L’Écho des Commissaires aux Comptes p. 3
L’année 2013 aura été marquée par l’attente de
l’évolution de notre profession au niveau européen.
L’harmonisation de l’exercice de notre profession
dans la communauté européenne a été le thème de
nos Assises Nationales des 5 et 6 décembre dernier
au cours desquelles notre profession a reçu deux
ministres : celui de l’économie et des finances, et
notre ministre de tutelle, la Garde des Sceaux.
La présence de nos ministres a confirmé la place de
notre profession dans l’économie en tant qu’acteur
et créateur de confiance. Le commissaire aux
comptes est un acteur à part entière de la sécurité
financière tant pour les dirigeants, que les associés,
les salariés et tous les tiers de l’entreprise.
Sa signature rassure. Elle est la garantie d’un regard
critique sur les comptes et d’un dialogue constructif
avec les dirigeants. Le commissaire aux comptes
joue un rôle sociétal prépondérant en raison
d’une déontologie stricte qui lui est applicable
(obligations du commissaire aux comptes en termes
d’intégrité, d’impartialité, d’indépendance et de
secret professionnel).
La mission légale qui lui est dévolue par les textes
consiste d’une part à émettre une opinion sur
les comptes annuels des entités et d’autre part
à participer à la prévention des difficultés des
entreprises. En effet, dans les missions d’intérêt
général, la profession de commissaire aux comptes
comporte en France deux spécificités :
- la procédure d’alerte dans le cadre de la
prévention des difficultés des entreprises
- la révélation des faits délictueux dans son rôle de
protection de l’entreprise et de son environnement.
En France le conseil et l’audit sont séparés et nous
tenons à cette organisation.
L’expert-comptable est le conseil privilégié de
l’entreprise. Il élabore les comptes des entreprises
conformément aux règles et aux lois et accompagne
l’entreprise dans toutes ses opérations courantes et
exceptionnelles sur demande des dirigeants.
Le commissaire aux comptes contrôle la fiabilité des
comptes. Il applique une approche de sécurisation
basée sur l’analyse des risques. Il offre aux dirigeants
les moyens de sécuriser le développement de leur
activité en les amenant sur des pistes d’amélioration
au niveau de l’organisation des processus des flux
d’information et de la performance et du contrôle
de la structure.
Après l’élargissement du domaine d’intervention
du commissaire auprès des universités, 2014 voit
se mettre en place la certification des comptes des
hôpitaux publics. Et le gouvernement étudie la
certification de la représentativité des organisations
syndicales et patronales.
Une mission nouvelle vient de nous être confiée
en fin d’année : l’opinion sur la responsabilité
sociétale et environnementale. C’est la première
mission extra-financière qui nous est confiée par
une norme professionnelle. Le spectre des missions
du commissaire aux comptes s’élargit.
Dans le contexte économique compliqué et
aléatoire que nous connaissons depuis quelques
années, la mission du commissaire aux comptes
prend une dimension encore plus significative.
L’Europe a reconnu les qualités de la pratique de
l’audit légal en France notamment dans les missions
de certification des petites entreprises en retenant
le principe d’un audit adapté à la petite entreprise
plutôt qu’un audit dégradé tels qu’il se pratique
dans d’autres pays européens. Il est impératif que
la mission du commissaire aux comptes soit donc
maintenue dans les petites sociétés afin de fiabiliser
notre économie en garantissant la transparence de
l’information financière dès la petite entreprise et la
protection des tiers utilisateurs. Le commissaire aux
comptes apporte la sécurité dont toute économie a
besoin pour se développer.
Fabiène Berthier
Présidente de la CRCC de Poitiers
Lettre aux institutionnels
et partenaires