
LES SOINS PALLIATIFS DANS LE CADRE DES
SOINS DE LONGUE DURÉE
Les soins palliatifs, la prise en charge complète et l’accompagnement des résidents en fin
de vie, ainsi que de leurs proches et personnes de référence, prennent donc une impor-
tance croissante dans les homes pour personnes âgées et pour handicapés. Dans le même
temps, il faut remarquer que les EMS assument d’autres tâches en plus des soins pallia-
tifs, dans le cadre de la prise en charge gériatrique et sociopédagogique, par exemple la ré-
habilitation, la prise en charge de la démence, l’organisation de l’environnement de vie,
l’assistance pour les actes du quotidien. Ces tâches élémentaires jouent également un rôle
important dans les institutions pour handicapés.
Dans les soins stationnaires de longue durée, les soins palliatifs entrent en ligne de compte
lorsque, en cas de maladie chronique évolutive, l’objectif thérapeutique des mesures d’ac-
compagnement vise à atténuer les symptômes. On recourt plus particulièrement aux soins
palliatifs lorsque la personne est en fin de vie. Les possibilités palliatives sont prioritaire-
ment utilisées pour traiter et prendre en charge les résidents en l’EMS de façon à éviter un
transfert à l’hôpital.
Le traitement et l’accompagnement palliatifs des résidents dans les EMS soulèvent actuel-
lement plusieurs grands défis supplémentaires:
PLURALITÉ DES SITUATIONS DE SOINS
Actuellement, les institutions de soins de longue durée accueillent en même temps des
personnes ayant des tableaux cliniques très divers et présentant des limitations physiques,
psychiques et mentales très variées. Cela englobe notamment des personnes atteintes
de maladies graves et/ou chroniques évolutives et incurables, des personnes plus jeunes
souffrant de cancer ou de maladies neurologiques graves, des patients atteints de dé-
mence, présentant des troubles physiques et/ou psychiatriques, voire des personnes ayant
des handicaps physiques et/ou mentaux. Chaque type de patient a des besoins spéci-
fiques en matière de soins et d’accompagnement 1, et il requiert souvent des soins palliatifs
spécifiquement adaptés à sa situation.
1 Les Directives nationales concernant les soins paliatifs précisent à la p.4 que les soins palliatifs comprennent
les traitements médicaux et les soins; le terme «accompagnement» englobe le soutien psychologique, social ou spi-
rituel.
UNE QUALITÉ DE VIE INDIVIDUELLE ÉLEVÉE EN FIN DE VIE
Toutes ces personnes devraient pouvoir bénéficier d’une qualité de vie la plus élevée
possible
en matière physique, psychosociale, culturelle et spirituelle, grâce à des soins pal-
liatifs
et à un accompagnement de fin de vie de haut niveau. Cela exige en particulier de
prendre au sérieux les besoins psychiques, sociaux, culturels et spirituels, mais aussi de
créer un environnement individualisé qui corresponde à la personne en fin de vie. Dans
les institutions de soins de longue durée également, les résidents doivent bénéficier de
conditions leur permettant de mourir dans la dignité.
Il est par ailleurs important de maintenir le contact avec les proches et les personnes de
référence qui jouent un rôle important pour le résident. Celles-ci devraient pouvoir assumer
pleinement un rôle d’accompagnement, en particulier durant la phase finale. En même
temps, ces gens ont eux aussi besoin de pouvoir bénéficier assez tôt de l’attention, des
conseils et de l’accompagnement requis.
DURÉE DE SÉJOUR COURTE
Souvent, les personnes d’un âge avancé ne sont admises dans un hôpital ou un EMS que
lorsqu’elles exigent beaucoup de soins ou après un séjour à l’hôpital. Dès lors, leur séjour
dans un home est très court et ne dure souvent que quelques semaines ou mois. Le per-
sonnel soignant doit alors se familiariser en très peu de temps et de façon plus intense
avec la situation de vie actuelle du résident, avec ses habitudes et ses besoins. Cette courte
durée de séjour a pour corollaire un nombre accru de décès chaque année. De ce fait, les
soignants sont confrontés en peu de temps à de nombreuses situations de fin de vie. Même
si l’accompagnement de ces résidents suppose des compétences professionnelles avérées,
la prise en charge de patients en phase terminale représente un fardeau supplémentaire.
Les institutions et le personnel d’encadrement doivent donc veiller à ce que le personnel
soignant ne soit pas dépassé par ses responsabilités, et ainsi à éviter le burn-out.