postopératoire.4 Elle reposait sur un questionnaire individuel directif et structuré sur la base de
questions fermées. Le taux de participation était élevé puisque 2 734 MAR ont répondu (soit
91,1 %). Plusieurs éléments de réponse ont contribué à la genèse du projet PROCEDOL.
Les médecins anesthésistes étaient d’abord interrogés sur la conférence de consensus sur la
DPO. Cette conférence de consensus, organisée en 1997 par la SFAR sous l’égide de
l’ANAES, a été un tournant important à la fois pour les praticiens mais également pour les
patients. Les recommandations de ce référentiel représentent le point de départ d’une
amélioration des pratiques visant parallèlement les techniques d’anesthésie et de chirurgie, les
différentes modalités d’analgésie postopératoire. Elles instaurent et guident les méthodes
d’évaluation de la douleur, les modalités de prescription de l’analgésie multimodale, celles de
la prise en charge précoce de la douleur postopératoire et l’information du patient. Lors de
l’enquête ANESPO, la connaissance des recommandations de la conférence de consensus de
la SFAR est bonne et très bonne chez 78 % des MAR qui ont répondu à l’enquête.
Les recommandations concernant la prise en charge précoce de la DPO ont marqué plus
spécifiquement les MAR enquêtés (86,6 %), mais de façon significativement moindre ceux
des centres hospitaliers généraux (CHG) comparativement à ceux exerçant en CHU ou dans le
secteur privé. D’autre part, 66,8 % des MAR de l’enquête ont été intéressés par l’évaluation
systématique de la douleur postopératoire. Les MAR interrogés sont très motivés puisqu’ils
sont au total 81 % à l’évaluer. Ils le sont tout autant quand il s’agit d’informer le patient sur la
douleur postopératoire (89,4 %).
Au cours de l’audit sur la prise en charge de la DPO, pratiqué en 1993 à l’AP-HP, les
protocoles de prise en charge de la douleur postopératoire concernaient un faible nombre de
patients et de services : 0,3 % de protocoles au réveil, aucun en réanimation/soins intensifs et
en chirurgie.5 La situation a évolué puisqu’en 2003 les protocoles détaillés pour le traitement
de la douleur postopératoire sont utilisés par 65,6 % des MAR ayant répondu à l’enquête, de
façon significativement plus importante dans les établissements privés (73,1 %) et par les
médecins référents douleur (Fig.1). Les protocoles sont pour la plupart spécifiques à chaque
établissement, essentiellement pour les CHU (73,2 %) et les établissements privés
(75,7 %). S’ils ne le sont pas, ils émanent en majorité d’experts et de comités (60,3 %). En
outre, les CHR pratiquent des protocoles communs à des groupements d’établissements
(44,4 %) (Fig.2). Les protocoles de prise en charge de la douleur font appel à des rédactions
locales au sein des structures hospitalières — souvent dans le cadre du CLUD (Comité de
LUtte contre la Douleur). Celles-ci mettent en adéquation le mode d’exercice local et la
réflexion des experts sur le plan national qui, en colligeant et analysant les données de la
littérature, en dégagent les meilleures pratiques pour proposer des protocoles performants. Les
MAR adhèrent à la mise à disposition de protocoles détaillés de prise en charge de la douleur
(par type d’intervention, de patient, d’anesthésie) élaborés par un groupe d’experts. La
demande est forte (76,7 %), plus encore dans les CHR (86,1 %).
Les utilisateurs de protocoles sont aussi demandeurs que les non-utilisateurs (75,5 % versus
80,3 %). Ainsi, la demande est indépendante de l’utilisation actuelle de protocoles dans
l’établissement (Fig. 3). La demande de protocoles est forte en ce qui concerne la prise en
charge de la DPO (69,3 % dans la population totale enquêtée et 90,4 % dans le sous-groupe
souhaitant disposer de protocoles), un peu moins dans les CHU que dans les petits hôpitaux.
Elaboration du projet PROCEDOL :
La prise en compte de la DPO a été longtemps insuffisante comme l’attestent les résultats de
plusieurs enquêtes successives. Une culture douleur devait être créée avec un certain nombre
de priorités: l’évaluation, l’information du patient et la formation du personnel, ainsi que
l’optimisation de la gestion par la mise en place de procédures. De principe, les niveaux de
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