Ainsi, les années soixante présentent un véritable acte de
rupture dans les conventions de la mode féminine par une
audace qui relève l’importance de la place de la femme. Elle
est, désormais, elle-même un attribut à part entière de la
mode, dans laquelle on peut dissocier sa participation
artistique, sa volonté de s’affirmer comme acteur indépendant
et moderne de la mode, loin des photos des magazines et des
défilés.
La nudité n’est plus un problème, car elle est propre au corps
de la femme et fait partie du phénomène d’intégration totale
au vêtement pour le mettre en valeur. Elle semble bien révolue
l’époque des grands jupons de gala, ou de l’ensemble strict de
maîtresse de maison. La mode, c’est désormais les trous, des
cuisses apparentes, des couleurs pop (origines du color block
réapparu en masse depuis 2011). Les formes géométriques et les
transparences font du vêtement une œuvre d’art qui peut
tourner en dérision le vêtement traditionnel et qui présente
une volonté de définition du moderne. Les premières
manifestations du Pop Art et des influences d’Andy Warhol et
Roy Lichtenstein se ressentent jusqu’au bout des pieds. Les
pantalons et jupes courtes de Cardin sont une révolution, tout
comme le mythique smoking pour femme de Yves Saint Laurent.
Afin de manifester son intérêt pour la mode et l’émancipation
de la femme, Yves Saint Laurent lance Rive Gauche, dont la
première boutique ouvrira en 1966, pour permettre aux femmes
d’accéder à un prêt-à-porter de qualité débarrassé de
l’élitisme traditionnel de la Haute Couture.
Justement, les années 1970 marquent le dernier coup fatal au
traditionalisme vestimentaire de la femme. Mai 68 est passé,
Woodstock aussi, et plus que jamais la mode manifeste la fin
des tenues droites, formelles. La maison Chloé signe des
jupons souples, légers, des chemisiers bohèmes signes d’une
libération : les formes sont voluptueuses, les tissus chaque
fois plus vaporeux. C’est également l’époque de la Wrap Dress
de l’Américaine Diane Von Fustenberg, qui rompt les