LES MISÉRABLES - Théâtre de l`Archipel

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LES MISÉRABLES
De la Compagnie KARYATIDES
D’après le roman de VICTOR HUGO
UNE ADAPTATION EN THÉÂTRE D’OBJET
DOSSIER PÉDAGOGIQUE
présenté par le Service Éducatif du Théâtre de l'Archipel, Perpignan
Service Éducatif, Théâtre de l'Archipel, saison 16-17, P. Branchi, B. Lissowski
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UNE ADAPTATION
L'objectif était de représenter l'essence de l’œuvre : il a donc fallu couper une grande
partie du roman pour réussir cette adaptation.
Voici les choix narratifs de mise en scène :
« Nous nous concentrons ainsi sur les figures les plus marquantes : deux
hommes que tout oppose (Jean Valjean, Javert), deux femmes mère et fille (Fantine,
Cosette), un éternel enfant (Gavroche).
Si le roman fourmille de liens et de rencontres inattendues entre tous les personnages,
la trajectoire de Jean Valjean est centrale, c’est elle qui irrigue tout le roman. Et s’il
est le protagoniste par excellence, il ne va pas sans Javert et Cosette, l’un opposant,
l’autre adjuvant.
En parallèle du parcours de Jean Valjean, nous avons volontairement gardé
l’histoire de Fantine, la mère de Cosette.
Nous traitons le destin de Fantine parce qu’elle est une figure du peuple. Comme
homme et comme femme, Jean Valjean et Fantine sont tous deux et de manière
différente marqués par le déshonneur (le forçat, la fille mère) et broyés par l’injustice
sociale.
Leur rencontre sera consacrée dans une forme de rachat et une promesse : celle
contractée par Valjean de s’occuper de Cosette.
Dans le peuple, voici l’homme, la femme, et également l’enfant. Parmi les
très belles figures enfantines, on a choisi Gavroche, solaire gamin des villes dont le
destin n’est pas moins tragique que celui de Fantine. De la courte vie de Gavroche
nous ne gardons que les barricades, pour faire de lui, l’emblème même de la
Révolution : soulèvement magnifique du peuple mais hélas trop vite confisqué. »
dossier de la compagnie.
Victor Hugo a commencé Les Misérables en 1845, son premier titre était Les Misères.
Il s'arrêta longtemps puis reprit le texte en 1860.
La première Partie du livre parut le 3 avril 1862.
Le 15 mai eurent lieu la publication des deuxième et troisième Parties du roman : ce fut
un succès immense, ainsi raconté par Gustave Simon : "Le 15 mai 1862, avant six heures
du matin, une foule compacte encombrait la rue de Seine devant un magasin encore
fermé (...). Le magasin qu’on voulait assiéger était bien inoffensif : on n’y vendait que
des livres. A six heures et demie, on descendit pour essayer d’ouvrir la porte du
magasin, mais la pression de la foule rendait l’opération difficile. Enfin, au bout de
quelques minutes, on ouvrit. Le spectacle qui s’offrait aux visiteurs était assez
imposant. Des piles nombreuses de livres s’élevaient du plancher au plafond, menaçant
de faire crouler le sol ; 48 000 volumes étaient entassés en pyramides (...)"
Les deux dernières parties ont paru le 30 juin.
Il s'agit du roman le plus lu de Victor Hugo, dont tous les personnages majeurs sont
célèbres : Jean Valjean, Gavroche, Cosette sont des noms qui résonnent pour tout le
monde.
Service Éducatif, Théâtre de l'Archipel, saison 16-17, P. Branchi, B. Lissowski
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Les personnages
Jean Valjean a été condamné au bagne en 1795. Il avait volé un pain. Il apparaît au livre
2, à sa sortie du bagne, lorsqu'il n'a plus aucun espoir en l'humanité. Petit à petit, il
reprendra confiance en certains être humains, au point de reprendre une place dans la
société sous le nom de Madeleine, d'abord comme manufacturier (directeur d'usine) puis
comme maire de Montreuil-sur-mer. Le policier Javert le démasquera et s'acharnera
ensuite à le poursuivre.
Fantine est une ouvrière qui a été séduite par un étudiant, Tholomyés. Elle en attend un
enfant, qu'il n'assumera évidemment pas très longtemps et qu'il ne reconnaîtra pas.
Fantine se retrouvera seule avec leur fille, Euphrasie. Pour pouvoir travailler, elle sera
obligée de confier sa petite Euphrasie, surnommée Cosette, aux Thénardier. En effet, il
n'était pas possible à l'époque pour une femme d'être une « fille-mère » : elle aurait été
considérée comme une prostituée. Avant de mourir, toute jeune, elle fera promettre à
Jean Valjean de prendre soin de sa petite fille.
Cosette, la fille de Fantine, sera laissée en nourrice chez les Thénardier qui la
maltraiteront au plus haut point et la feront travailler comme une esclave. Elle sera
rachetée par Jean Valjean et pourra alors vivre une existence presque heureuse.
Les Thénardier sont des aubergistes ignobles qui exploitent tant et plus la petite
Cosette.
Gavroche est le dernier enfant des Thénardier. Il vit essentiellement dans la rue, seul,
sans amour et sans trop pain, mais joyeux et charismatique car il est profondément
libre. C'est lui qui mourra sur les barricades.
Marius est un étudiant, petit-fils d'un grand bourgeois, Monsieur Gillenormand, et fils
d'un colonel disparu à Waterloo. Il découvre la misère du peuple et se rallie au
socialisme. Il tombera amoureux de Cosette.
Le policier Javert incarne l'intransigeance de la loi. Jean Valjean est un ancien forçat
qui a changé de nom pour ne pas être inquiété : il se présente comme Monsieur
Madeleine. Lorsque Javert s'en rend compte, il se met à poursuivre inlassablement Jean
Valjean.
Le roman, suivant en cela les théories de Hugo, relève de plusieurs registres, qui seront
exploités dans l'adaptation : le registre policier avec les enquêtes de Javert, le registre
dramatique, et le registre argumentatif
« Si le récit des Misérables est une intrigue policière (avec son sens aigu
du rebondissement et du suspense), il est aussi un grand mélodrame, au sens où
ses rebondissements nous font basculer de moments heureux à malheureux. Nous
assumons totalement la ligne mélodramatique du roman, celle qui doit faire vibrer
le cœur des spectateurs : la déchéance de Fantine, la mort de Gavroche et la
misérable condition de la petite Cosette. Nous assumons tout et d’autant plus pour
un public d’enfants : les déchirements, les morts, les passions...
Enfin et troisième ingrédient, nous tenons à faire exister la portée politique,
sociale et philosophique de ce roman fleuve. Tout au long de son livre, Hugo
discourt sur la justice, l’équité, la conscience morale, l’aspiration à la révolution. »
dossier de la compagnie.
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C'EST LA FAUTE À ROUSSEAU
La chanson était dans l'air du temps. C'est aussi pourquoi sa reprise et sa réécriture
finale par Victor Hugo, qui la met aux lèvres de Gavroche aux instants de sa mort, va
l'immortaliser. Voici l'extrait exact dans lequel on la trouve.
Gavroche regarda, et vit que cela venait de la banlieue.
Il se dressa tout droit, debout, les cheveux au vent, les mains sur les hanches, l’œil fixé
sur les gardes nationaux qui tiraient, et il chanta :
On est laid à Nanterre,
C’est la faute à Voltaire ;
Et bête à Palaiseau,
C’est la faute à Rousseau.
Puis il ramassa son panier, y remit, sans en perdre une seule, les cartouches qui en
étaient tombées, et, avançant vers la fusillade, alla dépouiller une autre giberne. Là
une quatrième balle le manqua encore. Gavroche chanta :
Je ne suis pas notaire,
C’est la faute à Voltaire ;
Je suis petit oiseau,
C’est la faute à Rousseau.
Une cinquième balle ne réussit qu’à tirer de lui un troisième couplet :
Joie est mon caractère,
C’est la faute à Voltaire ;
Misère est mon trousseau,
C’est la faute à Rousseau.
Misère est mon trousseau,
C’est la faute à Rousseau.
Cela continua ainsi quelque temps.
Le spectacle était épouvantable et charmant. Gavroche, fusillé, taquinait la fusillade.
Il avait l’air de s’amuser beaucoup. C’était le moineau becquetant les chasseurs. Il
répondait à chaque décharge par un couplet. On le visait sans cesse, on le manquait
toujours. Les gardes nationaux et les soldats riaient en l’ajustant. Il se couchait, puis se
redressait, s’effaçait dans un coin de porte, puis bondissait, disparaissait, reparaissait,
se sauvait, revenait, ripostait à la mitraille par des pieds de nez, et cependant pillait
les cartouches, vidait les gibernes et remplissait son panier. Les insurgés, haletants
d’anxiété, le suivaient des yeux. La barricade tremblait ; lui, il chantait. Ce n’était pas
un enfant, ce n’était pas un homme ; c’était un étrange gamin fée. On eût dit le nain
invulnérable de la mêlée. Les balles couraient après lui, il était plus leste qu’elles. Il
jouait on ne sait quel effrayant jeu de cache-cache avec la mort ; chaque fois que la
face camarde du spectre s’approchait, le gamin lui donnait une pichenette.
Une balle pourtant, mieux ajustée ou plus traître que les autres, finit par atteindre
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l’enfant feu follet. On vit Gavroche chanceler, puis il s’affaissa. Toute la barricade
poussa un cri ; mais il y avait de l’Antée dans ce pygmée ; pour le gamin toucher le
pavé, c’est comme pour le géant toucher la terre ; Gavroche n’était tombé que pour se
redresser ; il resta assis sur son séant, un long filet de sang rayait son visage, il éleva
ses deux bras en l’air, regarda du côté d’où était venu le coup, et se mit à chanter.
Je suis tombé par terre,
C’est la faute à Voltaire,
Le nez dans le ruisseau,
C’est la faute à…
Il n’acheva point. Une seconde balle du même tireur l’arrêta court. Cette fois il
s’abattit la face contre le pavé, et ne remua plus. Cette petite grande âme venait de
s’envoler.
Tome V. Jean Valjean – Livre Premier : La Guerre entre quatre murs – Chapitre 15.
> par quels termes Victor Hugo désigne-t-il Gavroche ?
Quelle est la figure de style employée ici ? Quel est donc le sens de cette figure (créer
une quasi identification)
> la magnifique oxymore : « cette petite grande âme »
Quels effets cette expression crée-t-elle dans l'esprit du lecteur ? (identifier la premier
impression de lecture, la seconde, etc ).
Le savait-on ?
Aux origines, il y a une œuvre d'un chansonnier parisien très célèbre, qui composa une
chanson moqueuse contre les membres du Clergé qui ne supportaient pas les
conséquences de la Révolution Française :
« Le 9 février 1817, le 1er dimanche de Carême, on lut dans toutes les églises de
Paris un « Mandement de MM. Les vicaires généraux du chapitre métropolitain de
Paris ».
Celui-ci établissait que la culpabilité de la révolution revenait à une édition des
œuvres des deux philosophes, et que bien sûr il condamnait.
Le chansonnier Béranger eut vent de ça et écrivit une chanson satirique dont voici
un extrait, dans laquelle les vicaires (hommes d'église et assimilés) font peser sur
Voltaire et Rousseau leurs vices cachés :
« Si tant de prélats mitrés
Successeurs du bon saint Pierre,
Au paradis sont entrés
Par Sodome et par Cythère,
Des clefs s'ils ont un trousseau,
C'est la faute à Rousseau ;
S'ils entrent par derrière,
C'est la faute à Voltaire. »
source :https://www.actualitte.com/article/patrimoine-education/l-expression-qui-accuse-c-est-la-faute-a-voltaire/2230
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Cette chanson permet aussi de s'approprier les enjeux politiques du XIX° siècle Français.
> Ces quelques questions qui permettront aux élèves de mieux comprendre ce contexte
compliqué.
1. Les dates majeures de la Révolution Française ?
2. La mort du Roi – l'exécution de la famille royale : quand, par qui et pourquoi fut
décidée la mort du Roi puis l'exécution de la famille royale.
3. La Terreur : qui concerne-t-elle ? Quels sont les faits marquants ? Quels sont les
noms que l'Histoire a retenu ?
4. L'Empire : qui est concerné, comment passe-t-on de Buonaparte à Napoléon ?
Quels sont les changements, en France et en Europe ?
5. L'instabilité politique après la chute de Napoléon : à évoquer rapidement
6. Apparition du nouvel 'ennemi': le Socialisme : quelles sont les personnes aux
origines de cette pensée politique ? Comment appelle-t-on les socialistes à
l'Assemblée ?
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LE PARTI PRIS DU THEATRE D'OBJET
Voici ce qu'est le Théâtre d'objet, nouveauté théâtrale apparue sur nos scènes dans les
années 80, par un de ses créateurs :
« Une des réponses à l’angoisse du morcellement, apportée par les artistes, est le
collage. Et plus le collage est provoquant, plus il a de chance de marquer l’imagination.
Ouvrir un livre sur le surréalisme, il est difficile de se dispenser dès la première page du
fameux cadavre exquis.
Sur les scènes de théâtre d’objet, on peut voir ce genre de collages : une goutte de
gouache rouge déposée sur le doigt qui actionne la sonnette de vélo, Sandrine est
cachée derrière (Sang Dring). Mais Sandrine saigne, elle appelle, elle va mourir. Le
théâtre d’objet produit du langage.
L’objet démodé avant d’avoir terminé sa vie est métaphore de l’homme consommateur
de masse. Nous sommes des statistiques, des numéros. (...)
Nous sommes les enfants de la société de l’objet, nous pensons à travers l’objet. Il est
simple lisse beau pas cher et il nous fascine sous son apparente innocuité. L’objet est un
ogre aux yeux doux, il va nous avoir, il nous aura. Les artistes s’intéressent à lui, parce
que nous sommes faits de lui.
(...)
Il faut être très respectueux de l’espace, dans un théâtre épique. (...)
Le comédien conteur, désigne avec l’index tendu les lieux, il montre la forêt de
Macbeth, (un sapin en plastique), prend le temps de la regarder, tombe dedans, devient
personnage une seconde, et de son regard, revient à nous, il nous donne l’image qu’il a
dans la tête. Le conteur est un écran où l’on voit ce qui n’est pas sur scène. Le conteur
est l’ancêtre du power point. On se laisse volontiers fasciner par la technologie sur les
scènes contemporaines.
Essayez cette gymnastique de l’espace, désignez vraiment du doigt avec un beau geste
affirmé. Constatez le plaisir que vous éprouvez, et l’ouverture de l’espace et du temps
que vous offrez aux spectateurs.
Offrez vraiment la forêt de votre enfance qui flotte dans vos souvenirs.
(...)
Mon théâtre, c’était du théâtre pauvre, au pied de la lettre, de la récup’. Tout faire
avec rien, c’était mon orgueil d’autodidacte, face au théâtre, qui lui, repose sur une
histoire et des textes.
Je ramassais des trucs. Même, j’ai piqué le vieux sac à dos d’une copine. Il était
chargé, le sac à dos de scout d’après guerre.
Je ne transformais rien, pas mettre des yeux sur une cafetière (pitié, plus de
cafetière-marionnette, allez chercher des idées ailleurs, plus celle-ci !). J’avais envie de
parler du quotidien de ces objets, et de moi qui m’en servais, et de tous ceux qui s’en
servent, forcément ! De tous ces petits gestes sans importance, et des pensées qu’on a
en les faisant. Les épluchures de patates de l’histoire qui glissent sur la feuille de
journal. Mais pas plus.
Sur scène j’avais envie d’être moi, trop ma claque d’être rien. Entouré d’objets
pauvres, que je connaissais, un pays de reconnaissance. Avoir un chez soi enfin, au
théâtre.
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(...)
Alors, quand au théâtre, j’ai voulu être en haut et en bas de la montagne, c’était
facile, le cinéma m’avait tout raconté du montage, du champ, contre-champ, du passé
après le présent, du plan large, du plan serré. Du collage ! Et des changements d’échelle
instantanés qu’il produit.
Sans me rendre compte qu’au cinéma, le comédien joue et ensuite le monteur monte.
Dans notre théâtre à quat’sous, Manarf, Vélo, Bricciole, nous faisions tout en même
temps, jeu, cadre, montage. Et c’était ça, ce régal de réinventer le cinéma au théâtre.
(...)
La Montagne : je suis perché sur une table, une corde rouge, une bleue descendent le
long de mon corps jusqu’au sol. Un Big-Jim, poupée en plastique pour garçons est
accroché par les mains aux cordes. Il escalade la montagne : plan large. Je tire sur les
cordes en lui parlant : je suis le plan serré, premier de cordée. Le spectateur fait le
montage en direct dans son cinéma, parce que je lui donne des signes pour regarder là
plutôt que là. Mais contrairement au cinéma, les deux plans sont simultanés, on voit les
ficelles du montage. Et le Big-Jim n’est pas une marionnette à fils, ainsi qu’une
marionnettiste me l’a dit. C’est un jouet d’enfant pour l’assistance qui le reconnaît pour
tel.
Ces objets pauvres en plastoc ont appartenu à des petites gens, peut-être pas pauvres,
mais pauvres de goût. Des gens que j’ai connus, des proches, moi. Ces objets me
touchent parce qu’ils ont été achetés, aimés, oubliés. Je les touche sur scène : je
touche la vie. Ils ont appartenu à des gens vivants. On parle des gens dans le théâtre
d’objet. Pas d’autre chose. Michel Laubu dit que nous sommes les enfants de la classe
ouvrière, ça me plaît ! J’aime que mon théâtre soit théorisable par des pensées
compliquées qui me coûtent à mettre sur le papier, mais j’aime jouer devant les gens
qui viennent pour la première fois au théâtre. Que voir mon spectacle soit du plaisir
d’abord, simple à voir pour des petites gens. Parce que trop souvent le théâtre me fait
souffrir, je suis un parmi les petites gens. Et pour une fois ce n’est pas une métaphore,
je me sens tel. Je revendique la survivance malgré tout, des classes.
Mon enfance était en plastique. Ça ne tient pas les années ces trucs-là, ça casse, la
couleur passe. Mon éducation était série B. Je fais du théâtre en plastique de série B.
Qui fait sourire et qui laisse un petit goût kitsch d’amertume.
Mon père était un petit Résistant. Je suis un petit résistant. Roland Schön dit que nous
sommes des « objecteurs ».
Christian Carrignon
http://agon.ens-lyon.fr/index.php?id=2079
S'interroger : il peut être judicieux de se demander en quoi le choix du théâtre d'objet correspond
avec l'oeuvre représentée.
>>Le choix du théâtre d'objet n'a donc rien d'innocent : il permet de raviver, de ré-activer la voix
des « petites gens », les misérables de Hugo, ceux qui n'ont normalement pas droit à la parole, ceux
qui ne sont pas assez chics.
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A observer :
1. la tenue de l'actrice-manipulatrice-conteuse, son expression
2. les différents objets et leur état
> d'où semblent venir les différents personnages ?
3. Quelle semble être le type de scène racontée ? Attention au placement des
différents petits personnages.
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Une mise en scène complexe : quels sont les éléments valorisés par l'éclairage ? Quelle
impression cela donne-t-il de Paris ?
Comment peut-on comprendre l'association de la toute petite poupée à côté de la
grande ?
Pourquoi choisir, pour la grande poupée, un costume avec un châle/foulard ?
Les actrices sont aussi parti prenante : à quoi le voit-on ?
>> cherchez l'élément de costume qui permet de lier les petits personnages aux
personnes réelles.
En quoi les accessoires utilisés par l'actrice au premier plan permettent-il d'appuyer la
situation dramatique ?
Pourquoi peut-on savoir qu'il s'agit de Fantine ? Et à quel moment de la vie de la jeune
femme ?
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Tous ces portraits renvoient directement ou indirectement au spectacle. Essayez de les
identifier, soit avec un nom soit avec une fonction/ un métier.
En quoi cette planche de portraits illustre-t-elle bien l'esprit du spectacle, reprise des
Misérables et incarnée dans le théâtre d'objet ?
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