Le Saint-Esprit et nos décisions (Actes 15.1

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Le
Saint-Esprit
et
nos
décisions (Actes 15.1-31)
Comment le Saint-Esprit agit-il ? Comment nous parle-til ? Dans le livre des Actes des apôtres, le Saint-Esprit se
manifeste beaucoup par des signes extraordinaires : prophéties
spontanées, guérisons, délivrances de démons, prières de
louange en des langues inconnues mais compréhensibles par
Dieu, etc.
Certains chrétiens pensent que ces signes spectaculaires sont
les seules preuves de l’action de l’Esprit. Certains vont
même dire que si dans une Église, il n’y a pas de prophétie
spontanée ou de miracles, alors le Saint-Esprit n’est pas
vraiment présent. Personnellement, je crois aux manifestations
extraordinaires du Saint-Esprit telles qu’elles sont décrites
dans le livre des Actes. J’y crois parce que j’en ai déjà
expérimenté. Je pense qu’il ne faut pas les nier. En revanche,
il ne faut pas non plus oublier que le Saint-Esprit agit tout
autant à travers des procédures plus rationnelles. L’Esprit ne
fait pas que dans le sensationnel. Le spontané et le
spectaculaire ne sont pas les seuls signes de l’action du
Saint-Esprit.
Je vous invite à prendre connaissance du livre des Actes au
chapitre 15, les versets 1 à 31.
Le contexte est le suivant : l’apôtre Paul et son
collaborateur Barnabas prêchent l’Évangile à des non-Juifs
dans la ville d’Antioche. Ils exercent leur ministère dans une
Église composée de Juifs et de non-Juifs.
1
Quelques hommes venus de Judée enseignaient les frères en
disant: «Si vous n’êtes pas circoncis selon la coutume de
Moïse, vous ne pouvez pas être sauvés.»
2
Paul et Barnabas eurent un vif débat et une vive discussion
avec eux. Les frères décidèrent alors que Paul, Barnabas et
quelques-uns d’entre eux monteraient à Jérusalem vers les
apôtres et les anciens pour traiter cette question.
3
Envoyés donc par l’Eglise, ils traversèrent la Phénicie et la
Samarie en racontant la conversion des non-Juifs, et ils
causèrent une grande joie à tous les frères et sœurs.
4
Arrivés à Jérusalem, ils furent accueillis par l’Eglise, les
apôtres et les anciens, et ils rapportèrent tout ce que Dieu
avait fait avec eux. 5 Alors quelques croyants issus du parti
des pharisiens se levèrent en disant qu’il fallait circoncire
les non-Juifs et leur ordonner de respecter la loi de Moïse.
6
Les apôtres et les anciens se réunirent pour examiner cette
question.
7
Il y eut une longue discussion. Pierre se leva alors et leur
dit: «Mes frères, vous savez que, dès les premiers jours, Dieu
a fait un choix parmi nous: il a décidé que les non-Juifs
entendraient par ma bouche la parole de l’Evangile et
croiraient.
8
Et Dieu, qui connaît les cœurs, leur a rendu témoignage en
leur donnant le Saint-Esprit comme à nous. 9 Il n’a fait aucune
différence entre eux et nous, puisqu’il a purifié leur cœur
par la foi. 10 Maintenant donc, pourquoi provoquer Dieu en
imposant aux disciples des exigences que ni nos ancêtres ni
nous n’avons été capables de remplir?
11
Nous croyons au contraire que c’est par la grâce du Seigneur
Jésus que nous sommes sauvés, tout comme eux.» 1 2 Toute
l’assemblée garda le silence et l’on écouta Barnabas et Paul
raconter tous les signes miraculeux et les prodiges que Dieu
avait accomplis par leur intermédiaire au milieu des nonJuifs.
13
Lorsqu’ils eurent fini de parler, Jacques prit la parole et
dit: «Mes frères, écoutez-moi!
14
Simon a raconté comment dès le début Dieu est intervenu pour
choisir parmi les nations un peuple qui porte son nom.
15
Cela s’accorde avec les paroles des prophètes, puisqu’il est
16
écrit:
Après cela, je reviendrai, je relèverai de sa chute
la tente de David, je réparerai ses ruines et je la
redresserai;
17
alors le reste des hommes cherchera le Seigneur, ainsi que
toutes les nations appelées de mon nom, dit le Seigneur qui
fait [tout] cela
18
et de qui cela est connu de toute éternité.
19
»C’est pourquoi, je pense qu’on ne doit pas créer de
difficultés aux non-Juifs qui se tournent vers Dieu,
20
mais qu’il faut leur écrire d’éviter les souillures des
idoles, l’immoralité sexuelle, les animaux étouffés et le
sang.
21
En effet, depuis bien des générations, dans chaque ville des
hommes prêchent la loi de Moïse, puisqu’on la lit chaque
sabbat dans les synagogues.»
22
Alors il parut bon aux apôtres et aux anciens, ainsi qu’à
toute l’Eglise, de choisir parmi eux Jude, appelé Barsabas, et
Silas, des hommes estimés parmi les frères, et de les envoyer
à Antioche avec Paul et Barnabas.
23
Ils les chargèrent du message que voici: «Les apôtres, les
anciens et les frères aux frères et sœurs d’origine non juive
qui sont à Antioche, en Syrie et en Cilicie, salut!
24
Nous avons appris que des hommes partis de chez nous, mais
sans aucun ordre de notre part, vous ont troublés par leurs
discours et vous ont ébranlés [en vous disant de vous faire
circoncire et de respecter la loi].
25
C’est pourquoi nous avons décidé, d’un commun accord, de
choisir des délégués et de vous les envoyer avec nos bienaimés Barnabas et Paul,
26
ces hommes qui ont livré leur vie pour le nom de notre
Seigneur Jésus-Christ.
27
Nous avons donc envoyé Jude et Silas qui vous annonceront de
vive voix les mêmes choses.
28
En effet, il a paru bon au Saint-Esprit et à nous de ne pas
vous imposer d’autre charge que ce qui est nécessaire:
29
vous
abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des
animaux étouffés et de l’immoralité sexuelle. Vous agirez bien
en évitant tout cela. Adieu.»
30
Ils prirent donc congé de l’Eglise et allèrent à Antioche,
où ils réunirent l’assemblée et lui remirent la lettre.
31
On en fit la lecture et tous se
l’encouragement qu’elle leur apportait.
réjouirent
de
Ce passage contient une phrase assez intrigante, au verset
28 : « il a paru bon au Saint-Esprit et à nous de ne pas vous
imposer d’autre charge que ce qui est nécessaire ». À aucun
endroit dans le texte, il n’est mention de l’Esprit qui donne
des instructions. Il est plutôt question d’une décision prise
en réunion de conseil et en assemblée générale. Pourtant,
quand vient le moment d’annoncer les décisions, les personnes
concernés affirment : « il a paru bon au Saint-esprit et à
nous de ne pas vous imposer d’autre charge que ce qui est
nécessaire ». Comment comprendre cette allusion au SaintEsprit ?
Je vous propose de revenir sur la situation de départ et voir
comment les choses évoluent. Paul et Barnabas exercent leur
ministère à l’Église d’Antioche. Dans cette Église, il y a des
chrétiens d’origine juive, ils sont donc circoncis selon la
loi de Moïse. Il y a aussi des chrétiens non Juifs qui ne sont
pas circoncis. Ils ne respectent donc pas la loi sur la
circoncision inscrite dans la Torah, l’Ancien Testament. Et
voilà que dans cette Église, des hommes de Judée viennent
affirmer que si les chrétiens non Juifs ne se font pas
circoncire, ils ne peuvent pas être sauvés. L’intention de ces
chrétiens n’était pas forcément malveillante, ils désiraient
obéir à Dieu.
Il
faut
rappeler
que
la
circoncision
était
le
signe
d’intégration dans le peuple de Dieu. Le Juif qui n’était pas
circoncis ne pouvait pas faire partie du peuple de Dieu. Le
texte précise qu’il y a de vifs débats et de vives
discussions. Cela montre que la question n’est pas si
évidente. Quand il n’y avait que des chrétiens Juifs, la
question ne se posait pas. Mais maintenant que les non Juifs
viennent à Jésus, faut-il leur demander de se faire
circoncire ?
La question peut aussi être posée concernant toutes les lois
rituelles, comme par exemple : ne pas manger de porc, de
lapin, de crustacés, de coquillages ou de poisson sans
nageoires, etc. (Selon la loi juive, ces aliments étaient
interdits au même titre que le porc.) Les chrétiens non Juifs
doivent-ils suivre tous les rites Juifs ?
En cherchant à résoudre cette question, l’Église d’Antioche
s’est retrouvée devant une sorte de vide juridique. La Bible
de l’époque, c’est-à-dire l’Ancien Testament, ne donnait pas
de solution à cette situation. Aujourd’hui, on pourrait aussi
se retrouver parfois dans la même situation. Dans le sens où
l’on pourrait avoir des questions sans réponses dans la Bible.
Comment ont-ils décidé de résoudre la question ?
Tout d’abord, on peut voir que l’Église ne donne pas tout de
suite raison à Paul et Barnabas. Ils étaient pourtant leurs
pasteurs, ils ont été appelés par Dieu et ils ont même
accompli des miracles ! Pourtant, l’Église a préféré prendre
plus de temps pour réfléchir et ne pas précipiter les choses.
Et l’on verra que l’Église d’Antioche a eu raison de ne pas
vouloir vite résoudre la question en interne. Ils ont décidé
de faire appel à l’Église mère à Jérusalem, là où résident les
apôtres.
Il n’y avait pas encore de fédérations ou d’associations
d’Églises, mais il y avait déjà cette conscience d’appartenir
à une famille plus large.
Une fois arrivés à Jérusalem, Paul et Barnabas soumettent la
question à l’Église. Dans un premier temps, seuls les apôtres
et les anciens se réunissent (v. 6). Paul et Barnabas sont là,
mais ils ne vont pas prendre part à la décision, ils vont
simplement témoigner de ce que Dieu fait chez les non Juifs.
Après leur témoignage encourageant, on assiste à un vif débat.
Le verset 7 précise qu’il y eut une longue discussion.
Une fois que les apôtres et les anciens ont débattu de leur
côté, l’Église est ensuite consultée (à partir du verset 12).
Ils prennent ensemble la décision. Verset 22 : « Alors il
parut bon aux apôtres et aux anciens, ainsi qu’à toute
l’Eglise… », etc… L’étape suivante consiste à communiquer la
décision à l’Église d’Antioche. Là encore, la réponse suit un
protocole bien défini.
Paul et Barnabas sont envoyés à Antioche pour communiquer la
décision. Pour attester leurs paroles, il y a une lettre dont
on a le contenu des versets 23 à 29. Et comme si cela ne
suffisait pas, il y a une délégation supplémentaire : Jude et
Silas, des hommes de confiance.
C’est dans cette lettre de réponse que nous pouvons lire les
paroles suivantes (v. 28): « il a paru bon au Saint-Esprit et
à nous de ne pas vous imposer d’autre charge que ce qui est
nécessaire: 29 vous abstenir des viandes sacrifiées aux idoles,
du sang, des animaux étouffés et de l’immoralité sexuelle.
Vous agirez bien en évitant tout cela. Adieu.» En résumé, pas
besoin de circoncision pour être accueilli par Dieu.
Quels enseignements peut-on tirer de ce texte ?
Tout d’abord, on peut relever que l’Église d’Antioche est très
humaine. Il nous est parlé de violentes disputes. Il nous est
parlé aussi de protocoles pour répondre à la question de la
circoncision. Ce sont des procédures longues qui demandent de
la réflexion et des débats. Toutes ces procédures ont tout
l’air de réunions de conseil et d’assemblées générales.
Ne méprisons pas les réunions d’Église et leur aspect
administratif. Cela fait aussi pleinement
partie du
fonctionnement d’une Église. Devenir membre d’une association
d’Église et prendre part aux décisions sur l’orientation de la
communauté, c’est une forme d’engagement spirituel.
À Jérusalem, ces procédures aboutissent à une décision décrite
comme une décision inspirée par le Saint-Esprit. Verset 28 :
« il a paru bon au Saint-Esprit et à nous de ne pas vous
imposer d’autre charge que ce qui est nécessaire », etc.
Pendant toutes les étapes de la réflexion, depuis les vifs
débats d’Antioche et de Jérusalem, jusqu’à la décision finale,
le Saint-Esprit était à l’œuvre. Ce texte nous enseigne que
l’Esprit n’agit pas seulement dans les choses extraordinaires.
Il agit aussi dans les procédures humaines et ne s’arrête pas
sur la vivacité des disputes. On peut même dire que le respect
de ces procédures administratives et humaines ont constitué un
cadre dans lequel l’Esprit a œuvré. Cela ne veut pas dire que
chaque décision de conseil ou d’assemblée générale est
inspirée par Dieu.
Ce que je veux dire, c’est que la
soumission les uns aux autres, les échanges, l’écoute
mutuelle, la recherche de la vérité et la fidélité au Seigneur
dans les choses terrestres, font partie des procédures qui
nous permettent d’être réceptifs ensemble à la voix du SaintEsprit.
À l’inverse, quand il y a des rivalités et du manque d’écoute
dans une communauté, cela crée un climat qui n’est pas
favorable à l’écoute de Dieu. L’esprit s’exprime quand on
l’écoute dans une attitude d’humilité et de respect les uns
envers les autres. L’action de l’Esprit n’est pas toujours
quelque chose de spontané, elle peut prendre du temps. Et l’on
ne peut pas imposer une vision en disant juste qu’elle nous a
été révélée à nous et pas aux autres. Quand l’Esprit conduit
une Église, c’est à la communauté qu’elle se révèle et non pas
forcément à une seule personne.
Dans la réponse des apôtres, on peut être surpris car
certaines pratiques rituelles sont maintenues, comme : ne pas
manger de sang. En fait, on sait par ailleurs que les apôtres
ont gardé ce genre de pratique pour ne pas choquer les Juifs.
Sous la Nouvelle Alliance, donc après la mort et la
résurrection de Jésus, les lois rituelles ne sont plus en
vigueur. Et concernant les lois morales, elles révèlent
toujours la volonté de Dieu. Jésus a révélé leur sens réel
dans le sermon sur la montagne.
Pour terminer, on peut quand même rappeler l’enseignement
important de ce texte. C’est que nous ne sommes pas sauvés par
nos œuvres, mais bien par la foi. Pas besoin de se faire
circoncire pour être accueilli par Dieu. Ce n’est plus la
circoncision mais le Saint-Esprit qui nous intègre dans le
peuple de Dieu. Le salut est gratuit. Verset 11 : « c’est par
la grâce du Seigneur Jésus que nous sommes sauvés ».
Recevons donc cette grâce avec foi et attendons-nous à
l’action de l’Esprit dans notre quotidien et dans notre
Église. Son action ne se manifeste pas que dans le
spectaculaire, mais aussi dans nos activités, dans nos
réflexions et dans notre quotidien.
Christian Huy
Les fondements de notre foi
(Actes 11.19-30)
Étant plus jeune, on s’amusait à fixer des ballons sur le
plafond ou sur les murs. Voici comment on s’y prenais, c’est
très simple, vous devez certainement connaître l’astuce :
Il faut simplement frotter le ballon avec un bout de tissu ou
sur son pull. Ainsi, nous produisons de l’électricité statique
qui fait tenir le ballon contre la plupart des surfaces. Sans
le phénomène électrostatique, le ballon n’adhère pas au mur.
Mais avec la force électrostatique, le ballon adhère. Cette
force ne se voit pas, mais son action change tout.
C’est
exactement pareil entre nous et Dieu.
Sans la grâce de Dieu, sans l’action de son Esprit, nous lui
serions réticents. Nous ne chercherions même pas à être en
relation avec lui. Mais dans sa grâce, le Saint-Esprit nous
fait nous approcher de Dieu. C’est comme le ballon qui peut
adhérer à n’importe quoi grâce à la force électrostatique.
L’action de Dieu, elle, nous permet de nous rapprocher de lui,
et même d’être en communion avec lui.
La foi n’est pas une œuvre humaine. Le fondement de notre foi,
ce n’est pas notre propre volonté. La foi naît en nous grâce à
l’action de Dieu dans notre vie.
Je vous propose de lire l’un des nombreux textes de la Bible
qui relatent comment la grâce de Dieu opère dans notre vie.
Livre des Actes des apôtres, chapitre 11, les versets 19 à 30.
19
Ceux qui avaient été dispersés lors de la persécution
survenue après la mort d’Etienne allèrent jusqu’en Phénicie,
dans l’île de Chypre et à Antioche; mais ils n’annonçaient la
parole qu’aux Juifs.
20
Cependant, certains d’entre eux, qui étaient originaires de
Chypre et de Cyrène, vinrent à Antioche et s’adressèrent
[aussi] aux non-Juifs pour leur annoncer la bonne nouvelle du
Seigneur Jésus.
21
La main du Seigneur était avec eux et un grand nombre de
personnes crurent et se tournèrent vers le Seigneur.
22
La nouvelle en parvint aux oreilles des membres de l’Eglise
de Jérusalem et ils envoyèrent Barnabas jusqu’à Antioche.
23
A son arrivée, lorsqu’il vit la grâce de Dieu, il en éprouva
de la joie. Il les encourageait tous à rester attachés au
Seigneur d’un coeur ferme,
24
car c’était un homme de bien, plein d’Esprit saint et de
foi. Une foule assez nombreuse s’attacha au Seigneur.
25
Barnabas se rendit ensuite à Tarse pour aller chercher Saul.
26
Quand il l’eut trouvé, il l’amena à Antioche. Pendant toute
une année, ils participèrent aux réunions de l’Eglise et ils
enseignèrent beaucoup de personnes. C’est à Antioche que, pour
la première fois, les disciples furent appelés chrétiens.
27
A cette époque-là, des prophètes descendirent de Jérusalem à
Antioche.
28
L’un d’eux, du nom d’Agabus, se leva et annonça par l’Esprit
qu’il y aurait une grande famine sur toute la terre. Elle
arriva, en effet, sous l’empereur Claude.
29
Les disciples décidèrent d’envoyer, chacun selon ses moyens,
un secours aux frères et soeurs qui habitaient la Judée.
3
C’est ce qu’ils firent en l’envoyant aux anciens par
l’intermédiaire de Barnabas et de Saul.
[1. La grâce nous permet de nous tourner vers le Seigneur]
Les évènements décrits dans ce passage se déroulent à
Antioche. Au premier siècle, Antioche était la troisième
grande ville de l’empire romain, la capitale était Rome.
Ensuite, la deuxième grande ville était Alexandrie, en Égypte,
et en troisième position, c’était Antioche, qui se trouve au
sud de la Turquie actuelle, près de la frontière syrienne. À
l’échelle de la France, on peut comparer cette ville à
Marseille, d’autant plus qu’il y avait un fort brassage de
population et beaucoup d’activités marchandes. On y trouvait
aussi toutes sortes de croyances et malheureusement beaucoup
d’immoralité.
Quand les disciples Juifs ont commencé à être persécutés à
Jérusalem à cause de leur foi en Jésus, ils ont fui dans tout
l’empire romain et plusieurs se sont retrouvés à Antioche.
Leur relation avec Jésus leur procurait tellement de joie
qu’ils ont continué de témoigner du Christ aux autres Juifs
d’Antioche. Ils proclamaient que Jésus était le messie annoncé
par les prophètes Juifs, celui qui ouvre le chemin vers Dieu
et offre la vie éternelle. Ces disciples étaient tellement
enthousiastes à l’idée de partager cette Bonne Nouvelle qu’ils
se sont mis à annoncer cette nouvelle aussi aux non-Juifs, aux
païens. Cette ouverture de l’Évangile aux païens était
totalement novatrice. Avant eux, seul l’apôtre Pierre l’avait
fait.
Voici ce que nous pouvons lire à propos de l’entreprise des
disciples Juifs à Antioche (v. 21) : « La main du Seigneur
était avec eux et un grand nombre de personnes crurent et se
tournèrent vers le Seigneur. ».
Il est intéressant de remarquer comment cette phrase est
tournée. « La main du Seigneur était avec eux ». « La main du
Seigneur », c’est une expression que l’on trouve dans l’Ancien
Testament pour désigner l’action de l’Eternel.
Et la deuxième partie de la phrase : « Et un grand nombre de
personnes crurent et se tournèrent vers le Seigneur ». Ici, le
Seigneur désigne Jésus, comme l’indique le verset précédent :
« Cependant, certains d’entre eux, qui étaient originaires de
Chypre et de Cyrène, vinrent à Antioche et s’adressèrent
[aussi] aux non-Juifs pour leur annoncer la bonne nouvelle du
Seigneur Jésus. »
Le verset 21 est l’un des nombreux versets de la Bible qui
soutiennent la divinité du Christ. Le même mot- Seigneur –
désigne Dieu et Jésus.
Mais ce qui est plus marquant dans ce verset, c’est l’action
de Dieu qui attire de nombreuses personnes à lui : « La main
du Seigneur était avec eux et un grand nombre de personnes
crurent et se tournèrent vers le Seigneur. »
La foi n’est pas une œuvre humaine, c’est un cadeau, une
grâce. Cette grâce est offerte à des païens. C’est tellement
révolutionnaire que la nouvelle parvient rapidement à l’Église
de Jérusalem qui envoie Barnabas pour entourer ces nouveaux
disciples.
Voici comment réagit Barnabas à son arrivée à Antioche (v.
23) : « A son arrivée, lorsqu’il vit la grâce de Dieu, il en
éprouva de la joie. »
Une fois de plus, c’est la grâce de Dieu qui est mise en
avant. C’est par grâce que la foi naît dans notre cœur. Mais
cette grâce ne nous dispense pas de travailler à rester
attaché au Seigneur.
[2. La grâce ne nous dispense pas de travailler à rester
attaché au Seigneur]
Très vite, Barnabas prend conscience du rôle qu’il a à jouer.
Tout disciple a besoin d’être enseigné et encouragé, surtout
au début de sa relation avec Dieu. Tout disciple a aussi
besoin de vivre sa foi avec d’autres chrétiens, c’est-à-dire
en Église. Ce n’est pas pour rien que l’Église de Jérusalem a
envoyé Barnabas, celui-ci avait un don d’encouragement,
d’accompagnement et d’enseignement.
Pour soutenir les nouveaux disciples dans leur foi, il va
chercher Saul. Une fois réunis, les deux collaborateurs
passent une année entière à participer aux réunions de
l’Église et à enseigner de nombreuses personnes. La grâce de
Dieu suscite en nous la foi, mais cette grâce ne nous dispense
pas de travailler à rester attaché au Seigneur. Ce qui permet
à un disciple de rester attaché à Jésus, c’est l’enseignement
des Écritures. Le lieu principal où cet enseignement est
donné, c’est l’Église en tant que communauté. C’est en
communauté que nous marchons ensemble dans la foi. C’est en
communauté que nous pouvons nous encourager et nous soutenir
spirituellement.
Se passer d’une communauté, c’est refuser ce que Dieu nous
donne pour progresser dans la foi et c’est aussi priver les
autres de notre soutien et de nos dons. Attention ! Marcher en
communauté ne veut pas dire être communautaire. L’Église n’est
pas une forme de communautarisme, mais c’est un lieu de
communion. Communion avec Dieu et communion les uns envers les
autres.
Je trouve les réflexes de Barnabas très intéressants et nous
devrions nous en inspirer. Il voit des nouveaux chrétiens et
il sait que la première chose à faire est de les enseigner.
Mais il ne le fait pas seul. Il va chercher Saul.
À votre avis, pourquoi va-t-il le chercher ?
Parce que la tâche est grande et il a besoin d’un
collaborateur. Mais le reste du livre des Actes nous montre
aussi que Barnabas avait très certainement une autre idée en
tête. Il voulait que Saul mette la main à la pâte afin qu’il
continue cette œuvre d’enseignement par la suite. Barnabas a
en quelque sorte propulsé le ministère de Saul qui deviendra
plus tard le grand apôtre Paul. Et Paul fera de même avec
d’autres comme Tite et Timothée. Il les a pris sous son aile
pour travailler avec eux et pour les former afin qu’il puisse
à leur tour passer le relais.
Voici ce que l’apôtre Paul demandera à Timothée à la fin de sa
vie : « Ce que tu as entendu de moi en présence de nombreux
témoins, confie-le à des personnes fidèles qui soient capables
de l’enseigner aussi à d’autres. » Il ne s’agit pas simplement
de transmettre un enseignement, il faut aussi que les
personnes enseignées puissent à leur tour enseigner les
suivants. C’est ainsi que Dieu souhaite que l’enseignement
biblique perdure. Il me semble que c’est ce que nous sommes
appelés à faire dans nos Églises. Pas seulement enseigner,
mais enseigner à enseigner. « Ce que tu as entendu de moi en
présence de nombreux témoins, confie-le [… à qui ?] à des
personnes fidèles qui soient capables de l’enseigner aussi à
d’autres. » (2 Ti 2.2)
Il est vrai qu’aujourd’hui, en France, nous avons des
Instituts et des facultés pour former, mais cela ne doit pas
être une excuse pour nous défiler. De plus, ces Instituts ne
peuvent construire que sur la base de ce que les Églises
apportent. Par ailleurs, chaque année, les Instituts de
théologie en France sont attristés de voir le peu d’apprentis
que les Églises leur envoient. Dans le Nouveau Testament, les
responsables d’Églises sont appelés à discerner les personnes
fidèles et à leur proposer de les former en vue de la
prédication de l’Évangile. C’est ce que Barnabas a fait avec
Saul, il a joué un rôle non-négligeable dans ce que Saul va
devenir par la suite.
Souvent, nous avons l’impression que dès sa conversion, Saul
est devenu un super apôtre, du jour au lendemain. Mais si nous
lisons les témoignages de Saul dans ses différentes lettres,
il raconte qu’il a mis 14 ans avant de commencer à effectuer
son travail de missionnaire. Quand Barnabas va chercher Saul à
Tarse, 10 ans se sont écoulés depuis sa conversion. Saul
n’était alors qu’un disciple comme les autres, inconnu en
dehors des quelques villes où il a exercé. Il avait beaucoup
de zèle, mais
enseignant.
ce
n’était
pas
encore
le
grand
apôtre
Revenons à la grâce de Dieu.
[3. La grâce nous incite à la générosité]
À la fin du récit, les chrétiens d’Antioche sont informés
qu’une famine aura lieu et elle arrive effectivement sous le
règne de l’empereur Claude. L’Église d’Antioche décide
d’envoyer un don pour aider les chrétiens de Judée. Chaque
membre contribue selon ses moyens. Là encore nous pouvons
relever quelque chose d’intéressant concernant l’entraide
communautaire.
Il n’est pas dit que ceux qui avaient de l’argent donnaient
quelque chose et ceux qui avaient moins d’argent ne donnaient
rien. Verset 29 : « chacun a donné selon ses moyens. »
Manifestement, tous ont participé. La grâce de Dieu nous
incite à la générosité. Si nous comptons tout ce que Dieu nous
donne jour après jour, pouvons-nous dire que nous le
méritons ? Dieu nous fait grâce indépendamment de nos mérites.
Sa générosité devrait nous inciter à faire preuve de
générosité à notre tour. Si Dieu nous fait grâce
indépendamment de nos mérites, qui sommes-nous pour manquer de
générosité ?
J’irai même plus loin : si Dieu nous fait grâce indépendamment
de nos mérites, qui sommes-nous pour manquer de générosité
même envers ceux dont on pense qu’ils ne le méritent pas ?
La grâce de Dieu est le fondement de notre foi dans le sens où
tout nous vient de lui. Cette grâce ne nous dispense pas de
faire des efforts pour rester attachés au Seigneur. Jésus a
dit lui-même qu’il construit son Église afin que nous
puissions nous édifier les uns les autres. L’Église est aussi
un lieu d’entraide où nous devrions faire preuve de grâce les
uns envers les autres.
Que la main du Seigneur continue d’œuvrer dans notre vie et
dans notre Église, et que beaucoup d’autres personnes puissent
se tourner vers lui par sa grâce !
Christian Huy
De la colère à la joie (Actes
11.1-18)
Janvier 2016 : une nouvelle année commence ! C’est souvent
l’occasion de prendre de bonnes résolutions, de changer des
habitudes ou de tourner une page. Le texte que nous abordons
ici nous invite à sans cesse nous remettre en question devant
Dieu. Ce récit vient juste après un passage où l’apôtre Pierre
parle de Jésus à des non-Juifs. C’est la première fois qu’un
apôtre côtoie de si près des non-Juifs et c’est la première
fois aussi que des non-Juifs ouvrent leur cœur à Jésus. Actes
des apôtres, chapitre 11, versets 1 à 18.
1
Les apôtres et les frères qui étaient en Judée apprirent que
les non-Juifs avaient eux aussi fait bon accueil à la parole
de Dieu.
2
Et lorsque Pierre monta à Jérusalem, ceux qui étaient
circoncis lui adressèrent des reproches
3
en disant: «Tu es entré chez des incirconcis et tu as mangé
avec eux!»
4
Pierre se mit à leur exposer dans l’ordre tout ce qui s’était
passé. Il dit: 5 «J’étais dans la ville de Jaffa et, pendant
que je priais, j’ai eu en extase une vision: un objet qui
ressemblait à une grande nappe attachée aux quatre coins
descendait du ciel et venait jusqu’à moi. 6 Je l’ai examiné
attentivement et j’ai vu les quadrupèdes de la terre, les
bêtes sauvages et les reptiles ainsi que les oiseaux du
ciel. 7 Puis j’ai entendu une voix qui me disait: ‘Lève-toi,
Pierre, tue et mange!’
8
Mais j’ai dit: ‘Certainement pas, Seigneur, car jamais rien
9
de souillé ni d’impur n’est entré dans ma bouche.’
Pour la
deuxième fois la voix s’est fait entendre du ciel: ‘Ce que
Dieu a déclaré pur, toi, ne le considère pas comme impur.’
10
Cela est arrivé trois fois, puis tout a été retiré dans le
11
ciel.
Et voilà qu’à l’instant même, trois hommes envoyés de
Césarée vers moi sont arrivés à la maison où j’étais.
12
L’Esprit m’a dit de partir avec eux sans hésiter. Les six
frères que voici m’ont accompagné et nous sommes entrés dans
la maison de Corneille.
13
Cet homme nous a raconté comment il avait vu l’ange se
présenter à lui dans sa maison et [lui] dire: ‘Envoie
quelqu’un à Jaffa et fais venir Simon, surnommé Pierre;
14
il te dira un message par lequel tu seras sauvé, toi et
toute ta famille.’
15
Lorsque j’ai commencé à parler, le Saint-Esprit est descendu
sur eux, comme sur nous au début.
16
Et je me suis souvenu de cette parole du Seigneur: ‘Jean a
baptisé d’eau, mais vous, vous serez baptisés du SaintEsprit.’
17
Puisque Dieu leur a accordé le même don qu’à nous qui avons
cru au Seigneur Jésus-Christ,
m’opposer à Dieu?»
qui
étais-je,
moi,
pour
18
Après avoir entendu cela, ils se calmèrent et se mirent à
célébrer la gloire de Dieu en disant: «Dieu a donc aussi
accordé aux non-Juifs la possibilité de changer d’attitude
afin d’avoir la vie.»
Ici, les Juifs de Jérusalem apprennent que des non-Juifs ont
fait bon accueil à la parole de Dieu et ils sont outrés. Ils
sont outrés, parce que pour leur annoncer cette parole, Pierre
est entré chez Corneille, un païen, c’est-à-dire un non-Juif.
Non seulement, il est entré chez lui en présence de nombreux
autres païens, mais en plus, il s’est assis à leur table et a
mangé avec eux. Cette attitude les a profondément choqués.
Dans la Torah, ce n’est pas un péché de fréquenter des païens.
En revanche, cette situation rendait le Juif impur. En
côtoyant des étrangers, on se souillait symboliquement et on
n’avait plus le droit d’entrer dans le temple pendant un
certain temps.
Il faut vraiment faire attention à ne pas confondre la notion
de péché et la notion d’impur dans la loi juive. Le péché,
c’est quand on fait quelque chose de mal aux yeux de Dieu.
L’état d’impureté était un état rituel. Quand un Juif était en
état d’impureté, ça ne voulait pas dire qu’il avait fait
quelque chose de mal, ça voulait dire qu’il n’était pas dans
les bonnes conditions pour accomplir certains rites. Les
règles liées à la pureté et à l’impureté ont été instaurées
par Dieu pour apprendre au peuple d’Israël que l’on ne pouvait
pas s’approcher de Lui n’importe comment. Les lois rituelles
étaient surtout pédagogiques.
Le problème est que petit à petit, le peuple a fait l’amalgame
entre péché et impureté rituelle, au point où, à l’époque des
apôtres, c’était très mal vu pour un Juif de fréquenter des
incirconcis. Certains allaient jusqu’à dire que c’était une
abomination. Donc, quand les Juifs de Jérusalem apprennent que
l’apôtre Pierre a mangé avec des non-Juifs, ils sont choqués
parce que ça ne se faisait pas et ils reprochent à Pierre
d’avoir fréquenté de si près des païens.
La réaction de ces Juifs peut nous paraître choquante, on
pourrait les accuser de manquer d’ouverture d’esprit. Mais il
faut se mettre à leur place. Les étrangers servent d’autres
dieux que le Dieu d’Israël, ils sont donc impurs. Ainsi, il ne
fallait pas les fréquenter afin d’éviter de se rendre impur.
Il me semble même
attitude similaire
symbolique peuvent
l’on pourrait avoir
que nous ne sommes pas à l’abri d’une
dans nos églises. Parfois, le rite et la
prendre une place démesurée, au point où
des jugements inappropriés.
Par exemple :
« Une église protestante devrait montrer une Bible ouverte
dans la salle de culte, sinon ce n’est pas vraiment une église
protestante. »
« Le pasteur devrait être habillé de manière distinguée quand
il se montre en public, sinon il ne remplit pas vraiment le
rôle de pasteur que l’on attend de lui. »
« On devrait prendre la Sainte Cène uniquement avec du vin
rouge et du pain sans levain, sinon on ne respecte pas les
Écritures. »
Sur ce dernier point, il semble que dans les Églises
protestantes évangéliques, on accorde parfois trop
d’importance sur la manière de symboliser notre communion. La
symbolique a son importance, il ne faut pas le nier, mais le
plus important n’est pas la manière dont on symbolise la
communion, le plus important c’est la manière dont on prend
soin de cette communion dans nos relations les uns avec les
autres.
Les Juifs de notre récit, accordant trop d’importance au
rituel, ont fait des reproches à Pierre. Mais je ne pense pas
que leur attitude soit condamnable, au contraire, on peut même
dire qu’elle est exemplaire.
Ici, les Juifs de Jérusalem sont un exemple parce qu’ils ont
exprimé franchement leur reproche à l’apôtre Pierre. Ce
passage montre la sincérité et l’authenticité qu’il y avait
dans leurs relations. Que ce soit dans une famille ou dans un
couple, dans une communauté ou dans un groupe d’amis, quand on
a quelque chose à reprocher, malheureusement, il arrive qu’on
le pense très fort, mais qu’on se garde de l’exprimer. Pire
encore : on exprime nos reproches, mais pas aux personnes
concernées.
Ici, les Juifs expriment leurs reproches, ils osent se
reprendre parce qu’ils le jugent nécessaire. C’est signe d’une
relation authentique, une relation franche. Ce qui est
exemplaire, ce n’est pas seulement le fait qu’ils expriment
leurs reproches à Pierre. Ce qui est exemplaire, c’est aussi
qu’ils donnent la possibilité à Pierre de s’expliquer, qu’ils
l’écoutent attentivement, qu’ils se rendent compte qu’ils
avaient tort et qu’ils se réjouissent de ce qui est arrivé.
Ce récit ne nous invite pas à faire des reproches pour faire
des reproches. Il nous montre que dans une relation
authentique, il faut oser se reprendre, laisser la possibilité
à l’autre de s’expliquer, écouter sa réponse, se remettre en
question si l’on a tort, faire preuve d’humilité et donner
raison à l’autre si l’on se rend compte qu’il a raison.
Cela dit, attention quand même ! Je le répète, il ne s’agit
pas de faire des reproches pour faire des reproches. Notre
attitude doit toujours être constructive. Si nous avons des
choses à régler dans notre famille biologique ou dans notre
famille spirituelle, faisons-le avec sagesse, choisissons un
moment approprié et revêtons-nous d’humilité. Quand on fait
des reproches, attendons-nous à ce que l’autre puisse avoir
raison, tout comme aussi avoir tort. Et dans beaucoup de cas,
les torts sont partagés.
L’attitude des Juifs de notre passage est humble : ils ont su
écouter Pierre et changer leur colère en joie. Pierre leur a
expliqué que la venue de Jésus change tout. Il n’y a plus de
distinction à faire entre ce qui est pur et impur car c’est
l’œuvre de Jésus qui nous purifie. L’œuvre du Christ n’est pas
symbolique, mais réelle. Tout le monde peut désormais être
purifié de ses péchés et s’approcher de Dieu. Pour cela, il
faut se repentir, c’est-à-dire changer d’attitude envers Dieu.
À la fin du récit, les Juifs se réjouissent car ils prennent
conscience que Dieu a donné à tous, aux circoncis et aux
incirconcis, la possibilité de changer pour recevoir la vie
éternelle. Quand il est question de changer ou de se repentir
dans la Bible, il s’agit de reconnaître que l’on était loin de
Dieu à cause de notre désobéissance et que l’on veut désormais
le suivre.
Notez bien qu’il n’est pas dit que Dieu donne la vie éternelle
à tout le monde mais
qu’il donne à tout le monde la
possibilité de recevoir la vie éternelle. La responsabilité
humaine reste entière. Une fois que l’on a eu connaissance de
l’Évangile, c’est à chacun de prendre la décision de mettre ou
pas sa foi en Jésus.
Pour conclure, on peut dire que ce texte nous invite à la
franchise et à l’humilité.
Pour démarrer une année je trouve que c’est un beau programme.
Franchise, car dans une relation fraternelle, il faut parfois
s’expliquer, dialoguer, s’écouter. Humilité, car dans une
relation fraternelle, il faut savoir laisser place au bénéfice
du doute et savoir se remettre en question.
Soyons francs et humbles aussi devant Jésus. Sachons faire
preuve de franchise en reconnaissant notre éloignement de Dieu
et sachons faire preuve d’humilité en acceptant Jésus comme
notre Seigneur au quotidien, lui seul peut nous offrir la vie
éternelle.
Prenons maintenant une vue d’ensemble sur le texte. Au début
du récit, les Juifs de Jérusalem sont en colère contre Pierre,
ils lui font des reproches. À la fin, ils se réjouissent avec
lui car ils prennent conscience que Jésus donne à toutes les
nations la possibilité de changer pour recevoir la vie. Nous
pouvons nous aussi nous réjouir, car chacun de nous peut
changer grâce à Dieu et avoir la vie éternelle qu’il nous
offre.
Christian Huy
Il se souvient de nos prières
(Actes 10)
Le chapitre 10 du livre des Actes des apôtres relate
l’histoire de Corneille, un officier romain. Corneille n’était
pas juif, mais il craignait Dieu.
Bible, c’est Le respecter. Corneille
et avait un cœur pour les pauvres.
venait en aide aux défavorisés. Voici
des versets 1 à 8.
Craindre Dieu, dans la
était un homme de prière
Étant très généreux, il
ce que nous pouvons lire
1
Il y avait à Césarée un homme appelé Corneille qui était
officier dans la troupe romaine appelée «cohorte italienne».
2
Il était pieux et craignait Dieu avec toute sa maison; il
donnait beaucoup d’argent au peuple et ne cessait de prier
Dieu.
3
Vers trois heures de l’après-midi, il vit clairement dans une
vision un ange de Dieu entrer chez lui et lui dire:
«Corneille!»
4
Il fixa les regards sur lui et, rempli de crainte, répondit:
«Qu’y a-t-il, Seigneur?» L’ange lui dit: «Tes prières et les
dons que tu as faits sont montés devant Dieu et il s’en est
souvenu.
5
Maintenant, envoie des hommes à Jaffa et fais venir Simon,
surnommé Pierre;
6
il est logé chez un certain Simon, un tanneur dont la maison
se trouve près de la mer.»
7
Dès que l’ange qui lui avait parlé fut parti, Corneille
appela deux de ses serviteurs et un soldat pieux parmi ceux
qui étaient attachés à son service; 8 il leur raconta tout ce
qui s’était passé et les envoya à Jaffa.
Ce texte nous raconte comment Corneille était dévoué pour Dieu
et pour son prochain. Il obéissait à l’Éternel, lui et toute
sa famille le respectaient, il donnait un grand pourcentage de
ses biens au peuple et ne cessait de prier Dieu.
Un jour, un ange lui apparaît pour lui parler de la part de
Dieu. Voici le message qui lui est adressé : « Tes prières et
les dons que tu as faits sont montés devant Dieu et il s’en
est souvenu. »
Comme Dieu a entendu les prières de Corneille, il entend aussi
les nôtres. Il voit la manière dont nous vivons, il connaît
notre comportement au quotidien. Il sait si nous le respectons
ou pas. Corneille est un modèle de vie de prière, d’obéissance
et de générosité. Son exemple nous invite à nous tourner vers
Dieu comme lui l’a fait.
Voyons la suite du texte.
9
Le lendemain, alors que ces hommes étaient en route et qu’ils
approchaient de la ville, Pierre monta sur le toit vers midi
pour prier.
10
Il eut faim et voulut manger. Pendant qu’on préparait le
repas, il tomba en extase.
11
Il vit le ciel ouvert et un objet ressemblant à une grande
nappe attachée aux quatre coins qui descendait et s’abaissait
vers la terre.
12
A l’intérieur se trouvaient tous les quadrupèdes et reptiles
de la terre ainsi que les oiseaux du ciel.
13
Une voix lui dit: «Lève-toi, Pierre, tue et mange!»
14
Mais Pierre dit: «Certainement pas, Seigneur, car je n’ai
15
jamais rien mangé de souillé ni d’impur.»
A nouveau, pour la
deuxième fois, la voix lui parla: «Ce que Dieu a déclaré pur,
toi, ne le considère pas comme impur!»
16
Cela se produisit trois fois et, aussitôt après, l’objet
disparut dans le ciel.
17
Pierre restait perplexe sur le sens de la vision qu’il avait
eue. Pendant ce temps, les hommes envoyés par Corneille
avaient demandé où était la maison de Simon. Ils se
présentèrent à la porte
18
et appelèrent pour savoir si c’était bien là que logeait
Simon, surnommé Pierre.
19
Pierre réfléchissait encore à la
vision quand l’Esprit lui dit: «Il y a trois hommes qui te
cherchent.
20
Lève-toi, descends et pars avec eux sans hésiter, car c’est
moi qui les ai envoyés.» 21 Pierre descendit et dit à ces
hommes: «Me voici, je suis celui que vous cherchez. Quelle est
la raison qui vous amène ici ?»
22
Ils répondirent: «L’officier romain Corneille est un homme
juste et craint Dieu. Toute la nation des Juifs lui rend un
bon témoignage. Or, il a été divinement averti par un saint
ange de te faire venir dans sa maison et d’écouter tes
paroles.»
23
Alors Pierre les fit entrer et les logea.
Après avoir parlé à Corneille, l’ange lui demande de faire
venir Pierre chez lui. Corneille envoie donc des hommes le
chercher, afin qu’il puisse entendre ce que Dieu veut lui dire
par la bouche de Pierre.
Une fois de plus dans le livre des Actes, on voit que Dieu
prend plaisir à se servir de ses disciples pour annoncer
l’Évangile. Dieu aurait très bien pu s’adresser directement à
Corneille, mais l’annonce de la Bonne Nouvelle est une mission
que Dieu confie principalement à ses disciples. Ici, Dieu
prépare Pierre. Il lui fait comprendre qu’un changement est un
train de s’opérer. Dans les lois que Dieu avait données à son
peuple Israël, il y avait des lois sur ce qui était pur et ce
qui était impur. Certains aliments étaient impurs comme le
porc par exemple. Ces lois rituelles étaient principalement
pédagogiques. Dieu voulait faire comprendre au peuple d’Israël
qu’il n’était pas un peuple comme les autres et qu’il ne
pouvait pas vivre comme toutes les autres nations car il avait
l’Éternel pour maître. Ces lois sur le pur et l’impur
enseignaient aussi au peuple que l’on ne vient pas à Dieu
n’importe comment. Pour s’approcher de Dieu, il faut être dans
un état de pureté et donc s’abstenir de ce qui est impur.
Ici, Dieu fait comprendre à Pierre que le peuple d’Israël n’a
plus à se distinguer des autres par les aliments, parce que
tous les peuples vont être invités à se joindre à Israël. Le
peuple de Dieu intègre désormais les hommes et les femmes de
toutes les nations. C’était le plan de Dieu depuis le départ.
De plus, ce qui nous purifie vraiment, ce ne sont pas des
rites ou des aliments, mais c’est Jésus. Grâce à lui, nous
pouvons être purifiés et tous les peuples peuvent recevoir le
salut.
Continuons notre lecture, versets 23 à 33.
Le lendemain, Pierre [se leva et] partit avec eux. Quelquesuns des frères de Jaffa l’accompagnèrent.
24
Ils arrivèrent à Césarée le jour suivant. Corneille les
attendait. Il avait invité sa parenté et ses amis intimes.
25
Lorsque Pierre entra, Corneille, qui était venu à sa
rencontre, se jeta à ses pieds et se prosterna.
26
Mais Pierre
le releva en disant: «Lève-toi! Moi aussi, je suis un être
humain.»
27
Tout en conversant avec lui, il entra et trouva
28
beaucoup de personnes réunies.
«Vous savez, leur dit-il,
qu’il est interdit à un Juif de se lier à un étranger ou
d’entrer chez lui, mais Dieu m’a montré qu’il ne faut déclarer
aucun être humain souillé ou impur.
29
C’est pourquoi je n’ai pas eu d’objection à venir quand vous
m’avez appelé. Je vous demande donc pour quelle raison vous
m’avez fait venir.»
30
Corneille répondit: «Il y a trois jours, [je jeûnais]
jusqu’à cette heure-ci [et] je priais dans ma maison à trois
heures de l’après-midi; un homme aux vêtements resplendissants
s’est alors présenté devant moi et a dit:
31
Corneille, ta prière a été exaucée et Dieu s’est souvenu des
dons que tu as faits.
32
Envoie donc quelqu’un à Jaffa et fais venir Simon, surnommé
Pierre. Il est logé dans la maison de Simon le tanneur, près
de la mer. [Lorsqu’il sera venu, il te parlera.]’
33
J’ai alors tout de suite envoyé quelqu’un vers toi et tu as
bien fait de venir. Maintenant donc nous sommes tous devant
Dieu pour écouter tout ce que le Seigneur t’a ordonné de nous
dire.»
Corneille, sachant que Pierre lui parlera de la part de Dieu,
prend l’initiative de réunir sa famille et ses amis proches.
Cette attitude de Corneille représente un témoignage. Il
convoque tous ses proches afin qu’eux aussi puissent entendre
la Bonne Nouvelle. Rassemblés, ils sont maintenant prêts à
écouter l’Évangile, la Parole de Dieu.
Cette attitude de Corneille nous interroge aussi sur notre
propre attitude. Est-ce que dans notre quotidien, nous
dégageons du temps pour être à l’écoute de Dieu ? Est-ce que
nous pensons à partager la Bonne Nouvelle avec nos proches ?
Pierre est maintenant chez Corneille. Celui-ci a réuni sa
famille et ses amis proches. Ils sont là pour écouter le
message que Pierre doit leur adresser de la part de Dieu.
Voici le discours de Pierre, des versets 34 à 48 :
34
Alors Pierre prit la parole et dit: «En vérité, je reconnais
que Dieu ne fait pas de favoritisme
35
et que dans toute nation celui qui le craint et qui pratique
la justice lui est agréable.
36
Il a envoyé sa parole aux Israélites en leur annonçant la
paix par Jésus-Christ, qui est le Seigneur de tous.
37
Vous savez ce qui est arrivé dans toute la Judée, après
avoir commencé en Galilée suite au baptême que Jean a prêché.
38
Vous savez comment Dieu a déversé une onction de SaintEsprit et de puissance sur Jésus de Nazareth, qui allait de
lieu en lieu en faisant le bien et en guérissant tous ceux qui
étaient sous la domination du diable, parce que Dieu était
avec lui.
39
Nous sommes témoins de tout ce qu’il a fait dans le pays des
Juifs et à Jérusalem. Lui qu’ils ont tué en le clouant sur la
croix,
40
Dieu l’a ressuscité le troisième jour et a permis qu’il
apparaisse,
41
non à tout le peuple, mais aux témoins choisis d’avance par
Dieu, à nous qui avons mangé et bu avec lui après sa
résurrection.
42
Jésus nous a ordonné de prêcher au peuple et d’attester que
c’est lui que Dieu a désigné juge des vivants et des
43
morts. Tous les prophètes rendent de lui le témoignage que
toute personne qui croit en lui reçoit par son nom le pardon
des péchés.»
44
Pierre parlait encore quand le Saint-Esprit descendit sur
tous ceux qui écoutaient la parole.
45
Tous les croyants circoncis qui étaient venus avec Pierre
furent stupéfaits de ce que le don du Saint-Esprit était
déversé même sur les non-Juifs.
46
En effet, ils les entendaient parler en langues et célébrer
la grandeur de Dieu. Alors Pierre dit:
47
«Peut-on refuser
l’eau du baptême à ceux qui ont reçu le Saint-Esprit tout
comme nous?»
48
et il ordonna de les baptiser au nom du Seigneur. Ils lui
demandèrent alors de rester quelques jours avec eux.
Ce discours de Pierre est assez court comparé aux autres
discours qu’il a pu donner, mais il contient l’essentiel du
message concernant Jésus. On peut dire que c’est le concentré
de l’Évangile. Dans ce message, Pierre met en avant trois
caractéristiques de Jésus. Premier point : Jésus est le
Seigneur de toutes les nations. Deuxième point : Jésus a
vaincu la mort. Et troisième point : Jésus est le juge des
vivants et des morts. Je vous propose de revenir sur ces trois
points les uns après les autres.
[1. Jésus est le Seigneur de toutes les nations]
La première chose que Pierre met en avant, c’est que Jésus est
le Seigneur de toutes les nations. C’est une affirmation qui
n’était pas du tout évidente, parce que Jésus est Juif et les
prophéties concernant sa venue ont été révélées principalement
au peuple juif. Pendant longtemps, beaucoup de Juifs ont
pensé que l’Éternel était uniquement leur Dieu. Les autres
peuples avaient leurs divinités, eux, ils avaient l’Éternel. À
chaque peuple son Dieu. De nos jours, une certaine conception
des religions et des cultures nous incite à penser un peu de
la même manière : à chaque peuple, sa religion.
Les Arabes ont comme religion l’Islam, les Asiatiques ont le
Bouddhisme, les Juifs ont le Judaïsme, les Indiens ont
l’hindouisme, les Occidentaux ont le Christianisme catholique
ou protestant, les Russes sont orthodoxes, les Africains et
les Sud-américains croient aux esprits, etc. Du coup, lorsque
l’on parle de Dieu à des gens d’une autre culture, on pourrait
être accusé de vouloir changer la culture d’une ethnie. Mais
des chercheurs ont constaté que ce qui casse les cultures, ce
n’est pas l’Évangile, c’est la mentalité occidentale.
Prenons l’exemple de l’Afrique. Depuis des siècles et des
siècles, les Africains ont un sens fort de la famille et de la
communauté. Ils croient qu’il y a des bons esprits et des
mauvais esprits, ils ont un respect pour le sacré. La
mentalité occidentale actuelle, pour sa part, est assez
matérialiste et plutôt individualiste. En Occident, les
valeurs familiales disparaissent petit à petit. De plus, la
plupart des occidentaux rejettent le surnaturel et méprisent
le sacré. Maintenant, si l’on regarde l’enseignement biblique,
Jésus, lui, apporte un message d’entraide où la famille et la
communauté ont une grande importance. Jésus ne se moque pas du
sacré, il soutient l’existence d’un monde spirituel. En
entendant le message de l’Évangile, beaucoup d’Africains ont
déclaré que Jésus était le sauveur invincible qu’ils
attendaient.
Selon des anthropologues, l’annonce de l’Évangile dans une
ethnie ne casse pas la culture de cette ethnie. Au contraire,
Jésus conduit chaque peuple et chaque individu à retrouver son
identité originelle. Jésus nous appelle à être vraiment nousmêmes sans nous préoccuper du regard des autres ; alors que la
mondialisation et l’occidentalisation rendent les peuples plus
matérialistes et plus individualistes.
Il est vrai que chaque ethnie a ses croyances traditionnelles.
Ces croyances montrent une chose : c’est que l’être humain a
conscience qu’il y a un monde spirituel, quelque chose qui
nous dépasse, et qu’il y a quelque chose après la mort.
Certains penseurs vont dire que les religions sont des
inventions humaines pour combler un besoin de spiritualité. En
gros, on aurait besoin de croire en Dieu donc on se persuade
qu’il existe et on y croit. Mais des observations contredisent
cette affirmation.
On a constaté que la plupart du temps, lorsque l’être humain
ressent un besoin, alors ce dont il a besoin existe
réellement. Prenons un exemple tout simple : l’être humain
ressent le besoin de boire de l’eau. Est-ce qu’il nous
viendrait à l’idée de dire que c’est l’être humain qui a
inventé l’eau pour combler son besoin en eau ? Non, au
contraire, l’être humain ressent le besoin d’eau, et
justement, l’eau correspond à un élément qui existe. La très
grande majorité des êtres humains ressent
le besoin de
spiritualité, c’est plutôt un indice qui laisse à penser que
Dieu existe.
L’homme sait au fond de lui qu’il y a quelque chose après la
mort, qu’il y a un être supérieur, un créateur souverain. Ce
n’est pas parce qu’il en ressent le besoin qu’il l’invente, il
semble que ce soit le contraire. C’est parce que Dieu existe
que l’être humain ressent ce besoin de connaître celui qui le
dépasse. Notre créateur a laissé ses empreintes dans sa
création.
Maintenant, revenons à l’affirmation de Pierre des versets 34
à 36 : « En vérité, je reconnais que Dieu ne fait pas de
favoritisme et que dans toute nation celui qui le craint et
qui pratique la justice lui est agréable. Il a envoyé sa
parole aux Israélites en leur annonçant la paix par JésusChrist, qui est le Seigneur de tous. »
Pierre présente Jésus comme le Seigneur de tous les peuples.
Il n’est pas uniquement le Dieu des Juifs, mais de l’humanité
entière. Dieu s’est d’abord révélé aux Juifs, non pas pour
qu’ils soient les seuls bénéficiaires du salut, mais pour
qu’ils annoncent l’Évangile à tous les autres peuples. C’est
d’ailleurs ce que Pierre commence à faire ici, dans ce récit.
Le Dieu révélé aux Juifs est le seul vrai Dieu. Contrairement
aux autres religions où ce sont les hommes qui élaborent des
rites pour atteindre Dieu, dans le christianisme, c’est Dieu
qui descend en personne pour se placer à notre niveau et pour
se présenter à nous. En disant cela, je ne prétends pas
posséder la vérité. En fait, les chrétiens ne possèdent pas la
vérité, c’est Dieu qui possède la vérité. Et Dieu a demandé
aux apôtres d’annoncer à toutes les nations que Jésus est le
Seigneur de tous. L’apôtre Pierre dit bien que Dieu ne fait
pas de favoritisme, il ne privilégie pas un peuple, un seul et
même message est destiné à toutes les nations.
Le deuxième point sur lequel Pierre insiste, c’est que Jésus a
vaincu la mort.
[2. Jésus a vaincu la mort]
Qui pourrait nous dire ce qu’il y a après la mort si ce n’est
quelqu’un qui est mort et ressuscité ? Qui d’autre que Jésus
est revenu définitivement de la mort ? Dans la Bible, il y a
eu des personnes ressusciter par miracle, mais elles sont de
nouveau décédées par la suite. Seul Jésus est revenu de la
mort de manière définitive. Pierre est témoin de cette
résurrection, il le relate à partir du verset 39 :
39
Nous sommes témoins de tout ce qu’il a fait dans le pays des
Juifs et à Jérusalem. Lui qu’ils ont tué en le clouant sur la
croix,
40
Dieu l’a ressuscité le troisième jour et a permis
qu’il apparaisse, 41 non à tout le peuple, mais aux témoins
choisis d’avance par Dieu, à nous qui avons mangé et bu avec
lui après sa résurrection.
Pierre, ainsi que d’autres témoins, ont mangé avec Jésus. Ce
n’était pas une vision ni une hallucination collective. Jésus
n’est pas seulement ressuscité dans la mémoire ou dans les
souvenirs des apôtres. Il est réellement revenu à la vie.
Cette victoire sur la mort, seul Jésus l’a obtenue. Lui seul
peut donc obtenir pour nous la victoire sur la mort.
Enfin, la troisième caractéristique que Pierre met en avant,
c’est que Jésus est juge des vivants et des morts.
[3. Jésus est le juge des vivants et des morts]
Le terme de juge est un terme juridique. À la fin des temps,
nous aurons des comptes à rendre à Dieu. Au début de la Bible,
Dieu a créé l’homme et il l’a placé sur terre pour qu’il
puisse être un bon gérant de la création. L’homme devait
respecter son créateur et lui obéir. À la fin de notre vie,
nous devrons rendre des comptes devant le juge. Aurons-nous
été de bons gérants de la création ? Aurons-nous respecté
notre créateur comme il se doit ? Aurons-nous fait preuve
d’obéissance ? C’est Jésus qui va en juger.
Personnellement, je sais que je suis coupable de
transgression, car je ne suis pas parfait. Je ne suis pas un
parfait gérant de ce que Dieu me donne. Je ne fais pas
toujours preuve d’obéissance. Je suis donc coupable de péché
et je ne mérite pas la vie éternelle. Jésus me jugera, il peut
me déclarer coupable, mais il peut aussi me gracier. L’apôtre
Pierre annonce ceci de la part de Dieu au verset 43 : « toute
personne qui croit en Jésus reçoit par son nom le pardon des
péchés ». C’est ça l’Évangile, la Bonne Nouvelle : le pardon
des péchés rendu possible. Je suis coupable, mais je peux
devenir un coupable pardonné. Jésus me jugera, mais si je fais
de lui mon Seigneur, il va me gracier, c’est une certitude.
[Conclusion]
Après avoir entendu le discours de Pierre, le Saint-Esprit
descendit sur tous ceux qui écoutaient sa prédication et tous
reçurent Jésus avec foi. C’est l’action du Saint-Esprit qui
fait que l’on accepte Jésus comme Seigneur. La foi n’est pas
une œuvre humaine, c’est une œuvre de l’Esprit de Dieu. Ce
jour-là, Corneille, sa famille et ses amis se sont fait
baptiser pour marquer l’accueil de Jésus dans leur vie.
J’aimerais conclure en soulignant que dans le début du
chapitre, on apprend que Corneille était quelqu’un de très
généreux. Lui et sa famille respectaient Dieu. Il donnait
beaucoup aux pauvres. C’était aussi quelqu’un de très proche
de Dieu, il priait beaucoup.
Quand l’ange de Dieu s’adresse à Corneille, il lui précise que
Dieu s’est bien souvenu de ses prières et de sa générosité.
Pour bénir Corneille, Dieu lui envoie Pierre pour lui annoncer
l’Évangile. À la fin du chapitre, on voit que la bénédiction
de Corneille s’est étendue à toute sa famille, et même à ses
amis proches. Cette fin de chapitre nous montre que notre
relation avec Dieu peut être bénéfique pour toute notre
famille, et même nos amis. Corneille a invité ses proches pour
écouter le message de l’Évangile et tous ont reçu l’Esprit.
Nous aussi, restons connectés à Dieu en ayant une vie de
prière ; obéissons-lui, soyons ses témoins, et nous pourrons
être une source de bénédiction pour notre famille et nos amis.
Christian Huy
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