Le problème du financement des petites et micro

Table des matières
Introduction
I/ Les sources actuelles du financement des micro-entreprises: un enjeu pour
l'économie
I.1 De l'informel à la micro-entreprise
I.2 Les sources de financement des micro-entreprises
I.3 Besoins en fonds de roulement: un enjeu pour les micro-entreprises et un enjeu
économique
II/ Caractéristiques du "marché du capital"' pour les micro-entreprises
II.1 Attitudes du système bancaire et rareté de l'offre de crédits. Bilan et questions
clefs
II.2 Le financement "informel": une source de financement pour les micro-
entreprises
lII/ Analyse des initiatives marocaines d'appui au financement de la micro-
entreprise
III.1 Les institutions marocaines d'appui au financement de la micro-entreprise
III.2 Les sociétés de Cautionnement Mutuel des Banques Populaires
III.3 L'expérience de MADI (AMAPPE): atouts et points faibles
Introduction
Depuis une décennie, le contexte économique international est fondamentalement dominé
par des facteurs de crise, ce qui nécessite un mouvement de restructuration. Ces facteurs
ne sont pas l'exclusivité des Economies du Sud. Ils touchent tout aussi profondément les
économies de l'Est que les économies occidentales. Ils staccompagnent pour certains de
programmes et pour la plupart d'un désengagement de l'Etat et ... d'un niveau de chômage
alarmant.
Ce contexte constitue un "bouillon de culture" en faveur d'une remise en question des
attitudes dominantes jusqutici admises. Concernant notre sujet, nous retiendrons comme
éléments dominants qui gagneraient à être révisés:
une conception monolithique du développement;
une sécurité/passivité des acteurs économiques productifs, partiellement assistés ;
une rigidité du système bancaire ;
un enfouissement des initiatives de la société civile.
La crise a au moins comme effet positif de bousculer les acquis et d'obliger les sociétés à
réfléchir sur de nouvelles ressources jusqu'ici enfouies: ressources de l'auto-emploi,
dynamisme possible des micro-entreprises, fonctions nouvelles à remplir par les
institutions,apparition de nouvelles institutions bancaires, levain dtinitiatives
d'organisations volontaires privées.
Dans ce contexte, le devenir des micro-entreprises redevient un enjeu porteur et urgent de
nos sociétés: parce qu'elles sont facteur possible d'une forme d'auto-emploi, dtinitiatives
mais aussi de développement.
Le terme de micro-entreprise n'est pas un terme vague:
il ntest pas à confondre avec l'informel (ou secteur non structuré) quoiqu'il en
constitue très certainement mais non exclusivement une partie essentielle;
il privilégie les activités de production par rapport aux activités de survie. Si les
secondes peuvent représenter un amortisseur face à la crise, les >premières sont
plus que cela: elles sont aussi éléments potentiels de développement.
Au coeur de la question de savoir si les microentreprises sont susceptibles d'être facteur
de développement se trouve la question des leurs perspectives en matière de financement.
En particulier:
Que savons nous des différentes sources de financement de ces micro-activités,
des mécanismes d'(in)accessibilité, et des effets que ceux-ci ont sur l'objectif de
production luimême?
II est important aussi, nous semble-t-il, de faire le point, en particulier sur les
expériences marocaines d'appui au financement des microentreprises.
Car même si, relativement à d'autres pays, le Maroc gagnerait à une "conversion"
d'attitudes dans ses rapports avec cette partie de l'informel porteur de
développement, des initiatives locales existent pourtant, parfois innovatrices.
Or même ce qui existe reste peu connu, et par là peu porteur de débats et
d'analyses. Il nous semble que notre contexte porte l'urgence d'un tel débat, plus
largement ouvert ailleurs dans le monde des économistes.
I/ Les sources actuelles du financement des micro-
entreprises: un enjeu pour l'économie
I. 1. De l'informel à la microentreprise.
Depuis le début des années 1970 où les réflexions sur l'informel se sont développées, les
perceptions semblent s'être précisées.
Dés le départ, le secteur informel était perçu comme un vaste "fourre-tout" qui regroupait
des catégories d'informel fondamentalement différentes (entre le commerçant frauduleux
et le micro-producteur...). Ces différents genres étaient abordés derrière un même regard
souvent négatif: concurrent déloyal, marginalité, faible rentabilité, assimilé à du chômage
déguisé. Le secteur informel était alors per,cu comme séparé du reste de l'économie.
L'intérêt quton pouvait lui porter était d'ordre socio-politique: lutte contre le chômage à
moindre coût d'investissement, amortisseur de crise par redistribution de revenus.
La fin des années 80 a vu apparâître, au niveau de plusieurs pays, un changement
d'attitude qui a permis le développement de politiques d'appui auprès du secteur non
structuré, ainsi qu'une réflexion sur leur portée.
La terminologie elle-même s'est modifiée, préférant le terme d"'entreprises informelles"
ou de "microentreprises" (M.E) au concept de secteur informel.
Est considérée comme M.E toute unité économique à faible capital investi, employant au
maximum dix personnes, généralement peu qualifiées, partiellement ou totalement hors
des régles administratives ou légales, utilisant le travail familial rémunéré et ayant des
horaires de travail flexible (3).
Plus qu'un changement de champ étudié, le changement terminologique dénote un
glissement de perspectives. Il part de la conviction qu'une partie du S.N.S est constituée
d'unités économiques potentiellement capables de croissance, pourvu qu'elles soient
dotées des moyens nécessaires àencourager leur capacité à entreprendre. Ce qui a amené
àdistinguer, au sein des M.E, les M.E de survie et celles permettant une accumulation
élargie.
Et de préciser les types de besoins propres à chacune de ces catégories, du fait de leurs
spécificités. Le contenu du soutien (ou le fait même de soutenir) variera selon qu'il s'agit
de microactivités de survie, de petits affairistes souterrains ou ... de microproducteurs (4).
I.2. Les sources de financement des microentreprises
Mêmc si beaucoup reste à faire pour micux connaîtrc les besoins et les sources de
financement des microentreprises, tant pour cctte part de financement à long temle
(financement initial, investissements ultérieurs) que pour le financement du besoin en
fonds de roulement, un certain nombre de traits semblent néanmoins se dégager .
a. Financement initial des M.E.
Dans la plupart des cas, la principale source de financement initial provient de l'épargne
personnelle du microentrepreneur .
Elle devra le plus souvent être complétée par des emprunts dont ltessentiel ne passe pas
par le circuit institutionnel. Ce financement informel pourra se faire auprès de la famille
mais aussi d'amis, de connaissances; en espèces ou en nature, sous forme de
marchandises.
Une autre source possible de financement peut se faire également sous la forme
d'associations provisoires (pseudo commandites), forme sur laquelle nous reviendrons
plus loin.
Or, tout recours au financement informel suppose qu'il existe des régles de
compensations (écrites ou orales) qui constituent des coûts.
Il est important d'en évaluer le contenu d'autant qu'ils se répercutent sur la nature et la
rentabilité de l'investissement.
Ils peuvent se traduire en coût financier supplémentaire (majoration du prix d'achat quand
existe un crédit fournisseur) ou en baisse de mobilité des facteurs et de capacité à
rationaliser (dépendance aux fournisseurs, intégration forcée d'un membre de la famille,
confusion entre la vie de ltentreprise et la vie de la famille).
Le faible rôle du circuit de financement moderne dans le financement des M.E reste un
frein quant au niveau d'actif immobilisé au départ.
Or nous verrons plus loin qu'il existerait une corrélation positive entre actifs immobilisés
au départ et taux de croissance de la M.E..
b. Sources de financement des investissements ultérieurs de croissance.
En fait, pour certaines micro, les résultats du procès de production ne permettent pas le
renouvellement, encore moins la croissance, du capital initial. Cette tendance à la
décapitalisation touche en particulier les microentreprises qui, dès le départ, ont investi
un capital initial modeste.
Pour les autres , elles connaissent un taux de croissance annuelle du capital technique
positif. Les investissements réalisés sont alors essentiellement financés sur les fonds
propres des entreprises (gains de l'entreprise ou épargne de ltentrepreneur).
Là encore, les enquêtes mettent en évidence gue les circuits de financement formels
interviendraient peu pour ce type de financement.
Elles ont constaté que le niveau initial du capital conditionne les capacités
d'investissements ultérieurs, à travers l'autofinancement principalement.
I1 existerait un lien de causalité entre disponibilité initiale du capital, bénéfices et
finalement croissance de ltentreprise.
D'où l'intérêt de s'arrêter sur les initiatives existantes d'appui au financement de la M.E et
sur leurs facteurs de réussite.
c. Besoins en fonds de roulement des M.E et leurs sources de financement.
I.3. Besoins et sources de financement: un enjeu pour les micro-entreprises
et un enjeu économique.
Quelles sont les contraintes majeures à la création et àl'expansion des micro-petites
entreprises ?
Une enquête récente a été menée en Tunisie auprès des micro-entrepreneurs. Elle
confirme largement la place des problèmes de financement dans les contraintes telles que
les perc,oivent les micro-entrepreneurs.
L'insuffisance en capitaux propres d'une part et la faible réponse du "marché du capital"
(formel et inforrnel) àrépondre aux besoins d'emprunts de capital d'autre part, font du
financement le problème majeur des micro (comme des petites) entreprises.
La M.E est affectée profondément, dans son organisation et dans sa compétitivité, par
l'insuffisance des sources de financement et par la nature du financement pratiqué
(familial, informel).
Sans fonds de roulement, la M.E est incapable de s'adapter à son environnement.
Sans financement des investissements, initiaux et ultérieurs, ctest la progression de la
productivité, I'amélioration dans la qualité du produit qui est en cause. Et par là les
bénéfices et la croissance de ltentreprise.
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