Croissance
et
pauvreté à
Madagascar:
un
aperçu de la dernière décennie (1997-2007)
sols aggravée par la dégradation de l'environnement due àla déforestation
et
à
l'érosion et le faible niveau technologique des exploitations.
Le
secteur secon-
daire, en revanche, abénéficié de la forte progression de l'activité de la Zone
franche industrielle (ZFI) créée en 19896.
En
2000, la ZFI comptait 190 entre-
prises agréées employant
75000
personnes.
Le
nombre d'emplois créés aconti-
nué de progresser pour atteindre plus de
100000
àla fin de
l'année
2001
(CLING
et al., 2005).
Le
secteur tertiaire aquant àlui bénéficié des bonnes performan-
ces enregistrées par les activités de transport, de construction et celles liées au
tourisme.
La
crise politique de 2002 qui asuivi les élections présidentielles de décembre
2001 amarqué une rupture dans la trajectoire de l'économie malgache.
Manifestations populaires, barrages routiers et affrontements armés sporadiques
ont littéralement paralysé le pays, provoquant l'effondrement du PIE en volume
et
du PIE
par
tête (- 12,7
et
-
15
%respectivement)
et
l'envolée des prix (le taux
d'inflation était de 25 %en août 2002). Dans le même temps, les flux nets
d'in-
vestissement direct étranger ont fortement baissé, atteignant en 2002 un niveau
inférieur à10 %de celui enregistré un an auparavant. Les exportations ont éga-
lement sensiblement diminué et nombre d'infrastructures (routes, ponts, etc.)
ont été détruites. Le pays
s'est
cependant vite relevé de la crise et dès 2003,
la
croissance est redevenue positive et forte et l'inflation contenue. Cette reprise
s'est
accompagnée
d'une
série de réformes visant àréhabiliter les routes,
désenclaver certaines régions isolées et améliorer les secteurs de l'éducation et
de
la
santé.
En
dépit de cette embellie, le revenu par tête en termes réels demeu-
rait en 2004 inférieur àcelui qui prévalait fin 2001, et la proportion de pauvres
dans la population supérieure àcelle observée avant la crise.
En 2004-2005, plusieurs événements exogènes défavorables sont venus inflé-
chir la trajectoire ascendante de l'économie
malgache:
l'augmentation signifi-
cative des prix du pétrole sur le marché international, la mauvaise pluviométrie
et
son incidence négative sur la production d'électricité, la chute du cours de la
vanille et le démantèlement des Accords multifibres (AMF)7. Les difficultés
financières et structurelles de la Jirama, fournisseur
d'eau
et d'électricité, ont
également pesé sur la croissance. Celle-ci est néanmoins restée àun niveau
satisfaisant (+ 4,6 %) grâce aux bonnes performances enregistrées dans les sec-
teurs de la construction, du tourisme (le nombre d'entrées de touristes en 2005 a
augmenté de
21
%par rapport à2004) et de l'agriculture. Dans ce dernier sec-
teur, la valeur ajoutée acrû de 3,5 %en 2004 et de 4,5 %en 2005 consécutive-
ment àl'amélioration des rendements rizicoles, lesquels sontpassés de 2,3 tonnes
àl'hectare en 2003 à2,6 tonnes en 2005.
6.
Uniquement destiné aux entreprises exportatrices,
le
régime malgache de zone franche offre des avantages
fis-
caux importants aux entreprises agréées en limitant à2
le
nombre d'impôts auxquels elles doivent
se
soumet-
tre
(l'impôt sur les bénéfices,
lBS,
et
l'impôt
sur
les revenus de capitaux mobiliers,IRCM).
En
outre,les
entreprises
agréées bénéficient d'une exonération totale de
l'lBS
pendant une durée allant de 2à1Sans selon
le
type d'ac-
tivité. Àl'issue de
cette
période d'exonération, les entreprises agréées en zone franche
sont
en principe soumi-
ses à
l'lBS
au
taux unique de
10
%.
Elles
peuvent cependant bénéficier de nouvelles réductions dans
le
cadre d'une
politique de réinvestissements
(RAzAFINDRATANDRA,
1993).
7.
Le
lecteur intéressé par les conséquences de
la
fin
de l'Accord multi-fibres pourra
se
référer à
CUNG
et
al.
(2009).
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