N°127 / octobre 2014 La FLL se réunit en Congrès à Dijon Le 25e congrès Les rendez-vous du mois d’octobre 01/10 : Groupe de travail achats publics PRSE 02/10 : Conférence européenne de la vente directe SELDIA à Bruxelles 07/10 : CNC Comparateur en ligne 09/10 : CNC Double affichage des prix 09/10 : Réunion plénière PRSE 10/10 : COS environnement AFNOR 13/10 : CNC Agroalimentaire 14/10 : CNA commission gestion de crise 14/10 : Groupe de travail évolution ISO 26000 16/10 : CA INC 16/10 : Comité de pilotage Gaspillage alimentaire en présence du Ministre Yves Le Foll 16/10 : Commission de normalisation RS/DD 16/10 : Ambassade de Norvège Comité des pêches 17/10 : CNC Comparateurs en ligne 17/10 : SNCF Conseil Consultatif 22/10 : APRIFEL Confiances des consommateurs 24-26/10 : Congrès FLL 28/10 : CA ConsoFrance 30 /10 : Groupe 3 PRSE de la Fédération Léo Lagrange s’est tenu à Dijon les 24, 25 et 26 octobre 2014. Moment fort de la vie du mouvement, le congrès est un temps particulier de débats, de réflexion et de rassemblement. Chaque congrès présente une tonalité particulière, via les débats qu’elle incarne, les orientations prises, son atmosphère. Il permet, tous les trois ans, de rassembler tous les acteurs du mouvement. Ce sont près de 500 participants venus de toute la France, d’Europe et d’Afrique qui étaient attendus cette année. Le Congrès constitue aussi une occasion privilégiée de discuter des grandes orientations de la Fédération Léo Lagrange. Cette édition 2014 a choisi de faire la part belle à trois sujets : le projet associatif de la Fédération, les pratiques d’engagement à Léo Lagrange et la participation de la FLL à la structuration de la société civile. Les métiers de deux champs d’activité du mouvement ont également été valorisés : la formation professionnelle et la petite enfance. En sollicitant ses instances de gouvernance (conseils d’administration, conventions territoriales et continentale, groupes de travail thématiques) autour de questionnaires dynamiques, près de 500 acteurs de la Fédération ont contribué et nourri la pensée collective permettant de rédiger le projet associatif de la fédération. La première mouture de ce texte ayant été soumise en convention territoriale en septembre, c’est au congrès de Dijon en octobre qu’il est revenu de mettre le point final à ce travail. Le projet associatif a vocation à expliciter et donner chair à nos statuts et de répondre aux trois interrogations suivantes : « Qui sommes-nous ? », « Quel projet développons-nous ? » et « Avec quelle stratégie ?». Il occupera une place entre les statuts et le projet éducatif. Les structures associatives ont beaucoup évolué ces cinquante dernières années en passant d’un projet militant porté principalement par des bénévoles à des structures organisées, gérées par des salariés. Avec une table ronde autour de Lionel Prouteau, chercheur spécialiste du travail bénévole, de Nadia Bellaoui, Présidente du Mouvement associatif et de Yannick Blanc, président de la Fonda, la Fédération Léo Lagrange s’est interrogée sur l’évolution de son modèle d’engagement, la conciliation entre engagements bénévoles, volontaires et salariés. Alors que l’engagement associatif a été désigné Grande cause nationale, quelle place pour les bénévoles dans une structure de plus de 4 000 salariés ? Comment concilier un esprit Association Léo Lagrange pour la Défense des Consommateurs - 150, rue des poissonniers, 75883 Paris cedex 18 militant avec un mode de fonctionnement entrepreneurial ? tél. 01 53 09 00 29 fax. 01 56 55 51 82 leolagrange-conso.org Telles ont été les questions soulevées à cette occasion. Le 4e ouvrage de la collection Café Léo sur le thème de l’engagement a également été présenté. La Fédération Léo Lagrange porte un projet de société de transformation sociale. Par son acte éducatif, l’association essaie, en France comme en Afrique, de donner la parole à ses usagers et adhérents et de co-construire les projets pour éveiller, petits et grands, au vivre-ensemble et au « collectif ». Depuis sa création, elle tente de fabriquer de l’engagement et souhaite participer pleinement à développer la démocratie citoyenne. Concrètement, comment la Fédération participe-telle à la structuration des sociétés civiles et au développement de la démocratie citoyenne ? Quels sont les invariants de son action, en France comme à l’étranger ? C’est ce à quoi à essayer de répondre la seconde table ronde. Le Congrès est aussi l’occasion de valoriser les actions menées à travers le réseau Léo Lagrange, traditionnellement à travers un espace d’exposition qui constitue le « off » du Congrès. L’Association Léo Lagrange Pour la Défense des Consommateurs y était, bien évidemment, représentée. Marc LAGAE Président de l’ALLDC Les temps forts du congrès 2014 François Rebsamen, ministre du travail, de l’emploi et du dialogue social s’est adressé aux congressistes le vendredi 24 octobre. Cette intervention a fait suite à une table ronde sur les métiers de la formation professionnelle et de l’insertion en présence de Philippe Meirieu, vice-président de la région Rhône-Alpes, chargé de la formation tout au long de la vie et professeur à l’Université Lumière Lyon 2. 15 % des salariés de la Fédération Léo Lagrange interviennent en effet dans le champ d’activité de la formation et montrent au quotidien comment conjuguer professionnalisation et sens de l’action au service d’un projet associatif. Patrick Kanner, ministre de la ville, de la jeunesse et des sports est quant à lui intervenu samedi. Avec 85 % de ses salariés travaillant dans l’animation, la Fédération Léo Lagrange a interprété sa présence comme une reconnaissance. Après son intervention en plénière, Patrick Kanner a été invité à découvrir un nouveau dispositif développé par la Fédération Léo Lagrange pour répondre à la désertion des structures d’accueils collectifs par les adolescents : le Hub Léo, dédié aux 11-15 ans. Le ministre a ensuite été accueilli par l’Union nationale sportive Léo Lagrange, fédération multisports affinitaire reconnue par le ministère, qui fête ses 30 ans cette année. Signature d’une convention de partenariat entre la Fédération Léo Lagrange et la Fondation France-Libertés La signature de cette convention de partenariat avec la Fondation France-Libertés vise à développer des actions d’éducation à la citoyenneté, principalement en direction des enfants et des jeunes, de s’associer dans la lutte contre les discriminations, de construire, grâce aux contacts de la Fondation en Amérique du Sud, des actions sur ce continent et enfin d’agir ensemble pour soutenir les populations kurdes. Christiane Taubira, garde des Sceaux et administratrice de la Fondation France-Libertés, a assisté à la signature. Figure optimiste de l’engagement, elle a ensuite participé à la table ronde sur l’engagement aujourd’hui, l’un des sujets phares de ce 25e Congrès. « La société démocratique progresse grâce à l’engagement associatif, de l’action conduite en solidarité avec l’autre. » Le secrétaire général et le président de la Fédération Léo Lagrange reconduits Le Congrès rassemble près de 500 adhérents et salariés venus de toute la France, d’Europe et d’Afrique et offre un grand moment de convivialité pour ces militants de l’éducation populaire. Audelà de constituer un lieu d’échanges et de débat précieux pour asseoir les prises de position de l’association, le Congrès Léo Lagrange, qui a lieu tous les 3 ans, a pour rôle d’élire les 27 membres du conseil d’administration national. L’édition 2014 a vu la reconduction de Bruno Le Roux à la présidence de la Fédération Léo Lagrange et celle de Yann Lasnier en tant que secrétaire général. On compte par ailleurs trois nouveaux entrants au sein du conseil d’administration. Ce 25e Congrès a par ailleurs permis la finalisation et l’adoption d’un document essentiel, le projet associatif, dont l’objet est de rappeler ce qui fait l’identité de Association Léo Lagrange pour la Défense des Consommateurs - 150, rue des poissonniers, 75883 Paris cedex 18 tél. 01 53 09 00 29 fax. 01 56 55 51 82 leolagrange-conso.org l’association, son projet et sa stratégie pour l’avenir. e Clôture du 25 Congrès de la Fédération Léo Lagrange par le président de la République, François Hollande C’est la première fois que la Fédération Léo Lagrange a accueilli à son Congrès un président de la République en plein exercice. En nous faisant l’honneur de sa présence, le président de la République a plus largement honoré l’éducation populaire elle-même. « Ce mouvement de l’éducation populaire n’a jamais été aussi actuel, aussi moderne, aussi nécessaire. » Au-delà de la reconnaissance du mouvement d’éducation populaire, c’est aussi celle de l’entreprise de l’économie sociale moderne, innovante qui compte aujourd’hui 4300 salariés. « Nos concitoyens attendent du sens, ils nous le disent, même si il y a tant de besoins à satisfaire. Du sens dans leur travail, du sens dans leur existence, du sens dans leur temps libre. Et notre économie elle-même devient plus collaborative, moins fondée sur la propriété des objets, que sur leur partage. Ce qui fait que le modèle associatif celui que vous avez construit devient une référence, y compris pour le secteur lucratif, qui a parfaitement imaginé ce que pouvait être l’économie de demain, c’est-à-dire fondée sur l’échange, l’engagement, la responsabilité. » Le président de la République a notamment évoqué le Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), dont la mise en place avait suscité l’inquiétude de la Fédération Léo Lagrange. « [...] le destin du CICE, c’était même mon intuition première, était que nous puissions transformer cet instrument en une baisse générale des cotisations sociales, et alors le secteur associatif en sera bénéficiaire comme toutes les activités dans notre pays. » Le président de la République a enfin rendu hommage à la jeunesse, l’un des thèmes centraux de sa politique, qui fait écho à l’action de la Fédération Léo Lagrange qui souhaite, depuis sa création, encourager, soutenir et promouvoir l’initiative et l’expression de toutes les jeunesses. « La jeunesse, c’est votre vocation, aller vers celles et ceux qui croient que le monde va être meilleur, qui veulent que leur avenir soit meilleur que l’existence même de leurs parents. Cette priorité la jeunesse, c’est celle de mon quinquennat, faire en sorte qu’au bout de 5 ans, les jeunes vivent mieux quelle que soit leur origine, quel que soit leur parcours, quel que soit l’endroit où ils vivent. Ce défi concerne en premier lieu l’Etat, mais il appelle la mobilisation de tous, des collectivités locales, des associations, des entreprises. C’est vraiment la responsabilité d’une société, parce que comment mesurer ce qu’est le dynamisme d’un pays, si ce n’est par la place qu’il accorde à sa jeunesse ? » POLITIQUE DE LA CONSOMMATION Investir ou non dans le crowdfunding Le crowdfunding ou financement participatif est un mode de financement de l’économie qui se veut être une alternative aux banques. En pratique, des plateformes internet présentent les projets de petites ou moyennes entreprises, mais aussi d’associations qui recherchent à collecter des fonds pour financer leur projet. La collecte peut prendre la forme d’un don, d’un prêt ou d’un investissement dans le capital du porteur de projet. Les plateformes, relayées par les médias, jouent à fond sur une image de circuit court de financement, où les entreprises/ associations doivent mettre en avant leurs projets (notamment par des actualisations via les réseaux sociaux). Elles doivent donc « se vendre » pour pouvoir recueillir des fonds suffisants des investisseurs particuliers voire professionnels, afin de concrétiser leur projet (par exemple ce centre équestre qui souhaite pouvoir financer le véhicule qui transportera ses chevaux, cette nouvelle pâtisserie qui veut financer son four etc…). A l’heure d’aujourd’hui 80 millions d’euros ont été collectés en France en 2013 via ce canal, contre 600 millions d’euros au Royaume Uni. On est donc loin des 800 milliards d’euros prêtés aux entreprises par le système bancaire (banques et établissements de crédits). Mais, le gouvernement, en recherche d’un second souffle pour notre économie grippée, a décidé d’encadrer ces nouvelles pratiques, afin de rassurer les « investisseurs » particuliers et professionnels. Ainsi, le 30 mai dernier, Association Léo Lagrange pour la Défense des Consommateurs - 150, rue des poissonniers, 75883 Paris cedex 18 tél. 01 53 09 00 29 fax. 01 56 55 51 82 leolagrange-conso.org l’ordonnance n° 2014-559 relative au financement participatif a vu le jour, et son décret d’application est lui daté du 16 septembre 2014. Désormais les plateformes participatives prennent un nouveau statut, intermédiaire en financement participatif pour les prêts, et conseiller en financement participatif pour les investissements en capital. Ils doivent s’immatriculer à l’Orias et pourront faire l’objet de contrôle par l’ACPR (autorité de contrôle prudentiel et de régulation) et l’AMF (l’autorité des marchés financiers). Les fonds prêtés ne pourront pas dépasser certains plafonds, soit 1 000 euros par porteur et par projet sur une durée de 7 ans si les prêteurs sont des particuliers, et 4 000 euros si le prêteur est un professionnel, sachant que dans ce dernier cas, le porteur de projet ne pourra emprunter plus d’un million d’euros. Les intermédiaires en financement participatif et les conseillers en financement participatif sont soumis à des conditions d’honorabilité et de capacité professionnelle requises pour l’exercice de cette activité (exemple diplôme supérieur niveau I ou II dans le domaine bancaire), et des règles de bonne conduite. Le législateur a également précisé en détail les mentions qui doivent figurer sur les contrats types mis à disposition des prêteurs et emprunteurs, et soumet aussi ces plateformes à un devoir d’information et de conseil vis-à-vis de ces publics. Si l’ALLDC prend bonne note de ce nouveau cadre réglementaire qui va dans le bon sens, nous tenons à rappeler la réalité du crowdfunding qui n’en est encore qu’à ses débuts en France. Le taux d’échec des projets présentés par ces plateformes reste assez élevé (près d’un sur deux), car les porteurs de projets sont souvent des start-up ou des petites entreprises émergentes ; le risque de perte sur investissement n’est donc pas négligeable. Si votre souhait, en tant que contributeurs « particuliers » est de pouvoir choisir directement le projet et de vous sentir impliquer dans ce financement alternatif, alors pourquoi pas ? En revanche, si vous êtes réfractaire au risque et souhaitez un retour sur investissement, alors mieux vaut placer votre épargne dans le bon vieux livret A ou l’assurance vie. Sabine Rossignol Juriste EVENEMENT Lancement officiel de la Commission de médiation européenne de la vente directe L’ALLDC a été invitée par Seldia, l’Association européenne de la vente directe, à participer à la conférence européenne de la vente directe qui s’est déroulée à Bruxelles le 2 octobre 2014 afin de présenter aux 170 participants venus de tous horizons professionnels du secteur, la Commission de Médiation Européenne de Vente Directe (CMEVD). Cette conférence a réuni les PDG des entreprises de la vente directe (Alessandro Carlucci PDG Natura Cosmétiques, Martin Koehler Président de PartyLite Europe), les directeurs des Fédérations de la vente directe de l’ensemble des pays européens et mondial (Jacques Cosnefroy Directeur de la Fédération de la vente directe France), des députés européens, des membres de la Commission européenne, des professeurs émérites (Olivier Badot Docteur en anthropologie et en économie industrielle à l’Ecole supérieur de commerce de Paris)… Des sessions plénières ont été organisées pour rappeler les enjeux de la vente directe et encourager son développement. Ainsi, Seldia a marqué son attachement au respect par les entreprises de vente directe du code éthique de leur profession consistant à des pratiques commerciales loyales et étiques à l’égard du consommateur. Ce fut également l’occasion d’informer les acteurs du marché de la vente directe sur l’existence de la CMEVD et de promouvoir le lancement officiel de son site web avec la procédure de réclamation en ligne. L’intervention du Président, Jules Stuyck et de l’Alldc représentant des consommateurs au sein de la CMEVD, était très attendue. Il s’agissait d’exposer leur rôle respectif dans cet organe de médiation à travers un jeu de questionsréponses. Pour rappel, cette commission a pour objet de uriste Association Léo Lagrange pour la Défense des Consommateurs - 150, rue des poissonniers, 75883 Paris cedex 18 tél. 01 53 09 00 29 fax. 01 56 55 51 82 leolagrange-conso.org trancher les litiges en matière de vente directe entre un consommateur et un professionnel de la vente directe en Europe. La vente directe est caractérisée par la présence d’un vendeur et d’un consommateur en dehors du lieu de commercialisation. Le vendeur présente le produit à l’acheteur puis établit le bon de commande si la vente est conclue. La vente directe est un secteur large qui englobe notamment le démarchage à domicile. L’importance des litiges sur ce dernier thème reste très marquée en France tel que le constate la DGCCRF à travers son baromètre des réclamations 2013. Désormais, en cas de différend, il suffira au consommateur de saisir la CMEVD en ligne en cliquant sur le lien suivant : http://fairselling.eu/file-complaint-with-theeuropean-codes-administrator/ Pour en savoir plus sur dispositif de médiation de la CMEVD et les raisons de sa création, voir le ConsommActeur n°124 spécial Médiation. Cette conférence européenne de la vente directe a donc permis à l’Alldc de montrer son engagement pour une meilleure protection du consommateur en Europe et a également incité les professionnels du secteur à promouvoir ce dispositif dans leurs bons de commande, site internet… La CMEVD et l’Alldc seront au rendez-vous de la prochaine conférence en octobre 2015 afin de constater l’avancement de ces propositions. Amel Haikem Juriste Représentante des consommateurs à la CMEVD #SOLDÉES Un salaire vital pour les ouvrières du textile http://www.quiestlamoinschere. org/ Le 15 octobre 2014, le Collectif Ethique sur l’Etiquette a lancé sa campagne « #soldées » pour exiger des multinationales de l’habillement la prise en compte dans leurs pratiques économiques du droit des travailleurs de leurs chaînes de soustraitance à un salaire vital. Une conférence de presse a été organisée en présence de Mme Hong Chanthan, ouvrière syndicaliste de l’usine Chang Sheng (Phnom Penh), produisant pour le groupe Inditex (Zara) et de M. Vong Vuthy, responsable des relations internationales du syndicat cambodgien C.CAWDU (Coalition of Cambodia Apparel Worker Democratic Union). A l’occasion de la Journée mondiale pour le travail décent, le Collectif Ethique sur l’Etiquette rappelle que des millions de travailleurs et travailleuses à travers le monde, notamment dans les secteurs à forte intensité de main d’œuvre, voient leurs droits fondamentaux bafoués, au premier rang desquels le droit à un salaire leur permettant de vivre dignement, malgré les normes internationales censées encadrer leur mise en œuvre. Nombre de ces violations découlent de l’activité de multinationales, directement ou par le biais de leurs filiales ou de leurs chaînes de soustraitance délocalisées dans des pays moinsdisant socialement, que rien en droit ne contraint aujourd’hui à rendre des comptes. Pour le Collectif Ethique sur l’étiquette et son réseau européen la Clean Clothes Campaign membre de l’Asian Floor Wage Alliance, aucune entreprise ne peut prétendre avoir des pratiques responsables tant qu’elle ne garantit pas le versement d’un salaire permettant aux personnes qui fabriquent ses articles de vivre décemment : un salaire vital. A la différence du salaire minimum fixé au niveau national par les Etats, le salaire vital doit permettre la satisfaction des droits humains fondamentaux, et au travailleur d’envisager La plupart des millions de travailleur-euse-s qui fabriquent nos vêtements à travers le monde ne Association Léo Lagrange pour la Défense des Consommateurs - 150, rue des poissonniers, 75883 Paris cedex 18 gagnent pas de quoi vivre décemment. Les tél. 01 53 09 00 29 fax. 01 56 55 51 82 leolagrange-conso.org salaires pratiqués dans l’industrie de l’habillement des pays de production ne leur permettent pas de se nourrir, se loger, se l’avenir (voir : http://www.ethique-suretiquette.org/IMG/png/pictos-def---copie.png). La plupart des millions de travailleur-euse-s qui fabriquent nos vêtements à travers le monde ne gagnent pas de quoi vivre décemment. Les salaires pratiqués dans l’industrie de l’habillement des pays de production ne leur permettent pas de se nourrir, se loger, se soigner, envoyer leurs enfants à l’école et encore moins d’épargner, alors que les vêtements qu’ils produisent permettent la réalisation de chiffres d’affaires et de bénéfices qui se comptent en milliards. Résultat, ces ouvrier-e-s sont contraint-e-s de réaliser de nombreuses heures supplémentaires chaque semaine ou de s’endetter pour pouvoir subvenir à leurs besoins fondamentaux et à ceux de leur famille. Ces travailleuses et travailleurs de l’habillement ne peuvent pas attendre plus longtemps, c’est une question de survie. Il est grand temps que les enseignes et marques d’habillement s’engagent à verser un salaire vital aux millions d’hommes et de femmes qui produisent les vêtements que nous portons. Le collectif entend «exiger des multinationales de l’habillement la prise en compte dans leurs pratiques économiques du droit des travailleurs de leurs chaînes de sous-traitance à un salaire vital», permettant de satisfaire les besoins fondamentaux. Au niveau européen, avec la Clean clothes campaign, dont le collectif est la branche française, un questionnaire a été adressé à 50 multinationales pour mesurer leur engagement en faveur du versement d’un salaire vital. Selon le collectif, aucune de celles qui a répondu ne s’est engagée de manière significative sur ce sujet. En France, six entreprises emblématiques et «illustrant différents segments du marché», Vuitton, Pimkie, Promod, Celio, Décathlon et Carrefour, ont été sollicitées (Voir le rapport « Tailored Wages » publié en avril 2014 par la Clean Clothes Campaign et adapté pour la France ainsi que le débat sur le sujet http://ethique-suretiquette.org/IMG/pdf/rapport_salaire_vital_.pdf). Ce dernier a été élaboré sur la base des réponses des entreprises concernées, à un questionnaire sur leurs pratiques visant à assurer un salaire vital aux ouvrières et aux ouvriers le long de leurs chaînes de soustraitance. Les informations publiées dans ce rapport seront actualisées sur la base des informations additionnelles transmises par les entreprises sur l’évolution de leurs pratiques sur www.ethique-sur-etiquette.org. Dans le cadre de la campagne, ces entreprises sont à nouveau invitées à s’engager en faveur d’un salaire vital par le biais d’une pétition Appel citoyen pour un salaire vital dans l’industrie de l’habillement Je veux que les femmes et les hommes qui fabriquent mes vêtements gagnent un salaire leur permettant de nourrir leur famille, se loger, se soigner, et vivre dignement. Or des millions de travailleurs du textile à travers le monde travaillent avec des horaires épuisants dans des conditions déplorables, sans pouvoir subvenir à leurs besoins essentiels. Cette situation de nonrespect des droits humains est intolérable. Un salaire vital est un droit humain fondamental. Je soutiens la mobilisation des travailleurs de l’habillement et appelle instamment les sociétés multinationales et les États à prendre des mesures pour mettre en place un salaire vital. Enfin ces situations rappellent l’urgence d’imposer une responsabilité juridique entre une entreprise donneuse d’ordre et sa chaine de sous-traitance. C’est l’objet de la Proposition de loi sur le Devoir de vigilance déposée en novembre 2013 à l’Assemblée Nationale par 4 groupes parlementaires, dont ESE souhaite qu’elle soit débattue dans les meilleurs délais. Yves HUGUET Représentant de l’ALLDC au bureau du collectif Ethique sur l’Etiquette Association Léo Lagrange pour la Défense des Consommateurs - 150, rue des poissonniers, 75883 Paris cedex 18 tél. 01 53 09 00 29 fax. 01 56 55 51 82 leolagrange-conso.org BREVE Crédit à la consommation : trucs et astuces Que vous soyez emprunteur ou que vous ayez l’intention d’emprunter, cet article intitulé « crédit à la consommation, comment en tirer profit ? » est riche d’enseignements. Elaboré en collaboration avec l’ALLDC, le magazine Vie pratique qui le publie vous donne quelques clés en mettant en lumière la réforme du crédit à la consommation suite à la loi de séparation et de régulation bancaire du 26 juillet 2013 et la loi Hamon du 17 mars 2014. L’article liste ainsi les 10 commandements pour consommer du crédit en toute sérénité : 1) Sur le taux ne te focaliseras pas ; 2) Des offres trop alléchantes te méfieras; 3) Des crédits à taux zéro tu profiteras ; 4) Un véritable projet tu auras ; 5) Les différentes offres compareras ; La suite sur Vie pratique féminin n°119 octobre 2014, rubrique argent. Bonne lecture à tous ! REGION Prévenir les accidents de la vie courante Chaque année, 11 millions de personnes (1) sont victimes d'accidents de la vie privée . Ces accidents sont responsables de plus de 19000 décès par an, et constitue, de ce fait, la troisième cause de mortalité en France, particulièrement pour les enfants de – de 15 ans, et les personnes de + de 65 ans. Dans cette logique, RTE (Réseau de transport d’électricité) a organisé le 13 octobre une journée « santé, sécurité et qualité de vie au travail » pour sensibiliser ses salariés sur les accidents de la vie privée. Plusieurs ateliers étaient proposés (risque électrique, maison des grands, risque chimique, risque de la vie courante). L’ALLDC a ainsi été sollicité pour l’animation d’un atelier assurance ayant pour thème le contrat d’assurance garantie accidents de la vie privée (GAV). Cette session d’information avait pour objectif de présenter ce contrat d’assurance prévoyance méconnu du grand public (- 10% des assurés en détiennent une soit 6.8 millions de personnes selon les chiffres 2011 de la FFSA et du GEMA). En effet, ce contrat a pour but d’indemniser le souscripteur (et ses ayants droits), en cas d’accident de la vie privée (domestique, de loisirs, médicaux…) entraînant une incapacité, une invalidité (totale ou partielle) comprise entre 5% et 30% ou en cas de décès (versement d’un capital). Une vingtaine de salariés par session, soit au total 80 personnes, ont pu ainsi bénéficier d’une information complète et détaillée sur la GAV et de conseils utiles. Parmi les points abordés : les garanties attachées à ce contrat de prévoyance, les préjudices indemnisés et le montant de l’indemnité, les seuils d’intervention de la garantie, la prescription, la résiliation du contrat, le règlement du litige avec son assureur… Pour conclure, un quizz et un grand jeu concours étaient proposés aux salariés RTE portant sur l’ensemble des ateliers de cette journée dédiée à la prévention des accidents de la vie courante. Cette formation a suscité l’intérêt du public et des échanges fructueux. Alors souscrire une Gav : utile ou pas? C'est probablement à cette question que les salariés RTE rencontrés sont désormais en mesure de répondre. Au final, une expérience intéressante à renouveler ! Mélissa Howard-Maurice Juriste En savoir plus : Stopauxaccidentsquotidien.fr Prevention-maison.fr Inves.sante.fr (1) sources : Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes février 2010 Association Léo Lagrange pour la Défense des Consommateurs - 150, rue des poissonniers, 75883 Paris cedex 18 tél. 01 53 09 00 29 fax. 01 56 55 51 82 leolagrange-conso.org Les consommateurs mécontents Comme nous l’indiquons sur notre site internet, nous ne répondons pas individuellement aux consommateurs qui nous saisissent par le biais du formulaire d’alerte de la rubrique « vous nous alertez ». Cependant, chaque mois, nous tentons de répondre à certains courriels de consommateurs qui nous exposent leurs litiges. Une question : J’ai un contrat d’assurance juridique. J’ai fait appel à deux reprises à cette assurance et essuyé deux refus. Le dernier est refusé car j’ai un dossier de surendettement. Dans les conditions générales ça serait une raison d’exclusion ... Que dois-je faire ? Léo répond : Le contrat de protection juridique (P.J) a pour but de défendre les intérêts de l’assuré (garantie défense-recours), de le conseiller (service d’information et d’assistance juridique) et de prendre en charge les honoraires (avocats, huissiers, expert). Mais comme tout contrat d’assurance, la P.J prévoit des clauses d’exclusion (ex : montant du litige trop faible, domaine de droit non couvert..). Dès lors, si votre contrat d’assurance protection juridique exclut de son champ d’intervention le surendettement, l’assureur est fondé à vous opposer un refus. Une question : Je viens de recevoir une facture de 363€ concernant la ligne mobile de mon fils ! Celui-ci âgé de 13 ans a reçu des SMS pour pouvoir jouer à des jeux payants. Mon opérateur ne veut rien savoir et ne veut pas m’exonérer... Il faut arrêter ces sociétés ! Léo répond : Hélas votre opérateur n’est pas tenu de vous annuler cette facture car votre fils s’est bien connecté via des portails payants. En revanche, vous pouvez demander un échéancier. A l’avenir, optez pour un forfait bloqué. Une question : J'ai souscrit une assurance pour mon véhicule en mars 2012, assurance au tiers d'un montant de 1200€/an (jeune conducteur...). J'ai souscrit cette assurance dans une agence bancaire. J’ai effectué les paiements des deux premières années par chèque. Après deux ans sans sinistre, j’ai suivi la procédure de résiliation et me suis assuré ailleurs. Par contre, je n'ai pas garde l'accuse de réception du recommande, bien malheureusement.... Aujourd'hui une agence de recouvrement exige que je paye 1095 euros pour l'année 2014 plaidant qu'ils n'ont jamais reçu mon courrier recommandé. Elle me menace de porter cette affaire en justice. Bien sûr il est strictement impossible de trouver un interlocuteur compréhensif... Même l'agence bancaire n’a plus la main sur mon ancien contrat. Que dois-je faire ? Léo répond : Aïe ! Il faut que vous ayez conservé au moins le bordereau d’envoi ou de réception de l’accusé réception de votre lettre de résiliation. A défaut, vous ne disposez plus de la preuve d’une résiliation conforme à l’article L113-2 du code des assurances. En revanche, vous pouvez sans doute prouver que vous avez réglé la cotisation jusqu’en 2013 en obtenant de votre banque la copie de votre dernier chèque versé à l’assurance avec le relevé de compte qui atteste le paiement effectif en 2013. Malheureusement, s’agissant de 2014, faute de preuve, vous devrez régler la cotisation annuelle. Une colère : J'ai fait travailler une entreprise qui n'a pas fini les travaux. Elle ne répond plus à mes appels ; ma maison est en chantier, mon ravalement n'est pas fini ! Malfaçons, fissures, trous ! Je ne sais plus quoi faire ! Aidez-moi ! Léo répond : Adressez une mise en demeure par lettre recommandée à l’entreprise en listant les malfaçons existantes et en exigeant la reprise du chantier. Surtout, faites constater l’abandon de chantier ainsi que les malfaçons par un expert. Ces conclusions vous seront utiles pour la suite de la procédure, y compris judiciaire. Si vous disposez de faibles ressources, sachez que vous pouvez bénéficier de l’aide juridictionnelle totale ou partielle. A défaut, vous avez peut être souscrit un contrat de protection juridique dans un contrat support (assurance multirisque habitation ou carte bleue) ou dans un contrat autonome. N’hésitez pas à la solliciter pour ce dossier. Association Léo Lagrange pour la Défense des Consommateurs - 150, rue des poissonniers, 75883 Paris cedex 18 tél. 01 53 09 00 29 fax. 01 56 55 51 82 leolagrange-conso.org Fiche n°23 Le surendettement : des dispositions plus protectrices pour le débiteur Les nouvelles dispositions sur la procédure de surendettement introduites principalement par la loi de séparation et de régulation des activités bancaires du 26 juillet 2013 visent notamment à simplifier et accélérer la procédure de surendettement et à mieux protéger le débiteur en favorisant son maintien dans le logement. La dernière réforme significative en la matière avait er été introduite par la loi Lagarde du 1 juillet 2010. Ces dispositions sont er entrées en vigueur le 1 janvier 2014 et s’appliquent aux procédures en cours. I/ La situation de surendettement Selon l’article L330-1 du code de la consommation « la situation de surendettement des personnes physiques est caractérisée par l'impossibilité manifeste pour le débiteur de bonne foi de faire face à l'ensemble de ses dettes non professionnelles exigibles et à échoir. L'impossibilité manifeste pour une personne physique de bonne foi de faire face à l'engagement qu'elle a donné de cautionner ou d'acquitter solidairement la dette d'un entrepreneur individuel ou d'une société caractérise également une situation de surendettement ». Cet article précise désormais explicitement qu’un propriétaire occupant ne peut se voir refuser le bénéfice de la procédure de surendettement au motif que « la valeur de son bien immobilier est supérieur ou égale au montant total de ses dettes ». II/ Le dépôt du dossier de surendettement 1/Les personnes éligibles à la procédure Toute personne physique dans l’incapacité de rembourser ses dettes non professionnelles exigibles et à échoir, peut déposer un dossier aux fins de traitement de sa situation de surendettement auprès de la commission de surendettement du lieu de son domicile. La recevabilité du dossier est soumise à plusieurs conditions cumulatives : -il faut être un particulier et non un professionnel (les indépendants, dirigeants, les personnes exerçant une profession libérale, artisan, commerçant, agriculteur sont exclus de la procédure) ; -il faut être dans l’impossibilité de payer ses charges et/ou de rembourser ses emprunts en cours ou à venir, le surendettement doit donc être avéré ; -il faut être de bonne foi (ex : ne pas avoir organisé son insolvabilité, ne pas dissimuler tout ou partie de son patrimoine…). 2) L’exclusion des dettes alimentaires et pénales La procédure de surendettement ne peut pas concerner les dettes alimentaires, les réparations pécuniaires allouées aux victimes dans le cadre d’une condamnation pénale (dommages et intérêts), et les amendes pénales (transport, stationnement …). Ces dettes sont exclues de toute remise, de tout rééchelonnement ou effacement. Malgré tout, elles sont prises en compte pour évaluer la situation de surendettement du débiteur. III/Le traitement du surendettement Le traitement du dossier de surendettement relève de la commission du surendettement des particuliers dont le secrétariat est assuré par la banque de France. Il en existe au moins une dans chaque département. La commission vérifie que le débiteur est éligible à la procédure de surendettement (selon les critères de recevabilité du dossier ci-dessus énoncés).Puis, si le Association Léo Lagrange pour la Défense des Consommateurs - 150, rue des poissonniers, 75883 Paris cedex 18 tél. 01 53 09 00 29 fax. 01 56 55 51 82 leolagrange-conso.org dossier est jugé recevable, la commission propose soit un plan conventionnel de redressement, soit des mesures imposées ou recommandées soit encore une procédure de rétablissement personnel avec ou sans liquidation judiciaire. rétablissement des aides au logement (AL, APL) versées directement au bailleur. S’agissant du débiteur, il lui est fait interdiction de régler ses dettes nées antérieurement à la décision de recevabilité et d’aggraver sa situation. 1) La décision de recevabilité La décision de recevabilité suspend automatiquement pour un délai de 2 ans au plus (contre un an auparavant) les procédures de saisies autres que celles liées aux obligations alimentaires. La décision de recevabilité est notifiée au débiteur et aux créanciers. A l’inverse, la décision d’irrecevabilité est notifiée au débiteur seul. Elle peut être contestée dans un délai 15 jours qui suivent sa notification devant le juge d’instance du lieu où réside le débiteur par déclaration remise ou adressée par lettre recommandée avec accusé de réception au secrétariat de la commission. Le juge du tribunal d'instance tranche définitivement sur la demande. S'il déclare la demande recevable, l'instruction du dossier par la commission de surendettement se poursuit, s'il déclare la demande irrecevable, la procédure prend fin. De même, la commission peut saisir le juge du tribunal d'instance aux fins de suspension des mesures d'expulsion du logement du débiteur. Si la situation du débiteur l'exige, le juge prononce la suspension provisoire des mesures d'expulsion de son logement. En cas de saisie immobilière, lorsque la vente forcée du bien a été ordonnée, le report de la date de l’adjudication peut être obtenu auprès du juge de la saisie immobilière saisi par la commission pour causes graves et dûment justifiées. Concernant les banques, elles ont notamment interdiction de procéder au remboursement intempestif du découvert, de supprimer tous les moyens de paiement et de percevoir des frais ou commissions suite à un rejet de prélèvement. A cet effet, les banques ont dû mettre en place une gamme de paiement alternatif (GPA) dans chacun de leur réseau (voir fiche n° 23 , ConsommActeur n°119) En outre, les dettes incluses dans le dossier ne peuvent plus produire d’intérêts ou générer des pénalités de retard et ce jusqu’à la mise en œuvre du plan (plan conventionnel de redressement, mesures imposées ou recommandées, procédure de rétablissement personnel avec ou sans liquidation judiciaire). Enfin, la décision de recevabilité emporte 2) L’état détaillé des dettes ou état du passif La commission dresse un état détaillé des dettes du débiteur, au vu de sa déclaration. Les créanciers ont un délai de 30 jours pour le contester. Passé ce délai, il est établi sur la base des éléments fournis par le débiteur. Le débiteur informé par la commission de l’état de son passif dispose de 20 jours pour demander à la commission la saisine du juge d’instance pour vérifier la validité et le montant des créances. 3/ L’orientation du dossier de surendettement La commission dispose de 3 mois pour se prononcer sur l’orientation du dossier de surendettement. Si, au terme de ce délai, elle ne s’est pas prononcée, le taux d'intérêt applicable à tous les emprunts en cours contractés par le débiteur est, au cours des trois mois suivants, le taux de l'intérêt légal, sauf décision contraire de la Association Léo Lagrange pour la Défense des Consommateurs - 150, rue des poissonniers, 75883 Paris cedex 18 tél. 01 53 09 00 29 fax. 01 56 55 51 82 leolagrange-conso.org commission ou du juge intervenant au cours de cette période (article L331-3 du code de la consommation). Désormais, le recours contre la décision d’orientation du dossier est supprimé. III/ Les mesures de traitement surendettement 1/ Le plan conventionnel redressement du 3° Prescrire que les sommes correspondant aux échéances reportées ou rééchelonnées porteront intérêt à un taux réduit qui peut être inférieur au taux de l'intérêt légal 4° Suspendre l'exigibilité des créances autres qu'alimentaires pour une durée qui ne peut excéder deux ans. de Dans l’hypothèse d’une capacité positive de remboursement, la commission élabore un plan conventionnel de redressement en accord avec les créanciers. La durée totale du plan, y compris lorsqu'il fait l'objet d'une révision ou d'un renouvellement, ne peut excéder huit ans. Ce délai passera à 7 er ans, à compter du 1 juillet 2016 (Loi n°2014-344 du 17 mars 2014). Néanmoins, lorsqu'elles concernent le remboursement de prêts contractés pour l'achat d'un bien immobilier constituant la résidence principale du débiteur et dont la mise en place du plan permet d’en éviter la cession, les mesures peuvent excéder 8 ans. Lorsque la mise en place d’un plan est manifestement vouée à l’échec, la commission peut imposer ou recommander des mesures sans passer par une phase de redressement conventionnel préalable. La commission n’est donc plus tenue par la phase de négociation préalable. Toutefois en cas d’échec de la proposition de plan amiable, le débiteur peut solliciter la mise en place de mesures imposées ou recommandées. 2/Les mesures imposées ou recommandées La commission peut imposer des mesures applicables aux créanciers et au débiteur parmi lesquelles : 1° Rééchelonner le paiement des dettes de toute nature, 2° Imputer les paiements d'abord sur le capital ; La commission peut également recommander sur décision spéciale et motivée l’effacement partiel de créances ou la réduction du montant du prêt immobilier restant dû en cas de vente du bien immobilier du propriétaire occupant. A l'expiration de la période de suspension, le débiteur doit saisir de nouveau la commission. Celle-ci réexamine alors sa situation (recevabilité et orientation). En fonction de celle-ci, la commission peut imposer ou recommander tout ou partie de nouvelles mesures prévues à l'exception d'une nouvelle suspension. En cas de redépôt, les mesures de report ou de suspension de l’exigibilité des créances doivent être évitées sauf si elles permettent la cession du bien immobilier. Afin d’éviter les dépôts successifs et pour permettre le règlement intégral des dettes, lorsque cette solution est possible, la commission doit combiner des mesures de remboursement et d’effacement. Les mesures recommandées et imposées sont notifiées aux parties par lettre recommandée ; celles-ci ont 15 jours pour les contester. Les mesures imposées sont applicables immédiatement, sauf contestation. Dans ce cas, c’est le juge d’instance qui tranchera. En revanche les mesures recommandées sont exécutoires après homologation par le juge. De plus, lorsque les mesures imposées sont couplées avec des mesures recommandées, l'ensemble de ces Association Léo Lagrange pour la Défense des Consommateurs - 150, rue des poissonniers, 75883 Paris cedex 18 tél. 01 53 09 00 29 fax. 01 56 55 51 82 leolagrange-conso.org mesures n'est exécutoire qu'à compter de l'homologation du juge. La commission peut également recommander un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire ou saisir le juge aux fins d'ouverture d'une procédure de rétablissement personnel avec liquidation judiciaire. 3) La procédure personnel de rétablissement Si la situation du débiteur est irrémédiablement compromise, il peut bénéficier d’un effacement de toutes ses dettes non professionnelles. La situation du débiteur est considérée comme irrémédiablement compromise lorsque les perspectives d’amélioration de sa situation, « un retour à meilleure fortune », à moyen terme est peu probable compte tenu sa situation familiale, personnelle et professionnelle. a) La procédure de rétablissement personnel sans liquidation judiciaire Ici, le débiteur dont la situation est irrémédiablement compromise ne possède que de meubles nécessaires à la vie courante, ou des biens non professionnels indispensables à l’exercice de son activité professionnelle. La recommandation de la commission du recours à la procédure de rétablissement personnel sans liquidation judiciaire est notifiée aux parties par lettre recommandée avec avis de réception et transmise au juge pour homologation. Elle est susceptible d’un recours dans un délai de 15 jours à compter de sa notification. Le greffe procède à des mesures de publicité au BODACC (Bulletin Officiel des Annonces Civiles et Commerciales) pour permettre aux créanciers qui n'auraient pas été convoqués à l'audience d'ouverture de former tierce opposition à l'encontre du jugement ; les créances dont les titulaires n'auraient pas formé tierce opposition dans un délai de deux mois à compter de cette publicité sont éteintes. La décision rendue par le tribunal d’instance de rétablissement personnel sans liquidation judiciaire entraîne l’effacement de toutes les dettes non professionnelles du débiteur (à l’exclusion des dettes pénales et alimentaires et de celles réglées par la caution). b) La procédure de rétablissement personnel avec liquidation judiciaire Il s’agit ici de l’hypothèse du débiteur dont la situation est irrémédiablement compromise mais qui possède des biens autres que les meubles nécessaires à la vie courante ou des biens non professionnels indispensables à l’exercice de son activité professionnelle ou des biens de valeur marchande. Le juge saisi aux fins d'ouverture d'une procédure de rétablissement personnel avec liquidation judiciaire convoque le débiteur et les créanciers connus à l'audience. Le juge, après avoir entendu le débiteur s'il se présente et apprécié le caractère irrémédiablement compromis de sa situation ainsi que sa bonne foi, rend un jugement prononçant l'ouverture de la procédure. Le jugement d'ouverture entraîne, jusqu'au jugement de clôture, la suspension et l'interdiction des procédures d'exécution diligentées à l'encontre des biens du débiteur ainsi que des cessions de rémunération consenties par celui-ci et portant sur les dettes autres qu'alimentaires. Il entraîne également la suspension des mesures d'expulsion du logement du débiteur, à l'exception de celles fondées sur un jugement d'adjudication rendu en matière de saisie immobilière. Association Léo Lagrange pour la Défense des Consommateurs - 150, rue des poissonniers, 75883 Paris cedex 18 tél. 01 53 09 00 29 fax. 01 56 55 51 82 leolagrange-conso.org Le juge du tribunal d'instance peut désigner un mandataire et faire procéder à une enquête sociale ou inviter le débiteur à solliciter une mesure d'aide sociale dans le cadre d'un accompagnement social personnalisé. Là encore, le greffe procède à des mesures de publicité au BODACC (Bulletin Officiel des Annonces Civiles et Commerciales) pour permettre aux créanciers qui n'auraient pas été convoqués à l'audience d'ouverture de former tierce opposition à l'encontre du jugement ; les créances dont les titulaires n'auraient pas formé tierce opposition dans un délai de deux mois à compter de cette publicité sont éteintes. Le mandataire dresse un bilan de la situation économique et sociale du débiteur, vérifie les créances et évalue les éléments d'actif et de passif. A compter du jugement prononçant l'ouverture de la procédure, le débiteur ne peut aliéner ses biens sans l'accord du mandataire. En cas de vente forcée, lorsqu'une procédure de saisie immobilière engagée avant le jugement d'ouverture a été suspendue par l'effet de ce dernier, les actes effectués par le créancier saisissant sont réputés accomplis pour le compte du liquidateur qui procède à la vente des immeubles. La saisie immobilière peut reprendre son cours au stade où le jugement d'ouverture l'avait suspendue. Le liquidateur procède à la répartition du produit des actifs et désintéresse les créanciers suivant le rang des sûretés assortissant leurs créances. Lorsque l'actif réalisé est suffisant pour désintéresser les créanciers, le juge prononce la clôture de la procédure. Lorsque l'actif réalisé est insuffisant pour désintéresser les créanciers, le juge prononce la clôture pour insuffisance d'actif. La clôture entraîne l'effacement de toutes les dettes non professionnelles du débiteur, arrêtées à la date du jugement d'ouverture. Le juge statue sur les éventuelles contestations de créances et prononce la liquidation judiciaire du patrimoine du débiteur, dont sont exclus les biens insaisissables (article 14 de la loi n° 91-650 du 9 juillet 1991 portant réforme des procédures civiles d'exécution), ainsi que les biens dont les frais de vente seraient manifestement disproportionnés au regard de leur valeur vénale et les biens non professionnels indispensables à l'exercice de l'activité professionnelle du débiteur. Le juge désigne un liquidateur qui peut être le mandataire. Le jugement qui prononce la liquidation emporte de plein droit dessaisissement du débiteur de la disposition de ses biens. Le liquidateur dispose d'un délai de douze mois pour vendre les biens du débiteur à l'amiable ou, à défaut, organiser une vente forcée. Association Léo Lagrange Pour la Défense des Consommateurs 150 rue des Poissonniers 75883 Paris cedex 18 Tél. 01 53 09 00 29 Fax. 01 56 55 51 82 Directeur de publication : Marc Lagae Comité de rédaction : Ludivine Coly-Dufourt, Association Léo Lagrange pour la Défense des Consommateurs - 150, rue des poissonniers, 75883 Paris cedex 18 Mélissa Howard-Maurice tél. 01 53 09 00 29 fax. 01 56 55 51 82 leolagrange-conso.org leolagrange-conso.org