
Rapport sur l’Etat de l’Environnement à Madagascar 2012. Chapitre 1 : L’Environnement et l’Economie.
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immédiat de la crise dans les autres secteurs (fermeture d’usines, de zones franches,
écroulement des activités de BTP, etc.).
Le potentiel de développement de l’agriculture est important, compte tenu de terres et
des ressources en eau disponibles ainsi que du climat plutôt favorable. Le secteur n’est
pourtant pas très actif pour recevoir les investissements étrangers ; la part de l’IDE consacré
aux activités agricoles reste très faible : elle représente à peine 1%. Parmi les raisons de
cette faible attraction, les régimes fonciers et d'accès à la terre nécessitent de grandes
améliorations.
La forte dépendance à l’agriculture a un impact considérable sur l’environnement étant
données les pratiques culturales destructrices encore dominantes actuellement. Le pays fait
face effectivement à un défi majeur : c’est celui d'augmenter la productivité agricole en
même temps de préserver l’environnement.
1.2.1.3. LE CAPITAL HUMAIN ET LA DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE
Madagascar compte actuellement 20,7 millions d’habitants (contre 12,2 en 1993) avec
une croissance démographique annuelle de 2,8% (multiplié par deux tous les quarts de
siècle). La densité de la population est de 32 habitants par km². La population est jeune mais
en grande partie analphabète, le taux d’alphabétisation des 15 ans et plus étant seulement
de 71,4% en 2009 (INSTAT, EPM 2010).
Comme la main-d'œuvre est abondante et largement sous-employés et les salaires
très compétitifs, le potentiel de développement des activités intensives en main-d'œuvre est
élevé. Les zones franches dans le secteur du textile bénéficient de cette situation. Le pays
fait toutefois face à un défi majeur : c’est d’établir les conditions incitatives nécessaires pour
les investissements nationaux et étrangers et à développer toutes les capacités requises.
Le pays est faiblement urbanisé mais on note toutefois une tendance à l’afflux de
populations vers les grandes villes et les villes secondaires notamment les centres urbains
côtiers. De même, les populations dans les zones d’influence des grands projets
d’extractions minières tendent à augmenter. Par ailleurs, la migration temporaire qui se
traduit par des déplacements de populations vers les zones de productions agricoles,
notamment les grands bassins rizicoles et le moyen-ouest, fait partie d’une pratique
ancestrale des malgaches.
Bien qu’un nombre élevé de populations puisse constituer un potentiel de main
d’œuvre et de marché intéressant, d’autant que la densité de population est encore
relativement faible, l’augmentation de la population représente aussi autant de bouches à
nourrir en plus, de besoins en énergie, de superficies à cultiver et autant de pressions sur les
ressources naturelles, les trois quarts de la population vivant en milieu rural.
1.2.1.4. DEVELOPPEMENT HUMAIN
Madagascar figure, en termes d’indice de développement humain (IDH), au 151
ème
rang sur 187 pays classés en 2011. Avec un IDH de 0,480, le pays fait partie de la catégorie
des pays à développement humain faible. Madagascar est un pays très pauvre car le PIB
par habitant est de 478 US$ par an en 2009, très en dessous de la moyenne des pays
pauvres subsahariens ; l’espérance de vie à la naissance est estimée 66,7 ans. Le niveau
d’instruction de la population active est très bas : plus de 28% des 15 ans et plus sont