L’éco n°99 / du 1er au 15 novembre 2014
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Dossier
DOSSIER
Bimensuel de l’économie et de la finance
Le bricoLage
Réhabilitation des zones industrielles
Routes défoncées, patrimoine public
résiduel à l’abandon, absence d’eau et
d’électricité, en somme des problèmes
communs qui se vérifient de visu, dès
l’entrée des zones industrielles. Ces espaces, au
demeurant faisant objet de tout l’intérêt des pouvoirs
publics pour leur réhabilitation, en vue d’offrir à
l’entreprise les commodités essentielles de travail,
baignent encore dans l’aléatoire. Il est vrai que leur
nombre a été relede façon consistante, que les
infrastructures de base comme les routes, ports et
rails, ont été renforcées et aménagées pour rompre
l’isolement de ces espaces et rapprocher les lieux de
production des marchés souhaités, mais beaucoup
reste à faire pour en faire de véritables espaces de
création de richesses.
L’ECO s’est intéressé, dans cette édition,
à l’état des zones industrielles pour constater
l’ampleur du véritable problème, celui de refouler des
projets d’investissements importants, faute de
commodités d’existence. Les opérateurs en parlent
dans ce dossier
n
L’Eco
En effet, l’organisation juridique des
zones industrielles a débuté avec le
cret 84-56 du 3 mars 1984
portant organisation et fonctionnement des
entreprises de gestion des zones indus-
trielles. Un décret qui a défini les modalités
de gestion des zones industrielles en don-
nant la pleine responsabili à un directeur
nommé par la tutelle. Toutefois, au fur et à
mesure de la création des zones indus-
trielles dans différentes gions du pays, le
conseil de participation de l’Etat (CPE), par
solution n°5 du 21.07.2003, a déci la
création de quatre Socs de Gestion des
Participations de l'État, à savoir la SGP-
Zones industrielles de l'Ouest, la SGP-
Zones industrielles du Centre et SGP-
Zones industrielles de l'Est et enfin la SGP-
Zones industrielles du Sud. Ces entis
sont, de forme juridique, sociétés par
actions (SPA), conforment à la législa-
tion en vigueur, au code de commerce et au
cret exécutif n° 01-283 du 24 septembre
2001, portant forme particulre d'organe
d'administration et de gestion des entre-
prises publiques économiques. Les organes
sociaux de ces SGP sont composés d’une
assembe générale qui représente le CPE
et d’un directoire désig par le CPE. Les
missions principales de ces SGP résident
dans la conduite de l'instrument juridique
de transformation des Etablissements de
Gestion des Zones Industrielles (EGZI) en
sociétés par actions et leur prise en charge
en portefeuille.
Trois zones décrétées à risque majeurs
Dans l’objectif de protéger des zones
industrielles qui connaissent un risque lié à
leurgradation, un décret ecutif de Mai
2006 a déclaré les zones de Skikda,
d’Arzew et le pôle industriel de Ain
Aménas, zones à risque majeurs. Ainsi, en
application de la loi 04-20 du 13 Dhou
El Kaada 1425, correspondant au 25
cembre 2004, relative à la prévention des
risques majeurs et à la gestion des catas-
trophes dans le cadre du développement
durable, notamment ses articles 3, 4, 5 et
10, les zones industrielles de Skikda et
d’Arzew, y compris le domaine portuaire
des hydrocarbures y attenant, déclarées
zones à risques majeurs, de même pour
celle de Ain Anas. A ce titre, le présent
cret a pour objet de fixer les mesures à
prendre à l’inrieur des zones industrielles
dans le cadre de la prévention d’un risque
majeur et/ou de la gestion d’une catas-
trophe.
Les activis dans ces zones sont sou-
mises à des prescriptions très strictes entre
autres, Fl’accord préalable de l’entreprise de
gestion de la zone industrielle, même la cir-
culation à l’intérieur de la zone industrielle
est soumise à uneglementation spéci-
fique établie par l’entreprise de gestion des
lieux. Par ailleurs, la curité à l’intérieur
des zones industrielles reve de la com-
tence des services de sécurité concers et
des services de sûreté interne de l’entre-
prise de gestion de la zone industrielle.
S’agissant de la concession des terrains
pour l'investissement dans les zones indus-
trielles, celle-ci est soumise à un autre
cret exécutif du mai 2009, fixant les
conditions et modalites de concession des
terrains relevant du domaine pri de l'Etat,
destinés à la réalisation de projets d'inves-
tissement. Le présent décret stipule que
«les terrains situés dans les zones indus-
trielles disponibles à la date de publication
du présent décret au Journal Officiel sont
ingrés dans le domaine privé del'Etat et
obéissent aux dispositions du présent
cretF».
Malg cette multitude de textes juri-
diques, les zones industrielles dans le pays
n'échappent pas à des transgressions sur
plusieurs plans, ce qui met en péril leur
existence ainsi que leur productivité
n
K. L.
Par Khelifa Litamine
Gestion et protection des zones industrielles
Plusieurs décrets mis en Place
Une soixantaine de textes
de lois ont été promulgués
au fil du temps pour
répondre au besoin de créer
des espaces viables de
création de richesses.
Le zone industrielle d’Arzew a été
déclarée zone à risques majeurs
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DOSSIER
Pour saturation des espaces


235 milliards de dinars est le montant
d’investissement de ces projets qui projet-
tent la création d’emplois de l’ordre de 36
656 postes. Faute de saturation des
espaces, les comis ont enregistré un taux
rejet éle à 33%, explique le bilan du
Calpiref. Ce qui induit un écart de 20% des
montants d’investissement et à 25% des
emplois prévus. Par ailleurs, le nombre de
dossiers acceps a également connu une
tendance baissre estimée à 19%. Il est
passé de 927 durant le premier trimestre
2013 à 753 en 2014. Les secteurs indus-
triels et des services dominent la structure
des activis des dossiers éligibles à l’ac-
quisition du foncier économique. Les dos-
siers industriels sont en forte baisse par
rapport à 2013. Les zones d’activités domi-
nent l’orientation des demandes des inves-
tisseurs. Les projets posés sont en effet
orientés vers du foncier sit en zone d’ac-
tivi pour 36% et en zone industrielle pour
Le Comité d'Assistance à la
Localisation et à la
Promotion des
Investissements et de la
Régulation du Foncier
(Calpiref) a traité, à
l’échelle nationale, 1 470
dossiers durant le premier
semestre 2014, contre 2
429 dossiers traités durant
la même période de 2013,
soit une baisse significative
de 40%.
Par Nassima Benarab
Les zones d’activités dominent l’orientation
des demandes des investisseurs
10%. Des concessions sont aussi effectes
en zones urbaines et en zones rurales, elles
représentent ps de 27%. Les parcs indus-
triels en projet d’aménagement par
l’Aniref, font leur apparition comme lieu
d’implantation des nouvelles concessions.
Ces localisations sont toutefois en forte
baisse.
49% des dossiers trais dédiés
à l’industrie
Les dossiers de demande de foncier à
des fins de projets d’investissement indus-
triel, représente 49%du total des dossiers
trais. Les dossiers industriels acceptés ont
atteint 406 et un taux d’acceptation de
50%. Pour ce qui est de taux d’acceptation,
il a enregistré une hausse par rapport au
1er trimestre 2013 (41%). Les dossiers
rejes ont atteint 212, représentant 14% du
total des dossiers trais.Les wilayas du
Nord, au nombre de 14, enregistrent 301
dossiers, Les wilayas des Hauts-plateaux,
au nombre de 10, enregistrent 293 dossiers,
Les wilayas du Sud, au nombre de 4, enre-
gistrent 127 dossiers.
77% des dossiers retenus au Sud
La région du Nord enregistre 301 dos-
siers, avec une moyenne de 22 dossiers par
wilaya. Les wilayas de Jijel, Mascara et
a enregistre le plus grand nombre de
dossiers industriels alors que celles de
Souk Ahras et Tlemcen se caractérisent par
le nombre de dossiers le plus faible.
La région des Hauts-plateaux enregistre
293 dossiers, avec une moyenne de 29 dos-
siers par Wilaya. La Wilaya de Djelfa se
distingue par le nombre élevé de dossiers
industriels trais alors que le wilaya de
tif enregistre un très faible nombre de
dossiers. La région du Sud enregistre 127
dossiers, concents pour l’essentiel dans
les wilayas de Ouargla et Biskra. Les
wilayas du sud se distinguent par le taux
d’acceptation des dossiers traités le plus
élevé. Le taux d’acceptation moyen est
ainsi éval à 77%.
La structure industrielle des dossiers
traités est diversifiée. La branche
des= industries agroalimentaires= (IAA)
continue à occuper la première place dans
les dossiers. Les industries manufacturres
(textile, cuir, bois, papier), d’habitude peu
représentées, occupent une part significa-
tive des dossiers nN. B.
235 milliards
de dinars
est le montant d’investissement des
projets retenus.
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Bimensuel de l’économie et de la finance
Nadir Abderrahim, General Manager de la société
«100000 dinars/m² pour l’achat d’un terrain à la Zi de rouïba»
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L’éco n°99 / du 1er au 15 novembre 2014
«Nous évoluons dans des conditions
très difficiles au sein de cette zone»
--" !!-!"!)
!!#!"!)
# !"#!
)) #"!
$#!##-#$!"$")!
#""-% ""
Nadir Abderrahim : Lentreprise existe
depuis plus d’une vingtaine d’années. C’est
une entreprise familiale, créée en 1989, qui
a fait ses débuts dans la fabrication des dis-
positifs médicaux. Elle a joué la carte de la
production dès sa création, notamment,
durant les années 90 c’était vraiment très
difficile de soutenir le secteur industriel.
Mais nous avons pu, en dépit des difficultés
rencontrées, diversifier notre gamme de
produits par l’élargissement de notre pro-
duction, notamment ce qui se rapporte au
dispositif médical concernant les produits
relatifs à l’insuffisance nale. Notre société
a commencé à exporter vers 1995 vers le
marché européen et le Moyen-Orient
comme l’Irak, à partir de 1990.
Parallèlement, nous avons développé nos
zones d’exportations, en l’occurrence des
pays africains, principalement de l’Afrique
de l’Ouest. Notre portefeuille client à
l’étranger s’élève à une dizaine de pays. Et
d’aps les statistiques de la douane, nous
sommes classés premre entreprise phar-
maceutique exportatrice dans le domaine.
Avec ces résultats positifs, nous avons
enta une nouvelle phase d’investisse-
ment, en 2003, concernant la fabrication
des médicaments, notamment des injec-
tables. Ce qui fait de nous la première entre-
prise privée qui investit dans ce secteur.
Actuellement, nous venons de finaliser un
produit de près de 20 millions d’euros qui
doit être inauguré en janvier 2015. Nous
visons à travers ce projet couvrir le marc
alrien en matière de solutions d’injec-
table, notamment, des solutés massifs.
Etant une entreprise spécialisée dans le sec-
teur pharmaceutique, notre cible et clientèle
est composée, principalement, de diffé-
rentes structures hospitalres du secteur
public à 90%. Nous traitons très peu avec
les pharmacies. D’autre part, nous avons
une activi de service concernant la main-
tenance des équipements d’modialyse à
travers tout le pays, avec une trentaine de
techniciens qui se chargent de la mainte-
nance.
""!)$#!'
#!" #+#!"-#!
#!""!'!"$!#&!
#!'$#!$""
-)$#",
En effet, nous évoluons dans des condi-
tions très difficiles au sein de cette zone,
mais cela ne nous a pas emché d’avancer.
Nous nous sommes habitués aux situations
difficiles. à la cation, nous avons é
confrontés à des contraintes financres,
l’Alrie n’avait pas d’argent pour soutenir
l’investissement et le taux de crédit accordé
La zone industrielle de Rouïba
se trouve dans un état délabré
et inadéquat pour l’activité
manufacturière. Un avis que
partagent plusieurs entreprises,
établies en cette zone depuis des
années, avec Nadir
Abderrahim, DG de la société
IMC. Ce dernier estime que
«'cette situation ne se corrigera
pas si les autorités concernées
n’établissent pas d’ordre et un
mécanisme de gestion efficace'».
DOSSIER
400 millions
de dinars
IMC a investi plus 400
millions de dinars en
2014.
Réalisé par Samira Bourbia
Nadir Abderrahim, General Manager de la société Industrie Médico-Chirurgicale (IMC)
«100000 dinars/m² pour l’achat d’un terrain à la Zi de rouïba»
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n’était que de 24% avec des taux d’int
de 5% à 7%, sans oublier l’impact gatif
sur l’investissement provoq par la va-
luation du dinar de plus de 40%. Toutes ces
conditions ont cau la cession de plusieurs
entreprises publiques et privées. Quant à
nous, nous avons résis grâce à l’exporta-
tion et au facteur humain qualifié.
D’ailleurs, tous nos produits portent le mar-
quage CE, en plus de la certification ISO de
l’entreprise. Mais, actuellement, le contexte
se complique plus, notamment avec les
accords d’associa-
tions et les
conventions
qui se font
avec les
étrangers car
il faudrait
qu’on s’y
adapte, ce
qui n’est
pas aisé.
Mais notre
placement
au sein de la
zone indus-
trielle de
Roba est très
important. La superficie de l’entreprise
s’étale au but du projet à 1,5 hectare. Pour
l’acquérir, nous avons signé un cahier des
charges avec le Centre National d'Etudes &
de Recherches Appliqes en Urbanisme
(CNERU) qui indique que l’Etat conde le
terrain à l’investisseur avec un lai limi
pour réaliser son investissement, sinon le
terrain lui serait reti. Malheureusement,
cette produre et loi n’a pas été respecté
car beaucoup de personnes ont acquis des
terrains qui restent, jusqu’à aujourd’hui,
inexploités. Tandis que certains font de la
spéculation, ceux qui souhaitent investir ou
élargir leur activité, comme nous, se trou-
vent dans la difficulté d’avoir une assiette
foncre supplémentaire dans cette zone.
D’ailleurs, à partir des anes 2000, quand
notre volume d’affaire a explosé, nous
n’avions plus d’espace à exploiter. Ce
manque d’espace nous a contraints de
construire de manre verticale pour ne pas
étouffer l’espace de production. Mais,
aujourd’hui, nous avons chan de stragie
car c’est impossible d’évoluer dans ces
conditions. Nous avons, alors, acquis en
2010 un terrain chez un privé qui ne s’en
sert plus, à la zone industrielle de Roba.
-!"!"" $#
" ('#!"
La loi n’a pas é respece dès le début.
Le propriétaire nous l’a vendu dans un
cadre légal. Etant
donné que c’est
impossible d’avoir
un autre lot de ter-
rain à la Zone, nous
avons acheter
chez un particulier.
Malheureusement,
avec la multitude
des lois et les chan-
gements qui s’opè-
rent, nous n’arrivons
plus à comprendre ou
maîtriser ce type de
procédures. Il faut
reconnaître que nous
avons un grave probme de foncier en
Algérie. Le problème, ce n’est pas le
manque du foncier mais la gestion des
places résiduelles, places publiques, les spé-
culations…etc. Etant donque nous avons
établi notre activité dans cette zone straté-
gique, nous ne sommes pas prêts à démé-
nager, vu les avantages de proximi que
nous offre cet emplacement, notamment le
port pour l’acheminement des marchan-
dises à l’étranger. De plus, nous avons
besoin d’une énergie stable, ce qui n’est pas
le cas. Pour son alimentation en énergie,
IMC a investi plus 400 millions de dinars
cette année pour ramener une ligne élec-
trique ainsi que de grandes quantités d’eau
pour travailler convenablement, vu que
nous produisons des solus massifs. C’est
licat pour nous, mais le fait que tout est
centralisé à Alger, nous ne pouvons pas ris-
quer de changer d’endroit et augmenter les
frais des dépenses. Il faut savoir que le prix
d’achat à la zone industrielle de Rouïba est
excessivement cher. Il est de l’ordre de
100H000 dinars le mètre car, l’équivalent
de 1000 euros. me les étrangers s’éton-
nent de cette tarification car le foncier des
zones industrielles actives est gratuit.
 *!$ ))""!"#"
!#"'("!
!!# '$#!#
-!! ,
En effet, nous avons adressé plusieurs
écrits aux autoris concernées, mais sans
résultats. D’ailleurs, nous avons même
évoq les choix des activités dans les
zones industrielles pour mieux gérer la zone
comme la zone d’activité de Bordj Bou
Arreridj qui est structurée parce qu’elle est
e par activité. Contrairement à Rouïba,
elle est devenue plutôt une zone d’entrepo-
sage que d’activités. IMC est entouré de 10
entrepôts publics de conteneurs. Nous
avons débattu cette question avec plusieurs
personnalités, mais cela ne reste que des
promesses. Concernant le projet de cation
des 48 zones industrielles, personnellement,
je suis contre, pour la simple raison que
nous n’avons pas une compétence qualifiée
pour gérer ces zones. Il faut assainir ce qui
existe, ensuite lancer d’autres projets. Il faut
trouver un mécanisme de gestion parta
avec les opérateurs qui cotisent. Nous
sommes prêts à payer plus de cotisations
pour assainir la Zone de Rouïba. Je pense
que c’est simple, celui qui en a les moyens
est capable de cotiser et investir plus et celui
qui en est incapable, laissera le champ
ouvert aux autres. Cette zone doit être
fermée aux revendeurs de matériels de
construction, des équipements ainsi que les
parkings et les entrepôts. Prendre des
mesures restrictives pour assurer lacurité
des travailleurs à la zone et lirer les
espaces squates par les gens. Tout cela
doit changer par une bonne gestion de
me pour la zone d’Oued Semmar qui
souffre de la me situation d’anarchie et
de routes impraticables
n
S. B.
Tout cela doit changer par
une bonne gestion de
même pour la zone d’Oued
Semmar qui souffre de la
même situation d’anarchie
et de routes impraticable.
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