batimetiers

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www.ffbatiment.fr
METIERS
BATI
LA REVUE DES BÂTISSEURS
NUMERO 13
DÉCEMBRE 2008
GRAND TÉMOIN
Vicente Leoz
Argüelles
L’information
sur les produits
de construction
ENVELOPPE
Isolation thermique
par l’extérieur :
systèmes
de bardage
ÉQUIPEMENTS
TECHNIQUES
Solaire thermique :
les installations
sensibles
FINITIONS
AMÉNAGEMENT
Céramique et
hôtellerie font bon
ménage
DOSSIER
Mieux gérer l’eau
INNOVATION
La technique du
mur à changement
de phase
GROS ŒUVRE/STRUCTURE
LAMELLE
COLLE
L’ALLIÉ DES CHANTIERS
CONTRAIGNANTS
SOMMAIRE
B ÂT I M É T I E R S • R E V U E T R I M E S T R I E L L E • N U M É R O 1 3 • D É C E M B R E 2 0 0 8
L’ACTUALITÉ
2
Formation FEEBat : un facteur de
crédibilité pour les entreprises • Les
24 heures du Bâtiment 2009 : au plus
près de la profession ! • Bâtir avec
l’environnement : une charte pour
promouvoir la construction durable
GRAND TÉMOIN
GROS ŒUVRE/
STRUCTURE
10
Vicente Leoz Argüelles
Marquage CE : garantir la fiabilité
de l’information sur les produits
de construction
DOSSIER
56
14
ENVELOPPE
MIEUX GÉRER
L’EAU
INNOVATION
62
Matériaux à changement de phase :
limiter l’usage de la climatisation •
Pass Innovation : une évaluation
express pour les produits
innovants liés au Grenelle
CHANTIER
ÉQUIPEMENTS
TECHNIQUES
64
RÉGLEMENTATION 65
NORMALISATION
36
66
Marquage CE des fenêtres :
la transparence dans les
performances
ENVIRONNEMENT 68
Conception bioclimatique : composer
avec le site, le climat et le confort de
l’usager • Rénovation énergétique :
Qualibat lance la mention
« Économie d’énergie » • Qualité
de l’eau à l’intérieur des bâtiments :
se former aux bonnes pratiques
ZOOM CHANTIER 70
Bâtiment basse
consommation
pour la FFB du Gard
LA PAROLE À
72
Philippe Eymery : « Faire entendre
la voix de l’entreprise pour
prévenir les sinistres »
Lamellé-collé : l’allié
des chantiers contraignants
13
Matériaux naturels :
redécouvrir la pierre
14
Fiche Accessibilité :
les rampes d’accès en ERP
17
Parements en béton :
un savoir-faire collégial
18
Préfabrication : l’avenir
de la maison à ossature bois 20
Termites : le traitement de l’assise
du bâtiment obligatoire
22
Nouvelle certification : le bon enduit
pour le bon support
22
Couverture cuivre : la qualité
au prix fort
Des stores vénitiens bien
dans leur double peau
ITE : systèmes de bardage
Nouveau NF DTU 42.1 :
l’imperméabilité des façades
à l’heure européenne
Certifications Qualibat
28 Métallerie Feu
Galvanisation : les points clés
du métier
Raccordements électriques :
comment raccourcir les délais
Réglementation sismique :
les entreprises face à une
situation compliquée • Eurocodes :
une année pour s’y préparer !
ÉDITORIAL
MÉTIERS
FINITIONS/
AMÉNAGEMENT
25
26
28
31
32
33
Installations intérieures domestiques gaz : objectif qualité
35
Solaire thermique :
des installations sensibles 36
Solaire photovoltaïque :
la technologie au service
de l’énergie propre
38
Fibres céramiques réfractaires :
des valeurs limites d’exposition
impossibles à atteindre pour
le moment
39
Les conduits « schunt »
incompatibles avec les chaudières
basse température
41
Granulés de bois : attention
à la qualité du combustible
42
Plaques de plâtre : quelles
performances ?
Céramique et hôtellerie
font bon ménage
Nanotechnologies : quelles
applications pour la peinture ?
Plafonds suspendus :
un DTU revisité
Peinture : aller plus loin
dans les interfaces métier
45 Plafond tendu : un produit
qui redevient à la mode
Antigraffitis : comment faire
son choix ?
Dalles vinyle-amiante :
comment s’y prendre ?
Fiches ITE : repères utiles
pour les peintres
45
46
48
49
50
51
52
Prêts pour
les marchés
de demain !
C
e numéro 13 de Bâtimétiers
clôt une année marquée par
la fin d’un cycle de croissance continue de l’activité qui aura
duré une décennie. Le fléchissement est là et il touche, plus ou
moins fortement, nos entreprises.
Mais parallèlement, 2008 aura été
l’année de la transformation des
orientations du Grenelle de l’environnement en projets de loi, dont
l’application dès 2009 doit permettre une relance de l’activité. Le
chef de l’État vient de l’exprimer
avec force, à l’occasion d’une table
ronde consacrée au bâtiment :
« le Grenelle de l’environnement
est une réserve de croissance
fantastique ».
Tous les acteurs du bâtiment,
chefs d’entreprise et artisans en
premier lieu, ont intérêt à prendre
ce tournant et à le négocier en
professionnels. Nos métiers, séculaires pour la plupart et sources
de fierté pour les hommes et les
femmes qui les exercent, sont invités à se renouveler, à s’ouvrir et
à évoluer. Nous entrons dans l’ère
de la haute performance, qui est
synonyme d’exigences accrues,
de compétences nouvelles et de
meilleure coordination : plus de
technicité, plus d’organisation,
plus de méthode pour livrer à des
clients exigeants des ouvrages de
plus en plus « pointus ».
Se préparer à cette mutation,
élargir le champ de nos prestations et savoir regrouper nos
compétences pour mieux servir
nos clients sont autant de défis
qu’il nous faut relever.
Bâtimétiers entend
donner à chacun des
clés pour décrypter
l’ampleur des changements en cours,
saisir les adaptations nécessaires
de nos métiers et se
préparer aux marchés
de demain.
53
55
JEAN-YVES ROBIN
PRÉSIDENT
DU CONSEIL
DES PROFESSIONS
DE LA FFB
L ’ A C T U A L I T É
En complément du prêt à taux
zéro (PTZ) et du prêt à taux zéro
majoré, le gouvernement envisage
le lancement d’un PTZ « vert »,
pour la construction de logements
respectant la norme « bâtiment
à basse consommation ». D’une
part, le plafond de ce PTZ « vert »,
ouvert de début 2009 à fin 2012,
serait de 20 000 €. D’autre part,
les contractants d’un PTZ vert
pour leur résidence principale
BBC pourront déduire 40 % de
leurs intérêts d’emprunt pendant
sept ans. Le projet prévoit aussi
un « éco-PTZ », servant à financer
des bouquets de travaux de nature
à améliorer les performances
énergétiques des logements
existants, plafonné à 30 000 €
et 300 € par m2. Il faut cependant
attendre la publication des textes
d’application pour voir ces mesures
confirmées et précisées.
Eaux de pluie :
les usages à l’intérieur
des bâtiments
Les conditions de récupération
et d’utilisation des eaux de pluie
ont été précisées par un arrêté du
21 août 2008 (publié au JO n° 0201
du 29 août 2008) : l’utilisation
est désormais autorisée pour
l’alimentation des toilettes et
le lavage des sols, sous réserve
que les toitures ne soient pas
constituées d’amiante-ciment ou
de plomb. L’arrêté autorise aussi,
à titre expérimental, l’utilisation
de l’eau de pluie pour le linge,
sous réserve de dispositifs adaptés.
Des règles de mise en œuvre,
d’entretien et de surveillance –
double réseau de distribution,
signalisation « eau non potable »,
dispositif de filtration, carnet
sanitaire... – sont imposées
pour toute installation réalisée.
De ce fait, plusieurs types de
bâtiments ont été exclus du champ
d’application : établissements
de santé, cabinets médicaux
et dentaires ou encore crèches,
écoles maternelles et élémentaires.
Pour en savoir plus :
voir le dossier p. 58.
2
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
FORMATION FEEBAT Un facteur
de crédibilité pour les entreprises
D
irecteur général de SAS
M. Mangeas, une entreprise générale de bâtiment qui
em-ploie une centaine de personnes à Saint-Martin-de-Landelles (Manche), Emmanuel
Mangeas s’intéresse depuis
longtemps à la rénovation énergétique. Pour améliorer ses
compétences en la matière, il a
été l’un des premiers, avec le
respon-sable du secteur maison
indi-viduelle de l’entreprise, à
suivre les modules 1 et 2 de la
formation FEEBat (1), au printemps dernier, à l’IFRB de
Saint-Lô. « Notre motivation
était d’abord citoyenne, témoigne-t-il, nous voulions être sûrs
de faire des travaux favorables à
l’environnement. Nous voulions devenir aussi efficaces que
possible en matière de performance énergétique, aller au-devant d’un marché d’avenir et
pouvoir chiffrer le retour sur
investissement vis-à-vis de nos
clients. » Sur ces différents
points, Emmanuel Mangeas a
obtenu satisfaction, grâce
notamment à l’aspect transversal de la formation, qui permet
de communiquer avec les autres
corps d’état et de mieux comprendre les interactions des différents métiers sur la performance énergétique. « J’ai pu
échanger avec des plombierschauffagistes, le seul corps d’état
concerné non représenté dans
l’entreprise. J’y vois maintenant
plus clair sur la géothermie, par
exemple.» Il se félicite aussi de
la grande qualité des formateurs : « Ce sont des professionnels de terrain, ayant une expérience de la construction et un
discours concret.» Après avoir
suivi le module 1 (Se positionner sur le marché de la rénova-
tion énergétique) et le module 2
(Améliorer la performance d’un
bâtiment à partir d’une analyse
thermique), il a obtenu la mention « Économie d’énergie » de
Qualibat. Emmanuel Mangeas
suivra donc le module 3, purement technique, qui porte sur la
maîtrise des groupes de technologies performantes et lui permettra d’améliorer encore sa
capacité de conseil, mais aussi et
surtout de réalisation. « Cette
formation est pour nous un facteur de crédibilité, conclut-il, le
moyen d’acquérir un discours
sérieux sur la rénovation énergétique.»
쐍
(1) Formation aux économies d’énergie
des entreprises et artisans du Bâtiment.
POUR EN SAVOIR PLUS
Contactez la FFB de votre
département (des formations
sont organisées sur l’ensemble
du territoire).
GRENELLE Cap sur le BBC en 2012
S
elon le projet de loi relatif
à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement, toutes les constructions neuves
devront répondre à la norme
BBC (bâtiment basse consommation, soit une consommation en énergie primaire inférieure à 50 kWh/m² par an) en
2012. Pour aider les acteurs de
la construction – entreprises,
architectes, maîtres d’ouvrages
– à atteindre cet objectif, la FFB
et les principaux partenaires de
la construction (1) ont établi un
programme de travail. Il se décompose en quatre chantiers :
repérage et évaluation des techniques performantes pour les
bâtiments neufs et les bâti-
© PHOTODISC
Un dispositif de prêts
à taux zéro « verts »
ments existants ; mise au point
et harmonisation des méthodes d’évaluation des performances des bâtiments et des
méthodes d’autocontrôle pour
les entreprises ; réécriture de
certains DTU pour les rendre
compatibles avec les objectifs
du Grenelle ; intégration de ces
nouveaux contenus aux référentiels de formations, initiale
et continue, qui viendront
compléter les dispositifs de formation continue déjà en place
(FEEBat).
쐍
(1) Notamment le Centre scientifique et
technique du Bâtiment (CSTB) et
l’Agence qualité construction (AQC).
L ’ A C T U A L I T É
AGENDA
LES 24 HEURES DU BÂTIMENT
Au plus près de la profession !
A
près le franc succès rencontré par la première
édition des 24 Heures du Bâtiment en 2006, la seconde édition aura lieu de nouveau au
Palais omnisports de ParisBercy (POPB), mais cette fois
sur deux jours, les 11 et 12 juin
2009. Tout en conservant la
même ferveur et le mot d’ordre « Faire grandir nos bâtiments », elle aura pour ambi-
tion de réunir 25 000 acteurs
du Bâtiment : entrepreneurs,
fournisseurs, maîtres d’œuvre,
maîtres d’ouvrage...
La journée du 11 juin sera
dédiée à un colloque géant, qui
permettra d’aborder les différents aspects des métiers et du
développement durable – politique et stratégie de la FFB, écoefficacité énergétique, formation, emploi... – en collaboration
2009
avec les Unions et les Syndicats
de métiers de la FFB, les partenaires, ainsi que les décideurs,
les experts et les personnalités
du BTP. Le 12 juin sera la journée « Événement » concernant
la politique syndicale, avec l’intervention de décideurs politiques, d’experts économiques et
de personnalités de premier
plan du BTP, et portera aussi
sur l’artisanat et ses nouveaux
marchés. Une occasion de fêter
les 50 ans d’action syndicale de
la FFB aux côtés des artisans.
Ce rendez-vous exceptionnel
sera l’occasion de lancer une
initiative innovante et ambitieuse, le village des bâtisseurs,
qui assurera la découverte et la
promotion de nos métiers au
plus près du grand public grâce
à des étapes dans 18 métropoles françaises pendant trois ans.
Une représentation symbolique de ce village itinérant sera
implantée à l’extérieur du
POPB.
쐍
La FFB crée un pôle bois construction
E
n plus des trois métiers de
la charpente, de la menuiserie et des parquets, réunis
dans l’Union FFB-CMP, la FFB
vient d’accueillir un quatrième
métier, la construction bois,
avec l’intégration en son sein
d’AFCOBOIS-FFB. Cet organisme, qui était à l’origine l’Association française des
constructeurs bois, a changé à
cette occasion de statut, pour
devenir le Syndicat français de
la construction bois, désormais
associé à la FFB comme syndicat de spécialité. Il regroupe
aujourd’hui une centaine d’adhérents, parmi lesquels on
retrouve les principaux acteurs
de la construction bois, actuellement en développement en
raison des vertus environnementales de ce matériau. Ce
rapprochement au sein d’un
pôle bois permettra aux professionnels des quatre métiers
d’avoir une meilleure représentativité, de mutualiser des
moyens techniques, de créer
des synergies entre leurs activités et d’adopter des positions et
une communication commu-
nes. Grâce à cette initiative, les
adhérents de la FFB qui se lancent dans la construction bois
pourront également bénéficier
des services d’AFCOBOIS-FFB
sans payer de cotisation supplémentaire.
쐍
POUR EN SAVOIR PLUS
DU 10 AU 12 DÉCEMBRE
« Energaïa », Montpellier.
Salon international des énergies
renouvelables.
15 JANVIER
« Les entreprises de Bâtiment et
la normalisation », FFB, Paris.
Colloque sur les enjeux de
la normalisation et
l’appropriation des normes
par les professionnels.
DU 16 AU 18 JANVIER
Salon des économies
d’énergie, Vienne.
Énergies renouvelables,
chauffage, isolation,
éco-construction et
développement durable
organisé par Via Energies.
DU 21 AU 23 JANVIER
« Batimed », Parc Chanot,
Marseille.
Salon des professionnels
du Bâtiment et des TP du Sud.
DU 23 AU 25 JANVIER
Salon des économies
d’énergie, Albertville.
Énergies renouvelables,
chauffage, isolation, écoconstruction et développement
durable organisé par Via
Energies.
DU 30 JANVIER AU 1ER FÉVRIER
Salon des économies d’énergie,
Ambérieu-en-Bugey.
Énergies renouvelables,
chauffage, isolation, écoconstruction et développement
durable organisé par Via
Energies.
1ER FÉVRIER
« Habitat et environnement »,
Le Touquet-Paris-Plage.
Salon de l’habitat écologique et
des énergies renouvelables.
DU 20 AU 22 FÉVRIER
« Aquibat », Bordeaux.
Salon des professionnels
du Bâtiment et des TP du
Sud-Ouest.
DU 25 AU 28 FÉVRIER
Rendez-vous de référence
de la construction durable et
de l’énergie propre de 2009,
Eurexpo, Lyon.
Cette manifestation regroupe
quatre salons complémentaires :
• le Salon des énergies
renouvelables ;
• ENEO, le salon des énergies,
du confort climatique et de l’eau ;
• Bluebat, le salon de la
performance du bâtiment et de la
construction durable ;
• Eurobois, le salon du bois dans
la construction, de la machine à
bois et des composants.
FFB-CMP (Féderation française
du Bâtiment charpente,
menuiserie, parquets),
tél. : 01 40 69 57 40.
AFCOBOIS-FFB (Syndicat
français de la construction
bois), tél. : 01 40 69 57 23.
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
3
L ’ A C T U A L I T É
BÂTIR AVEC L’ENVIRONNEMENT
Une charte pour promouvoir
la construction durable
Qualibat lance
une certification
« Rénovation énergétique »
En complément de la mention
qui atteste de la compétence des
entreprises en matière d’économies
d’énergie dans leur métier, Qualibat
lance fin 2008 une certification
« Rénovation énergétique ». Dédiée
à la maison individuelle et au petit
collectif (logements équipés de
chauffage individuel), elle s’adresse
aux entreprises aptes à une prise
en charge globale du chantier de
rénovation énergétique : études
(réalisées en interne ou soustraitées), analyse de la performance
énergétique de l’existant,
préconisation d’un bouquet de
travaux avec engagement sur le
niveau de performance à atteindre,
réalisation en propre d’une partie
au moins des travaux, pilotage
et coordination de l’ensemble du
chantier. La capacité des entreprises
certifiées sera régulièrement
contrôlée par des audits.
Pour en savoir plus :
www.qualibat.com
La réglementation
énergétique pour
bâtiments existants
de plus de 1 000 m2
La réglementation thermique pour
les bâtiments existants de plus de
1 000 m2 a été fixée par arrêté le
8 août dernier (JO du 08/08/2008).
En cas de travaux d’un montant
supérieur à 25 % de la valeur des
bâtiments, et pour les bâtiments
d’habitation, le maître d’ouvrage
doit améliorer leur performance
en démontrant par calcul que
les consommations énergétiques
prévisionnelles après les travaux
seront inférieures à une
consommation dite de référence,
et inférieures à une consommation
énergétique maximale (fixée selon le
type d’énergie et trois grandes zones
climatiques). Pour les bâtiments
autres que l’habitat, il doit
démontrer que les consommations
prévisionnelles après travaux seront
inférieures à une consommation dite
de référence, et inférieures de 30 %
à la consommation avant travaux.
Le maître d’ouvrage peut aussi être
en conformité avec la réglementation
en appliquant des solutions
techniques agréées.
4
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
A
vant même que ne commence l’examen de la loi
Grenelle 1 au Parlement, la
FFB a pris, en septembre
dernier, l’initiative d’afficher
haut et clair l’engagement de
son réseau en faveur de la
construction durable. Parallèlement à une vaste campagne
de communication (voir p. 6),
la FFB propose à ses adhérents
une charte intitulée « Bâtir avec
l’environnement ». Le texte formalise les principaux engagements des professionnels pour
rendre les bâtiments « plus performants sur les plans énergétiques, environnementaux et
sanitaires » ; « conseiller les
clients » ; « proposer des solutions innovantes » ; « être formé
et se former à la mise en œuvre
des techniques les plus adap-
tées dans le domaine de la
construction durable » ; etc.
Élément central d’un kit de
communication complet, cette
charte « Bâtir avec l’environnement » s’accompagne de
nombreux outils : affiches ;
vignettes autocollantes, modèles de courrier à destination
des clients, inventaire des
documents techniques disponibles, glossaire des
100 mots de la
construction durable, rappel des
différents systècier sans
mes d’aides fiscaattendre de
les et financières,
conseils et
solutions technides solutions
ques par pôle de
que la loi ne manmétier, etc. Côté client,
quera pas de rendre
l’existence de cette charte
sera un bon moyen de bénéfi- obligatoires au plus vite.
쐍
Les DTU récents et à venir
De nombreux DTU ont été récemment modifiés pour les adapter aux normes européennes. Le
tableau ci-après recense ceux publiés depuis le 1er avril 2008.
DTU PUBLIÉS DEPUIS LE 1ER AVRIL 2008
Indice
Intitulé
Date de publication
NF DTU 58.1
Plafonds suspendus modulaires
Prévu en
décembre 2008
NF DTU 20.1
Ouvrages en maçonnerie de petits éléments
– parois et murs
Octobre 2008
NF DTU 20.13
Cloisons en maçonnerie de petits éléments
Octobre 2008
NF DTU 43.4
Toitures en éléments porteurs en bois et panneaux
dérivés du bois avec revêtement d’étanchéité
Octobre 2008
NF DTU 23.2
Planchers à dalles alvéolées préfabriqués en béton
Octobre 2008
NF DTU 23.3
Ossatures en éléments industrialisés en béton
Août 2008
NF DTU 33.1
Façades rideaux
Mai 2008
NF DTU 43.3
Mise en œuvre de toitures en tôles d’acier nervurées
avec revêtement d’étanchéité
Avril 2008
NF DTU 26.1
Travaux d’enduits de mortier
Avril 2008
NF DTU 26.2
Chapes et dalles à base de liant hydraulique
Avril 2008
L ’ A C T U A L I T É
Travaux à proximité
des réseaux : la réglementation remise à plat
Cinq guides pour tout
savoir sur la RT 2005
À
la suite d’une initiative des
professionnels du groupe
Performance énergétique de
la FFB, et avec le soutien de
l’Ademe, cinq guides sur la
réglementation thermique
des bâtiments neufs ont été
publiés en septembre dernier.
À travers les cinq thèmes traités – parois opaques, parois
vitrées, équipements techniques, construction bois et
construction métallique –,
l’objectif est d’apporter une
information précise aux entreprises des différents corps
d’état concernés, sur les solutions techniques réglementaires et le traitement des points
singuliers.
쐍
POUR EN SAVOIR PLUS
Guides disponibles auprès de
la FFB de votre département.
Construire sur sols argileux
P
our aider les maîtres
d’ouvrage dans l’approche d’une construction nouvelle, une plaquette « Sécheresse et construction sur sols
argileux : réduire les dommages par la prévention » sera disponible début 2009. Édité par
le ministère de l’Écologie, de
l’Énergie, du Développement
durable et de l’Aménagement
du territoire (Meeddat), ce
document synthétique de quatre pages exposera la marche à
suivre (missions géotechniques, dispositions constructives, dispositions relatives à la
viabilité et à l’environnement),
pour prévenir la sinistralité liée
à la construction sur sols argi-
leux, et dressera une liste des
outils de prévention, comme la
carte départementale d’aléas et
le plan de prévention des risques (PPR), à consulter impérativement avant le dépôt du
permis de construire.
쐍
POUR EN SAVOIR PLUS
www.argiles.fr
COMMUNICATION
1 200 000 passionnés s’engagent
E
n octobre dernier, les professionnels du Bâtiment –
hommes et femmes, dirigeants
et compagnons – sont revenus via les principaux médias
(télévision, radio et Internet)
témoigner de leur passion pour
le métier. Pour cette seconde
vague de la campagne de
communication « Le bâtiment,
1 200 000 passionnés », lancée
par la FFB au début 2008, ils
ont aussi manifesté l’engage6
BÂTIMÉTIERS
ment de la profession en faveur
de la construction durable – un
an tout juste après la tenue du
Grenelle de l’environnement.
Cinq nouveaux spots radio ont
ainsi mis en vedette les solutions des professionnels du
bâtiment en matière de réduction des consommations énergétiques, d’utilisation des énergies renouvelables, d’économie
des matériaux, etc., faisant écho
à la charte « Bâtir avec l’envi-
DÉCEMBRE 2008
ronnement » proposée, par
ailleurs, par la FFB à ses adhérents (voir p. 4 et 16).
Complétant les messages diffusés sur Skyrock, NRJ et
Chérie FM, cette nouvelle série
de spots a notamment fait l’objet d’une diffusion ciblée sur
RTL, la radio la plus écoutée de
l’Hexagone, afin de lui assurer
la plus large audience.
쐍
Suite aux difficultés rencontrées
dans l’application du décret de 1991
et à la série d’accidents récents,
les pouvoirs publics se sont engagés
dans une remise à plat de la
réglementation concernant les
travaux à proximité des réseaux
enterrés et aériens. Ils réfléchissent
à une meilleure répartition des rôles
et des responsabilités entre les
concessionnaires exploitants
des réseaux, les maîtres d’ouvrage
et les entreprises, pour définir
un cadre technique et juridique qui
permette une meilleure prévention
des risques. Un grand nombre de
métiers du Bâtiment – entreprises
générales, maçons, plombiers,
CMistes, démolisseurs, électriciens,
etc. – et des TP est aujourd’hui
concerné par cette question lors
de la déclaration d’intention de
commencement de travaux (DICT).
Un décret, plusieurs arrêtés,
ainsi qu’une norme sont attendus
sur cette question vers fin 2009début 2010.
Détecteurs de monoxyde de carbone : une
loi pourrait voir le jour
Une proposition de loi visant à
rendre obligatoire l’installation
de détecteurs de monoxyde
de carbone dans tous les lieux
d’habitation a été déposée au Sénat
au mois d’avril dernier. Ce gaz
incolore, inodore mais mortel
– dont les émanations proviennent
d’appareils de chauffage mal réglés
(chaudière, chauffe-eau, poêle,
insert de cheminée) et fonctionnant
au bois, fioul, gaz ou charbon –
est responsable chaque année
en France de 6 000 intoxications
et 300 décès. La proposition de loi
prévoit de rendre obligatoire
l’installation de détecteursavertisseurs dans tous les
logements comportant des
appareils ou des dispositifs
de chauffage susceptibles d’en
émettre. Du même type que
les détecteurs de fumée, d’un coût
modeste et fonctionnant à piles, ces
appareils mesurent en permanence
la concentration de CO dans l’air et
déclenchent une alarme au-delà
d’un certain taux de concentration.
P
ubliés par l’Agence qualité
construction, les Mémos
Chantiers® sont des fascicules
de poche dépliables en accordéon d’une dizaine de pages,
destinés aux professionnels du
chantier. À l’aide de schémas
techniques, ils indiquent les
points essentiels à respecter
pour réaliser les travaux dans
les règles de l’art, sur des thè- son individuelle et
mes ayant été repérés par Isolation thermique
l’AQC comme facteurs de par l’extérieur. 쐍
sinistralité. Le dernier fascicule
paru à l’automne s’intitule
POUR EN SAVOIR PLUS
« Canalisations en matériaux
Les Mémos Chantiers® sont
de synthèse semi-rigides ». disponibles
auprès de la FFB
Deux nouveaux sortiront pro- de votre département. L’ensemde la collection est consultachainement : Principes de pré- ble
ble et téléchargeable sur
vention parasismique en mai- www.qualiteconstruction.com
Rendre les balcons accessibles
P
our répondre à la nouvelle
réglementation accessibilité – qui, pour tout permis de
construire déposé à compter
du 1er janvier 2008, impose des
balcons et des terrasses accessibles depuis la chambre ou le
salon –, les maîtres d’œuvre et
entreprises du bâtiment peuvent désormais s’inspirer des
schémas de principe réalisés
par le CSTB pour le compte
du ministère en charge du
Logement. Ces schémas, qui
restent au niveau du principe,
ont pour but de nourrir la
réflexion des constructeurs et
devraient être complétés par
des carnets de détail d’ici à la
fin 2009.
쐍
POUR EN SAVOIR PLUS
- Document consultable sur
http://www.logement.gouv.fr,
les publications, thème
« accessibilité »
- Fiche technique Balcons,
terrasses, loggias,
(Bâtimétiers n° 11,
juin 2008, p. 19).
- Les entreprises sont invitées
à faire part des difficultés rencontrées et de leur expérience
à la FFB de leur département.
Lutte contre les termites
ZONES AYANT FAIT L’OBJET
D’UN ARRÊTÉ PRÉFECTORAL D’INFESTATION
P
our tout projet de construction, situé dans un département ayant fait l’objet d’un
arrêté préfectoral d’infestation
8
BÂTIMÉTIERS
par les termites (départements
en rouge sur la carte ci-dessus)
et dont le permis de construire
est postérieur au 1er novembre
DÉCEMBRE 2008
2006, il est obligatoire de mettre
en œuvre des bois de structure
résistant aux termites et autres
insectes xylophages. Depuis le
1er novembre 2007, cette obligation est complétée par la mise
en place d’un dispositif antitermites à l’interface sol-bâti : barrière physique, barrière physicochimique ou dispositif de
construction contrôlable. La
plus grande attention doit être
portée sur le choix du dispositif
retenu, cela tant au niveau de
son efficacité termicide, que de
son innocuité pour les compagnons assurant sa mise en
œuvre, ou encore de sa compatibilité avec les produits ou procédés dans lesquels il est inséré.
Une chose est sûre : tout traitement termicide par épandage
du sol n’est plus autorisé.
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L’AQC étoffe ses Mémos Chantiers®
HU
L ’ A C T U A L I T É
L’essentiel des NF
DTU consultable
sur le chantier
La collection des Calepins
de chantier s’étoffe de quatre
nouveaux titres (1) : Ouvrages
en béton (paru en novembre
dernier), Enduits traditionnels
à base de mortier, Dallages
en béton, Assainissement
individuel (parution prévue fin
décembre 2008). Ces ouvrages
regroupent, de manière
synthétique, les cas les plus
courants qui sont traités dans
les normes NF DTU. Conçus
à l’initiative de la FFB, ils sont
innovants dans leur forme :
des pages en papier très épais
et imputrescible, d’un format
idéal pour que les compagnons
les glissent dans une poche et
consultent les grandes lignes
des normes aussi bien sur le
chantier qu’ à l’atelier.
(1) Les thèmes suivants sont également
disponibles : Revêtements de sol scellés,
Fumisterie, Toitures-terrasses, Couvertures en tuile, Revêtements de sol souples PVC, Planchers et parquets en bois,
Ouvrages en plaques de plâtre, Revêtements de sol souples textiles, Revêtements de sol PVC, Planchers chauffants
à eau chaude et Réfection des façades
par revêtements souples d’imperméabilité à base de polymères.
Pour en savoir plus :
Contactez la FFB de votre
département.
Sécurité Incendie :
rectificatif
Contrairement à ce que nous
annoncions dans un précédent
numéro (Bâtimétiers n°12, p. 6),
le comité d’étude et de
classification des matériaux par
rapport aux dangers d’incendie
(CECMI) n’a pas, à ce jour,
assoupli la réglementation sur
l’utilisation du bois dans les
établissements recevant du
public (ERP). Une proposition
de la FFB-CMP (Union
charpente, menuiserie,
parquets) est en cours
d’examen, elle vise à
généraliser l’utilisation du bois
en aménagement intérieur.
Pour en savoir plus :
www.gimssi.fr
G R A N D
T É M O I N
MARQUAGE CE
AVEC
GARANTIR LA FIABILITÉ DE ENTRETIEN
VICENTE LEOZ
ARGÜELLES, CHEF DE
CONSTRUCTION
L’INFORMATION SUR LES LDE’UNITÉ
LA COMMISSION
PRODUITS DE CONSTRUCTION EUROPÉENNE
Près de vingt ans après l’adoption de la directive « Produits
de construction », la Commission européenne vient d’approuver
une proposition de révision. L’artisan de cette réforme revient
sur son principal objectif : renforcer le marquage CE dans son rôle
d’outil d’information sur la performance des produits.
Quel est l’enjeu du projet
de règlement européen
sur les produits de
construction, sur lequel
travaille le service que
vous dirigez au sein de
la Commission européenne ?
Par rapport à l’actuelle directive
« Produits de construction », il
est apparu nécessaire de clarifier
la notion de marquage CE et de
simplifier les procédures d’attribution correspondantes. Beaucoup de malentendus subsistent
sur le marquage CE.
Rappelons que sa fonction initiale est de faciliter la libre circulation des produits au sein de
l’Union européenne. Pour que cet
objectif puisse se concrétiser, il
faut être en mesure de renseigner
les utilisateurs – les entreprises de
construction en l’occurrence –
sur les performances effectives de
ces produits. La réforme en cours
met l’accent sur cette dimension
d’information. Nous pensons
d’abord à l’utilisateur du produit : l’objectif est de lui garantir
la fiabilité de l’information associée au marquage CE. Nous som10
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
mes en train, en quelque sorte, de
développer un langage commun,
accessible dans les mêmes termes
à tous les acteurs de l’Union, et
fondé sur les mêmes procédures aboutissant à la délivrance du
marquage CE. Le socle de ce langage commun, sur lequel s’appuie le marquage CE, ce sont les
normes européennes harmonisées – d’où l’importance du travail accompli par les professionnels de la construction au sein
des organismes de normalisation
européens. Plus les normes sont
fiables, plus le marquage CE, qui
atteste que l’information sur le
produit a été obtenue en conformité avec ces normes, gagnera en
fiabilité.
Le choix d’élaborer un règlement
européen va aussi dans le sens de
ce langage commun. Car à la différence d’une directive, qui doit
être transposée dans la législation
de chaque État membre, avec les
risques d’interprétations divergentes que cela comporte, un
règlement est applicable directement et s’impose à tous dans les
mêmes termes.
En quoi le règlement européen
va-t-il simplifier les procédures
par rapport à la réglementation
actuelle ?
La simplification concernera
en particulier les essais que doivent effectuer les fabricants dans
le cadre du marquage CE, pour
attester la conformité de leurs produits aux normes. Le règlement
prévoit, par exemple, une procédure de déclaration sans essais
lorsqu’un produit aura déjà fait
par ailleurs l’objet d’essais ou de
déclarations spécifiques (feu, substances dangereuses…). Autre simplification : les industriels pourront réaliser des essais conjoints
ou se mettre d’accord les résultats
d’essais effectués antérieurement
sur un produit similaire.
Nous allons clarifier aussi la procédure de l’agrément technique
européen, qui va changer de nom
pour s’appeler « évaluation technique européenne ». Cette procédure concerne les produits pour
lesquels il n’existe pas encore de
norme harmonisée. Le rôle des
actuels organismes d’agrément
sera recentré vers un rôle d’éva-
luation : on leur demandera de
dire quelles sont les performances
d’un produit, pas nécessairement
de dire s’il peut être utilisé.
On a parlé par ailleurs
d’une procédure simplifiée
pour les petites entreprises…
Effectivement. C’était une
demande forte des petits fabricants, qui font valoir qu’on ne
peut pas exiger d’eux les mêmes
moyens que ceux des industriels
qui produisent en grande série.
Dans le cadre de cette procédure
simplifiée, les petites entreprises
devront simplement démontrer
à quelle réglementation nationale leur produit est conforme,
afin de s’assurer qu’il respecte les
exigences du marché sur lequel il
sera écoulé. Elles pourront aussi
faire réaliser les essais prévus dans
la norme sans nécessairement
passer par les organismes notifiés par les autorités, par exemple en créant des laboratoires avec
d’autres entreprises. Dans certains
cas, néanmoins, ces essais devront
obligatoirement être vérifiés par
un organisme notifié. Rappelons
qu’au final, le client utilisateur sera
libre de son choix : il pourra considérer qu’un marquage simplifié ne
le renseigne pas suffisamment sur
la performance d’un produit, ce
qui incitera le fabricant à opter
pour un marquage « complet »,
mieux adapté aux exigences du
marché.
Ancien professeur
d’économie industrielle
et directeur des études
économiques au sein du
gouvernement basque,
Vicente Leoz Argüelles
a rejoint la Commission
européenne en 1987.
Il y a dirigé plusieurs
unités, dont celle en
charge de la construction –
secteur dont il est devenu
un éminent spécialiste. En
2006, il s’est vu confier la
préparation de la révision
de la directive Produits
de construction. La
proposition de règlement
européen (amené à
remplacer l’actuelle
directive) élaborée par
ses équipes a été adoptée
en mai 2008 par la
Commission, première
étape d’un processus
de plusieurs années.
Vicente Leoz Argüelles
dirige aujourd’hui
l’unité Construction,
Équipements à pression et
Métrologie au sein de la
DG Entreprises et Industrie
de la Commission
européenne.
© V. LELOUP
tisse au moins la même dimenssion. Nous travaillons sur le sujet,
mais soyez assurés que nous irons
dans le sens de la meilleure protection de l’utilisateur.
Qu’en est-il de l’artisan
qui, par exemple, fabrique
et installe ses fenêtres ?
Il ne sera pas plus concerné
qu’aujourd’hui par le marquage
CE, car il ne met pas son produit
sur le marché. S’il faut expliciter
davantage ce point dans les textes,
nous le ferons.
La profession s’interroge aussi
sur l’information associée au
marquage CE, qui pourrait n’être
disponible que sur Internet ?
Nous serons très vigilants sur ce
point, car nous voulons être sûrs
que l’utilisateur disposera de toutes
les garanties nécessaires de fiabilité
de l’information sur le produit. Or,
un document papier, ou encore
un fax ou un courrier électronique, a une dimension de « pièce à
conviction » que n’a pas nécessairement une information en ligne.
Il faut créer les conditions pour
que l’information en ligne garan-
Rappelons
que la fonction
initiale du
marquage CE
est de faciliter
la libre
circulation
des produits
au sein
de l’Union
européenne.
Ne faut-il pas clarifier le rôle
respectif du marquage CE
et des marques de qualité ?
L’existence de marques de qualité volontaires, créées par le marché, ne pose pas de problème. En
revanche, le fait que certaines
marques de qualité soient plus
ou moins identifiées aux institutions publiques et fonctionnent
comme des mécanismes de protection des marchés nationaux –
c’est parfois le cas en France avec
la marque NF – est contraire à
l’esprit et à la lettre du marché
unique. C’est donc un sujet sur
lequel la Commission va se pencher. Il ne faut pas que la multiplication de marques nationales joue contre le marquage CE.
L’objectif du futur règlement est
au contraire de renforcer sa légitimité : si le marquage CE dit, par
exemple, que tel produit a telle
performance thermique, l’utilisateur peut être sûr que cette performance a été contrôlée ; pourquoi, dès lors, chercher ailleurs
d’autres confirmations ?
Quelles sont les prochaines
étapes avant l’entrée en vigueur
du nouveau règlement ?
Le texte est actuellement en
cours de discussion au niveau du
Conseil et du Parlement européens ; nous espérons qu’il sera
adopté avant le printemps 2009.
Il faudra ensuite préparer sa mise
en œuvre, en laissant le temps aux
opérateurs et, en particulier, aux
États membres d’intégrer les nouvelles procédures, ce qui prendra
environ deux ans. Si tout se passe
bien, le nouveau règlement sera
opérationnel mi-2011.
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DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
11
12
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
© G. BALIGAND
GROS ŒUVRE/STRUCTURE
LAMELLÉ-COLLÉ
L’allié des chantiers contraignants
Poutres de longue portée, design exigeant, conception parasismique,
le lamellé-collé répond à un grand nombre d’exigences techniques,
tout en se montrant vertueux sur le plan de l’environnement.
Illustration avec le chantier de la piscine sud de Grenoble.
A
chevée à l’été 2007, la piscine sud de Grenoble se
caractérise par une structure composée de poteaux en béton
armé et de voiles béton, sur laquelle
repose une charpente en forme de
disque de 1 600 m2, l’ouvrage ayant
été construit en zone sismique classée 1b. Pour répondre à cet ensemble de contraintes, la Ville de Grenoble, maître d’ouvrage du projet,
a arbitré en faveur d’une charpente
en lamellé-collé et attribué ce lot
à l’entreprise Barlet Frères SA,
implantée à La Clayette (Saône-etLoire). Cette entreprise prend en
charge ce type de projet dans son
ensemble, de la phase d’études à la
fabrication du produit, depuis la
taille jusqu’au montage de la charpente. « Le lamellé-collé présente
une résistance mécanique élevée
et un rapport poids performances
mécaniques très intéressant, commente Éric Sauvignet, directeur
technique de Barlet Frères, qui a
piloté le projet. Ces propriétés ont
permis la fabrication de cette charpente de grandes dimensions, tout
en limitant son poids, grâce à des
poutres de grande portée. La charpente de la piscine sud de Grenoble en comporte huit, dont la plus
longue mesure 41,80 m pour une
portée libre de 38,80 m. » Pour
limiter leur hauteur et optimiser l’espace intérieur de l’édifice,
les poutres ont été sous-tendues
de tirants métalliques qui accroissent la résistance mécanique de la
charpente.
Le bureau d’études de Barlet Frères a dû résoudre une autre difficulté, liée au souhait de l’architecte de créer une toiture fine en
débord, pour garantir la légèreté
de l’ensemble de l’ouvrage, ce
qui impliquait de réduire fortement la hauteur des poutres aux
appuis. « Le lamellé-collé se prête
facilement à la réalisation de formes courbes, ce qui nous a permis
d’affiner harmonieusement l’extrémité des poutres, ajoute Éric
Sauvignet. Pour conserver une
résistance mécanique identique,
il était prévu dans l’appel d’offres
d’encastrer des profils métalliques
en bout des poutres, mais nous
avons finalement proposé de les
épaissir localement par l’adjonction de deux moises de même
forme collées en atelier. Cette solution tout en bois s’est finalement
révélée plus fiable et plus esthétique. » De même, le matériau s’est
facilement prêté au cintrage de la
poutre, réalisée en plusieurs sections, qui ceinture l’ensemble de
la toiture.
RÉPONDRE AUX RÈGLES
PARASISMIQUES
Afin que l’ouvrage soit conforme
aux règles parasismiques PS92,
les architectes ont conçu un bâtiment construit en quatre blocs de
maçonnerie indépendants, réunis
par des joints de fractionnement.
Pour que l’ensemble puisse jouer
librement en cas de séisme, la charpente a été réalisée en deux parties, réunies par un joint de dilatation en toiture, et posée en tête des
poteaux béton sur des appuis glissants multidirectionnels. « Ce chantier montre que le lamellé-collé est
non seulement compatible avec les
constructions situées en zone sismique, mais de plus bien adapté en
raison de sa masse, commente Éric
Sauvignet. En effet, en cas de vibration, plus la masse de la toiture est
faible, et moins on sollicite les fondations.» Dernière étape du chantier, le levage d’une telle charpente
– sous-traité à l’entreprise Sacet,
située à Marsannay en Côte-d’Or
– comporte aussi sa technicité : soulevées par une grue de 200 tonnes,
les poutres de grande portée ont dû
être stabilisées horizontalement par
des butons de bois retenus par des
câbles pour être mises en place.
D’une résistance mécanique supérieure à celle du bois massif, le
lamellé-collé est encadré par la
norme NF EN 14080, qui spécifie
les critères à satisfaire par le fabricant, et bénéficie d’un marquage
CE correspondant à un ensemble de performances minimales.
Il s’agit là d’outils précieux qui
permettent aux bureaux d’études d’optimiser le dimensionnement des ouvrages et charpentes,
et donc leur coût. Sur le plan environnemental, la Fiche de déclaration environnementale et sanitaire
(FDES) du lamellé-collé révèle un
bilan flatteur qui le rend compatible avec les critères des chantiers HQE (haute qualité environnementale), de plus en plus
demandés par les donneurs d’ordre publics.
쐍
POUR EN SAVOIR PLUS
FFB-CMP (Fédération Française
du Bâtiment Charpente, Menuiserie,
Parquets), tél. : 01 40 69 57 40,
www.ucmp.org
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
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1 2
© ROCAMAT
© REVUE PIERRE ACTUAL
MATÉRIAUX NATURELS
REDÉCOUVRIR LA PIERRE
En raison de ses propriétés mécaniques et thermiques mais aussi
de son très bon bilan environnemental, la pierre doit retrouver toute
sa place dans le bâtiment. C’est la mission que s’est fixée le Centre
technique de matériaux naturels de construction.
L
a construction en pierre
occupe une position
paradoxale : après avoir
démontré sa pérennité, avec les
monuments les plus anciens
de l’Antiquité ou les édifices du
Moyen-Âge, la voici aujourd’hui
réduite à la confidentialité. Matériau majoritaire dans la construction jusque dans les années 1945,
la pierre a par la suite perdu du terrain, mise en concurrence avec de
nouveaux matériaux plus propices
au développement de techniques
industrielles. La désertification des
campagnes, et donc des bassins de
production, a accentué ce mou-
14
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
vement, tandis que les impératifs
de construction d’urgence aprèsguerre ont accéléré son recul. De
fait, la construction en pierre se
caractérise par une organisation
et des règles de l’art exigeantes :
l’approvisionnement du chantier
est précédé d’une phase d’étude,
de façonnage et de mise en œuvre
appelée « calepinage », nécessitant
du personnel hautement qualifié.
« Une construction en pierre relève
toujours du sur mesure, le travail
du maçon ne tolère pas l’approximation, explique Didier Merzeau,
entrepreneur en maçonnerie traditionnelle à Coulombiers, dans la
Vienne. En effet, le mur réalisé sert
aussi de parement, il n’est pas possible de corriger ultérieurement les
défauts visuels avec un enduit ou
tout autre type de finition. »
Au fil des années, la pierre a acquis
auprès du public, à tort, une image
de produit cher, compliqué à utiliser, qui a abouti à sa marginalisation : la construction en pierre
massive concerne aujourd’hui
moins de 1 % des maisons individuelles neuves. Elle est en revanche plus couramment adoptée
pour restaurer les édifices anciens,
aménager des abords ou habiller
des façades : « Nous réalisons
beaucoup de parements avec des
moellons ou des pierres de taille,
pour habiller des murs porteurs
en parpaings, briques ou béton
cellulaire, ajoute Didier Merzeau.
Cela donne un aspect traditionnel
aux maisons neuves et prouve que
la pierre reste prestigieuse. »
DES PERFORMANCES
AUJOURD’HUI DIFFICILES
À JUSTIFIER
L’emploi de la pierre est courant
en restauration, car il se fonde sur
l’expérience : il suffit au maçon de
refaire à l’identique ce qui existait
et a tenu bon pendant des siècles.
Mais la question se complique
quand il s’agit de bâtir du neuf :
« Le problème est qu’il n’existe
aujourd’hui aucun outil de calcul
et de dimensionnement des bâtiments en pierre, déplore Armel
Le Compagnon, entrepreneur en
gros œuvre et taille de pierre, au
Puy-en-Velay, en Haute-Loire. Par
conséquent, les maîtres d’ouvrage
ne veulent pas prendre la responsabilité de construire en pierre
un bâtiment qui ne peut pas
4
1 ARCHIVES DÉPARTEMENTALES
DE LA SARTHE, LE MANS. Les
façades, revêtues d’un parement
de pierres de Bourgogne agrafées,
comprennent de fausses meurtrières
de granit noir poli et de pierre grise.
2 SIÈGE DE LA BANQUE POPULAIRE
DE L’OUEST, BORDEAUX. Façade
en pierre mince attachée en pose
traditionnelle.
3 CAVE RESTAURÉE en pierre
de taille et moellons.
4 EXTENSION NEUVE réalisée
en pierre.
être conçu par un bureau d’études, ni validé par un bureau de
contrôle. » L’entrée en vigueur de
l’Eurocode 6, qui encadre l’utilisation de la pierre dans la construction, ne règle rien au problème, car
cette nouvelle norme européenne
impose à la pierre des coefficients
qui se traduisent par des épaisseurs
de murs pénalisantes sur le plan
économique. Le choix d’un marquage CE de niveau 2 appliqué à la
pierre – auquel sont soumis la plupart des autres matériaux – ainsi
qu’un contrôle qualité renforcé
sur le chantier devraient permettre
© MERZEAU
3
© MERZEAU
GROS ŒUVRE/STRUCTURE
formante sur le plan thermique
dans le cadre du mur double, une
technique courante en Europe du
Nord, qui consiste à isoler le mur
par l’extérieur avec un isolant puis
une couche de pierre maçonnée »,
précise Armel Le Compagnon.
Mais ce qui est vrai de la façade en
pierre peut aussi l’être de la pierre
massive utilisée en structure. La
pierre est un matériau à inertie
thermique, qui a une capacité à
absorber puis à restituer la chaleur et le froid avec un amortissement et un déphasage (décalage
dans le temps) des variations de
la température extérieure et intérieure. À condition de bien traiter
les ponts thermiques et de doubler
la pierre d’un isolant adapté, ses
qualités permettent de construire
en respectant les exigences thermiques, tout en apportant un
confort exceptionnel. Sur le plan
de la structure des bâtiments, il
faut ajouter que les poteaux ou
poutres précontraints ou postcontraints en pierre leur donnent une
résistance supplémentaire, qualité
dont l’architecture contemporaine
devrait tirer parti.
Matériau naturel par excellence,
abondant, la pierre offre aux bâtisseurs un grand nombre de possibilités, encore largement sous-exploitées. Son utilisation, qui génère
de faibles impacts environnementaux et sa capacité de réemploi,
qui en fait un matériau durable,
devraient contribuer à son retour
au premier plan parmi les matériaux de construction, à condition
de la doter d’outils d’évaluation et
de mise en œuvre modernes. 쐍
POUR EN SAVOIR PLUS
• UMGO-FFB (Union de la
maçonnerie et du gros œuvre),
tél. : 01 40 69 51 59,
www.umgo.ffbatiment.fr
• CTMNC (Centre technique de
matériaux naturels de construction),
tél. 01 44 37 07 10 - www.ctmnc.fr
de contourner cette difficulté. Le
même problème se pose quand on
parle performances thermiques :
« Au moment où il faut construire
en respectant la RT 2005 et bientôt
une réglementation encore plus
ambitieuse prévue à l’horizon JUSTIFIER ET PROMOUVOIR LES PERFORMANCES
2012, il n’existe aucun outil de jus- DE LA PIERRE
« La mission du CTMNC est double : mettre au point les outils
tification des performances therqui permettront de justifier techniquement les performances de
miques de la pierre, argumente
la pierre, d’une part, et, d’autre part, promouvoir la construction en
Didier Merzeau. Logiquement, les
pierre auprès des décideurs de la construction, maîtres d’œuvre et
maîtres d’ouvrage et les bureaux
maîtres d’ouvrage », explique Didier Pallix, directeur du département
Pierres naturelles du centre technique. Par une information
d’études préfèrent se tourner vers
objective, ces outils doivent permettre d’ouvrir de nouveaux marchés
d’autres matériaux, dont les perà la pierre, en allant vers des formats plus grands, et de lui redonner
formances peuvent être évaluées
toute sa place dans le Bâtiment.
de façon claire et précise. » CepenDès sa création, le CTMNC s’est attelé à la réalisation d’un outil
dant, la filière de la pierre a décidé
de calcul et de dimensionnement des ouvrages en pierre, et
de remédier à cette situation, avec
d’un outil de calcul de ses performances thermiques. Tous deux
verront prochainement le jour. Des essais, actuellement menés
la création, voici deux ans, du Cenavec le Centre scientifique et technique du Bâtiment (CSTB),
tre technique de matériaux natupermettront aussi de déterminer ses performances antisismiques.
rels de construction (CTMNC –
Ils déboucheront notamment sur l’édition d’un guide qui viendra
voir encadré).
compléter le DTU 55.2 sur les revêtements en pierres attachées, qui
REVENIR SUR
DES IDÉES REÇUES
Contrairement aux idées reçues,
la pierre n’est pas plus chère qu’un
autre matériau de construction et
se révèle adaptée aux défis de notre
époque : « La pierre est très per-
reste muet sur la question de la sismicité.
Outre le suivi d’un grand nombre de normes applicables à la pierre
et l’analyse de son cycle de vie, qui doit nourrir des fiches de
déclaration environnementales et sanitaires (FDES), le CTMNC
travaille sur un guide du marquage CE de la pierre, des programmes
de formation à la maçonnerie en pierre, ainsi qu’à l’élaboration
d’une « lithothèque ». Objectif : mieux connaître les pierres françaises,
leurs caractéristiques, et donc optimiser leur utilisation dans
la construction.
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
15
16
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
GROS ŒUVRE/STRUCTURE
F I C H E
A C C E S S I B I L I T É
Les rampes d’accès en ERP
La réglementation accessibilité expose des principes précis
concernant notamment la largeur, l’inclinaison de la pente,
le guidage, la protection ou encore le revêtement des sols. Le choix
et l’aménagement du cheminement accessible doivent faciliter
la continuité du déplacement entre l’extérieur et l’intérieur. Lorsque
le cheminement courant se fait par un plan incliné, il doit offrir
des caractéristiques minimales.
Le revêtement doit présenter un contraste visuel et tactile par
rapport à son environnement. À défaut, il doit comporter sur toute
sa longueur un repère continu, tactile pour le guidage à l’aide
d’une canne d’aveugle, et visuellement contrasté par rapport
à son environnement, pour faciliter le guidage des personnes
malvoyantes.
Les caractéristiques réglementaires applicables sont présentées
dans le tableau ci-dessous.
Pour en savoir plus : UMGO-FFB (Union de la maçonnerie
et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59
FFB-Métallerie (Union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00
FFB-CMP (Charpente, menuiserie, parquets), tél. : 01 40 69 57 40
CHEMINEMENT
ERP NEUF
ERP EXISTANT
RÈGLES DU NEUF, AVEC ATTÉNUATIONS:
Largeur minimale
1,40 m
1,20 m
Pente
• à 5 % (4 % recommandé)
• Sur longueur ” 2 m : jusqu’à 8 %
• Sur longueur ” 50 cm : jusqu’à 10 %
• à 6%
• Sur longueur ” 2 m : jusqu’à 10 %
• Sur longueur ” 50 cm : jusqu’à 12 %
Devers
• ” 2%
• ” 3%
Palier
• 1,40 x 1,20 m, horizontal et sans obstacle
• Si pente • 4 % : 1 palier tous les 10 m
• 1 à chaque changement de direction
• 1 en haut et 1 en bas de chaque pente
• Si pente • 5% : 1 palier tous les 10 m
Ressaut
• ” 2 cm (ressauts type « pas d’âne » successifs
interdits)
• Tolérance : ressauts successifs distants d’une
largeur minimale de 2,50 m et séparés par des
paliers de repos
Guidage
• Si pente • 4 % : 1 main courante
recommandée au moins d’un côté (et 1 main
courante à une hauteur intermédiaire)
• Signalisation adaptée en chaque point du
cheminement
Protection
• 1 élément de protection pour une hauteur de
chute • 0,40 m, lorsque le cheminement est
bordé à une distance inférieure à 0,90 m par
la rupture de niveau
• 1 garde-corps préhensible pour une hauteur
de chute • 1 m (selon NF P 01-012)
• Prévoir une bordure chasse-roue à chaque
rupture de niveau
Sols
• Non meuble, non glissant, non réfléchissant
et sans obstacle à la roue
• Pas de trous et fentes supérieurs à 2 cm
(largeur ou diamètre)
TEXTE DE RÉFÉRENCE
• Arrêté du 1er août 2006 Établissement recevant du public (J.O. du
18 mai 2006), art. 2 - Dispositions
relatives aux cheminements extérieurs, modifié par l’arrêté du 30
novembre 2007 et complété par la
circulaire d’application 2007-053
(B.O.).
• Arrêté du 22 mars 2007, modifié
par l’arrêté du 3 décembre 2007 :
attestation de vérification de l’accessibilité aux personnes handicapées – construction d’un bâtiment
d’habitation collectif soumis à permis de construire.
• Arrêté du 11 septembre 2007 sur
la conformité d’un dossier de travaux d’un ERP.
• NF DTU 20.1 : ouvrages en maçonnerie de petits éléments – parois
et murs.
• NF DTU 21 : exécution des travaux
en béton.
• NF P01-012 : dimensions des garde-corps, règles de sécurité relatives aux garde-corps et rampes
d’escalier.
EXEMPLE DE SUCCESSIONS DE PLANS INCLINÉS, ENTRECOUPÉS DE PALIERS DE REPOS
Bordure chasse-roue.
Schéma extrait du guide réglementaire « Concevoir des espaces accessibles à tous » © CSTB, octobre 2007.
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
17
GROS ŒUVRE/STRUCTURE
PAREMENTS EN BÉTON Un savoir-faire collégial
Conception de l’ouvrage, formulation du béton, coffrage, mise en œuvre, décoffrage...
La prise en compte de tous ces éléments donnera un béton impeccable, utilisable en parement.
D
UNE ALLIANCE
DE COMPÉTENCES
Un parement en béton de qualité
ne peut être obtenu que si chaque partenaire est associé au projet, et par l’utilisation de matériels
et de matériaux de qualité, qui
ne correspondent pas toujours à
l’offre du moins-disant. Chargé
du calcul de l’ouvrage, le bureau
d’études devra savoir aller au-delà
des règles du BAEL (béton armé
18
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
raître au moment du démoulage.
Seul un positionnement rigoureux des coffrages – alignement,
serrage des tiges, étanchéité entre
les éléments de coffrage, mise en
place des écarteurs – garantira un
parement uniforme.
Le coulage et la vibration doivent
être réalisés conformément au
NF DTU 21, sans que l’aiguille à
vibrer touche les peaux coffrantes.
Le béton utilisé doit être conforme
à la norme NF EN 206, qui exclut
désormais l’ajout d’eau, car elle
nuit à la résistance du béton et à
sa qualité esthétique. Mais il est
fortement conseillé d’utiliser des
bétons spécialement conçus pour
les parements, généralement des
© HUSSOR/L. GROSSE POUR ALCATEL
epuis quelques années,
« l’esthétique béton »
favorise l’utilisation de ce
matériau en parement – « une surface de béton destinée à être vue
après l’achèvement des ouvrages ».
Ce qui donne toutes ses lettres de
noblesse au béton, mais oblige
les entrepreneurs à optimiser sa
qualité visuelle. Ils doivent pour
cela respecter les prescriptions de
deux textes de référence, le NF
DTU 21 « Exécution des ouvrages
en béton », complété par le Fascicule de documentation P 18-503
« Surfaces et parements de béton ».
Le NF DTU 21 distingue quatre
qualités de parements en béton, en
fonction de la planéité d’ensemble
rapportée à la règle de 2 m et de
la planéité locale rapportée à un
réglet de 20 cm : élémentaire (pas
de spécification de planéité particulière), ordinaire (15 mm sous
la règle de 2 m et 6 mm sous le
réglet de 20 cm), courant (7 mm et
2 mm) et soigné (5 mm et 2 mm),
cette dernière qualité étant la plus
adaptée aux parements en béton.
Quant aux aspects de surface, ils
sont définis au moyen de trois critères – planéité, texture, teinte –
dans le Fascicule de documentation P 18-503.
aux états limites), qui ne sont
plus adaptées aux exigences du
béton de parement, et augmenter parfois le nombre d’armatures, afin de mieux maîtriser le
risque de fissuration. Le fournisseur de béton devra être choisi en
fonction de sa capacité à proposer à l’entreprise des bétons spécialement conçus pour les parements, qui limitent notamment
le bullage. Enfin, l’entreprise
doit utiliser un coffrage comportant des peaux coffrantes neuves
ou en parfait état, qui n’ont pas
été stockées contre le sol, et qui
seront au besoin nettoyées avec
un agent d’entretien adapté. Ces
peaux devront être enduites d’un
agent de démoulage, réparti de
manière uniforme et intégrant
plus ou moins d’additif pour
prévenir les problèmes d’accrochage, de farinage ou de parement brûlé qui pourraient appa-
bétons autoplaçants (BAP), qui
sont très fluides, homogènes, stables et mis en œuvre facilement
sans vibration, par le seul effet
gravitaire. Leur consistance est
particulièrement adaptée pour
les ouvertures nombreuses et les
modénatures complexes.
쐍
POUR EN SAVOIR PLUS
UMGO-FFB (Union de la maçonnerie
et du gros œuvre),
tél. : 01 40 69 51 59,
www.umgo.ffbatiment.fr
« DU BON MATÉRIEL ET DES MAÇONS
CONSCIENCIEUX »
Jean-François Bertin, entrepreneur
de gros œuvre à Carpiquet (14).
Quel regard portez-vous sur le parement en béton ?
Après s’être beaucoup développé, en raison des
tendances architecturales et grâce à des formulations innovantes du
béton, il pourrait être victime de deux restrictions : l’extension des
zones sismiques, qui remet en cause la réalisation de voiles d’un
seul tenant en façade accompagnés de planchers suspendus, et la
réglementation thermique qui va favoriser l’isolation par l’extérieur,
laquelle masquera le béton.
Quels sont les points essentiels pour obtenir un beau béton ?
Il faut un bon partenaire bétonnier, de l’excellent matériel (coffrages,
mannequins bien fabriqués par un menuisier) et je dirais surtout
des maçons bien formés, qui effectuent chaque opération avec
soin. Il faut aussi prévenir la fissuration – un phénomène naturel lié
au matériau – grâce à des armatures supplémentaires à certains
endroits et à la mise en place de modénatures dans les coffrages qui
provoquent une fissuration évidente en la canalisant, horizontalement
au niveau des planchers, et verticalement au droit des ouvertures.
Un beau béton a-t-il un coût supplémentaire ?
Un béton autoplaçant, parfois renforcé en armatures, se contentera
d’une lasure en finition, tandis qu’un béton ordinaire sera moins
cher en soi, mais il faudra ensuite réaliser un enduit plus onéreux.
On peut donc remplacer avec profit un béton ordinaire avec enduit,
souvent quelconque, par un béton autoplaçant lasuré, à la très belle
esthétique.
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
19
PRÉFABRICATION L’avenir de la maison à ossature bois
La fabrication des éléments de charpente et d’ossature en atelier permet de réduire
considérablement le temps de chantier, tout en améliorant la qualité et la sécurité.
L
e marché de la maison à ossature bois est en pleine expansion : il a doublé entre 2 000 et
2005, passant de 5 000 à 10 000
logements construits, atteignant
même environ 15 000 logements
en 2007. Cet engouement s’explique en grande partie par la
bonne image environnementale
du bois : ressource renouvelable
et abondante, non seulement il
consomme peu d’énergie pour sa
1 TABLES DE MONTAGE DES
MURS À OSSATURE BOIS. Ces
plans inclinables permettant de
retourner les murs pour en traiter
les deux faces (bardage extérieur
et finition intérieure).
2 PRÉFABRICATION peut rimer
avec charpente traditionnelle, avec
pannes porteuses et chevrons.
3 LE BUREAU D’ÉTUDES est
relié à l’atelier via cette machine
à commande numérique, qui
permettra de produire la charpente
élaborée.
© P. BICHET
RÉDUIRE LE TEMPS
DE CHANTIER
Face à ces nouveaux enjeux, la
méthode traditionnelle qui consiste
à fabriquer la maison à ossature
bois sur le chantier, en réalisant
une épure sur le sol, puis en procédant à la taille des différents éléments de structure sur place et
manuellement, semble aujourd’hui
dépassée. Constructeur de maisons
individuelles à ossature bois à Valdahon, dans le Doubs, Samuel Gardavaud en a expérimenté les limites : « Les difficultés de notre métier,
ce sont le temps passé sur le chantier pour construire, qu’il pleuve,
qu’il neige ou qu’il fasse -15° C, et
la manutention des éléments de
structure. Pour le moderniser, il
faut avancer au maximum la fabrication en atelier, afin de simplifier
et de réduire d’autant la phase du
chantier, autrement dit passer à la
préfabrication. » Aujourd’hui, ses
maisons à ossature bois sont fabriquées au moyen de machines à
commandes numériques par FAO
(fabrication assistée par ordinateur), dans un atelier de 8 000 m2.
Le bureau d’études se charge de
la conception, puis les plans sont
transmis directement aux machines qui exécutent la coupe des
éléments en bois. « Cette organi© C. CHOSSET
1
20
production, et n’émet donc pas de
gaz à effet de serre, mais il a la propriété d’absorber massivement le
gaz carbonique pendant la croissance de l’arbre, contribuant à lutter contre le dérèglement climatique. Ces éléments laissent augurer
un essor important du marché de
la maison à ossature bois et une
demande en hausse sur le long
terme – demande que la filière
entière va devoir satisfaire en faisant évoluer ses méthodes et en
améliorant sa productivité.
2
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
sation nous permet d’aller très
loin dans la préfabrication, ajoute
Samuel Gardavaud. Nous réalisons
aujourd’hui des panneaux jusqu’à
12 m de longueur, sur lesquels sont
intégrés en atelier l’isolation, les
parements intérieurs et extérieurs,
tous les ouvrants, les volets roulants et même les réservations pour
l’électricité, les sanitaires, la VMC...
Résultat, ce sont des murs complets qui arrivent sur le chantier,
qui est réduit au minimum. Nos
maisons sont hors d’eau et hors
d’air en une semaine, zinguerie et
pose des tuiles comprises.»
LES AVANTAGES DE
L’INDUSTRIALISATION
Le chef d’entreprise ne voit que des
avantages dans la préfabrication, à
commencer par la qualité du travail qui est mieux maîtrisée en atelier qu’à l’extérieur, et la rationalisation de la production, synonyme de
GROS ŒUVRE/STRUCTURE
gains de productivité qui peuvent
se révéler précieux sur un marché
où la concurrence s’accroît. Préfabriquer, c’est aussi réduire les pertes en matériaux, grâce aux logiciels d’optimisation de la matière
première, et supprimer les emballages sur le chantier, deux aspects
qui s’inscrivent dans une démarche de développement durable. Les
efforts de manutention sont fortement réduits, ainsi que les travaux
sur échafaudage sur le chantier, ce
qui diminue le risque d’accident du
travail : les éléments en bois sont
coupés par la machine, déplacés sur
des ponts roulants, puis acheminés par des camions sur le chantier,
où ils seront mis en place à l’aide
de grues. Si on ajoute que la pénibilité et le stress liés au travail en
extérieur par tous les temps sont
eux aussi atténués, on obtient un
ensemble de facteurs qui modernisent la construction de maisons à
ossature bois. Une seule contrainte
est à relever, concernant le transport : les éléments préfabriqués
doivent être convoyés avec précaution et les accès doivent être suffisamment larges pour qu’ils puis-
sent être livrés sur le terrain à bâtir.
La préfabrication a provoqué une
mutation du métier de constructeur de maisons à ossature bois. Le
savoir-faire s’est en partie déplacé
de la phase de chantier vers la
phase de conception en bureau
d’études. Devenus polyvalents, les
salariés ne taillent plus de charpente de manière traditionnelle
et ont appris l’intégration de plaques de plâtre et d’isolants, la zinguerie, le sanitaire... Une nouvelle
approche qui, pour Samuel Gardavaud, se traduit par un nouveau
métier : celui de « constructeur de
maisons individuelles industrialisées ». Pour lui, le mot « industriel »
a toute sa noblesse : les machines,
en effet, lui permettent à nouveau
de réaliser des assemblages traditionnels comme les tenons et mortaises ou les queues d’aronde, qu’il
était devenu inconcevable de réaliser à la main.
쐍
POUR EN SAVOIR PLUS
AFCOBOIS-FFB (Syndicat des
acteurs français de la construction
Bois), tél. : 01 40 69 57 23
© P. BICHET
3
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
21
TERMITES Le traitement de l’assise du bâtiment obligatoire
L
a réglementation concernant
la lutte contre les termites et
autres insectes xylophages vient de
franchir un nouveau pas. Depuis
novembre 2006, les constructeurs
doivent mettre en œuvre des éléments et matériaux en bois résistants aux insectes à larves xylophages, c’est-à-dire le plus souvent
traités avec un produit biocide.
Depuis le 1er novembre 2007, en
application de l’arrêté du 27 juin
2006, ces dispositions ont été complétées par des mesures concernant l’interface entre le sol et le bâti,
non seulement pour les projets de
construction, mais aussi pour les
travaux d’aménagement ou de
construction ne faisant pas l’objet
de permis de construire. Les maîtres d’œuvre ont désormais obli-
gation de mettre en place au niveau
de l’assise du bâtiment l’un des dispositifs suivants : soit une barrière
physique, c’est-à-dire constituée
d’un matériau qui résiste physiquement au passage des termites ;
soit une barrière physico-chimique,
qui se présente sous la forme d’une
membrane monocouche ou multicouche imprégnée d’une matière
active biocide, utilisée pour envelopper les fondations ; soit un dispositif de construction contrôlable (un vide sanitaire accessible,
par exemple), qui ne protège pas
le bâtiment, mais permet par une
surveillance régulière de déceler et
prévenir une éventuelle infestation
(ce dernier moyen n’est pas autorisé pour les départements d’outremer). L’arrêté du 27 juin exclut
donc, de fait, le traitement du sol ment, en particulier pour les propar épandage de produit biocide.
duits contenant un biocide, ainsi
que l’efficacité et donc la capacité à
UN MARCHÉ CONSIDÉRABLE répondre à la réglementation, sont
Cette nouvelle réglementation est attestées. Des garanties qui seront
applicable sur la totalité des dépar- apportées par un Avis technique
tements où est en vigueur un arrêté ou une Autorisation de mise sur le
préfectoral d’infestation aux ter- marché, réalisés par un organisme
mites (1), même si l’arrêté n’est que scientifique, un processus d’évapartiel, c’est-à-dire s’appliquant à luation actuellement en cours
une partie du département, une pour plusieurs produits. Dans le
ville, voire un quartier. D’où l’im- doute, le vide sanitaire accessible
portance de bien identifier la zone constitue une disposition largeoù se situe le permis de construire. ment maîtrisée.
쐍
Ces nouvelles dispositions ouvrent
Environ une cinquantaine, carte consulun marché de plusieurs millions (1)
table sur www.termite.com.fr
de mètres carrés par an. Il appartiendra aux constructeurs et aux
maîtres d’œuvre de sélectionner POUR EN SAVOIR PLUS
les procédés dont l’innocuité en
www.termite.com.fr
termes de santé et d’environne-
NOUVELLE CERTIFICATION
Le bon enduit sur le bon support
L
ongtemps encadrés par le
Cahier des prescriptions techniques de juillet-août 1993, les
enduits monocouches ont été
intégrés au nouveau NF DTU 26.1
« Travaux d’enduits de mortier »,
publié en avril 2008. Ce changement induit une nouvelle certification, qui se substitue à la certification CSTBat (classement MERUC).
Le nouveau NF DTU 26.1 distingue désormais trois classes de supports, en fonction de la cohésion
de surface des éléments de maçonnerie : Rt3 (cohésion supérieure ou
égale à 0,8 MPa(1), soit les supports
en béton, blocs de béton, briques
et blocs de terre cuite à cohésion
élevée) ; Rt2 (cohésion comprise
entre 0,6 et 0,8 MPa, soit les supports en briques et blocs de terre
cuite à cohésion moyenne) ; Rt1
(cohésion comprise entre 0,4 et
0,6 MPa, soit les supports en blocs
de béton de granulats légers et blocs
22
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
de béton cellulaire avec masse volumique apparente supérieure ou
égale à 400 kg/m3). Ces trois classes se substituent aux deux classes
A (support de cohésion supérieure
ou égale à 0,8 MPa) et B (support
de cohésion inférieure à 0,8 MPa).
TROIS CLASSES D’ENDUITS
Pour répondre à ces trois nouvelles
classes de supports, la nouvelle certification – elle s’appelle désormais
« Certifié CSTB Certified » – garantit la compatibilité des enduits avec
les différentes classes de supports
en maçonneries neuves : les enduits
OC1 sont applicables sur tous les
supports en maçonnerie Rt1, Rt2
ou Rt3 ; les enduits OC2 sont applicables sur les supports en maçonnerie Rt2 et Rt3 ; les enduits OC3
sont applicables uniquement sur les
supports en maçonnerie Rt3. Cette
certification reprend les caractéristiques des mortiers performan-
Les NF DTU 20.1
et 20.13 publiés
ciels définies dans la norme NF
EN 998-1 : CS (résistance à la compression, CS I à CS IV par ordre
croissant de résistance à la compression), W (absorption d’eau
par capillarité, W0 à W2 par ordre
croissant d’imperméabilité), et Re
(rétention d’eau). L’intégration des
enduits monocouches au nouveau
NF DTU 26.1 et la nouvelle certification dont ils font l’objet sont
une reconnaissance de ces produits
qui représentent aujourd’hui l’essentiel des enduits réalisés en travaux neufs. En attestant de la compatibilité du support et de l’enduit
monocouche, la nouvelle certification sera un facteur d’amélioration
de la qualité pour les travaux d’enduits de mortier.
쐍
(1) MPa : mégapascal.
POUR EN SAVOIR PLUS
UNEEF-FFB (Union nationale des
entrepreneurs d’enduits de façade),
tél. : 01 40 69 51 69
La nouvelle version du
NF DTU 20.1 « Ouvrage
en maçonneries de petits
éléments – Parois et murs »,
ainsi que le nouveau
NF DTU 20.13 « Cloisons
en maçonnerie de petits
éléments » ont été publiés
avec une date de prise d’effet
au 10 octobre 2008. Ces deux
textes importants feront
l’objet d’articles approfondis
dans les prochains numéros
de Bâtimétiers.
Pour en savoir plus :
Ces deux documents sont
disponibles auprès de
l’AFNOR ou du CSTB.
@
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UN ARTICLE
DE BATIMETIERS ?
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GROS ŒUVRE/STRUCTURE
PONTS THERMIQUES DE LIAISON Privilégier l’efficacité
L
es ponts thermiques des
parois opaques génèrent
d’importantes déperditions thermiques (donc des émissions de gaz
à effet de serre) et des points froids
synonymes de moisissures, fissures ou fantômes, qui détériorent le
bâti. Trois bonnes raisons de traiter les ponts thermiques dits « de
liaison », qui se situent à la jonction
entre deux ou trois parois de l’enveloppe et sont de quatre types :
DA (déperdition dalle-acrotère),
DF (dalle-façade), RF (refend-façade) et DB (dalle-balcon). Les
traiter est un impératif pour respecter la réglementation thermique 2005 (RT 2005). Celle-ci fixe à
Ƭ inférieur ou égal à 0,65 W/m.K
la valeur garde-fou des déperditions liées aux ponts thermiques
pour la construction d’une maison individuelle neuve. Plus Ƭ (le
coefficient de transmission linéique) est faible, plus la déperdition
par la liaison est faible.
LES SOLUTIONS
DE TRAITEMENT
Les ponts thermiques de liaison
peuvent être traités par quatre
types d’isolation. L’isolation par
l’intérieur (ITI) consiste à utiliser une planelle en béton ou terre
cuite en rive des ouvrages (dallage, dalle, mur de refend...), avec
un résultat de Ƭ = 0,60 W/m.K,
qui peut descendre à 0,30 W/m.K
voire à 0,10 W/m.K pour les
planchers intermédiaires en cas
d’utilisation d’un rupteur thermo-isolant. L’isolation thermi-
que répartie (ITR) consiste à utiliser des éléments épais qui sont à
la fois isolants et porteurs – terre
cuite, béton cellulaire, béton de
granulat de pierre ponce – et permet d’obtenir, en plaçant en about
de dalle une planelle en brique
ou en béton, et une bande d’isolant de 3 cm, un résultat de Ƭ =
0,20 W/m.K pour le béton cellulaire, et de 0,19 W/m.K pour la
terre cuite (les valeurs de performance thermique sont indicatives). La troisième technique possible est celle des maçonneries
isolantes spéciales, qui consiste
à réaliser un coffrage isolant en
blocs de polystyrène dans lequel
est coulé le béton. Enfin, la quatrième technique est celle de l’isolation par l’extérieur (ITE), qui
consiste à fixer un isolant sur la
face extérieure de la paroi. Les
deux dernières techniques pourraient se développer à l’avenir,
avec l’entrée en vigueur des nouvelles dispositions issues du Grenelle de l’environnement. En effet,
ces dernières remplaceront la RT
2005 à partir de 2012, et imposeront à toutes les constructions
neuves le label bâtiment basse
consommation (BBC), qui correspond à une consommation en
énergie primaire de 50 kWh/m2 an
en moyenne.
쐍
POUR EN SAVOIR PLUS
UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre),
tél. : 01 40 69 51 59,
www.umgo.ffbatiment.fr
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
23
24
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
ENVELOPPE
COUVERTURE CUIVRE La qualité au prix fort
© ENTREPRISE LE NY
Après avoir vu son cours doubler pendant les quatre dernières années, le cuivre
est devenu rare sur les chantiers. Son utilisation se limite à des projets haut de gamme.
C
onséquence directe de
la flambée du prix des
matières premières, l’utilisation du cuivre en couverture
et en habillage de façade est devenue l’exception. L’impact n’est
pas marginal pour les entreprises, car le cuivre n’est pas seulement réservé à la réhabilitation
de monuments historiques. Avec
ses différents aspects de surface –
naturel, prépatiné ou pré-oxydé
– et la technique du joint debout,
ce matériau a rencontré la faveur
des architectes férus de couvertures galbées et de systèmes de vêture
qui touchent à l’exercice de style. Il
est donc présent dans bon nombre
de réalisations contemporaines.
« Bon an, mal an, en dépit d’un
niveau de prix qui l’a toujours
réservé aux projets haut de
gamme, le cuivre représentait 15
à 20 % de notre activité », indique Jean-Christophe Le Ny, responsable de l’entreprise lyonnaise du même nom. Ce dernier
a signé avec ce matériau de belles
rénovations (l’opéra Garnier de
Monaco) comme des bâtiments
neufs (le Monte Carlo Bay Hotel
& Resort, en cuivre patiné, sur le
Rocher également). Depuis 2007,
ce temps est terminé. « À Lyon,
certains appels d’offres pour
d’importantes prescriptions en
façade sont restés infructueux et
ont conduit des maîtres d’ouvrage
à se réorienter vers le zinc, ou LE NF DTU 40.45 EN COURS
même l’acier, plus abordables ; et DE RÉVISION
l’on n’ose plus proposer le cuiAprès les NF DTU 40.41 (zinc)
et 40.44 (acier inoxydable), le
vre aux maîtres d’ouvrage pour
NF DTU 40.45 « Couverture
les systèmes d’évacuation d’eaux
par éléments métalliques en
pluviales », poursuit Jean-Chrisfeuilles et longues feuilles
tophe Le Ny.
en cuivre » est en cours de
Dans ce contexte, le chantier
révision. Comme pour les
autres procédés de couverture
que l’entreprise réalise à Saintmétallique, il s’agit avant tout
Jean-Cap-Ferrat (Alpes-Maritid’enregistrer l’évolution des
mes) est tout à fait représentamodes de mise en œuvre
tif de l’utilisation exclusive de ce
(généralisation du joint debout
matériau par un architecte, afin
et emploi en habillage de
de valoriser une résidence de luxe
façade), celle des produits
(désormais disponibles en
construite en bord de mer. L’endifférents états de surface : présemble comprend neuf villas étaétamé, pré-oxydé, prépatiné) et
blies sur trois niveaux, desservis
d’entériner certaines évolutions
à la fois par un escalier et par un
techniques. Les principaux
ascenseur. Réduite à sa plus simchangements attendus ont trait
ple expression (30 m2 pour chaau dimensionnement des noues,
au traitement des couvertures
que villa), la couverture de cuivre
cintrées, à l’utilisation de sousnaturel coiffe l’édicule abritant
couches, au recours possible à
la cage d’escalier et celle de l’asla dilatation « en tête » pour les
censeur, et offre un raccourci des
couvertures à faible pente et à
possibilités de mise en œuvre du
une gradation plus progressive
du rapport pente-longueur de
matériau : joint debout et couverfeuille. Une vraie nouveauté
ture cintrée sur la cage de l’escaest l’introduction du soudage
lier, plaques agrafées pour la cage
TIG (tungsten inert gas), plus
d’ascenseur. « Ce chantier est égacomplexe que la brasure mais
lement typique d’un mode de traplus performant puisqu’il
vail “en échantillon”, commente
permettra de reconstituer des
bacs d’une seule longueur.
Jean-Christophe Le Ny, car les vilEnfin, comme pour les autres
las ont été construites l’une après
procédés de couverture
l’autre et la couverture devait être
métallique, le nouveau
réalisée sitôt le gros œuvre terNF DTU 40.45 suivra l’évolution
miné. » Tous les éléments, préfanormative en matière de fixation
çonnés dans les ateliers lyonnais
du voligeage sur charpente
et précisera les cas où les
de l’entreprise, étaient donc fourpointes crantées devront être
nis le moment venu et aussitôt
préférées aux pointes lisses.
mis en place par une équipe de
La publication du nouveau texte
deux à trois compagnons.
쐍
est prévue début 2010.
POUR EN SAVOIR PLUS
UNCP-FFB (Union nationale des
chambres syndicales de couverture
et de plomberie de France),
www.uncp.ffbatiment.fr
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
25
DES STORES VÉNITIENS
BIEN DANS LEUR DOUBLE PEAU
Sur le papier, l’intégration des protections solaires dans les façades double peau est une
solution idéale. En pratique, tout n’est pourtant pas possible, rappelle un groupe de travail
de façadiers et de storistes, qui préparent un recueil de recommandations.
L
orsqu’elles apparaissent
dans les années 1970, les
façades double peau suscitent immédiatement l’intérêt.
Au-delà du renouveau esthétique qu’offre leur habillage de
verre, elles retiennent l’attention grâce à leurs meilleures
performances thermiques et à
un confort visuel et acoustique
accru. D’emblée, s’impose aussi
l’idée d’insérer des protections
solaires entre leurs parois intérieure et extérieure afin de réguler les transferts thermiques et
lumineux. Les façadiers se tournent alors vers les systèmes existants : screens et stores vénitiens.
Ils optent généralement pour ces
derniers, qui présentent l’avantage de ne pas altérer la vision
à travers les surfaces vitrées et
jouent plus efficacement leur
rôle que lorsqu’ils sont situés à
l’intérieur des locaux. Les systèmes installés sont soit manuels,
soit motorisés. Déployés en permanence, les premiers se règlent
en orientation au moyen d’une
molette située sur la menuiserie ; les autres peuvent être couplés à un système de commande
centralisé de type GTB (gestion technique du bâtiment) et
contribuent à l’optimisation du
confort du bâtiment et de ses
performances énergétiques, en
diminuant les besoins en climatisation des locaux exposés
au soleil d’été et en tirant profit des apports solaires d’hiver.
Autre avantage : installés entre
UNE RÉFLEXION APPROFONDIE ET GLOBALE
Vouées à la conception, à la fabrication et à la mise en œuvre des
stores vénitiens dans les châssis respirants, les recommandations
en cours d’élaboration devraient bientôt voir le jour. Elles reposent
sur la mise en commun de l’expérience des principaux acteurs. Leur
premier travail a été de recenser les défauts les plus fréquents : faux
niveaux, usure des cordons et des échelles, chute de composants
non fonctionnels et déréglages de fin de course, « dont le taux de
survenue, souligne William Gardes, reste inférieur à un pour mille ».
Dans le volet des recommandations proprement dites sont abordés
la nature des lames, des cordons et des échelles, l’utilité du guidage,
la fixation, etc. Une large place est réservée au dimensionnement,
car le poids d’un store de grandes dimensions sollicitera davantage
ses composants mécaniques. Selon les stores – relevable et
orientable motorisé, orientable motorisé, orientable manuel –, des
valeurs maximales (et parfois minimales) en surface, hauteur et
largeur sont définies. De la même façon, un rapport est établi entre
l’endurance du système de motorisation et la température maximale
de la lame d’air, sachant qu’il n’existe pas aujourd’hui de système
pouvant fonctionner par une température excédant 85° C. Dans une
démarche de réflexion globale, les recommandations portent aussi
sur le transport, la manutention et le stockage des produits.
26
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
les peaux de la façade, les stores
vénitiens sont à l’abri des dégradations et protégés des manipulations intempestives. Ils sont en
revanche soumis aux variations
thermiques et hygrométriques de
forte amplitude de la lame d’air
et à un rayonnement ultraviolet,
susceptibles d’affecter certains de
leurs composants.
Les dommages constatés, en nombre infime rapportés au nombre d’équipements (une tour de
bureaux à La Défense peut comprendre de 3 000 à 4 000 stores), ne
portent guère à conséquence dès
lors que les systèmes sont facilement accessibles. Ils le sont dans le
cas des façades ventilées à double
ossature, dont certaines sont pourvues d’ouvrants « à la française » et
d’autres de chemins de caillebotis dans un espace entre parois qui
peut atteindre 1 m de large.
phénomène d’embuage. « Avec
ce type de produit, observe
William Gardes, directeur du
bureau d’études du façadier
Ouest Alu, l’accès au store est
plus complexe, car il est nécessaire de déparcloser et de déposer le double vitrage, ce qui ne
peut être accompli par une personne seule pour des raisons de
poids. En outre, il est indispensable de bien maîtriser la technique pour assurer une parfaite
étanchéité au remontage. »
TRAVAILLER
EN PARTENARIAT
Pour prévenir les conséquences
lourdes d’éventuelles défaillances en série avec ce système, certains façadiers et storistes ont
entrepris de travailler en partenariat. « Nous avons installé dans
nos locaux une plate-forme d’essais équipée de châssis respirants,
UN CAS À PART,
LE CHÂSSIS RESPIRANT
La situation est différente s’agissant des châssis respirants.
Ce système monobloc – dont
l’épaisseur réduite (20 cm généralement) et les performances
thermiques et acoustiques plaisent aux maîtres d’ouvrage – se
compose d’un double vitrage
côté intérieur, d’une lame d’air
intégrant le store vénitien et
DOMINIQUE
d’une vitre extérieure. Il comKIENLEN,
porte aussi des prises d’air perDIRECTEUR
mettant d’équilibrer les pressions
TECHNIQUE
de vapeur d’eau entre l’extérieur
et la lame d’air pour éviter tout DE RIMALDI STRUCTAL
« Il faut
intervenir
à la fois sur
l’accessibilité
et les stores. »
1 2
explique Christophe Taillandier,
de la société Soliso Europe. Automates et ordinateurs pilotent ces
essais jour et nuit, afin d’améliorer les performances intrinsèques
des produits. Nous observons,
analysons et sélectionnons chaque composant en fonction de la
température de la lame d’air calculée par le façadier à l’aide du
logiciel Vitrage Décision, élaboré
par le CEBTP. »
ACCESSIBILITÉ :
UN CRITÈRE DE CHOIX
« Il faut effectivement intervenir à
la fois sur l’accessibilité et les stores, confirme Dominique Kienlen, directeur technique du façadier Rinaldi Structal. Nous avons
ainsi revu nos exigences avec nos
fournisseurs, et 80 % de nos équipements proviennent aujourd’hui
du même fabricant. D’autre part,
nous travaillons comme tout le
monde sur l’accessibilité. En effet,
les contraintes applicables aux
protections solaires, contraintes
qui déterminent leur choix, sont
conditionnées par l’accessibilité à
la lame d’air. Cela dit, nous disposons de 20 ans d’expérience dans
le domaine du châssis respirant
et nous cernons assez précisément ce qu’il faut faire pour pré-
1 UNE FAÇADE SEMI-RIDEAU EN
4
3
VEC ET VITRAGE RESPIRANT de
13 900 m2 a été mise en œuvre
pour le centre hospitalier de Douai.
2 LE LABORATOIRE L’ORÉAL, à
Chevilly-Larue (Val-de-Marne), est
le premier laboratoire de recherche
français certifié HQE. Les bureaux
des chercheurs, logés en façade,
sont protégés par des stores
intégrés.
3 POSE DE LA FAÇADE DOUBLE
PEAU À STORES INTÉGRÉS de la
tour Anjou, à Puteaux (Hauts-deSeine).
5
4 et 5 LE CHÂSSIS RESPIRANT
se compose d’un double vitrage,
d’une lame d’air intégrant un store
vénitien, électrique ou manuel, et
d’un vitrage simple.
venir les problèmes. » Lorsqu’ils
soumissionnent à des marchés,
les façadiers ne sont toutefois pas
en mesure de remettre en cause
la conception des ouvrages ni de
faire valoir leur expérience. C’est
pourquoi, le SNFA-FFB(1), la FFB
Fermeture et store(2) et le CSTB(3)
ont souhaité établir des recommandations (voir encadré). « Sur
un marché où l’on voit de tout,
ces recommandations seront un
garde-fou pour prévenir des problèmes qui pourraient être catastrophiques en termes d’image.
Elles nous permettront aussi de
peser plus efficacement vis-à-vis
des donneurs d’ordre, en faisant
© OUEST ALU
© RINALDI STRUCTURAL/J. BRUNET & F. SAUNIER
© RINALDI STRUCTURAL/VALODE & PISTRE
ENVELOPPE
reconnaître, entre autres, que les
stores vénitiens, comme tout système mobile, ont besoin d’interventions de maintenance »,
résume Dominique Kienlen. 쐍
(1) Syndicat national de la construction des
fenêtres, façades et activités associées.
(2) Syndicat national de la fermeture,
de la protection solaire et des professions
associées.
(3) Centre scientifique et technique
du Bâtiment.
POUR EN SAVOIR PLUS
• FFB Fermeture et store,
tél. : 01 40 55 13 00,
www.fermeture-store.ffbatiment.fr
• SNFA-FFB (Syndicat national de
la construction des fenêtres, façades
et activités associées),
tél. : 01 40 55 11 80,
www.snfa.fr
• CSTB,
www.cstb.fr
• CEBTP-SOLEN,
www.cebtp-solen.com
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
27
ISOLATION THERMIQUE PAR L‘EXTÉRIEUR
© J.M. BRUJAILLE
2 SYSTÈMES DE BARDAGE
1
2
E
tudiée à partir de 2004
dans le cadre d’une
convention Anru(1), la
réhabilitation de la Cité des musiciens – 613 logements locatifs
répartis en six tours et quatre « barres » –, à Argenteuil (Val-d’Oise),
anticipait déjà les orientations
du Grenelle de l’environnement,
puisqu’elle ciblait une réduction
de 25 % des dépenses de chauffage (voir encadré). À l’issue d’un
diagnostic thermique qui a permis
d’identifier d’importantes déperditions au niveau de l’enveloppe,
il a donc été prévu de réaliser une
isolation thermique par l’extérieur, le premier poste budgétaire
de l’opération(2). « L’ITE, en outre,
redonne une valeur architecturale à ces immeubles qui ont été
construits dans les années 1970 »,
précise Brigitte Cholme, directrice
du patrimoine de Val-d’Oise Habitat, le maître d’ouvrage.
DE NOMBREUSES
SOLUTIONS D’HABILLAGE
À l’exception de l’attique (dernier étage) et de certaines zones
du corps intermédiaire des bâtiments traitées en enduits minces
pour des raisons esthétiques, le procédé retenu ici est le bardage. « On
devrait plutôt parler de système à
lame d’air ventilée, estime Jacques
« UN OBJECTIF D’AMÉLIORATION DANS LA DURÉE »
Brigitte Cholme, directrice du patrimoine de Val-d’Oise Habitat.
« Les travaux d’ITE de la Cité des musiciens s’inscrivent dans une
politique globale d’amélioration du confort et du cadre de vie des
habitants menée dans la durée. Pour ne parler que de ce qui touche
aux économies d’énergie, nous avons équipé les logements en
menuiseries double vitrage il y a quelques années, et nous prévoyons
d’installer l’eau chaude sanitaire solaire d’ici 2012. Un bilan sera
réalisé après l’achèvement des travaux en cours, pour vérifier si nos
objectifs d’économie sont atteints. Ses résultats nous permettront
aussi de renégocier les contrats passés pour l’exploitation du
chauffage, afin que les locataires puissent profiter des économies
réalisées. »
28
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
3
Nouveau, le responsable de l’entreprise Lucas Réha, attributaire du lot.
D’une part, pour éviter la confusion
avec le métier du bardage(3), mais
surtout parce qu’à la différence
des autres procédés d’ITE qui forment un complexe compact directement appliqué sur les ouvrages,
celui-ci comporte une lame d’air
entre l’isolant plaqué sur l’ouvrage
et l’ensemble ossature-peau extérieure.» Cette spécificité en implique une autre, que ne manquent
pas de rappeler les Avis techniques
de l’ensemble des procédés de bardage : c’est qu’ils assurent exclusivement l’étanchéité à l’eau et doivent
donc être mis en œuvre sur des
supports étanches à l’air, de type
paroi maçonnée ou enduite.
En contrepartie de cette restriction, qui interdit par exemple d’appliquer un bardage pour isoler un
ouvrage neuf en parpaings bruts
non enduits, la technique offre un
éventail de solutions d’habillage
très large. Elles se partagent en
quatre grandes familles : les clins,
notamment en bois ; les plaques
en fibres-ciment ou en stratifié ;
les systèmes sur rail ; les systèmes
métalliques de type cassettes. Cette
riche boîte à outils à la disposition
des maîtres d’œuvre n’est toutefois pas dépourvue de contraintes.
Car le procédé retenu doit se caler
sur la grille formée par la disposition des baies, des allèges et des
niveaux, pour offrir une composition des joints cohérente et harmonieuse. Il doit se caler aussi avec
une implantation de l’ossature (en
bois ou en métal) qui respecte les
valeurs limites de portée.
UN JOINT RÉGULIER
ET IDENTIQUE
« Généralement, indique Frédéric Henry, le conducteur de travaux de Lucas Réha qui suit le
chantier d’Argenteuil, nous travaillons à partir d’un calepinage
fourni par le maître d’ouvrage.
Notre première tâche consiste à
nous assurer de la faisabilité du
projet en reportant la trame des
futurs joints sur la façade et, à
partir de là, les points où seront
implantées les équerres de fixation. Dans le même temps, nous
relevons les cotes des habillages
d’aluminium des corniches, tours
© G. JOUANNET
ENVELOPPE
Deuxième volet sur l’ITE : le bardage, vêture ou vêtage. Employé
de longue date en réhabilitation, ce procédé se caractérise par
une large gamme de solutions d’habillage et l’existence, dans le
complexe, d’une lame d’air ventilée qui délimite ses applications.
4
de fenêtres et de portes-fenêtres,
aérations, etc., qui assureront la
finition visuelle et l’étanchéité de
la nouvelle façade, afin de lancer
leur fabrication sans tarder. »
Au pied d’un bâtiment où trois
compagnons achèvent l’installation d’une ossature, Frédéric Henry
résume les principales étapes de la
mise en œuvre en désignant les éléments déjà installés : « Une fois les
équerres en place, on y “embroche” l’isolant, une laine de verre de
75 mm d’épaisseur, que l’on maintient ensuite plaquée sur la façade
au moyen de griffes ou de clous
étoiles. On fait très attention à l’alignement des chevrons, afin que le
parement soit tout à fait plan. Au
moment de fixer les plaques, un
joint large de protection est placé en
face avant du chevron, pour empêcher que l’ossature se mouille en
cas de pluie battante. Enfin, on peut
fixer le parement, et toute la finesse
du métier est de savoir ménager un
joint régulier et identique en tout
point de la façade.»
Ce schéma simple, valable en partie courante, devient évidemment
« LA PROFESSION DOIT
S’ADAPTER RAPIDEMENT »
Jacques Nouveau, directeur de Lucas Réha,
Laval (53).
5 6
1 EN PIED DE BARDAGE, une grille
est mise en place pour empêcher
l’accès des insectes.
2 L‘USINAGE DES ÉQUERRES
permet un réglage parfait
de l‘alignement des chevrons
de l’ossature.
3 AUTOUR DES OUVERTURES,
des pièces spéciales en aluminium
assurent la continuité visuelle
de la façade et son étanchéité.
4 LES GRIFFES FIXÉES SUR
L‘OSSATURE plaquent l‘isolant
sur la façade.
5 LE COMPLEXE D’ÉTANCHÉITÉ
est protégé des pluies par un joint
sur la face avant du chevron.
6 LES PLAQUES DE PAREMENT
DE COULEUR valorisent
l’architecture des constructions.
plus technique s’agissant de l’habillage des ouvertures et diffère un
« Le neuf explose et le bouleversement pour le métier peu au niveau bas des immeubles,
est considérable. Les études, simples lorsqu’il
où le parement plus exposé impose
s’agit de s’adapter à un bâti existant, doivent être beaucoup plus
d’ajouter un chevron de renfort
détaillées et répondre à de nombreuses questions auxquelles les
à l’ossature. Mais on le retrouve
bureaux d’études ne sont pas toujours habitués (positionnement des
menuiseries, fixation des garde-corps, des systèmes d’évacuation
presque à l’identique d’un chand’eaux pluviales, etc.). Sur le terrain, c’est un nouveau volet qui
tier à l’autre, quel que soit le syss’ajoute à la réalisation du clos couvert et nécessite des synthèses
tème d’habillage. « Excepté de rares
d’amont très poussées. La profession va devoir s’adapter et la clé de
cette mutation est la formation, mais il faut agir rapidement si l’on ne chantiers tests, comme celui réalisé à Nantes avec 200 mm d’isoveut pas que l’ITE en neuf soit victime de son succès, comme elle l’a
lant, la tendance marquante du
déjà été dans les années 1980. »
métier aujourd’hui est le développement des travaux neufs. Pour
notre entreprise, ils vont atteindre
50 % de l’activité en 2009, contre
30 % habituellement », commente
Jacques Nouveau (voir encadré). 쐍
(1) Agence nationale pour la rénovation
urbaine.
(2) L’opération, de 9,1 M€, englobe par
ailleurs la requalification des halls d’entrée,
la réfection de l’étanchéité des toitures-terrasses, ainsi que des travaux d’électricité et
de peinture des parties communes.
(3) Dans la nomenclature Qualibat, les qualifications « façades en bardage » portent les
numéros 3811 et 3813 et celles d’« isolation
thermique par l’extérieur » 7131, 7132 et 7133
(7132 correspondant aux travaux d’isolation
pour bardage, vêture ou semi-vêture).
POUR EN SAVOIR PLUS
FFB-GITE (Groupe de travail sur
l’isolation thermique par l’extérieur),
tél. : 01 40 69 52 08
À suivre dans
Bâtimétiers n°14 :
LA TECHNIQUE
DE L’ENDUIT
HYDRAULIQUE
L’isolant est recouvert d’un
enduit épais à base de sable,
dont la première couche
intègre un treillis d’armature.
3
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
29
30
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
ENVELOPPE
NOUVEAU NF DTU 42.1
L’imperméabilité des façades à l’heure européenne
P
ublié pour la première fois
en 1993, le DTU 42.1 « Revêtements d’imperméabilité à base
de polymères » révisé est entré
en vigueur en novembre 2007.
« En près de 15 ans, de nombreuses évolutions techniques étaient
survenues, observe Rolland Cresson, responsable de l’Iref(1), mais
leur part reste finalement minime
dans le document, car les changements les plus importants ont trait
aux définitions et aux normes de
classification des produits. »
La nouveauté la plus significative correspond à l’article « Revêtements » de la partie « Critères
généraux de choix des matériaux »
(CGM), qui présente le système
de référencement de la norme NF
EN 1062-1. Aussi détaillé que précis, celui-ci rapproche la classification des revêtements selon l’imperméabilité à l’eau de pluie (de I1
à I4) et la codification GESVWAC,
qui associe les critères d’épaisseur
(E), de perméabilité à la vapeur
d’eau (V), de perméabilité à l’eau
(W), la résistance à la fissuration
(A), ainsi que la perméabilité au
gaz carbonique (C) et deux critères d’aspect, le brillant spéculaire (G) et la granulométrie (S).
Afin de faciliter le choix des déci-
deurs, un guide d’emploi des produits, associant les deux systèmes
de classification, est proposé (voir
tableau). « Cette nomenclature
permettra aux maîtres d’ouvrage
de comparer les produits fabriqués dans l’Union européenne,
souligne Rolland Cresson, mais
elle n’a aucune incidence sur l’exécution des travaux et les modes
opératoires des entreprises. »
UTILISATION DIFFÉRENTE
DES CLASSES DE PRODUITS
Les entreprises sont davantage
concernées par l’intégration des
dispositions des règles profession-
GUIDE D’EMPLOI : REVÊTEMENT COURANT
Type de travaux
d’imperméabilité(*)
Défauts
en partie courante (4)
Classe et
codification
Épaisseur sèche
théorique totale
minimale(1)
Composition
I1(5)
E4V2W2A2
0,2 mm
1 couche d’impression
+ 1 couche de finition
Fissures inférieures I2(5)
à 0,5 mm
E4V2W2A3
0,3 mm
1 couche d’impression
+ 1 couche intermédiaire
+ 1 couche de finition(2)
Fissures inférieures I3
à 1 mm
E5V2W2A4
0,4 mm
1 couche d’impression
+ 1 couche intermédiaire
+ 1 couche de finition(2)
Fissures inférieures I4
à 2 mm
E5V2W2A5
0,6 mm
1 couche d’impression
+ 1 couche intermédiaire
avec armature rapportée(3)
+ 1 couche de finition
Imperméabilisation(*) Porosité, faïençage,
micro-fissures
d’ouverture
inférieure à 0,2 mm
Étanchéité(*)
Prescriptions minimales
(*) L’exécution de revêtements souples d’imperméabilité « RSI » peut donner lieu à des travaux dits « d’imperméabilisation » ou à des travaux dits « d’étanchéité » de
façade selon l’état du support à protéger. Mais dans un cas comme dans l’autre, il s’agit d’apporter au mur défaillant l’imperméabilité à l’eau requise par son usage
en empêchant la pénétration des eaux de pluie. (1) Épaisseur sèche théorique minimale totale (couche d’impression comprise) sur la base de laquelle sont établies
les consommations minimales à appliquer sur support lisse (type mortier taloché fin). Sur support à relief, les consommations doivent être augmentées pour respecter les épaisseurs minimales indiquées. Compte tenu des variations d’épaisseur liées à l’application, des épaisseurs intérieures à cette valeur minimale théorique peuvent être acceptées ponctuellement lors de vérifications ultérieures sur chantier dans les limites suivantes : 20 % pour les revêtements de classe I1, I2 et I3 ;
10 % pour les revêtements de classe I4. (2) La couche de finition peut être de même nature que la couche intermédiaire. (3) Cette couche est appliquée en deux passes avec ou sans délai de séchage. L’armature peut être exceptionnellement supprimée dans le cas d’ouvrages ornementaux ou de modénatures, inadaptées au
recouvrement par un système armé, notamment pour obtenir un revêtement d’aspect satisfaisant. Le revêtement est alors exécuté comme le traitement des fissures localisées (voir 7.4.2 de la NF DTU 42..1 P 1-1 –CCT). (4) Sur support en béton nécessitant la réparation d’éclats de matériau dus à des corrosions d’armatures,
le revêtement devra également être codifié C1. (5) Les revêtements I2 ne sont as adaptés sur supports en mortier de plâtre. Les revêtements I1 ne sont admis que
dans certains cas particuliers (voir 5.2b) de la NF DTU 42.1 P 1-1 (CCT) sur ces support. Les revêtements de résistance à la fissuration A1, à ne pas confondre avec
I1, ne sont pas visés par la présente norme.
Note 1 : Les revêtements de classe I2 se distinguent des revêtements de classe I3 autrement que par l’indication d’une consommation moindre pour chaque couche
qui les compose (produits adaptés, prêts à l’emploi et/ou outils d’application appropriés). Les revêtements de classe I3 se distinguent de même des revêtements de
classe I2, en particulier pour obtenir l’épaisseur requise lorsqu’ils sont exécutés sur support lisse.
Note 2 : Les revêtements de classe I3 ou I4 sont prévus pour résister également à d’éventuelles fissurations ultérieures.
nelles « Réfection des façades en
mortier de plâtre de “type parisien”
par revêtement d’imperméabilité à
base de polymères ». « Nous disposons maintenant d’une expérience
suffisante avec ce type de support,
commente Rolland Cresson. Nous
savons aussi qu’un diagnostic plus
poussé s’impose, ainsi que certaines précautions, et que l’application d’un revêtement d’imperméabilité n’est pas possible dans tous
les cas.»
À la fin du Cahier des clauses techniques (CCT), l’annexe C revient
sur les conditions d’usage et d’entretien des ouvrages. À cet égard,
une note de recommandation
publiée par le Syndicat français des
joints et façades de la FFB (SFJFFFB) souligne le distinguo à établir
entre « entretien » et « rénovation ».
Elle rappelle qu’un revêtement
d’entretien classé D2 ou D3 au sens
du NF DTU 59.1 ne peut prétendre rénover un revêtement d’imperméabilité existant et donc prolonger sa garantie décennale sur la
fonction imperméabilité.
À signaler également, un paragraphe spécial « Appréciation visuelle
de l’état de finition » qui précise
que l’observation des ouvrages
doit désormais s’opérer, comme
pour les travaux de peinture, à
une distance minimale, ici de 5 m,
« de façon à voir la façade dans son
entier, avec un éclairage incident
normal ».
쐍
(1) Institut national de recherche et d’études de la finition.
POUR EN SAVOIR PLUS
• SFJF-FFB (Syndicat français des
joints et façades), tél. : 01 56 62 10 03
• « Calepin de chantier » Réfection
des façades par revêtements souples
d’imperméabilité à base de polymères,
disponible auprès des FFB départementales .
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
31
CERTIFICATIONS QUALIBAT MÉTALLERIE FEU
Deux marques de savoir-faire sur un marché
en voie de spécialisation
Cinq ans après la création de la certification 4453, qui permet
aux métalliers de garantir leur savoir-faire de spécialiste du feu
et de maintenir leur activité de fabrication sur mesure, une nouvelle
certification est proposée, pour garantir le professionnalisme des
entreprises qui n’effectuent que la pose.
u lendemain de la catastrophe
du tunnel du Mont-Blanc, en
1999, la réglementation incendie
s’est durcie pour l’ensemble du
secteur construction. Les métalliers, qui, jusque-là, devaient simplement fournir les PV d’essai de
leurs fournisseurs en guise d’attestation de conformité de leurs
ouvrages, se sont trouvés confrontés à des contraintes plus strictes :
essais réguliers en atelier, traçabilité des fournitures, de la fabrication
et de la mise en œuvre, et notamment obligation d’installer dans les
établissements recevant du public
(ERP) des portes coupe-feu bénéficiant de la marque NF « porte résistant au feu »(1).
Pour accompagner cette spécialisation du marché en permettant aux métalliers de poursuivre leur activité de fabrication sur
mesure, une certification Qualibat Métallerie Feu 4453 a été créée
fin 2003, tandis qu’une convention entre Qualibat, Afnor Certification et le CNMIS(2) facilitait
l’accès des entreprises certifiées à
la marque NF. « L’intérêt de cette
certification va bien au-delà de ce
droit d’usage, souligne Daniel Jacquemot, secrétaire technique chez
Qualibat, car elle dote les entreprises qui en bénéficient – elles sont
actuellement une douzaine – d’une
vraie compétence de spécialiste du
feu. Elle leur permet de s’assurer
qu’elles fabriquent des ouvrages
32
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
© AMSESA
A
PORTE DE BUREAU PARE-FLAMMES 1/2 heure : un exemple
des produits mis en œuvre pour les entreprises titulaires
d’une certification Qualibat 4452.
« LA VALEUR AJOUTÉE QUI NOUS INTÉRESSE »
Pascal Chappelon, directeur général de
l’entreprise Blanchet, à Montbrison (42),
certifiée 4453 depuis février 2007.
«Les équipements coupe-feu représentent
5 % de notre chiffre d’affaires. Ça n’est qu’un
complément d’activité, pourtant j’ai opté pour
la certification dès que j’ai appris son existence. Le suivi de
la qualité qu’exige la certification n’a pas été facile à mettre
en place. En revanche, les connaissances que nous avons
acquises nous permettent de proposer des solutions qui
valorisent notre technicité. Nous transposons l’exigence
qualitative du produit feu dans nos autres activités et c’est
cette valeur ajoutée qui nous intéresse.»
conformes et les mettent en œuvre
dans les conditions requises(3). »
La pose, comme la fabrication,
est en effet une affaire de spécialiste, car toute méprise dans le
respect des tolérances, le choix
des fixations, du vitrage, du type
de joint, etc. peut être lourde de
conséquences(4). Après la certification 4453 « Fabrication et pose »,
une nouvelle certification, 4452
« Fourniture et pose », a donc vu le
jour début 2008. Objectif : apporter une solution au problème des
métalliers fabricants qui veulent
sous-traiter en confiance la pose
de leurs ouvrages, ainsi que des
industriels souhaitant s’entourer
de poseurs dont la compétence a
été vérifiée par un organisme tiers.
Aujourd’hui, les premières candidatures sont déjà parvenues à Qualibat, qui voit « avec satisfaction
l’activité pose de menuiseries coupe-feu sortir d’un certain flou et
la profession anticiper les exigences de rigueur déjà de mise dans
d’autres pays de l’Union européenne – exigences qui ne manqueront pas de se généraliser dans
l’avenir avec le marquage CE ». 쐍
(1) Pour les portes de mode 2 uniquement.
(2) Comité national malveillance incendie sécurité.
(3) Publié par l’Union des métalliers en juin
2004, un guide « Mode d’emploi » Certification Qualibat Métallerie Feu détaille les procédures d’attribution de la certification, les
modalités du droit d’usage de la marque NF
et apporte différents conseils, notamment sur
la mise en place d’un système qualité. Ce
guide est en cours de réactualisation.
(4) La responsabilité du chef d’entreprise
peut être engagée jusqu’à 30 ans après la
livraison des ouvrages.
POUR EN SAVOIR PLUS
FFB Métallerie (Union des métalliers),
tél. : 01 40 55 13 00
ENVELOPPE
© GALVAZINC ASSOCIATION, 2008
GALVANISATION Les points-clés du métier
D
ans la réalisation des pièces en
acier (escaliers, garde-corps,
menuiseries, etc. ), le travail d’atelier
du métallier n’est guère dissociable des interventions de traitement
de surface d’autres professionnels (laqueurs, thermolaqueurs
ou galvanisateurs) qui apportent
à l’ouvrage la finition et/ou la protection indispensables à sa bonne
tenue dans le temps. Or ces opérations, spécialement la galvanisation,
ne peuvent être totalement réussies
sans un minimum de soins apportés par le métallier dès la conception et pendant la réalisation des
ouvrages.
Collectées auprès des professionnels, les bonnes pratiques de la galvanisation avaient été réunies dans
un guide, La Protection de l’acier par
le zinc, publié en 2005 par l’Union
des métalliers de la FFB. Plus
récemment, un groupe de travail a
entrepris de les refondre dans l’esprit très pratique d’un « Calepin de
chantier ». Après un rappel sommaire des étapes préalables à la galvanisation (dégraissage, décapage,
fluxage) et de la méthode de galvanisation elle-même (immersion,
émersion), l’objectif est d’identifier
l’origine des défauts pouvant être
constatés et d’indiquer les moyens
de les prévenir.
Du choix de la classe d’acier aux
retouches, en passant par les étapes clés du perçage et du colisage,
l’ouvrage s’organise en 13 fiches
thématiques. Chacune d’elles est
construite autour d’un visuel, photo
ou schéma, du rappel sommaire de
la règle de base et de la solution préconisée au stade étude ou atelier.
Au fil des pages, on relève ainsi des
conseils de bon sens, comme l’utilisation de produits pouvant être
facilement dégraissés pour que la
galvanisation s’applique de façon
uniforme sur la pièce. On prend
conscience du risque d’explosion
que peut entraîner la présence
d’un fluide dans une pièce creuse
mal percée lorsqu’elle est immergée dans le bain de zinc à 450° C.
On apprend (ou on se souvient)
qu’il faut éviter les intervalles étroits
entre des parties de pièce où le zinc
ne peut accéder en raison de sa viscosité, etc.
Cet ouvrage, intitulé La Galvanisation , conseils pratiques a été publié
à l’occasion du salon Métal Expo,
qui s’est tenu du 18 au 21 novembre derniers à Paris Expo, Porte de
Versailles.
쐍
POUR EN SAVOIR PLUS
FFB Métallerie (Union des
métalliers), tél. : 01 40 55 13 00
Les métalliers et la démarche HQE®
D
ébut 2008, les professionnels
de l’Union des Métalliers
ont constitué un groupe de travail visant à conduire la réflexion
autour de deux questions : comment la profession est-elle concernée par la haute qualité environnementale (HQE) ? Comment
peut-elle répondre aux attentes
de ses clients ?
Une première réunion a permis
de rappeler les concepts généraux du développement et de la
construction durables, les objectifs du Grenelle de l’environnement, les principes de la démarche HQE® et celles des quatorze
cibles définies par la norme NF
P01-020 qui concernent directement les métalliers. Le groupe de
travail s’est attaché à inventorier
les matériaux et produits mis en
œuvre par la profession. Objectif : analyser leurs caractéristiques
environnementales et déterminer
leurs points forts (caractère recyclable, performances thermiques
de certaines menuiseries, etc.) et
leurs points faibles. Le but est, par
exemple, d’engager la réalisation
de fiches de déclaration environnementales et sanitaires (FDES)
de certains produits pour évaluer leur contribution à la performance environnementale du
bâtiment. Une seconde réunion
a abordé le volet communication de la démarche, engageant
un projet de brochure à réaliser
d’ici juin 2009. Elle reprendra les
informations générales sur les
caractéristiques des matériaux et
celles touchant la gestion de l’atelier et du chantier. Elle s’achèvera
sur le marché (investissements
et retours sur investissements) :
un chapitre pour lequel le retour
d’expérience des adhérents de la
FFB sera prochainement mis à
contribution.
쐍
Deux FDES de fenêtres
en bois sur Inies.fr
Une étude sur l’analyse
du cycle de vie (ACV) des
fenêtres en bois, réalisée à la
demande de la FFB charpente,
menuiserie, parquets (FFBCMP) par le FCBA(1) et avec la
participation des entreprises
du réseau Menuiseries 21,
a permis d’établir les
fiches de déclaration
environnementales et
sanitaires (FDES) des fenêtres
fabriquées en chêne et en pin
sylvestre. Remises au début
de l’été au Centre scientifique
et technique du bâtiment
(CSTB), ces deux fiches
peuvent être consultées sur le
site www.inies.fr.
(1) Institut technologique Forêt
Cellulose Bois-construction
Ameublement.
PV d’essais au feu des
lambris et bardages
L’utilisation du bois en
construction doit attirer
l’attention des professionnels
sur les exigences de la
réglementation incendie.
Depuis novembre 2002,
la substitution du système
de classement Euroclasses
(norme NF EN 13501-1) à
l’ancien système français (M)
impose l’emploi de produits
ayant fait l’objet d’essais de
qualification au feu. En 2006,
la FFB et l’Irabois ont réalisé
ce type d’essais pour les
lambris et bardages. Leurs
PV, qui valent attestation de
conformité dans les réponses
aux appels d’offres, sont à la
disposition des entreprises
auprès de la FFB CMP.
Pour en savoir plus
FFB-CMP (FFB charpente
menuiserie parquet),
tél. : 01 40 69 57 40
POUR EN SAVOIR PLUS
FFB Métallerie (Union des
métalliers), tél. : 01 40 55 13 00
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
33
34
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES
INSTALLATIONS INTÉRIEURES
DOMESTIQUES GAZ Objectif qualité
C
hargés de mettre en
œuvre le dispositif qualité des installations intérieures domestiques gaz au niveau
régional, les Comités de concertation régionaux gaz (CCRG)
connaissent un nouveau découpage depuis le 1er janvier 2008.
Sur une proposition du Comité
de concertation national gaz
(CCNG), l’association habitA+(1) a
étudié en effet un redécoupage des
CCRG. Résultat : dix-sept structures régionales sont désormais à
la disposition des professionnels.
Objectifs de cette nouvelle organisation : renforcer la proximité des
entreprises vis-à-vis du dispositif
qualité, accroître la mobilisation
des représentations départementales impliquées et répondre à une
organisation plus régionalisée.
L’animation des CCRG reste assurée par les quatre délégués régio-
ASSISTANCE TECHNIQUE
POUR SOUTENIR
LES ENTREPRISES PG
Avec le double objectif
d’accompagner les entreprises
PG dans leur démarche qualité
et de sécuriser les installations
intérieures domestiques de gaz,
l’association habitA+, qui assure
l’animation et la gestion du
dispositif PG, a mis en place un
service d’assistance technique
réservé aux professionnels du
gaz détenteurs de l’appellation
PG. Ce service gratuit permet
à ces entreprises d’accéder,
par téléphone ou par mail, aux
renseignements réglementaires,
normatifs et techniques gaz.
naux d’habitA+, qui ont ainsi
pour mission d’organiser, d’animer et d’assurer le secrétariat des
CCRG, d’assurer le suivi des procédures de recours et de garantir
le bon fonctionnement des dispositifs PG et PMG. Ils ont également pour tâche d’entretenir des
contacts forts avec les représentations locales des organisations
professionnelles d’installateurs, en
leur apportant de l’aide en cas de
besoin. Ils sont aussi les interlocuteurs naturels des autres membres
des CCRG (commercialisateurs et
distributeurs de gaz en région...).
D’ores et déjà, cette nouvelle organisation semble être un succès.
Il est, en effet, constaté une très
bonne participation au CCRG,
avec la mise en place de plans d’actions qualité et d’actions locales de
prévention. Par ailleurs, l’appellation PG est désormais reconnue
par les pouvoirs publics, et ce,
jusqu’au 31 décembre 2009. Cette
reconnaissance légitime le CCRG
et les décisions qui pourraient être
prises en son sein.
FICHE VISA QUALITÉ
Toujours dans le but de renforcer la qualité des installations
intérieures domestiques gaz, une
nouvelle fiche Visa Qualité a été
mise en place par l’association
habitA+. Indispensable à l’installateur pour contrôler systématiquement l’installation qu’il a réalisée (vérification préalable de tous
les points du référentiel utilisé lors
de l’audit effectué par l’organisme
© H. PERDEREAU
Avec en ligne de mire l’amélioration de la qualité
des installations, les professionnels du gaz affinent
leur démarche PG avec un nouveau découpage
des Comités de concertation régionaux gaz (CCRG)
et de nouvelles fiches d’autocontrôle.
de contrôle), cette fiche d’autocontrôle est l’un des moyens de
prouver et de mesurer la qualité
du travail effectué. Elle a aussi une
vertu pédagogique.
Associée systématiquement aux
convocations aux audits adressées
par l’organisme de contrôle, cette
nouvelle fiche permet de conforter
les clients sur la qualité des travaux
réalisés, tout en prévenant les anomalies, évitant ainsi des contrôles
supplémentaires. Elles accompagnent aussi les plans d’actions et
sont disponibles auprès des organisations professionnelles d’installateurs. À noter, Qualigaz précise que les rapports d’audit ne
sont plus imprimés sur place par
le contrôleur. L’installateur pourra
choisir de consulter ledit rapport
directement sur le site Internet de
Qualigaz (www.qualigaz.com)
immédiatement après l’audit, en
se dotant du numéro de la mission et du code postal de l’installation. S’il ne dispose pas d’un accès
Internet, il pourra opter pour l’envoi du rapport par courrier, le jour
même.
쐍
(1) L’association habitA+ est constituée de
membres fondateurs (quatre organisations
professionnelles d’installateurs) et de membres associés (commercialisateurs de gaz
naturel, commercialisateurs de gaz propane,
distributeurs de gaz) et différents acteurs de
la filière gaz (fabricants, négociants, établissements bancaires...).
POUR EN SAVOIR PLUS
UNCP-FFB (Union nationale des
chambres syndicales de couverture
et de plomberie de France),
www.uncp.ffbatiment.fr
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
35
1 2
© VIESSMANN
© VIESSMANN
SOLAIRE THERMIQUE
DES INSTALLATIONS SENSIBLES
Les installations solaires thermiques ne souffrent pas l’amateurisme.
Dimensionnement, étanchéité de toiture, circuit primaire, toutes les étapes
de la conception doivent faire l’objet d’une attention particulière.
Sinon, gare aux dysfonctionnements.
A
vec le boom des installations solaires thermiques, il y a un risque
d’assister en parallèle à un boom
des contre-références. Pour l’éviter, il est indispensable de connaître tous les points sensibles d’une
installation, lesquels peuvent être
sources de problèmes s’ils ne sont
pas bien pris en compte, c’est-àdire le dimensionnement de l’installation, les traversées de couverture ou les possibilités de fuites du
liquide caloporteur.
QUATRE CRITÈRES DE
DIMENSIONNEMENT
Première étape d’une installation réussie, son dimensionnement, car chaque installation est
unique. C’est pour cette raison
36
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
qu’il faut se méfier de certains kits
proposés par les fabricants, qui ne
prennent pas toujours en compte
les caractéristiques liées à une
installation donnée. Ainsi, sont
à considérer les besoins en eau
chaude sanitaire (ECS) en fonction du nombre d’habitants ou
du type d’utilisation, la possibilité de réaliser ou non un appoint,
l’emplacement géographique,
l’orientation des capteurs sur la
couverture, mais aussi le type
de capteur ou encore la nature
des bâtiments (secteur résidentiel, tertiaire ou habitat de loisir).
Dans tous les cas, quatre critères sont à étudier pour réussir le
dimensionnement : la configuration du système, réalisée en fonction de l’existant (ballon d’eau
chaude existant ou pas, type de
ballon de chauffage, type de générateurs...) ; le volume du ballon
d’eau chaude, calculé en fonction de l’estimation des consommations des utilisateurs ; la zone
climatique (il en existe quatre en
France) ; le taux de couverture,
c’est-à-dire la part des besoins
annuels en énergie couverts par
l’énergie solaire. Un taux de couverture annuel compris entre 50
et 70 % est en général un bon
compromis. Cette étude peut être
menée avec l’aide de logiciels spécifiques ou des fabricants. Ce qui
est certain, c’est qu’un mauvais
dimensionnement peut entraîner
des désordres graves tels que surchauffe et dégradation des panneaux.
RÉTABLIR L’ÉTANCHÉITÉ
En ce qui concerne les traversées de toiture, les risques portent sur l’étanchéité. En effet,
le passage des tuyauteries exige
des pénétrations à travers la toiture. Il convient donc pour chaque type de couverture de rétablir l’étanchéité et d’appliquer les
règles du NF DTU correspondant. D’autant que l’installation
d’un système solaire thermique
Un mauvais
dimensionnement
peut entraîner
des désordres
graves.
© VIESSMANN
ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES
3 5
© VELUX
1 EN MAISON INDIVIDUELLE…
2 … OU SUR UN BÂTIMENT
COLLECTIF, un dimensionnement
adapté est essentiel à une
installation réussie.
3 LES CAPTEURS VITRÉS
s’intègrent à fleur de couverture,
et peuvent se combiner
avec des fenêtres de toit.
4 CAPTEUR PLAN constitué d’un
coffre vitré isolé, où se loge un
absorbeur dans lequel circule un
fluide caloporteur.
5 CAPTEUR À TUBES SOUS
VIDE, à circulation directe : le
fluide caloporteur circule dans
un double tube sous vide, de
façon à minimiser les déperditions
thermiques.
entre dans le domaine d’application de la responsabilité décennale de l’installateur. Il existe de
nombreuses possibilités techniques dans chaque domaine.
Par exemple, pour les couvertures en tuiles plates, la tuile chatière est bien adaptée au passage
des conduites aller et retour capteur. Il en est de même des tuiles
à douille et lanterne pour les couvertures en tuiles mécaniques. En
revanche, les percements de tuiles sont à proscrire même si on
applique un mastic à l’interface
de celles-ci et des tuyaux du cap-
© VIESSMANN
4
teur. Cette solution occasionne
toujours des désordres. Dans le
cas des couvertures métalliques
comme le zinc, les passages sont
à façonner conformément au NF
DTU.
CONCEPTION
DU CIRCUIT PRIMAIRE
Troisième source de dysfonctionnement possible : le circuit
primaire. D’une manière générale, le calorifugeage des réseaux
extérieurs doit faire l’objet d’une
attention particulière, afin qu’ils
ne se dégradent pas lors d’une
exposition au soleil et qu’ils restent étanches aux infiltrations
d’eau. Il est donc indispensable
d’isoler dans des manchons souples les tuyauteries pour les protéger des UV. Dans le cas où l’isolant n’est pas apte à résister aux
agressions extérieures, il doit être
recouvert d’une peinture plastifiée
ou d’une coque métallique. Bien
entendu, la soupape est indispensable. Son rôle : évacuer les éventuelles surpressions dans le circuit.
Mais attention en été, son fonctionnement peut provoquer l’évacuation d’une partie du fluide
caloporteur. Il convient donc de
vérifier à froid, via le manomètre,
la pression. Les points de purge
doivent généralement se trouver
à chaque point haut de l’installation et résister à des températures importantes (200 °C). De
même, les purgeurs automatiques doivent être isolés par une
vanne de sectionnement pour éviter la vidange du circuit primaire
par dégazage en cas de montée
anormale du capteur en température. Et comme pour tous les
circuits de fluide, il est indispensable de prévoir une protection
contre le gel. La solution la plus
fiable consiste à injecter de l’antigel dans le circuit – un antigel
obligatoirement de qualité alimentaire de type « monopropylène glycol ». De même, il est fortement déconseillé d’utiliser des
joints fibres. Les joints graphites
sont préférables, car ils offrent une
meilleure tenue aux températures
élevées.
쐍
POUR EN SAVOIR PLUS
UNCP-FFB (Union nationale des
chambres syndicales de couverture
et de plomberie de France),
www.uncp.ffbatiment.fr
« L’ENJEU MAJEUR DE LA SÉCURITÉ »
Christophe Rambla, entreprise IFTC,
La Courneuve (93).
«La mise en place des installations solaires
n’implique pas seulement une bonne
connaissance des systèmes, il est également
nécessaire pour les entreprises d’intervenir
dans de bonnes conditions sur les toitures. Le respect des
règles de sécurité pour le travail en hauteur est, de mon
point de vue, primordial. La chute d’un salarié depuis une
toiture est dramatique pour lui et sa famille, mais aussi pour
l’entreprise. Et les conséquences pour le chef d’entreprise
sont énormes tant sur le plan moral que juridique. Chaque
chantier est un cas particulier et doit être étudié comme tel
du point de vue de la sécurité.»
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
37
SOLAIRE PHOTOVOLTAÏQUE
La technologie au service
de l’énergie propre
Avec un impact mineur sur l’environnement, les capteurs
photovoltaïques apportent une réponse pertinente
aux enjeux environnementaux. Les technologies, déjà anciennes,
évoluent pour apporter davantage de rendement.
a technologie du solaire photovoltaïque pour produire de
l’électricité n’est pas nouvelle. Ce
qui est nouveau, c’est – changement climatique et coût de l’énergie primaire obligent – l’intérêt
qu’on lui porte. Il faut dire que
son potentiel est énorme, car cette
énergie est inépuisable et propre.
Inépuisable également, en principe, le matériau nécessaire à la
fourniture d’électricité, à savoir
le silicium. Il est produit à partir
d’une matière première banale,
le sable ; son empreinte environnementale est mineure ; il s’agit
d’un matériau robuste, durable et
adaptable. On constate toutefois
à l’heure actuelle, en raison d’une
très forte demande, une pénurie
de silicium usiné : il faut laisser le
temps à l’outil industriel de s’adapter à cette nouvelle donne.
MATÉRIAUX
SEMI-CONDUCTEURS
Aujourd’hui, la quasi-totalité des
cellules photovoltaïques utilisées
dans le bâtiment sont constituées
de matériaux semi-conducteurs :
le silicium cristallin ou, plus rarement, le silicium amorphe. Le phénomène photovoltaïque est généré
par l’interaction des photons provenant du soleil avec les électrons
de la surface de ces matériaux
semi-conducteurs. Le transfert de
leur énergie met en mouvement
les électrons de la matière et crée
un courant électrique lorsque l’on
referme le circuit. Le courant élec38
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
© TENESOL
L
trique ainsi produit est un courant continu recueilli au niveau
des électrodes constituées par des
fils métalliques très fins. Chaque
cellule en silicium cristallin donne
un courant continu dont la puissance dépend de la surface de la
cellule. La tension, elle, est comprise entre 0,5 et 0,6 volt.
Les capteurs à couche mince
bénéficient, eux, d’une fine couche uniforme, obtenue par projection de matériaux réduits en
poudre sur le verre. Face à la
pénurie actuelle de silicium, ces
systèmes, aujourd’hui marginaux,
pourraient bien se développer, car
cette technologie présente l’avantage de ne générer aucun déchet
puisqu’il n’y a pas de découpes
du silicium. Moins performants
pour le moment, ils demandent
des superficies plus importantes.
Pour cette raison, ils sont plutôt
réservés à des bâtiments industriels ou tertiaires, offrant de grandes surfaces exposées au soleil.
Des recherches sont actuellement
TROIS TECHNOLOGIES
DE CAPTEURS
Trois technologies de capteurs
se partagent le marché : monocristallin, polycristallin et couche
mince. Les plus courants sont les
modules mono et polycristallins.
Ils se différencient par leur couleur, leur rendement et leur coût :
les premiers, d’un bleu marine
proche du noir, bénéficient d’un
UN GUIDE POUR
rendement de l’ordre de 18 %. LES ÉLECTRICIENS
Les seconds, de couleur bleu ciel,
La Fédération française des
s’avèrent moins chers à la proinstallateurs électriciens
duction et ont un rendement
(FFIE-FFB) a édité, à
destination des professionnels,
moyen de 15 %. Très schématiun guide pratique pour la
quement, dans ces systèmes, le
conception et la mise en
matériau photovoltaïque est disœuvre des Installations solaires
posé en cellules minces et plates
photovoltaïques raccordées au
découpées dans un lingot de siliréseau de distribution inférieures
cium, puis connectées en série.
ou égales à 36 kVA.
en cours pour développer d’autres
technologies : silicium amorphe,
nouvelle génération de couches
minces...
PUISSANCE CRÊTE
L’unité photovoltaïque de base
mise en œuvre a généralement
une puissance de 1 kilowatt-crête
(kWc). Elle correspond à la puissance délivrée sous des conditions
standard optimales d’ensoleillement (1 000 W/m2) et de température (25° C). Cette puissance crête
permet notamment de comparer
deux matériaux entre eux. La production énergétique correspondant à l’association optimale des
panneaux et d’un onduleur, soit
une surface de capteurs de l’ordre
de 10 m2, est de 1 000 kWh/an. Il
est évidemment possible de coupler plusieurs systèmes identiques
de 1 kWc pour constituer des centrales de 2 à 5 kWc. Aujourd’hui, la
taille la plus courante des centrales photovoltaïques installées est de
l’ordre de 2,2 kWc, soit une surface
de 20 à 25 m2 de capteurs suivant
les régions. En pratique, la puissance d’un capteur installé sur un
site varie avec l’ensoleillement reçu,
qui dépend du jour, de l’heure, de
la météo ou encore de l’orientation du système et de sa température, si bien que la puissance crête
n’est jamais atteinte par ledit capteur. Un phénomène non négligeable favorise les environnements
froids et ensoleillés : l’influence de
la température de fonctionnement
des cellules qui subissent l’effet de
serre dû à la plaque de verre protectrice du panneau. Cette perte de
rendement est de 4 % par 10° C
d’élévation, comptée au-delà de la
température nominale de fonctionnement, fixée à 25° C.
쐍
POUR EN SAVOIR PLUS
FFIE-FFB (Fédération française
des entreprises de génie électrique
et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00,
www.ffie.fr
ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES
FIBRES CÉRAMIQUES RÉFRACTAIRES
Des valeurs limites d’exposition impossibles
à atteindre pour le moment
L
e décret n° 2007-1539 du 26
octobre 2007 a fixé de nouvelles valeurs limites d’exposition professionnelles (Vlep), plus contraignantes, pour les fibres céramiques
réfractaires (FCR). Désormais, la
Vlep applicable pour cette fibre
passe de 0,6 fibre par cm3 d’air à
0,1 fibre par cm3 au 1er juillet 2009.
Du point de vue des entreprises
qui interviennent en travaux de
maintenance sur des fours (sidérurgie, fonderie, verrerie...), cette
valeur est pour le moment impossible à atteindre, car les techniques
de captage ne sont pas encore tout
à fait au point. Conscient des difficultés que peut impliquer la
mise en conformité avec la nouvelle réglementation, concernant
notamment la protection collective et l’organisation du travail, le
décret prévoit une période transitoire d’adaptation. Ainsi, jusqu’au
30 juin 2009, la Vlep applicable
aux FCR est de 0,5 fibre par cm3.
Il s’agit, entre autres, de laisser le
temps aux entreprises de trouver
de nouvelles méthodes de captage
des FCR.
L’Agence française de sécurité
sanitaire de l’environnement et du
travail (Afsset), chargée de l’expertise préalable à la fixation des
Vlep, a été chargée d’approfondir le sujet. Dans le même temps,
l’INRS(1) anime deux groupes de
travail, réunissant des représentants des fabricants de FCR, des
entreprises et des industriels utilisateurs de FCR, de la médecine du
travail et de l’assurance-maladie,
pour aboutir à terme à l’édition
de deux guides des bonnes pratiques de maintenance de fours
industriels et de petites installations contenant des FCR.
쐍
(1) Institut national de recherche et de
sécurité.
POUR EN SAVOIR PLUS
SNECTI-FFB (Syndicat national des
entrepreneurs et constructeurs en
thermique industrielle – fours et
cheminées), tél. : 01 40 69 51 73
Calepin de chantier
« Planchers chauffants
à eau chaude »
Édité par la Société
d’édition du
Bâtiment et des
Travaux publics
(SEBTP) et destiné
aux compagnons
sur les chantiers,
le calepin
de chantier
« Planchers
chauffants à
eau chaude » a pour
objectif de les aider à la mise
en œuvre de ces systèmes
dans le respect du nouveau
NF DTU 65.14. Nombreuses
illustrations à l’appui, il permet
de visualiser les bonnes
pratiques de cette technique,
totalement compatible avec
l’utilisation des énergies
renouvelables.
Pour en savoir plus : contactez
la FFB de votre département.
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
39
40
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES
Les conduits «shunt» incompatibles
avec les chaudières basse température
Pour éviter les problèmes de condensation dans les conduits de fumée de type shunt,
le NF DTU interdit le raccordement de chaudières basse température et à condensation.
Une disposition qui ne va pas sans poser des problèmes techniques.
C
oncilier l’inconciliable, c’est
la difficulté à laquelle sont
confrontés les installateurs gaz
lorsqu’on leur demande de changer une ancienne chaudière par
une chaudière de dernière génération, basse température ou à
condensation, dans des appartements d’immeubles collec-
tifs équipés de conduits d’évacuation de fumée dits shunt. En
effet, le NF DTU 24.1 « Travaux
de fumisterie » dans sa nouvelle
version est très clair : « Le raccordement d’appareils basse température et à condensation est
interdit sur des conduits collectifs existants à départ individuel
SCHÉMA TYPE DES CONDUITS « SHUNT »
708dcYj^iXdaaZXiZjg
809‚eVgi^cY^k^YjZaYZ
]VjiZjgYɂiV\Z
908dcYj^iYZgVXXdgYZbZci
:06eeVgZ^a
;08djeZ"i^gV\Z
<06bZc‚ZYÉV^g
=0:migVXiZjghiVi^fjZ
6^g
;jb‚Zh
=
9edZk_j_dZ_l_Zk[b(+&Yc(
dedhWYYehZƒWkYebb[Yj[kh
,"(+c
7
8
9
:
(type shunt), hors procédés spécifiques de réhabilitation faisant
l’objet d’un Avis technique ou
d’un document technique d’application. » Ce, pour éviter les risques de condensation, voire de
dégâts des eaux dans les appartements des étages supérieurs.
CHANGER OU CHEMISER
LE CONDUIT
Dans les faits, cette disposition du
DTU s’avère presque impossible à
respecter : elle implique de changer le conduit ou à le chemiser. Un
procédé onéreux qui implique des
travaux considérables. Et si cette
démarche s’avère parfois possible
avec des bailleurs sociaux, elle se
révèle quasi impossible dans le cas
de copropriétés puisqu’elle impliquerait que tous les propriétaires
changent leur chaudière en même
temps et qu’en outre, ils acceptent une facture importante. Autre
possibilité, installer des chaudières à ventouse, mais le problème
est identique avec les copropriétés qui refusent que les façades se
couvrent de ventouses. Enfin, il
est impossible, avec un conduit
shunt, de changer les puissances
des générateurs. La solution la
plus rationnelle consiste donc à
proposer à son client l’installation
d’une chaudière standard. Mais
dans ce cas, il est indispensable de
lui expliquer qu’il ne lui sera pas
possible de bénéficier du crédit
d’impôt. Sur le plan des générateurs, des solutions existent. Certains fabricants, conscients du
problème, proposent en effet des
produits adaptés.
쐍
POUR EN SAVOIR PLUS
UCF-FFB (Union climatique
de France), www.ucf.fr
« EN CONTRADICTION AVEC
LA RÉGLEMENTATION THERMIQUE »
Jean-Paul Bardet, Établissements Normand
à Limoges (87).
;
<
Installés dans de nombreux immeubles collectifs jusqu’à la fin des
années 70, les conduits de type « shunt » sont définis par le NF DTU 24.1
P1. Il s’agit de conduits collectifs débouchant dans un conduit collecteur
assurant l’évacuation commune des produits de combustion des
appareils raccordés dans des locaux situés à des niveaux différents.
« Le changement des chaudières dans les
immeubles dotés de conduits shunt représente
un marché de remplacement important pour les entreprises.
Malheureusement, nous sommes obligés, dans la plupart des cas,
si nous voulons respecter le DTU 24.1, d’installer des appareils
standard dans ces logements. Il y a là une contradiction par
rapport à la réglementation thermique qui nous pousse à installer
des chaudières basse température ou à condensation.
Mais si nous passons outre les dispositions du DTU, en cas
de litige, la responsabilité de l’entreprise risque d’être engagée.
Un expert pourra toujours expliquer que l’installateur n’a pas suivi
la réglementation. C’est un véritable problème qui fait perdre une
partie du marché de remplacement des chaudières aux entreprises
les plus sérieuses. Et avec la perte de l’installation, nous perdons
également le contrat d’entretien. »
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
41
GRANULÉS DE BOIS
Attention à la qualité du combustible
vec le gaz ou le fioul, la qualité du combustible de l’installation de chauffage est en général
constante. Ce n’est pas toujours le
cas avec les granulés de bois(1). Plus
que toute autre énergie, le bois a
besoin des compétences du chauffagiste en ce qui concerne le choix
et le raccordement du générateur,
ainsi qu’en fumisterie. L’installateur doit ainsi posséder une culture
spécifique au bois énergie et remplir son devoir de conseil envers le
client, en l’informant notamment
sur la qualité du combustible.
Dans ce domaine, les techniques
ont beaucoup évolué et, crise pétrolière oblige, le différentiel entre le
coût des granulés de bois et celui
des énergies fossiles est en train de
se réduire significativement. Outre
le prix, pour que les utilisateurs
trouvent un intérêt à utiliser des
granulés de bois, il est indispensable
de leur proposer des équipements
qui leur apportent un confort comparable à celui d’un autre mode de
chauffage : alimentation et allumage automatiques du combustible, régulation performante, production d’eau chaude sanitaire,
haut rendement, couplage à l’énergie solaire… C’est aujourd’hui possible. Les granulés présentent, enfin,
des avantages notables en termes de
stockage et d’autonomie par rapport aux autres combustibles bois
(bûches, plaquettes…) : ils coulent
comme du grain, ce qui simplifie
les systèmes de livraison, de stockage et d’alimentation automatique
© S. P. MOSSE/ADEME FRANCHE-COMTÉ
A
des appareils ; ils peuvent procurer, selon les capacités de stockage,
jusqu’à un an d’autonomie.
Fabriqués à partir de sciures de
bois compressées (100 bars), sans
adjonction de liant, très denses et
très secs (humidité sur brut : 5 à
10 %), les granulés disposent d’un
pouvoir calorifique minimum
compris entre 4 400 et 4 600 kWh
par tonne. De la forme d’un cylindre de 6 à 9 mm de diamètre et
d’une longueur moyenne de 2 cm,
ils offrent une masse volumique de
0,7 tonne par mètre cube. À titre de
comparaison, 2,2 tonnes de granulés de bois correspondent à environ
1 000 litres de fioul. Mais ces caractéristiques ne sont pas toujours au
rendez-vous.
(Ö-Norm 7135) et suisse (SN
166000) sont malheureusement
peu respectées en France. Pourtant,
elles garantissent l’essence du bois, le
taux d’humidité, le pouvoir calorifique, le détail des composants chimiques, une bonne consistance et un
calibrage homogène. Pour autant, la
situation est en voie d’amélioration
dans l’Hexagone. Devant l’absence
de référentiel normatif, l’institut des
bioénergies Itebe, à Lons-le-Saunier
(39), propose aujourd’hui une marque volontaire NF (voir encadré).
Cette dernière, qui vient d’être lancée, est en fait la traduction de la
charte qualité Itebe pour les granulés de bois qui reprend les exigences de la norme allemande. Ainsi,
cinq niveaux de qualité (trois pour
les granulés bois et deux pour les
granulés agricoles) identifient clairement les combustibles des producteurs qui respectent dans l’intégralité le cahier des charges mis en
place par le « Pellet Club », l’un des
groupes de travail de l’Itebe. Pour
garantir la qualité de leur installation, les installateurs ont donc tout
intérêt à s’assurer que le fournisseur
de granulés de bois qu’ils recommandent à leurs clients respecte le
cahier des charges de l’Itebe.
쐍
(1) Également appelés pellets.
Développée par l’institut technologique FCBA(1)
mandaté par Afnor Certification, en partenariat
avec l’institut des bioénergies Itebe, la marque NF
Granulés Biocombustibles s’applique aux granulés
à base de bois ou d’origine agricole. Tous les
fournisseurs peuvent accéder à cette norme dès lors
qu’ils respectent le référentiel de la marque. L’Itebe
est chargé des audits. Sont certifiés les dimensions,
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
La manipulation des
fluides frigorigènes et plus
généralement l’intervention
sur le circuit frigorifique des
équipements en contenant
vont nécessiter, pour
l’opérateur (entreprise),
l’obtention d’une attestation
de capacité obligatoire.
Cette dernière sera délivrée
par des organismes
agréés sur deux critères
essentiellement : la détention
de l’outillage approprié aux
différentes activités (contrôle
d’étanchéité, entretien/
maintenance, mise en service
et récupération des fluides) de
l’entreprise et la compétence
du personnel intervenant.
Ainsi, à compter du 4 juillet
2009, tous les opérateurs
devront détenir cette
attestation de capacité, et ce,
quelque soit la charge des
installations de climatisation,
réfrigération ou encore pompe
à chaleur.
Attention, pour les
équipements de charges
supérieures à 2 Kg,
l’obligation peut courir avant,
voire dès le 4 janvier 2009
selon la fin de validité du
certificat d’inscription de
l’entreprise en Préfecture.
Enfin, les fluides frigorigènes
ne pourront être vendus que
sur présentation de cette
attestation par les opérateurs
à compter du 4 juillet 2009.
POUR EN SAVOIR PLUS
MARQUE NF VOLONTAIRE
Pour satisfaire l’utilisateur, il est
indispensable de lui conseiller des
produits normés. Les normes allemande (DIN 51731), autrichienne
• UCF-FFB (Union climatique de
France), www.ucf.fr
• ADEME, www.ademe.fr
• Institut des bioénergies,
www.itebe.net
• COSTIC, www.costic.com
NF GRANULÉS BIOCOMBUSTIBLES
42
Fluides frigorigènes :
attention les
échéances approchent !
le pouvoir calorifique inférieur et l’humidité,
le taux de fines, le taux de cendres, la résistance
mécanique, la masse volumique apparente
et les teneurs en soufre, chlore et azote. Cinq
catégories de combustibles permettent ainsi aux
installateurs et aux consommateurs de choisir
une qualité adaptée à leur appareil de chauffage.
(1) Regroupement du CTBA et de l’Afocel.
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UN ARTICLE
DE BATIMETIERS ?
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www.ffbatiment.fr
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ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES
Deux bougies pour la qualification
« maintenance installations électriques »
L
ancée en novembre 2006 par
Qualifelec, l’organisme de
qualification de la branche pour
l’équipement électrique, la qualification « maintenance installations électriques » (MIE) concerne
aujourd’hui une centaine d’entreprises. Cette qualification répond
à un double objectif : apporter
l’assurance au maître d’ouvrage
de la compétence et du professionnalisme des entreprises intervenant sur ce marché, et inciter
ces dernières à faire la démonstration de leurs compétences dans ce
domaine d’activité. Elle s’intéresse,
en effet, à la capacité d’intervention des entreprises de l’équipement électrique sur des installations existantes pour leur mise à
niveau, leur maintenance et leur
entretien.
Cette démarche est facilitée pour
les entreprises déjà qualifiées en
électrotechnique, puisque la plupart des exigences en termes d’instrumentation et de documents les
concernent déjà.
TROIS INDICES
Concrètement, la qualification
couvre uniquement les opérations de maintenance, d’installation d’équipements électriques
sous tension inférieure à 63 KV,
dans tous les types de locaux, pour
tous les usages – tableaux basse
tension, postes de transformation,
éclairage, y compris celui de sécurité, et alimentation sans inter-
ruption. En est exclu l’ensemble
des activités portant sur l’éclairage
public, déjà couvert par une qualification spécifique.
Elle comporte trois indices –
MIE1, MIE2, MIE3 – pouvant
être complétés par la mention
Garantie totale à partir de MIE3.
Sont pris en compte, pour chacun des indices, la technicité des
opérations de maintenance réalisées, la possession et la maîtrise
de certains appareils de mesure et
de contrôle, le nombre, la compétence et la pérennité des techniciens de maintenance dans
l’entreprise. Comme pour la qualification Électrotechnique, la classification s’applique au domaine de
la maintenance installations élec-
triques. Celle-ci donne des informations complémentaires sur le
personnel de l’entreprise susceptible de réaliser les travaux. La
qualification « maintenance installations électriques » (MIE) est
graduée en quatre classes déterminées selon le nombre d’ouvriers
pour lequel l’entreprise a justifié
d’une formation de degré 1 ainsi
que le nombre minimum d’appareils dont elle dispose (mesureur de
terre, contrôleur universel…). 쐍
POUR EN SAVOIR PLUS
• FFIE-FFB (Fédération française
des entreprises de génie électrique
et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00,
www.ffie.fr
• Qualifelec, www.qualifelec.fr
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
43
44
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
FINITIONS/AMÉNAGEMENT
PLAQUES DE PLÂTRE Quelles performances ?
Sur le triple plan des performances thermiques, acoustiques et incendie, les cloisons
et contre-cloisons en plaque de plâtre ne manquent pas d’atouts. Explications.
© KNAUF
I
l n’est jamais inutile de rappeler que la plaque de plâtre
est une authentique innovation. Son avènement a marqué
une nette rupture par rapport à
la technique dominante, en l’occurrence le plâtre traditionnel.
Produit bi-matériaux (plâtre et
carton), il a apporté un vrai changement d’habitude sur les chantiers, où les professionnels sont
passés d’un produit humide à un
produit sec, avec des conséquences
nombreuses sur la mise en œuvre.
Mais que vaut ce produit sur le
plan des performances ?
D’un point de vue thermique, la
cloison en plaque de plâtre a, sous
la forme de composants de doublage, apporté son concours à la
solution aux problèmes d’isolation thermique des murs dans le
cadre de la politique d’économie
d’énergie lancée dès 1974. Cela
étant, la plaque de plâtre n’apporte
pas spécifiquement de bonnes
performances sur le plan thermique si elle n’est pas associée à un
isolant. Et ceux-ci ne produisent
pas à eux seuls la performance
globale de la paroi. D’autres éléments comme les fenêtres entrent
aussi en ligne de compte. Il faut
également prendre en considération les ponts thermiques intégrés et la résistance thermique de
la lame d’air. Une cloison sur ossature métallique génèrera une perte
de résistance thermique d’environ 35 % avec des montants simples et de 50 % avec des montants
doubles. En doublage, la conductivité thermique de l’isolant se
situe généralement aux environs
de 0,032 W/m.K.
Sur le plan de la mise en œuvre,
il faut accorder une attention
toute particulière aux questions d’étanchéité à l’air. Et, dans
PERFORMANCES AU FEU ET GRANDE HAUTEUR
Les essais menés par l’UMPI-FFB portent également sur
la résistance au feu, avec des résultats identiques aux performances
des PV des industriels. Par ailleurs, les cloisons de plâtre deviennent
d’importants produits de substitution pour la grande hauteur,
certaines pouvant s’élever jusqu’à 18 mètres de hauteur. Pour
les entrepreneurs plaquistes, il s’agit d’un véritable enjeu de marché,
sachant que les règles parasismiques sont appelées à évoluer.
tous les cas, les performances ne
seront au rendez-vous que si chaque corps d’état intervient sur le
chantier dans le respect de l’autre
afin d’élaborer un vrai travail
d’équipe : plaquiste, électricien,
peintre, climaticien, etc.
ACOUSTIQUE :
ESSAIS EN COURS
Cette considération vaut également pour les performances
acoustiques, en partie conditionnées par la coordination entre les
corps d’état. La qualité du montage et de l’interface joue un rôle
essentiel. En ce qui concerne les
produits eux-mêmes, les performances acoustiques des cloisons
et contre-cloisons varient avec
leur épaisseur et la qualité de leur
isolant. En travaux courants, des
ouvrages traditionnels en plaques de plâtre D72/48 et D98/48
obtiendront un indice d’affaiblissement acoustique compris
entre 33 et 47 dB. Il va de soi que
le calcul de performances acoustiques représente un véritable
enjeu pour toutes les parties en
présence : maître d’ouvrage, maître d’œuvre, fabricant, entreprise.
Jusqu’à présent, l’un des problèmes rencontrés par les entrepreneurs plaquistes provient de
l’absence de toute mention aux
performances acoustiques dans
le NF DTU 25.42 « Ouvrages de
doublage et habillage en complexes et sandwiches – Plaques
de parement en plâtre-isolant ».
Parallèlement, la fiabilité des
mesures acoustiques mentionnées
par les fournisseurs de systèmes
complets n’est pas toujours au
rendez-vous, les résultats obtenus
en laboratoire pouvant être différents sur chantier -sans compter qu’ils ne correspondent pas à
ce qui peut ou doit être mesuré
sur chantier ! Or c’est bien l’entreprise de pose qui endosse la responsabilité du résultat final. Dans
ce contexte, l’UMPI-FFB mène
actuellement une quinzaine d’essais acoustiques, avec l’objectif de
calculer les performances via un
logiciel spécifique. Et la volonté
de faire rentrer ces valeurs dans
un NF DTU 25.42 révisé.
쐍
POUR EN SAVOIR PLUS
UMPI-FFB (Union des métiers
du plâtre et de l’isolation),
tél. : 01 40 69 52 14,
www.umpi.ffbatiment.fr
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
45
1 2
© SYSTÈMES CÉRAMIQUES
© RAIRIES DE MONTRIEUX
CÉRAMIQUE ET HÔTELLERIE
FONT BON MÉNAGE
Hygiène, esthétique, durabilité… le carreau céramique est tout à fait
adapté aux exigences de l’hôtellerie. Sa mise en œuvre dans les salles de bains
nécessite toutefois de savoir faire face à certaines contraintes.
S
ous certaines conditions,
le carrelage peut être une
solution de revêtement
parfaitement adaptée aux exigences de l’hôtellerie. Sur le plan
esthétique, d’abord, comme le
souligne Systèmes Céramiques(1)
dans sa fiche « La solution céramique en hôtellerie ». Les systèmes céramiques génèrent en effet
une grande variété de possibilités
décoratives (du sol aux murs) et
proposent un large choix d’aspects de surface. Même la signalétique (le logo de l’hôtel, par
exemple) peut être réalisée en
carrelage. Outre ce critère esthétique, celui de la durabilité du
matériau est de première importance en hôtellerie, où les revêtements subissent de multiples
46
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
agressions – chocs, brûlures de
cigarettes, abrasion, taches, rayures… – étant donné la fréquence
de passage élevée, tant dans les
zones d’accueil que dans les
chambres et les salles de bains. En
bord de mer, dans les zones d’accueil, le grès cérame brut garantit ainsi une excellente résistance
à l’abrasion des grains de sable.
Du côté de l’hygiène des locaux,
les carrelages comptent également de nombreux atouts.
Ils sont imputrescibles et peu
poreux, ce qui autorise un nettoyage intensif sans risque d’en
détériorer l’aspect ou la structure. Concernant les allergies, ils
ne favorisent en aucun cas la prolifération d’allergènes et de bactéries.
DES ZONES D’ACCUEIL
JUSQU’AUX ÉTAGES
L’hôtellerie représente donc un
débouché réel pour les carreleurs. « Dans les hôtels 4 étoiles, les prestations en carrelage
et revêtements de sols doivent
offrir un niveau élevé de qualité,
explique Daniel Hoursiangou
(société Plamursol, à Bordeaux).
Ce type d’établissement met tout
en œuvre pour que les zones d’ac-
cueil soient attrayantes. On peut
très bien y poser un matériau
imitant la pierre naturelle ou le
marbre, avec des formats importants, que ce soit en 60 x 60 cm ou
45 x 45 cm. Les mêmes produits
peuvent aussi être utilisés pour
les murs. Certaines chaînes d’hôtels apprécient aussi de traiter les
sols de leurs salles de restaurant
en céramique. De même pour
les cuisines dans certains cas. On
JONCTION DES APPAREILS SANITAIRES AVEC LES MURS
En ce qui concerne les bacs receveurs de douche ou de baignoire,
la jonction des appareils sanitaires avec les murs doit être réalisée
à l’aide d’un mastic élastomère fongicide qui assure l’étanchéité
entre l’appareil et la paroi (norme NF P 40-201, réf DTU 60.1).
Le carrelage peut ensuite être mis en œuvre en recouvrement
de ce joint, avant la pose d’un nouveau joint élastomère fongicide,
à moins que le revêtement n’incorpore un profilé de jonction.
FINITIONS/AMÉNAGEMENT
© NOVOCERAM
1 et 2 DANS LES SALLES DE
BAIN, le carreau céramique est
pleinement justifié, mais sa mise
en œuvre doit respecter des règles
strictes.
3 4
© RAIRIES DE MONTRIEUX
Daniel Hoursiangou. Il faut dire
qu’elles offrent un espace assez
important de 1,80 m sur 0,90 m
3 LES CARREAUX CÉRAMIQUES
pour se doucher et elles réponOFFRENT DE NOMBREUSES
dent bien aux exigences de la loi
POSSIBILITÉS DÉCORATIVES, et
de février 2005 sur l’accessibipermettent par exemple d’habiller
une salle de douches.
lité des logements aux personnes
handicapées. En outre, l’absence
4 DANS LES CHAMBRES,
les carrelages allient esthétique
de receveur donne plus de possiet résistance.
bilités au prescripteur sur le plan
des formes. La plupart du temps,
ces douches sont réalisées à partir de produits en mousse polystyrène expansée que l’on trouve
dans le commerce : des panneaux
préformés permettent de poser
directement le carrelage. Ainsi, il
n’est pas nécessaire de prévoir du
mortier pour les formes de pente.
La mode étant aussi à la mosaïque, on utilise souvent des carentre alors dans un domaine très reaux de petit format. »
technique, avec des contraintes
DES RÈGLES À MAÎTRISER
P4S spécifiques. »
Dans les étages, le carreau céra- La mise en œuvre des carreaux
mique demeure pleinement jus- céramiques doit respecter des
tifié. Pas dans les chambres où la règles strictes, notamment dans
moquette reste reine, mais bien les salles de bains. En ce qui
sûr dans les salles de bains. « En ce concerne l’étanchéité, certains
moment, les douches à l’italienne, supports admettent la pose colc’est-à-dire sans receveur, ont lée directe des faïences et des carles faveurs de la mode, reprend relages (béton et enduits, car-
reaux de plâtre hydrofugés). Les
autres supports exigent au préalable un traitement par Système de
protection à l’eau sous carrelage
(SPEC) ou par Système d’étanchéité liquide (SEL). Ces systèmes
doivent bénéficier d’avis techniques ou, pour les SEL, d’enquêtes
de technique nouvelle (ETN) qui
puissent être visées par un bureau
de contrôle. Les documents particuliers du marché doivent préciser qui est chargé de la réalisation
de ces ouvrages intermédiaires.
En cas de douche sans receveur,
l’implantation d’un siphon avec
platine d’étanchéité se prévoit dès
la conception du gros œuvre, et
les pentes à respecter sont de 1 %
au minimum ; elles concernent à
la fois le support et le revêtement
finis. Toutefois, se pose le problème de traiter en même temps
l’acoustique, la mise en œuvre de
sous-couches isolantes se limitant
aux locaux sans siphons de sol
(NF DTU 26.2/52.1).
Toutes ces règles doivent être
scrupuleusement respectées si
l’on veut profiter des perspectives offertes par le marché du carrelage en hôtellerie. « D’autant
Les systèmes
céramiques
génèrent
une grande
variété de
possibilités
décoratives.
plus que de nouveaux équipements commencent à connaître
le succès, comme les hammams,
les saunas et la petite “thalasso”»,
souligne Daniel Hoursiangou.
Dans ces cas précis, la chaleur et
la vapeur d’eau nécessitent l’emploi d’une colle adaptée et la pose
de joints époxy.
쐍
(1) Association de professionnels du
carrelage.
POUR EN SAVOIR PLUS
UNECB-FFB (Union nationale
des entrepreneurs céramistes
du Bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20,
www.unecb.ffbatiment.fr
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
47
NANOTECHNOLOGIES
Quelles applications pour la peinture ?
Les nanotechnologies, qui permettent de fabriquer, observer et mesurer
les structures et systèmes correspondant à un nanomètre (1 milliardième de mètre),
trouvent des terrains d’application dans la peinture.
E
n peinture, les recherches
menées autour des nanotechnologies ont permis
de créer ou renforcer certaines
fonctionnalités. La photocatalyse est l’une d’elles. Cette réaction photochimique produite par
les rayons du soleil peut agir sur
des pigments de dioxyde de titane
nanoscopiques, avec pour effet de
supprimer les polluants organiques sur les façades, mais aussi les
mauvaises odeurs. « La photocatalyse détruit les très petites molécules qui sont en contact avec la
peinture : les COV, pour l’intérieur, l’oxyde d’azote et l’ozone,
pour l’extérieur », souligne Christel Ebner, en charge des aspects
techniques des produits photocatalytiques chez Sto France, fabricant de peintures. Plusieurs pro-
le domaine technique. Cela se
traduit par le développement de
produits micro-siloxanes ayant
une structure identique à celle de
la feuille de lotus. Mis en application à travers des produits tels
que Lotusan, ce procédé combine l’effet hydrofuge des peintuL’EFFET « FEUILLE
res siloxanes avec la micro-strucDE LOTUS »
En peinture, les nanotechnologies ture de surface de la feuille de
engendrent aussi d’autres procé- lotus. La surface de contact entre
dés que la photocatalyse. L’un des l’eau et les salissures est extrêmeplus remarquables est le « Lotus
Effect ». Découvert par Wilhelm
Barthlott, professeur à l’Univer- FAUT-IL AVOIR PEUR DES
sité de Bonn en Allemagne, il est NANOTECHNOLOGIES ?
La question se pose
directement inspiré de celui de
naturellement, à partir du
la fleur de Lotus, qui est natumoment où nous entrons, à
rellement auto-nettoyante. Le Pr.
travers les nanosciences, dans
Barthlott a en effet étudié cette
un univers où les conséquences
découverte de la nature afin de
de ces développements ne
sont pas encore connues.
permettre son application dans
duits basés sur la photosynthèse
existent déjà : présent dans la
peinture, le photocatalyseur (une
substance chimique) a la possibilité de détruire les liaisons organiques des substances indésirables.
© STO
LA MICRO-STRUCTURE DE SURFACE de ce produit siloxane reproduit celle de
la feuille de lotus, pour une adhérence minimale de l’eau et des salissures.
48
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
Néanmoins, certaines voix
s’élèvent pour ne pas s’opposer
aux nanotechnologies, comme
d’autres l’ont fait face aux OGM.
Ainsi, le Comité d’éthique du
CNRS plaide plutôt pour un
« développement responsable »
des nanotechnologies et se
donne pour vocation de publier
des avis permettant de « trouver
un juste équilibre entre liberté
de recherche et responsabilité
vis-à-vis de la société ».
Dans le bâtiment, l’une des
principales avancés de ces
techniques produisant l’effet
auto-nettoyant, cinq partenaires
(Agrob Buchtal, Ciments
Calcia, Pilkington, Schüco
et Sto) se sont regroupés au
sein du collectif Ocean, afin de
promouvoir l’enveloppe autonettoyante et de proposer aux
maîtres d’ouvrage et maîtres
d’œuvre une nouvelle qualité de
façades.
ment réduite, avec une adhérence
limitée au maximum. Résultat,
lorsqu’il pleut, l’eau et les salissures perlent sur la façade, la laissant toujours propre et sèche.
D’AUTRES PERSPECTIVES
De nouvelles recherches sur les
nanotechnologies appliquées à
la peinture sont actuellement en
cours. On sait que les additifs, par
exemple, offrent la possibilité de
renforcer les qualités de fluidité
de la peinture liquide, sa capacité
à former un film ou encore l’adhérence. Renforcés eux aussi par
les nanotechnologies – en l’occurrence par des nanotechnologies
aqueuses –, les liants bénéficient
d’une élasticité et d’une perméabilité à la vapeur d’eau accrues. La
stabilité et la dureté de la peinture
constituent également des propriétés que les nanotechnologies
permettent de consolider. Certaines recherches ont pour objectif d’incorporer des nanoparticules minérales dans une dispersion
polymérique, afin d’apporter des
propriétés de dureté. D’après les
premiers tests, les revêtements
à base de ces nanotechnologies
hybrides sont stables en température et restent durs, tout en étant
perméables à la vapeur d’eau. 쐍
POUR EN SAVOIR PLUS
UPPF-FFB (Union professionnelle
peinture finitions),
tél. : 01 40 69 53 73,
www.uppf.ffbatiment.fr
FINITIONS/AMÉNAGEMENT
PLAFONDS SUSPENDUS Un DTU revisité
Le NF DTU 58.1 (norme NF P 68-203) sur les plafonds suspendus fait peau neuve :
mise à jour des normes, modification de forme. Mais quels sont les grands changements
et quelles incidences pour les professionnels ?
met simplement de trier les lieux
en fonction de leur ambiance,
humide ou agressive. Par exemple, les bâtiments scolaires, sous
réserve d’une ventilation appropriée, entrent dans la catégorie des
locaux à hygrométrie moyenne.
Les piscines en revanche, du fait
de la présence de composés chlorés, entrent dans la catégorie des
locaux à risque de condensation
et ambiance agressive ».
Le nouveau NF DTU 58.1 met
à jour les références des normes
obsolètes citées dans le texte originel. C’est le cas par exemple dans
le CCGM, avec l’actualisation des
normes « produits » ou encore
celles portant sur les métaux.
Enfin, le nouveau texte reprécise les contraintes de liaisons des
appareillages placés dans les plafonds suspendus (luminaire, bouche de ventilation, etc.), rappelle
les critères de choix des matériaux
et indique des spécifications de
pose dans les zones de « sismicité non nulle » définies dans la
réglementation parasismique des
bâtiments.
Document vivant, le NF DTU
devra, à peine sorti, être révisé
suite à la publication des amendements 1 & 2 de la norme produit plafond suspendu NF EN
13 964, traitant entre autres de la
qualification des éléments d’halocaux (salle de spectacle, pis- billage en fonction de la nature
cine, restaurant, etc.) en fonction des locaux.
쐍
de leur hygrométrie (quantité
de vapeur d’eau contenue dans
l’air). « Les locaux ont été classés
sous la forme d’un tableau et caté- POUR EN SAVOIR PLUS
gorisés de A à D, souligne Jean- SNI-FFB (Syndicat national
Guy Maurin. La classification de l’isolation), tél. : 01 40 55 13 70,
n’a rien de qualitative, elle per- www.snisolation.fr
© EUROCOUSTIC/DR
Q
uinze ans après sa première publication, la
norme NF DTU 58.1
sur la mise en œuvre des plafonds
suspendus a fait l’objet d’une révision. Sous la gouverne d’une commission de normalisation composée de différents intervenants du
métier (entrepreneurs, fabricants,
bureaux de contrôle, etc.) le NF
DTU se veut en cohérence avec les
normes européennes existantes :
« Cette révision a porté prioritairement sur l’euro-compatibilité
du document », précise Jean-Guy
Maurin (Saint-Gobain Eurocoustic). Au total, près de cinq années
de réflexion auront été nécessaires pour faire renaître ce texte qui
paraîtra dans le courant du mois
de décembre.
Autrefois abordé dans le texte
original de 1993, le produit n’est
plus défini dans le nouveau NF
DTU 58.1 –il est en effet décrit
dans la norme produit NF EN
13 964 de septembre 2004. Autre
changement majeur, la répartition des thèmes par chapitre et la
modification de la forme en trois
cahiers : CCT (Cahier des clauses techniques), CGM (Critères
généraux des matériaux) et CCS
(Cahier des clauses administratives spéciales). Si ce dernier ne
comporte pas de gros bouleversements, les deux autres laissent
apparaître des mutations profondes. Le domaine d’application des plafonds suspendus en
est un bon exemple, avec la limitation de la hauteur des plénums
à quatre mètres et l’obligation
de poser une ossature intermédiaire pour un plénum supérieur
à deux mètres. Dans ce même
contexte, les plafonds chauffants
sont exclus, seule la pose en intérieur est prise en compte…
NOUVEAUTÉS
ET MISES À JOUR
Grandes nouveautés : l’introduction des DOM dans le NF DTU
et la classification de différents
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
49
PEINTURE Aller plus loin
dans les interfaces métier
L
a démarche de l’Union professionnelle peinture finitions (UPPF-FFB) en faveur d’une
meilleure interface entre métiers
s’est illustrée de manière concrète
par la rédaction et la publication de trois fiches. Elles ont été
réalisées en partenariat avec les
maçons (UMGO-FFB) (1), les électriciens (FFIE-FFB)(2), les menuisiers (FFB-CMP)(3) et les plâtriers
(UMPI-FFB)(4). Cette collection
de documents intitulés « exigences minimales » sera prochainement complétée d’une quatrième
fiche, en cours d’élaboration avec
les plombiers (UNCP-FFB)(5).
De la part de toutes les Unions
de métiers concernées, ces fiches
montrent une volonté de communiquer entre corps d’état. Elles
sont destinées à enclencher le dialogue sur le chantier, à servir de
support pour les toutes premières discussions.
Pour les peintres, en effet, les
travaux de finition ne peuvent
commencer que si les subjectiles satisfont à des prescriptions
précises rappelées dans tous les
DTU. Pour les cloisons en maçonnerie de petits éléments (norme
NF P 10-204, DTU 20.13) ou sur
les briques de terre cuite (norme
NF P 74-204, DTU 59.1), le film
de peinture doit couvrir le subjectile en lui apportant un coloris, l’état de finition devant toutefois refléter celui du subjectile. Les
règles établies avec l’UMGO-FFB
et l’UMPI-FFB précisent que certaines tâches sont bien du ressort
du peintre. Parmi elles : la préparation de la surface avant la pose
de revêtement ou de peinture, les
travaux d’enduits et de finition,
l’implantation et le traçage de la
cloison, etc.
En ce qui concerne l’interface
peintre-plâtrier, les profession-
50
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
nels concernées se sont accordées
sur des points clés. Entre autres :
en fin d’exécution par le plâtrier,
l’enduit ne doit présenter ni pulvérulence superficielle, ni gerçure,
craquelure, trou ou strie de profondeur supérieure à 1 mm. Ce
point vient fixer la question du
rattrapage des défauts de surface
– à qui incombe cette tâche ? –,
au centre de bien des discussions.
Par ailleurs, c’est au peintre de
s’assurer, avant l’application, de
la conformité des caractéristiques
de dureté, d’humidité et de pH
par rapport à la norme NF 74-201
(DTU 59.1) sur les ouvrages en
peinture sur enduits plâtre.
L’interface avec un lot technique comme l’électricité implique
de bien s’entendre sur le chantier.
Peintres et électriciens sont arrivés
à bien définir « qui fait quoi ». Par
exemple, le peintre doit bien sûr
procéder à la mise en place des protections nécessaires sur l’ensemble
des appareillages installés par l’électricien. Celui-ci doit, de son côté,
fournir et poser moulures, plinthes
et goulottes en plastique, avec leurs
accessoires, qu’elles contiennent ou
non des conducteurs.
쐍
(1) Union de la maçonnerie et du gros
œuvre.
(2) Fédération française des entreprises de
génie électrique et énergétique.
(3) Fédération française du bâtiment charpente, menuiserie, parquets
(4) Union des métiers du plâtre et de l’isolation.
(5) Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France.
POUR EN SAVOIR PLUS
UPPF-FFB (Union professionnelle
peinture finitions),
tél. : 01 40 69 53 73.
Les fiches de la collection
« exigences minimales » sont téléchargeables sur
www.uppf.ffbatiment.fr (volet adhérents, rubrique Technique / Fiches
techniques).
FINITIONS/AMÉNAGEMENT
PLAFOND TENDU Un produit qui redevient à la mode
Malgré une mise en œuvre délicate, le plafond tendu possède de nombreux avantages :
intérêt esthétique, absence de poussière sur les chantiers, courte immobilisation des pièces
concernées. Des atouts que le public commence à reconnaître.
© NEW MAT
fonds tendus avec un dispositif ration minutieuse et précise afin
d’ancrage. Si cette réalisation sem- d’éviter tout déchirement pendant
ble être à la portée de tous les pro- la durée de vie du plafond, prévue
fessionnels de la décoration, elle pour plus ou moins 30 ans. « Par
ne supporte, dans les faits, aucun ailleurs, il faut respecter dans la
à-peu-près. « C’est du sur mesure, pièce une température de 35° à
reprend Jérôme Dine. Lors de 40° C lors de la pose afin d’assunotre visite chez le client pour rer une bonne souplesse à la toile
le devis, nous prenons les cotes et nous permettre de la tendre »,
(périmètre et diagonale). L’usine précise Jérôme Dine. Pour lui, le
assemble la toile à la forme de la plafond tendu représente un propièce en soudant par haute fré- duit complémentaire à l’activité
quence entre eux les lés de PVC. du peintre. Il croit en son avenir,
Ensuite, un hayon souple est à condition de savoir le vendre à la
soudé pour nous permettre d’ac- clientèle, ce que confirme Fabrice
쐍
crocher la pièce dans la lisse péri- Pollet (voir encadré).
phérique. Le fabricant garantit les
soudures pendant 10 ans. »
Sur chantier, la pose des profils
demande une bonne appréhenPOUR EN SAVOIR PLUS
sion des supports (traction de
(Union professionnelle
30 kg/ml). De même, l’intégration UPPF-FFB
peinture finitions),
des luminaires, de la ventilation et tél. : 01 40 69 53 73,
pour le plafond tendu, qui rede- des sprinklers requiert une prépa- www.uppf.ffbatiment.fr
vient à la mode depuis peu grâce
aux émissions “déco” à la télévision, se réjouit Jérôme Dine. De
« SAVOIR METTRE EN AVANT LES QUALITÉS
même, les prescripteurs redécouDU PLAFOND TENDU »
vrent ses vertus esthétiques. Il est
Fabrice Pollet, PDG de Pollet Peinture,
vrai que le plafond tendu n’a pas
Ingre (Loiret).
son pareil pour moderniser une
pièce grâce à ses laques profondes
« Le plafond tendu est un produit au rendu
ou encore translucides. Associé à
exceptionnel en rénovation. Pourtant, les clients
des spots, il permet la redistribuéprouvent toujours certaines craintes à son égard. Ils doutent à tort
de sa solidité et de sa durabilité. Il faut donc savoir mettre en avant
tion de l’éclairage dans la pièce.
ses qualités, pas seulement sur le plan esthétique. L’installation d’un
On peut rendre le plafond lumiplafond tendu ne dégage pas de poussière ni d’odeurs de peinture.
neux en installant au-dessus de la
Elle ne nécessite qu’une seule journée de travail. Quant au prix,
toile, et avant la pose, un éclairage
plutôt élevé il est vrai – en tout cas pour le plafond tendu à chaud –,
de réglettes ou de néons trichroil est compensé par l’existence de la garantie décennale : le client
investit sur le long terme. Mon entreprise effectue régulièrement des
miques (RGB), ce qui nécessite 20
réalisations dans ce domaine. Par exemple, nous avons réalisé un
cm de réserve. »
N
ombreux sont les produits
dont la qualité est reconnue par les professionnels mais
qui demeurent ignorés du public.
Le plafond tendu en fait partie. Malgré une médaille reçue à
Batimat en 1975 et plusieurs distinctions à travers le monde, ce
produit aux innombrables possibilités est toujours mal connu.
« Au cours des années 1980, les
architectes avaient donné ses
heures de gloire à ce plafond en
polychlorure de vinyle en l’utilisant dans la décoration des magasins en version brillante », se souvient Jérôme Dine (Azur Déco),
artisan à Naours (Somme). Mais
les années 1990 n’avaient pas été
pour autant celles du « décollage ». Un tel constat pourrait bien
appartenir au passé. « Le particulier éprouve un intérêt croissant
ÉVITER L’ À-PEU-PRÈS
Rappelons que le DTU 58.2 de
décembre 2007 décrit les conditions de mise en œuvre des pla-
grand salon de mariage dans une mairie. Le plafond tendu est une
bonne alternative au plafond “déco” en staff. C’est également un bon
produit pour les résidences de luxe. En revanche, je le déconseille
pour les cuisines à cause des graisses qui se déposent sur la toile, et
pour les salles de bains à cause des aérosols (laques) et des huiles
de bains, très difficiles à nettoyer sur les tendus laqués. »
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
51
ANTIGRAFFITIS Comment faire son choix ?
Préventif ou curatif ? Permanent ou « sacrificiel » ? Solvanté ou en phase aqueuse ?
Le choix et la mise en œuvre de produits antigraffitis dépendent d’un grand nombre
de critères, dont la nature du support concerné.
D
que dite « sacrificielle » : en nettoyant, on enlève une partie de la
couche superficielle sur laquelle
est apposé le graffiti. Certains
fabricants proposent des produits
décolorants et nettoyants qui n’attaquent pas la couche superficielle,
lorsque le système est de type permanent, c’est-à-dire que le produit
préventif de protection demeure
en place après nettoyage.
e béton ou de brique, les murs
des villes ou des villages sont
recouverts d’inscriptions, sans
oublier les poteaux et clôtures de
bois ou de métal. Art ou pollution ? Là n’est pas la question. Ce
qui intéresse l’entrepreneur, c’est
plutôt de savoir quels moyens utiliser et comment les mettre en
œuvre, puisque que 125 produits
sont actuellement disponibles sur
le marché. Ils se divisent en deux
gammes. D’une part, la gamme
préventive. Il s’agit de protections
à appliquer sur le support pour
en faciliter le nettoyage en cas de
graffitis. D’autre part, la gamme
curative, dont les produits diffèrent en fonction des supports auxquels ils sont destinés. Ils peuvent
varier également selon la nature
du graffiti : feutre, encre, etc. En
général, ils induisent une techni-
DE NOMBREUX CRITÈRES
DE SÉLECTION
Un grand nombre de critères
entrent en ligne de compte pour
sélectionner des produits préventifs ou curatifs. Le choix est fonction de la nature des matériaux,
du type de construction (ancien
ou neuf), de l’esthétique (teintée
ou transparente) du produit luimême une fois appliqué, des pos-
sibilités de nettoyage (accessibilité,
toxicité…) et, bien sûr, du budget.
Les produits antigraffitis sont euxmêmes de nature différente. Les
produits permanents filmogènes
sont le plus souvent fabriqués à
base de résine polyuréthane. Ils
peuvent être en phase aqueuse ou
solvantés, mais sont généralement
bi-composants. Dans tous les cas,
le nettoyage est réalisé par voie
chimique, avec rinçage uniquement. Les produits « sacrificiels »
(filmogènes ou par imprégnation)
sont les suivants : polysaccharides, résines acryliques (acrylique
fluoré), cires synthétiques, résines
siloxanes et résines alcool polyvinyliques.
Parmi les systèmes permanents, les
systèmes polyuréthanes en phase
solvant donnent de meilleurs
résultats que les systèmes en phase
LES PRINCIPAUX CRITÈRES DE CHOIX
52
CRITÈRES
SYSTÈMES PERMANENTS
SYSTÈMES « SACRIFICIELS »
Efficacité
Correcte à très bonne
si 100 % filmogène
Médiocre à très bonne
Durabilité de l’efficacité
Très bonne si support compatible
Médiocre à très bonne (difficulté
parfois à éliminer la protection
suite à une très forte fixation
dans le support)
Modification de l’aspect
Faible à importante
Nulle à faible
Toxicité
Faible à forte
Nulle à moyenne
Influence sur la vapeur d’eau
Forte (déconseillée sur matériaux
type pierre, brique, plâtre…)
Faible à moyenne
Résistance aux intempéries
Très bonne
Correcte à très bonne
Facilité de nettoyage
sur petites surfaces
Adaptée
Peu adaptée
Facilité de nettoyage
sur grandes surfaces
Adaptée si nettoyage mécanisé
Adaptée
Rejet de déchets
lors du nettoyage
Faible à moyen (solvants)
Importants résidus
Prix à l’application
Élevé
Faible
Prix au nettoyage
Faible à élevé
Élevé
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
aqueuse. De leur côté, les systèmes permanents filmogènes ne
sont efficaces que sur des surfaces relativement lisses : béton, préfabriqué, bois. Pour les systèmes
« sacrificiels », l’efficacité des produits testés diffère fortement selon
les cas. Ils sont généralement plus
sensibles aux encres que les systèmes permanents (migration
des colorants jusqu’au support).
Dans tous les cas, il faut prêter une
attention particulière à la nature
des salissures.
쐍
MISE EN ŒUVRE :
QUELLES PRÉCAUTIONS ?
Avant de mettre en œuvre des
produits de protection, il faut
bien prendre en compte leur
dosage. En effet, une protection
totalement asphyxiante pour
le support occasionne son
altération. L’humidité contenue
dans les murs ne peut s’évacuer,
ce qui provoque une condensation
sur les murs intérieurs et parfois
même l’apparition de salpêtre.
Par ailleurs, l’application d’un
primaire non solvanté (phase
aqueuse) est impérative sur
les supports sensibles à la
détrempe des solvants des
couches de finition. Les quantités
à déposer sont très variables et
peuvent nécessiter une couche
supplémentaire afin de garantir
une efficacité totale. Pour les
produits « sacrificiels », il faut
renouveler leur application après
chaque intervention.
POUR EN SAVOIR PLUS
UPPF-FFB (Union professionnelle
peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73,
www.uppf.ffbatiment.fr.
Une étude sur les différents procédés anti graffitis a été réalisée par la
FFB, ses résultats sont disponibles
auprès de l’UPPF-FFB.
FINITIONS/AMÉNAGEMENT
DALLES VINYLE-AMIANTE Comment s’y prendre ?
Si le traitement des dalles vinyle-amiante n’appelle pas l’emploi d’une technique spécifique,
il doit respecter toutefois un grand nombre d’obligations réglementaires.
e nombreux bâtiments
construits dans les années
1960 à 1990 sont susceptibles de
contenir des matériaux amiantés.
C’est en particulier le cas des dalles vinyle-amiante (DVA), encore
assez nombreuses dans les logements collectifs ou les bâtiments
publics. Une entreprise de mise en
œuvre de revêtements de sols peut
être amenée à intervenir pour les
traiter. Comme pour tout matériau
amianté, en effet, si l’analyse révèle
un niveau d’empoussièrement
supérieur à 5 fibres/litre, il faut
procéder à des travaux de retrait
ou de confinement du matériau
en question. Ces travaux ne peuvent être réalisés que par des entreprises titulaires d’une certification
adéquate. Selon la nature du traitement de l’amiante, différents textes
réglementaires définissent les règles
à respecter : les entreprises intervenant pour le retrait ou le confinement de DVA doivent être titulaires
de la certification Qualibat 1512 (1)
relative au traitement de l’amiante
en place concernant les matériaux
et produits à risques particuliers .
COMMENT OPÉRER
« Au préalable, il est nécessaire
d’obtenir le Document technique amiante d’application (DTA)
concernant le repérage des matériaux contenant de l’amiante, explique Michel Mabilat, président de
l’entreprise Nogent Lino Peintures (Seine-et-Marne), qui s’est spécialisée dans ce type de travaux. Il
faut ensuite réaliser une mesure
d’empoussièrement, qui va définir le mode opératoire. Le retrait
est sans doute le plus contraignant
mais aussi le plus efficace. Le client
est tranquille : son logement ne
© NOGENT LINO PEINTURES
D
LES TRAVAUX DE CONFINEMENT
et de retrait d’amiante
nécessitent la mise en œuvre
de protections spécifiques.
renferme plus de dalles amiantées.
Cette opération nécessite d’établir
un plan de retrait qui est transmis à l’inspection du travail, à la
caisse régionale d’assurance maladie (CRAM), à la médecine du travail et à l’Organisme professionnel de prévention du Bâtiment et
des Travaux publics (OPPBTP).
Objectif : évaluer le plan de retrait
ou d’encapsulage (PRE) et l’exposition au produit des personnes qui
effectuent ce retrait. Une fiche individuelle d’exposition mentionnera
notamment le mode opératoire, les
caractéristiques des équipements de
protection individuelle, ainsi que
les dates et durées d’exposition.» À
condition de respecter les contraintes sanitaires et réglementaires, le
retrait pourra avoir lieu suivant différentes méthodes, dont les techniques mécaniques traditionnelles
et les techniques de ponçage, mais
aussi de grenaillage ou de rabotage
(pour les colles bitumes). « Une fois
les dalles retirées, il existe une obligation de traçabilité, avec un suivi
c’est que dans le premier cas, certaines parties du revêtement peuvent être déposées, reprend Michel
Mabilat. Il faut conserver une traçabilité des dalles existantes afin
d’acquérir la certitude que perCONFINEMENT
Le confinement consiste à poser sonne ne sera exposé au produit
par-dessus les dalles une toile et amianté à la suite d’une dépose, ce
une résine totalement étanches. La qui n’est guère évident. Le confinecertification Qualibat 1512 est obli- ment reste la solution la plus écogatoire pour effectuer cette opéra- nomique, mais elle ne peut être que
tion. Toutefois, comme le confirme transitoire. Il faudra bien assurer un
la Direction générale du travail, jour le retrait des dalles en quesles travaux consistant à appliquer tion.» À noter également : si la cerpar collage sur un ancien revête- tification 1512 est obligatoire, il en
ment vinyle amiante « un lino, une est de même de l’assurance, qui doit
moquette ou un autre revêtement être spécifiquement souscrite pour
avec dalles PVC(2) » correspondant à une activité de désamiantage. 쐍
une intervention relevant de la sous- (1) Afaq Afnor délivre également ce type de
section 4(3) du code du travail, ne certification.
Réponse de la Direction Générale du
requièrent pas de certification. En (2)
Travail du 28/01/08 aux questions posées
revanche, les travaux consistant à par l’OPPBTP.
Dispositions particulières aux activités et
appliquer « une chape ciment étan- (3)
interventions sur les matériaux ou appareils
che ou une résine de sol » sur un tel susceptibles de libérer des fibres d’amiante.
support correspondent à un confinement par fixation, avec obliga- POUR EN SAVOIR PLUS
tion d’être titulaire d’une certifica- GNA-FFB (Groupement national
amiante), tél. : 01 40 69 51 73
tion Qualibat 1512. « Le problème,
précis des déchets, qui devront être
évacués en centre de stockage de
type classe II ou classe I », précise
Michel Mabilat.
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
53
54
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
FINITIONS/AMÉNAGEMENT
FICHES ITE Repères utiles pour les peintres
A
vec en toile de fond les objectifs
de réduction des consommations énergétiques, l’Union professionnelle peinture finitions (UPPFFFB) a publié en avril dernier une
série de quatre fiches sur l’isolation
thermique par l’extérieur (ITE). Si
la première traite du cadre général de l’ITE et répond à la question
« pourquoi isoler le bâtiment ? »,
elle précise aussi « pourquoi par
l’extérieur ». C’est que l’ITE présente notamment deux avantages :
avec elle, la plupart des ponts thermiques sont supprimés; en outre,
elle n’exerce aucun impact sur la
surface habitable. Sur ce type de
chantier, les peintres sont particulièrement concernés par l’enduit
mince qu’il va falloir appliquer sur
les systèmes d’isolation(1). Ces der-
niers bénéficient d’Avis techniques
qui doivent être respectés pour que
les travaux effectués soient assurés.
Les fiches ITE n°2 et n°3 dressent
donc la liste des différents isolants
employés (polystyrène expansé
ignifugé, laine de roche…) et de
leurs principes de fixation, qui sont
au nombre de trois :
• collage : la fixation se fait par collage avec des pâtes organiques en
phase aqueuse ;
• collage/chevillage : la fixation est
assurée par des chevilles en plastique avec tête ajourée. Un collage
complémentaire est effectué préalablement au droit des fixations ;
• mécanique par profil raidisseur :
la fixation est assurée mécaniquement par des profilés de maintien
et des profilés de jonction.
FINITION ET POINTS
SINGULIERS
Une fois l’isolant fixé, un enduit
type ciment colle est appliqué en
deux passes avec marouflage d’une
toile pour renforcer le système. La
finition en enduit mince à base
de liant organique est appliquée
en deux couches sur les panneaux
d’isolant. La réussite et la longévité d’une isolation par l’extérieur
dépendent de la façon dont sont
traités les points singuliers. C’est
le sujet, schéma à l’appui, de la
fiche n°4, qui aborde en particulier les encadrements de baie, les
arrêts (bas, en angle, sous débord,
en acrotère, en pointe de pignon)
et les orifices destinés au passage
de câble ou à la ventilation.
La fiche n°1 met également l’ac-
cent sur les réglementations et
certifications en vigueur. Un
vade-mecum utile pour garder
en mémoire les sept critères de
certification d’un système isolant
édictés par l’Association pour la
certification des systèmes isolants
(Acermi).
쐍
(1) Trois procédés existent pour protéger
l’isolant appliqué sur la paroi extérieure :
l’enduit mince ; le bargade, vêture ou vêtage ;
l’enduit hydraulique. Voir également l’article
en pp 28-29 et Bâtimétiers n°12,
pp 23 à 25.
POUR EN SAVOIR PLUS
UPPF-FFB (Union professionnelle
peinture finitions),
tél. : 01 40 69 53 73.
Les fiches sont disponibles
sur www.uppf.ffbatiment.fr, volet
adhérent, rubrique « Technique /
Fiches techniques »
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
55
62%
DE L’EAU POTABLE
DISTRIBUÉE EN
FRANCE EST
PRODUITE À PARTIR
DE RESSOURCES
SOUTERRAINES
40%
© H. PERDEREAU
DE LA POPULATION
MONDIALE EST
CONFRONTÉE À
UNE PÉNURIE D’EAU
DOSSIER RÉALISÉ EN PARTENARIAT AVEC
440
MILLIARDS DE M3 D’EAU
PAR AN REÇU SOUS
FORME DE PRÉCIPITATIONS
EN FRANCE
Réserves en baisse, factures en hausse,
restrictions dans certains départements,
préoccupations environnementales
croissantes… autant d’incitations
à mieux valoriser et préserver
cette ressource rare qu’est l’eau. Parmi
les solutions : récupérer l’eau de pluie.
MIEUX GÉRER
L’EAU
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
57
INSTALLATION DE RÉCUPÉRATION
D’EAU DE PLUIE
1
1
6
2
6
5
5
3
1 Gouttière munie d’une crapaudine.
2 Dispositif de filtration avec regard.
4
3 Dispositif de stockage.
4 Évacuation du trop-plein.
© J. BESRY
5 Robinet de soutirage verrouillable.
6 Plaque de signalisation.
Qualité sanitaire de l’eau
LES TROIS PRINCIPAUX ENNEMIS
D’UNE INSTALLATION
Gérer l’eau dans un bâtiment,
c’est aussi préserver la qualité
sanitaire de l’eau dans les
installations. Trois points
appellent en particulier la
vigilance des professionnels.
LE PLOMB. Pour lutter contre
les risques (saturnisme,
retard de développement chez
l’enfant...) liés à la présence
de plomb dans l’eau, la valeur
maximale admise à la sortie
des points de distribution
a été ramenée de 50 à 25
microgrammes par litre depuis
2004, et doit être abaissée à
moins de 10 microgrammes
avant le 25 décembre 2013
58
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
(en application de la directive
européenne du 3 novembre
1998). Cette exigence implique
le traitement (remplacement
ou gainage) de l’ensemble des
anciennes canalisations en
plomb ; ces travaux sont en
cours pour les réseaux publics,
mais restent pour l’essentiel
à entreprendre à l’intérieur
des immeubles anciens – un
marché considérable, évalué à
près de 20 milliards d’euros.
LA LÉGIONELLOSE.
Infection bactérienne due à
l’inhalation d’un aérosol d’eau
contaminée, la légionellose
peut provoquer de graves
affections pulmonaires. Le
germe responsable est un
bacille vivant dans tous les
milieux aquatiques naturels ou
artificiels. Dans une installation,
la légionellose se prévient par :
l’élimination de la stagnation
de l’eau (suppression des
« bras morts ») ; la lutte contre
l’entartrage et la corrosion
(entretien et choix des
matériaux) ; la maîtrise de la
température de l’eau sur la
totalité des parcours, de la
production au puisage.
LE TARTRE. Berceaux
favorables au développement
des légionelles, les dépôts
de calcaire réduisent aussi la
qualité d’usage, en limitant
les débits et les capacités
de stockage, perturbent
le fonctionnement des
installations (notamment en
bloquant les dispositifs de
sécurité) et entraînent des
gaspillages énergétiques. Le
titre hydrotimétrique (TH), c’està-dire la dureté de l’eau, varie
considérablement d’une région
à l’autre, de 0 à 40° TH et plus
(1 degré = 10 mg de bicarbonate
de calcium par litre). D’où la
nécessité d’une analyse locale
pour évaluer le TH et le risque
d’entartrage correspondant.
DOSSIER MIEUX GÉRER L‘EAU
ouvoir récupérer et utiliser les eaux de
pluie : le principe était acquis depuis
la loi sur l’eau du 31 décembre 2006. Mais
on attendait depuis plusieurs mois l’arrêté
qui fixerait les conditions d’utilisation de
l’eau récupérée, notamment à l’intérieur
des bâtiments. Le texte a été publié en août
dernier, mettant fin à une longue période
de flou réglementaire. Les professionnels
du bâtiment peuvent désormais concevoir
et réaliser les équipements de récupération
dans un cadre clair et précis.
L’eau de pluie récupérable doit être « collectée
à l’aval de toitures inaccessibles », autrement
dit les couvertures ne recevant pas du public,
ce qui exclut les toitures-terrasses. Sont exclues
également les toitures en amiante-ciment et
en plomb. À l’extérieur du bâtiment, l’eau de
pluie peut être utilisée pour tous les usages
domestiques. C’est-à-dire pour l’arrosage
des jardins, le lavage des voitures et des sols
extérieurs, le remplissage de piscines privées
non collectives. Seule restriction explicite :
l’arrosage des espaces verts accessibles au
public, qui doit être effectué en dehors des
périodes de fréquentation. À l’intérieur du
bâtiment, en revanche, les usages sont très
précisément délimités. Sont tout d’abord exclus
totalement du dispositif les établissements de
santé et sociaux, ceux recevant des personnes
âgées et les crèches. Concernant les autres types
de bâtiments, l’eau de pluie peut être utilisée
désormais pour les sanitaires et le lavage des
sols. Un troisième usage est autorisé « à titre
expérimental » : le lavage du linge, sous réserve
que l’installateur fasse une déclaration auprès
du ministère de la Santé.
ÉVITER TOUTE CONTAMINATION
C’est surtout sur la question de l’installation
que l’arrêté apporte le plus de précisions
et de restrictions, « de manière à ne pas
présenter de risques de contamination
vis-à-vis des réseaux de distribution d’eau
destinée à la consommation humaine ».
Tout raccordement de ces derniers au réseau
d’eau de pluie est interdit. Toutefois, pour
assurer l’appoint en eau du système de
distribution d’eau de pluie depuis le réseau
d’eau potable, il est possible d’installer un
système de disconnexion ; le dispositif de
trop-plein associé à ce système doit permettre
d’évacuer le débit maximal d’eau dans le cas
d’une surpression du réseau de distribution
d’eau de pluie, c’est-à-dire dans les cas de
© H. PERDEREAU
P
À l’extérieur du bâtiment, l’eau de pluie peut
être utilisée pour tous les usages domestiques : l’arrosage des
jardins, le lavage des voitures et des sols extérieurs, le remplissage
de piscines privées non collectives.
fortes intempéries.
Les réservoirs de stockage (non translucides
et protégés contre les élévations importantes
de température) font l’objet de nombreuses
exigences : facilité d’accès (pour pouvoir
vérifier en tout temps leur étanchéité),
parois intérieures constituées de matériaux
inertes vis-à-vis de l’eau de pluie, fermeture
par un accès sécurisé pour éviter tout risque
de noyade, protection contre toute pollution
d’origine extérieure, aérations munies de
grilles anti-moustiques (avec mailles de 1 mm
maximum)… Un dispositif de filtration
(inférieure ou égale à 1 mm) doit être mis en
place en amont de la cuve, afin de limiter la
formation de dépôt à l’intérieur.
À l’intérieur des bâtiments, les canalisations
de distribution d’eau de pluie doivent être
constituées de matériaux non corrodables,
et signalées par un pictogramme « eau non
potable », à toutes les entrées et sorties de
vannes et d’appareils ainsi qu’aux passages de
cloisons et de murs. Lorsque le bâtiment est à
usage d’habitation ou assimilé, il est interdit
d’installer dans la même pièce des robinets
distribuant des eaux de qualité différente
– excepté dans les caves, sous-sols et autres
pièces annexes. Les robinets d’eau non
potable doivent pouvoir être verrouillés, et
s’ouvrir avec un outil spécifique ; la mention
« eau non potable » doit figurer, là encore, à
proximité de chacun d’eux.
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
59
LA RESSOURCE
EN EAU, REPÈRES
Dans le monde
• Sur les 1 400 millions de milliards de m3 d’eau que compte la Terre,
seulement 2,8 % sont constitués d’eau douce – concentrée à 70 % dans
les glaces des pôles.
• La ressource disponible en eau renouvelable est en diminution
constante. Elle représentait 17 000 m3 par personne et par an en 1950,
7 500 m3 en 1995 – à comparer avec l’estimation de 5 100 m3 à l’horizon 2025.
• L’eau est l’une des ressources les plus mal réparties dans le monde.
Environ 80 pays, représentant 40 % de la population mondiale, sont
confrontés à une pénurie d’eau. Dans certains pays comme le Tchad,
l’Éthiopie ou la Mauritanie, moins de 40 % de la population a accès à
l’eau potable.
• L’inégalité des hommes vis-à-vis de l’accès à l’eau potable est creusée par les pratiques de consommation : aux États-Unis, la consommation moyenne, hors agriculture, est d’environ 300 litres par jour et
par habitant ; en Europe, elle varie de 10 à 200 litres ; elle n’est que de
quelques litres dans certains pays en développement.
En France
• La France reçoit en moyenne 440 milliards de m3 d’eau par an, sous
forme de précipitations. 61 % de cette eau s’évaporent, 16 % alimentent directement les cours d’eau, 23 % seulement s’infiltrent pour
reconstituer les réserves souterraines. Le total des écoulements avoisine 191 milliards de m3, soit 3 262 m3 par personne et par an.
• On estime à 2 000 milliards de m3 le volume d’eau souterraine
stocké dans les aquifères, et à 100 milliards de m3 le volume moyen
annuel de renouvellement des nappes. 62 % de l’eau potable distribuée en France est produite à partir de ressources souterraines.
• La ressource en eau varie fortement d’une région ou d’un département
à l’autre, selon la pluviométrie (qui va de 0,5 à 2 mètres par an), la présence ou non d’aquifères souterrains importants, les niveaux d’écoulement (de 1 à 10) et celui des prélèvements (irrigation agricole, consommation des ménages…).
RÉPARTITION DES UTILISATIONS
DOMESTIQUES
Sur la base d’une consommation en eau potable de 120 m3/habitant/an
6%
1%
6%
39 %
6%
10 %
12 %
20 %
Bains / douches (46,8 m3)
Sanitaires (24 m3)
Lessive (14,4 m3)
Vaisselle (12 m3)
Préparation
de la nourriture (12 m3)
60
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
Lavage de voitures,
arrosage (7,2 m3)
Boisson (1,2 m3)
Autres (7,2 m3)
« Nos clients veulent
laisser une planète
propre à leurs enfants»
ANTHONY DAVIET, DAVIET SARL, LE GIVRE (VENDÉE)
Que représentent les sytèmes de récupération
d’eau de pluie dans l’activité de votre entreprise ?
Nous sommes une entreprise de neuf personnes,
spécialisée en plomberie, chauffage et énergies
renouvelables. Cette dernière activité, que nous
exerçons auprès d’une clientèle de particuliers,
génère un bon tiers de notre chiffre d’affaires. Elle
inclut l’eau chaude solaire, les chaudières à bois déchiqueté, les
puits canadiens, le traitement des eaux usées par bassins plantés,
et les systèmes de récupération des eaux de pluie. Concernant
l’eau de pluie, nous installons une vingtaine de systèmes par
an, pour des maisons neuves et surtout en rénovation. Le plus
souvent, nous préconisons des cuves de 10 m3, soit une capacité
suffisante pour faire face à d’éventuelles périodes de sécheresse,
pour un coût à peine supérieur à celui d’une cuve de 5 m3. Nous
préférons les réservoirs ronds (l’eau se comporte mieux que
dans les réservoirs carrés) et en béton, car ce matériau a la
particularité de redresser le ph de l’eau. Au-delà des cuves, nous
réalisons l’installation de A à Z, en sous-traitant simplement les
travaux de terrassement. Nos clients apprécient d’avoir affaire à
un interlocuteur qui leur propose une offre globale.
Quelles sont les motivations de vos clients ?
L’aspect budgétaire n’est pas la première motivation. Il faut
compter en effet environ 6 000 euros pour une installation
complète de récupération d’eau de pluie, qui ne peut s’amortir
que sur une longue durée. Nos clients se préoccupent d’abord
de laisser une planète propre à leurs enfants.
Quels sont les points techniques qui appellent une vigilance
particulière ?
Le point fondamental est de différencier totalement les deux
réseaux – eau potable et eau de récupération. Même si la
réglementation permet d’installer un dispositif assurant l’appoint
depuis le réseau d’eau potable vers le système de distribution
d’eau de pluie, nous préférons la disconnection totale entre
les deux. Il faut installer aussi un dispositif de filtration (ceux
que nous posons font généralement 0,55 mm) qui arrête les
morceaux de végétation et les impuretés. Sur chaque installation
destinée à la machine à laver et aux WC, nous mettons en place
trois filtres complémentaires : un filtre lavable, un filtre coton
20 microns et un filtre charbon actif. Mais techniquement, ce
type d’installation est plutôt simple ; c’est l’utilisation de l’eau de
pluie qui n’est pas courante.
Qu’attendez-vous de la nouvelle réglementation ?
La possibilité d’utiliser l’eau de pluie dans les bâtiments, pour
les toilettes et le lave-linge, devrait stimuler la demande. Il faut
souligner toutefois la lourdeur des démarches administratives,
avec à la fois une déclaration d’usage en mairie pour l’ensemble
du système, et une liste spécifique des installations, à disposition
de la DDASS, lorsque l’eau est utilisée pour le lave-linge.
J’attendais aussi des précisions sur les aides . Le maintien
du crédit d’impôts pour l’utilisation de l’eau de pluie, élargi
désormais aux usages intérieurs, est une bonne nouvelle. Enfin,
il me paraît important d’inciter les professionnels, en particulier
les artisans, à mieux se former à la gestion de l’eau.
DOSSIER MIEUX GÉRER L‘EAU
UNE OPPORTUNITÉ
POUR LES PROFESSIONNELS
Pour les professionnels du bâtiment – en
particulier pour les premiers concernés, les
maçons et les plombiers, qui collaborent déjà
sur la problématique de métier similaire qu’est
l’assainissement non collectif –, l’émergence
d’un marché des équipements de récupération
d’eau de pluie ouvre de réelles opportunités.
La clarification des conditions d’installation
et d’entretien – et l’accent mis par la nouvelle
réglementation sur le respect des règles de
l’art – devrait les aider à mieux répondre
aux attentes de leurs clients. Sachant que ces
derniers se posent de plus en plus de questions
sur l’eau, pour des préoccupations autant
économiques qu’écologiques, les professionnels
du Bâtiment ont là une carte à jouer, en prenant
l’initiative vis-à-vis d’une clientèle sollicitée par
ailleurs par des sociétés commercialisant des
systèmes de valorisation des eaux pluviales.
Ils pourront prochainement s’appuyer dans
cette démarche sur un guide pratique abordant
Traquer les fuites est une nécessité :
un robinet qui fuit, ce sont 100 litres d’eau gaspillée par jour .
à la fois la conception et la mise en œuvre,
l’entretien et la maintenance ainsi que les
aspects réglementaires et financiers (crédit
d’impôt notamment). Élaboré par un groupe
de travail associant les ministères concernés, le
Centre scientifique et technique du Bâtiment,
les organisations professionnelles – dont la
FFB – et les industriels, ce guide à l’usage des
professionnels devrait être disponible début
2009. En parallèle, des travaux de normalisation
ont été lancés sous l’égide de l’Afnor.
DES SOLUTIONS
POUR ÉCONOMISER L’EAU
Les plombiers ont tout intérêt à adopter la
même attitude proactive lorsqu’il s’agit de
conseiller leurs clients sur les solutions pour
économiser l’eau. Chasses d’eau à double
commande (consommant 3 à 6 litres au
lieu de 10), douchettes avec aérateur (40 %
d’eau en moins sans perte de confort) et
autres mousseurs sont aujourd’hui des
équipements quasi standard, qui réduisent
significativement les consommations. Traquer
les fuites est aussi une nécessité : un robinet
qui fuit, ce sont 100 litres d’eau gaspillée par
jour ; une chasse d’eau, 1 000 litres. Inciter
les clients à modifier leurs comportements
quotidiens est tout aussi productif : se laver
les dents sans laisser couler l’eau permet
d’économiser de 10 à 30 litres ; prendre
une douche plutôt qu’un bain, c’est utiliser
50 litres d’eau au lieu de 150. Concernant plus
directement l’intervention des professionnels,
la conception de l’installation d’eau chaude
sanitaire influe aussi sur les consommations :
limiter la distance entre le point de production
ou de stockage et le point de puisage le plus
éloigné (il est recommandé de ne pas excéder
8 m de canalisations) permet de réduire le
volume d’eau gaspillée pendant l’attente de
l’eau chaude.
쐍
© H. PERDEREAU
OBLIGATIONS D’ENTRETIEN
Avec le même souci de prévenir tout risque
sanitaire, la nouvelle réglementation met
également l’accent sur les obligations
d’entretien incombant au propriétaire
du bâtiment. Celui-ci doit vérifier tous les
six mois la propreté des équipements de
récupération des eaux de pluie et le bon
fonctionnement du système de disconnexion.
Tous les ans, il est tenu de nettoyer les filtres,
de vidanger et désinfecter la cuve de stockage,
et de manœuvrer les vannes et robinets de
soutirage. Un carnet sanitaire, incluant un
plan des équipements de récupération des
eaux de pluie et une fiche de mise en service,
rend compte des vérifications réalisées et
des opérations d’entretien. À signaler enfin,
lorsque l’installation est raccordée au réseau
collectif d’assainissement, l’obligation de
mettre en place un système d’évaluation
du volume d’eau de pluie utilisée dans le
bâtiment – et de porter les relevés mensuels
dans le carnet sanitaire.
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
61
I N N O V A T I O N
MATÉRIAUX À CHANGEMENT DE PHASE
Limiter l’usage de la climatisation
© CSTB
Les matériaux à changement de phase (MCP) sont depuis
longtemps étudiés en vue de leur utilisation dans le bâtiment
et les premiers produits commencent à être commercialisés.
Mais de quoi s’agit-il et pour quelles applications ?
DIFFÉRENTS ÉTATS DES MATÉRIAUX à changement de phase en fusion dans des briques de verre.
M
ême si on les présente souvent comme révolutionnaires, les matériaux à changement
de phase (MCP), qui sont parfois qualifiés de matériaux thermiquement actifs, ont fait l’objet d’études dès le premier choc
pétrolier, dans les années 1970. À
l’époque, il s’agissait de tester leur
capacité à stocker l’énergie solaire.
Aujourd’hui, il s’agit de les intégrer à des produits de construction pour limiter le recours à
la climatisation en été, en utilisant leurs propriétés, à savoir leur
capacité à se liquéfier en absor-
62
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
bant les calories de l’atmosphère leur de la pièce. Ainsi, dans les
ambiante et à les restituer lorsque pièces équipées, il est possible, en
la température baisse.
théorie, de diminuer de 3 à 5° C
les températures, ce qui limite
STOCKER LES APPORTS
d’autant le recours aux systèmes
SOLAIRES
de climatisation, coûteux en énerEn effet, à l’image de la glace qui gie. En hiver ou pendant la demise transforme en eau au-dessus de saison, les MCP peuvent égale0° C, ces matériaux changent de ment stocker les apports solaires
nature en fonction de la tempéra- pour les restituer en fin de jourture ambiante. À la différence de née. Leur emploi est, par exeml’eau, leur température de fusion ple, prometteur dans des projets
se situe entre 23 et 26° C. Résul- de construction ou de rénovatat : dès que l’air ambiant atteint tion de bâtiments à faible inertie :
cette température, le produit fond construction à ossature bois, habiet absorbe une partie de la cha- tat préfabriqué...
CIRE DE PARAFFINE
Concrètement, ils peuvent être
intégrés, sous forme de microbilles de cire de paraffine encapsulées dans des polymères, dans
les parois des bâtiments – plaques
ou carreaux de plâtre, mais aussi
enduits ou encore blocs de béton
cellulaire. D’ores et déjà, des expériences ont été réalisées avec des
plaques de plâtre et les premiers
produits commencent à être commercialisés. Pour l’entreprise qui
aura à mettre en œuvre ces matériaux, les techniques de pose ne
différeront pas ou peu, car l’incorporation des MCP dans une plaque de plâtre ne change en rien la
pose. C’est là un avantage évident
pour leur diffusion. Il existe également des études qui portent sur
l’incorporation dans les composants de la structure des bâtiments
de MCP couplés à des super-isolants. Là, en revanche, il pourrait y
avoir des incidences sur les modes
de pose en raison de la présence
d’isolant sous vide.
TESTS DE VIEILLISSEMENT
En attendant la commercialisation
des MCP, quelques points particuliers doivent encore faire l’objet d’améliorations et de recherches spécifiques : définition plus
précise de la plage de température
de fusion-solidification, comportement au feu, caractérisation des
émissions éventuelles (nocivité
potentielle), conditionnement,
mais aussi et surtout durabilité
aux cycles fusion-solidification.
Ainsi, ils sont actuellement soumis à des tests de vieillissement
accélérés pour évaluer l’évolution
de leurs performances thermiques
dans le temps.
쐍
I N N O V A T I O N
PASS INNOVATION Une évaluation express pour les produits
innovants liés au Grenelle
P
our répondre aux enjeux
pressants de l’environnement, le Grenelle a décrété la
nécessité d’améliorer rapidement les performances énergétiques des bâtiments neufs et des
bâtiments existants. Or, parmi
les moyens pour atteindre cet
objectif, il existe des procédés
ou produits innovants qui ne
sont pas utilisés en France, faute
d’être suffisamment connus ou
de bénéficier d’une procédure
d’évaluation qui garantisse leur
fiabilité, leurs performances et
leur assurabilité. La procédure
qui pourrait leur donner cette
reconnaissance sur le marché,
l’Avis Technique, n’est pas adaptée à cette situation spécifique,
en raison d’une démarche méticuleuse : gage de qualité, mais
longue.
Pour remédier à la situation,
le CSTB lance fin 2008 le Pass
Innovation, une procédure permettant une première évaluation rapide des produits innovants en matière de performance
énergétique, qui sera délivrée
dans un délai moyen de trois
mois. La procédure implique le
dépôt par le fabricant d’un dossier complet de description du
procédé, comportant notamment le domaine d’emploi, les
conditions de mise en œuvre et
les performances revendiquées.
Les experts du CSTB, voire des
experts extérieurs, procèdent
à l’analyse de son aptitude à
l’emploi, en regard des exigences techniques et réglementaires auxquelles le ou les ouvrages
de destination doivent satisfaire :
stabilité structurale (notamment
au vent et aux séismes), sécurité
incendie, performance énergétique, sécurité électrique, réglementation thermique, durabilité en œuvre des produits et de
leurs assemblages. L’examen de
ces divers éléments donne lieu
à un rapport final du CSTB, qui
attribue soit un feu vert (procédé
au point et risque très limité), un
feu orange (procédé demandant
vérification et risque réservé)
ou un feu rouge (procédé non
abouti en l’état et risque non
maîtrisé). L’attribution d’un feu
vert par le CSTB pourrait ouvrir
la voie à une assurance des procédés et produits dans le cadre
du risque courant par les assureurs. Le Pass Innovation étant
attribué pour une durée de deux
ans, qui ne peut être reconduite,
les fabricants qui veulent assurer la pérennité de leurs procédés ont donc intérêt à s’engager
parallèlement dans une procédure d’Avis Technique.
쐍
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
63
C H A N T I E R
RACCORDEMENTS ÉLECTRIQUES
Comment raccourcir les délais
financière. En pratique, le professionnel mandaté peut accélérer le
processus s’il communique rapidement toutes les informations :
une copie de l’autorisation d’urbanisme, un plan de masse correspondant à l’adresse du site à
raccorder, un plan de situation
du site et l’estimation de la puissance à souscrire. Ces quatre éléments sont indispensables au traitement de la demande. ERDF ou
les régies locales rappellent qu’ils
ne peuvent rien engager tant que
le dossier n’est pas complet. Ce
n’est qu’à réception d’un accord
écrit pour le démarrage des travaux et du règlement de la facture
d’acompte, qu’ERDF ou les régies
locales s’engagent sur une durée,
en fixant la date de début des travaux et la date de livraison du raccordement. Une durée qui peut
passer de huit semaines à six mois
selon les contraintes de la situation (extension du réseau public
d’électricité, construction d’un
poste de transformation).
Depuis l’ouverture à la concurrence du marché de l’énergie,
les électriciens se heurtent à la nouvelle répartition des rôles.
La délégation de pouvoir d’un maître d’ouvrage à une entreprise
peut permettre de raccourcir les délais.
ombreux sont les professionnels de l’électricité qui
se plaignent des délais de procédure pour les raccordements électriques. Il est vrai que l’ouverture
à la concurrence du marché de
l’énergie a alourdi les démarches
et allongé les délais pour l’installateur. Néanmoins, le processus de
demande reste simple pour peu
qu’il soit suivi avec attention. Face
à la multiplication des interlocuteurs et aux exigences administratives des procédures de raccordement, la capacité d’anticipation et
la rigueur sont les meilleurs atouts
du professionnel.
ÉTAPE 1
L’INFORMATION DU CLIENT
Le professionnel doit s’assurer au
plus tôt (si possible avant le début
des travaux) que le client a choisi
un fournisseur pour son approvisionnement en électricité. Il
doit rappeler à son client les deux
types de contrats qui s’offrent à
lui : le contrat unique ou le contrat
d’accès au réseau public de distribution (CARD). Dans le cas
du contrat unique, le fournisseur
sélectionné sera l’unique interlocuteur pour la fourniture et l’acheminement de l’électricité. Avec le
contrat « CARD », le client fait le
choix de dissocier l’acheminement – assuré par ERDF (Électricité réseau distribution France) ou
par des régies locales – et la fourniture. Le client peut alors décider
d’effectuer lui-même la démarche
de raccordement auprès du gestionnaire de réseau ou bien d’avoir
recours à un tiers mandaté.
64
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
ÉTAPE 2
LA DÉLÉGATION
DE POUVOIR
Si le client n’a pas souscrit de
contrat unique avec un fournisseur d’énergie, le professionnel
peut lui proposer une délégation
de pouvoir. Le professionnel mandaté devient alors l’unique interlocuteur et prend en charge le suivi
du dossier auprès d’ERDF.
ÉTAPE 3
L’ANTICIPATION DES DÉLAIS
La procédure de raccordement
s’effectue en deux phases distinctes : la phase études, qui se conclut
par un devis pour une offre de
raccordement et la phase travaux
pour la mise en service de l’instal-
lation. Le délai final est difficile à
prévoir. Exemple : le délai pour la
phase études passe de dix jours à
six semaines si la situation nécessite des études complémentaires, notamment pour l’extension
du réseau public de distribution
d’électricité.
ÉTAPE 4
L’ÉLABORATION
DU DOSSIER
Une fois le devis obtenu, les délais
d’exécution dépendent de l’efficacité du demandeur dans l’élaboration du dossier. En théorie, il dispose de trois mois pour fournir
les éléments : c’est la durée de vali- ÉTAPE 5
dité de la proposition technique et L’ATTESTATION
DE CONFORMITÉ
Dernière étape avant la mise en service de l’installation: l’attestation de
conformité « Consuel », à faire parvenir au gestionnaire de réseau de
distribution (GRD) en anticipant
de plusieurs semaines sur la mise
sous tension définitive.
쐍
POUR EN SAVOIR PLUS
© A. BÉNARD
N
Le comité SéQuélec (Sécurité
et Qualité dans l’utilisation
de l’électricité), qui réunit les
organisations professionnelles
d’installateurs électriciens et les
distributeurs, a élaboré des fiches
techniques qui apportent des
réponses concrètes aux problèmes
que peuvent rencontrer les
professionnels.
Pour se procurer ces fiches,
contactez la Fédération française
des entreprises de génie électrique
et énergétique (FFIE-FFB),
tél. : 01 44 05 84 00 ou consultez-les
sur www.erdfdistribution.fr
R E G L E M E N T A T I O N
RÉGLEMENTATION SISMIQUE
Les entreprises face à une situation compliquée
Les décrets issus du « Programme national de prévention du risque séisme » sont
en instance de publication. Mais leur application suscite déjà quelques interrogations.
L
a refonte de la réglementation sismique, formalisée par
les décrets et arrêtés « parasismiques » du MEEDDAT(1), en attente
de publication, s’annonce comme
un prélude à l’application des
Eurocodes. La nouvelle réglementation témoignera de trois évolutions majeures. En premier lieu,
le zonage sismique, qui reposait
jusqu’alors sur des travaux scientifiques datant de 1984, est considérablement étendu(2). Les zones
concernées passeront de 17 % à
62 % du territoire national. Cet
élargissement de la couverture
géographique se fonde sur une
approche « probabiliste », mieux
adaptée que l’approche statistique aux normes européennes.
Ensuite, il en découle un dimensionnement des ouvrages, déterminé avec de nouvelles valeurs
d’accélération(3). Enfin, la réglementation fait directement référence aux Eurocodes 8. Elle auto-
rise néanmoins l’utilisation de
la réglementation parasismique
PS92 sur une période transitoire
s’étalant jusqu’au début 2010. Les
règles « Parasismiques » applicables aux maisons individuelles
(PSMI) restent en vigueur, juste
amendées par le nouveau zonage.
En revanche, l’intégration réglementaire de l’Eurocode 8 impliquera l’utilisation de l’ensemble
des Eurocodes pour les projets de
constructions concernés par l’aspect sismique.
jet d’une mise à jour. Ceux qui
concernent les produits déjà visés
en zone sismique devront, eux
aussi, être révisés pour intégrer
les modifications réglementaires
(zonage, accélérations et Eurocodes). Les entreprises devront
donc concentrer leur attention
sur la validité des Avis techniques utilisés. D’autre part, la référence aux Eurocodes 8 peut prêter
à confusion. Le texte d’application de l’Eurocode 8, qui définit
« la conception et le dimensionnement des structures pour leur
L’application de cette nouvelle résistance aux séismes », fait référéglementation risque de placer rence aux autres Eurocodes. L’utiles entreprises dans une situation lisation de l’Eurocode 8 implique
délicate. D’une part, parce qu’elle donc un basculement complet
implique la révision des Avis tech- dans le système de calcul des
niques des systèmes et produits Eurocodes. Cependant, l’Eurosusceptibles d’être utilisés en code 7 n’est pas encore finalisé :
zone sismique. Les Avis techni- les normes de liaison de l’ouvrage
ques des produits qui n’intègrent avec le sol (la norme NF P 94-261
pas encore la mise en œuvre en « Fondations superficielles » et la
zone sismique devront faire l’ob- norme NF P 94-270 « Fondations
sur pieux ») ne sont pas encore
publiées. Il est à craindre que les
normes manquantes de l’Eurocode 7 compliquent l’application des textes, tant au niveau des
hypothèses de calcul que de la réalisation des ouvrages. Des ambiguïtés réglementaires que maîtres
d’ouvrage, architectes et bureaux
d’études devront anticiper pour
établir un cahier des charges cohérent.
쐍
(1) Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du
Développement durable et de l’Aménagement du territoire.
(2) La carte de zonage d’aléa sismique est
disponible sur www.planseisme.fr, rubrique
réglementation/réglementation à venir.
(3) Le mouvement dû au séisme en un point
donné de la surface du sol.
POUR EN SAVOIR PLUS
www.planseisme.fr
www.afps-seisme.org
EUROCODES Une année pour s’y préparer !
D
éjà d’actualité pour certains
projets de constructions, le
passage aux Eurocodes est un
grand chantier qu’il vaut mieux
anticiper.
Les Eurocodes, qui constituent un
référentiel de calcul et de justification des structures homogènes,
sont presque tous finalisés. Seules
les normes relatives aux fondations superficielles et fondations
profondes, qui sont nécessaires
à l’application de l’Eurocode 7
(Géotechnique), sont toujours en
cours de rédaction. Entamée de
longue date, la rédaction des Eurocodes a permis d’établir un réfé-
rentiel commun dans le but d’harmoniser les règles de construction
à l’échelle européenne.
Si le passage aux Eurocodes est
un véritable défi pour les architectes et les ingénieurs au stade
de la conception, les entreprises
devront, elles, s’adapter à l’impact de ces nouvelles exigences
sur les techniques et méthodes
de réalisation. Un grand chantier réglementaire pour un délai
excessivement court : en effet,
concernant la réglementation sismique par exemple, le corpus des
Eurocodes sera applicable (tout
du moins pour les projets rele-
vant de la réglementation sismique) dès janvier 2010 ! D’ici là, le
maître d’ouvrage a la possibilité
de choisir entre la réglementation
en vigueur ou la prise en compte
des Eurocodes de façon contractuelle.
Il est donc vivement recommandé
d’assimiler dès à présent le nouveau système de calcul. Et ce, pour
trois raisons principales. Premièrement, pour les réglementations qui visent la sécurité des
personnes (la prévention du risque sismique et la réglementation
incendie), les Eurocodes concernés s’imposeront de façon obli-
gatoire. Deuxièmement, le corpus
des Eurocodes est un ensemble
cohérent et indivisible. Autrement
dit, l’application de l’un d’entre
eux pour un projet implique l’utilisation de la totalité des Eurocodes, dans le respect de cette cohérence. Enfin, 2010, c’est dans un
an à peine…
쐍
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
65
N O R M A L I S A T I O N
MARQUAGE CE DES FENÊ TRES
La transparence dans les performances
Obligatoire à compter de février 2009, le marquage CE des fenêtres contraint les fabricants
à évaluer et afficher les performances de leurs produits. Une disposition qui
permettra de choisir le bon produit en fonction de l’usage et des caractéristiques recherchées.
C
onséquence de la Directive européenne produits de
construction, les fenêtres devront
obligatoirement faire l’objet d’un
marquage CE à compter de février
2009(1). Pour répondre aux objectifs des directives européennes,
assurer la libre circulation des
produits dans l’Union et garantir la sécurité des consommateurs
et utilisateurs de ces produits, les
menuiseries extérieures doivent
être conformes à la norme harmonisée NF EN 14351-1 qui permet de répondre à six exigences
essentielles : résistance mécanique et stabilité ; hygiène, santé et
environnement ; sécurité d’utilisation ; protection contre le
bruit ; économie d’énergie et isolation thermique ; sécurité incendie. Contrairement aux normes
d’origine française, qui sont descriptives dans le but d’apporter la
plus grande durabilité au produit,
la norme harmonisée s’appuie sur
des critères performantiels.
Pour les fabricants de fenêtres, le
marquage CE correspond à l’affichage sur une étiquette de certaines caractéristiques. Pour l’obtenir, il leur faut tout d’abord
procéder à une définition de la
gamme candidate au marquage
(les différentes déclinaisons en
taille, nombre de vantaux, variantes... pour un profil donné), puis
à un échantillonnage afin de définir le produit qui a les caractéristiques les plus défavorables pour la
performance considérée. C’est ce
produit qui fera ensuite l’objet de
l’essai de type initial - valable par
définition pour l’ensemble de la
gamme – afin de déterminer ses
66
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
performances dans cinq domaines : étanchéité à l’air, étanchéité
à l’eau, déformation sous charge
de vent, coefficient de transmission thermique (calcul ou essai),
indice d’affaiblissement acoustique (essai ou valeur tabulée de
l’annexe B de la norme harmonisée). L’entreprise qui prétend
au marquage CE doit aussi mettre en place un contrôle de production en usine (CPU) et assurer son suivi, grâce par exemple à
des essais de contrôle et une analyse du SAV.
ESSAIS PARTAGÉS ET
DÉMARCHE QUALITÉ
Le marquage CE s’applique aux
fenêtres mises sur le marché, c’està-dire fabriquées et vendues en
l’état à un tiers, à l’exception des
« moutons à cinq pattes ». Il ne
s’applique donc pas aux produits
fabriqués et posés par la même
entreprise. Ce marquage s’appuie
sur des essais de type initial réalisés par un organisme notifié(2). Si
ce processus est bien adapté aux
fabricants industriels, qui rentabilisent les investissements liés
aux essais par les volumes commercialisés, la question du coût de
ces essais se pose pour les petites
structures, même si l’échantillonnage permet de limiter leur nombre jusqu’à un essai par gamme
par performance à évaluer. Pour
être en conformité avec la réglementation, les fabricants peuvent
utiliser la procédure du « sharing » (partage) des essais, qui
consiste à mutualiser le coût de
l’essai de type initial, à condition
de respecter un cahier des char-
ges commun et sous réserve que
les différences de conception n’influent pas sur les performances
des produits. Autre cas de figure,
les fabricants « assembleurs » de
gammes peuvent récupérer en
cascade (« cascading ») les essais
effectués par le gammiste, dans
la mesure où ils respectent strictement le mode d’assemblage
défini. Enfin, l’obtention du marquage CE, qui n’est pas un gage de
qualité, est automatique pour les
fabricants détenteurs d’une certification de produits(3) ou d’un
label de qualité(4), car leurs exigences vont au-delà de celles requises
par la transposition de la Directive
européenne. Ces démarches qualité permettent aussi de répondre
à certains appels d’offres de type
HQE par exemple pour lesquels
le simple marquage CE ne suffirait pas à répondre aux exigences
du maître d’ouvrage.
쐍
(1) Cette date limite est en cours de demande
de report d’un an.
(2) Les six organismes notifiés en France sont
Ceribois, Cetim, Cebtp, Cstb, Fcba, Isocelte.
(3) NF Fenêtres Bois, AcoTherm.
(4) Par exemple Menuiseries 21.
POUR EN SAVOIR PLUS
www.menuiseries21.com
www.fcba.fr
« UNE RAISON DE PLUS POUR S’ENGAGER
DANS UNE DÉMARCHE QUALITÉ »
Jean-Pierre Boyez, entreprise Bouillon SA, à Courrières
(Pas-de-Calais).
Quel regard portez-vous sur le marquage CE pour
les fenêtres bois ?
C’est une bonne chose pour le client final –
particulier, maître d’ouvrage, entreprise qui met en œuvre – qui
aura désormais une meilleure information sur les performances
principales, et pour les fabricants qui vont devoir s’assurer du
maintien dans le temps des niveaux de performances évalués
initialement.
Ce marquage n’est-il pas difficile à obtenir pour les artisans ?
Il existe des moyens pour eux d’obtenir ce marquage en évitant les
coûts prohibitifs – partage des essais, utilisation de bancs d’essais
régionaux homologués pour établir les performances de leurs
produits – mais le véritable défi pour eux est de changer de culture
et d’adopter une démarche d’assurance qualité pour s’assurer
que tous les produits fabriqués par la suite restent conformes aux
caractéristiques annoncées.
Qu’apportent de plus ces démarches par rapport au marquage CE ?
Elles incluent une validation de la conception par le FCBA, prennent
en compte des caractéristiques supplémentaires par rapport à la
norme européenne, et s’appuient sur un contrôle réalisé par un
organisme extérieur. C’est ainsi que les adhérents Menuiseries 21
par exemple, n’auront qu’à transcrire les performances déjà établies
pour obtenir le marquage CE. Mais surtout, cette démarche permet
à l’entreprise de s’appuyer sur le conseil d’un organisme technique
qui l’accompagne dans ses progrès ou vers une valeur ajoutée
environnementale par exemple. L’investissement dans une démarche
qualité est donc d’autant plus justifié par l’arrivée du marquage CE.
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
67
E N V I R O N N E M E N T
CONCEPTION BIOCLIMATIQUE Composer avec le site,
le climat et le confort de l’usager
Capter la chaleur du soleil l’hiver, s’en protéger l’été… La conception bioclimatique remet
au goût du jour des principes de bon sens, avec l’innovation en prime.
A
4
2
1
3
© VILLA SOLEIL/CHAPUIS
ugmentation du coût de l’énergie, lutte contre le réchauffement climatique, préservation des
ressources naturelles… Les professionnels du bâtiment cherchent des
solutions face au défi environnemental. Les architectes aussi. L’objectif : concevoir des bâtiments économes en énergie en conservant le
même degré de confort. On parle
à ce propos de conception bioclimatique : utiliser intelligemment
les ressources en énergie gratuite
pour limiter le recours aux installations énergivores (chauffage et
climatisation). Une maison bioclimatique utilisera ainsi à son avantage les atouts du climat (ensoleillement, vents dominants). « Un
bâtiment sera bioclimatique dès
lors qu’il sera conçu pour être performant d’un point de vue énergétique. C’est la condition nécessaire,
même si elle n’est pas suffisante,
pour un bâtiment à prétention
environnementale », estime Nicolas
Favet, fondateur de l’agence Nicolas Favet Architectes, spécialiste des
questions de Haute Qualité Environnementale. Le concepteur cherchera notamment à optimiser les
apports solaires en toute saison :
les valoriser en période hivernale
(surface et orientation des baies
vitrées, isolation…) et les maîtriser en période estivale grâce à des
protections extérieures (volets, stores) ou des masques (brise-soleil,
végétation…).
UNE QUESTION
DE BON SENS
De nombreux paramètres joueront en faveur du confort thermique : inertie, isolation, circulation
de l’air, perméabilité, choix des
matériaux, orientation des baies
par rapport au soleil… Rappelons que l’orientation des fenêtres
est incluse dans le calcul de référence de la RT 2005 (20 % Nord,
LES FENÊTRES EN ALUMINIUM COMPATIBLES
AVEC LA CONCEPTION BIOCLIMATIQUE
Dans la logique bioclimatique, le choix des matériaux peut aussi
faire toute la différence. Le Syndicat national de la construction
des fenêtres, façades et activités associées (SNFA-FFB) préconise
par exemple l’utilisation de cadres en aluminium pour les parois
vitrées. « Deux fenêtres de même dimension, équipées du même
vitrage, peuvent avoir des facteurs solaires différents en fonction de
la nature et de l’épaisseur du cadre », explique le SNFA-FFB. Fin et
robuste, l’aluminium permet de diminuer l’épaisseur des cadres
et d’augmenter le clair de vitrage. Et par conséquent d’influer sur
la capacité de la fenêtre à laisser passer le rayonnement solaire,
utile pour gagner en chaleur et en luminosité. L’été, une protection
extérieure permettra d’éviter la surchauffe.
68
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
1
2
3
4
CELLIER en espace tampon.
AUVENT.
OUVERTURES optimisées.
DÉBORD de toit.
Est, Ouest et 40 % Sud pour les
maisons individuelles, équirépartition pour les bâtiments collectifs). « Le bioclimatique, c’est une
question de bon sens », assure Laurent Beaugiraud, dirigeant de Villa
Soleil. Ce constructeur de maisons
individuelles dans la Drôme et en
Ardèche a livré sa première maison bioclimatique en juin 2006.
Une maison de 148 m² de surface habitable, construite avec
des matériaux locaux, à l’isolation renforcée, dont les ouvertures sont orientées au sud et dont
la surface vitrée représente 20 %
de la surface habitable… Bilan :
l’habitation ne consomme que
47 kWhep/m².an, bien en dessous de la moyenne nationale. Et
les occupants profitent d’une facture énergétique estimée à moins
d’un euro par jour ! Fort de ce succès, Villa Soleil a déjà livré deux
autres maisons du même genre et
lancé cinq chantiers d’habitations
conçues pour ne pas dépasser les
27 kWhep/m².an. « Notre idée de
départ était de réaliser un modèle
avec des solutions duplicables
partout en France et abordables,
même pour des petits budgets »,
ajoute Laurent Beaugiraud.
C’est l’autre intérêt du bioclimatique : construire durable pour
limiter la mise en œuvre d’équipements techniques coûteux. « En
tant qu’architecte, nous épuisons
la réflexion bioclimatique avant
d’envisager les solutions techniques. Notre objectif, c’est qu’une
grande partie de la performance
environnementale d’un bâtiment
soit liée à la conception et n’engendre pas de surcoûts », précise
Nicolas Favet.
C’est également dans ce cadre
qu’une réflexion conjointe est
menée par AFCOBOIS-FFB et
l’Institut technologique FCBA
(Forêt, Cellulose, Bois-construction, Ameublement). Pour aider
les concepteurs dans leur approche bioclimatique, le FCBA travaille sur Ecomob, un logiciel
d’écoconception pour les maisons à ossature bois. Ce logiciel de
simulation permettra de modifier virtuellement certains critères (taille d’ouverture des fenêtres,
choix des matériaux, orientation
de la maison) et d’en évaluer l’impact environnemental. Un outil
de plus pour optimiser la performance énergétique de l’habitat. 쐍
POUR EN SAVOIR PLUS
UCI-FFB (Union des Constructeurs
Immobiliers de la FFB),
tél. : 01 40 69 51 86,
www.uci.ffbatiment.fr
AFCOBOIS-FFB (Syndicat des Acteurs Français de la Construction
Bois), tél. : 01 40 69 57 23.
E N V I R O N N E M E N T
RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE
Qualibat lance la mention « Économie d’énergie »
A
vec l’augmentation du coût
de l’énergie, dans un contexte
favorable aux économies d’énergie et à la réduction de gaz à effet
de serre, pas besoin d’être devin
pour prévoir l’accélération de la
demande en rénovation énergétique. Un marché considérable évalué à plus de 25 milliards d’euros
par an. Beaucoup de professionnels ont déjà compris l’intérêt
d’élargir leur éventail de compétences pour se positionner sur ce
marché d’avenir. Pour les soutenir,
Qualibat a mis en place la mention « Économie d’énergie », qui
reconnaît les efforts de formation en économie d’énergie pour
la rénovation. Disponible depuis
le 1er juillet 2008, ce nouveau dispositif est attribué gratuitement
aux entreprises qui remplissent les
deux conditions suivantes : déte-
nir depuis au moins un an une
qualification Qualibat relative à
des travaux permettant d’effectuer
des économies d’énergie ; avoir du
personnel formé aux modules de
Formation aux économies d’énergie des entreprises et artisans du
bâtiment (FEEBat), dispensées
notamment par les organismes de
formation du réseau FFB. Chacun
des trois modules FEEBat doivent
avoir été suivi dans l’entreprise ;
par ailleurs celle-ci doit justifier
qu’au moins 10 % de son personnel a été formé à l’un ou l’autre
des modules.
Rappelons que ces formations
sont conçues pour aider les différents corps d’état à coordonner
leurs interventions sur le chantier
et à mettre en œuvre des solutions
optimales en vue d’améliorer la
performance énergétique d’un
bâtiment. Elles portent notamment sur la maîtrise de l’approche globale énergétique d’un
bâtiment, l’utilisation d’outils
d’analyse des travaux d’économies d’énergie et sur la connaissance des technologies et de leurs
interfaces. Une cinquantaine
d’entreprises ont déjà obtenu la
mention « Économie d’énergie »
de Qualibat. Parmi elles, l’entreprise de génie climatique AndréJean Court à Dijon. « Cette mention est une vraie valeur ajoutée
pour le particulier. Elle lui permet de sélectionner les entreprises sur des compétences reconnues en matière de rénovation
énergétique. Il faut aider le maître d’ouvrage à s’y retrouver dans
le fouillis des labels et autres signes
de qualité », estime le gérant qui
a lui-même suivi les trois modu-
les. Pour les entreprises, la mention représente une caution supplémentaire, activement promue
par Qualibat auprès des acteurs de
la construction. En complément
de ce dispositif, Qualibat travaille
sur une certification « Offre globale de rénovation énergétique ».
Elle ouvrira de nouvelles perspectives aux entreprises qui souhaitent valoriser leur aptitude à
concevoir, préconiser, coordonner
et réaliser tout ou partie des travaux de rénovation énergétique
sur le marché de la maison individuelle ou du petit collectif. 쐍
POUR EN SAVOIR PLUS
www.qualibat.com
QUALITÉ DE L’EAU À L’INTÉRIEUR DES BÂTIMENTS
Se former aux bonnes pratiques
P
roblématiques du plomb,
des légionelles ou des retours
d’eaux, les installations de distribution d’eau à l’intérieur des
bâtiments sont soumises à un
nombre croissant d’exigences
sanitaires, notamment dans le
cas d’établissements recevant du
public (ERP). De la conception à
la maintenance de l’installation,
c’est le plombier-chauffagiste qui
est responsable du maintien de
la qualité de l’eau potable entre
le compteur et le robinet. C’est
pourquoi, dans une optique de
prévention et d’accompagnement
des entreprises, la FFB des Pays de
la Loire a mis en place une formation intitulée « Qualité et gestion
de l’eau dans les réseaux d’eau
intérieurs ». Organisée par l’Ins-
titut de formation et de recherche
du Bâtiment des Pays de la Loire
(IFRB) et dispensée par l’Office
français d’ingénierie sanitaire
(OFIS), avec la collaboration de
la Direction régionale des affaires sanitaires et sociales (DRASS),
chaque session dure six jours.
Tous les intervenants ont une très
bonne connaissance du terrain,
ce qui leur permet de s’appuyer
sur des cas concrets, notamment
de non-conformité. Le premier
module est consacré à la prévention des risques sanitaires et
à l’analyse critique des éléments
techniques d’un appel d’offres.
Le deuxième traite de l’économie d’eau et de la récupération
de l’eau de pluie. À la fois technique et juridique, la formation
rappelle aux plombiers-chauffagistes les règles d’hygiène dans
les phases de conception, de mise
en œuvre et de maintenance. Elle
leur offre aussi de jouer le rôle
de conseil auprès de leurs clients
pour les aider à préserver la qualité de l’eau.
« L’initiative va dans le bon sens »,
estime Loïc Philias, gérant associé
de la société Chauff’Eco, dans le
Maine-et-Loire. Confronté à un
problème de bactéries dans des
fontaines à eau réfrigérées, il faisait partie des onze stagiaires de
la première session de formation,
de novembre 2006 à janvier 2007.
« Depuis, nous avons changé nos
méthodes de travail sur la mise en
œuvre des tuyauteries et l’analyse
de la qualité de l’eau. Nous som-
mes aussi plus attentifs aux consignes concernant les températures dans les systèmes de stockage
et de recyclage de l’eau chaude, le
détartrage et le traitement. Avant,
je n’avais pas conscience de notre
part de responsabilité, peut-être
parce que je n’avais jamais connu
de litiges. Aujourd’hui, quand un
descriptif d’appel d’offres n’est
pas aux normes, nous essayons de
le rendre conforme à la réglementation. » Pour l’instant, la région
des Pays de la Loire est la seule
à proposer cette formation, mais
cette initiative pourrait faire des
émules.
쐍
POUR EN SAVOIR PLUS
IFRB des Pays de la Loire,
tél. : 02 40 20 36 66
DÉCEMBRE 2008
BÂTIMÉTIERS
69
ZOOM CHANTIER
Le nouveau siège gardois
de la FFB répond aux
exigences réglementaires
d’un bâtiment
basse consommation
énergétique : 50%
de moins qu’une
consommation énergétique
de référence. Remarquable,
cette performance a
été obtenue avec des
matériaux et équipements
banalisés connus de tous.
© FFB 30
BÂTIMENT BASSE CONSOMMATION
POUR LA FFB DU GARD
LES CHIFFRES CLÉS : • Ubât Projet : 0,415 Ubât Référence : 0,57 Gain 27,1% • Cep Projet : 73,91 Kwh ep/m2 Cep
• Référence : 151,31 Kwh ep/m2, Gain 51,15% • Classe énergétique : B • Classe GES : A
CONCEPTION ET STRUCTURE
caractéristique qui
permet de limiter le
recours à la climatisation. En été, les
variations de charges
thermiques extérieures (liées à ensoleillement et aux températures) et intérieures
(dues aux occupants)
sont amorties par la
masse de matériaux
en contact avec le
volume intérieur.
© FFB 30
Le bâtiment (R+2), de
conception architecturale simple, est conçu
avec une « casquette »
pour éviter le rayonnement solaire direct à
l’intérieur des locaux.
L’ensemble de la
structure est en béton
traditionnel banché
d’épaisseur 16 cm.
Ce choix procure au
bâtiment pérennité et
inertie thermique. Une
© FFB 30
TOITURE
70
BÂTIMÉTIERS
DÉCEMBRE 2008
Pour des raisons
identiques, la toiture-terrasse, en dalles alvéolées
béton, a été dotée d’une
structure lourde à forte
inertie. Elle est isolée par
un complexe de doublage
panneaux isolants de
8 cm (R = 3,4 m2.kW),
lequel est protégé par une
étanchéité bitumineuse.
Un système continu qui
supprime la plupart des
ponts thermiques, tout en
assurant une étanchéité
complète.
ISOLATION THERMIQUE
PAR L’EXTÉRIEUR
© FFB 30
Le choix de l’isolation
par l’extérieur a
été motivé par
deux critères :
conserver les
caractéristiques
d’inertie thermique
de la structure
et réduire très
sensiblement tous
les ponts thermiques
liés à la construction,
au niveau des abouts
des murs de refends
et de planchers.
D’une épaisseur
totale de 140 mm,
l’isolant choisi est
de type panneau
rigide en mousse
de polystyrène
extrudée (XPS).
Le parement de
la façade a été réalisé
à l’aide de panneaux
sandwichs isolants
de 40 mm d’épaisseur. Ce bardage
permet de traiter
les déperditions
thermiques générées
par les profilés
métalliques des
fixations.
VENTILATION, CHAUFFAGE ET RAFRAÎCHISSEMENT D’AIR
tilation sont associées
à plusieurs ensembles
de pompes à chaleur
pour le traitement d’air
type VRV 2 tubes. Ce qui
autorise la dissociation
des régimes de fonctionnement. Par exemple,
salle de réunions en
rafraîchissement et
bureaux en mode
chauffage. À noter, la
ventilation mécanique
des sanitaires est de
type simple flux.
© FFB 30
La ventilation des locaux
est de type double
flux avec récupérateur
d’énergie statique.
Ce système comprend :
- un ensemble spécifique
de ventilation pour la
salle de réunion. À débit
variable, il est piloté en
fonction du niveau de la
qualité de l’air ambiant ;
- un ensemble réservé
aux bureaux, asservi aux
horaires d’utilisation.
Les installations de ven-
© FFB 30
ÉCLAIRAGE
La taille et la disposition des menuiseries
assurent une grande
clarté intérieure et
optimisent l’éclairage
naturel. L’éclairage
artificiel est réalisé
exclusivement avec
des sources lumineuses performantes de
type fluorescent ou
Led pour les cheminements des circulations
(efficacité de l’ordre de
100 lumens/w, au lieu
de 10 lumens/w par m2
pour des sources
incandescentes). Les
niveaux d’éclairement
sont conformes aux
exigences requises
pour les ERP. Tous les
locaux à occupation
intermittente (photocopieurs, sanitaires,
détente...) possèdent
des commandes par
détection de présence.
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BÂTIMÉTIERS
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LA PAROLE À
© S. ROUX/FFB
PHILIPPE EYMERY,
président de la Commission
prévention construction de
l’Agence qualité construction.
sous forme de « mémo chantier »
des bonnes pratiques.
Parallèlement à cette mission dévolue à la Commission prévention
construction (CPC), l’Agence étudie les produits dans une démarche prospective. Deux fois par an,
la Commission prévention produit
mis en œuvre (C2P) publie sur
Internet (http://www.qualiteconstruction.com)
une liste
t
Philippe Eymery dirige
des
nouveautés,
notamd
l’entreprise de plâtrerie
fondée par son père en 1948,
ment
celles
sous
Avis
m
à Dunkerque. De 1999 à
technique,
devant
faire
t
2006, il a été président de
l’Union des métiers du plâtre
l’objet
de précautions.
l
et de l’isolation. Depuis
2005, il est membre du
Dans
D la période récente,
bureau de l’Agence qualité
l’Agence
a encore élargi
l
construction, dont il préside
la Commission prévention
son
champ d’observas
construction (CPC). Chef de
tion
pour anticiper les
t
file formation à l’Éducation
nationale et au ministère
problèmes
que peut
p
du Travail, il est expert au
sein du groupe spécialisé 09
entraîner
l’application
e
du CSTB.
d’une
nouvelle régled
mentation
(comment
m
l’Observatoire de la qualité dans la concilier par exemple la dispariconstruction sont soumis à l’ana- tion des seuils imposée par la réglelyse d’un tour de table très large mentation sur l’accessibilité et l’imcomprenant maîtres d’ouvrage, pératif de protéger les bâtiments
maîtres d’œuvre, industriels, mais contre les pénétrations d’eau ?) ou
aussi des bureaux de contrôle, étudier, à la demande des pouvoirs
assurances, représentants du publics, certains sujets comme le
public, administration… Nous y sismique.
faisons entendre la voix des entre- Ce développement s’accompapreneurs et artisans du bâtiment. gne-t-il d’un progrès dans les praDes groupes de travail sont consti- tiques et d’une régression des sinistués pour proposer des bonnes tres? Cette évaluation reste difficile
pratiques. Leurs conclusions sont compte tenu de la variété des critrès concrètement restituées sous tères à prendre en considération,
forme de publications. Elles infor- ce que montrent bien les indicament à la fois le grand public sur teurs d’évolution de la qualité dans
des thèmes généraux (« Bien faire la construction de l’observatoire
construire sa maison en bois »), Sycodés. Mais un état d’esprit quales maîtres d’œuvre sur des points lité émerge, me semble-t-il, qui se
sensibles de conception (chauffe- manifeste dans cette fierté revendieau solaire individuel, pompes à quée par un nombre toujours plus
chaleur, VMC, etc.), et les entre- grand de professionnels du bâti쐍
preneurs et artisans du bâtiment ment.
FAIRE ENTENDRE LA VOIX
DE L’ENTREPRISE POUR
PRÉVENIR LES SINISTRES
« Plâtrier, et j’en suis fier ! » Ce slogan adopté au début des années
2000 par notre profession résume
exactement notre état d’esprit visà-vis de la qualité : on ne peut être
fier que de ce qui est bien fait. C’est
dire que la sinistralité dans le bâtiment nous préoccupe fortement,
spécialement quand l’exécution
est rendue responsable de 80 %
des sinistres. Face à un tel verdict,
comment ne pas réagir et rappeler que les conditions d’exécution
des chantiers, qu’ignorent les statistiques, compromettent parfois
le travail des entreprises les mieux
qualifiées ? Quand un dommage
apparaît sur un ouvrage, qui se
souviendra qu’un principe de mise
en œuvre a été négligé pour livrer
à temps ?
Toute idée de compétition mise à
part, je compare souvent l’acte de
construire à une course de relais
où le maçon qui a terminé ses élévations passe le témoin au charpentier et ainsi de suite jusqu’aux
corps d’état de finition. Ce passage
de témoin est celui de la responsabilité dans la chaîne de la qualité. Il engage le carreleur à respecter le temps de séchage de la
dalle coulée par le maçon avant de
démarrer son propre chantier ; il
engage de même chaque professionnel à comprendre le rôle et le
travail des autres acteurs et à intégrer leurs contraintes pour mener
à bien l’ouvrage.
Cette démarche élémentaire, complexe à mettre en œuvre sur le terrain, est l’objectif que s’est fixé –
voici 25 ans déjà – l’Agence qualité
construction, dans une perspective de prévention. Les sinistres
(dommage-ouvrage) identifiés par
Revue éditée par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9, rue La Pérouse, 75784 Paris Cedex 16 - Tél. : 01 40 69 52 58 www.ffbatiment.fr - Association déclarée - Siret 301 652 673 0015 - Code APE 913E - ISSN 1772-3078 - Dépôt légal : décembre 2008 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Didier Ridoret DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Jean-Pierre Roche COMITÉ DE RÉDACTION : Membres de la Fédération française du Bâtiment, de ses
Fédérations départementales et régionales, de ses Unions et Syndicats de métiers JOURNALISTES : Jean-Marc Brujaille, Didier le Gorrec, Stéphane Miget, François Salanne, Claire Sauvaire
CONCEPTION ET RÉALISATION : Idé Édition, André Haillotte, Pierre Salanne, Nelly Hurlé, Caroline Palma, Alix Orbec, Céline Le Coq PHOTOGRAVURE/IMPRESSION : Sphinx/Sib COUVERTURE : Chantier du Zenith de Limoges © Ville de Limoges TIRAGE : 75 000 exemplaires PRIX DU NUMÉRO : 25 € TTC - Abonnement annuel : 80 € TTC (4 numéros) - Diffusion gratuite aux adhérents FFB - SERVICE ABONNEMENT : SEBTP - Tél. : 01 40 69 53 05 - RÉGIE COMMERCIALE : IT-FFB - Tél. : 01 40 69 57 68. ANNONCEURS : Ademe (p 30), Autodesk (p 12), Blue Bat (p 40), BTP Banque (p 7), CGI Bâtiment
(p 50), Eco-systèmes (p 63), EDF (3e couv), Fundermax (p 30), Gaz de France (2e couv), Kordon (p 23), Lafarge (p 19), Poujoulat (p 34), ProBTP (p 44), Qualifelec (p 43), Renault Trucks (p 5 et 4e couv),
Siliken (p 39), SMABTP (p 67)
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