Secourisme brulures gelures hemorragies. JP Geslin

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Que faire en cas de brûlure(s) ?
Définition :
Les brûlures sont des lésions de la peau ou des voies aériennes ou des voies digestives provoquées par la chaleur
(liquide bouillant, flamme, vapeur ou objet chaud …), le frottement, diverses substances chimiques, l’électricité
ou les radiations (du soleil ou ionisantes).
Statistiques :
200 000 à 400 000 personnes sont victimes de brûlures en France chaque année dont les 2/3 à la maison, 10 000 à
15 000 sont hospitalisées et 3 500 sont soignées dans des centres pour grands brûlés. 500 à 700 morts. Les enfants
de la naissance à 4 ans sont les plus touchés : 100 décèdent en France par an dans l’incendie d’une habitation.
Causes :
Les installations électriques défectueuses, les
cheminées, les appareils ménagers défectueux
alimentés au gaz, l’inflammation des aérosols
ou leur explosion lorsqu’ils sont proches
d’une source de chaleur, les briquets et les
allumettes manipulés par des enfants en
l’absence d’adultes, les portes de fours, les
plaques vitro-céramiques et les queues tournées vers l’extérieur - de casseroles
contenant des produits chauds.
Les fours micro-ondes sont indirectement
cause de brûlures intra buccales : le biberon
peut avoir ses parois tièdes mais le lait situé à
l’intérieur est bouillant... surtout ne pas
examiner la cavité buccale en employant un
abaisse-langue …
Degré de la brûlure :
Photographie Le Stum/Goiveaux extraite d’un article d’ « Impact
Médecin » n° 110 du 28 juin 1991 : « les brûlures ».
Une brûlure du 1er degré est une atteinte de la
couche la plus superficielle de la peau : l’épiderme. Symptômes : peau
Les Principales causes
rouge, chaude, douloureuse au moindre contact. Pas de cloque. Guérison
de brûlure
en 2 à 3 j.
Radiation 1%
Une brûlure du 2 ème degré est une destruction de la totalité de
Produits caustiques 2%
l’épiderme et d’une partie plus ou moins importante du derme. Des
Electricité
3%
Objets chauds 5%
cloques ou phlyctènes sont présentes. Cicatrisation en 1 à 3 semaines.
Explosions 10%
Dans une brûlure du 3 ème degré, toute la peau est détruite et la brûlure
Les incendies 14%
atteint le tissu sous-cutané. Il n’existe pas de cloques et la lésion
Liquides inflammables 20%
apparaît de façon caractéristique cartonnée et de couleur blanche, brune
Liquides chauds 45%
ou noire. Elle est totalement insensible et son aspect quasi-normal
Pour éteindre une bassine d’huile
pourrait conduire à méconnaître sa gravité. La cicatrisation spontanée est enflammée, on étouffe le feu avec une
impossible au delà de 3 cm de largeur et il est nécessaire de faire appel à
serpillière humide.
un traitement chirurgical avec ablation des tissus lésés et une greffe.
Il peut exister une atteinte respiratoire associée résultant d’une brûlure de
la face ou de l’inhalation de fumées ou encore de brûlures provoquées par des vapeurs.
La règle des 9 est un moyen rapide d’évaluation de l’étendue des lésions :
La tête = 9 % ; 1 membre supérieur = 9 %, une face du tronc = 9 % X 2, 1 membre inférieur = 9 % X 2. La paume
de la main correspond à 1 % de la surface corporelle. Une brûlure nécessite une hospitalisation quand la surface
brûlée est supérieure à 10 % de la surface corporelle.
Jean-Pierre Geslin, professeur.
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Que faire en cas de brûlure(s) ? (suite)
1) Si la brûlure est simple, on observe une rougeur peu étendue et
éventuellement une cloque unique (dont la surface est inférieure à la
moitié de la paume de la main du brûlé).
a) On supprime la cause ou on soustrait la victime à la cause.
b) On refroidit la brûlure (afin de limiter son évolution) selon la règle
dite des « 10 –15 » :
- eau à 10-15 °C (10 à 25°C pour l’AFPS 2001, en fait 8 à 25° C) appliquée
durant au moins 5 à 10 minutes d’après la plupart des manuels de secourisme (le
Dr Mathonnet et beaucoup d’autres spécialistes disent « 20 minutes »)… Les
fiches de l’AFPS 2001 se contentent de signaler que « l’arrosage peut être
poursuivi pour limiter la douleur ».
- jet à une distance de 10 – 15 cm en prenant soin de ne pas diriger le jet
directement sur la brûlure mais au-dessus de façon à faire ruisseler l’eau sur la
Surface de la brûlure
partie lésée.
inférieure à la moitié de la
- Brûlure survenue il y a 10 - 15 mn (l’action est optimale dans les 3 premières
paume de la main du blessé.
minutes) au maximum d’après les manuels de secourisme. Le Dr Mathonnet du
centre des brûlés de Freyming-Merlebach considère que la méthode conserve
« une certaine efficacité au moins 1 heure après l’accident » (« Le quotidien du médecin » n° 5201 du 2 juin 1993).
Attention :
Le ruissellement peut être remplacé par une immersion.
c) Surveiller comme une plaie simple. Il faut en particulier demander à la victime si elle est
vaccinée contre le tétanos…
Il ne faut pas percer la (ou les) cloque(s) mais se contenter de la (ou les) protéger par un simple pansement. Si
la cloque est déjà percée, elle sera soignée comme une petite plaie.
Ne pas appliquer de crème ou de pommade. Les crème grasses n’ont aucune vertu thérapeutique, elles
empêchent seulement que le pansement adhère à la partie brûlée mais elles présentent l’inconvénient de
masquer la zone atteinte à la vue du médecin.
Ne pas utiliser de colorants type éosine car ils masquent les lésions et, employés plusieurs jours, deviennent proinflammatoires. « Les pommades antibiotiques sont également à déconseiller » (1).
Contentez-vous de protéger avec un linge de coton propre.
« Des
pansements
biosynthétiques sont maintenant à la
disposition du corps médical. Ces
pansements ont le mérite de
supprimer la douleur. Ils sont
occlusifs et doivent être laissés en
place jusqu’à cicatrisation … Ils
nécessitent
une
surveillance
régulière
pour
dépister
une
éventuelle surinfection » (1).
De
nombreuses
spécialités
existent : « Inerpan, Beschitine,
Lumiderm, Duoderm, Comfeel
… ». Dr Wasserman, chef de service
Dans « La gazette médicale » n° 3, le Dr B. Karcenty
testait ainsi ses collègues :
Quels gestes d’urgence pratiquez-vous au cours d’une
brûlure thermique de la main ?
A) Vous la badigeonnez d’un corps gras.
B) Vous l’immergez plusieurs minutes dans l’eau froide.
C) Vous pratiquez rapidement un pansement au tulle gras
simple.
D) Vous pratiquez rapidement un pansement au corticotulle.
La bonne réponse était la B.
des grands brûlés de l’hôpital Cochin.
Le Dr Wasserman conseille un sulfamide local en cas de surinfection : FLAMMAZINE ® = sulfadiazine
argentique sous forme de crème stérile en tube de 50 g et pot de 500 g.
d) Chez l’enfant et à fortiori chez le nourrisson, il faut toujours prendre l’avis d’un médecin.
Jean-Pierre Geslin, professeur.
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2) Si la brûlure est grave :
- Surface de la ou des cloques supérieure(s) à la moitié de la paume du brûlé.
- Destruction plus profonde (aspect noirâtre) associée à des cloques ou à une
rougeur ± étendue.
- Localisations « particulières » de la brûlure : à la face (bouche et nez)…
risque de détresse respiratoire ou aux mains… risque de séquelles
fonctionnelles ou près d’un orifice naturel (y compris narines et bouche).
- Brûlure d’origine électrique.
- Rougeurs étendues de la peau chez l’enfant.
Que faire en cas de brûlure grave ?
On supprime la cause ou on soustrait la victime à la cause.
a) La brûlure est due à la chaleur :
Surface de la brûlure
* Si les vêtements sont enflammés, empêcher la victime de courir, la rouler ou
supérieure à la moitié de la
la faire se rouler par terre et étouffer les flammes avec des vêtements ou une
paume de la main du blessé.
couverture.
* Arroser immédiatement à l’eau froide (voir précédemment), par ruissellement, pendant au moins 5 à 10 mn
(si possible plus si l’eau utilisée n’est pas trop froide… sinon risque de refroidissement de la victime) afin de
refroidir la plaie, de limiter son évolution et de calmer la douleur et le stress.
* Retirer les vêtements durant l’arrosage sauf s’ils adhèrent à la peau.
Le refroidissement immédiat des
* Faire alerter les secours.
brûlures ou « cooling » réalise
* En attendant, allonger la victime sur une région non brûlée ou la
une extraction de chaleur
placer en position ½ assise si elle présente des difficultés respiratoires.
bénéfique au plan local (ce qui
* Surveiller la victime, lui parler et signaler toute aggravation en
diminue la profondeur de la
rappelant les secours.
lésion) et général, présente une
b) Si la brûlure est liée à un acide (ou à un autre produit chimique) :
action antalgique rapide et
- Enlever le plus tôt possible, sous l’eau, les vêtements imbibés
diminue l’œdème.
d’acide. Alerter et arroser jusqu’à l’arrivée des secours.
- « Projection de liquide chimique dans l’œil : rincer l’œil abondamment à l'eau le plus tôt possible, en
prenant soin que l'eau de lavage ne coule pas sur l'autre œil » (AFPS).
c) Si la brûlure est liée à une brûlure interne par inhalation :
- Placer la personne en position ½ assise si elle a du mal à respirer et appeler les secours.
- Lui parler régulièrement.
D) Si la brûlure est liée à une ingestion :
Faire :
Ne pas faire :
Faire hospitaliser en urgence en emportant le
Ne pas faire vomir, le caustique pourrait, en remontant par
produit responsable restant et son emballage. En
l’œsophage produire une nouvelle brûlure.
attendant, surveiller la victime.
Ne pas donner à boire
E) Si la brûlure est de nature électrique :
Prévention : protéger les prises de courant par des caches prises et ne laisser jamais traîner une rallonge qui
soit branchée. Ne pas manipuler d’appareils électriques au voisinage de l’eau.
Une brûlure électrique est toujours grave même si le point d’impact cutané apparaît minime car elle brûle les
tissus en profondeur. Des troubles du rythme cardiaque sont en outre possibles.
Ne toucher à rien temps que le courant n’est pas coupé.
Après avoir supprimé la cause, allonger puis desserrer col, cravate, ceinture.
Alerter. Surveiller la ventilation et le pouls. Parler régulièrement à la victime. Il faudra mettre le patient sous
monitoring cardiaque.
Après la cicatrisation, le soleil sera à proscrire pendant au moins une année.
Jean-Pierre Geslin, professeur.
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Que faire en cas de gelures ?
Attention : un froid de 0°C avec un vent de 120 km / heure correspond à un froid de - 19 °C !
Les extrémités (pieds le plus souvent) sont d’abord le siège de fourmillements puis s’engourdissent
progressivement (perte de sensibilité). Les gelures du visage sont plus rares et plus superficielles.
* Si la phase de réchauffement est douloureuse, ce n'est pas
une "gelure" mais une simple "onglée" qui guérit toujours
sans séquelles.
* Les gelures du 1er degré (pâleur lors du froid, cyanose de
quelques heures lors du réchauffement, œdème modéré, pas
de cloques) évoluent également sans complications.
* Dans les gelures du "second degré superficiel", il y a
apparition de cloques dans les 6 heures à 2 jours ou plus
après le réchauffement. Ces "phlyctènes" peuvent être
beaucoup plus importantes que sur la photographie.
Paradoxalement, le fait qu'elles soient volumineuses,
claires et d'apparition rapide évoque une évolution
favorable. Elles persisteront environ 8 jours.
* Dans le "second degré profond" les "phlyctènes" sont
hémorragiques (= séro-hématiques).
Gelure du second degré superficiel.
* Dans les gelures du 3ème degré (pas de phlyctènes), la
Photographie Dr Bernard Marsigny.
nécrose aboutit toujours à l'amputation.
Pendant 15 ans, il a été recommandé de réchauffer le patient lentement. Les travaux sur l'animal et la
comparaison des pratiques ont montré qu'un réchauffement rapide était préférable : voir l'article du
"Généraliste" du 12/3/1999 : "Gelures : il faut agir vite" et "Le Quotidien du Médecin" n°6394 du
7/12/41998 : Gelures : réchauffer d'urgence dans l'eau chaude à 38-40 °C et éviter le regel" :
"LA PRISE EN CHARGÉ DES GELURES A CHANGE. ON SAIT MAINTENANT QUE LE
RECHAUFFEMENT LENT AGGRAVE LES LESIONS CRYOGENIQUES…" en favorisant les
phénomènes de nécrose en profondeur… "UN RECHAUD, UNE CASSEROLE ET DE LA NEIGE
PERMETTRONT DE RECHAUFFER VITE DANS DE L'EAU À 38 °C, A CONDITION D'ETRE SUR
QUE LA PERSONNE NE VA PAS REGELER SES LESIONS".
"Généraliste" du 12/3/1999
Faire :
Réchauffer le sujet en l’enveloppant dans une couverture (ne pas réchauffer par frottement).
Desserrer ses vêtements (tout en le maintenant sous la couverture).
Lui faire boire des boissons chaudes et sucrées mais pas de l'alcool.
Aidez-le à rejoindre un lieu protégé et alerter les secours.
Faire bouger les membres jusqu’à l’arrivée des secours.
Si c’est possible, réchauffer les extrémités dans un récipient contenant de l'eau à 38-40 °C durant au
moins une 1/2 heure pour permettre le dégel (il faut être certain que le sujet ne regèlera pas ensuite).
Ne pas donner de bain, laissons ce soin aux services d’urgence ou aux services spécialisés qui
ajoutent à l’eau une solution antiseptique iodée ou de la liqueur de Dakin.
La prise d'aspirine (250 mg) à une action anti-inflammatoire (elle empêche la formation d'acide
arachidonique permettant ainsi de s'opposer à l'adhésion des plaquettes à l'endothélium et à leur agrégation).
Plus le traitement hospitalier sera débuté vite, plus il se révélera efficace. Il fait appel à des bains à
remous avec antiseptiques et à divers médicaments dont l'aspirine. Dans les cas extrêmes, on
emploie un puissant vasodilatateur : l'iloprost puis quelques jours plus tard les héparines.
Jean-Pierre Geslin, professeur.
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Remarques : Les français ne percent pas les phlyctènes car ils les considèrent qu'elles constituent
une barrière s'opposant à l'infection. Les américains les percent car ils pensent qu'elles contiennent
des médiateurs chimiques de l'inflammation néfastes.
L'antisepsie des lésions est essentielle (ce sont les gangrènes consécutives et non pas les gelures
elles-mêmes qui ont décimé les armées de Napoléon).
Les BOSSES et les PLAIES superficielles :
- Le meilleur produit à appliquer sur une bosse est encore la GLACE ...
- Une plaie dite « simple » est une lésion de la peau par coupure, éraflure ou piqûre avec
atteinte éventuelle des tissus sous-jacents mais ne contenant ni souillure ni corps étranger, ne
saignant pas ou peu et de surface peu étendue (inférieure à la moitié de la paume de la main de
la victime).
Les plaies par morsure et les piqûres d’origine animale ont été traitées dans un autre chapitre.
* Le secouriste commence par se laver les mains avec application à l’eau et au savon…
* puis il assure le nettoyage de la plaie au savon de Marseille.
Il est également possible d’employer un antiseptique non coloré (un antiseptique coloré masquerait
la plaie).
Le Mercryl présente l'inconvénient de contenir un dérivé mercuriel, or, on ne peut pas mettre d'iode
sur un dérivé mercuriel et l'iode, sous forme de Bétadine, est très souvent utilisé dans les services
d'urgence.
* Sécher en tamponnant
avec
une
compresse.
* Protéger par un
pansement. Ne jamais
utiliser du coton ! Les
fibres se prennent dans
le caillot et ceci pour le
plus grand déplaisir du
patient et du médecin
lors de l'enlèvement des
dites fibres... Prendre
des compresses sté« Les premiers secours » par Didier Gateau. Éditions Nathan, 1997.
riles (fixées sur leurs 4
côtés par du tissu
adhésif en rouleau ou par une bande de gaze) ou encore un pansement adhésif.
* Si la plaie devient rouge, gonflée, chaude et douloureuse, il s’agit d’un début d’infection imposant
une visite médicale.
* Toute plaie, même minime peut être une porte d’entrée pour la bactérie du tétanos. Si la
vaccination est ancienne (plus de 5 ans) : consulter un médecin.
Bientôt (2002) des pansements qui arrêtent les hémorragies
graves - même artérielles - en 15 secondes.
Ces pansements sont constitués d'une trame de fil résorbable sur
laquelle est pulvérisée une couche de fibrinogène congelée puis
une couche de thrombine congelée. Testés chez l'animal, ils
arrêtent les hémorragies artérielles en 15 secondes.
En préparation également : une "mousse expansive" de même
nature (injectable dans des plaies par armes blanches ou par
balles) et une "poudre à vaporiser" utilisable en cas de brûlures
étendues. Cf. "Le Quotidien du Médecin " du 28/03/1999.
« Des maladies peuvent être
transmises par le sang en cas de
plaie même minime des mains du
sauveteur. Dans ce cas, il convient :
1. de se protéger par le port de
gants,
2. de toujours se laver les mains et
les désinfecter (eau de javel, dakin)
le plus tôt possible ».
Fiche AFPS.
Jean-Pierre Geslin, professeur.
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LES HEMORRAGIES EXTERIORISEES
On distingue parmi les hémorragies : les hémorragies externes lorsque le sang sort par une plaie, les hémorragies
extériorisées lorsque le sang sort par un orifice naturel (en dehors des règles) et les hémorragies internes. Les
saignements de nez sont des hémorragies extériorisées.
LE SAIGNEMENT DE NEZ OU EPISTAXIS
Il peut être spontané ou survenir à la suite d’un coup (dans ce 2ème cas, il faudra surveiller la conscience et
alerter les services spécialisés).
1 - Qui peut être touché ?
- L'ENFANT : le saignement est alors généralement antérieur et provient de ce
que l'on nomme la "tache vasculaire" de la cloison nasale (à 1 cm en arrière du
bord de la narine et donc facilement accessible à l’examen). Il s'observe en
particulier en cas de rhinite (= inflammation de la muqueuse nasale).
- L'ADULTE : (de plus de 50 ans et la personne âgée) Le saignement est alors
le plus souvent postérieur et plus abondant. Il correspond à une rupture de l'artère
sphéno-palatine en rapport (le plus souvent) avec une hypertension.
- TOUS LES AGES : en cas de traumatisme bénin de la face ou en cas
d’hémophilie.
Extrait de « 1ers
secours » de
Cassan et Gérin,
éditions
Marabout.
2 - Que faire ?
Les gestes à pratiquer sont différents selon qu'il s'agit d'un saignement antérieur
ou postérieur.
3 règles générales : NE PAS METTRE LA TETE EN ARRIERE, NE PAS
ALLONGER. NE PAS EMPLOYER DE COTON HYDROPHILE.
* afin que le patient ne s'étouffe pas avec son propre sang.
* pour permettre d'évaluer la quantité de sang perdue (en particulier chez le sujet
âgé sensible à l'anoxie = déficience en oxygène).
* afin de ne pas redéclencher le saignement lors de l’enlèvement du coton.
Attention : ne pas mettre de
coton dans les narines
(l’hémorragie reprendrait à
l’enlèvement des fibres).
- Saignement antérieur (enfant) :
* Mouchage soigneux pour évacuer les caillots localisés dans la cavité nasale à distance de la zone lésée et donc
incapables d’assurer l’hémostase. "Le mouchage permet en général de voir l'origine du saignement et peut parfois
arrêter l'hémorragie". ("Le généraliste n° 11230, 29/01/91 ).
* Personne assise penchée vers l’AVANT (et non pas vers l’arrière comme
Si les épistaxis sont très fréquentes,
l’affirment les personnes mal informées).
si l’enfant se fait facilement des
* Compression avec un seul doigt (ou bidigitale) des narines contre la cloison
ecchymoses, s’il y a des antécédents
médiane pendant 10 mn sans relâchement (le sujet restant penché vers
familiaux de maladie hémorragique,
le médecin demandera une prise de
l'avant) selon les recommandations de l’AFPS. L'application de glace sur la
sang pour bilan d’hémostase
surface externe du nez du côté qui saigne peut aussi être utilisée.
(numération
des plaquettes, temps de
* Le méchage antérieur (ou méchage vestibulaire) consiste en l’introduction
saignement ou TS, taux de
d’un tampon hémostatique type Coalgan  qu’il vaut mieux recouvrir d’une
prothrombine ou TP et temps de
pommade grasse type HEC  afin que le tampon ne colle pas à la muqueuse.
céphaline activée ou TCA).
* Si le saignement se renouvelle fréquemment, un spécialiste ORL pourra
pratiquer une cautérisation (éventuellement renouvelable) à l'acide chromique à 10% ou au nitrate d'argent.
- Saignement postérieur :
Le méchage (= pose de mèches) bilatéral relève du médecin.
AUTRES HEMORRAGIES EXTERIORISEES :
Il est inutile d’appuyer au niveau de l’hémorragie, le sauveteur doit se contenter :
1. D’allonger la victime (cas général) ou de la maintenir en position assise ou ½ assise (en cas de
vomissements ou de crachements de sang ou si elle ne supporte pas la position allongée).
2. D’appeler les secours et 3. De réaliser une surveillance (parler régulièrement à la victime).
Jean-Pierre Geslin, professeur.
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En cas de blessure avec Saignement important …
on pratique très généralement une compression locale manuelle...
1. On appuie sur la plaie avec la paume de la main (après avoir écarté les vêtements si nécessaire)
et quasi simultanément…
2. On allonge la victime.
3. Si le sauveteur doit se libérer, il remplace la
compression manuelle par un pansement compressif
réalisé avec un mouchoir ou un linge propre plaqué
sur la plaie, suffisamment large pour recouvrir la
totalité de celle-ci, et maintenu à l’aide d’un lien large
(suffisamment long pour faire au moins 2 tours).
Cette opération est effectuée en relâchant la
compression locale le moins de temps possible.
4. On alerte (15 ou 18).
5. On surveille conscience, ventilation et pouls.
6. On couvre et on réconforte.
7. En cas de saignement important, surélever les
jambes (ce point n’est pas au programme de l’AFPS 2001
mais il est écrit que « Lorsque le saignement siège à une
extrémité de membre, élever cette extrémité au-dessus du
niveau du cœur contribue à mieux arrêter le saignement »).
8. Dans tous les cas, la compression de la plaie qui saigne
« doit être maintenue jusqu'à l'arrivée des secours, si
nécessaire en recherchant la coopération d'une autre personne
ou de la victime ».
Les 3 schémas du haut sont extraits du « Guide des
premiers secours » de la « Fédération Française de
Sauvetage et de Secourisme ». Siège national : 28, rue
Lacroix – 75017 Paris.
Quand la compression locale
manuelle est impossible car :
Positions d’attente en cas de saignement
important : il faut surélever les jambes.
Schéma extrait du « Guide des premiers secours » de la
« Fédération Française de Sauvetage et de Secourisme ».
1. La plaie renferme un corps étranger (verre,
métal, flèche...) qui ne doit pas être enlevé…
2. Il existe un os apparent (la compression est trop douloureuse).
3. Lorsque la compression locale manuelle peut étouffer la victime (blessure au cou).
4. Lorsque la plaie est inaccessible…
5. ou la compression locale inefficace.
6. Lorsque le secourisme présente une plaie aux mains (et est dépourvu de moyen de protection).
Dans ces 6 cas compression à distance (voir page suivante)
Jean-Pierre Geslin, professeur.
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Points de compression :
2 types d’hémorragies :
Hémorragie en jets saccadés
correspond à la rupture d’une artère.
qui
Hémorragie en nappe qui correspond
à la rupture d’une veine.
Qu’est ce que la compression indirecte
?
La compression indirecte = compression à distance consiste à aplatir
un vaisseau qui saigne contre un os
sous-jacent en 1 point précis (appelé
point de compression) localisé loin de
la blessure.
Il s’ensuit un arrêt de circulation en
aval qui devra ensuite être
maintenu jusqu’à l’arrivée des
secours.
Où comprimer ?
Les principales artères et les 5 points de compression
artériels sont représentés sur le schéma ci-dessus :
• Cou : artère carotide.
• Derrière la clavicule : artère sous-clavière.
• Bras : artère humérale.
• Aine et cuisse : artère fémorale.
Théoriquement entre la plaie et le
cœur dans le cas d’une artère et entre
la plaie et l’extrémité du membre dans
le cas d’une veine.
En fait la « compression locale
manuelle » étudiée précédemment
suffit dans le cas d’une veine et seuls
seront donc abordés les points de
compression
correspondant
aux
artères.
5 points de compression étaient
autrefois enseignés. Actuellement on
n’en aborde en général que 3 mais
nous présenterons pour notre part les 5
points.
Comment comprimer ?
1. On se place du côté où le sujet
saigne.
Schéma (remanié) extrait comme ceux des 2 pages suivantes du
2. On utilise de préférence le bras
« Manuel pratique de secourisme ». Éditions France-Sélection.1982.
droit pour comprimer quand le
sujet saigne à gauche et
réciproquement… mais l’important est d’être dans une position commode et vous verrez que
cette règle est parfois prise en défaut sur les schémas des pages suivantes.
3. C’est le pouce qui est employé pour les points de compression situés au dessus de la ceinture et le
poing pour ceux sous la ceinture.
Jean-Pierre Geslin, professeur.
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Points de compression (page 2) :
Point de compression au cou :
Le point de compression au cou doit être
exclusivement réservé pour des hémorragies
siégeant au cou. Il ne faut pas l’employer
pour une hémorragie localisée au cuir
chevelu ou au niveau de la face.
Le sauveteur est sur le côté, au niveau de la tête.
Il comprime l’artère carotide irriguant la tête en
appuyant avec le pouce d’avant en arrière
contre la colonne vertébrale entre le cœur et la
blessure. Il n’appuie pas sur la trachée. Il utilise
le pouce droit pour le côté gauche et le pouce
gauche pour le côté droit.
Ce point de compression est à connaître pour
l’AFPS. A noter qu’il amène une perte de
conscience du fait du ralentissement de la
circulation cérébrale dans le cerveau.
Point de compression derrière la clavicule :
On l’emploie dans le cas d’une hémorragie du
membre supérieur non contrôlée par
compression locale.
Le sauveteur se positionne à la tête dans l’axe
du corps. Il enfonce son pouce dans la salière,
derrière la clavicule, en direction des pieds
afin de comprimer l’artère sous-clavière
contre la première côte. Les autres doigts prennent appui derrière l’épaule. Ce point n’est pas
demandé à l’AFPS.
Point de compression au bras :
On l’emploie afin d’arrêter une hémorragie du
coude, de l’avant-bras ou de la main non
contenue par une compression locale. On
comprime, avec le pouce, l’artère humérale
contre l’humérus, à mi-chemin du coude et de
l’aisselle et en arrière du biceps. Ce point est à
connaître pour l’AFPS.
Jean-Pierre Geslin, professeur.
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Points de compression (page 3) :
Points de compression à
l’aine et à la cuisse :
Ici, il vaut mieux utiliser le poing gauche.
On les utilise pour une hémorragie du
membre inférieur non contrôlée par
compression locale.
Le sauveteur se place sur le côté qui saigne
et comprime l’artère fémorale avec le
poing (gauche pour plaie à droite et
inversement) de tout son poids, bras tendu à
la verticale, en direction du sol :
- Au niveau de l’aine, contre l’os du bassin
(ce point est enseigné pour l’AFPS).
- Au niveau de la face interne de la
cuisse aux 2/5 de sa longueur (en partant
de la hanche), contre le fémur. Ce point
n’est pas abordé à l’AFPS.
Comme dans les cas précédents, une fois le
point effectué, il ne doit plus être relâché.
Mise en place d’un
garrot :
On ne place un garrot que :
- Si un point de compression au bras
ou au pli de l’aine se révèle impossible
ou inefficace. Connaître le point
derrière la clavicule peut l’éviter pour le
mb supérieur.
-
Si le sauveteur est isolé et doit donner l’alerte.
Il faut utiliser un lien large (cravate, foulard,
écharpe)… jamais une ficelle, un fil de fer ou un
élastique.
Il est nécessaire de le serrer forte-ment, selon la
blessure, au niveau de la cuisse ou au niveau du
bras.
Noter l’heure de la pose de façon visible en
indiquant les heures (de 0 à 23 h) et les minutes (par
exemple 10 h 40 mn).
Ne pas recouvrir le garrot et ses indi-cations (les
lésions sont irréversibles après 45 mn pour le
membre supérieur et 60 mn pour le membre
inférieur).
Néanmoins, ne jamais ensuite desserrer le garrot…
Seul un médecin est habilité à le faire.
Allonger la victime puis la couvrir.
Mise en place d’un garrot (à placer en amont de l’hémorragie).
Jean-Pierre Geslin, professeur.
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Positions
Positions d’attente en cas de plaies graves :
Position d’attente dans le cas d’une plaie au thorax
On installe le sujet en position
demi-assise parce que les
plaies au niveau du thorax
s'accompagnent de difficultés
ventilatoires.
Le choix de la position sur le dos
ou sur le côté sera déterminé par
le blessé (position où il se sent le
moins mal).
Position d’attente dans le cas d’une plaie à l’abdomen.
On place le sujet dans la
position des victimes ayant
subi une grosse hémorragie
car les plaies à l’abdomen sont
susceptibles d’entraîner des
lésions internes avec des
pertes importantes de sang
non repérables.
Position d’attente dans le cas d’une plaie à l’œil (à gauche) et à la face (à
droite)
Plaie à l’œil :
Le blessé est installé sur le
dos. La tête est calée avec 2
linges roulés car il faut éviter
que le sujet ne bouge (risque
de sortie du contenu du globe
oculaire par la plaie). On lui recommande de fermer les yeux et de rester
immobile. Ne surtout pas chercher à enlever un corps étranger … même de
très faible taille. Ne pas couvrir les yeux.
Plaie à la face, au nez, à l’oreille :
Ce type de plaie saigne abondamment. La mise en
position latérale de sécurité permet un éventuel
écoulement du saignement par la bouche sans
provoquer d’étouffement et évite l’asphyxie s’il y a perte
de conscience.
Schémas extraits du
livre de Didier
Gateau : « les
premiers secours ».
Éditions Nathan 1997.
Dans ces 4 cas : alerter et surveiller.
Jean-Pierre Geslin, professeur.
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