Revue économique du 15 mars 2013-1 (Lecture seule)

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Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération
Direction de la Diplomatie Publique et des Acteurs non Étatiques
Revue Économique hebdomadaire
N° 86
Du 15 mars 2013
S O M M A I R E
Actes
02
Le Maroc a heureusement vendu sa dette
avant que la situation des Finances publiques
ne s’aggrave. Autrement, il aura fallu dealer
avec d’autres conditions sur le marché international! Et au risque d’alimenter le camp
des cassandres, les check-up n’annoncent
guère un rétablissement du malade. Ces
réserves ne s’appuient pas seulement sur les
scénarios pessimistes pour 2013...
Presse économique nationale
02 Actes
02 A quoi jour le Trésor?
02 Mirages numériques
03 Professions libérales: le coût invisible d’une concurrence
boiteuse
03 IDE: les prescriptions de Mckinsey
Le grand découplage
05
Depuis le second semestre 2012, les
marchés financiers ont connu une forte
reprise dans le monde entier. En effet
aux États-Unis le Dow Jones a battu son
record de tous les temps début mars,
après avoir augmenté de près de 9%
depuis septembre En Europe les «armes
pour le mois d'août», du président de la
Banque centrale...
06
08
Presse économique internationale
04 3% et alors?
04 La Silicon Valley décline-t-elle ou perd-t-elle seulement sa
spécificité?
05 Wall Street: à la santé de Ben!
05 Le grand découplage
Bourse de Casablanca: pas d’éclaircie
en 2013
La situation ne s’arrange pas à la
Bourse de Casablanca. Après avoir
clôturé sa cinquième année de baisse
depuis 2008, avec une contreperformance de 15% en 2012, la place
semble avoir entamé une nouvelle
année baissière. Au 22 février, l’indice
de toutes les valeurs s’est enfoncé à 5%...
07 La Banque mondiale approuve un prêt de 160 millions de
dollars
07 Les émergents investissent de plus en plus dans les pays
occidentaux
07 Les principaux barrages du Maroc remplis à 80%
07 Zone euro: lueur d’espoir pour la croissance selon
l’OCDE
07 L’Espagne à l’abri de la crise italienne
07 Un don saoudien de 400 millions de dollars
07 Le Qatar prépare une nouvelle offensive en Angleterre
L’économie européenne est engagée dans un
long processus de
rééquilibrage. Les
déséquilibres macroéconomiques qui se sont
creusés ces dix dernières années, souvent
aggravés par un boom du crédit, sont en voie
de correction...
Le détournement du trafic international
taraude les opérateurs télécoms et prend
des proportions importantes. Ces
dernières années, le phénomène s’intensifie et devient plus sophistiqué. Les
fraudeurs recourent à des méthodes de
plus en plus ingénieuses et difficiles à
appréhender....
06 CGI: les retards de livraison limitent les résultats
06 20 milliards: c’est, en dollar, ce que pourrait perdre Goldman Sachs en cas de crise
06 Bourse de Casablanca: pas d’éclaircie en 2013
Brèves Eco
L’Europe investit pour
la croissance et l’emploi
Télécoms: les dessous du détournement du trafic international
Page Finances
08
Eco zoom
08 Télécoms: les dessous du détournement du trafic
international
08 L’Europe investit pour la croissance et l’emploi
Revue Nationale: Éditoriaux et Chroniques
Actes
A quoi joue le Trésor?
Le Maroc a heureusement vendu
sa dette avant que la situation des
Finances publiques ne s’aggrave.
Autrement, il aura fallu dealer
avec d’autres conditions sur le
marché international! Et au risque d’alimenter le camp des
cassandres, les check-up n’annoncent guère un
rétablissement du malade. Ces réserves ne s’appuient pas
seulement sur les scénarios pessimistes pour 2013 qui se
multiplient ici et là, ni sur la mission que les services du
FMI conduisent depuis plus d’une semaine au Maroc.
Mission rendue au demeurant inévitable après les dernières
dégradations du déficit budgétaire. Elles sont aussi
entretenues par ce qui peut paraître comme un manque de
réactivité, du moins à l’aune de la gravité de la situation.
Nous sommes en mars, et il n’y a pas, en dépit de ces
warnings, suffisamment de gages sur les dispositifs
déployés pour affronter l’orage. C’est regrettable car quels
que soient les points de croissance à récupérer, ils ne seront
jamais par ailleurs suffisants s’il n’est pas mis fin à cette
spirale. Côté recettes, il faut forcer l’optimisme pour
retrouver les avantages d’un budget qui manque pour le
moins d’originalité. Le débat sur les subventions? Il a sans
doute pris une ampleur inédite et même si certains partis de
l’opposition, voire aussi de la majorité, s’y opposent, on
sent qu’il y a moins de crispation idéologique sur la
décompensation. Au point de susciter une psychose pour
l’approvisionnement en bouteilles de gaz dans certaines
villes. Mais plus que des paroles, il faut des actes sur ce
dossier, on le sait. Le gouvernement semble montrer qu’il a
l’envie de s’y attaquer. Il faut maintenant qu’il prouve
qu’il en a l’énergie et... le temps!
L’Économiste
Mirages numériques
L’administration numérique! Cela fait plus
de dix ans que les gouvernements qui se
sont
succédé ont essayé de nous
convaincre qu’ils allaient faire la révolution
et puis rien ou presque. Il y a quelques
jours, le ministre de la justice a inauguré en
grande pompe des locaux flambant neufs
où les Casablancais pouvaient obtenir leur
casier judiciaire à distance et sans se déplacer dans leurs villes natales. C’est un pas
géant pour le pays en effet. Avant lui, son
collègue du transport nous a expliqué que
dans pas longtemps on allait pouvoir
obtenir des permis et des cartes grises par
voie électronique. C’est tant mieux. Mais
encore faut-il que ces annonces soient
suivies d’application réelle sur le terrain.
Ce qui n’est malheureusement pas toujours
le cas. Prenons l’exemple le plus basique de
Les investisseurs nationaux sont, depuis quelques
semaines, dans l’expectative. Et pour cause, les
sources de financement se font de plus en plus
rares. En clair, le crédit bancaire classique devient
chiche et les levées de fonds par les institutionnels n’ont plus la cote.
Pourquoi et comment en sommes-nous arrivés à cette situation,
préjudiciable à l’ensemble de l’économie nationale ? En 2012, l’État s’est
trouvé face à une insuffisance de capitaux qui mettait en péril le
financement de la Caisse de compensation, atteignant des niveaux records
et le déficit budgétaire s’est anormalement accru. Le besoin de
financement, par l’État, était tellement ressenti que les taux des bons du
Trésor ont atteint des niveaux très attrayants pour les investisseurs. Quelle
aubaine pour les banques, qui constataient l’augmentation fulgurante du
risque crédit de l’entreprise du fait de la crise. En outre, la possibilité de
recourir à Bank Al Maghrib pour lever des fonds à une moyenne de 3% et
de placer l’excédent en bons du Trésor jusqu’à 4,2%, constituait une
solution idéale pour les banques commerciales. Ainsi, en janvier 2013, les
émissions de bons du Trésor se sont élevées à 18,2 MMDH, contre
seulement 9,8 MMDH, soit +62%, par rapport à janvier 2012 ! Dans ce
décor, il ne faut pas blâmer les banques commerciales, qui sont dans leur
rôle de rechercher la sécurité, de minimiser le risque et de produire des
bénéfices à présenter aux action- naires. C’est l’ADN même d’un bon
gestionnaire. Maintenant, il y a aussi le rôle de régulateur que doivent
tenir les instances de l’État et leur objectif concernant le devenir de
l’économie. Le choix devrait-il porter sur une économie d’endettement de
l’État au détriment du tissu productif ou sur un équilibre qui n’existe
aujourd’hui que dans le subconscient des décideurs? En effet, si Bank
Al-Maghrib demande aux banques de démontrer leur niveau de
financement des PME pour prétendre au recours à ses liquidités, il leur
laisse le choix de substituer cette «condition» par la production d’une
assise conséquente en bons du Trésor ! Le choix des banquiers est donc
vite fait !
Les Échos (Maroc)
la carte nationale biométrique. Quand elle
avait été instaurée, cette dernière a été
présentée comme étant la solution à tous
nos problèmes de paperasse. On nous a
promis que c’en allait être fini avec notre
calvaire chez les moqataâte, tous les
documents qui ont marqué à vie des générations de Marocains…Mais le discours est
une chose, la réalité en est une autre. Jugezen ! Sur le site , on nous dit que pour le
renouvellement de la carte biométrique, par
exemple, il faut juste présenter la carte
actuelle accompagnée d’un certificat de
résidence, 2 photos, payer 75 DH et le tour
est joué. Dans les faits, voilà à quoi cela
ressemble : d’abord, il faut un certificat de
résidence délivré par la moqataâ du coin. Et
pour l’avoir il faut payer 20 DH, fournir des
quittances d’eau et d’électricité et des
photos. Une fois ce certificat en poche, il
faut aller en refaire un autre mais cette fois-
ci chez la police. Là, de nouveau d’autres
photos, d’autres quittances, une copie de la
CIN et, surprise, une attestation de travail
même si l’information sur la profession
n’existe plus sur la CIN biométrique. Une
fois cette deuxième étape franchie, il faut se
munir du nouveau certificat de la police qui
a, apparemment, plus de probité que celui
de la moqataâ et aller à la préfecture de
police pour entamer la vraie procédure de
renouvellement. Et là, d’autres surprises ne
manquent pas. Rephotos, nouveau paiement
de 75 DH et, le comble, on vous demande
de déposer des empreintes que vous êtes
censés avoir déjà déposées. De deux
choses l’une alors: soit que les
responsables de notre administration,
volontairement, ne nous ont pas tout dit sur
le site officiel, soit qu’ils ne savent rien de
ce qui se passe réellement sur le terrain...
La Vie Eco
P2
Analyses
Professions libérales: le
coût invisible d’une
concurrence boiteuse
Le Conseil de la concurrence poursuit son
exploration
économique.
Après
la
téléphonie mobile, les huiles de table, les
médicaments, les aides de l’État pour
l’habitat notamment, place aux professions
libérales réglementées: avocats, notaires,
experts-comptables, architectes, médecins
et pharmaciens. Une des conclusions phare
de son étude est que «les barrières à l’entrée
sont de moins en moins justifiées». Or, le
Conseil de la concurrence qualifie
«l’espace» de ces professions comme un
«marché à part entière» dans la mesure «il
génère un échange économique via la loi de
l’offre et de la demande». Conséquence,
une étude notariale ou un cabinet d’avocats
«est une entreprise qui obéit au droit de la
concurrence», estime Hicham Bouayad,
rapporteur au Conseil et auteur de l’étude
qui s’appuie sur un indice de concurrentiabilité. Les restrictions d’accès aux
professions libérales prennent plusieurs
formes. A titre d’exemple, la durée d’études
pour un expert-comptable est de 10 ans. La
reconversion professionnelle est également
un obstacle. Un conservateur foncier qui fraîchement diplômés. Ce qui, au fond, va
souhaite intégrer le notariat doit justifier de forcer la profession à se régénérer. Le
10 ans d’expérience tout en démissionnant monde change et nous avec. Que recomau préalable de sa fonction. Chez les mande le Conseil de la concurrence?
«Développer
l’offre
avocats, la loi exige 15
universitaire en préconians d’expérience pour
sant 3 pistes. Normaliplaider à la Cour de
ser l’accès aux profescassation. C’est une
sions libérales et unifier
entrave au cœur même
les formations universide la profession! Globataires»,
prône-t-il.
lement, le Conseil de la
Favoriser en fait les
concurrence relève un
passerelles pour sortir
«faible taux de pénétrades «ghettos» profestion» par les jeunes disionnels. L’idée de créer
plômé. D’où l’insuffiL’indice global est basé sur les
des corps intermédiaires
sance de l’offre et une
indices de la restriction à l’accès à
est conseillée: Clercs
large concentration au
la profession et de l’exercice de
pour les notaires, compniveau de l’axe Casacelle-ci. Comparé à des pays eurotables agréés pour les
Rabat. Des restrictions
péens, le Maroc est placé dans une
experts-comptables,
quantitatives à la concur«zone hautement restrictive» en
conseillers
juridiques
rence qui créent «une
termes de concurrence.
pour les
avocats…».
raréfaction artificielle»
des services: prix, qualité, compétitivité et Ces derniers existent en réalité. Mais peirelativement à coexister dans un
emplois». Face à l’accentuation de la nent
libéralisation des marchés, y compris celle marché mal structuré: regroupement, diverdes services, il y a urgence d’une mise à sification des services, spécialisation… Ce
niveau. Les avocats pâtissent déjà de n’est pas forcément leur faute.
l’arrivée de grands cabinets internationaux L’Économiste
et qui emploient d’ailleurs des juristes
IDE: les prescriptions de Mckinsey
«Le Maroc va devoir trouver un nouvel équilibre, dans lequel il
attirera davantage de financements directs et indirects d'autres pays
émergents. Un essor accéléré du marché des capitaux et de la
Bourse de Casablanca seront nécessaires pour réaliser cet objectif,
face notamment à la concurrence accrue d'autres places
émergentes. Il faudra également s'inscrire dans une démarche
proactive pour s'ouvrir et attirer de nouveaux partenaires
investisseurs, des BRICS en particulier». Les propos sont de
Mourad Taoufiki, directeur général de
McKinsey Maroc, suite à la publication
par McKinsey Global Institute (MGI),
d’un rapport consacré à l’analyse des
marchés de capitaux au niveau mondial.
De manière générale, le rapport souligne
le gel de la valeur des actifs financiers
mondiaux (actions, obligations, prêts),
accompagné d’un effondrement des flux
de capitaux transfrontaliers de plus de 60% par rapport à la période
pré-crise. Le Maroc, qui mise sur son attractivité pour attirer les
fonds internationaux doit, si l’on en croit Taoufiki, impérativement
recadrer son ciblage des fonds étrangers. Or, c’est vers les pays du
Golfe que le Maroc s’est orienté pour réaliser cet objectif, en
accédant depuis peu, avec la Jordanie, au statut de «partenaire
stratégique». Ce partenariat a été consolidé par l’engagement des
pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à accorder un
soutien financier au Maroc de cinq milliards de dollars sur 4 ans.
Pas plus tard que le mois précédent, le Fonds Saoudien pour le
développement (Saudi Fund for Development SFD) a donné son
accord pour octroyer au Maroc 400 millions de dollars, somme
faisant partie de la quote-part de l’Arabie Saoudite s’élevant à 1,
25 milliard de dollars. «Finalement, cette dynamique confirme
l'opportunité pour le Maroc de se positionner, grâce à Casablanca
Finance City, comme un pont entre l'Afrique et les capitaux
internationaux, notamment ceux des pays émergents», poursuit
Taoufiki. Il s’agit certainement d’une réelle opportunité
stratégique. Eu égard au positionnement économique du pays, le
Maroc est réellement perçu par les opérateurs mondiaux comme
étant une plateforme de développement régional. Constat négatif
Le rapport fait état d’une stagnation de la valeur des actifs
financiers et une véritable chute des flux de capitaux transfrontaliers qui caractérisent le système financier mondial depuis le début
de la crise mondiale en 2008. En effet,
la valeur globale des actifs financiers
mondiaux, qui capitalise les marchés
boursiers, la valeur des obligations
d’entreprises et des obligations d’États
et les prêts, s’élève actuellement à 225
000 milliards de dollars. Or, le rythme
de croissance de cette valeur a chuté de
manière considérable depuis 2008,
(1,9% par an en moyenne contre 7,9% entre 1990 et 2007). Pire
encore, ce ralentissement concerne les économies matures en
phase de désendettement, aussi bien que les économies
émergentes. À cet égard, la situation des pays émergents reste
mitigée. L’impact de la crise financière n’y est globalement pas
aussi négatif que dans certains marchés européens, tels que celui
l’Espagne ou de la Grèce, bien que leurs marchés financiers aient
cessé de se développer depuis 2008. En outre, leur profondeur
financière est en moyenne inférieure comparée à celle des marchés
matures (157% du PIB contre 108% du PIB en 2012).
P3
Les Échos (Maroc)
P3
Revue internationale: Éditoriaux et Chroniques
3% et alors?
C'était promis, juré, intangible, irréversible… Et puis
non finalement ! En dépit
des engagements cent fois
répétés, le déficit public
français ne descendra pas
sous la barre fatidique des 3
% de produit intérieur brut
(PIB) en 2013. En cause,
une croissance plus faible que prévu, et donc
des recettes plus basses qu'escompté.
Contrairement à ce que suggère sa mise en
scène médiatique, la nouvelle n'est
cependant ni une surprise ni un drame: nous
l'écrivions déjà dans notre numéro de
septembre dernier et nous étions loin d'être
les seuls. Les marchés financiers l'ont
d'ailleurs accueillie avec une souveraine
indifférence. Non par manque de vigilance,
mais parce qu'ils savent que le surcroît de
sacrifices qu'il faudrait s'infliger pour
atteindre
un
tel
objectif
serait
potentiellement pire que le mal. Même le
La Silicon Valley décline-telle ou perd-elle seulement
sa spécificité?
Point historique de rencontre entre les
campus universitaires, la contre-culture c
alifornienne
et
l’esprit
d’entreprise
américain, la Silicon Valley est devenue
depuis les années 1970 un des principaux
technopoles de l’innovation économique, un
centre mondial du capitalisme high-tech en
même temps qu’un mythe de l’économie
dite «de la connaissance». Apple, HewlettPackard, Intel et, plus tard, Google et
Facebook: la Valley a fait émerger les plus
grandes success stories de l’économie postindustrielle. Et puis, écrit James McQuivey
sur All Things D, c’est quand même le seul
lieu au monde où même les surfeurs rêvent
de devenir millionnaires, comme en
témoigne le succès de la GoPro. «En réalité,
les acteurs de la Silicon Valley sont en train
de planter les graines de leur propre
disparition», poursuit pourtant cet analyste,
spécialiste de l’innovation numérique et
vice-président de la société de conseil
Forrester Research. Les facteurs qui ont
amené la Valley à développer et faire
fructifier autant d’innovations radicales dans
le domaine des technologies de l’informa-
Fonds monétaire international a fini par se
ranger à cette opinion en reconnaissant au
passage ses erreurs passées.
C'est dire ! Mais à défaut
d'être un événement économique, cette nouvelle constitue un sérieux problème
politique. Car elle redonne
des arguments aux partisans
d'un nouveau tour de vis.
De ce côté-ci du Rhin, pour
exiger en urgence des coupes supplémentaires dans les dépenses publiques. Et de l'autre
côté, pour faire, à quelques mois des
prochaines élections législatives, une
démonstration
d'intransigeance
devant
l'opinion publique. Il y a pourtant de bonnes
raisons de s'opposer à un nouvel ajustement
budgétaire, outre qu'il serait économiquement et socialement dévastateur dans un
pays qui compte désormais plus de trois
millions de chômeurs. La première est que,
si l'on s'en tient aux règles du traité de
stabilité, il n'est pas absolument indispensable : le traité permet en effet de différer
l'effort d'ajustement en cas de conjoncture
particulièrement
défavorable.
C'est
clairement le cas aujourd'hui. La seconde
raison est politique : l'Hexagone a déjà fait
une bonne partie du chemin en acceptant de
signer le traité de stabilité sans le renégocier
(contrairement aux promesses de François
Hollande), en augmentant substantiellement
les impôts et en s'apprêtant à transcrire dans
la loi les réformes du marché du travail
décidées par les partenaires sociaux le 11
janvier dernier. Quoi qu'on pense de ces
décisions- et certaines ont été âprement critiquées ici mêm -, elles constituent des gages
assez significatifs pour que Bruxelles et
Berlin acceptent à présent de mettre de l'eau
dans leur vin. Il ne s'agit nullement
d'enterrer la nécessité de réduire les déficits
publics, mais simplement de se donner un
peu plus de temps pour le faire et de cueillir
ainsi les fruits de la confiance retrouvée.
Celle-là même qui, à force de concessions
mutuelles, a permis de mettre un terme, au
moins provisoire, à la crise de l'euro.
tion et de la communication vont
être, selon McQuivey, de moins
en moins exclusivement présents
sur place. Pour le développement de l’économie de la
connaissance, la concentration
d’informations et de savoirs est un élément
essentiel. Or, ce fut longtemps une denrée
rare. La Silicon Valley, à travers de nombreuses innovations, contribue à scier la
branche sur laquelle elle se tient en ayant
rendu gratuites, libres et foisonnantes
quantité d’informations. Certains de ces
outils sont en effet devenus des armatures de
base pour le développement de nouveaux
services. Qu’on pense aux partenariats avec
Amazon, aux applications mashup qui
utilisent les informations et données
contenues sur d’autres, ou encore au
paiement par téléphone, qui facilite le
commerce de proximité. Par ailleurs, la
Silicon Valley avait su attirer du capitalrisque pour faire de ses petites start-ups des
géants mondiaux, mais aujourd'hui, le
développement d’une société innovante
nécessite beaucoup moins de capital qu’il y
a dix ans, selon l’auteur, qui a interrogé des
vétérans du business. En somme, c’est bien
moins un déclin de la Silicon Valley que
l'auteur entrevoit qu’une généralisation de
son modèle à d’autres technopoles. C’est donc un déclin relatif,
précise-t-il, et un rattrapage du
reste du monde. Une siliconvalleyisation générale? Ce que
l'article ne dit pas, et qui en
revanche ne changera pas avec la généralisation des nouvelles technologies et en
particulier l’accès à Internet, c’est le rôle
prédominant des métropoles innovantes dans
le processus de création de valeur. Car les
travailleurs intellectuels diplômés et les
centres de recherche sont de plus en plus
concentrés géographiquement dans quelques
centres urbains, ce qui rend quelque peu
utopique la croyance en une société de
l’innovation et de la connaissance hors sol,
qui se contenterait des réseaux à distance
pour fonctionner. C'est même tout l'inverse.
En cela, le modèle de la Silicon Valley est
adaptable, mais reste indépassable. Et c’est
là que, d’une certaine façon, l’idéologie
californienne reste dominante. A l’image de
son gourou le plus célèbre, Steve Jobs, qui
valorisait énormément l'hybridation des
disciplines, des idées et des hommes. Un
processus qui nécessite des contacts
fréquents, souvent informels, que seule la
ville «créative» rend possibles.
Alternatives Économiques
La Tribune
P4
Analyses
Wall Street: à la santé de Ben!
atteint son objectif. Après le krach de 1929, il avait fallu vingt-cinq
ans au Dow Jones pour retrouver les sommets ; cette fois-ci, il aura
suffi de cinq ans à peine. Alors bien sûr, on peut dénoncer les
risques de cette politique expansionniste. Souligner le caractère
artificiel de cette hausse des cours et du rebond de
la croissance en cours. En gonflant encore la bulle
de cash qu'avait contribuée à former son
prédécesseur, le patron de la Fed nous emmène dans
des territoires inconnus. Surtout, la question de la
pérennité de cette tendance reste entière. Que se
passera-t-il une fois que la Fed sera revenue à une
politique monétaire plus traditionnelle ? L'embellie
résistera-t-elle aux coupes budgétaires de l'État
fédéral ? Il n'empêche, pour le moment, le choix est payant. Et le
contraste avec la situation européenne flagrant. Quand l'Europe en
pleine cure de rigueur fait grise mine, l'euphorie américaine fait
envie.
Merci Ben ! Les actionnaires américains peuvent remercier le patron
de la Fed. Si, la semaine dernière, le Dow Jones, le baromètre de
Wall Street, a battu le record historique d'octobre
2007, ils le doivent avant tout à la politique très
accommodante menée par leur banque centrale ces
cinq dernières années. Depuis que la crise financière a
démarré, ce ne sont pas moins de 3.000 milliards de
dollars qui ont été ainsi injectés dans l'économie du
pays. Une somme à laquelle il convient d'ajouter,
pour être tout à fait exact, 1.000 milliards de facilités
accordées au secteur financier. Un « shoot » massif de
liquidités à des taux défiant toute concurrence, qui a permis non
seulement d'éviter l'effondrement de la première économie
mondiale, mais aussi d'assurer son rebond. La hausse du Dow Jones
qui regroupe les fleurons historiques de «Corporate America» en est
la manifestation concrète. Obsédé par les ravages de la Grande Les Échos (France)
Dépression, Ben Bernanke voulait à tout prix éviter la déflation, il a
Le grand découplage
optimale de mesures : un soutien à court terme pour stimuler la
demande effective, des réformes structurelles à long terme et un
assainissement budgétaire. En Europe, la Grèce a été en mesure,
jusqu'ici, de maintenir une majorité parlementaire pour soutenir le
gouvernement de coalition, mais là, comme ailleurs, les partis hyperpopulistes gagnent du terrain. Les résultats des élections italiennes
pourraient servir d'indicateur pour l'Europe. Beppe Grillo du
Mouvement populiste 5 Etoiles a émergé avec 25% du vote
populaire : le plus large soutien pour un parti unique. L'ancien
Premier ministre Silvio Berlusconi, confondant ceux qui avaient
prévu sa disparition politique, est réapparu à la tête d'une coalition
populiste de droite, qui a fini à seulement 0,3% de la victoire. En
bref, on assiste à un découplage rapide entre les
marchés financiers et le bien-être social et
économique global. Aux États-Unis et dans de
nombreux autres endroits, les bénéfices des
société
proportionnellement
au
revenu
national sont à un niveau élevé depuis des
décennies, en partie grâce à la technologie qui
permet d'économiser la main-d'œuvre dans une
multitude de secteurs. En outre, les grandes
entreprises sont en mesure de tirer pleinement
profit de la mondialisation (par exemple, en
arbitrant les régimes fiscaux pour diminuer leurs
paiements). En conséquence, le revenu de l'élite mondiale augmente
à la fois rapidement et indépendamment de ce qui se passe en
termes de production globale et de croissance de l'emploi. La
demande de produits de luxe est en plein essor, aux côtés de la faible
demande en biens et services consommés par les groupes à faibles
revenus. Tout cela se déroule au beau milieu de politiques
monétaires très expansionnistes et de taux d'intérêt proches de zéro,
sauf dans les pays confrontés à une crise immédiate. La
concentration structurelle des revenus au sommet se combine avec
l'argent facile et une course au rendement, conduisant à
l'augmentation du risque sur actions. Et pourtant, malgré l'inquiétude
et l'anxiété généralisée face à la pauvreté, au chômage, à l'inégalité
et à la concentration extrême des revenus et des richesses, aucun
modèle de croissance alternatif n'a vu le jour. L'opposition au
courant dominant en Europe se divise entre ce qui est toujours trop
souvent une gauche « ancienne » qui peine à s'adapter aux réalités
du 21ème siècle, et des partis populistes, anti-étrangers, voire parfois
ouvertement fascistes à droite.
Depuis le second semestre 2012, les marchés financiers ont connu
une forte reprise dans le monde entier. En effet aux États-Unis le
Dow Jones a battu son record de tous les temps début mars, après
avoir augmenté de près de 9% depuis septembre. En Europe les
«armes pour le mois d'août», du président de la Banque centrale
européenne Mario Draghi se sont avérées particulièrement efficaces.
Draghi a relégué la baisse de l'euro dans l'oubli en promettant des
achats potentiellement illimités d'obligations des gouvernements
membres. Entre le 1er septembre et le 22 février, l'indice
FTSEurofirst a augmenté de près de 7%. En Asie aussi, les marchés
financiers sont en hausse depuis septembre, tout
particulièrement au Japon. Même les élections
italiennes de fin février ne semblent pas trop
avoir bouleversé les marchés (du moins jusqu'à
présent). Bien que des écarts de taux d'intérêt
des obligations sur 10 ans italiennes et
espagnoles par rapport aux obligations
allemandes aient brièvement fait un bond de 30 à
50 points après l'annonce des résultats, ils ont
ensuite été reculés à 300-350 points de base par
rapport à 500-600 points de base avant la
décision de la BCE d'établir son programme
« d'opérations monétaires à terme sec » (OMT). Mais ce dynamisme
du marché financier est en contradiction avec les événements
politiques et avec les véritables indicateurs économiques. Aux ÉtatsUnis, la performance économique ne s'est améliorée qu'à la marge en
2012, avec une augmentation du PIB annuel de 2,3%, contre 1,8%
en 2011. Le taux de chômage était toujours fort, à 7,8% fin 2012, et
il n'y a eu quasiment aucune hausse des salaires lors des dernières
années. Le revenu moyen des ménages aux États-Unis est encore
inférieur à son niveau de 2007 (en fait, il est proche de son niveau
d'il y a deux décennies) et environ 90% de toutes les augmentations
de revenus aux États-Unis dans la période post-crise ont concouru à
la tranche supérieure de 1% des ménages. Les indices de la zone
euro sont encore pires. L'économie s'est contractée en 2012 et les
salaires ont diminué, malgré la hausse en Allemagne et dans certains
pays du Nord. Des statistiques fiables ne sont pas encore
disponibles, mais la pauvreté dans le Sud de l'Europe est en hausse
pour la première fois depuis des décennies. Sur le plan politique, les
États-unis font face à une impasse législative presque complète, sans
aucun signe d'un compromis qui pourrait conduire à la combinaison Project Syndicate
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Finances
CGI: les retards de livraison limitent les étaient moins bons qu’en 2011. Aujourd’hui, le management
anticipe un meilleur comportement des filiales dès le premier
résultats
semestre. En attendant, les livraisons des grands projets Casa
Green Town ou encore Jardins des Oudayas
CGI lance le bal des résultats annuels au
et le déstockage des programmes de Targa
niveau des compagnies immobilières cotées.
Marrakech notamment ont permis à la CGI
La filiale de CDG Développement a réalisé
d’améliorer de 8% le chiffre d’affaires
un chiffre d’affaires consolidé de 3 milliards
social à 2,6 milliards de DH. Le résultat
de DH l’année dernière, en hausse de 13%.
d’exploitation stagne d’une année à l’autre
Le résultat net part de groupe enregistre, lui,
pour s’établir à 481 millions de DH. Le
une contre-performance de 16% à 316
résultat net ressort pour sa part à 458
millions de DH. Le promoteur immobilier
millions de DH, en progression de 4%. CGI
attribue la baisse des bénéfices à l’impact
négatif des retards de livraison enregistrés au La baisse du résultat net part de groupe a investi près de 4 milliards de DH en 2012.
niveau de deux grandes filiales. «Les est attribuée à l’impact négatif des Aujourd’hui, la volonté affichée par le
livraisons pour la marina de Casablanca qui retards de livraison enregistrés l’année promoteur est de renforcer son assiette
étaient prévues au quatrième trimestre 2012 dernière. Les livraisons pour la marina foncière. Il investira dans le foncier 1
ont été reportées à 2013 alors que celles des de Casablanca qui étaient prévues au milliard de DH chaque année dès 2013. En
premiers appartements dans le social n’ont quatrième trimestre 2012 ont été Bourse, le titre affiche une perte de près de
démarré qu’en fin d’année», confie Rachid reportées à 2013 alors que celles des 21% depuis le début de l’année après une
Benchaaboun, directeur général pôle premiers appartements dans le social contre-performance de 21,08% en 2012.
Malgré la baisse des résultats, CGI
Finances à la CGI. Le retard au niveau des n’ont démarré qu’en fin d’année.
proposera la distribution d’un dividende de
livraisons dans le social est surtout imputé à
la lourdeur du processus de conversion des compromis de vente en 19 DH par action, soit le même montant qu’en 2011.
contrat. En dehors de ces deux filiales, les résultats d’Immolog L’Économiste
20 milliards: c’est, en
dollar, ce que
pourrait
perdre Goldman Sachs en
cas de crise
one»,l'indicateur de solvabilité dans le secteur, chuterait à 5,8%,
non loin du minimum de 5% requis. La direction de la banque
s’était montrée plus optimiste en chiffrant ce ratio à 8,6%. Un
échec sur dix-huit. Sur les dix-huit établissements testés, seul
Ally Financial échouerait à atteindre le niveau de capital minimum
requis pour résister face à un tel scénario de crise. Cette ancienne
filiale de General Motors avait reçu un soutien financier massif de
la part de l'État américain en 2008.Les autres grandes banques
seraient également ébranlées mais passeraient toutefois le test.
Ainsi le ratio «core tier one» de Morgan Stanley chuterait à 5,7%,
celui de Bank of America à 6,8%, celui de JP Morgan à 6,3% et
celui de Well’s Fargo à 7%.
De toutes les banques de Wall Street, Goldman Sachs serait l’une
des plus fragiles face à une crise. C’est ce que révèlent les résultats
des stress tests menés par la Réserve fédérale américaine (Fed),
indique ce vendredi le Financial Times. Une solvabilité limite.
L’étude annuelle de la Fed sur la résistance des grands groupes
bancaires à une sévère crise financière révèle que l’établissement
perdrait jusqu’à 20 milliards de dollars en cas de grave récession
mondiale et de choc sur les marchés. Son ratio «core tier La Tribune
Bourse de Casablanca: pas d’éclaircie en techniques n’a pas fait réagir les investisseurs. Jusqu’où alors ira
la Bourse de Casablanca ? Qu’en pensent les professionnels? En
2013
La situation ne s’arrange pas à la Bourse de Casablanca. Après
avoir clôturé sa cinquième année de baisse depuis 2008, avec une
contre-performance de 15% en 2012, la place semble avoir entamé
une nouvelle année baissière. Au 22 février, l’indice de
toutes les valeurs s’est enfoncé à -5% depuis début 2013.
En parallèle, les volumes ont atteint des niveaux
ridiculement bas, mis à part les quelques opérations
stratégiques qui ont exceptionnellement dopé le marché,
à l’instar de la finalisation de la cession de Centrale Laitière à
Danone. En tout cas, depuis le début de l’année, les transactions
effectuées sur le marché central ont à peine totalisé 3,8 milliards
de DH, avec une moyenne quotidienne de 108 MDH, soit le même
niveau que l’année dernière qui était en forte baisse par rapport à
2011 et 2010. L’atonie se prolonge donc et même l’initiative prise
par la Bourse des valeurs de Casablanca d’améliorer la liquidité du
marché à travers la mise en place d’une série de mesures
fait, si les avis de ces derniers divergent quant aux raisons qui
expliquent la situation actuelle du marché, tous demeurent
sceptiques quant à une reprise courant 2013. Les fondamentalistes
expliquent cette atonie par le niveau de valorisation du marché qui
demeure encore élevé, situation qui s’explique à son tour
par la déconnexion persistante entre les résultats publiés
par certaines sociétés cotées et le cours de leurs titres en
bourse. Par ailleurs, la situation économique et
financière du pays dans sa globalité n’est pas favorable à
une reprise du marché boursier. Il n’existe aucun signal positif qui
permet d’espérer la relance de la bourse. En effet, la croissance
économique reste molle, les réserves en devises s’effritent et la
réforme de la compensation ne verra pas le jour de sitôt. Du coup,
le déficit budgétaire au même titre que le déficit commercial
continuera à se creuser ce qui impactera négativement et par
conséquent le dynamisme de la place casablancaise.
La Vie Eco
P7
Brèves Eco
Brèves Eco
Brèves Eco
La banque mondiale approuve Les émergents
un prêt de 160 millions de investissent de plu en
plus dans les pays
dollars
La Banque mondiale a approuvé un prêt de 160 occidentaux
millions de dollars pour le Maroc. Ce nouveau
prêt contribuera à appuyer les réformes du cadre des affaires au Maroc
et à stimuler la compétitivité, la croissance et la création d'emplois. Ce
prêt de politique de développement pour l'appui de la compétitivité
économique, approuvé mardi par le Conseil des administrateurs de la
Banque mondiale, permettra d'améliorer la transparence et la
responsabilité dans les procédures d'investissement et de faciliter les
échanges commerciaux. Le programme permettra en outre de renforcer
la capacité d'institutions cruciales, telles que le Comité national de
l'environnement des affaires, le Conseil de la concurrence et la
Commission des investissements.
Les Échos (Maroc)
Selon un rapport du cabinet d'études Price Waterhouse Cooper
(PWC), le flux des investissements des des pays émergents
dans les économies développées tant à augmenter mais ce
n'est pas réciproque. Entre 2008 et 2012, l'étude qui repose sur
l'analyse des fusions/acquisitions entre d'un côté les BRIC et
les pays du Golfe et de l'autre les Etats-Unis, le Royaume-Uni,
l'Allemagne, l'Australie, le Japon et le Canada, relève que 161
milliards de dollars ont été investis par les émergents dans ces
économies matures, contre 151 milliards de dollars en sens
inverse.
La Tribune
Les principaux barrages du Maroc remplis à 80%
La situation des barrages s’est nettement améliorée par rapport à l’année dernière. Au 6 mars, ils étaient
remplis à hauteur de 80% contre 70% en 2012. Tous les principaux barrages ont augmenté le niveau de
leurs réserves : Al Wahda affiche 64,5% de taux de remplissage contre 49% une année auparavant, Al
Massira 95,6% contre 90%, Bin El Ouidane 93% contre 79% et Oued El Makhazine 97,5% contre 70%.
La Vie Eco
Zone euro: lueur d’espoir pour la croissance selon
l’OCDE
La croissance économique des États-unis et du Japon devrait encore
s'affermir et la zone euro connaître une amélioration, tandis que la
vigueur de l'activité se modérerait en Chine, selon les indicateurs
avancés de l'OCDE publiés cette semaine. Ces indicateurs mensuels, qui
sont conçus pour anticiper les points de retournement de l'activité économique, traduisent des situations
divergentes pour les principales économies de la planète. Ils signalent pour l'ensemble de la zone OCDE
un renforcement de la croissance avec un indicateur à 100,4 (+0,1 point), le seuil de 100 correspondant
à la tendance de long terme de l'activité économique. Pour le G7, l'indicateur progresse également de
0,1 point à 100,5.
Le Qatar prépare
une nouvelle
offensive en
Angleterre
Challenges
Le Qatar a entamé des discussions avec le gouvernement
L’Espagne à l’abri de la crise italienne
britannique en vue d'investir
Le trésor espagnol a emprunté 5,83 milliards d'euros à court
jusqu'à 10 milliards de livres
terme, avec des taux en nette baisse. Alors que l'Italie voit ses
(environ 11,5 milliards d'eucoûts d'emprunt grimper. C'est une victoire pour l'Espagne. Sur les
ros) dans des projets d'infrasmarchés obligataires, sa dette échappe à la contagion de la crise
tructures dans le pays, affirme
italienne. En témoigne l'évolution divergente des taux d'emprunt. Si
cette semaine le Financial
Madrid et Rome n'ont eu aucune difficulté à placer ce mardi de la
Times. Parmi les projets dans
dette à court terme, le trésor espagnol a vu ses taux obligataires
nettement diminuer alors qu'ils sont en hausse dans la péninsule italienne. Madrid, qui visait une lesquels le riche émirat pourfourchette de 4,5 à 5,5 milliards d'euros, a émis 5,83 milliards en deux adjudications, dont 3,85 milliards rait investir figure la centrale
sur douze mois, à un taux de 1,363% contre 1,548% lors de la précédente adjudication. Ce taux est nucléaire que le français EDF
même retombé au niveau d‘avril 2010 avant que n'éclate la crise en zone euro provoquée par la faillite doit construire à Hinkley Point
(ouest de l'Angleterre), selon le
de la Grèce. L'échéance à six mois est revenu à un plus bas depuis un an, à 0,859%.
quotidien de la City qui cite
Le Figaro Économie
des sources proches des
négociations. EDF cherche de
Un don saoudien de 400 millions de dollars
nouveaux partenaires pour ses
Le Fonds saoudien pour le développement (FSD) vient d’octroyer un p r o j e t s n u c l é a i r e s a u
don de 400 millions de dollars pour le financement de plusieurs Royaume-Uni alors que son
projets de développement au Maroc. Les projets concernent plusieurs partenaire initial, le groupe
secteurs: Agriculture, habitat, routes et INDH. Un mémorandum britannique Centrica, a jeté
d’entente lié à la gestion de ce don, qui a fait l’objet de 4 conventions l'éponge.
signées hier à Rabat, a également été signé.
L’Économiste
L’Expansion
P8
Ecozoom
National
Téléoms: les dessous du détournement du trafic international
Le détournement du trafic international taraude les opérateurs Internet. Ils le réinjectent ensuite sur le réseau et le font ressortir à
télécoms et prend des proportions importantes. Ces dernières travers une carte SIM d’un opérateur national, au prix d’une
années, le phénomène s’intensifie et devient plus sophistiqué. Les communication locale», explique Debord. Les trois fournisseurs de
fraudeurs recourent à des méthodes de plus en plus ingénieuses et réseau n’ont d’autre choix que de travailler ensemble pour lutter
difficiles à appréhender, occasionnant de lourdes pertes aux contre ces «hold-up» du réseau, avec l’assistance de l’ANRT.
opérateurs. «Ces fraudes représentent 5 à 10% du total du marché Difficile de compter entièrement sur les services de police, souvent
du trafic international estimé à quelque 4 milliards de DH. C’est dépassés par la complexité et «l’ingéniosité» des opérations… Les
gestionnaires de réseaux ne sont pas
énorme!», révèle Frédéric Debord,
les seuls à être lésés par ce genre de
directeur général d’Inwi. Le manque
pratiques. Les détournements de
à gagner pour le 3e opérateur du
trafic représentent également un
marché se chiffre à plusieurs
manque à gagner, en devises, pour
dizaines de millions de DH. Le bras
les caisses de l’État. Les utilisateurs
télécoms de la SNI dispose
aussi se retrouvent avec des
d’ailleurs
actuellement
d’une
communications clandestines et à
dizaine d’actions en justice contre
très faible qualité. Ce qui porte
des fraudeurs. De même que ses
préjudice à l’image des opérateurs
concurrents, Maroc Telecom et
«Dans cette situation, personne
Méditel, qui ont déposé plusieurs
n’est gagnant, que ce soit au Maroc
plaintes. «Il s’agit le plus souvent de
Les fraudeurs du trafic téléphonique international qui se
ou à l’étranger. Seuls les fraudeurs
techniciens
chevronnés
ou
font épingler paient cher leurs combines. Dans certaines
en bénéficient», déplore le DG
d’ingénieurs qui recourent à des
affaires diligentées par Maroc Télécom, des peines de
d’Inwi. Alléchés par des gains
techniques sophistiquées. Quand
prison fermes allant jusqu’à 18 mois ont été prononcées.
conséquents, les fraudeurs ne sont
nous les détectons, cela nous permet
Couplées d’un dédommagement à l’opérateur, à
pas près de s’arrêter. Certains
en permanence d’améliorer nos
l’administration des douanes ainsi qu’à l’Office des
démantèlements de réseaux ont
systèmes de contrôle», relève-t-on
changes pour les pertes subies.
même levé le voile sur des
du côté de Méditel. La filiale
connivences avec des membres du
d’Orange a même monté une cellule
spéciale chargée de détecter et traquer les détournements. Inwi personnel des opérateurs télécoms. Ce fut le cas par exemple pour
aussi a mis en place un système de détection avec des outils Maroc Telecom en 2009, lorsqu’une enquête a mis à jour des
d’analyse et de simulation du trafic. Mais il n’est pas toujours complicités avec des employés d’IAM. Actuellement, le bruit court
évident d’épingler les fraudeurs qui souvent sont ultrarapides et ne autour de l’implication d’un ancien dirigeant de l’un des 3
laissent aucune trace derrière eux. Leurs modes opératoires sont opérateurs dans une affaire de détournement de trafic.
divers. «Généralement, ils acheminent du trafic international via L’Économiste
International
L’Europe investit pour la croissance et l’emploi
L’économie européenne est engagée
dans
un
long
processus
de
rééquilibrage.
Les
déséquilibres
macroéconomiques qui se sont creusés
ces dix dernières années, souvent
aggravés par un boom du crédit, sont en
voie de correction. Malgré les progrès
en cours, ce rééquilibrage va encore
peser sur la croissance et sur l'emploi pour quelque temps. Les
marchés financiers ont pris acte des améliorations: la mise en
oeuvre de politiques d'assainissement budgétaire et de réformes
structurelles a déjà entraîné une réduction sensible de la prime de
risque souverain dans les pays vulnérables. Cependant, pour le
secteur privé, l'accès au crédit reste difficile, tant en raison de la
conjoncture que de la poursuite du mouvement engagé pour
consolider les bilans des banques. La Banque européenne
d'investissement (BEI) va donc jouer un rôle plus important pour
accompagner ce processus d'ajustement. Avec un portefeuille de
prêts de plus de 450 milliards d'euros, qui fait d'elle la plus grande
banque publique supranationale, elle est en mesure de se substituer
aux banques commerciales quand celles-ci sont incapables de
soutenir l'économie réelle. En Italie, par exemple, sur près de
7 milliards d'euros prêtés en 2012, une portion substantielle de
2,6 milliards est allée aux PME. La BEI accompagne aussi les pays
qui bénéficient d'une aide financière, non seulement en finançant
des PME et des projets axés sur la croissance, mais également en
contribuant à réduire la pénurie de liquidités. L'augmentation de
capital de 10 milliards d'euros, décidée l'été dernier par les États
membres de l'Union, donne à la BEI une capacité de prêts
supplémentaire de 60 milliards sur la période 2013-2015. Comme
elle intervient comme co-investisseur dans les projets qu'elle
soutient, ces prêts peuvent avoir un effet de levier pour aller vers
180 milliards d'investissements publics et privés supplémentaires.
Toutefois, la reprise de l'activité de prêt des banques n'aura des
effets durables sur la croissance que si la conjoncture se redresse. Il
est plus important que jamais de libérer l'esprit d'entreprise
européen en réduisant les démarches administratives et en créant un
secteur public davantage axé sur le citoyen et plus propice aux
entreprises. Nous devons mettre un terme au déclin de notre tissu
industriel, sans pour cela emprunter l'impasse du protectionnisme,
mais plutôt en réalisant des investissements ciblés et en saisissant
les nouvelles occasions d'échange qui se présentent. L'accord de
libre-échange signé récemment avec la Corée du Sud constitue à cet
égard un exemple encourageant : grâce à la suppression des droits
de douane, nos exportateurs ont pu économiser 600 millions
d'euros. C'est pourquoi un accord de libre-échange avec les
États-unis offrirait un énorme potentiel pour stimuler la croissance
des deux côtés de l'Atlantique.
Les Échos (France)
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