Rapport stage Médecine Vietnam 2

publicité
RAPPORT DE STAGE D’EXTERNE AU VIETNAM – ETE 2009 HABERLAY Marc – étudiant en DCEM4 à la Faculté de Médecine d’Amiens Objet : Stage d’externat, année DCEM4 Période de stage : 16/07/2009 – 30/07/2009 Lieu de stage : Bach Mai Hospital ‐ rue Giai Phong quartier Dong Da ‐ Ha Noi Maître de stage : Pr Phạm Minh Thông – Chef de service de Radiologie Intitulé du poste : Externe – stage observationnel et clinique Remerciements : ‐ Pr Phạm Minh Thông, chef de service de Radiologie à Hopital Bach Mai, pour son acceuil, sa gentillesse et sa permission de réaliser mon stage dans son service ‐Dr Lùu, Praticien Hospitalier ‐Dr Anh Tran Tuan, Praticien Hospitalier ‐M. Nguyen Ngoc Cuong, interne de 3e année ‐M. Nguyen Ngoc Trang, Interne de 3e année ‐Mme Lê Thi Trà My, Vice Présidente de Internationnal Cooperation Department pour son aide ‐M. le Pr Collet Louis‐Michel pour son aide dans l’élaboration de ce projet ‐Tous les membres du service de Radiologie pour leur acceuil I Introduction La coopération entre les universités d’Amiens et de Hanoi m’a permis de réaliser mon stage de fin de cycle à l’hopital vietnamien de Bach Mai. C’est une région de l’Asie qui m’attire beaucoup du fait de mes origines vietnamiennes et aussi du fait de la différence de cultures et d’approche de la médecine d’avec l’Occident. J’ai choisi le service de Radiologie du Pr Truong d’une part parce que je veux faire de cette spécialité mon futur métier et d’autre part parce que c’est le plus important service de radiologie du Vietnam avec une diversité d’actes diagnostiques et thérapeutiques ainsi que du matériel de bonne qualité. II Rapport de stage A. L’Hopital Bach Mai L’Hôpital Bach Mai est un terrain multi‐établissements de santé de Hanoi et est considéré comme l'un des plus importants au Vietnam. L'hôpital a été créé en 1911 au cours de la domination coloniale française. Il a joué un rôle important dans le système de santé du Vietnam et est l'un des trois hauts centres spécialisés de médecine. Il s'agit d'un grand centre de formation des cadres et la recherche scientifique dans le pays. L'installation dispose d'un département pour les étrangers avec le personnel parlant anglais capable de traiter les cas graves. B. Le service de Radiologie Le service de Radiologie est un service de pointe au Vietnam disposant d’une IRM 3 tesla et 3 IRM 1.5 tesla, un scanner 64 barettes et un département de radiologie interventionnelle. Il existe environ 30 praticiens hospitaliers et une dizaine d’interne de radiologie (de la 1ere à la 3e année de formation). Chaque médecin est affecté, chaque jour, à un poste en fonction d’un planning organisé par le chef de service réalisé mois par mois ; de fait, tous les radiologues ont une formation « généraliste » même si certains se spécialisent tout de même. Ainsi, tous les médecins font de l’interprétation de radiographie standard, d’échographie, d’IRM et de scanner. Certains d’entre eux seulement font de la Radiologie Interventionnelle (dont l’essentiel des actes repose sur le traitement de malformations artério‐veineuses et anévrysmes intra‐craniens et l’embolisation de tumeurs hépatiques) Tous les jours, de nombreux praticiens en provenance des hopitaux de province viennent se former dans le service. C. Mon stage Lors de mon arrivée, le 17 juillet, j’ai été acceuilli personellement par le Pr Truong qui parle un français imppecable et qui m’a autorisé à effectuer mon stage d’observation d’externe dans son service. Il m’a présenté aux principaux médecins parlant anglais et français et avec qui j’ai passé l’essentiel de mon stage. Ma journée‐type dans le service commençait à 7h30 (précédée d’une demi heure de bus depuis notre hotel) et finissait vers 13h, du lundi au vendredi. Dès 7h30, il y avait un staff avec présentation d’un cas clinique par un interne par powerpoint en anglais puis en vietnamien. Puis dès 8h30, les médecins prennent connaissance de leur poste du jour et commencent leur travail. J’ai passé les premiers jours de mon stage en échographie avec un interne de fin de cycle, M.Nguyen Ngoc Cuong. L’échographie diagnostique du service représente une part importante du travail du service puisqu’il est réalisé environ 120 actes d’échographie (principalement les urgences). Les patients arrivent accompagnés de leur famille pour réaliser leur examen et repartent avec leur compte rendu. Mon travail a été essentiellement observationnel mais l’interne m’a laissé réaliser certaines échographies abdominales pour me familiariser avec le matériel et la radio‐anatomie. La deuxième semaine de mon stage, je l’ai passée avec les Drs Lùu et Trang en interprétation d’IRM et en scanner 64 barettes. Les actes d’IRM quotidiens sont nombreux (environ 20/médecin) et les indications sont très différentes d’en France. En effet, les informations diagnostiques contenues dans les bons de demande d’examen sont très succintes (« céphalées », « traumatismes »). Mon travail a été essentiellement observationel mais les médecins me laissaient interpréter les images en échange de riches et nombreuses explications médicales et techniques. Il n’y avait pas de secrétaire lors des interprétations et c’est au médecin de rédiger et de donner lui‐même le compte‐rendu au patient. Parfois, lorsque l’interprétation et difficile, le radiologue examine le patient pour se faire une idée ce qui se fait plus souvent qu’en France. Les dernières semaines de stage, j’ai alterné entre l’interprétation d’IRM générale et l’introduction à la Radiologie Interventionnelle avec le Dr Tuan. La majorité des actes thérapeutiques en interventionnelle sont le traitement des MAV (très fréquentes au Vietnam) et des anévrysmes cérébraux ainsi que l’embolisation parfois répétée de tumeurs hépatiques (dont la première cause est l’infection par le virus de l’hépatite B). J’ai pu à plusieurs reprises assister les médecins dans leurs actes ainsi que bénéficier de leurs explications. Le prix du matériel étant très important, il n’est pas banal que certains stents ou autres instruments soient à usage « multiple » D. Ce qui est différent d’en France… Le système de santé vietnamien est très différent du système français. D’un point de vue général, la prise en charge du patient en amont de la prise en charge médicale est beaucoup plus précaire qu’en France, dans le sens ou le versant paramédical (brancardage, salle attente, secrétariat) est quasi‐ inexistant et les infrastrucutres de l’hôpital sont anciennes contrastant avec une relative nouveauté du matériel (en radiologie). L’hospitalisation des patients ne comprend pas le repas qui est apporté par les familles. Le coût des soins est très cher pour les vietnamiens qui n’ont pas tous d’assurance maladie ou de mutuelles ce qui fait que toute la famille du patient se cotise pour les soins. Du côté du fonctionnement du service, une des machines d’IRM a été financée grâce à la cotisation de tous les médecins du service. Les subventions accordées par le gouvernement sont insuffisantes. Le midi, les internes et les médecins mangent devant leur console et écran d’interprétation ; aucun repas n’est fourni par l’hopital et il n’existe pas de système de cotisation comme les internats français. Les horaires d’un interne de radiologie sont 7h30 – 21h voire 22h. La formation dure 3 ans et est sanctionnée à la fin par un examen (pas de concours pour choisir sa spécialité). Durant ces 3 ans, l’interne passe dans 3 centres différents. E. Conclusions Ce stage au Vietnam a été une expérience professionnelle et humaine très riche et très intéressante. Le niveau de connaissance des médecins radiologues vietnamiens est très bon et le matériel dont ils disposent est digne des plus grands centres français contrastant avec la relative pauvreté des infrastructures de l’hôpital et du système économique de soin. 
Téléchargement