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Jean-Pierre Geslin, professeur. 40
Que faire en cas de brûlure(s) ? (suite)
1) Si la brûlure est simple,
on observe une rougeur peu étendue et
éventuellement une cloque unique (dont la surface est inférieure à la
moitié de la paume de la main du brûlé).
a) On supprime la cause ou on soustrait la victime à la cause.
b) On refroidit la brûlure (afin de limiter son évolution) selon la règle
dite des « 10 –15 » :
- eau à 10-15 °C (10 à 25°C pour l’AFPS 2001, en fait 8 à 25° C) appliquée
durant au moins 5 à 10 minutes d’après la plupart des manuels de secourisme (le
Dr Mathonnet et beaucoup d’autres spécialistes disent « 20 minutes »)… Les
fiches de l’AFPS 2001 se contentent de signaler que « l’arrosage peut être
poursuivi pour limiter la douleur ».
- jet à une distance de 10 – 15 cm en prenant soin de ne pas diriger le jet
directement sur la brûlure mais au-dessus de façon à faire ruisseler l’eau sur la
partie lésée.
- Brûlure survenue il y a 10 - 15 mn (l’action est optimale dans les 3 premières
minutes) au maximum d’après les manuels de secourisme. Le Dr Mathonnet du
centre des brûlés de Freyming-Merlebach considère que la méthode conserve
« une certaine efficacité au moins 1 heure après l’accident »
(« Le quotidien du médecin » n° 5201 du 2 juin 1993).
Attention :
Le ruissellement peut être remplacé par une immersion.
c) Surveiller comme une plaie simple. Il faut en particulier demander à la victime si elle est
vaccinée contre le tétanos…
Il ne faut pas percer la (ou les) cloque(s) mais se contenter de la (ou les) protéger par un simple pansement. Si
la cloque est déjà percée, elle sera soignée comme une petite plaie.
Ne pas appliquer de crème ou de pommade. Les crème grasses n’ont aucune vertu thérapeutique, elles
empêchent seulement que le pansement adhère à la partie brûlée mais elles présentent l’inconvénient de
masquer la zone atteinte à la vue du médecin.
Ne pas utiliser de colorants type éosine car ils masquent les lésions et, employés plusieurs jours, deviennent pro-
inflammatoires. « Les pommades antibiotiques sont également à déconseiller » (1).
Contentez-vous de protéger avec un linge de coton propre.
« Des pansements biosyn-
thétiques sont maintenant à la
disposition du corps médical. Ces
pansements ont le mérite de
supprimer la douleur. Ils sont
occlusifs et doivent être laissés en
place jusqu’à cicatrisation … Ils
nécessitent une surveillance
régulière pour dépister une
éventuelle surinfection » (1).
De nombreuses spécialités
existent : « Inerpan, Beschitine,
Lumiderm, Duoderm, Comfeel
… ».
Dr Wasserman, chef de service
des grands brûlés de l’hôpital Cochin.
Le Dr Wasserman conseille un sulfamide local en cas de surinfection : FLAMMAZINE ® = sulfadiazine
argentique sous forme de crème stérile en tube de 50 g et pot de 500 g.
d) Chez l’enfant et à fortiori chez le nourrisson, il faut toujours prendre l’avis d’un médecin.
Surface de la brûlure
inférieure à la moitié de la
paume de la main du blessé.
Dans « La gazette médicale » n° 3, le Dr B. Karcenty
testait ainsi ses collègues :
Quels gestes d’urgence pratiquez-vous au cours d’une
brûlure
thermique de la main ?
A) Vous la badigeonnez d’un corps gras.
B) Vous l’immergez plusieurs minutes dans l’eau froide.
C) Vous pratiquez rapidement un pansement au tulle gras
simple.
D) Vous pratiquez rapidement un pansement au corticotulle.
La bonne réponse était la B.