1. L'Europe a besoin d'une base industrielle forte. L'industrie ne peut prospérer sans une
Europe sociale solide qui fournisse des emplois et des systèmes d'éducation de
haute qualité et une demande intérieure forte. Il est nécessaire de donner une
dimension sociale forte aux politiques industrielles afin d'assurer la cohésion sociale
et de s'attaquer à l'instabilité sociale engendrée par la crise économique. Ceci doit
être intégré dans l'agenda européen, en même temps que de nouveaux droits sur le
lieu de travail, afin d'assurer l'anticipation et la gestion socialement responsables du
changement, de la formation tout au long de la vie crédible, des politiques actives du
marché du travail qui incluent toutes les catégories de travailleurs quel que soit le
contrat, ainsi que la promotion de la sécurité économique et sociale. Avec le
développement des forces anti-européennes et de l'extrême-droite à travers tout le
continent, les travailleurs de l'industrie sont tout à fait conscients des réels dangers
que posent le nationalisme et le populisme xénophobe.
2. Les politiques macro-économiques doivent être reliées aux politiques industrielles afin
de soutenir la création et le maintien d'emplois industriels de haute qualité. La lutte
contre l'inflation et la modération salariale ne peuvent constituer les bases de
l'intégration européenne. Les décideurs politiques européens et les banques centrales
doivent encourager des politiques monétaires, fiscales et budgétaires axées sur la
croissance. L'harmonisation européenne de l'impôt sur les sociétés devrait
également être encouragée en tant qu'outil permettant d'éviter le dumping fiscal au
sein de l'UE, à l'instar des actions contre les paradis fiscaux et l'évasion fiscale.
3. Il faut aborder la question de l'investissement dans le secteur industriel en Europe.
Une nouvelle réglementation des marchés financiers est nécessaire d'urgence afin de
permettre aux banques de retourner à leur rôle fondamental consistant à fournir du
capital pour les activités productives plutôt que de créer leurs propres richesses aux
dépens de l'économie réelle. Une taxation des transactions financières doit être mise
en place dans le cadre de cette nouvelle régulation aux niveaux européen et mondial.
Des normes comptables (via la règlementation Bâle) doivent assurer l'accès au crédit
pour les sociétés industrielles, en particulier les PME. Les fonds régionaux et
structurels européens existants doivent être réorientés afin de permettre la création
d'emplois et d'atteindre les objectifs politiques industriels. Les politiques régionales et
industrielles doivent encourager la création de fonds de capital-risque soutenant la
création d'emplois. Des partenariats public-privé pour la R&D et l'innovation devraient
permettre au secteur privé d'atteindre l'objectif de 3 % du PIB consacré aux
dépenses de R&D, alors que des critères sociaux et écologiques pour les marchés
publics doivent être adoptés afin d'assurer la demande en matière de nouveaux
produits. Les mécanismes du marché et l'allocation des risques doivent être
rééquilibrés afin de garantir que les politiques d'investissement axées sur le long
terme soient plus avantageuses que celles qui privilégient les dividendes à court
terme pour les actionnaires.
4. Le développement durable et une transformation équitable devraient assurer le
développement de nouvelles stratégies industrielles, ainsi que le maintien et
l'amélioration durables des infrastructures industrielles européennes, en se centrant
sur la transformation de toutes les industries. Des normes européennes
contraignantes en matière d'efficacité énergétique et les primes à la performance
doivent être combinées afin de créer un cercle vertueux. À Cancun (CCNUCC CP16),
l'UE doit de nouveau réclamer un accord international contraignant et global sur la
réduction des gaz à effet de serre (GES) garantissant une transition juste vers une
économie à faibles émissions de carbone. La politique en matière de changement
climatique doit permettre d'améliorer en permanence la responsabilité et la