Pathogénie
La bactérie injectée par la tique, se fixe sur sa cible, la cellule endothéliale vasculaire où elle se
multiplie. Cette multiplication engendre une bactériémie et une vascularite, il s’agit d’une
endothélite proliférante ou nécrosante avec micro-thromboses capillaires extensives et infiltrat péri-
vasculaire mono-lympho-plasmocytaire : nodule de Fraenkel
Dans les formes graves, cette vascularite atteint de multiples organes, donnant lieu à une défaillance
poly-viscérale à l’origine de la mort
Par ailleurs, elle peut donner lieu à des accidents thrombotiques pouvant être à l’origine de décès
dans les formes graves
Le terrain joue un rôle important dans la gravité de la maladie (déficit en G6PD)
Clinique
Incubation : silencieuse, d’une semaine à 16 jours, la piqure de la tique est indolore et celle-ci doit
rester attachée au moins 20 heures pour transmettre la maladie
Début : en règle, brusque avec fièvre supérieure à 39°C, frissons, céphalées et asthénie importante,
parfois le début peut-être progressif avec malaise général, myalgies et arthralgies. L’examen
physique attentif peut mettre en évidence le chancre d’inoculation sous forme d’un furoncle
débutant ou d’une bulle à contenu grisâtre, accompagné d’une adénopathie satellite
Remarque : si l’inoculation s’est faite par voie oculaire, on observe une conjonctivite avec œdème des
paupières et adénopathie pré-tragienne
Phase d’état : se caractérise par une triade symptomatique majeure :
Fièvre : dépasse généralement 39°C, avec de faibles rémissions matinales, elle peut être
accompagnée d’asthénie et de céphalées
Eruption : survient 2 à 4 jours après le début de la fièvre sous forme d’un érythème papulo-
nodulaire débutant au niveau du tronc, soit au niveau des membres pour envahir par la suite
le reste des téguments en respectant la face. L’éruption évolue par poussées d’où la
coexistence d’éléments d’âge différent, ce sont initialement des macules, après 48 heures,
elles deviennent saillantes pour prendre enfin un aspect papuleux qui a fait appeler la maladie
« boutonneuse ». Au cours de l’évolution, les papules vont s’affaisser, s’entourer d’une fine
desquamation et disparaître en laissant une pigmentation résiduelle de quelques semaines
Escarre ou tache noire : quand l’escarre existe, elle a une grande valeur diagnostique : aspect
d’une petite plaie cutanée recouverte d’une croute noirâtre déprimée en son centre, souvent
cernée par un liseré inflammatoire et s’accompagne d’une adénopathie satellite. Elle persiste
pendant une semaine puis s’élimine par une cicatrisation complète en quelques jours
Manifestations extra-cutanées : d’intensité variable, ces manifestations conditionnent le pronostic
de la maladie :
L’insuffisance rénale est rare
Hépatomégalie et splénomégalie peuvent se voir chez l’enfant
Hémorragies digestives sont rares mais graves, dues à des ulcérations gastriques
Hépatite biologique
Manifestations neurologiques : méningite lymphocytaire et atteinte centrale dans les formes
sévères (coma), l’atteinte du nerf acoustique est relativement fréquente dans les formes
graves
Manifestations cardiovasculaires : myocardite
Toux avec parfois dyspnée s’intégrant dans le cadre d’une pneumopathie atypique