« Mieux vivre en ville » au Maroc
Situation actuelle
Comme de nombreux pays émergents, le Maroc a connu une forte croissance urbaine ces dernières
décennies. Son taux d’urbanisation est ainsi passé de 29% en 1960 à 60% en 2015 (54% au niveau
mondial – source : Banque mondiale) et ce taux augmentera encore d’ici 2025. Les raisons en sont
l’augmentation de la population (de 11,6 millions en 1960 à 34 en 2015), l’exode rural et le passage de
certaines localités du statut rural au statut urbain. Une pression forte s’exerce notamment sur le littoral,
qui concentre les agglomérations urbaines les plus importantes du pays et la majorité des entreprises
du secteur industriel (50% du tissu industriel national dans la région de Casablanca).
Le Maroc doit aujourd’hui à la fois restructurer les villes existantes, en améliorant notamment la
qualité des services urbains et des transports publics, et concevoir des villes nouvelles qui soient des
écosystèmes urbains durables.
Enjeux pour les entreprises françaises
Pour relever ces défis, plusieurs villes nouvelles intégrant les composantes du développement durable
sont développées, principalement par 3 opérateurs : Al Omrane (Ministère de l’habitat et de la
politique de la ville), la Caisse de dépôt et de gestion et l’Office chérifien des phosphates.
Les besoins en infrastructures de « Transport en Commun en Site Propre » (métro, tramway ou BHNS
– 50% des besoins-) pour les 10 principales agglomérations marocaines sont estimés à environ
2,3 Mds € (soit la réalisation de près de 630 km d’axes structurants sur les 10 prochaines années).
Par ailleurs, l’objectif affiché en matière d’efficacité énergétique est de réaliser 12% d’économie
d’énergie à l’horizon 2020 et 15% d’ici 2030 (par rapport à 2009). Trois secteurs sont particulièrement
concernés : les transports, l’industrie et le bâtiment. Après l’adoption en 2011 de la loi 47-09 sur
l’efficacité énergétique, le Royaume a passé une nouvelle étape en publiant en novembre 2014 le
décret d'application du Règlement Thermique de Construction au Maroc.
Quatre autres programmes d’investissement sont prioritaires et financés de façon importante par les
bailleurs de fonds internationaux : (i) le Programme national d’assainissement liquide (4,5 Mds € sur
10 ans) ; (ii) le Programme national de gestion des déchets ménagers (3,5 Mds € sur 15 ans) ; (iii) le
Programme National de Prévention et de lutte contre la Pollution Industrielle ; (iv) le Plan national
d’accès à l’eau potable. Le lancement d’un plan national de l’eau prévoyant un grand nombre de
projets (barrages, station de traitement des eaux usées, usines de dessalement, transfert d’eau) pour un
investissement de 24 Mds € à l’horizon 2030 est suspendu à la publication de la nouvelle loi sur l’eau.