
Nadir Abderrahim, General Manager de la société Industrie Médico-Chirurgicale (IMC)
«100000 dinars/m² pour l’achat d’un terrain à la Zi de rouïba»
L’éco n°99 / du 1er au 15 novembre 2014
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Dossier
DOSSIER
Bimensuel de l’économie et de la finance
n’était que de 24% avec des taux d’intérêt
de 5% à 7%, sans oublier l’impact négatif
sur l’investissement provoqué par la déva-
luation du dinar de plus de 40%. Toutes ces
conditions ont causé la cession de plusieurs
entreprises publiques et privées. Quant à
nous, nous avons résisté grâce à l’exporta-
tion et au facteur humain qualifié.
D’ailleurs, tous nos produits portent le mar-
quage CE, en plus de la certification ISO de
l’entreprise. Mais, actuellement, le contexte
se complique plus, notamment avec les
accords d’associa-
tions et les
conventions
qui se font
avec les
étrangers car
il faudrait
qu’on s’y
adapte, ce
qui n’est
pas aisé.
Mais notre
placement
au sein de la
zone indus-
trielle de
Rouïba est très
important. La superficie de l’entreprise
s’étale au début du projet à 1,5 hectare. Pour
l’acquérir, nous avons signé un cahier des
charges avec le Centre National d'Etudes &
de Recherches Appliquées en Urbanisme
(CNERU) qui indique que l’Etat concède le
terrain à l’investisseur avec un délai limité
pour réaliser son investissement, sinon le
terrain lui serait retiré. Malheureusement,
cette procédure et loi n’a pas été respecté
car beaucoup de personnes ont acquis des
terrains qui restent, jusqu’à aujourd’hui,
inexploités. Tandis que certains font de la
spéculation, ceux qui souhaitent investir ou
élargir leur activité, comme nous, se trou-
vent dans la difficulté d’avoir une assiette
foncière supplémentaire dans cette zone.
D’ailleurs, à partir des années 2000, quand
notre volume d’affaire a explosé, nous
n’avions plus d’espace à exploiter. Ce
manque d’espace nous a contraints de
construire de manière verticale pour ne pas
étouffer l’espace de production. Mais,
aujourd’hui, nous avons changé de stratégie
car c’est impossible d’évoluer dans ces
conditions. Nous avons, alors, acquis en
2010 un terrain chez un privé qui ne s’en
sert plus, à la zone industrielle de Rouïba.
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La loi n’a pas été respectée dès le début.
Le propriétaire nous l’a vendu dans un
cadre légal. Etant
donné que c’est
impossible d’avoir
un autre lot de ter-
rain à la Zone, nous
avons dû acheter
chez un particulier.
Malheureusement,
avec la multitude
des lois et les chan-
gements qui s’opè-
rent, nous n’arrivons
plus à comprendre ou
maîtriser ce type de
procédures. Il faut
reconnaître que nous
avons un grave problème de foncier en
Algérie. Le problème, ce n’est pas le
manque du foncier mais la gestion des
places résiduelles, places publiques, les spé-
culations…etc. Etant donné que nous avons
établi notre activité dans cette zone straté-
gique, nous ne sommes pas prêts à démé-
nager, vu les avantages de proximité que
nous offre cet emplacement, notamment le
port pour l’acheminement des marchan-
dises à l’étranger. De plus, nous avons
besoin d’une énergie stable, ce qui n’est pas
le cas. Pour son alimentation en énergie,
IMC a investi plus 400 millions de dinars
cette année pour ramener une ligne élec-
trique ainsi que de grandes quantités d’eau
pour travailler convenablement, vu que
nous produisons des solutés massifs. C’est
délicat pour nous, mais le fait que tout est
centralisé à Alger, nous ne pouvons pas ris-
quer de changer d’endroit et augmenter les
frais des dépenses. Il faut savoir que le prix
d’achat à la zone industrielle de Rouïba est
excessivement cher. Il est de l’ordre de
100H000 dinars le mètre carré, l’équivalent
de 1000 euros. Même les étrangers s’éton-
nent de cette tarification car le foncier des
zones industrielles actives est gratuit.
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En effet, nous avons adressé plusieurs
écrits aux autorités concernées, mais sans
résultats. D’ailleurs, nous avons même
évoqué les choix des activités dans les
zones industrielles pour mieux gérer la zone
comme la zone d’activité de Bordj Bou
Arreridj qui est structurée parce qu’elle est
gérée par activité. Contrairement à Rouïba,
elle est devenue plutôt une zone d’entrepo-
sage que d’activités. IMC est entouré de 10
entrepôts publics de conteneurs. Nous
avons débattu cette question avec plusieurs
personnalités, mais cela ne reste que des
promesses. Concernant le projet de création
des 48 zones industrielles, personnellement,
je suis contre, pour la simple raison que
nous n’avons pas une compétence qualifiée
pour gérer ces zones. Il faut assainir ce qui
existe, ensuite lancer d’autres projets. Il faut
trouver un mécanisme de gestion partagé
avec les opérateurs qui cotisent. Nous
sommes prêts à payer plus de cotisations
pour assainir la Zone de Rouïba. Je pense
que c’est simple, celui qui en a les moyens
est capable de cotiser et investir plus et celui
qui en est incapable, laissera le champ
ouvert aux autres. Cette zone doit être
fermée aux revendeurs de matériels de
construction, des équipements ainsi que les
parkings et les entrepôts. Prendre des
mesures restrictives pour assurer la sécurité
des travailleurs à la zone et libérer les
espaces squattées par les gens. Tout cela
doit changer par une bonne gestion de
même pour la zone d’Oued Semmar qui
souffre de la même situation d’anarchie et
de routes impraticables
n
S. B.
Tout cela doit changer par
une bonne gestion de
même pour la zone d’Oued
Semmar qui souffre de la
même situation d’anarchie
et de routes impraticable.