé par la personne tandis que la partie codifiée, explicite et transmise dans le message
comporte peu d’informations. Pour lui, elle prédomine dans les pays d’Asie, d’Afrique, d’Amérique
latine et du Moyen-Orient. » Les valeurs culturelles sont dites collectives ; le groupe et les
Edward T.Hall – Titre en anglais : « The hidden dimension » traduit en français sous le titre : « La dimension cachée » – 1966
26
27
28
Cf. référence 18 – p.23 du mémoire
Margaret Mead (1901-1978) – Anthropologue américaine – Ouvrage célèbre : Coming of Age in Samoa (1928)
relations interpersonnelles prévalent par rapport aux intérêts individuels. En revanche, dans une
culture de contexte faible, la majeure partie de l’information est explicite. Il en va ainsi aux ÉtatsUnis, au Canada, en Europe du Nord. Dans ces cultures, la communication verbale est
fondamentale.
-
Le rapport au temps : il distingue deux systèmes temporels : le monochronique et le
polychronique. Pour les personnes qui ont une conception du temps monochronique, le temps
est quasiment concret. Pour ceux du système polychronique, il s’agit d’une unité indivisible.
Les pays comme le Royaume-Uni et l’Allemagne sont plus proches des systèmes
monochroniques tandis que les cultures dites méditerranéennes, arabes ou latino-américaines
se positionnent davantage dans une dynamique polychronique.
-
Le rapport à l’espace : le chercheur est à l’origine de la proxémique, qui étudie les distances
entre la communication interpersonnelle, comme l’utilisation de l’espace dans les lieux publics ou
lors d’un échange entre deux individus. Il présente :

La distance intime qui est celle qui permet de recevoir des informations comme l’odeur,
la chaleur, l’haleine, le son. Elle comporte une phase proche estimée à moins de 15 cm
et une phase éloignée de 15 à 45 cm.

La distance personnelle : au cours de l’échange, il y a un mouvement continu de
rapprochement et d’éloignement. Elle est estimée à 45-75 cm : on peut toucher l’autre, il
existe une certaine intimité entre les intervenants. La phase éloignée est estimée à 75120 cm, la voix est utilisée avec un ton conventionnel.

La distance sociale, elle, ne permet pas de remarquer les détails caractéristiques de
l’autre et la communication tactile n’est pas possible : en phase proche, elle correspond
à 120 cm à 2 m et, en phase éloignée, elle est de 2 à 3,5 m.

La distance publique qui a pour rôle d’établir des liens avec des groupes lors de situations
formelles. La communication gestuelle dans cette forme de communication est majeure
(phase proche 3.5-7 m et phase éloignée plus de 7m.).
L’apport de Hall a permis de s’attaquer aux présupposés largement diffusés par les chercheurs
américains des années 1960 aux années 1980 quant à la façon de communiquer en particulier lors des
négociations d’affaires. Ses travaux soulignent la forte influence de la culture dans les comportements
individuels et ils donnent une première grille de lecture sur les relations interculturelles que nous aurons
à analyser dans le cadre de notre mission au sein du département de la communication du WTC Dakar.
Les cultures comme systèmes de sens
La culture est ici conçue dans une approche symbolique, elle ne renvoie ni aux comportements
que nous avons pu voir dans les travaux d’Edward T.Hall ni aux dimensions culturelles d’Hofstede, mais
à des processus d’interprétations.
Le chercheur Philippe Iribarne définit la culture comme un système de sens partagé. Pour lui, la
culture repose sur le partage de références et de concepts. Dans son approche, la culture ne se
caractérise pas obligatoirement par « un accord commun » sur les valeurs. Sylvie Chevrier nous indique
pour exemple sur ce point qu’« affirmer que le concept de pureté est constructif de la culture indienne
signifie que cette référence tient en grande place dans le jugement que la population indienne porte sur
la vie en société ; cela ne signifie pas que tous les Indiens soient d’accord sur ce qui est pur, mais que la
distinction entre le pur et l’impur fait sens pour tous et qu’elle sera largement mobilisée pour porter un
jugement sur telle ou telle situation sociale. »29 Philippe Iribarne explique que les situations dites dignes
et indignes dans une société sont influencées par les mythes qui mettent en scène des personnages
exemplaires qui vont symboliser les comportements désirables et ceux qui sont répréhensibles : « les
mythes fondateurs peuvent s’incarner dans des récits successifs au cours de l’histoire, mais ils s’appuient
sur des oppositions archétypales stables. » 30 Pour lui, les catégories de sens sont issues d’une référence
fondamentale qui oppose « un péril particulier qui menace chacun et des voies de salut permettant
d’échapper au péril. »31 Il explique que chaque société est marquée par une crainte dominante avec pour
illustration la France. Le contexte culturel français est fondé sur la peur de déchoir et d’être réduit à une
condition servile ; la voie du salut consiste à s’élever par une forte résistance devant plus puissant que
soi. La vision de ce chercheur nous permet d’entrevoir une nouvelle facette de la culture nationale dans
la communication interculturelle.
Le Management Interculturel – Sylvie Chevrier – Presse Universitaire de France – 2003 – p. 23 à 42
Sylvie Chevrier –2003 – p. 22
31 Sylvie Chevrier – 2003 – p. 37
29
30
Dans notre objet d’étude, nous souhaitons pouvoir évaluer quelles sont les représentations
négatives qui dominent auprès des potentiels investisseurs étrangers lorsqu’il s’agit du monde africain
des affaires et, dans notre exposé, celui du Sénégal et sa capitale Dakar. Tout au long de nos recherches,
nous avons pu observer que cette région du monde est ancrée dans des stéréotypes qui paralysent les
investisseurs étrangers. Dans la sous-partie suivante, nous tenterons d’apporter une définition au terme
stéréotype.
1.1.4 Les stéréotypes culturels
Dans notre introduction, nous avons mentionné que les pays d’Afrique de l’Ouest « souffrent »
encore d’une image projetée peu rassurante auprès de la communauté internationale et, plus
précisément, auprès des investisseurs d’étrangers. Dans le cadre des négociations internationales, il est
donc fondamental de bien connaître les usages et les codes culturels de ses interlocuteurs. Les études
sur la communication interculturelle ont pu démontrer que les différences culturelles entraînent des
malentendus, des conflits conscients ou inconscients à travers les stéréotypes, préjugés et jugements de
valeur.
Olivier Meier32 nous propose une explication de ces termes dans son livre intitulé Management
Interculturel. Les stéréotypes se fondent sur le principe d’une économie cognitive ; celle-ci conduit
l’individu à établir des catégories. Les stéréotypes sont des croyances instantanées que les personnes et
les groupes sociaux portent les uns sur les autres. Ce comportement conduit les individus à voir tous les
membres d’un groupe sans distinction à travers des caractéristiques générales : « le problème principal
du stéréotype est qu’il donne souvent une image figée et incomplète des individus fondée sur des
généralisations qui ne tiennent pas compte des caractéristiques de chacun des membres du groupe
étudié ; le stéréotype, en raison de son caractère simpliste et répétitif, présente donc comme risque
majeur d’apparaître comme une vérité universelle, unanimement admise ». 33 Le préjugé signifie « juger
avant » : il consiste à parvenir à une conclusion au sujet d’une personne avant même de la connaître.
Les préjugés s’appuient aussi sur des évaluations généralistes construites sans fondement, qui amènent
les individus à apprécier une personne en fonction de son appartenance catégorielle. Olivier Meier
distingue le stéréotype du préjugé par le fait que le stéréotype est une croyance qui dispose d’un contenu
tandis que le préjugé est avant tout une évaluation à dominante négative.
32
33
Management interculturel – Olivier Meier – Edition Dunod – Paris 2010 – p. 45
Olivier Meier – Paris 2010 – p. 48
Le préjugé et le stéréotype sont tout de même liés dans le sens où ils supposent un groupement
d’individus au sein d’une même catégorie. Pour les jugements de valeur, il fait référence à Milton
Rokeach34 (1973) qui définit la valeur comme : « une croyance durable selon laquelle un mode de
conduite ou un état final d’existence est personnellement ou socialement préférable à un mode de
conduite ou un état d’existence opposé ou contraire ». Le jugement de valeur permet à un groupe de
même culture d’identifier ce qui doit être admis ou pas. Si nous traitons de l’impact de la culture nationale
et des stéréotypes négatifs, cela revient par conséquent à reconnaître que les pays sont source
d’évocations. L’objet du nation branding est également de « travailler » sur une dimension symbolique.
Cette étude est un moyen pour nous de comprendre quelles sont les évocations spontanées liées à la
capitale de Dakar auprès de potentiels investisseurs.
34
Milton Rokeach (PHD) – 1918/1988 – Professeur à l’Université de Californie à Berkeley – Kurt Lewin Memorial Award en 1984
1.1.5 Le pouvoir d’évocation des territoires : exemple de la ville de Lyon qui se construit une
image.
Les pays sont donc des noms ayant un pouvoir de marque : ils ont cette fonction d’influencer, par les
associations spontanées qu’ils provoquent, une vision positive ou négative en chacun de nous.
Comme toutes les marques fortes, la marque nation cristallise un mythe, un stéréotype fort qui va doper
son attractivité. L’Amérique, par exemple, encapsule le mythe du « self-made-man », de la réalisation
de son succès par le travail et l’effort. Dans la marque nation se combinent des informations de tous
ordres, ce qui la rend d’autant plus complexe : du politique au social, au culturel, à l’économie, au
touristique, du passé au présent, du réel à l’imaginaire. « Manager » le Nation Branding, c’est donc
travailler précisément sur ces différentes facettes. Comme l’évoque Jean-Noël Kapferer35 dans son
ouvrage, la recherche en Sciences de l’Information et de la Communication a elle-même érigé « le country
of origin » comme un champ spécifique démontrant ainsi combien les pays sont associés à des attributs,
des compétences et à des représentations réelles ou imaginaires qui se combinent pour créer ou non de
la valeur. L’auteur précise : « nous savons bien, et de longue date, combien la mention “made in Germany”
est créatrice de valeur dans l’industrie automobile, la mention “made in Korea” quant à elle est passée
d’un statut dévalorisant à un signal de qualité respecté auprès de la communauté internationale. »36
La mention « made in » agit donc comme un signal de qualité ou de défaut, mais aussi comme un
effet de source de communication : « si c’est une source crédible, elle dispense le récepteur de la
communication d’approfondir et lève ses résistances à la persuasion. À l’inverse, si elle est peu crédible,
elle conduira directement au rejet »37. Pour illustrer ce pouvoir d’évocation, nous présenterons dans ce
chapitre le city Branding de la ville de Lyon. L’analyse de la méthode utilisée sur ce territoire est un moyen
de nous aider à mieux saisir les apports en termes d’images du concept ; elle nous permettra également
d’en tirer des éléments de réponse pour notre problématique de recherche à savoir :
Comment faire sens à travers des supports de communication écrits auprès de potentiels investisseurs
étrangers et capitaliser sur l’implantation du World Trade Center Dakar ?
Jean Noel Kapferer - Les marques/Capitale de l’entreprise – 4e édition – Editions Eyrolles – Paris, 2007 – P202
Jean Noel Kapferer -Paris, 2007 –P104
37
Jean Noel Kapferer - Paris, 2007 –P124
35
36
OnlyLyon : une campagne de communication territoriale à 360°
Cette opération de séduction au niveau international a été lancée en 2007 avec pour slogans « Only
Lyon » et « Lyon, Toujours Plus Loin », pour la version française. En introduction du dossier de presse,
le ton est donné : « Inspirée de démarches similaires d’entreprises et de grandes métropoles
internationales (Amsterdam, New York...), Lyon est la première ville française à se doter d’une stratégie
de communication territoriale, elle est la seule ville internationale à la fonder sur un mode de gouvernance
aussi large : un ensemble de 13 partenaires institutionnels et économiques actifs à l’international »38.
Une véritable campagne de communication à 360° avec un plan média et hors-média pour faire connaître
le nouveau positionnement de la ville au niveau local, régional, national, mais surtout à
l’international. Des spots TV ont été diffusés lors de salons internationaux et sur des chaînes comme
Euronews. Le plan stratégique de la ville s’est aussi déployé dans les supports des compagnies aériennes
comme EasyJet. Pour renforcer l’aspect modernité, les réseaux sociaux et l’interactivité ont été intégrés
dans les moyens de communication. Un jeu-concours vidéo ONLYLYONBUZZ a été lancé avec pour but
d’inciter les internautes à réaliser des vidéos courtes et décalées sur la ville créant le « buzz » sur la toile.
Pour inciter les investisseurs et potentiels partenaires de grande envergure, un réseau d’ambassadeurs
ONLYLYON a été construit. Ce groupe est constitué de leaders d’opinion de la ville contribuant déjà, dans
leurs activités, au rayonnement de la ville avec une ouverture à l’international : Montréal, New York, San
Francisco, Sao Paulo, Londres, Francfort, Paris et Shanghai.
Afin de consolider son positionnement d’image pour l’année 2013, quatre axes stratégiques sont
décrits : se concentrer sur une cible et sur des zones géographiques précises ; asseoir un nouveau
concept de communication à partir du positionnement d’image de l’agglomération ; développer les projets
et actions lancés en 2012 et élargir la base partenariale aux entreprises, à l’enseignement et la recherche.
La ville de Lyon met donc tout en œuvre pour provoquer des représentations fortes et positives auprès
d’un large public avec des campagnes qui sont adaptées en fonction des cibles et de leurs attentes, tout
comme savent le faire les marques commerciales visant à fédérer un grand nombre de consommateurs
autour de leurs valeurs et de leur identité.
Le nation branding tire donc son origine et ses mécanismes des concepts et théories développés
par les marques dites commerciales. Dans ce chapitre, nous présenterons l’aspect multifonctionnel de la
notion de marque et des termes qui y sont associés.
1.2 La marque : un caractère multidimensionnel
38
Dossier de presse 7mars 2013 – www.onlylyon.org –
Notre quotidien est aujourd’hui envahi par les marques tant sur le plan professionnel que
personnel. L’impact des évolutions technologiques et l’émergence des courants de responsabilité
sociétale, de développement durable et de solidarité poussent les marques à renforcer leurs discours et
à les attester par des actions concrètes. Il est fréquent, à notre époque, d’avoir des mouvements
contestataires et des critiques virulentes sur les marques dans la presse, à la télévision et sur le web :
« nous sommes dans la situation où, même si les individus continuent à consommer, ils le font en se
posant de plus en plus de questions »39. Pour faire face à cette situation, les marques doivent redoubler
d’efforts, tant sur le plan opérationnel qu’émotionnel. Il s’agit souvent de reconnaissance au sens propre
comme au sens figuré. On lui confère en général, dans le milieu professionnel, six pouvoirs :
1. Pouvoir d’identification : deux formes de reconnaissance peuvent entrer en action à
ce niveau, l’une physique et l’autre psychologique (exemple : reconnaissance du produit
dans le linéaire ou dans une publicité).
2. Pouvoir de projection : le consommateur/client doit se projeter avec aisance et
transférer ses motivations avouées ou non dans la marque. La capacité de projection de
la marque se caractérise par son aptitude à prendre en compte les attentes et motivations
ou freins de sa cible potentielle.
3. Pouvoir de rassurer : c’est rassurer sur le niveau de risque physique et symbolique ; la
marque doit convaincre sur son niveau de légitimité et d’expertise et promettre la
pérennité et la durabilité de la prestation.
4. Pouvoir de signification : une marque doit faire « signe » quand elle s’exprime.
5. Pouvoir de rationalisation : « rationaliser » est un acte que nous faisons après un achat
pour nous conforter au maximum dans notre choix : « de quoi s’agit-il si ce n’est de se
reconnaître au sens de confirmer, que nous avons raison de choisir cette marque ? »40
6. Pouvoir d’évocation : comme expliqué précédemment, certaines marques ont créé des
univers qui leur sont propres, des histoires à raconter auxquelles la cible adhère. On
parle alors de storytelling.
L’auteur Georges Lewi nous apporte un éclairage dans son livre Mythologies des
marques.41 Pour cet enseignant, le mythe d’une marque n’est ni un conte, ni une fable :
De la marque au Branding/Vers un nouveau modèle du cloud-Branding – Benoît Héry et Monique Wahlen – Edition Dunod – Paris, 2012
p. 62
39
40
41
Benoît Héry et Monique Wahlen – 2012 p. 72
Mythologies des marques/Quand les marques font leur storytelling – Georges Lewi - 2e édition/Edition Pearson – Paris, 2009 – p.106
« le propre de la pensée mythique est d’être universelle et de se retrouver sur tous les
continents ». Il cite Suzanne Said42 qui énonce que « derrière l’absurdité apparente des
mythes se cache un sens : un mythe se présente donc comme un système dont il faut
dépasser les apparences pour en décrypter le secret. Il ne faut pas attendre du mythe
une explication de la réalité quotidienne, mais plutôt une vision du monde. »43
Nous partons du postulat que la marque est à la fois symbolique, marchande, et revendique une
place majeure dans nos environnements. Les marques ont un pouvoir d’évocation et certaines sont
capables de créer des univers propres qui dépassent le simple service rendu par leur produit ou leur
prestation. Elles ont imaginé des mondes qui leur sont propres, des histoires et des mythes bien à elles,
des personnages caractéristiques, des intrigues, des valeurs, une philosophie. Et cet ensemble constitue
en chacun de nous un terrain d’expression spécifique, un territoire reconnaissable. Au-delà, de son apport
fonctionnel, pour être « forte », elle doit transporter l’individu-consommateur dans son univers, l’inviter à
découvrir son histoire qui comprend son passé et son avenir. C’est ainsi que la notion de Branding s’est
installée dans les stratégies et départements de communication du monde. Le Branding est devenu un
véritable levier essentiel de performance pour les entreprises. Les experts, chercheurs, professeurs et
professionnels des Sciences de l’Information et de la Communication ont des visions différentes sur la
définition de ce terme. En effet, selon les métiers, secteurs/domaines d’activités, elle n’a pas la même
signification. Alors, comment donner une définition précise de la marque ? Une marque est bien plus
qu’un logo ou qu’un nom. Elle reflète la personnalité globale de l’entreprise et sert d’interface entre la
firme et ses cibles. Dans cette partie nous tenterons des précisions sur les fonctionnalités de la marque.
42
43
Approche de la mythologie grecque - Suzanne Said -Edition Nathan – Paris, 1993
Mythologies des marques 2e édition : Quand les marques font leur storytelling
1.2.1 Approches de la notion de marque
La notion de marque est donc plus complexe qu’il n’y paraît au premier plan. Une pléthore
de définitions est proposée dans les ouvrages de communication. Sa définition fait débat depuis de
longues années chez les experts : « peu se risquent à la formuler simplement, comme si tout ce qui
touchait à la marque était définitivement complexe. »44 Selon l’approche étymologique, le mot brand
(marque en anglais) vient de l’allemand brand qui a donné en français Brandon. Ce terme est apparu aux
États-Unis à l’époque où l’on marquait le bétail au fer rouge pour identifier son propriétaire. Chantal Lai45,
dans son ouvrage, nous précise sur la marque que « le mot français provient du mot markjan, terme
d’origine germanique, qui signifie « territoire que l’on délimite, dans lequel on s’identifie ».
46
Le mot marque est donc lié à la notion de signe permettant de se distinguer et d’être reconnu sur son
marché. Dans le code de la propriété intellectuelle, article L-711-1, elle est définie ainsi : « un signe
susceptible de représentation graphique servant à distinguer les produits ou services d’une personne
physique ou morale ». Dans une approche plus générique, Le Nouveau Petit Robert propose de
l’expliquer ainsi : « signe – matériel, empreinte mise, faite sur une chose pour la distinguer, la reconnaître
ou pour servir de repère. » Philip Kotler47, professeur de marketing international à la Kellogg School
Management de Chicago, reconnu dans le monde notamment pour sa formulation du Mix Marketing,
définit la marque comme ceci : « une marque est un nom, un terme, un signe, un symbole, un dessin ou
toute combinaison de ces éléments servant à identifier les biens ou services d’un vendeur ou d’un groupe
de vendeurs et à les différencier des concurrents ». Sa définition repose sur les notions d’identification et
de différenciation liées aux signes et à leur protection juridique. Pour ce professeur, la marque s’inscrit
dans une relation marchande et concurrentielle. David A.Aaker48, expert américain en Branding
Management, nous explique que la marque est une « mental box », elle est une boîte dans l’esprit des
individus. Même après quelque temps, on peut retrouver cette boîte dans la tête de l’individu…
Pour David A.Aker, la marque est caractérisée par des associations spontanées ; l’expérience de
consommation est nécessaire, car c’est l’acte en lui-même qui laissera un souvenir dans la mémoire
du consommateur.
Branding Management – La marque de l’idée à l’action – Edition Pearson Education France – 2007 – Page 7
La marque – Chantal Lai – Edition Dunod –Paris,2005,2009 - Page 8
46
Chantal Lai -2005,2009 - Page 27
47 Philip Kotler - Maîtrise en économie à l’université de Chicago – Titulaire d’un PHD au MIT – Titulaire d’un Doctorat Honoris Causa de
HEC - Fondateur du MIX Marketing (Product/Price/Place/Promotion/Personnel).
48 David A.Aaker - Auteur de Construire des marques fortes en 1986 - professeur émérite à l’Université de Californie, Berkeley l’Haas
School of Business – Titulaire d’un MIT Sloan School of Management.
44
45
Ce professeur est à l’origine du modèle Aaker qui caractérise la valeur de la marque comme une
combinaison intégrant la notoriété, la fidélité à la marque et la marque associations. Il présente, dans ce
modèle, le concept d’identité de marque qu’il conçoit dans quatre catégories : marque de produit
(attributs/qualités/utilisateurs et pays d’origine), marque comme organisation (caractéristiques
organisationnelles), marque en tant que personne (personnalité de la marque et relations avec ses cibles)
et marque symbole (imagerie sonore et visuelle, métaphoriques symboles et patrimoine de la marque).
Le professeur Jean-Noël Kapferer, sans donner une définition au sens strict du terme, présente dans son
livre Les Marques, Capital de l’entreprise, la marque comme « … un avantage concurrentiel. Pourquoi
les financiers préfèrent-ils les entreprises à marques fortes ? Parce que le risque est moindre. Ainsi, la
marque fonctionne de la même façon pour le consommateur et pour le financier : la marque supprime le
risque. Le prix à payer rémunère la certitude, la garantie, l’extinction du risque. En achetant très cher des
entreprises à marques, le financier acquiert des cash flows prévisionnels quasi certains. »49 La
particularité de cette approche et qu’elle positionne la marque dans le domaine des « assets », des
valeurs financières de l’entreprise. Toutes ces définitions et modélisations du mot « marque » considèrent
la marque comme un signe avant tout. Nous retrouvons, en effet, dans les différents écrits, cette notion
de « signe », aspect sur lequel les experts et professeurs s’accordent tous.
Les auteurs du livre Management stratégique de la marque nous exposent six critères qui
permettent à une marque de renforcer son positionnement d’image sur son marché. Elle doit être
mémorisable : avoir recours à des éléments saillants et facilement mémorisables qui facilitent le rappel
ou la reconnaissance de la marque dans un contexte d’achat ou de consommation et qui, de ce fait,
contribuent à sa notoriété. Les éléments d’une marque peuvent revêtir toutes sortes de significations,
visant aussi bien à décrire qu’à convaincre. Le paragraphe suivant nous apporte un éclairage sur cette
notion de « signification ». L’attrait : les clients éprouvent-ils une attirance esthétique à l’égard de
l’élément, leur paraît-il attrayant ? La transversalité caractérise l’utilité de l’élément dans le cadre d’une
extension de gamme ou de catégorie. Dans une approche générale, il apparaît autant facile de transposer
un nom d’une catégorie à une autre que celui-ci se montre peu spécifique. La transversalité de l’élément
concerne aussi son internationalisation potentielle, ce qui dépend en grande partie de son contenu
culturel et de ses qualités linguistiques. L’adaptabilité, avec la forte évolution des valeurs et des opinions
de consommateurs, mais aussi la nécessité de « rester au goût du jour », la majorité des composants de
la marque a besoin d’être régulièrement modernisée.
49
Les Marques, Capital de l’entreprise – Jean Noel Kapferer – Éditions d’Organisation – 1998, P.265
Et enfin, la protectabilité : choisir des éléments susceptibles d’être protégés au niveau mondial,
les déposer officiellement auprès des autorités compétentes.
1.2.2 Apport de Ferdinand de Saussure : la marque « signifiante » et « signifiée »
Le signe : 50« combine toujours dénotation et connotation ; mais il est possible de classer les
signes en deux catégories : ceux à dominante dénotative et ceux à dominante connotative. La source du
message est ainsi confrontée au choix du mode de communication en décidant de privilégier, en fonction
de ses objectifs, de ses récepteurs et de son environnement, la connotation ou la dénotation. »
Nous constatons, dans cette partie, que la notion de « signifiant » et de « signifié » tire son origine des
études de la linguistique de Ferdinand de Saussure51 comme nous l’avons appris au cours de cette année
de formation. Ferdinand de Saussure, par son enseignement, a influencé les Sciences humaines ainsi
que de nombreux chercheurs comme Benveniste, Jakobson, Lacan, Lévi-Strauss et Roland Barthes.
Son objet d’étude, la langue, était pour lui la partie essentielle du langage : « la langue est un système
de signes exprimant des idées, et par là, comparable à l’écriture, à l’alphabet des sourds-muets, aux rites
symboliques, aux formes de politesse, aux signaux militaires, etc. ».52 En analysant le signe linguistique,
il instaure une terminologie qui sera reprise par de nombreux chercheurs notamment, ceux cités cidessus : « le signe linguistique est une entité psychique à deux faces, il unit une image acoustique que
Ferdinand de Saussure nomme le signifiant et l’idée, le concept, qu’il appelle le signifié. 53» Le signifiant
caractérise donc la face matérielle du signe, graphique ou sonore, que produit le locuteur.
Le signifié est d’un autre ordre : « il s’agit d’un concept (…) il réside dans l’esprit de celui qui parle
la langue. Le lien entre signifié et signifiant est dit arbitraire. Il faut entendre par là que certaines marques
nous « parlent » plus que d’autres. On dit alors qu’elles sont signifiantes. Une marque fait signe auprès
de sa cible : « lorsqu’elle prend en charge une partie de ce qu’il veut exprimer sur lui dans son rapport
avec les autres ou avec son environnement ».54
Pentacom – Communication corporate, interne, financière, marketing b to c et b-to-b – Philippe Malaval /Jean-Marc Décaudin – Edition
Pearson Education – 2009 – p.404/78/62/14
51 Ferdinand de Saussure – Père fondateur de la linguistique structural - 1857/1913 – Ouvrage : Sciences de la Communication/Théories
et Acquis – Edition Armand Colin, Paris, 2007,2012 – Auteur Bruno Olivier
52 Analyse publicitaire – Yohan Gicquel et Anne-Sophie Bariety – Éditions les mémentos -2009 – p. 64 -65
53 Yohan Gicquel et Anne-Sophie Bariety -2009 – p. 64 -65
54 De la marque au branding – Edition Dunod – Paris 2012 – p. 24
50
La marque est un signe de reconnaissance qui sert à repérer et à se distinguer de ses concurrents. Elle
a une dimension « signifiée » car elle est un signe évocateur qui renvoie à des dimensions fonctionnelles
et symboliques.
L’ouvrage, la Marque, nous éclaire sur cet aspect de la marque : « le signifiant se définit comme
la forme d’un signe ou plus généralement comme la partie perceptible d’un signe. La marque, à travers
son système d’identification, propose un ensemble d’éléments perceptibles qui activent les différents sens
et permettent de la repérer, de la reconnaître, de la différencier des autres marques. »
55
En effet, le système d’identification d’une marque ne se limite pas aux facteurs de l’identité visuelle, c’està-dire à ses éléments graphiques : nom, logotype et symbole. Elle intègre d’autres dimensions
sensorielles telles que l’ouïe, le toucher, l’odorat et le goût. Dans le monde professionnel, on parle alors
d’identité sonore, tactile, olfactive et gustative. Les articles et études sur les marques dites « fortes »
attestent que, dans notre contexte, et avec la vitesse des évolutions technologiques, la marque se doit
d’être polysensorielle : « … avoir recours à une multiplicité de signes sensoriels permet de créer chez les
consommateurs des points d’ancrage : un son est susceptible de provoquer des images, une image a le
pouvoir d’évoquer des odeurs, etc. Enfin ils permettent de développer différents types de liens
émotionnels avec les consommateurs »56.
Le signifié est alimenté par le nom de la marque et toutes les actions entreprises par celle-ci. Ce
signifié renvoie à la fois à des dimensions fonctionnelles et symboliques. Les dimensions fonctionnelles
sont matérielles et construites autour des apports des produits/services commercialisés.
La marque se construit d’abord avec les caractéristiques objectives saillantes de ce qu’elle
propose sur son marché. Mais ces attributs ne lui permettent pas toujours de se différencier. Comme
nous avons pu le voir tout au long de cette année, la dimension symbolique est plus que jamais instaurée
dans notre environnement. L’élaboration d’un univers symbolique apporte à la marque une richesse et
de la profondeur. Au-delà de son image projetée, la marque doit détenir une identité forte qui lui permette
de se démarquer sur son marché. Dans notre mission pour l’entreprise WTC Dakar, l’un de nos objectifs
a été de comprendre l’identité que souhaitait avoir la marque au niveau local et international afin de mettre
des messages et visuels en adéquation avec l’identité voulue. Le concept du nation branding fait appel
au concept d’image perçue et projetée.
55
56
La marque – Chantal Lai – Edition Dunod, Paris 2005,2009 – P. 9
Chantal Lai – 2005,2009 - P.10
1.2.3 Qu’est-ce qu’une image de marque ?
L’image est une « obsession » tant pour les marques que pour les consommateurs. Nous
sommes plongés dans une spirale dans laquelle l’image détient un pouvoir et un symbolisme très fort qui
s’accentue d’année en année. « L’image est une sorte de graal, alors que par sa dénomination même,
elle implique une certaine superficialité. »57 Bénéficier à tout prix d’une bonne image semble souvent être
une finalité, quels que soient les moyens employés ; peu importe qu’elle corresponde ou non à la réalité,
à la totalité de l’entreprise ou de la marque. De nouvelles notions plus englobantes sont apparues comme
« la réputation » ou « l’influence ». Avec la notion de Branding, qui s’installe peu à peu dans les entreprises
aux côtés de la communication, la marque est définitivement passée dans une nouvelle dimension que
nous devons tenter de « maîtriser » au mieux, avec les concepts et outils issus du monde la recherche.
Les auteurs s’accordent généralement sur une définition de l’image de marque : « c’est un
ensemble de représentations matérielles et immatérielles associées à une marque et organisées dans la
mémoire d’un individu. »58 Elle est, pour une marque, un axe de signification. L’image s’appuie sur
l’ensemble des composants suivants : nom ; système d’identification ; histoire de la marque ; catégorie
de produits/services ; le marché et le positionnement voulu ; les acheteurs et consommateurs ; la situation
d’achat ou de consommation ; les vedettes et personnages attachés à la marque. C’est un concept non
plus statique, mais dynamique. Les études qui y sont rattachées sont d’ailleurs le plus souvent réalisées
de façon continue afin de voir comment l’image évolue au cours du temps. Les études sont qualitatives
ou quantitatives. L’approche qualitative se réalise sur la base d’entretiens de groupe, elle vise à faire
émerger de façon directe ou indirecte les différentes associations à la marque.
Pour les méthodes directes, on demande aux individus de décrire les associations qui leur
viennent à l’esprit lorsqu’on évoque la marque. Pour les méthodes indirectes, en revanche, on utilise des
techniques d’association, de projection ou de regroupement des marques perçues comme similaires pour
faire émerger les associations à la marque.
Les études qualitatives permettent d’analyser la marque en profondeur, de cerner dans le détail
ses différents traits d’image, mais aussi de rechercher ses forces et ses faiblesses au regard de la
concurrence, de trouver des leviers pour son développement futur, de déterminer son territoire et sa
légitimité sur de nouveaux segments. L’étude qualitative est aussi un complément de l’étude quantitative,
elle permet par exemple d’optimiser les questionnaires. Comme expliqué dans le livre La marque, « Les
57
Benoît Héry et Monique Wahlen –2012 -p.63
58
Chantal Lai – 2005,2009 - p. 51
entreprises et les instituts d’études apportent un soin particulier pour définir les items des questionnaires,
ils sont en général utilisés pendant plusieurs études pour suivre l’évolution de l’image des marques. En
conséquence, les items des nouveaux questionnaires sont construits à partir de composants d’image
émanant des résultats d’une étude qualitative ».59 S’y ajoutent les études quantitatives. Elles visent à
évaluer une marque par rapport à ses principaux concurrents. Ces études sont réalisées soit de façon
ponctuelle (audit approfondi de la marque), soit en fonction des vagues de communication (tracking
d’évolution d’image). Le concept du nation/city branding incorpore également cette dimension de mesure
sur le court, moyen et long terme. Dans le cadre de notre recherche, ces éléments de mesure sont
essentiels pour mener à bien l’élaboration de la stratégie et ainsi déterminer au mieux les items d’image
rattachés à la ville de Dakar ainsi qu’au World Trade Center de Dakar.
1.2.4
L’identité de marque
1.2.4.1 Le modèle du Prisme d’Identité de Marque
Pour débuter cette partie, nous citerons C.Lévi Strauss : « L’identité est une sorte de foyer virtuel
auquel il nous est indispensable de nous référer pour expliquer un certain nombre de choses, mais sans
qu’il n’ait jamais d’existence réelle. » 60 Le concept d’identité de marque a émergé dans les années 80. Il
est apparu de la nécessité d’avoir un repère dans la gestion des marques, de connaître les éléments
permanents, intemporels des marques de façon à les utiliser comme « fil rouge » dans les décisions.
L’identité de marque « représente la façon dont l’entreprise souhaite présenter sa marque sur le marché ».
Elle a vocation à préciser les racines, les fondements de la marque, son « code génétique » en se fondant
sur une démarche de type « archéologique ». Ce prisme a été mis au point au sein de l’agence Équateur
en 1998 avec la collaboration du Professeur Jean-Noel Kapeffer. Cette conceptualisation est à la fois
analytique et synthétique. C’est un outil de diagnostic et de recommandation, sa description figure dans
de nombreux manuels ou de cours de communication d’entreprises. Il sert aussi bien à établir un bilan
qu’à représenter l’évolution d’une marque en s’appuyant sur tous les éléments d’études qualitatives et
quantitatives dont dispose l’entreprise.
59
60
Chantal Lai –2005,2009 - p. 52-53
Claude Lévi Strauss, l’identité, édition Puf, Paris, 2007
Figure 9 : les marques, capital de l’entreprise – Jean Noel Kapferer – 1998 61
Ce prisme est composé de six facettes : physique, personnalité, culture, relation, mentalisation et reflet.
Elles permettent d’établir un diagnostic et une recommandation sur une marque donnée. La forme du
prisme souligne que les six facettes ne sont pas indépendantes, mais forment un tout structuré, même si
nous observons qu’il est possible de le scinder verticalement avec, sur la gauche, les facettes dites
sociales et, à droite, les facettes appelées d’intériorisation. Le second modèle qui fait référence dans la
construction d’une identité de marque est celui du modèle de Fonds de Marques.
1.2.4.2 Le modèle de Fonds Marque
Le modèle de Fonds de Marque62 a été mis au point par une société d’études qualitatives,
la Sogrem. Il cherche à définir « la trace active laissée dans les imaginaires par l’ensemble des
communications et des produits de la marque et des marques concurrentes dans un contexte
socioculturel déterminé ». 63 Cette méthode débute par une analyse sémiotique de la communication en
analysant l’historique de la marque, ses packagings, les discours portés sur elle (les chats, forums, etc.)
et les marques concurrentes. Elle se poursuit avec une étude qualitative, basée sur deux à quatre groupes
projectifs, cherchant à analyser les traces de la communication, « ce qu’il reste dans l’esprit du public ».
Jean Noel Kapferer– 1998, p.265
Source : www.sorgemirm.com- Fondé en 1974 par Yves Krief, SORGEM International propose une approche 360° des études
qualitatives.
63 Jean Noel Kapferer– 1998, p.58
61
62
Figure 10 : synthèse du modèle de Fonds Marque 64
Le noyau sémantique intègre un ensemble de valeurs qui constitue l’identité profonde de la
marque, c’est-à-dire ce qui doit rester identique à travers le temps. Elles ne sont pas indépendantes les
unes des autres, mais forment un système qui est, en général, résumé par une formule type qui se nomme
la baseline, généralement positionnée dans le « bloc marque ». Ce noyau est ce qui conditionne
l’évolution de la marque en termes de communication et de diversification. Le système de relation est le
contrat durable que la marque instaure avec les consommateurs par la construction d’un monde
imaginaire. L’expression révèle le style de la marque, ce par quoi elle se reconnaît, sa manière d’être et
de communiquer. Les thèmes sont découpés en deux parties : produits et communication.
Au niveau du thème produit, le modèle Fonds de Marque cherche à préciser les caractéristiques
objectives des produits/services de la marque. Pour le thème de la communication, il définit les messages
à transmettre sur la composition des produits de la marque. Cette approche, qui a fait ses preuves à
travers le monde, permet de « faciliter » les décisions concernant la gestion des marques à court, moyen
et long terme. L’identité de marque est donc complexe et ne peut pas être traitée sous un seul angle, elle
doit s’inscrire dans une démarche transdisciplinaire.
64
www.sorgemirm.com
1.2.5 De la marque au branding
« Quand un mot émerge dans les discours, quand il se généralise et suscite des vocations ou
des structures spécifiques, cela signifie que les pratiques sont en train d’évoluer, que les lignes se
déplacent ».65 On a toujours beaucoup parlé des marques, de leur patrimoine, de leurs différents pouvoirs
et de leurs sucess-stories. Les postes de « Brand Manager » fleurissent dans les entreprises à travers le
monde. Ne plus considérer la marque comme un atout, mais comme un sujet à part entière nécessitant
un savoir-faire et des réflexions spécifiques, telle est la définition du « Branding ».
D’après l’ouvrage de Benoît Héry et de Monique Wahlen, le Branding est certainement « un retour
aux sources de la Marque, une volonté d’échapper aux effets de mode et aux tendances éphémères,
pour construire des édifices de communication amenés à durer, car ils tendent à respecter autant l’identité
de la marque et de son business, que les intérêts individuels et les contraintes collectives. »
Dans notre contexte actuel, tout ce qui est marque et tout ce qui fait marque est sujet à Branding.
Les produits, les services, mais aussi les événements, les institutions, les hommes politiques ainsi que
les individus et les techniques de Branding sont, à peu de choses près, les mêmes pour tous. Brander le
produit ou le service, c’est lui faire dépasser son statut fonctionnel pour le hisser au stade de marque
communicante en soi. Une marque, comme nous avons pu l’évoquer, se construit dans une optique
précise et se réactualise en fonction de son évolution et de celle de son contexte. Les professionnels
s’accordent sur le fait qu’un Branding efficace dure longtemps en se réactualisant à la marge avec le
temps ; il traverse les campagnes successives. À l’inverse, un Branding inefficace dessinera une courbe
de zigzag, faite de fréquents changements traduisant ainsi les erreurs d’analyse ou une incapacité à
choisir.
Selon la problématique globale de la gestion de marque, le processus de Branding peut se
dérouler de manière spécifique. Le livre De la Marque au Branding nous propose les temps forts
incontournables d’une réflexion de Branding. Au cours de la mission pour le World Trade Center Dakar,
nous avons utilisé cette approche pour la première ébauche de la plateforme de marque pour disposer
d’un cadre méthodologique. Le premier temps fort de cette approche est la recherche des éléments
fondateurs : il s’agit d’identifier, dans le patrimoine de l’entreprise et de la marque, les composants
symboliques marquants, les valeurs exprimées qui seront les ingrédients de la future plateforme de
marque.
65
Benoît Héry et Monique Wahlen –2012 – p. 4
À cette étape il faut, comme le soulignent les experts, chercher, repérer et identifier ce qui a la capacité
de faire levier et de créer une dynamique de marque. C’est par la suite que s’édifie la plate-forme de
marque.
 Définition : c’est la description objective de l’activité, des produits et des services de l’entreprise
ou de la marque. À ce stade, c’est la mesure de manière synthétique et objective du métier
exercé, c’est répondre à la question : qui sommes-nous ?
 Vision : elle se caractérise par le point de vue de l’entreprise ou de la marque, ce qu’elle pense
de la société, du marché ou de ses publics. La vision est une conviction de l’organisation qui
s’exprime via le credo et constitue le socle de la plate-forme et se traduit par : que pense/que
croit profondément l’entreprise ou la marque ?
 Mission : quelle est la raison d’être de l’entreprise ? C’est un raisonnement axé sur la volonté
profonde de la marque, ce qui la pousse à faire ce qu’elle fait et à agir comme elle le fait.
 Ambition : c’est le futur rôle de la marque, ce qu’elle vise à se donner comme fonction ou comme
image sur son marché. Vers quoi l’entreprise ou la marque souhaite-t-elle évoluer ?
 Positionnement/posture : la place que celle-ci occupe ou voudrait occuper sur son marché par
rapport à ses concurrents. Un positionnement se trouve en analysant préalablement celui de ses
concurrents, soit en décidant de choisir une position non occupée, soit en attaquant frontalement
un concurrent déjà présent sur ce segment, soit en se plaçant à la périphérie d’un acteur
important avec une spécificité mineure pour bénéficier d’un effet d’aspiration.
 Promesse : c’est le bénéfice que la marque va promettre à l’individu-consommateur.
Contrairement à la vision et à la mission qui n’engage que la marque, la promesse est comme
une sorte de contrat passé entre la marque et ses différentes cibles. Que me propose
concrètement la marque ?
 Justification/preuves : ce sont les éléments qui vont « justifier » la promesse. Cela peut être, par
exemple, les caractéristiques du produit/service, du prix, d’études, de témoignages, etc. La
sélection des preuves avancées dans le discours est cruciale pour la crédibilité de la marque.
Dans notre contexte de méfiance généralisée, les preuves « concrètes » sont fortement
attendues par les consommateurs qui n’hésitent plus à vérifier, comparer et contester.
 Personnalité : il s’agit de la dimension socio-psychologique attribuée à la marque. C’est la
question : sous quel visage la marque souhaite-t-elle apparaître ? Quel type de relationnel veutelle entretenir avec ses publics ?
 Ton/Style : nous sommes à ce niveau dans la structure des messages. Comment la marque
s’exprime-t-elle ?
Dans la construction de la plateforme de marque, il est primordial d’établir aussi les contraintes liées à la
gestion de projet, comme le respect de la charte graphique, la limite budgétaire, le timing, les obligations
légales et tous les autres éléments importants pouvant impacter l’élaboration de la stratégie de
communication ou sa mise en œuvre. Que ne faut-il pas oublier, que ne peut-on pas faire ?
La plateforme de marque « ne vaut que par sa cohérence verticale. Les points ci-dessus doivent par
conséquent s’enchaîner logiquement en découlant les uns des autres sans aucune rupture de sens. »66
Les clients ne voient jamais les plateformes de marque, mais seulement les réalisations concrètes.
L’expert et professeur Jean Noel Kapferer nous explique alors qu’il doit toujours y avoir de l’intangible
dans les éléments du plan du mix et que ceux-ci découlent de la plateforme de marque. Elle prend tout
son sens dans l’élaboration d’un Nation Branding. En effet, elle est un outil qui nous apparaît essentiel
pour structurer et avoir un raisonnement cohérent. L’état des lieux de la marque « World Trade Center »
ainsi que le diagnostic de communication du World Trade Center Dakar justifient cette démarche pour
ancrer le World Trade Center Dakar en tant que symbole fort sur le territoire sénégalais et rayonner
auprès des acteurs internationaux. À cet outil de « Branding » s’ajoute souvent la rédaction d’un brand
statement qui permet de résumer tout le raisonnement de la plateforme en seule phrase forte et
symbolique. C’est en quelque sorte la devise de la marque qui s’exprime en une phrase courte et
impactante. Ce brand statement est aussi utile en interne ; c’est un moyen d’avoir rapidement un avis sur
tout, de mesurer si une action ou un produit cadre avec la marque et son essence.
Dans cette partie du mémoire, nous avons pu « balayer » la notion de Branding. Nous pouvons
en déduire qu’un Branding est une manœuvre complexe, notamment dans le nation branding qui
incorpore des composants comme la culture nationale. Son rôle ne se limite pas à décliner le message
de la marque dans les différents canaux de communication et facettes marketing. Une déclinaison de la
plateforme globale en plateformes dites opérationnelles, par discipline, s’avère incontournable : relations
publiques, merchandising, publicité, promotion, digital (les réseaux sociaux qui n’ont plus à démontrer
leur puissance et influence dans notre mode de consommation et d’adhésion aux marques) et Customer
Relationship Management.
66
Benoît Héry et Monique Wahlen –2012 – p.32-33
Dans la mise en place du nation branding, la composante économique du pays ou de la ville est
un facteur déterminant. C’est en fait à ce stade que nous pouvons analyser les opportunités d’affaires de
la région et concrétiser les messages diffusés dans les campagnes de communication destinées aux
investisseurs étrangers. Le nation branding doit permettre aux pays de faire progresser les
investissements directs étrangers. Le second chapitre de ce mémoire est donc une revue des
opportunités de la région et du Sénégal en termes d’opportunités d’affaires et d’image et nous pourrons
voir quelles sont les éléments que nous pouvons intégrer dans la stratégie de communication sur la ville
de Dakar pour la valoriser.
Chapitre 2
La composante économique du nation branding
La Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CDEAO) :
un paradoxe entre l’image perçue et les tendances
économiques et sociales.
.
Source : www.afdp.org – juin 2013
2.1 Le réveil de la région ouest-africaine.
2.1.1 Le contexte macroéconomique
Le rapport 2012 sur le développement en Afrique vue d’ensemble1 cite les conclusions ci-dessous.
La croissance économique robuste de l’Afrique, avoisinant les 5 % par an au cours des dix dernières
années, a placé le continent parmi les régions ayant la croissance la plus rapide au monde. En effet, au
cours de la dernière décennie, les taux de pauvreté n’ont pas cessé de croître. Malgré la baisse des taux
de pauvreté par habitant, l’Afrique est toujours un continent pauvre et la croissance économique rapide
n’a pas réduit les inégalités. La famine reste largement étendue sur le continent, notamment en Afrique
subsaharienne, tandis que l’accès à l’énergie est inadéquat. Les changements environnementaux et
socio-économiques confrontent l’Afrique à d’autres défis. Le changement climatique, la croissance de la
population mondiale et l’évolution des modes de consommation exercent notamment une pression
supplémentaire sur les ressources naturelles de l’Afrique. Des solutions viables à ces défis actuels et
futurs sont ancrées dans les voies de croissance qui encouragent la gestion efficiente et soutenable du
patrimoine naturel, émettent moins de carbone que les voies conventionnelles, et assurent le partage
équitable des bénéfices tirés de la croissance afin de réduire la pauvreté et les inégalités de revenu et
d’améliorer les conditions de vie.
La Banque Africaine de Développement (BAD) a placé la croissance verte au centre de sa nouvelle
stratégie décennale (2013-2022). La transition vers la croissance verte fait partie d’une action visant à
améliorer la qualité de la croissance et met l’accent sur l’aide aux pays africains pour atteindre leurs
objectifs de développement d’une manière plus soutenable tout en assurant une utilisation plus efficiente
des ressources. Le rapport soutient la priorité que la BAD accorde au renforcement du caractère robuste,
soutenable et inclusif de la croissance sur le continent dans une ère de changement rapide.
Le document de stratégie d’intégration régionale pour l’intégration régionale pour l’Afrique de
l’Ouest 2011-20152 » confirme à son tour cette performance économique de la région qui s’est traduite
par des améliorations dans la gestion macroéconomique. La récente hausse des prix des matières
premières pour le pétrole et des minéraux par exemple a profité aux pays riches en ressources de l'Afrique
de l’Ouest et a stimulé une croissance plus forte dans toute la région.
Rapport 2012 sur le développement en Afrique vue d’ensemble – Vers une croissance verte – Groupe de la Banque africaine de
développement
2 Document de stratégie d’intégration régionale pour d’intégration régionale pour l’Afrique de l’Ouest 2011-2015 – Publié par le
département du NEPAD (New Partnership for Afrca’s Development) – Mars 2011
1
La Vision 2020 de la CEDEAO a pour mission la promotion de l’identité et de la communauté ouestafricaine au sein des populations. Ce plan stratégique a pour buts de :
 promouvoir la bonne gouvernance et la justice ;
 renforcer les mécanismes de prévention et la résolution des conflits ;
 promouvoir le développement des infrastructures pour soutenir un environnement des affaires
compétitif et un développement durable de la coopération dans la région ;
 approfondir l’intégration économique et monétaire ;
 renforcer la capacité institutionnelle ;
 consolider les politiques d’intégration sur le marché mondial ;
 impliquer de façon significative le secteur privé et la société civile dans les efforts de
développement.
Les études de la CDEAO couplées à celles de la BAD aboutissent à deux principaux obstacles : une
insuffisance des infrastructures accentuée par la faiblesse des capacités institutionnelles et humaines,
ainsi que la nature encore un peu trop segmentée des marchés de la région.
2.1.2 Une perception globale en voie d’amélioration
Nous présente dans cette sous-partie des extraits de l’enquête réalisée par le cabinet Ernest & Young
3sur
l’attractivité du continent en termes d’Investissements Directs Etrangers (IDE) qui montre que la
perception négative que les investisseurs avaient de l’Afrique est en train de se modifier. Les résultats
publiés dévoilent que 86 % des répondants (échantillon de 500 chefs d’entreprise de cultures nationales
différentes) classe l’Afrique comme seconde destination attractive, juste derrière l’Asie. Nous découvrons
que les profils des investisseurs sont en pleine mutation. Dans son article dédié sur ce sujet, Malam
Gerba indique : « si hier l’investissement était surtout des pays développés, aujourd’hui il y a un
renversement de tendance. En effet, les pays émergents sont en forte croissance et sont contributeurs
en termes de projets IDE :
-
Inde 237 projets ;
-
Afrique du Sud 235 projets ;
-
Émirats Arabes Unis 210 projets ;
-
Chine 152 projets ;
-
Kenya 113 projets ;
-
Nigéria 78 projets ;
-
Arabie Saoudite 56 projets ;
-
Corée du Sud 57 projets ; »
De plus, ces projets ne sont plus nécessairement orientés vers les ressources naturelles, comme cela
a été le cas pendant de longues décennies. Les services, les nouvelles technologies et l’industrie
prennent le pas. Voici les éléments qui, toujours selon l’étude, justifient cette nouvelle perception du
continent auprès des investisseurs du monde : un climat politique (avec un processus de démocratisation
qui se renforce) ; les améliorations constantes apportées à l’environnement des affaires et le rapport
Doing Business, édition 2012, publié par la société financière, La Banque Mondiale, qui affirme que 36
économies sur 46 en Afrique subsaharienne ont amélioré leur réglementation dans le monde des affaires.
C’est le continent qui possède le taux de retour sur investissement le plus élevé au monde. L’émergence
rapide de la classe moyenne est synonyme de hausse du pouvoir d’achat avec des dépenses estimées
à 1 400 milliards de dollars d’ici à 2020.
Cette étude nous confirme que les pays africains deviennent de plus en plus attirants pour les
investisseurs. Néanmoins, ils sont encore perçus comme des états corrompus, les résultats du sondage
3
Baromètre Ernest & Young – Attractivité de l’Afrique 2012 – Publiée en 2013 - P9 – www.ey.com
montre que la corruption et la fragilité de certains restent les principaux freins liés à l’investissement alors
que les pays mettent en place de systèmes de protections et des politiques plus fortes qui ont fait
baisser la corruption : 4« De même, l'Afrique est souvent perçue comme étant foncièrement corrompue.
Si la corruption y reste certes un défi majeur, soulignons que 14 pays africains se classent mieux que
l'Inde, et 35 mieux que la Russie, selon l'indice de perception de la corruption réalisé par Transparency
International ». Notre problématique de recherche prend tout « son sens » quant à l’intégration d’une
politique de nation branding globale pour soutenir et valoriser ces résultats prometteurs et facteurs
d’améliorations concernant le Sénégal. Nous présentons ci-dessus quelques extraits de l’étude du cabinet
Ernest & Young. Cette partie sur la composante économique du nation branding constitue dans notre
exposé les fondements des messages clés qui seront à introduire dans les supports de communication
écrits que nous devons réalisé dans le cadre de notre mission.
Ce sondage dresse un tableau favorable qui reflète, au niveau des décideurs, une confiance croissante
dans les perspectives africaines. 60 % des sondés affirment que leur perception de l'Afrique comme lieu
d'affaires s'est améliorée au cours des trois dernières années (seuls 11 % affirment que leur perception
s'est détériorée). Ce jugement s'améliore encore à mesure que l'on se projette dans le temps.
4
Ernest & Young – 2013, P.5
Environ 73 % des sondés prévoient une amélioration de l'attractivité de l'Afrique dans les trois ans à venir,
tandis que seuls 4 % pensent qu'elle va se détériorer.
Extraits des résultats de l’étude sur la perception de l’échantillon 5
5
Ernest & Young – 2013, P.13
D’après les conclusions des consultants du cabinet : « Une nouvelle page de l’histoire africaine
est en train de s'écrire. Les processus de réformes politiques, économiques et réglementaires (entamés
dans les années 1990) continuent à transformer le continent. Cette évolution se caractérise par la maîtrise
de l'inflation, la réduction de la dette extérieure et des déficits budgétaires, la privatisation des entreprises
publiques, le renforcement des systèmes réglementaires et juridiques et l'ouverture de nombreuses
économies africaines au commerce international. Ces changements structurels ont aidé à dynamiser les
marchés et les échanges, créant un climat de plus en plus propice aux affaires et à l'investissement. Qui
plus est, les vastes réformes associées aux améliorations constantes en matière de gouvernance
politique, le boom des matières premières, le net accroissement des niveaux de revenu disponible,
l'urbanisation et l'envolée du secteur tertiaire ont contribué à mettre l'Afrique sur les rails d'une croissance
continue et, d'après les consultants du cabinet. , durable »6
6
Ernest & Young – 2013, P.13
Le Sénégal apparaît dans les conclusions de l’étude comme possédant des ressources importantes ; les
investissements devraient se poursuivre dans le secteur de l'extraction de minerai pour constituer la
majeure partie des flux d'IDE au Sénégal. Le pays bénéficie également d'un régime démocratique solide,
comme l'a montré la récente passation sans heurts du pouvoir présidentiel. Un éventail de réformes
économiques a également favorisé un climat macroéconomique stable. D'autres améliorations pourraient
être réalisées dans les domaines de la santé, de l'éducation et de l'environnement des affaires. Les flux
d'IDE au Sénégal devraient avoisiner 1,4 milliard de dollars par an au cours des cinq prochaines années,
pour une création attendue d'environ 15 000 emplois.
Nous présenterons dans la suite de ce mémoire, le Sénégal et ses différentes composantes
économiques et organiques. Comme nous l’avons souligné ces éléments sont essentiels dans la conduite
et la gestion d’un nation branding.
2.2. Le Sénégal : pays de la terranga* (*hospitalité en wolof), un territoire qui consolide de fortes
opportunités d’affaires
Présentation du pays et de sa capitale (Dakar)7
Le Sénégal se situe à l'avancée la plus occidentale du continent africain dans l'Océan Atlantique, au
confluent de l'Europe, de l'Afrique et des Amériques, et à un carrefour de grandes routes maritimes et
aériennes. D’une superficie de 196 722 km2, il est limité au Nord par la Mauritanie, à l’Est par le Mali, au
Sud par la Guinée et la Guinée Bissau, à l’Ouest par la Gambie, et par l’Océan atlantique sur une façade
de 500 km. Dakar (550 km2), la capitale, est une presqu’île située à l’extrême Ouest.
La population
Estimée (projection 2009) : 12 855 000
Densité en 2009 : 63 habitants au km2
Population totale des femmes (projection 2009) : 6 504 000
Population totale des hommes (projection 2009) : 6 351 000
7
www.gouv.sen
Histoire du pays : 8
L’inventaire des sites préhistoriques et les données fournies par la tradition orale conduisent à
penser que le peuplement du Sénégal précolonial s’est effectué à partir du Nord et de l’Est, avec l’arrivée
de plusieurs vagues migratoires. Les premiers arrivés, appelés « petits nègres », ont été progressivement
refoulés vers le Sud par les « grands nègres ». La dernière grande invasion serait celle des Wolof, des
Peul et des Sereer (ou Sereer), appartenant tous au groupe Bafour. Sur le haut fleuve, le Namandirou,
pays riverain de la Falémé, a servi de lieu de transit et de passage pour les Manding avançant vers la
Sénégambie et se mêlant d’abord aux Soninké puis aux Sereer et aux Wolof. L’histoire du Sénégal
précolonial est caractérisée par l’existence de royaumes ou d’États qui furent progressivement
segmentés.
Au XVe siècle, l’espace compris entre les fleuves Sénégal et Gambie appartenait à une seule
entité politique : le Jolof. À la faveur de l’affaiblissement de l’empire du Mali, le Gabon s’en détacha et
devint un État indépendant s’étendant de la Gambie au nord de l’actuelle Guinée-Bissau. Au XVIe siècle,
les dissidences du Cayor, du Baol, du Wallo, du Sine et du Saloum eurent raison de son unité. Le Jolof
se réduisit aux limites d’un royaume très modeste. En 1512, après de longues pérégrinations, les Peul,
sous la direction de Tenguella et de son fils Koly, fixèrent leur habitat an Fouta Toro et créèrent un État,
le Fouta Deyanke, qui y subsista de 1512 à 1776. Cet État fut mis à rude épreuve par les Maures qui
espéraient le soumettre à leur autorité. Après avoir proclamé son indépendance, le Gabon essaya de tirer
parti de sa position de contact entre les Européens et leurs alliés du littoral, d’une part, et les Diola de
l’arrière-pays, d’autre part. Les immenses avantages matériels qu’ils reçurent des uns et des autres
incitèrent les souverains à renforcer leur autorité sur les différentes provinces. Mais les sociétés Baïnouk
et Diola refusèrent de dissoudre leur identité dans celle du Gabon et s’enfoncèrent dans leurs forêts où
elles pouvaient conserver leur autonomie et leurs styles de vie.
Au XVIIIe siècle, les méfaits de la traite affectaient toutes les catégories des sociétés africaines.
On assistait alors à un grand émiettement politique ; les entités étaient circonscrites à des ethnies passant
le plus clair de leur temps à se faire la guerre. Pendant la même période, les Diola manding, impliqués
dans le trafic négrier, répandirent l’islam le long de leurs itinéraires. Les néophytes se servirent de cette
religion comme arme de combat pour essayer de refonder leurs entités politiques sur les plans social,
économique et moral.
8
D’après Iba Der Thiam et Mbaye Guèye, Atlas du Sénégal, édition Jeune Afrique, 2000.
Au début du XIXe siècle, les possessions françaises sont peu nombreuses, dispersées, et de
faible étendue. Héritiers des comptoirs de traite esclavagiste établis au XVIIe siècle, ces points de
rencontre du commerce maritime et continental n’ont alors qu’une activité réduite : c’est le cas de SaintLouis, Gorée, Rufisque, Portudal ou Joal, tandis que certains centres, comme Podor, sont ruinés ou
détruits. Jusqu’à l’arrivée de Faidherbe et à la diffusion de l’arachide comme culture commerciale, les
progrès de l’impérialisme restent limités et quelques gouverneurs tentent de relancer le commerce de la
gomme sur le fleuve Sénégal. Mais la reconstruction des établissements de traite se heurte à l’hostilité
des populations maures et toucouleur. En 1822, alors que les Anglais contrôlent le trafic sur la Gambie,
Gorée fonctionne comme un port franc, mais les activités commerciales sont partout réduites, en
particulier le long du fleuve où les négociants sont soumis au système des « coutumes ».
À partir de 1850, la politique coloniale française change : les besoins accrus en matières
premières destinées aux industries manufacturières et la progression de « l’idée coloniale », favorisée
par les rivalités impérialistes, conduisent à une stratégie d’occupation et de mise en valeur à partir des
anciens comptoirs. L’espace sénégambien devient alors un objet de conquête, une première étape sur la
route du Soudan occidental. Cette politique est mise en œuvre par Faidherbe : en dix ans (1854-1864),
tout le littoral compris entre les fleuves Sénégal et Saloum passe sous la domination française, des postes
militaires sont construits en Casamance, et des traités de protectorat permettent de contrôler la vallée du
Sénégal malgré la vive résistance d’El Hadj Omar Tall (attaque de Médine, puis repli vers l’Est pour
construire un État indépendant).
Les limites administratives de la colonie ont été fixées en 1904, après la création de l’Afrique
occidentale française (AOF-1895) et le transfert de la capitale fédérale de Saint-Louis à Dakar (1902).
Celle-ci, détachée du Sénégal, formait un territoire particulier, Saint-Louis demeurant la capitale du pays
jusqu’en 1957. Tandis que la construction du chemin de fer Dakar-Niger favorise la diffusion de l’arachide
dans les campagnes, l’accroissement de la production s’accompagne alors d’une véritable conquête
agricole à l’est du pays wolof, sous la conduite des marabouts mourides. Jusqu’en 1945, l’organisation
politique du Sénégal est une parfaite illustration de « l’ordre colonial » : du commandant de cercle au
gouverneur règne un système hiérarchique, autoritaire, immuable. Seuls les natifs des
« quatre communes » (Dakar, Gorée, Rufisque, Saint-Louis) ont le privilège d’élire leurs conseils
municipaux et d’envoyer un député au Parlement français (Blaise Diagne est élu en 1914). Ainsi naît une
classe politique sénégalaise, qui va trouver un terrain d’expression parlementaire après la Seconde
Guerre mondiale avec les institutions créées par la nouvelle politique coloniale.
Dès 1945, deux députés sénégalais, Lamine Gueye et Léopold Sédar Senghor siègent à
l’Assemblée constituante française. En 1946, une Assemblée territoriale du Sénégal est élue au collège
unique : elle désigne des parlementaires qui représentent leur pays et obtiennent de grandes
améliorations (liberté de réunion et d’expression, abolition du travail forcé). L’activité politique
s’accompagne de la création de partis distincts des organisations métropolitaines (fondation du Bloc
démocratique sénégalais en 1948). Préparée par la loi-cadre de 1956, qui renforce les pouvoirs de
l’Assemblée territoriale, l’évolution vers l’indépendance est accélérée par la création de la Communauté,
recoupant des républiques autonomes et dont le Sénégal devient un État membre après le référendum
du 28 septembre 1958. Associés au sein de la Fédération du Mali depuis janvier 1959, le Soudan et le
Sénégal demandent l’indépendance qu’ils obtiennent ensemble dans le cadre unitaire, le 4 avril 1960
(date de la fête de l’indépendance). Mais la Fédération du Mali éclate et, le 20 août 1960, l’Assemblée
sénégalaise proclame l’indépendance du pays.
Léopold Sédar Senghor est élu Président de la République sénégalaise le 5 septembre 1960. Il
est réélu le 28 février 1978 et démissionne le 31 décembre 1980. Ce personnage politique et public est
ancré dans la mémoire collective du peuple sénégalais. En effet, il est un personnage symbolique de la
francophonie et de la richesse intellectuelle et culturelle des pays d’Afrique. Même après sa mort en 2001,
il demeure une figure historique internationale.
Organisation politique actuelle
La République du Sénégal est laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi
de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race, de sexe, de religion. Elle respecte toutes les
croyances. La langue officielle de la République du Sénégal est le français. Les langues nationales
sont le Diola, le Malinké, le Pular, le Sérère, le Soninké, le Wolof et toute autre langue nationale qui
sera codifiée. Le régime présidentiel est pluraliste : le président de la République est élu au suffrage
universel pour sept ans. L’actuel président de la République, Macky Sall fut élu le 25 mars 2012. Il
existe quatorze régions dont les chefs-lieux sont les principales villes : Dakar, Diourbel, Fatick,
Kaffrine, Kédougou, Kaolack, Kolda, Louga, Matam, Saint Louis, Sédhiou, Tambacounda, Thiès et
Ziguincho. Le pays est membre des organisations sous-régionales telles que l’UEMOA (Union
Économique et Monétaire Ouest Africaine), la CEDEAO (Communauté des États de l’Afrique de
l’Ouest), l’OHADA (Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires) et l’OAPI
(Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle).
2.2.2 Les composantes organiques et économiques du nation branding de Dakar
2.2.2.1 La composante organique : les éléments culturels
La langue officielle du Sénégal est le français. Six langues nationales y sont parlées, en fonction de
l’ethnie : le wolof, le sérère, le peul, le mandingue, le soninké et le diola. Mais d'autres langues
appartiennent à la culture sénégalaise. Au total, l’on compte près d'une vingtaine de dialectes sénégalais.
Les instruments de musique font partie intégrante de la culture sénégalaise. Les djembé, sabar, kora,
xalam et balafon font partie des instruments traditionnels toujours très populaires. Parmi les instruments
de percussion, le sabar et le mbalax désignent à la fois l'instrument de musique, un style de musique et
une danse. Ce sont des sonorités typiques de la culture sénégalaise. La cuisine sénégalaise utilise en
majorité le poisson et des céréales (riz et mil) dans les plats nationaux, comme la thiéboudienne, le yassa
de poulet, le maffé ou encore la soupe kandia. Le thé, la tisane de kinkeliba et le bissap sont les
principales boissons utilisées par les sénégalais. Les traditions, qu'elles soient rituelles, religieuses,
sociales ou encore artisanales, ont une grande importance dans la vie des Sénégalais.
2.2.2.2 La composante économique et les opportunités d’affaires
9La
croissance a été estimée à 3.7 % en 2012, après un ralentissement en 2011 provoqué par de
mauvaises récoltes agricoles. Cette croissance devrait se poursuivre en 2013 et 2012 grâce à des
programmes d’infrastructure. Le nouveau gouvernement en place issu des élections présidentielles et
législatives de 2012 a pris de nouvelles mesures de gouvernance qui devraient améliorer la gestion des
ressources publiques. La Stratégie nationale de développement économique et social (SNDES) sur la
période 2013-17 a été validée en novembre 2012. Elle comprend trois axes : croissance, productivité et
création de richesses ; capital humain et développement durable ; gouvernance, institutions, paix et
sécurité. Cependant, selon les experts, la transformation structurelle de l’économie reste lente.
Des stratégies sont néanmoins prévues pour promouvoir de nouveaux produits phares, aptes à diversifier
les exportations et les sources de la croissance.
Le Sénégal est une destination d’affaires attractive à plus d’un titre et le pays offre plusieurs
atouts aux investisseurs. L’Agence pour la Promotion Nationale des Investissements et des Grands
9
www.afdb.org
Travaux (APIX) est une vitrine qui montre à la scène internationale toutes les possibilités
d’investissements qu’offre le pays. Le site internet de l’APIX est accessible en quatre langues : anglais,
français, chinois, arabe et espagnol, ce qui démontre bien la volonté du pays de s’ouvrir
et d’attirer de nouveaux partenaires. La création de cette agence vient combler le manque de structure
pour aider à l’investissement. L’agence présente les secteurs porteurs du pays :
 agriculture et agro-business ;
 éducation ;
 énergies renouvelables ;
 mines et géologie ;
 tourisme ;
 produits de la mer et aquaculture ;
 technologies de l’information et de la communication ;
 télé-services ;
 santé.
Notre mission au sein de la communication du WTC Dakar est de mettre en place des supports de
communication écrits qui feront sens auprés des investisseurs étrangers. Dans nos messages écrits et
visuels nous devons comme le montre l’approche du nation branding valoriser le territoire et la capitale
Dakaroise sur ces différentes composantes. Dans le chapitre 3 nous présenterons la société WTC Dakar,
notre terrain d’investigation pour tester le concept du nation branding.
Chapitre 3
La marque World Trade Center Dakar (WTC Dakar) :
Marque ambassadrice du pays ?
3.1 Présentation générale de l’entreprise World Trade Center Dakar (WTC Dakar)
Le World Trade Center Dakar (WTC Dakar) est le premier centre d’affaires international d’Afrique
de l’Ouest membre de la World Trade Center Association (WTCA). La WTCA est une organisation
mondiale au service d’un réseau de plus de 750 000 entreprises réparties au sein de 330 World Trade
Centers. Basée à New York, la WTCA est une association apolitique à but non lucratif fondée par Guy
Tozzoli en 1969. Sa mission est de promouvoir le commerce international ; encourager l’expansion du
commerce international ; soutenir les relations d’affaires internationales ; stimuler la participation des pays
en voie de développement et encourager la coopération entre les World Trade Centers (WTC).
Lancé en 2011, il appartient au réseau de la WTCA, le WTC Dakar et souhaite positionner en
support d’affaires pour capitaliser sur les opportunités d’affaires qu’offre le territoire sénégalais et toute la
sous-région ouest-africaine. La structure a pour objectifs de soutenir le développement des entreprises
sénégalaises de tous secteurs et domaines d’activité et d’accompagner les investisseurs du monde par
le biais d’une large gamme de services et d’outils stratégiques. Le WTC Dakar est une passerelle entre
les acteurs sénégalais et le reste du monde. Son rôle est aussi de promouvoir la ville de Dakar et le pays ;
d’être une vitrine qui met en valeur toutes les possibilités et compétences du territoire.
Le projet immobilier du WTC Dakar est un « argument » majeur dans la conquête de partenariats
et d’investisseurs privés/publics. C’est un complexe multifonctionnel haut de gamme aux dimensions
internationales qui sera installé au cœur de la capitale dakaroise. Ce centre d’affaires s’articulera entre
autres autour des composantes suivantes :
 un parc d'expositions ultramoderne ;
 un centre de congrès et de conférences ;
 un centre d’affaires panafricain pour les entreprises ;
 un mall d’affaires dédié aux professionnels et acteurs de toute la sous-région
ouest-africaine ;
 une hôtellerie d’affaires en partenariat avec l’un des plus grands réseaux
hôteliers de luxe ;
 un hôtel de luxe, hors site, en partenariat avec l’un des plus grands réseaux
hôteliers de luxe.
L’entreprise est composée, à ce jour, de trois départements : le Conseil d’Administration
(Président du Conseil, Madame Djeneba Diallo – Président Exécutif, Monsieur Pascal Diallo – Chief
Exécutif Officer, Madame Marit Fosse). Le département Marketing/Communication travaille en étroite
collaboration avec le Conseil d’Administration sur l’élaboration de la stratégie globale et la vision.
Les objectifs du marketing et de la communication pour les court, moyen et long termes sont fixés avec
le Conseil d’Administration et le service du développement commercial. Le développement commercial a
pour missions de recruter des partenaires institutionnels et financiers, et de signer des contrats avec des
investisseurs, promouvoir, à travers différents événements (conférences/séminaires), la gamme de
services proposés par le WTC Dakar. Les supports destinés aux négociateurs et commerciaux sont alors
rédigés en fonction des différents retours « terrain » et des investisseurs potentiels rencontrés. Il s’agit
de répondre au mieux, à travers les supports écrits, mais aussi dans le discours, aux attentes spécifiques
tout en limitant les craintes liées à l’investissement en Afrique de l’Ouest. Cette proximité de travail entre
les trois départements permet d’assurer une cohérence dans la communication générale de la société.
Figure 11 : Organigramme de l’entreprise WTC Dakar (Juillet 2012)1
Relations presse
et publiques
Service Marketing
et Communication
Marketing direct
Conseil
d'administration
Service
Développement
Commercial
Assistant
commercial
3.2 Les prestations de services 2
Le WTC Dakar propose une gamme de services qui s’aligne sur la stratégie de commercialisation
de la WTCA. Grâce à cet alignement commun à tous les World Trade Centers, les dirigeants peuvent
échanger
et
partager
sur
les
bonnes
pratiques
de
problématiques
communes.
Le contenu des services étant propre à chaque business center, le Conseil d’Administration du WTC
Dakar, après un diagnostic macro-économique et un benchmark international au sein de la zone ouestafricaine, les services ont été retenus : Assistance aux investisseurs ; Business Club ; Conseil ; Recherche
1
2
Document interne de l’entreprise WTC Dakar – Organigramme WTC Dakar
www.wtcdakar.com
de partenaires et de produits ; formation ; Mission d’affaires ; Service de secretariat ; Organisation de
salons et de conférences.
 Assistance aux investisseurs : cette prestation aide à élaborer et à structurer la stratégie
d’internationalisation de potentiels acteurs sénégalais et investisseurs du monde. Une équipe
dédiée accompagne tout au long du processus les clients : étude de marché, recherche de
partenaires/distributeurs/fournisseurs, support pour le cadre législatif et code d’investissement,
recherche de solutions de financements, recrutement et sélection de candidats… Ce service est
un pilier phare de l’entreprise, qui permet de capitaliser sur les opportunités sectorielles du pays
et de l’Afrique de l’Ouest.

Business Club : il appartient au réseau international de la WTCA. Avec une présence dans plus
de 330 villes et 100 pays, le club offre à ses membres un accès privilégié à des
conférences/séminaires internationaux couvrant diverses problématiques. Il rassemble des
membres de tous secteurs et domaines d’activités, favorisant ainsi les échanges et opportunités
d’affaires.
 Conseils : l’engagement des équipes repose sur la construction d’un diagnostic organisationnel
permettant de dégager les recommandations stratégiques adéquates et outils qui répondent aux
enjeux stratégiques et financiers des clients. L’équipe de conseillers a pour mission d’aider les
entreprises à atteindre le niveau d’excellence nécessaire pour créer de la valeur à long terme ;
définir des solutions innovantes adaptées aux spécificités de la société et obtenir des résultats
quantifiables dans les délais attendus.

Recherche de partenaires et de produits : la prestation de services offre la possibilité d’étendre
son portefeuille clients et de conquérir de nouvelles parts de marché. Grâce à une veille
économique constante, à différents partenariats institutionnels et à une collaboration avec les
autres World Trade Centers, les équipes du WTC Dakar fournissent les informations nécessaires
à la compréhension du paysage concurrentiel dans lequel les sociétés souhaitent s’établir, pour
enfin proposer des partenaires et produits en adéquation avec le contexte économique/social et
les objectifs.
 Formations : une palette de cours destinés à différents publics (jeunes, administrations
privées/publiques, dirigeants, entrepreneurs…) Les formations sont principalement axées sur les
pratiques du commerce international, à la fois locales et globales. Les intervenants issus du
monde académique et professionnel proposent également des séminaires et des ateliers pour
encourager les échanges et le partage de bonnes pratiques.
 Mission d’affaires : pour faciliter les déplacements d’affaires, ce service met en place une
prestation clé en main avec organisation de rendez-vous et transmission des informations
administratives, fiscales et juridiques nécessaires pour la mission d’affaires. Grâce au réseau de
la WTCA, l’équipe met en connexion les clients avec les partenaires WTCS.
 Services de secrétariat : l’entreprise propose un éventail de services dédiés aux secrétariats
traduction des documents en anglais, gestion des courriers et emails, réception des colis, mise
à disposition d’un numéro de téléphone local dédié… Le service de domiciliation permet aux
clients d’enregistrer un siège social et/ou l’adresse de l’entreprise au WTC Dakar.
 Organisation de conférences et de séminaires : la WTCA est le premier réseau de
conférences et de foires au monde. Le WTC Dakar joue donc un rôle de premier plan dans
l’organisation d’événements internationaux. Ces manifestations sont des opportunités pour
contribuer à la visibilité de la ville de Dakar et mettre en lumière toutes les possibilités
d’investissements. Ces conférences, séminaires, foires sont aussi des occasions d’affaires pour
les acteurs sénégalais.
Figure 12 : Matrice BCG – Projection Service Marketing WTC Dakar (octobre 2012)3
3
Document interne du WTC Dakar – Compte rendu de réunion service marketing et communication – Dakar, octobre 2012
Cette matrice réalisée par le service marketing permet de saisir la stratégie marketing à court
terme qui doit être appliquée par l’ensemble des collaborateurs du WTC Dakar. Elle est aussi un outil
incontournable pour la construction et la priorisation des objectifs de communication ainsi que la mise en
avant des messages clés à rédiger pour les supports print et digitaux.
3.3 La World Trade Center Association (WTCA), une marque forte dans le monde des affaires
La WTCA est un organisme connu et reconnu dans le monde des affaires. Elle est associée à
une image de prestige et de qualité dans la gestion des affaires internationales. Son nom est installé dans
la mémoire collective avec l’effondrement des tours le 11 septembre 2001. Ces quatre attentats-suicides
perpétrés le même jour sur le territoire américain, à quelques heures d’intervalle, par des membres du
réseau djihadiste islamiste Al-Qaida, ont aussi visé les bâtiments symboliques du Nord-Est, faisant plus
de 3 000 morts. Les tours de la WTCA, nommées WTC1 et WTC2, siège international de la WTCA, sont
donc depuis ce tragique événement associées à cette attaque terroriste. Identifiées par leurs deux
bâtiments, les Twin Towers (Tours Jumelles) concrétisent le symbole fort de « la puissance américaine »
à travers le monde, elles sont une icône de New York au même titre que l’Empire State Building et la
Statue de la Liberté. Le site accueille un mémorial et un nouveau complexe dont le « One World Trade
Center » est la tour centrale.
La notoriété prouvée et la plus-value de la marque World Trade Center Association sont une force
dans la stratégie globale du WTC Dakar et, plus précisément, dans la gestion de la communication avec
une « adaptation culturelle » particulière au contexte sénégalais afin d’optimiser au mieux les approches
auprès des cibles institutionnelles et des investisseurs étrangers. En effet, pour capitaliser sur cette
image, il est nécessaire, dans la communication, de prendre en compte l’impact de la culture sénégalaise
et la perception des investisseurs étrangers vis-à-vis du territoire sénégalais et ouest-africain. Comme
nous l’avons spécifié dans notre partie sur les fondamentaux du « nation/city branding », c’est en effet de
ce point que découlent notre cadre de recherche et notre problématique.
Une étude quantitative, réalisée par le cabinet C.H. Johnson Consulting en 2011 4auprès de cinq
World Trade Centers (Amsterdam, Boston, San Marino, Sao Paulo et Séoul), nous démontre et nous
apprend que l’implantation d’un World Trade Center est un réel tremplin économique pour les États, qu’il
valorise l’image des villes et des régions. Voici une partie des résultats que le département du marketing
et de la communication du WTC a utilisés pour base de travail.
World Trade Center (WTC) : une marque forte qui impacte l’image des villes et favorise leur attractivité
Les événements d’affaires prestigieux organisés au sein des WTC dans le monde permettent d’attirer de
puissants acteurs économiques, des références connues et reconnues dans leurs domaines de
prédilection qui contribuent ainsi à la valorisation de l’image des territoires.
L’exemple du World Trade Center d’Atlanta.
World Trade Center ATLANTA
817 événements ont été organisés, accueillant plus de
787 631 acteurs économiques et leaders d’opinion en
générant plus de 169,8 M$.
La concentration de services de qualité en seul lieu
L’implantation d’un WTC permet, en effet, de consolider en un point d’accès une large gamme de services
destinés aux acteurs locaux ainsi qu’aux investisseurs du monde. Ce lieu est souvent le symbole du
dynamisme de la ville ainsi que de son implication dans les relations internationales.
Impact sur la valeur immobilière des zones
Les WTC sont des complexes architecturaux haut de gamme, de dimensions internationales. Ils ont donc
une influence directe sur la valeur immobilière des zones à proximité et permettent d’accroître la demande
sur le marché de l’immobilier.
Influence sur le réaménagement des territoires
Grâce notamment aux partenariats avec les pouvoirs publics, les WTC, dans la majeure partie des cas,
améliorent considérablement l’immobilier local et favorise les retours sur investissement.
Exemple : World Trade Center de Numbai
WTC NUMBAI
WTC Mumbai Expocentre a accueilli plus de 34 salons par an
depuis 2002, entraînant 18,8 milliards de dollars de ventes
4
Global Connection II – WTCA – 2010 – New York
Impact économique
Avec l’intégration des hôtels de luxe dans les centres d’affaires WTC, l’organisation de conférences, de
salons et de foires internationales, les centres d’affaires attirent de nouveaux visiteurs dans les villes et
participent à la valorisation fiscale des espaces territoriaux.
La présentation de la World Trade Center Association dans cette partie nous aide à saisir les
facteurs essentiels, les forces sur lesquelles nous devons nous appuyer pour structurer notre recherche
et mettre en place les outils adéquats pour le World Trade Center de Dakar, ainsi que les points sur
lesquels il est nécessaire d’être « vigilant » dans la conception de notre stratégie de communication.
Dans le cadre de la mise en place de la communication du World Trade Center Dakar, nous présenterons,
dans la partie suivante, les missions et objectifs fixés par le Conseil d’administration.
3.2 Le département de la communication du WTC Dakar
3.2.1 La mission et les objectifs
La mission principale est de mettre en place des supports de communication écrits pour le World
Trade Center de Dakar dans le cadre d’une stratégie de communication institutionnelle tout en intégrant
et en valorisant les opportunités d’affaires de la ville de Dakar. La communication institutionnelle « est
celle qui gère le capital image de l’entreprise, son capital marque »5. Elle est destinée à améliorer l’image
de l’entreprise. Apparue au début des années 1920 aux États-Unis, elle est aussi appelée Communication
Corporate. Elle s’appuie sur différents vecteurs : la publicité, l’identité visuelle, les outils print (édition), le
web, les relations presse et publiques, le sponsoring et le mécénat. Les messages clés sont
principalement axés sur les valeurs et l’identité de la marque. Elle a pour vocation de se détacher du
discours commercial de l’entreprise. Ses principaux objectifs sont les suivants : développer la notoriété
de l’entreprise, changer sa réputation, parler de ses valeurs, des missions de l’entreprise et faire agir. Les
cibles peuvent être le personnel, les ONG, les actionnaires, les potentiels clients, les journalistes/médias,
les fournisseurs, les partenaires actuels ou à venir, les autorités publiques, les syndicats, les fédérations
professionnelles et les futurs collaborateurs. Dans le cas du World Trade Center Dakar, la communication
institutionnelle s’adresse, dans un premier temps, à la présidence, aux acteurs et leaders d’opinion de la
ville de Dakar et aux investisseurs du monde.
5
Les tableaux de bord de la Communication – Thierry Libaert/André de Marco – Éditions Dunod – Paris 2006 – P105
Les objectifs de la mission au sein de la Direction Marketing/Communication du World Trade Center
Dakar sont présentés ci-dessous. Ils ont été ajustés au fur et à mesure de l’avancée du projet et de la
recherche :
-
élaborer un plan de communication institutionnelle en intégrant les forces de la marque World
Trade Center Association ;
-
mettre en place une veille informationnelle sur le pays et le continent ouest-africain ;
-
établir un diagnostic macroéconomique qui permettra de transformer les opportunités d’affaires
du territoire sénégalais en message clé dans la stratégie de communication ;
La mission au sein du département a donc été « rythmée » par les différentes étapes du projet et
rencontres avec les divers interlocuteurs (investisseurs potentiels, ministres, administrations privées
sénégalaises, etc.). Nous avons grâce à cette expérience pu émettre sur une réflexion sur le
conceptualisation du nation branding et sur son aspect opérationnel. Le diagnostic de communication a
été le point de départ de notre analyse pour concevoir les outils destinés aux potentiels investisseurs.
3.2.2 Le diagnostic de communication
Dans le tableau ci-dessous, nous analysons les forces/faiblesses et opportunités/contraintes en
ayant pour point d’analyse l’entreprise WTC Dakar. À partir des différentes recherches et des échanges
avec les collaborateurs de la société, nous avons réalisé cette synthèse, essentielle à notre avis à la
conduite de notre projet de recherche.
Figure 13 : le diagnostic de communication WTC Dakar (septembre 2012)
FORCES
FAIBLESSES
Étroite collaboration entre le département de la
Communication et le Conseil d’administration, ce qui
permet une adaptation des objectifs globaux dans la
stratégie de communication
Forte notoriété et très bonne image du World Trade
Center Association auprès d’un large public international
et de leaders d’opinion.
Notoriété existante, mais faible auprès de la cible
institutionnelle.
Absence d’une communication à destination du
« grand public » avec un plan média, ce qui rend
difficile la démonstration d’un centre d’affaires qui
s’implante et se positionne en tant que « Hub
économique du continent ouest-africain »
Le WTC Dakar est le premier WTC d’Afrique de l’Ouest. Un positionnement fort, mais qui n’est pour le
moment pas « prouvé » par des exemples d’actions
ou de partenariats.
Bonne infiltration dans les réseaux sociaux et Manque de personnel au sein du département
professionnels sénégalais, ce qui favorise le buzz et Marketing/Communication, la répartition des tâches
accroît les visites mois après mois sur le site internet de et la gestion des priorités en sont donc parfois
l’entreprise
impactées.
OPPORTUNITÉS
CONTRAINTES
La croissance économique sur le continent africain est On assiste depuis quelques années à une
de plus en plus relayée par les médias internationaux et croissance des structures destinées au soutien des
les leaders mondiaux.
investisseurs étrangers dans les pays d’Afrique de
l’Ouest. Ces établissements sont souvent en
partenariat avec les pouvoirs publics, ce qui renforce
la concurrence sur ce segment de marché pour le
WTC Dakar.
Évolution législative favorable avec le code
d’investissement sénégalais qui a été réajusté
récemment pour inciter les investisseurs à venir sur le
territoire sénégalais.
De plus en plus de pays africains ont entrepris une
stratégie de communication de « Nation ou city
Branding ». Exemples : Afrique du Sud, Maroc,
Tunisie… Ces actions ont des répercussions positives
sur l’ensemble du continent.
De nombreux cas d’investisseurs étrangers ont
cependant démontré les défaillances que
peuvent avoir les systèmes fiscaux et juridiques
africains.
Un contexte politique parfois instable qui effraye la
communauté internationale et crée parfois des
amalgames…
À partir de ce diagnostic, nous pouvons dégager des éléments clés pour répondre à la première
partie de notre problématique de recherche et nous constituer une base de travail au sein de l’entreprise
WTC Dakar.
3.2.3 Le brief créatif
La prise de brief marque le démarrage de la réflexion et de la collaboration entre l’entreprise et
l’agence de communication. Dans notre cas, le brief a été conçu avec le Conseil d’administration. Sa
fonction est de répondre au mieux aux besoins et aux contraintes techniques définies par les deux parties.
Pour le WTC Dakar, le brief créatif a été une déclinaison directe des différents échanges et recherches.
Elle était axée sur les représentations que peuvent avoir les investisseurs étrangers et sur les
opportunités d’affaires qui existent sur le territoire. La question centrale a été : comment valoriser au
mieux, à travers les « mots » et « les images », les opportunités du territoire ? Nous présenterons cidessous les différents points détaillés du brief créatif. Les participations au cours de l’année 2010/2012
des membres du Conseil d’administration aux différents meetings internationaux de la World Trade
Center Association ont permis à l’équipe, à travers des témoignages, de s’informer et d’échanger sur la
gestion de la marque aux niveaux régional, national et international.
Brief créatif : Marque World Trade Center Dakar
 La Marque
-
Identité : au stade de développement de l’entreprise, il est complexe de définir avec certitude
l’identité de la marque WTC Dakar. Cependant, grâce au diagnostic de communication ainsi
qu’aux différentes lectures effectuées, nous proposons d’appliquer le concept de Jean Noel
Kapferer du Prisme d’identité de marque.
o Personnalité : sérieux, ouvert sur le monde, optimiste ;
o Culture : sécurité, exigence, partage (de connaissances, compétences et savoir-faire) ;
o Mentalisation : collaborer avec une marque internationale connue et reconnue dans le
monde des affaires ;Relation : confiance/transparence ;
o Reflet : les investisseurs étrangers, convaincus du potentiel économique et social du
territoire africain et, en premier lieu, de celui du Sénégal ;
o Physique : des experts pour répondre à des besoins/attentes spécifiques, des
prestations de services haut de gamme et l’accès à un réseau international ;
o Les valeurs à véhiculer : une éthique dans les affaires, une transparence dans la relation
avec les différents interlocuteurs et une contribution au développement social;
-
Le positionnement « Brand Statement » : le hub économique ouest-africain. Ce brand
statement est issu d’une recherche lexicale et d’un benchmark réalisé auprès des WTC utilisant
comme langue de travail le français et l’anglais. La figure présentée est une synthèse du
« brainstorming ».
-
La charte graphique : elle est commune à tous les membres de la World Trade Center Association
avec des « adaptations » possibles pour chacun des membres. Pour la communication du WTC
Dakar, il a été décidé de rester à plus de « 80 % » dans la charte éditée. Le code graphique étant
fort et connu par un grand nombre d’acteurs économiques dans le monde, il semblait plus efficace
de conserver ces symboles et structures de mise en page pour renforcer l’appartenance au
réseau.
-
La concurrence (indirecte) : les cabinets de conseil en stratégie internationale, certaines
administrations et organismes publics.
 Publics cibles :
-
Les caractéristiques : un public international avec des différences culturelles marquées travaillant
dans des secteurs d’activités divers, expérimentés dans le monde des affaires, ayant donc des
codes et un langage.
-
Les attentes : un discours « clair » et « synthétique » ;
-
Perception souhaitée de la marque WTC Dakar : une marque qui symbolise le réveil du territoire
ouest-africain et le spectre des opportunités qu’offre le territoire sénégalais.
 Objet du brief :
-
Problématique (s) : comment mettre en place des outils de communication qui feront sens auprès
des investisseurs étrangers ? Comment symboliser dans cette communication le « renouveau »
du pays et toutes ses opportunités d’affaires ?
-
Objectifs :
o Réaliser un support destiné à une cible institutionnelle sénégalaise
o Créer un support « print » destiné aux investisseurs étrangers
o Adapter le site internet aux nouveaux supports et proposer une nouvelle arborescence
o Mettre en place une newsletter mensuelle
-
Messages/promesses :
o WTC Dakar, un acteur du développement économique et social
o La puissance du réseau de la World Trade Association
o WTC Dakar est un tremplin et une porte d’entrée unique pour les acteurs sénégalais et
les investisseurs du monde
o Preuves :
o La « raison d’être » de l’entreprise est de capitaliser sur les opportunités sectorielles
existantes et celles à venir sur le territoire sénégalais et sur toute région ouest du
continent.
o Une cellule responsabilité sociale au sein de la société avec pour socle « l’initiative
entrepreneuriale » pour toutes les catégories de population (jeunes, femmes et seniors)
et une contribution directe de l’entreprise face aux problématiques liées aux
problématiques sociétales.
o La présence de plus de 330 centres répartis dans le monde et leur implication dans le
développement économique de leur pays ou région du monde démontre la puissance du
réseau et son influence.
o Des prestations de services proposées pour favoriser le développement des secteurs
d’activités du pays et des dispositifs mis en place pour accompagner les investisseurs
étrangers.
3.2.4 Apports des chercheurs pour la conception des outils de communication
Communiquer consiste, selon Haorld D.Lasswell,6 à diffuser des contenus en répondant à cinq
questions : qui communique ? Quels contenus ? Par quels moyens ? À qui ? Avec quels effets ?7
« Parce que la communication visuelle repose sur des savoir-faire très sophistiqués, les enjeux
sont à la fois subtils et lourds. Une bonne compréhension de ces enjeux passe par une réflexion préalable
sur les contenus de la communication. » Les supports de communication proposés pour illustrer les
messages clés et éléments décrits dans les précédents chapitres nous montrent bien l’importance du
choix des mots, des formulations, des visuels et des couleurs pour susciter l’envie et l’attractivité du
territoire sénégalais auprès d’une cible issue de cultures nationales différentes. Les images dans le nation
branding appartiennent aux principaux vecteurs de communication. L’auteur Alain Joannés nous précise
sur ce point que « la performance d’une image dépend de quatre phénomènes qui sont en fait, des
contenus
:
les
sensations,
les
émotions,
les
informations,
les associations et résonances déclenchées dans la mémoire. »8 Il présente dans son ouvrage les sept
sensations que contient une image :
1. La taille qui est, selon lui, la première sensation que procure une image. Choisir la
dimension d’une image, c’est aussi fixer à l’avance un certain type de relation entre
l’image et le « spectateur ».
2. La proxémie exprime la distance conventionnelle suggérée entre le sujet et le spectateur,
notamment étudiée par le chercheur Edward.T.Hall9 en 1963, qui considère que cette
distance varie d’une culture à l’autre.
3. La luminosité renvoie aux expériences primaires du jour et de la nuit, du clair et du
sombre. À cela sont associés le visible et l’invisible, l’évidence et le mystère.
4. La composition : par exemple la représentation d’un sujet volumineux enserré dans les
limites de l’image provoque une sensation d’étouffement alors qu’une composition
fractionnée et chaotique oscille entre la prolifération et le grouillement.
5. La dynamique : les lignes utilisées verticales, horizontales, obliques seront interprétées
par l’esprit.
Harold D.Lasswell (1902-1978) spécialiste américain de la communication de masse et de la science politique : créateur du concept qui
va fonder la sociologie fonctionnaliste des médias : Qui ? Quoi ? À qui ? Quel canal ? Quel(s) effet(s) ?, pour démontrer sa théorie, il utilise
pour exemple la propagande.
7 Communiquer par l’image – Alain Joannés – Éditions Dunod, Paris – 2008 – P4
8
Alain Joannés– 2008 – P5
9 Anthropologue Edward T.Hall – Étude publiée en 1963 dans le journal Cyberpsychology & Behavior.
6
6. La coloration installe une atmosphère qui est déjà un message bien avant que soient
perceptibles les valeurs symboliques de chaque teinte. L’approche psychologique
décelée par Goethe10 dans son Traité des couleurs.
Tableau : Sensations et humeurs selon Goethe
Sensations
Effets
Couleurs
Chaud
Stimulation, animation, vivacité, effort
Jaune, orange, rouge vif
Froid
Inaction, mélancolie, dépression
Vert, bleu, violet
À ces travaux peuvent s’ajouter ceux de Johannes Itten11 qui distingue les effets provoqués par
les tons purs et les effets, parfois inverses, que transmettent les mêmes couleurs altérées par des
mélanges. Il ressort de ces études des connotations positives et négatives pour chaque ton selon qu’il
soit clair ou sombre.
Tableau – Charges symboliques des principales couleurs selon Itten
Tons
Jaune
Charges symboliques
Charges symboliques
positives
négatives
Merveilleux, sublimation,
Envie, trahison, doute,
intellect, science, sagesse
méfiance, fausseté, erreur
Orange
Rayonnement, bienveillance
Orgueil
Rouge
Activité, puissance, ardeur,
Force démoniaque,
courage, amour potentiel
agressivité, ostentation
Espérance, satisfaction,
Mystère, paresse, vulgarité
Vert
fécondité, union de la
science et de la foi
Bleu
Spiritualité, introversion,
Passivité, crainte,
médiation, profondeur,
égarement, deuil
humilité, foi, immortalité
Violet
Amour céleste, domination
Inconscient, superstition,
spirituelle, solitude,
secret, menace, effroi
dévouement
10
11
Goethe J.W, Traité des couleurs, Paris Éditions Centre Triades, 1990
Itten J, Art de la couleur, Paris, Dessain & Tolra, 1993
7. La texture : c’est un code qui fournit le degré de réalisme ou d’idéalisme d’une image,
avec, par exemple, la photographie gastronomique, qui met en avant des textures
précises pour réveiller le sens de l’odorat et le sens gustatif.
Les images procurent des émotions. Ainsi, « les contenus des images sont décisifs dans la
mesure où ils font appel presque toujours à des sentiments »12 : la surprise (l’image sort des codes
habituels de la représentation) ; la joie ; la peur ; le dégoût ; la tristesse et la colère. Dans ces images se
distinguent trois types d’informations : explicites ou manifestes, elles sont délivrées au premier degré
avec des détails significatifs ; implicites ou conventionnelles, elles ont pour but de renseigner sur le degré
de vraisemblance de la représentation et, enfin, codées, elles sont en quelque sorte encapsulées dans
l’image et ne sont pas décryptées de la même manière par les lecteurs. Au cours de cette année, nous
avons pu voir que jouer avec les codes est une subtilité de la communication par l’image dans le secteur
de la publicité.
Le cours du Professeur Jean-Jacques Boutaud13 renforce cet éclairage sur les différents niveaux de
codes utilisés par les publicitaires : les codes graphiques (exemples : topologique, vectoriel,
photographique, chromique, pictural…) ; les codes de contenu (spatial, temporel, culturel, social,
linguistique, religieux et mythique…) ; les codes de la relation que nous avons cités, avec pour référence
les travaux d’Edward.T.Hall (proxémique, kinésique, comportemental, énonciatif, situationnel…).
Toutes les images perçues entrent en relation avec d’autres éléments stockés dans l’imaginaire de
chacun. L’ouvrage Communiquer par l’image évoque trois types de résonnances : interpersonnelles, qui
fonctionnent entre des individus qui se connaissent, la représentation d’un objet déclenche dans le groupe
des images mentales communes ; culturelles, susceptibles d’être enclenchées par une seule image au
sein des populations qui partagent des valeurs assez fortes pour être traduites en symboles. Le nation
branding s’appuie sur cette résonnance pour fédérer au niveau local et international. Lors de la conception
des outils de communication, nous avons pris en considération l’ensemble de ces concepts et théories.
Cependant, comme nous l’avons spécifié dans notre partie sur la culture nationale, les interprétations
face à des situations, des paysages et ici des couleurs varient d’une culture à l’autre.
La partie 3 du mémoire de recherche présente les premiers supports réalisés dans le cadre de
notre mission et de la recherche sur le nation branding.
Le Breton D, les passions ordinaires. Anthropologies des émotions, Paris, Payot 2004 P 237
Cours février 2013 - Jean-Jacques Boutaud - Professeur en Sciences de l’Information et de la Communication à l’université de Dijon,
spécialiste des signes et de l’approche sémiotique en communication sensorielle, sensible.
12
13
3.3 Présentation synthétique des supports de communication écrits réalisés
Les brochures institutionnelles, journaux internes, dépliants commerciaux, que cela soit sur
papier ou sur écran, la communication écrite continue de jouer un rôle essentiel dans le monde
de l’entreprise. L’arrivée d’internet n’a fait que renforcer le rôle de l’écrit. Nous avons certes modifié notre
manière de diffuser de l’information, mais la puissance des mots et de l’écrit restent à tout jamais notre
mode central de communication. Pour construire ces supports de communication, les questions
demeurent inchangées : qui est le lecteur ? Qu’attend-il ? Quels sont ses besoins ? Comment l’inciter à
« entrer » en lecture ? Pour les supports écrits, il est aussi essentiel de savoir comment faire sens auprès
de notre lectorat, choisir les « bons mots » et illustrations pour accompagner notre discours. Nous
présenterons les travaux réalisés au cours de notre année de recherche et de collaboration avec le WTC
Dakar.
3.3.1 Le dépliant trois volets 14WTC Dakar en version anglaise
Avec cette brochure en version anglaise, nous avons mis l’accent sur l’aspect « découverte » du
pays. Nous sommes partis du constat que le lecteur et futur investisseur non « francophone » ne connaît
pas ou connaît peu le Sénégal en tant que destination d’affaires. Le dépliant est composé de trois parties :
la première partie, « World Trade Center Dakar – The economic hub of the West African », propose un
résumé sur l’entreprise et liste les services proposés ; la seconde page, « World Trade Association »,
expose l’organisation mondiale et son réseau à travers le monde ; la troisième page « Senegal and West
Africa, territories with a plethora of business opportunities » démontre que la Communauté des États de
l’Afrique de l’Ouest et le Sénégal consolident un cadre d’affaires idéal. La page de rabat du document
permet de visualiser le pays sur la carte de l’Afrique ainsi que les 15 pays membres de la CDEAO.
Lors de la participation du WTC Dakar au forum international d’affaires « Futurallia » à Istanbul
en mai 2013, en tant que chef de la délégation sénégalaise, nous avons recueilli des avis sur ce document
auprès de cinq participants membres de la World Trade Center Association. Ce forum d’affaires a été
organisé par le WTC Istanbul. Ce rendez-vous, qui a lieu chaque année, a été conçu dans l’optique de
faciliter les rencontres entre potentiels clients, partenaires et investisseurs de tous secteurs d’activité.
Il s'articule autour d'un concept efficace, le « Matchmaking ». Élaboré sur la base du speed dating, le
« Matchmaking » permet de planifier des rendez-vous avec les interlocuteurs sélectionnés dans un
14
Brochure trois volets WTC Dakar en version anglaise - Annexe (1) du Mémoire page 79
catalogue et d’échanger pendant 30 minutes sur des opportunités d’affaires. Pour assurer l’efficacité des
discussions, des interprètes sont mis à disposition des participants.
Par manque de moyens financiers pour tester les premiers outils auprès d’un échantillon plus
robuste, nous avons profité de cet évènement pour sonder et recueillir des premiers avis sur le dépliant
trois volets distribué lors des journées de rencontres. Neuf questions fermées ont été posées aux
participants. Les résultats de l’étude ne sont pas destinés à revoir l’axe de la stratégie de communication,
mais plutôt à avoir un premier feedback en dehors du cadre de l’entreprise.
Question 1 : Ce document vous donne-t-il envie d’en savoir plus sur les opportunités d’affaires sur le
territoire sénégalais ?
Question 2 : La brochure vous renvoie-t-elle une image positive de l’environnement des affaires en Afrique
de l’Ouest ?
Question 3 : Avez-vous appris de nouvelles informations au sujet du pays et de la communauté des États
d’Afrique de l’Ouest ?
Question 4 : Les visuels proposés sont-ils, selon vous, en adéquation avec l’image que vous avez du
monde des affaires en Afrique de l’Ouest ?
Question 5 : Ce support vous incite-t-il à approfondir les opportunités d’affaires du Sénégal ?
Question 6 : Cette brochure vous donne-t-elle envie de vous connecter sur le site du WTC Dakar ?
Question 7 : Quel est votre WTC ?
Question 8 : Quel est votre secteur d’activité ?
Question 9 : Quel poste occupez-vous ?
Résultats de nos échanges : le document donne envie d’en savoir plus sur les opportunités d’affaires à
80 % (réponses oui) ; la brochure renvoie une image très positive de l’environnement des affaires sur le
continent ouest-africain (100 % de oui). Seulement 60 % trouvent que les informations sont pertinentes,
un répondant cite : 15« les informations sont beaucoup trop génériques, vous devriez apporter plus de
chiffres et insister sur rapports publiés par les institutions financières. » Les images proposées dans le
support écrit ne sont pas en adéquation avec l’image que les participants se font du monde des affaires
en CDEAO, ils sont tous unanimes sur ce point.
15
Propos recueillis lors du rendez-vous d’affaires Futurallia à Istanbul (Turquie) – Mai 2013 – Membre du WTC Barcelone-
Ce qui soulève des interrogations : les images proposées dans le dépliant sont à l’opposé de ce que ces
hommes d’affaires ont l’habitude de côtoyer sur le terrain ; c’est peut-être « une vision trop édulcorée » ?
Les photos manquent de visuels « humains », il manque la notion de multiculturalisme. Quid de citations
de leaders d’opinion pour accompagner les visuels ? Comment redonner du sens à ce support ? Mais
quand même envie d’en savoir plus sur les opportunités sénégalaises avec 60 % d’affirmations. Elle incite
à 100 % les lecteurs à se connecter sur le site internet du WTC Dakar.
Ces premiers retours ont été constructifs tant sur le plan stratégique que sur l’aspect opérationnel
de la communication. C’est aussi un sondage qui nous a permis d’en savoir plus sur la méthodologie de
la recherche et l’importance du contexte lorsque nous interrogeons une personne. Après analyse des
résultats, nous avons convenu que le cadre n’était pas approprié pour récolter des informations : le bruit,
le manque de temps des participants et leur implication dans le réseau international du WTC peuvent être
un frein et déformer la vision qu’ils ont du monde africain des affaires, notamment de Dakar et de
l’implication du WTC Dakar. Dans la prochaine étude que nous mènerons, sur la perception des
investisseurs sur la ville de Dakar c’est une variable de l’échantillon que nous analyserons.
Nous avons ajouté à ce premier sondage une analyse sémiotique de ce dépliant trois volets, avec les
outils que nous avons présentés en introduction de ce chapitre, couplés aux modules que nous avons
eus grâce au Professeur Jean-Jacques Boutaud lors de notre formation. Cette analyse est principalement
centrée sur les points faibles de la brochure pour tirer les enseignements sur les codes graphiques et
colorimétriques. En effet, pour les textes et accroches du document, un nouveau brief rédactionnel est
en cours de construction avec le Conseil d’administration du WTC Dakar pour la rentrée 2013.
Nous observons que la présence du bleu rend le document « froid » et peut renvoyer un manque de
chaleur, ce qui ne caractérise pas la culture sénégalaise et ouest-africaine, plutôt reconnue pour ses
accueils chaleureux. La quantité de visuels, de blocs couleur et la gestion des blancs peuvent être perçus
comme un manque « d’informations » à combler dans le dépliant. Les photos des buildings ne
correspondent pas assez aux réalités architecturales du pays, même si, à terme, les locaux du WTC
Dakar seront de cette envergure. Notons également le manque de personnages « africains » et
d’échanges entre deux personnes de culture nationale différente.
3.3.2 Lancement de la Newsletter WTC Dakar 16: instaurer une communication au sein du réseau
WTC
La newsletter est un document numérique adressé par mail à date régulière à une liste de
diffusion comprenant les collaborateurs et des cibles externes telles que les clients, les prospects, les
prestataires et les partenaires. La newsletter, à la différence du journal interne de l’entreprise, doit être
synthétique et interactive. Pour aligner la communication du WTC Dakar avec celle du réseau
international WTCA, nous avons lancé une newsletter. Ce support numérique permet de communiquer
au sein de la communauté et de faire passer « des messages » auprès de 330 000 membres
répartis dans le monde. Nous avons, dans le cadre de notre mission, retravaillé la mise en pages et
proposé une nouvelle ligne éditoriale afin de maximiser le taux d’ouverture et de générer plus de trafic
sur le site du WTC Dakar.
Cette newsletter est aussi un moyen permettant d’appuyer la recherche de partenaires et
d’investisseurs potentiels. Nous avons consacré notre numéro à « l’économie verte ». Nous avons aussi
proposé aux lecteurs une colonne sur le code d’investissement sénégalais. Le support a été décliné en
versions française et anglaise (avec la collaboration d’un interprète international).
16
Annexe 2 : Extrait de la Newsletter du WTC Dakar – Numéro 1 – Avril 2013
3.3.3 Le « pack prestige » WTC Dakar
Le pack « corporate » est en cours de réalisation et sera destiné aux membres du gouvernement
sénégalais, leaders d’opinion et potentiels investisseurs francophones. Il est composé d’une pochette au
format A4 contenant trois fiches accompagnées d’un dépliant deux volets réalisé par la WTCA. L’objectif
de communication ici est de présenter le WTC Dakar, la puissance du WTCA et de mettre en évidence
la valeur ajoutée de l’implantation d’un WTC dans la région. Ce support ne peut être remis sans avoir eu
au préalable un membre du WTC Dakar. En effet, il s’agit d’une synthèse et non d’un document qui
énumère dans le détail les activités du groupe. Il sera donc conçu pour soutenir le discours des
représentants du WTC Dakar lors de rendez-vous avec les pouvoirs publics.
L’ensemble des supports de communication présentés dans cette partie sont l’aboutissement
d’une première année de recherche dans le domaine du nation branding. Nous avons pu grâce à nos
différentes lectures, analyses de cas et expérience sur le terrain du WTC Dakar tester ces premiers outils
pour tenter de répondre à la problématique de notre recherche : comment valoriser les opportunités
d’affaires du territoire sénégalais à travers des supports de communication écrits destinés à de potentiels
investisseurs étrangers et capitaliser sur l’implantation du World Trade Center Dakar ? Dans le prochain
chapitre de notre exposé nous présenterons le cadre méthodologique qui nous permettra de consolider
de nouveaux éléments de réponses.
Chapitre 4
La méthodologie de la recherche
1
4.1.1 La recherche en sciences de l’information et de la communication et le constat de notre
recherche.
Les sciences de la communication utilisent des acquis de nombreuses autres disciplines. Elles
sont interdisciplinaires. Les différentes interventions que nous avons eues durant cette année ont été une
démonstration de cette caractéristique. « Les sciences de la communication élaborent depuis une
quarantaine d’années des savoirs, traversant toutes les activités humaines qui permettent d’aborder les
questions les plus brûlantes de nos sociétés. »1 Nous partons du constat que les villes d’Afrique de
l’Ouest, malgré d’importantes opportunités d’affaires, ne disposent pas d’une image valorisante auprès
de potentiels investisseurs étrangers.
4.1.2 Le cadre conceptuel
C’est le concept du Nation Branding. Un concept est une idée abstraite qui renvoie à un ensemble
de notions. Comme nous l’avons présenté, le Nation Branding est un concept qui nous semble être « un
support » pour valoriser et soutenir le développement économique et social des villes d’Afrique de l’Ouest,
et plus précisément, dans notre cas, celle de Dakar.
4.1.3 L’objet de la recherche
Il s’agit du sujet sur lequel nous travaillons. Notre recherche a pour objet d’étudier l’image perçue
de la ville Dakar auprès de potentiels investisseurs étrangers. Étudier l’image perçue de la ville auprès
de notre cible nous permettra d’adapter le discours écrit de l’entreprise dans un premier temps.
1
Les Sciences de la Communication – Théories et acquis – Yves Jeanneret et Emmanuel Souchier - Edition Armand Colin - 2012
2
4.1.4 La problématique de la recherche
La problématique est une question qui permet de « pointer » un problème en ouvrant sur la voie
d’un raisonnement, une pensée. L’étude théorique de notre objet et l’observation terrain effectuée ont pu
mettre en avant que le nation branding permettrait d’améliorer la perception de la ville de Dakar auprès
de potentiels investisseurs et de positionner la marque WTC Dakar dans la stratégie de communication
en contribuant à créer une meilleure perception de la ville auprès de cette cible. Nous nous efforcerons
de répondre aux questions suivantes : comment valoriser les opportunités d’affaires du territoire
sénégalais à travers des supports de communication écrits destinés à de potentiels investisseurs
étrangers et capitaliser sur l’implantation du World Trade Center Dakar ? Quels sont les messages clés
qui vont faire sens auprès de cette cible et quels sont les canaux les plus pertinents pour les atteindre ?
4.1.5 L’hypothèse de la recherche
Toujours selon R.A Thiaret (2007), « l’hypothèse de recherche remplace la question de départ,
elle est une réponse provisoire à la problématique de recherche et celle-ci sera validée ou non par les
données empiriques ». L’hypothèse est donc le questionnement de départ de notre recherche, que notre
enquête va permettre de valider ou invalider. La mise en place d’une stratégie de nation branding sur la
ville de Dakar en collaboration avec les pouvoirs publics impliquant l’installation du « WTC Dakar »
améliora la perception de Dakar auprès des investisseurs étrangers. Cette action aura une influence sur
les IDE du pays.
4.1.6 Les objectifs et apports de la recherche
-
Tester le concept du nation branding dans une ville d’Afrique de l’Ouest (Dakar – Sénégal)
-
Concevoir des supports de communication écrits qui « font sens » auprès d’investisseurs
étrangers et symbolisent une nouvelle perception de la ville de Dakar avec, pour marque
« ambassadrice », le World Trade Center Dakar favorisera la perception globale de la ville auprés
de potentiels investisseurs de culture nationale différentes.
3
« La Recherche c’est participer à la production cumulative des connaissances, faire avancer notre
intelligence du monde et diffuser des savoirs en les rendant accessibles et parfois utilisables 2». Sur le
plan scientifique, les résultats de l’étude permettront d’apporter de nouvelles connaissances sur le nation
branding, notamment sur son application au sein d’une ville d’Afrique de l’Ouest. Sur le « terrain », elle
permettra de mettre en place des outils de communication adéquats pour valoriser la ville de Dakar et
développer la communication du WTC Dakar.
4.1.7 Échantillon
L’échantillon est une partie ou sous-partie d’un ensemble de population représentatif. Ici, il s’agit
des investisseurs étrangers issus de cultures nationales différentes de tous secteurs d’activité.
Nous souhaitons pouvoir mesurer la perception de cet échantillon avant le lancement, la diffusion du plan
de communication média et hors média du WTC Dakar afin de pouvoir établir un comparatif à N+1 et N+2
et N+3 au cours du cursus doctoral.
4.1.8 La construction du questionnaire
Nous utiliserons une méthode quantitative avec un questionnaire qui aura pour objectif de
mesurer l’image perçue de la ville de Dakar associée à l’implantation du World Trade Center Dakar. Les
items proposés dans cette première version du questionnaire sont issus d’une réflexion collective avec
les membres du Conseil d’administration du WTC Dakar.
Nous utiliserons le questionnaire « online » pour sonder notre échantillon. Notre objectif est de
pouvoir l’administrer auprès d’une cinquantaine de personnes appartenant à notre population cible au
cours de la fin de l’année 2013. Le but de ce premier questionnaire sera élaboré dans le cadre d’un posttest, afin de pouvoir tester les messages clés, les concepts graphiques réalisés pour en déduire des axes
d’amélioration et des enseignements. Les éléments présentés ci-dessous sont donc les points essentiels
qui seront abordés dans le questionnaire et non les questions définitives qui seront posées.
2
Module EU5 : la recherche pourquoi ? Et Comment ? – Université de Dijon - Année 2012
4
Partie 1 : Mesurer la notoriété de la ville de Dakar
-
Notoriété spontanée/assistée : savoir positionner le Sénégal sur la carte du monde/Positionner
la ville de Dakar
Partie 2 : Mesurer l’image perçue de la ville Dakar avant le lancement de la campagne de
communication de Nation Branding
-
Savoir les associations spontanées et assistées liées à la ville de Dakar
-
Quelle est l’appréciation de la ville auprès de la cible ?
-
Quelles sont les opportunités d’affaires connues ?
-
Mesure de l’incitation à investir.
Partie 3 : Mesurer de la perception du WTC Dakar
-
Notoriété du World Trade Center Association
-
Êtes-vous prêt à être accompagné par une structure comme le WTC Dakar pour vous ouvrir au
marché sénégalais et ouest-africain ?
-
Interprétation et appréciation du brand statement : « le hub économique ouest-africain »
Partie 5 : conclusion du questionnaire
-
Profil du répondant : culture nationale/tranche d’âge/secteur d’activité/type d’entreprise/ayant
déjà collaboré ou pas par le passé avec des acteurs sénégalais.
Ce questionnaire est donc réalisé sur la base des études menées par les marques pour évaluer leur
image et retravailler leur perception auprès de leurs publics cibles. Nous avons proposés des
recommandations au WTC Dakar à la suite de cette première année de collaboration et de recherche
terrain sur le concept du nation branding.
5
4.2 Les recommandations et les enseignements pour la communication du WTC Dakar
Grâce à la recherche littéraire et aux échanges informels que nous avons eus tout au long de
cette année avec les différents « prospects » du WTC Dakar, et grâce aux voyages organisés par l’équipe
du WTC Dakar (exemples : WTC Istanbul – Meeting à Sao Paulo – Présentation du business case de
Dubaï), l’équipe a ainsi pu se faire connaître dans le réseau international WTCA et, dans le même temps,
consolider les « best practices » en termes de communication média et hors-média notamment. Ces
moments d’échanges et de partage ont été des occasions pour trouver des éléments de réponse à nous
recommandons
fortement
de
les
poursuivre
tout
au
long
du
processus
de développement de l’entreprise WTC Dakar. À ce stade, nous proposons deux catégories de
recommandations : la première porte sur les axes stratégiques sous un angle global avec principalement
le City Branding de Dakar ; la seconde est centrée sur l’aspect opérationnel de la communication du WTC
Dakar pour mettre en œuvre toutes les actions permettant de justifier le positionnement du WTC Dakar
en tant « qu’hub économique ouest-africain » et nouveau symbole du monde des affaires en Afrique de
l’Ouest.
Les recommandations stratégiques :
1. Mettre en place une table ronde « Branding Dakar » avec des acteurs sénégalais influents, des
professeurs et des chercheurs qui participent déjà, à leur niveau, au rayonnement du territoire.
2. Constituer une équipe de chercheurs, d’étudiants et de professeurs pour former un focus groupe
afin d’aboutir à une grille proposant des items d’images sur lesquels il faudra s’appuyer et se
coordonner pour lancer une Marque Ville Dakar en adéquation avec les attentes des locaux et
des investisseurs étrangers.
Les recommandations opérationnelles :
3. Lancer un plan de communication média et hors média sur la marque WTC Dakar pour établir
une forte notoriété au niveau interne auprés des cibles institutionnelles ;
4. Positionner Dakar dans un nation branding avec pour marque ambassadrice le WTC Dakar pour
la composante économique.
6
Conclusion
Peut-on considérer le nation branding comme un levier de performance pour les capitales de
l’Afrique de l’Ouest ? Le nation branding est un concept avec lequel les nations doivent compter.
Considérer les villes, les capitales et les pays comme des marques et les intégrer dans une gestion
stratégique de communication est une vision qui est de plus en plus acceptée et partagée par la
communauté internationale. Nous avons, au cours de notre formation et sur le terrain, exploré ce champ
des sciences de la communication pour en saisir les mécanismes et les limites. Les États subissent plus
de pression. À cela s’ajoute un environnement qui évolue sans cesse tant sur les modèles économiques
que sociaux. Le nation branding peut être comme un support permettant d’aider les territoires à se
valoriser et à conquérir des capitaux étrangers. Le Qatar, la Russie, la Chine, le Maroc ou encore la
Tunisie en sont des illustrations récentes. Ces pays ont su tirer du nation branding une méthodologie pour
se construire un nouveau positionnement et modifier leurs images perçues auprès de potentiels
investisseurs étrangers. Nous avons pu observer que ces applications de la marque nation ont su
optimiser leurs opportunités d’affaires et acquérir un tremplin pour pallier les stéréotypes culturels
existants.
Comme nous l’avons évoqué dans notre mémoire de recherche, la connaissance de la culture nationale
dans la mise en œuvre d’un nation branding est une composante qu’il faut connaître et savoir maîtriser.
Dans toutes les campagnes de communication que nous avons analysées, la culture nationale est
toujours intégrée, que ces campagnes soient directement destinées aux investisseurs, aux acteurs locaux
ou aux touristes. Détenir des opportunités d’affaires ne suffit donc plus. Il faut aller au-delà, susciter « une
part de rêve » et définir de fortes symboliques. À travers les exemples comme ceux cités ci-dessus, nous
avons pu tirer des enseignements et acquérir des connaissances sur le thème de nation branding.
Le champ du nation branding reste, à notre époque, limité à des apports opérationnels et seules
quelques propositions de conceptualisation existent. La revue de la littérature, comme nous avons pu le
souligner dans la première partie, est en majorité anglo-saxonne bien qu’il existe des exemples latins. Le
nation branding est donc un champ de la communication peu étudié par les chercheurs. C’est un concept
« complexe » sur lequel les experts et les chercheurs peinent à trouver un consensus. Suite à nos
lectures, nous estimons qu’il existe deux écoles : la première considère que le nation branding est un
concept qui puise son origine dans les Sciences de la communication avec principalement la gestion des
marques et leurs symboliques ; la seconde voit le nation branding comme un outil marketing appartenant
au marketing territorial. Nous avons considéré tout au long de cette année, et avec les écrits du professeur
Keith Dinnie, qu’il appartient au champ de la communication.
7
Les connaissances que nous avons pu accumuler sur le thème du Nation Branding cette année,
et notre expérience au sein de la WTC Dakar nous a conduits à la formulation de notre problématique de
recherche : « comment faire sens auprès de potentiels investisseurs du monde à travers des supports de
communication écrits et capitaliser sur l’implantation du World Trade Center Dakar ? » La construction
de notre problématique se fait en deux parties. Dans la première partie, nous sommes partis du constat
que les représentations actuelles des investisseurs étrangers vis-à-vis de la ville de Dakar ne sont pas
positives et qu’elles freinent leur collaboration avec les acteurs sénégalais. En effet, les pays d’Afrique
de l’Ouest subissent encore une image perçue et projetée qui ne « colle » avec les tendances
économiques et sociales qui ne cessent d’évoluer. Alors le concept du nation branding peut-il s’appliquer
aux problématiques de cette région du monde et positionner ces capitales en termes d’image ?
Travaillant au sein du WTC Dakar, nous avons dû prendre en compte ce paramètre et anticiper
son impact dans la construction des outils de communication. Le diagnostic de communication et le brief
créatif nous ont permis d’établir une méthodologie de travail et un cadre pour mener à bien les objectifs
« terrain » et ceux de la « recherche ». Le nation branding peut-il être une clé pour repositionner l’image
des capitales de l’Afrique de l’Ouest ? L’enjeu est une problématique actuelle qui s’inscrit dans une
prospective où ces villes, à l’énonciation de leurs noms, évoqueraient une ère de l’environnement des
Africains. La place de nation branding évolue et son rapprochement des pouvoirs publics, serait un atout
pour créer une vision globale. Mais quelles sont les limites à installer avec la sphère politique pour ne pas
se « heurter » à la complexité des systèmes de gouvernance ouest africains ?
8
Bibliographie
Les ouvrages
L’Afrique continent d’avenir ? – Transversale Débats – Collection dirigée par Alain Nonjon – Éditions
Ellipses Marketing – Paris, 2006
Anthropologie de la communication/De la théorie au terrain – Yves Winkin – Éditions De Boeck & Larcier
– 1996
Brand Content, comment les marques se transforment en médias – Daniel Bo et Matthieu Guével –
Éditions Dunod – Paris, 2009
Branding Management/la marque de l’idée à l’action – Éditions Pearson Education – Paris, 2007
Brand Society/How brands transform management and lifestyle - Martin Kornberger - Éditions Cambridge
University, 2010
Ce qui va changer les marques/Discount, mondialisation et marchés matures - Jean Noel Kapferer –
Éditions Organisation – Paris, 2002,2005
Communicator/Toute la communication d’entreprise – Thierry Libaert et Marie Hélène Westphalen Éditions Dunod – Paris, 2012
Communiquer par l’image - Alain Joannés - Éditions Dunod - Paris, 2008
Cultures and Organizations/software of the mind – 3e édition – Éditions Pearson De la marque au Branding/Vers un nouveau modèle du cloud-Branding – Benoît Héry et Monique
Wahlen – Éditions Dunod – Paris, 2012
Emotional Branding/The new paragdim for connecting brands to people - Marc Gobé - Éditions Allworth
Press - New York, 2001
Histoire des théories de la communication/Troisième édition – Armand et Michèle Mattelart - Éditions La
Découverte - Paris, 2004
Introduction au management interculturel – Pour une gestion de la diversité – Carlos A.Rabasso et
Fco.Javier Rabasso – Éditions Ellipses – Paris, 2007
L’Afrique peut-elle être compétitive ? – Claire Mainguy – Éditions Karthala – Paris, 2008
Les applications de la sémiotique à la communication d’organisations – Jean-Jacques Boutaud – Éditions
Presse universitaires de Bordeaux – Octobre 2012
Les fondamentaux du Branding – Melissa Davis – Éditions Pyramid – Paris, 2009
La logique de l’honneur - Philippe d’Iribarne – Edition du Seuil – Paris, 1989
L’identité - Claude Lévi Strauss - Éditions Puf - Paris, 2007
Le management interculturel – Sylvie Chevrier – Éditions Puf – Paris ,2003
La Marque – Chantal Lai – Éditions Dunod – Paris 2005,2009
9
Les Marques/Capital de l’entreprise – Jean Noel Kapferer – Éditions Organisation – Paris, 1998
Les mythologies – Roland Barthes – Edition du Seuil – Paris, 1957
Les passions ordinaires/anthropologies des émotions – David Le Breton – Éditions Payot - Paris, 2004
Les sciences de la communication/Théories et acquis – Bruno Olliver - Éditions Armand Colin – Paris
2007,2012
Le Storytelling/concepts, outils et applications – sous la direction de Eddie Soulier - Hermès Science
publications - Éditions Lavoisier – Paris, 2006
Les tableaux de bord de la Communication – Thierry Libaert et André de Marco – Éditions Dunod –
Paris, 2006
L’utopie de la communication/Le mythe du « village planétaire » - Philippe Breton – Éditions La
Découverte Paris 1992, 1995,1997
Management interculturel/Stratégies-Organisations-Performance – 4e édition – Olivier Meier – Éditions
Dunod – Paris, 2010
Management stratégique de la marque/construire, évaluer et exploiter des marques fortes – Kevin Keller
– Nathalie Fleck- Isabelle Fontaine – Éditions Pearson Éducation – 3e édition – Paris, 2009
Mythologies des marques/Quand les marques font leur storytelling - Georges Lewi - Éditions
Pearson/Village Montréal - 2009
Nation Branding/concepts, issues and practices – Dr Keith Dinnie - Temple University, Japan – Mita,
Minato Ku (Tokyo), 2008
Pentacom/Communication corporate, interne, financière, marketing b-to-c et b-to-b – 2e édition – Philippe
Malaval, Jean-Marc Décaudin – Éditions Pearson éducation – Paris, 2009
Petit manuel du graphisme - Éditions Pyramid - Paris, 2009
Pour l’Afrique/contre l’indifférence et le cynisme - Rapport de la commission For Africa – Éditions ADF
(Ministère des Affaires Étrangères) – Commission for Africa, Paris, 2005
Sortir l’Afrique du gouffre de l’histoire/Le défi éthique du développement et de la renaissance de l’Afrique
noire - Yao Assogba - Éditions Les Presse de l’Université de Laval – Québec (Canada), 2004
Théories du lien rituel/Anthropologie et communication – Éditions L’Harmattan – Paris, 2002
Toute la fonction de la communication – Aude Riom, Thierry Libaert et Assael Adary – Éditions Dunod –
Paris, 2010
The philosohpy of Branding/Great philosphers think brand – Thom Braun – Éditions Kogan Page Grande-Bretagne/USA, 2004
Unconscious Branding - Douglas Van Praet - Éditions Palgrave Mac Millan - New York, 2010
10
Articles scientifiques, thèses, et actes de congrès sur le thème du Nation Branding
Thèse : An analytical Model of the determinants and outcomes of the Nation Branding – Qui, Sun,B.A –
MBA Doctor of philosohpy – University of North Texas – December, 2009
Discussion papers in Diplomacy – Public Diplomacy and Nation Branding : conceptual similarities and
differencies – Gyorgy Szondi – Netherlands Institute of the Relations – Octobre, 2008
Identité territoriale et marketing territorial : application du concept de Corporate Mix - Girard-Millet V Les cahiers Lyonnais de recherche en gestion, 16, 148-172
L’évaluation d’une marque ville : création d’une échelle de mesure – Camille Chamard – Université de
Pau
Mémoire propédeutique : Les facteurs d’améliorations de l’employabilité dans la mobilité internationale –
Cas des étudiants africains en Sciences de Gestion de l’école de Commerce DGC – Fabrice Duru –
Directeur du mémoire : Emmanuel Okamba – Paris, CNAM Lipsor Octobre 2009
Article scientifique : Le prisme de l’identité de marque, outil pour l’analyse historique des publicités –
30ans DMI – Centre de recherche de Dauphine Marketing Stratégie et Prospective – D.Darpy et P.Gomy
– Cahier N° 169 - Paris mars 2009,
Article scientifique : Branding the Nation : what is being branded ? – Ying Fan – Mars 2005 –, Brunel
University, Uxbridge UB8 3PH, UK - Journal of Vacation Marketing Volume 12 Number 1
Congrès : Le marketing territorial, Actes de congrès AFM, Toulouse 1997
Thèse : Repenser l’interculturel en communication/Performance culturelle et construction des identités au
sein d’une association européenne – Alexander Frame : Docteur en Sciences de l’Information et de la
Communication – Directeur de Thèse : Jean-Jacques Boutaud - Université de Bourgogne, décembre
2008
Understanding the Nation Branding : A new « Nationalism » in Germany - Cocomma Basey – Août 2012
– The Faculty of the graduate School of Arts and Sciences Brandeis University – Graduate program in
global studies – Advisor : Laua Ofiller
Thèse : Thaïland, Nation Branding : a study of the Thaïland Brarnd Equity and Capabilities – Piyada
Prucpairojkul et Supatana Triamsiriworakul - Tutor : Tobias Eltebrandt - Master Thesis, Malardalen
University (Sweden), Mars 2008
Les rapports
Baromètre Ernst & Young Attractivité de l’ Afrique 2012 Un pont entre les rives
Intégrité et lutte contre corruption – 2009/2010 – Groupe de la Banque Africaine de Développement
Stratégie nationale de développement des biocarburants : cas du Sénégal – Kader Diop – ministère des
Énergies renouvelables – 2010
Études des perspectives à long terme de l’Afrique de l’Ouest/Pour démarrer l’avenir de l’Afrique de
l’Ouest, une vision à l’horizon 2020 – Jean Marie Cour et Serge Snech – Paris, 1998
11
Perspectives économiques régionales de l’Afrique subsaharienne/Préserver la croissance d’un monde
incertain – Fonds Monétaire International octobre 2012
Le développement en Afrique, vers une croissance verte en Afrique – Groupe de la Banque Africaine de
Développement – édition 2013
Les sites internet
www.afab.org
www.apix.sn
www.brandafrica.net
www.brandsouthafrica.com
www.brandhorizons.com
www.brandingthecity.com
www.gouvsen.org
www.expansion.com
www.influencia.net
www.jeuneafrique.com
www.marketingpower.com
www.onlylyon.com
www.sorgemirm.com
www.wtcdakar.com
www.wtclille.com
www.wtca.org
12
Les applications mobiles
Jeune Afrique
Libération
Le Monde
Sennews
Table des figures et tableaux
Figure 1 : Conceptualisation du Nation Branding par Keith Dinnie - Page 14
Figure 2 : Table 3 - Comparaison Between nation branding and product branding – Page 16
Figure 3 : « the possible Relationship between Nation Branding and public Diplomacy » - Page 17
Figure 4 : Les différentes cibles d’une ville de Camille Chamard – Page 19
Figure 5 : Le mix territorial par Camille Chamard – Page 20
Figure 6 : Les dimensions du milieu culturel de Geert Hofstede – Page 22
Figure 7: Le prisme de l’identité par Jean Noel Kapferer – Page 38
Figure 8 : Synthèse du modèle de Fonds Marque – Page 39
Figure 9 : Organigramme de l’entreprise WTC Dakar (Juillet 2012) – Page 59
Figure 10 : Matrice BCG – Projection Service Marketing WTC Dakar (octobre 2012) – Page 61
Figure 11 : Le diagnostic de communication WTC Dakar (Sept 2012) – Page 65
Figure 12 : Sensations et humeurs selon Goethe – Page 70
Figure 13 : Charges symboliques des principales couleurs selon Itten – Page 71
13
LES ANNEXES
14
Annexe 1 : Brochure trois volets WTC Dakar en version anglaise
15
Annexe 2 : Extrait de la newsletter du WTC Dakar – Numéro 1 – Version GB
16
Annexe 3 : Brochure Futurallia WTC Dakar (2012)
17
Annexe 4 : extrait du rapport « Doing business 2012 », fiche du Sénégal
Through the Agency for the Promotion of Investment (APIX) (who ensures the effective
implementation of investment projects), the Senegalese legislator has introduced an Investment Code
which offers a preferential system for investment projects. >With the help of APIX, investors can now
benefit from a number of fiscal and customs advantages offered by the Investment Code, including
exemption from customs and the suspension of VAT during the high investment period (normally no longer
than three years). >In addition, society could benefit from: a 50% reduction on taxable profit of up to 40%
of certified investments over a period of 5 years; exemption from the Contribution Forfaitaire à la Charge
de l’Employeur (CFCE) over a period of 5 to 8 years following the number of jobs created; and the
possibilty of ending fixed-term contracts for a limited period of 5 years. >The legislator plans to reduce the
tax burden on the competitiveness of Senegalese businesses by reducing corporation tax from 35% to
25%. In addition, discussions are underway to reduce payroll tax. A tax rate will be added to VAT at the
community scale of the Union économique et monétaire ouest africaine. 4 A competitive labour cost and
high quality human resources
This higher education and professional training policy has contributed considerably to the
development of human resources and has led to the allocation of a qualified personnel to manage
competitive costs of businesses and economic operators in Senegal. >The number of students in higher
education is estimated at around 120 000 to 150 000 students in five public universities (Dakar, St-Louis,
Thiès, Bambey and Ziguinchor and around forty higher education institutes).
The majority of Senegal’s imports are from the European Union (around 50%), Asia (20%) and
the CEDEAO (25%). Senegal imports manufactured food products, electrical goods, electronic products,
etc., and exports cotton, petroleum products, phosphates, fish and various other manufactured products
to India, the United States, Nigeria, France and England. >China, India, Iran and even the Gulf countries
are becoming increasingly reliant on Senegal’s exports. In fact, India accounts for 26.7% of Senegalese
exports. An Indian bank opened a regional office in Dakar in January 2008 in order to facilitate commercial
relations between the two countries. China is also a growing partner as can be seen from the China-Africa
summits. Furthermore, an Africa-China buying group has been created to facilitate, on both sides, contact
between chinese and senegalese operators.
18
Annexe 5 : Pour Préparer l'avenir de l'Afrique de l'Ouest Une vision à l'horizon 2020 - Études des
perspectives à long terme en Afrique de l'Ouest – Club du Sahel
19
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21
Annexe 6 : Extrait du rapport de la Banque Africaine de Développement « Intégrité et corruption en
Afrique de l’Ouest – Edition 2009/2010 »
22
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24
Annexe 7 : extrait du Baromètre Ernst & Young Attractivité de l’Afrique 2012 Un pont entre les rives
25
Annexe 8 : Extrait de la campagne OnlyLyon
26
Annexe 9 : une initiative de Branding au niveau du continent : extrait de la brochure de « Branding
Africa »
27
Annexe 10 : Incredible India, un exemple de Nation Branding
28
Annexe 11 : extrait des conclusions de l’étude réalisée par le groupe HEC Paris
29
30
31
32
« Une action qui ne découle pas
d’une vision, c’est du temps perdu ;
une vision qui ne s’accompagne pas
d’action n’est qu’un rêve ;
une vision suivie d’une action peut
changer
le monde.»
Nelson Mandela
33
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