www.ffbatiment.fr METIERS BATI LA REVUE DES BÂTISSEURS NUMERO 13 DÉCEMBRE 2008 GRAND TÉMOIN Vicente Leoz Argüelles L’information sur les produits de construction ENVELOPPE Isolation thermique par l’extérieur : systèmes de bardage ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES Solaire thermique : les installations sensibles FINITIONS AMÉNAGEMENT Céramique et hôtellerie font bon ménage DOSSIER Mieux gérer l’eau INNOVATION La technique du mur à changement de phase GROS ŒUVRE/STRUCTURE LAMELLE COLLE L’ALLIÉ DES CHANTIERS CONTRAIGNANTS SOMMAIRE B ÂT I M É T I E R S • R E V U E T R I M E S T R I E L L E • N U M É R O 1 3 • D É C E M B R E 2 0 0 8 L’ACTUALITÉ 2 Formation FEEBat : un facteur de crédibilité pour les entreprises • Les 24 heures du Bâtiment 2009 : au plus près de la profession ! • Bâtir avec l’environnement : une charte pour promouvoir la construction durable GRAND TÉMOIN GROS ŒUVRE/ STRUCTURE 10 Vicente Leoz Argüelles Marquage CE : garantir la fiabilité de l’information sur les produits de construction DOSSIER 56 14 ENVELOPPE MIEUX GÉRER L’EAU INNOVATION 62 Matériaux à changement de phase : limiter l’usage de la climatisation • Pass Innovation : une évaluation express pour les produits innovants liés au Grenelle CHANTIER ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES 64 RÉGLEMENTATION 65 NORMALISATION 36 66 Marquage CE des fenêtres : la transparence dans les performances ENVIRONNEMENT 68 Conception bioclimatique : composer avec le site, le climat et le confort de l’usager • Rénovation énergétique : Qualibat lance la mention « Économie d’énergie » • Qualité de l’eau à l’intérieur des bâtiments : se former aux bonnes pratiques ZOOM CHANTIER 70 Bâtiment basse consommation pour la FFB du Gard LA PAROLE À 72 Philippe Eymery : « Faire entendre la voix de l’entreprise pour prévenir les sinistres » Lamellé-collé : l’allié des chantiers contraignants 13 Matériaux naturels : redécouvrir la pierre 14 Fiche Accessibilité : les rampes d’accès en ERP 17 Parements en béton : un savoir-faire collégial 18 Préfabrication : l’avenir de la maison à ossature bois 20 Termites : le traitement de l’assise du bâtiment obligatoire 22 Nouvelle certification : le bon enduit pour le bon support 22 Couverture cuivre : la qualité au prix fort Des stores vénitiens bien dans leur double peau ITE : systèmes de bardage Nouveau NF DTU 42.1 : l’imperméabilité des façades à l’heure européenne Certifications Qualibat 28 Métallerie Feu Galvanisation : les points clés du métier Raccordements électriques : comment raccourcir les délais Réglementation sismique : les entreprises face à une situation compliquée • Eurocodes : une année pour s’y préparer ! ÉDITORIAL MÉTIERS FINITIONS/ AMÉNAGEMENT 25 26 28 31 32 33 Installations intérieures domestiques gaz : objectif qualité 35 Solaire thermique : des installations sensibles 36 Solaire photovoltaïque : la technologie au service de l’énergie propre 38 Fibres céramiques réfractaires : des valeurs limites d’exposition impossibles à atteindre pour le moment 39 Les conduits « schunt » incompatibles avec les chaudières basse température 41 Granulés de bois : attention à la qualité du combustible 42 Plaques de plâtre : quelles performances ? Céramique et hôtellerie font bon ménage Nanotechnologies : quelles applications pour la peinture ? Plafonds suspendus : un DTU revisité Peinture : aller plus loin dans les interfaces métier 45 Plafond tendu : un produit qui redevient à la mode Antigraffitis : comment faire son choix ? Dalles vinyle-amiante : comment s’y prendre ? Fiches ITE : repères utiles pour les peintres 45 46 48 49 50 51 52 Prêts pour les marchés de demain ! C e numéro 13 de Bâtimétiers clôt une année marquée par la fin d’un cycle de croissance continue de l’activité qui aura duré une décennie. Le fléchissement est là et il touche, plus ou moins fortement, nos entreprises. Mais parallèlement, 2008 aura été l’année de la transformation des orientations du Grenelle de l’environnement en projets de loi, dont l’application dès 2009 doit permettre une relance de l’activité. Le chef de l’État vient de l’exprimer avec force, à l’occasion d’une table ronde consacrée au bâtiment : « le Grenelle de l’environnement est une réserve de croissance fantastique ». Tous les acteurs du bâtiment, chefs d’entreprise et artisans en premier lieu, ont intérêt à prendre ce tournant et à le négocier en professionnels. Nos métiers, séculaires pour la plupart et sources de fierté pour les hommes et les femmes qui les exercent, sont invités à se renouveler, à s’ouvrir et à évoluer. Nous entrons dans l’ère de la haute performance, qui est synonyme d’exigences accrues, de compétences nouvelles et de meilleure coordination : plus de technicité, plus d’organisation, plus de méthode pour livrer à des clients exigeants des ouvrages de plus en plus « pointus ». Se préparer à cette mutation, élargir le champ de nos prestations et savoir regrouper nos compétences pour mieux servir nos clients sont autant de défis qu’il nous faut relever. Bâtimétiers entend donner à chacun des clés pour décrypter l’ampleur des changements en cours, saisir les adaptations nécessaires de nos métiers et se préparer aux marchés de demain. 53 55 JEAN-YVES ROBIN PRÉSIDENT DU CONSEIL DES PROFESSIONS DE LA FFB L ’ A C T U A L I T É En complément du prêt à taux zéro (PTZ) et du prêt à taux zéro majoré, le gouvernement envisage le lancement d’un PTZ « vert », pour la construction de logements respectant la norme « bâtiment à basse consommation ». D’une part, le plafond de ce PTZ « vert », ouvert de début 2009 à fin 2012, serait de 20 000 €. D’autre part, les contractants d’un PTZ vert pour leur résidence principale BBC pourront déduire 40 % de leurs intérêts d’emprunt pendant sept ans. Le projet prévoit aussi un « éco-PTZ », servant à financer des bouquets de travaux de nature à améliorer les performances énergétiques des logements existants, plafonné à 30 000 € et 300 € par m2. Il faut cependant attendre la publication des textes d’application pour voir ces mesures confirmées et précisées. Eaux de pluie : les usages à l’intérieur des bâtiments Les conditions de récupération et d’utilisation des eaux de pluie ont été précisées par un arrêté du 21 août 2008 (publié au JO n° 0201 du 29 août 2008) : l’utilisation est désormais autorisée pour l’alimentation des toilettes et le lavage des sols, sous réserve que les toitures ne soient pas constituées d’amiante-ciment ou de plomb. L’arrêté autorise aussi, à titre expérimental, l’utilisation de l’eau de pluie pour le linge, sous réserve de dispositifs adaptés. Des règles de mise en œuvre, d’entretien et de surveillance – double réseau de distribution, signalisation « eau non potable », dispositif de filtration, carnet sanitaire... – sont imposées pour toute installation réalisée. De ce fait, plusieurs types de bâtiments ont été exclus du champ d’application : établissements de santé, cabinets médicaux et dentaires ou encore crèches, écoles maternelles et élémentaires. Pour en savoir plus : voir le dossier p. 58. 2 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 FORMATION FEEBAT Un facteur de crédibilité pour les entreprises D irecteur général de SAS M. Mangeas, une entreprise générale de bâtiment qui em-ploie une centaine de personnes à Saint-Martin-de-Landelles (Manche), Emmanuel Mangeas s’intéresse depuis longtemps à la rénovation énergétique. Pour améliorer ses compétences en la matière, il a été l’un des premiers, avec le respon-sable du secteur maison indi-viduelle de l’entreprise, à suivre les modules 1 et 2 de la formation FEEBat (1), au printemps dernier, à l’IFRB de Saint-Lô. « Notre motivation était d’abord citoyenne, témoigne-t-il, nous voulions être sûrs de faire des travaux favorables à l’environnement. Nous voulions devenir aussi efficaces que possible en matière de performance énergétique, aller au-devant d’un marché d’avenir et pouvoir chiffrer le retour sur investissement vis-à-vis de nos clients. » Sur ces différents points, Emmanuel Mangeas a obtenu satisfaction, grâce notamment à l’aspect transversal de la formation, qui permet de communiquer avec les autres corps d’état et de mieux comprendre les interactions des différents métiers sur la performance énergétique. « J’ai pu échanger avec des plombierschauffagistes, le seul corps d’état concerné non représenté dans l’entreprise. J’y vois maintenant plus clair sur la géothermie, par exemple.» Il se félicite aussi de la grande qualité des formateurs : « Ce sont des professionnels de terrain, ayant une expérience de la construction et un discours concret.» Après avoir suivi le module 1 (Se positionner sur le marché de la rénova- tion énergétique) et le module 2 (Améliorer la performance d’un bâtiment à partir d’une analyse thermique), il a obtenu la mention « Économie d’énergie » de Qualibat. Emmanuel Mangeas suivra donc le module 3, purement technique, qui porte sur la maîtrise des groupes de technologies performantes et lui permettra d’améliorer encore sa capacité de conseil, mais aussi et surtout de réalisation. « Cette formation est pour nous un facteur de crédibilité, conclut-il, le moyen d’acquérir un discours sérieux sur la rénovation énergétique.» 쐍 (1) Formation aux économies d’énergie des entreprises et artisans du Bâtiment. POUR EN SAVOIR PLUS Contactez la FFB de votre département (des formations sont organisées sur l’ensemble du territoire). GRENELLE Cap sur le BBC en 2012 S elon le projet de loi relatif à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement, toutes les constructions neuves devront répondre à la norme BBC (bâtiment basse consommation, soit une consommation en énergie primaire inférieure à 50 kWh/m² par an) en 2012. Pour aider les acteurs de la construction – entreprises, architectes, maîtres d’ouvrages – à atteindre cet objectif, la FFB et les principaux partenaires de la construction (1) ont établi un programme de travail. Il se décompose en quatre chantiers : repérage et évaluation des techniques performantes pour les bâtiments neufs et les bâti- © PHOTODISC Un dispositif de prêts à taux zéro « verts » ments existants ; mise au point et harmonisation des méthodes d’évaluation des performances des bâtiments et des méthodes d’autocontrôle pour les entreprises ; réécriture de certains DTU pour les rendre compatibles avec les objectifs du Grenelle ; intégration de ces nouveaux contenus aux référentiels de formations, initiale et continue, qui viendront compléter les dispositifs de formation continue déjà en place (FEEBat). 쐍 (1) Notamment le Centre scientifique et technique du Bâtiment (CSTB) et l’Agence qualité construction (AQC). L ’ A C T U A L I T É AGENDA LES 24 HEURES DU BÂTIMENT Au plus près de la profession ! A près le franc succès rencontré par la première édition des 24 Heures du Bâtiment en 2006, la seconde édition aura lieu de nouveau au Palais omnisports de ParisBercy (POPB), mais cette fois sur deux jours, les 11 et 12 juin 2009. Tout en conservant la même ferveur et le mot d’ordre « Faire grandir nos bâtiments », elle aura pour ambi- tion de réunir 25 000 acteurs du Bâtiment : entrepreneurs, fournisseurs, maîtres d’œuvre, maîtres d’ouvrage... La journée du 11 juin sera dédiée à un colloque géant, qui permettra d’aborder les différents aspects des métiers et du développement durable – politique et stratégie de la FFB, écoefficacité énergétique, formation, emploi... – en collaboration 2009 avec les Unions et les Syndicats de métiers de la FFB, les partenaires, ainsi que les décideurs, les experts et les personnalités du BTP. Le 12 juin sera la journée « Événement » concernant la politique syndicale, avec l’intervention de décideurs politiques, d’experts économiques et de personnalités de premier plan du BTP, et portera aussi sur l’artisanat et ses nouveaux marchés. Une occasion de fêter les 50 ans d’action syndicale de la FFB aux côtés des artisans. Ce rendez-vous exceptionnel sera l’occasion de lancer une initiative innovante et ambitieuse, le village des bâtisseurs, qui assurera la découverte et la promotion de nos métiers au plus près du grand public grâce à des étapes dans 18 métropoles françaises pendant trois ans. Une représentation symbolique de ce village itinérant sera implantée à l’extérieur du POPB. 쐍 La FFB crée un pôle bois construction E n plus des trois métiers de la charpente, de la menuiserie et des parquets, réunis dans l’Union FFB-CMP, la FFB vient d’accueillir un quatrième métier, la construction bois, avec l’intégration en son sein d’AFCOBOIS-FFB. Cet organisme, qui était à l’origine l’Association française des constructeurs bois, a changé à cette occasion de statut, pour devenir le Syndicat français de la construction bois, désormais associé à la FFB comme syndicat de spécialité. Il regroupe aujourd’hui une centaine d’adhérents, parmi lesquels on retrouve les principaux acteurs de la construction bois, actuellement en développement en raison des vertus environnementales de ce matériau. Ce rapprochement au sein d’un pôle bois permettra aux professionnels des quatre métiers d’avoir une meilleure représentativité, de mutualiser des moyens techniques, de créer des synergies entre leurs activités et d’adopter des positions et une communication commu- nes. Grâce à cette initiative, les adhérents de la FFB qui se lancent dans la construction bois pourront également bénéficier des services d’AFCOBOIS-FFB sans payer de cotisation supplémentaire. 쐍 POUR EN SAVOIR PLUS DU 10 AU 12 DÉCEMBRE « Energaïa », Montpellier. Salon international des énergies renouvelables. 15 JANVIER « Les entreprises de Bâtiment et la normalisation », FFB, Paris. Colloque sur les enjeux de la normalisation et l’appropriation des normes par les professionnels. DU 16 AU 18 JANVIER Salon des économies d’énergie, Vienne. Énergies renouvelables, chauffage, isolation, éco-construction et développement durable organisé par Via Energies. DU 21 AU 23 JANVIER « Batimed », Parc Chanot, Marseille. Salon des professionnels du Bâtiment et des TP du Sud. DU 23 AU 25 JANVIER Salon des économies d’énergie, Albertville. Énergies renouvelables, chauffage, isolation, écoconstruction et développement durable organisé par Via Energies. DU 30 JANVIER AU 1ER FÉVRIER Salon des économies d’énergie, Ambérieu-en-Bugey. Énergies renouvelables, chauffage, isolation, écoconstruction et développement durable organisé par Via Energies. 1ER FÉVRIER « Habitat et environnement », Le Touquet-Paris-Plage. Salon de l’habitat écologique et des énergies renouvelables. DU 20 AU 22 FÉVRIER « Aquibat », Bordeaux. Salon des professionnels du Bâtiment et des TP du Sud-Ouest. DU 25 AU 28 FÉVRIER Rendez-vous de référence de la construction durable et de l’énergie propre de 2009, Eurexpo, Lyon. Cette manifestation regroupe quatre salons complémentaires : • le Salon des énergies renouvelables ; • ENEO, le salon des énergies, du confort climatique et de l’eau ; • Bluebat, le salon de la performance du bâtiment et de la construction durable ; • Eurobois, le salon du bois dans la construction, de la machine à bois et des composants. FFB-CMP (Féderation française du Bâtiment charpente, menuiserie, parquets), tél. : 01 40 69 57 40. AFCOBOIS-FFB (Syndicat français de la construction bois), tél. : 01 40 69 57 23. DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 3 L ’ A C T U A L I T É BÂTIR AVEC L’ENVIRONNEMENT Une charte pour promouvoir la construction durable Qualibat lance une certification « Rénovation énergétique » En complément de la mention qui atteste de la compétence des entreprises en matière d’économies d’énergie dans leur métier, Qualibat lance fin 2008 une certification « Rénovation énergétique ». Dédiée à la maison individuelle et au petit collectif (logements équipés de chauffage individuel), elle s’adresse aux entreprises aptes à une prise en charge globale du chantier de rénovation énergétique : études (réalisées en interne ou soustraitées), analyse de la performance énergétique de l’existant, préconisation d’un bouquet de travaux avec engagement sur le niveau de performance à atteindre, réalisation en propre d’une partie au moins des travaux, pilotage et coordination de l’ensemble du chantier. La capacité des entreprises certifiées sera régulièrement contrôlée par des audits. Pour en savoir plus : www.qualibat.com La réglementation énergétique pour bâtiments existants de plus de 1 000 m2 La réglementation thermique pour les bâtiments existants de plus de 1 000 m2 a été fixée par arrêté le 8 août dernier (JO du 08/08/2008). En cas de travaux d’un montant supérieur à 25 % de la valeur des bâtiments, et pour les bâtiments d’habitation, le maître d’ouvrage doit améliorer leur performance en démontrant par calcul que les consommations énergétiques prévisionnelles après les travaux seront inférieures à une consommation dite de référence, et inférieures à une consommation énergétique maximale (fixée selon le type d’énergie et trois grandes zones climatiques). Pour les bâtiments autres que l’habitat, il doit démontrer que les consommations prévisionnelles après travaux seront inférieures à une consommation dite de référence, et inférieures de 30 % à la consommation avant travaux. Le maître d’ouvrage peut aussi être en conformité avec la réglementation en appliquant des solutions techniques agréées. 4 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 A vant même que ne commence l’examen de la loi Grenelle 1 au Parlement, la FFB a pris, en septembre dernier, l’initiative d’afficher haut et clair l’engagement de son réseau en faveur de la construction durable. Parallèlement à une vaste campagne de communication (voir p. 6), la FFB propose à ses adhérents une charte intitulée « Bâtir avec l’environnement ». Le texte formalise les principaux engagements des professionnels pour rendre les bâtiments « plus performants sur les plans énergétiques, environnementaux et sanitaires » ; « conseiller les clients » ; « proposer des solutions innovantes » ; « être formé et se former à la mise en œuvre des techniques les plus adap- tées dans le domaine de la construction durable » ; etc. Élément central d’un kit de communication complet, cette charte « Bâtir avec l’environnement » s’accompagne de nombreux outils : affiches ; vignettes autocollantes, modèles de courrier à destination des clients, inventaire des documents techniques disponibles, glossaire des 100 mots de la construction durable, rappel des différents systècier sans mes d’aides fiscaattendre de les et financières, conseils et solutions technides solutions ques par pôle de que la loi ne manmétier, etc. Côté client, quera pas de rendre l’existence de cette charte sera un bon moyen de bénéfi- obligatoires au plus vite. 쐍 Les DTU récents et à venir De nombreux DTU ont été récemment modifiés pour les adapter aux normes européennes. Le tableau ci-après recense ceux publiés depuis le 1er avril 2008. DTU PUBLIÉS DEPUIS LE 1ER AVRIL 2008 Indice Intitulé Date de publication NF DTU 58.1 Plafonds suspendus modulaires Prévu en décembre 2008 NF DTU 20.1 Ouvrages en maçonnerie de petits éléments – parois et murs Octobre 2008 NF DTU 20.13 Cloisons en maçonnerie de petits éléments Octobre 2008 NF DTU 43.4 Toitures en éléments porteurs en bois et panneaux dérivés du bois avec revêtement d’étanchéité Octobre 2008 NF DTU 23.2 Planchers à dalles alvéolées préfabriqués en béton Octobre 2008 NF DTU 23.3 Ossatures en éléments industrialisés en béton Août 2008 NF DTU 33.1 Façades rideaux Mai 2008 NF DTU 43.3 Mise en œuvre de toitures en tôles d’acier nervurées avec revêtement d’étanchéité Avril 2008 NF DTU 26.1 Travaux d’enduits de mortier Avril 2008 NF DTU 26.2 Chapes et dalles à base de liant hydraulique Avril 2008 L ’ A C T U A L I T É Travaux à proximité des réseaux : la réglementation remise à plat Cinq guides pour tout savoir sur la RT 2005 À la suite d’une initiative des professionnels du groupe Performance énergétique de la FFB, et avec le soutien de l’Ademe, cinq guides sur la réglementation thermique des bâtiments neufs ont été publiés en septembre dernier. À travers les cinq thèmes traités – parois opaques, parois vitrées, équipements techniques, construction bois et construction métallique –, l’objectif est d’apporter une information précise aux entreprises des différents corps d’état concernés, sur les solutions techniques réglementaires et le traitement des points singuliers. 쐍 POUR EN SAVOIR PLUS Guides disponibles auprès de la FFB de votre département. Construire sur sols argileux P our aider les maîtres d’ouvrage dans l’approche d’une construction nouvelle, une plaquette « Sécheresse et construction sur sols argileux : réduire les dommages par la prévention » sera disponible début 2009. Édité par le ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire (Meeddat), ce document synthétique de quatre pages exposera la marche à suivre (missions géotechniques, dispositions constructives, dispositions relatives à la viabilité et à l’environnement), pour prévenir la sinistralité liée à la construction sur sols argi- leux, et dressera une liste des outils de prévention, comme la carte départementale d’aléas et le plan de prévention des risques (PPR), à consulter impérativement avant le dépôt du permis de construire. 쐍 POUR EN SAVOIR PLUS www.argiles.fr COMMUNICATION 1 200 000 passionnés s’engagent E n octobre dernier, les professionnels du Bâtiment – hommes et femmes, dirigeants et compagnons – sont revenus via les principaux médias (télévision, radio et Internet) témoigner de leur passion pour le métier. Pour cette seconde vague de la campagne de communication « Le bâtiment, 1 200 000 passionnés », lancée par la FFB au début 2008, ils ont aussi manifesté l’engage6 BÂTIMÉTIERS ment de la profession en faveur de la construction durable – un an tout juste après la tenue du Grenelle de l’environnement. Cinq nouveaux spots radio ont ainsi mis en vedette les solutions des professionnels du bâtiment en matière de réduction des consommations énergétiques, d’utilisation des énergies renouvelables, d’économie des matériaux, etc., faisant écho à la charte « Bâtir avec l’envi- DÉCEMBRE 2008 ronnement » proposée, par ailleurs, par la FFB à ses adhérents (voir p. 4 et 16). Complétant les messages diffusés sur Skyrock, NRJ et Chérie FM, cette nouvelle série de spots a notamment fait l’objet d’une diffusion ciblée sur RTL, la radio la plus écoutée de l’Hexagone, afin de lui assurer la plus large audience. 쐍 Suite aux difficultés rencontrées dans l’application du décret de 1991 et à la série d’accidents récents, les pouvoirs publics se sont engagés dans une remise à plat de la réglementation concernant les travaux à proximité des réseaux enterrés et aériens. Ils réfléchissent à une meilleure répartition des rôles et des responsabilités entre les concessionnaires exploitants des réseaux, les maîtres d’ouvrage et les entreprises, pour définir un cadre technique et juridique qui permette une meilleure prévention des risques. Un grand nombre de métiers du Bâtiment – entreprises générales, maçons, plombiers, CMistes, démolisseurs, électriciens, etc. – et des TP est aujourd’hui concerné par cette question lors de la déclaration d’intention de commencement de travaux (DICT). Un décret, plusieurs arrêtés, ainsi qu’une norme sont attendus sur cette question vers fin 2009début 2010. Détecteurs de monoxyde de carbone : une loi pourrait voir le jour Une proposition de loi visant à rendre obligatoire l’installation de détecteurs de monoxyde de carbone dans tous les lieux d’habitation a été déposée au Sénat au mois d’avril dernier. Ce gaz incolore, inodore mais mortel – dont les émanations proviennent d’appareils de chauffage mal réglés (chaudière, chauffe-eau, poêle, insert de cheminée) et fonctionnant au bois, fioul, gaz ou charbon – est responsable chaque année en France de 6 000 intoxications et 300 décès. La proposition de loi prévoit de rendre obligatoire l’installation de détecteursavertisseurs dans tous les logements comportant des appareils ou des dispositifs de chauffage susceptibles d’en émettre. Du même type que les détecteurs de fumée, d’un coût modeste et fonctionnant à piles, ces appareils mesurent en permanence la concentration de CO dans l’air et déclenchent une alarme au-delà d’un certain taux de concentration. P ubliés par l’Agence qualité construction, les Mémos Chantiers® sont des fascicules de poche dépliables en accordéon d’une dizaine de pages, destinés aux professionnels du chantier. À l’aide de schémas techniques, ils indiquent les points essentiels à respecter pour réaliser les travaux dans les règles de l’art, sur des thè- son individuelle et mes ayant été repérés par Isolation thermique l’AQC comme facteurs de par l’extérieur. 쐍 sinistralité. Le dernier fascicule paru à l’automne s’intitule POUR EN SAVOIR PLUS « Canalisations en matériaux Les Mémos Chantiers® sont de synthèse semi-rigides ». disponibles auprès de la FFB Deux nouveaux sortiront pro- de votre département. L’ensemde la collection est consultachainement : Principes de pré- ble ble et téléchargeable sur vention parasismique en mai- www.qualiteconstruction.com Rendre les balcons accessibles P our répondre à la nouvelle réglementation accessibilité – qui, pour tout permis de construire déposé à compter du 1er janvier 2008, impose des balcons et des terrasses accessibles depuis la chambre ou le salon –, les maîtres d’œuvre et entreprises du bâtiment peuvent désormais s’inspirer des schémas de principe réalisés par le CSTB pour le compte du ministère en charge du Logement. Ces schémas, qui restent au niveau du principe, ont pour but de nourrir la réflexion des constructeurs et devraient être complétés par des carnets de détail d’ici à la fin 2009. 쐍 POUR EN SAVOIR PLUS - Document consultable sur http://www.logement.gouv.fr, les publications, thème « accessibilité » - Fiche technique Balcons, terrasses, loggias, (Bâtimétiers n° 11, juin 2008, p. 19). - Les entreprises sont invitées à faire part des difficultés rencontrées et de leur expérience à la FFB de leur département. Lutte contre les termites ZONES AYANT FAIT L’OBJET D’UN ARRÊTÉ PRÉFECTORAL D’INFESTATION P our tout projet de construction, situé dans un département ayant fait l’objet d’un arrêté préfectoral d’infestation 8 BÂTIMÉTIERS par les termites (départements en rouge sur la carte ci-dessus) et dont le permis de construire est postérieur au 1er novembre DÉCEMBRE 2008 2006, il est obligatoire de mettre en œuvre des bois de structure résistant aux termites et autres insectes xylophages. Depuis le 1er novembre 2007, cette obligation est complétée par la mise en place d’un dispositif antitermites à l’interface sol-bâti : barrière physique, barrière physicochimique ou dispositif de construction contrôlable. La plus grande attention doit être portée sur le choix du dispositif retenu, cela tant au niveau de son efficacité termicide, que de son innocuité pour les compagnons assurant sa mise en œuvre, ou encore de sa compatibilité avec les produits ou procédés dans lesquels il est inséré. Une chose est sûre : tout traitement termicide par épandage du sol n’est plus autorisé. 쐍 GH FKD QWL 6hhV^c^hhZb Zc cdcXdaaZXii^[ &DO HSL QV L’AQC étoffe ses Mémos Chantiers® HU L ’ A C T U A L I T É L’essentiel des NF DTU consultable sur le chantier La collection des Calepins de chantier s’étoffe de quatre nouveaux titres (1) : Ouvrages en béton (paru en novembre dernier), Enduits traditionnels à base de mortier, Dallages en béton, Assainissement individuel (parution prévue fin décembre 2008). Ces ouvrages regroupent, de manière synthétique, les cas les plus courants qui sont traités dans les normes NF DTU. Conçus à l’initiative de la FFB, ils sont innovants dans leur forme : des pages en papier très épais et imputrescible, d’un format idéal pour que les compagnons les glissent dans une poche et consultent les grandes lignes des normes aussi bien sur le chantier qu’ à l’atelier. (1) Les thèmes suivants sont également disponibles : Revêtements de sol scellés, Fumisterie, Toitures-terrasses, Couvertures en tuile, Revêtements de sol souples PVC, Planchers et parquets en bois, Ouvrages en plaques de plâtre, Revêtements de sol souples textiles, Revêtements de sol PVC, Planchers chauffants à eau chaude et Réfection des façades par revêtements souples d’imperméabilité à base de polymères. Pour en savoir plus : Contactez la FFB de votre département. Sécurité Incendie : rectificatif Contrairement à ce que nous annoncions dans un précédent numéro (Bâtimétiers n°12, p. 6), le comité d’étude et de classification des matériaux par rapport aux dangers d’incendie (CECMI) n’a pas, à ce jour, assoupli la réglementation sur l’utilisation du bois dans les établissements recevant du public (ERP). Une proposition de la FFB-CMP (Union charpente, menuiserie, parquets) est en cours d’examen, elle vise à généraliser l’utilisation du bois en aménagement intérieur. Pour en savoir plus : www.gimssi.fr G R A N D T É M O I N MARQUAGE CE AVEC GARANTIR LA FIABILITÉ DE ENTRETIEN VICENTE LEOZ ARGÜELLES, CHEF DE CONSTRUCTION L’INFORMATION SUR LES LDE’UNITÉ LA COMMISSION PRODUITS DE CONSTRUCTION EUROPÉENNE Près de vingt ans après l’adoption de la directive « Produits de construction », la Commission européenne vient d’approuver une proposition de révision. L’artisan de cette réforme revient sur son principal objectif : renforcer le marquage CE dans son rôle d’outil d’information sur la performance des produits. Quel est l’enjeu du projet de règlement européen sur les produits de construction, sur lequel travaille le service que vous dirigez au sein de la Commission européenne ? Par rapport à l’actuelle directive « Produits de construction », il est apparu nécessaire de clarifier la notion de marquage CE et de simplifier les procédures d’attribution correspondantes. Beaucoup de malentendus subsistent sur le marquage CE. Rappelons que sa fonction initiale est de faciliter la libre circulation des produits au sein de l’Union européenne. Pour que cet objectif puisse se concrétiser, il faut être en mesure de renseigner les utilisateurs – les entreprises de construction en l’occurrence – sur les performances effectives de ces produits. La réforme en cours met l’accent sur cette dimension d’information. Nous pensons d’abord à l’utilisateur du produit : l’objectif est de lui garantir la fiabilité de l’information associée au marquage CE. Nous som10 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 mes en train, en quelque sorte, de développer un langage commun, accessible dans les mêmes termes à tous les acteurs de l’Union, et fondé sur les mêmes procédures aboutissant à la délivrance du marquage CE. Le socle de ce langage commun, sur lequel s’appuie le marquage CE, ce sont les normes européennes harmonisées – d’où l’importance du travail accompli par les professionnels de la construction au sein des organismes de normalisation européens. Plus les normes sont fiables, plus le marquage CE, qui atteste que l’information sur le produit a été obtenue en conformité avec ces normes, gagnera en fiabilité. Le choix d’élaborer un règlement européen va aussi dans le sens de ce langage commun. Car à la différence d’une directive, qui doit être transposée dans la législation de chaque État membre, avec les risques d’interprétations divergentes que cela comporte, un règlement est applicable directement et s’impose à tous dans les mêmes termes. En quoi le règlement européen va-t-il simplifier les procédures par rapport à la réglementation actuelle ? La simplification concernera en particulier les essais que doivent effectuer les fabricants dans le cadre du marquage CE, pour attester la conformité de leurs produits aux normes. Le règlement prévoit, par exemple, une procédure de déclaration sans essais lorsqu’un produit aura déjà fait par ailleurs l’objet d’essais ou de déclarations spécifiques (feu, substances dangereuses…). Autre simplification : les industriels pourront réaliser des essais conjoints ou se mettre d’accord les résultats d’essais effectués antérieurement sur un produit similaire. Nous allons clarifier aussi la procédure de l’agrément technique européen, qui va changer de nom pour s’appeler « évaluation technique européenne ». Cette procédure concerne les produits pour lesquels il n’existe pas encore de norme harmonisée. Le rôle des actuels organismes d’agrément sera recentré vers un rôle d’éva- luation : on leur demandera de dire quelles sont les performances d’un produit, pas nécessairement de dire s’il peut être utilisé. On a parlé par ailleurs d’une procédure simplifiée pour les petites entreprises… Effectivement. C’était une demande forte des petits fabricants, qui font valoir qu’on ne peut pas exiger d’eux les mêmes moyens que ceux des industriels qui produisent en grande série. Dans le cadre de cette procédure simplifiée, les petites entreprises devront simplement démontrer à quelle réglementation nationale leur produit est conforme, afin de s’assurer qu’il respecte les exigences du marché sur lequel il sera écoulé. Elles pourront aussi faire réaliser les essais prévus dans la norme sans nécessairement passer par les organismes notifiés par les autorités, par exemple en créant des laboratoires avec d’autres entreprises. Dans certains cas, néanmoins, ces essais devront obligatoirement être vérifiés par un organisme notifié. Rappelons qu’au final, le client utilisateur sera libre de son choix : il pourra considérer qu’un marquage simplifié ne le renseigne pas suffisamment sur la performance d’un produit, ce qui incitera le fabricant à opter pour un marquage « complet », mieux adapté aux exigences du marché. Ancien professeur d’économie industrielle et directeur des études économiques au sein du gouvernement basque, Vicente Leoz Argüelles a rejoint la Commission européenne en 1987. Il y a dirigé plusieurs unités, dont celle en charge de la construction – secteur dont il est devenu un éminent spécialiste. En 2006, il s’est vu confier la préparation de la révision de la directive Produits de construction. La proposition de règlement européen (amené à remplacer l’actuelle directive) élaborée par ses équipes a été adoptée en mai 2008 par la Commission, première étape d’un processus de plusieurs années. Vicente Leoz Argüelles dirige aujourd’hui l’unité Construction, Équipements à pression et Métrologie au sein de la DG Entreprises et Industrie de la Commission européenne. © V. LELOUP tisse au moins la même dimenssion. Nous travaillons sur le sujet, mais soyez assurés que nous irons dans le sens de la meilleure protection de l’utilisateur. Qu’en est-il de l’artisan qui, par exemple, fabrique et installe ses fenêtres ? Il ne sera pas plus concerné qu’aujourd’hui par le marquage CE, car il ne met pas son produit sur le marché. S’il faut expliciter davantage ce point dans les textes, nous le ferons. La profession s’interroge aussi sur l’information associée au marquage CE, qui pourrait n’être disponible que sur Internet ? Nous serons très vigilants sur ce point, car nous voulons être sûrs que l’utilisateur disposera de toutes les garanties nécessaires de fiabilité de l’information sur le produit. Or, un document papier, ou encore un fax ou un courrier électronique, a une dimension de « pièce à conviction » que n’a pas nécessairement une information en ligne. Il faut créer les conditions pour que l’information en ligne garan- Rappelons que la fonction initiale du marquage CE est de faciliter la libre circulation des produits au sein de l’Union européenne. Ne faut-il pas clarifier le rôle respectif du marquage CE et des marques de qualité ? L’existence de marques de qualité volontaires, créées par le marché, ne pose pas de problème. En revanche, le fait que certaines marques de qualité soient plus ou moins identifiées aux institutions publiques et fonctionnent comme des mécanismes de protection des marchés nationaux – c’est parfois le cas en France avec la marque NF – est contraire à l’esprit et à la lettre du marché unique. C’est donc un sujet sur lequel la Commission va se pencher. Il ne faut pas que la multiplication de marques nationales joue contre le marquage CE. L’objectif du futur règlement est au contraire de renforcer sa légitimité : si le marquage CE dit, par exemple, que tel produit a telle performance thermique, l’utilisateur peut être sûr que cette performance a été contrôlée ; pourquoi, dès lors, chercher ailleurs d’autres confirmations ? Quelles sont les prochaines étapes avant l’entrée en vigueur du nouveau règlement ? Le texte est actuellement en cours de discussion au niveau du Conseil et du Parlement européens ; nous espérons qu’il sera adopté avant le printemps 2009. Il faudra ensuite préparer sa mise en œuvre, en laissant le temps aux opérateurs et, en particulier, aux États membres d’intégrer les nouvelles procédures, ce qui prendra environ deux ans. Si tout se passe bien, le nouveau règlement sera opérationnel mi-2011. 쐍 DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 11 12 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 © G. BALIGAND GROS ŒUVRE/STRUCTURE LAMELLÉ-COLLÉ L’allié des chantiers contraignants Poutres de longue portée, design exigeant, conception parasismique, le lamellé-collé répond à un grand nombre d’exigences techniques, tout en se montrant vertueux sur le plan de l’environnement. Illustration avec le chantier de la piscine sud de Grenoble. A chevée à l’été 2007, la piscine sud de Grenoble se caractérise par une structure composée de poteaux en béton armé et de voiles béton, sur laquelle repose une charpente en forme de disque de 1 600 m2, l’ouvrage ayant été construit en zone sismique classée 1b. Pour répondre à cet ensemble de contraintes, la Ville de Grenoble, maître d’ouvrage du projet, a arbitré en faveur d’une charpente en lamellé-collé et attribué ce lot à l’entreprise Barlet Frères SA, implantée à La Clayette (Saône-etLoire). Cette entreprise prend en charge ce type de projet dans son ensemble, de la phase d’études à la fabrication du produit, depuis la taille jusqu’au montage de la charpente. « Le lamellé-collé présente une résistance mécanique élevée et un rapport poids performances mécaniques très intéressant, commente Éric Sauvignet, directeur technique de Barlet Frères, qui a piloté le projet. Ces propriétés ont permis la fabrication de cette charpente de grandes dimensions, tout en limitant son poids, grâce à des poutres de grande portée. La charpente de la piscine sud de Grenoble en comporte huit, dont la plus longue mesure 41,80 m pour une portée libre de 38,80 m. » Pour limiter leur hauteur et optimiser l’espace intérieur de l’édifice, les poutres ont été sous-tendues de tirants métalliques qui accroissent la résistance mécanique de la charpente. Le bureau d’études de Barlet Frères a dû résoudre une autre difficulté, liée au souhait de l’architecte de créer une toiture fine en débord, pour garantir la légèreté de l’ensemble de l’ouvrage, ce qui impliquait de réduire fortement la hauteur des poutres aux appuis. « Le lamellé-collé se prête facilement à la réalisation de formes courbes, ce qui nous a permis d’affiner harmonieusement l’extrémité des poutres, ajoute Éric Sauvignet. Pour conserver une résistance mécanique identique, il était prévu dans l’appel d’offres d’encastrer des profils métalliques en bout des poutres, mais nous avons finalement proposé de les épaissir localement par l’adjonction de deux moises de même forme collées en atelier. Cette solution tout en bois s’est finalement révélée plus fiable et plus esthétique. » De même, le matériau s’est facilement prêté au cintrage de la poutre, réalisée en plusieurs sections, qui ceinture l’ensemble de la toiture. RÉPONDRE AUX RÈGLES PARASISMIQUES Afin que l’ouvrage soit conforme aux règles parasismiques PS92, les architectes ont conçu un bâtiment construit en quatre blocs de maçonnerie indépendants, réunis par des joints de fractionnement. Pour que l’ensemble puisse jouer librement en cas de séisme, la charpente a été réalisée en deux parties, réunies par un joint de dilatation en toiture, et posée en tête des poteaux béton sur des appuis glissants multidirectionnels. « Ce chantier montre que le lamellé-collé est non seulement compatible avec les constructions situées en zone sismique, mais de plus bien adapté en raison de sa masse, commente Éric Sauvignet. En effet, en cas de vibration, plus la masse de la toiture est faible, et moins on sollicite les fondations.» Dernière étape du chantier, le levage d’une telle charpente – sous-traité à l’entreprise Sacet, située à Marsannay en Côte-d’Or – comporte aussi sa technicité : soulevées par une grue de 200 tonnes, les poutres de grande portée ont dû être stabilisées horizontalement par des butons de bois retenus par des câbles pour être mises en place. D’une résistance mécanique supérieure à celle du bois massif, le lamellé-collé est encadré par la norme NF EN 14080, qui spécifie les critères à satisfaire par le fabricant, et bénéficie d’un marquage CE correspondant à un ensemble de performances minimales. Il s’agit là d’outils précieux qui permettent aux bureaux d’études d’optimiser le dimensionnement des ouvrages et charpentes, et donc leur coût. Sur le plan environnemental, la Fiche de déclaration environnementale et sanitaire (FDES) du lamellé-collé révèle un bilan flatteur qui le rend compatible avec les critères des chantiers HQE (haute qualité environnementale), de plus en plus demandés par les donneurs d’ordre publics. 쐍 POUR EN SAVOIR PLUS FFB-CMP (Fédération Française du Bâtiment Charpente, Menuiserie, Parquets), tél. : 01 40 69 57 40, www.ucmp.org DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 13 1 2 © ROCAMAT © REVUE PIERRE ACTUAL MATÉRIAUX NATURELS REDÉCOUVRIR LA PIERRE En raison de ses propriétés mécaniques et thermiques mais aussi de son très bon bilan environnemental, la pierre doit retrouver toute sa place dans le bâtiment. C’est la mission que s’est fixée le Centre technique de matériaux naturels de construction. L a construction en pierre occupe une position paradoxale : après avoir démontré sa pérennité, avec les monuments les plus anciens de l’Antiquité ou les édifices du Moyen-Âge, la voici aujourd’hui réduite à la confidentialité. Matériau majoritaire dans la construction jusque dans les années 1945, la pierre a par la suite perdu du terrain, mise en concurrence avec de nouveaux matériaux plus propices au développement de techniques industrielles. La désertification des campagnes, et donc des bassins de production, a accentué ce mou- 14 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 vement, tandis que les impératifs de construction d’urgence aprèsguerre ont accéléré son recul. De fait, la construction en pierre se caractérise par une organisation et des règles de l’art exigeantes : l’approvisionnement du chantier est précédé d’une phase d’étude, de façonnage et de mise en œuvre appelée « calepinage », nécessitant du personnel hautement qualifié. « Une construction en pierre relève toujours du sur mesure, le travail du maçon ne tolère pas l’approximation, explique Didier Merzeau, entrepreneur en maçonnerie traditionnelle à Coulombiers, dans la Vienne. En effet, le mur réalisé sert aussi de parement, il n’est pas possible de corriger ultérieurement les défauts visuels avec un enduit ou tout autre type de finition. » Au fil des années, la pierre a acquis auprès du public, à tort, une image de produit cher, compliqué à utiliser, qui a abouti à sa marginalisation : la construction en pierre massive concerne aujourd’hui moins de 1 % des maisons individuelles neuves. Elle est en revanche plus couramment adoptée pour restaurer les édifices anciens, aménager des abords ou habiller des façades : « Nous réalisons beaucoup de parements avec des moellons ou des pierres de taille, pour habiller des murs porteurs en parpaings, briques ou béton cellulaire, ajoute Didier Merzeau. Cela donne un aspect traditionnel aux maisons neuves et prouve que la pierre reste prestigieuse. » DES PERFORMANCES AUJOURD’HUI DIFFICILES À JUSTIFIER L’emploi de la pierre est courant en restauration, car il se fonde sur l’expérience : il suffit au maçon de refaire à l’identique ce qui existait et a tenu bon pendant des siècles. Mais la question se complique quand il s’agit de bâtir du neuf : « Le problème est qu’il n’existe aujourd’hui aucun outil de calcul et de dimensionnement des bâtiments en pierre, déplore Armel Le Compagnon, entrepreneur en gros œuvre et taille de pierre, au Puy-en-Velay, en Haute-Loire. Par conséquent, les maîtres d’ouvrage ne veulent pas prendre la responsabilité de construire en pierre un bâtiment qui ne peut pas 4 1 ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE LA SARTHE, LE MANS. Les façades, revêtues d’un parement de pierres de Bourgogne agrafées, comprennent de fausses meurtrières de granit noir poli et de pierre grise. 2 SIÈGE DE LA BANQUE POPULAIRE DE L’OUEST, BORDEAUX. Façade en pierre mince attachée en pose traditionnelle. 3 CAVE RESTAURÉE en pierre de taille et moellons. 4 EXTENSION NEUVE réalisée en pierre. être conçu par un bureau d’études, ni validé par un bureau de contrôle. » L’entrée en vigueur de l’Eurocode 6, qui encadre l’utilisation de la pierre dans la construction, ne règle rien au problème, car cette nouvelle norme européenne impose à la pierre des coefficients qui se traduisent par des épaisseurs de murs pénalisantes sur le plan économique. Le choix d’un marquage CE de niveau 2 appliqué à la pierre – auquel sont soumis la plupart des autres matériaux – ainsi qu’un contrôle qualité renforcé sur le chantier devraient permettre © MERZEAU 3 © MERZEAU GROS ŒUVRE/STRUCTURE formante sur le plan thermique dans le cadre du mur double, une technique courante en Europe du Nord, qui consiste à isoler le mur par l’extérieur avec un isolant puis une couche de pierre maçonnée », précise Armel Le Compagnon. Mais ce qui est vrai de la façade en pierre peut aussi l’être de la pierre massive utilisée en structure. La pierre est un matériau à inertie thermique, qui a une capacité à absorber puis à restituer la chaleur et le froid avec un amortissement et un déphasage (décalage dans le temps) des variations de la température extérieure et intérieure. À condition de bien traiter les ponts thermiques et de doubler la pierre d’un isolant adapté, ses qualités permettent de construire en respectant les exigences thermiques, tout en apportant un confort exceptionnel. Sur le plan de la structure des bâtiments, il faut ajouter que les poteaux ou poutres précontraints ou postcontraints en pierre leur donnent une résistance supplémentaire, qualité dont l’architecture contemporaine devrait tirer parti. Matériau naturel par excellence, abondant, la pierre offre aux bâtisseurs un grand nombre de possibilités, encore largement sous-exploitées. Son utilisation, qui génère de faibles impacts environnementaux et sa capacité de réemploi, qui en fait un matériau durable, devraient contribuer à son retour au premier plan parmi les matériaux de construction, à condition de la doter d’outils d’évaluation et de mise en œuvre modernes. 쐍 POUR EN SAVOIR PLUS • UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr • CTMNC (Centre technique de matériaux naturels de construction), tél. 01 44 37 07 10 - www.ctmnc.fr de contourner cette difficulté. Le même problème se pose quand on parle performances thermiques : « Au moment où il faut construire en respectant la RT 2005 et bientôt une réglementation encore plus ambitieuse prévue à l’horizon JUSTIFIER ET PROMOUVOIR LES PERFORMANCES 2012, il n’existe aucun outil de jus- DE LA PIERRE « La mission du CTMNC est double : mettre au point les outils tification des performances therqui permettront de justifier techniquement les performances de miques de la pierre, argumente la pierre, d’une part, et, d’autre part, promouvoir la construction en Didier Merzeau. Logiquement, les pierre auprès des décideurs de la construction, maîtres d’œuvre et maîtres d’ouvrage et les bureaux maîtres d’ouvrage », explique Didier Pallix, directeur du département Pierres naturelles du centre technique. Par une information d’études préfèrent se tourner vers objective, ces outils doivent permettre d’ouvrir de nouveaux marchés d’autres matériaux, dont les perà la pierre, en allant vers des formats plus grands, et de lui redonner formances peuvent être évaluées toute sa place dans le Bâtiment. de façon claire et précise. » CepenDès sa création, le CTMNC s’est attelé à la réalisation d’un outil dant, la filière de la pierre a décidé de calcul et de dimensionnement des ouvrages en pierre, et de remédier à cette situation, avec d’un outil de calcul de ses performances thermiques. Tous deux verront prochainement le jour. Des essais, actuellement menés la création, voici deux ans, du Cenavec le Centre scientifique et technique du Bâtiment (CSTB), tre technique de matériaux natupermettront aussi de déterminer ses performances antisismiques. rels de construction (CTMNC – Ils déboucheront notamment sur l’édition d’un guide qui viendra voir encadré). compléter le DTU 55.2 sur les revêtements en pierres attachées, qui REVENIR SUR DES IDÉES REÇUES Contrairement aux idées reçues, la pierre n’est pas plus chère qu’un autre matériau de construction et se révèle adaptée aux défis de notre époque : « La pierre est très per- reste muet sur la question de la sismicité. Outre le suivi d’un grand nombre de normes applicables à la pierre et l’analyse de son cycle de vie, qui doit nourrir des fiches de déclaration environnementales et sanitaires (FDES), le CTMNC travaille sur un guide du marquage CE de la pierre, des programmes de formation à la maçonnerie en pierre, ainsi qu’à l’élaboration d’une « lithothèque ». Objectif : mieux connaître les pierres françaises, leurs caractéristiques, et donc optimiser leur utilisation dans la construction. DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 15 16 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 GROS ŒUVRE/STRUCTURE F I C H E A C C E S S I B I L I T É Les rampes d’accès en ERP La réglementation accessibilité expose des principes précis concernant notamment la largeur, l’inclinaison de la pente, le guidage, la protection ou encore le revêtement des sols. Le choix et l’aménagement du cheminement accessible doivent faciliter la continuité du déplacement entre l’extérieur et l’intérieur. Lorsque le cheminement courant se fait par un plan incliné, il doit offrir des caractéristiques minimales. Le revêtement doit présenter un contraste visuel et tactile par rapport à son environnement. À défaut, il doit comporter sur toute sa longueur un repère continu, tactile pour le guidage à l’aide d’une canne d’aveugle, et visuellement contrasté par rapport à son environnement, pour faciliter le guidage des personnes malvoyantes. Les caractéristiques réglementaires applicables sont présentées dans le tableau ci-dessous. Pour en savoir plus : UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59 FFB-Métallerie (Union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00 FFB-CMP (Charpente, menuiserie, parquets), tél. : 01 40 69 57 40 CHEMINEMENT ERP NEUF ERP EXISTANT RÈGLES DU NEUF, AVEC ATTÉNUATIONS: Largeur minimale 1,40 m 1,20 m Pente • à 5 % (4 % recommandé) • Sur longueur 2 m : jusqu’à 8 % • Sur longueur 50 cm : jusqu’à 10 % • à 6% • Sur longueur 2 m : jusqu’à 10 % • Sur longueur 50 cm : jusqu’à 12 % Devers • 2% • 3% Palier • 1,40 x 1,20 m, horizontal et sans obstacle • Si pente 4 % : 1 palier tous les 10 m • 1 à chaque changement de direction • 1 en haut et 1 en bas de chaque pente • Si pente 5% : 1 palier tous les 10 m Ressaut • 2 cm (ressauts type « pas d’âne » successifs interdits) • Tolérance : ressauts successifs distants d’une largeur minimale de 2,50 m et séparés par des paliers de repos Guidage • Si pente 4 % : 1 main courante recommandée au moins d’un côté (et 1 main courante à une hauteur intermédiaire) • Signalisation adaptée en chaque point du cheminement Protection • 1 élément de protection pour une hauteur de chute 0,40 m, lorsque le cheminement est bordé à une distance inférieure à 0,90 m par la rupture de niveau • 1 garde-corps préhensible pour une hauteur de chute 1 m (selon NF P 01-012) • Prévoir une bordure chasse-roue à chaque rupture de niveau Sols • Non meuble, non glissant, non réfléchissant et sans obstacle à la roue • Pas de trous et fentes supérieurs à 2 cm (largeur ou diamètre) TEXTE DE RÉFÉRENCE • Arrêté du 1er août 2006 Établissement recevant du public (J.O. du 18 mai 2006), art. 2 - Dispositions relatives aux cheminements extérieurs, modifié par l’arrêté du 30 novembre 2007 et complété par la circulaire d’application 2007-053 (B.O.). • Arrêté du 22 mars 2007, modifié par l’arrêté du 3 décembre 2007 : attestation de vérification de l’accessibilité aux personnes handicapées – construction d’un bâtiment d’habitation collectif soumis à permis de construire. • Arrêté du 11 septembre 2007 sur la conformité d’un dossier de travaux d’un ERP. • NF DTU 20.1 : ouvrages en maçonnerie de petits éléments – parois et murs. • NF DTU 21 : exécution des travaux en béton. • NF P01-012 : dimensions des garde-corps, règles de sécurité relatives aux garde-corps et rampes d’escalier. EXEMPLE DE SUCCESSIONS DE PLANS INCLINÉS, ENTRECOUPÉS DE PALIERS DE REPOS Bordure chasse-roue. Schéma extrait du guide réglementaire « Concevoir des espaces accessibles à tous » © CSTB, octobre 2007. DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 17 GROS ŒUVRE/STRUCTURE PAREMENTS EN BÉTON Un savoir-faire collégial Conception de l’ouvrage, formulation du béton, coffrage, mise en œuvre, décoffrage... La prise en compte de tous ces éléments donnera un béton impeccable, utilisable en parement. D UNE ALLIANCE DE COMPÉTENCES Un parement en béton de qualité ne peut être obtenu que si chaque partenaire est associé au projet, et par l’utilisation de matériels et de matériaux de qualité, qui ne correspondent pas toujours à l’offre du moins-disant. Chargé du calcul de l’ouvrage, le bureau d’études devra savoir aller au-delà des règles du BAEL (béton armé 18 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 raître au moment du démoulage. Seul un positionnement rigoureux des coffrages – alignement, serrage des tiges, étanchéité entre les éléments de coffrage, mise en place des écarteurs – garantira un parement uniforme. Le coulage et la vibration doivent être réalisés conformément au NF DTU 21, sans que l’aiguille à vibrer touche les peaux coffrantes. Le béton utilisé doit être conforme à la norme NF EN 206, qui exclut désormais l’ajout d’eau, car elle nuit à la résistance du béton et à sa qualité esthétique. Mais il est fortement conseillé d’utiliser des bétons spécialement conçus pour les parements, généralement des © HUSSOR/L. GROSSE POUR ALCATEL epuis quelques années, « l’esthétique béton » favorise l’utilisation de ce matériau en parement – « une surface de béton destinée à être vue après l’achèvement des ouvrages ». Ce qui donne toutes ses lettres de noblesse au béton, mais oblige les entrepreneurs à optimiser sa qualité visuelle. Ils doivent pour cela respecter les prescriptions de deux textes de référence, le NF DTU 21 « Exécution des ouvrages en béton », complété par le Fascicule de documentation P 18-503 « Surfaces et parements de béton ». Le NF DTU 21 distingue quatre qualités de parements en béton, en fonction de la planéité d’ensemble rapportée à la règle de 2 m et de la planéité locale rapportée à un réglet de 20 cm : élémentaire (pas de spécification de planéité particulière), ordinaire (15 mm sous la règle de 2 m et 6 mm sous le réglet de 20 cm), courant (7 mm et 2 mm) et soigné (5 mm et 2 mm), cette dernière qualité étant la plus adaptée aux parements en béton. Quant aux aspects de surface, ils sont définis au moyen de trois critères – planéité, texture, teinte – dans le Fascicule de documentation P 18-503. aux états limites), qui ne sont plus adaptées aux exigences du béton de parement, et augmenter parfois le nombre d’armatures, afin de mieux maîtriser le risque de fissuration. Le fournisseur de béton devra être choisi en fonction de sa capacité à proposer à l’entreprise des bétons spécialement conçus pour les parements, qui limitent notamment le bullage. Enfin, l’entreprise doit utiliser un coffrage comportant des peaux coffrantes neuves ou en parfait état, qui n’ont pas été stockées contre le sol, et qui seront au besoin nettoyées avec un agent d’entretien adapté. Ces peaux devront être enduites d’un agent de démoulage, réparti de manière uniforme et intégrant plus ou moins d’additif pour prévenir les problèmes d’accrochage, de farinage ou de parement brûlé qui pourraient appa- bétons autoplaçants (BAP), qui sont très fluides, homogènes, stables et mis en œuvre facilement sans vibration, par le seul effet gravitaire. Leur consistance est particulièrement adaptée pour les ouvertures nombreuses et les modénatures complexes. 쐍 POUR EN SAVOIR PLUS UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr « DU BON MATÉRIEL ET DES MAÇONS CONSCIENCIEUX » Jean-François Bertin, entrepreneur de gros œuvre à Carpiquet (14). Quel regard portez-vous sur le parement en béton ? Après s’être beaucoup développé, en raison des tendances architecturales et grâce à des formulations innovantes du béton, il pourrait être victime de deux restrictions : l’extension des zones sismiques, qui remet en cause la réalisation de voiles d’un seul tenant en façade accompagnés de planchers suspendus, et la réglementation thermique qui va favoriser l’isolation par l’extérieur, laquelle masquera le béton. Quels sont les points essentiels pour obtenir un beau béton ? Il faut un bon partenaire bétonnier, de l’excellent matériel (coffrages, mannequins bien fabriqués par un menuisier) et je dirais surtout des maçons bien formés, qui effectuent chaque opération avec soin. Il faut aussi prévenir la fissuration – un phénomène naturel lié au matériau – grâce à des armatures supplémentaires à certains endroits et à la mise en place de modénatures dans les coffrages qui provoquent une fissuration évidente en la canalisant, horizontalement au niveau des planchers, et verticalement au droit des ouvertures. Un beau béton a-t-il un coût supplémentaire ? Un béton autoplaçant, parfois renforcé en armatures, se contentera d’une lasure en finition, tandis qu’un béton ordinaire sera moins cher en soi, mais il faudra ensuite réaliser un enduit plus onéreux. On peut donc remplacer avec profit un béton ordinaire avec enduit, souvent quelconque, par un béton autoplaçant lasuré, à la très belle esthétique. DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 19 PRÉFABRICATION L’avenir de la maison à ossature bois La fabrication des éléments de charpente et d’ossature en atelier permet de réduire considérablement le temps de chantier, tout en améliorant la qualité et la sécurité. L e marché de la maison à ossature bois est en pleine expansion : il a doublé entre 2 000 et 2005, passant de 5 000 à 10 000 logements construits, atteignant même environ 15 000 logements en 2007. Cet engouement s’explique en grande partie par la bonne image environnementale du bois : ressource renouvelable et abondante, non seulement il consomme peu d’énergie pour sa 1 TABLES DE MONTAGE DES MURS À OSSATURE BOIS. Ces plans inclinables permettant de retourner les murs pour en traiter les deux faces (bardage extérieur et finition intérieure). 2 PRÉFABRICATION peut rimer avec charpente traditionnelle, avec pannes porteuses et chevrons. 3 LE BUREAU D’ÉTUDES est relié à l’atelier via cette machine à commande numérique, qui permettra de produire la charpente élaborée. © P. BICHET RÉDUIRE LE TEMPS DE CHANTIER Face à ces nouveaux enjeux, la méthode traditionnelle qui consiste à fabriquer la maison à ossature bois sur le chantier, en réalisant une épure sur le sol, puis en procédant à la taille des différents éléments de structure sur place et manuellement, semble aujourd’hui dépassée. Constructeur de maisons individuelles à ossature bois à Valdahon, dans le Doubs, Samuel Gardavaud en a expérimenté les limites : « Les difficultés de notre métier, ce sont le temps passé sur le chantier pour construire, qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il fasse -15° C, et la manutention des éléments de structure. Pour le moderniser, il faut avancer au maximum la fabrication en atelier, afin de simplifier et de réduire d’autant la phase du chantier, autrement dit passer à la préfabrication. » Aujourd’hui, ses maisons à ossature bois sont fabriquées au moyen de machines à commandes numériques par FAO (fabrication assistée par ordinateur), dans un atelier de 8 000 m2. Le bureau d’études se charge de la conception, puis les plans sont transmis directement aux machines qui exécutent la coupe des éléments en bois. « Cette organi© C. CHOSSET 1 20 production, et n’émet donc pas de gaz à effet de serre, mais il a la propriété d’absorber massivement le gaz carbonique pendant la croissance de l’arbre, contribuant à lutter contre le dérèglement climatique. Ces éléments laissent augurer un essor important du marché de la maison à ossature bois et une demande en hausse sur le long terme – demande que la filière entière va devoir satisfaire en faisant évoluer ses méthodes et en améliorant sa productivité. 2 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 sation nous permet d’aller très loin dans la préfabrication, ajoute Samuel Gardavaud. Nous réalisons aujourd’hui des panneaux jusqu’à 12 m de longueur, sur lesquels sont intégrés en atelier l’isolation, les parements intérieurs et extérieurs, tous les ouvrants, les volets roulants et même les réservations pour l’électricité, les sanitaires, la VMC... Résultat, ce sont des murs complets qui arrivent sur le chantier, qui est réduit au minimum. Nos maisons sont hors d’eau et hors d’air en une semaine, zinguerie et pose des tuiles comprises.» LES AVANTAGES DE L’INDUSTRIALISATION Le chef d’entreprise ne voit que des avantages dans la préfabrication, à commencer par la qualité du travail qui est mieux maîtrisée en atelier qu’à l’extérieur, et la rationalisation de la production, synonyme de GROS ŒUVRE/STRUCTURE gains de productivité qui peuvent se révéler précieux sur un marché où la concurrence s’accroît. Préfabriquer, c’est aussi réduire les pertes en matériaux, grâce aux logiciels d’optimisation de la matière première, et supprimer les emballages sur le chantier, deux aspects qui s’inscrivent dans une démarche de développement durable. Les efforts de manutention sont fortement réduits, ainsi que les travaux sur échafaudage sur le chantier, ce qui diminue le risque d’accident du travail : les éléments en bois sont coupés par la machine, déplacés sur des ponts roulants, puis acheminés par des camions sur le chantier, où ils seront mis en place à l’aide de grues. Si on ajoute que la pénibilité et le stress liés au travail en extérieur par tous les temps sont eux aussi atténués, on obtient un ensemble de facteurs qui modernisent la construction de maisons à ossature bois. Une seule contrainte est à relever, concernant le transport : les éléments préfabriqués doivent être convoyés avec précaution et les accès doivent être suffisamment larges pour qu’ils puis- sent être livrés sur le terrain à bâtir. La préfabrication a provoqué une mutation du métier de constructeur de maisons à ossature bois. Le savoir-faire s’est en partie déplacé de la phase de chantier vers la phase de conception en bureau d’études. Devenus polyvalents, les salariés ne taillent plus de charpente de manière traditionnelle et ont appris l’intégration de plaques de plâtre et d’isolants, la zinguerie, le sanitaire... Une nouvelle approche qui, pour Samuel Gardavaud, se traduit par un nouveau métier : celui de « constructeur de maisons individuelles industrialisées ». Pour lui, le mot « industriel » a toute sa noblesse : les machines, en effet, lui permettent à nouveau de réaliser des assemblages traditionnels comme les tenons et mortaises ou les queues d’aronde, qu’il était devenu inconcevable de réaliser à la main. 쐍 POUR EN SAVOIR PLUS AFCOBOIS-FFB (Syndicat des acteurs français de la construction Bois), tél. : 01 40 69 57 23 © P. BICHET 3 DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 21 TERMITES Le traitement de l’assise du bâtiment obligatoire L a réglementation concernant la lutte contre les termites et autres insectes xylophages vient de franchir un nouveau pas. Depuis novembre 2006, les constructeurs doivent mettre en œuvre des éléments et matériaux en bois résistants aux insectes à larves xylophages, c’est-à-dire le plus souvent traités avec un produit biocide. Depuis le 1er novembre 2007, en application de l’arrêté du 27 juin 2006, ces dispositions ont été complétées par des mesures concernant l’interface entre le sol et le bâti, non seulement pour les projets de construction, mais aussi pour les travaux d’aménagement ou de construction ne faisant pas l’objet de permis de construire. Les maîtres d’œuvre ont désormais obli- gation de mettre en place au niveau de l’assise du bâtiment l’un des dispositifs suivants : soit une barrière physique, c’est-à-dire constituée d’un matériau qui résiste physiquement au passage des termites ; soit une barrière physico-chimique, qui se présente sous la forme d’une membrane monocouche ou multicouche imprégnée d’une matière active biocide, utilisée pour envelopper les fondations ; soit un dispositif de construction contrôlable (un vide sanitaire accessible, par exemple), qui ne protège pas le bâtiment, mais permet par une surveillance régulière de déceler et prévenir une éventuelle infestation (ce dernier moyen n’est pas autorisé pour les départements d’outremer). L’arrêté du 27 juin exclut donc, de fait, le traitement du sol ment, en particulier pour les propar épandage de produit biocide. duits contenant un biocide, ainsi que l’efficacité et donc la capacité à UN MARCHÉ CONSIDÉRABLE répondre à la réglementation, sont Cette nouvelle réglementation est attestées. Des garanties qui seront applicable sur la totalité des dépar- apportées par un Avis technique tements où est en vigueur un arrêté ou une Autorisation de mise sur le préfectoral d’infestation aux ter- marché, réalisés par un organisme mites (1), même si l’arrêté n’est que scientifique, un processus d’évapartiel, c’est-à-dire s’appliquant à luation actuellement en cours une partie du département, une pour plusieurs produits. Dans le ville, voire un quartier. D’où l’im- doute, le vide sanitaire accessible portance de bien identifier la zone constitue une disposition largeoù se situe le permis de construire. ment maîtrisée. 쐍 Ces nouvelles dispositions ouvrent Environ une cinquantaine, carte consulun marché de plusieurs millions (1) table sur www.termite.com.fr de mètres carrés par an. Il appartiendra aux constructeurs et aux maîtres d’œuvre de sélectionner POUR EN SAVOIR PLUS les procédés dont l’innocuité en www.termite.com.fr termes de santé et d’environne- NOUVELLE CERTIFICATION Le bon enduit sur le bon support L ongtemps encadrés par le Cahier des prescriptions techniques de juillet-août 1993, les enduits monocouches ont été intégrés au nouveau NF DTU 26.1 « Travaux d’enduits de mortier », publié en avril 2008. Ce changement induit une nouvelle certification, qui se substitue à la certification CSTBat (classement MERUC). Le nouveau NF DTU 26.1 distingue désormais trois classes de supports, en fonction de la cohésion de surface des éléments de maçonnerie : Rt3 (cohésion supérieure ou égale à 0,8 MPa(1), soit les supports en béton, blocs de béton, briques et blocs de terre cuite à cohésion élevée) ; Rt2 (cohésion comprise entre 0,6 et 0,8 MPa, soit les supports en briques et blocs de terre cuite à cohésion moyenne) ; Rt1 (cohésion comprise entre 0,4 et 0,6 MPa, soit les supports en blocs de béton de granulats légers et blocs 22 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 de béton cellulaire avec masse volumique apparente supérieure ou égale à 400 kg/m3). Ces trois classes se substituent aux deux classes A (support de cohésion supérieure ou égale à 0,8 MPa) et B (support de cohésion inférieure à 0,8 MPa). TROIS CLASSES D’ENDUITS Pour répondre à ces trois nouvelles classes de supports, la nouvelle certification – elle s’appelle désormais « Certifié CSTB Certified » – garantit la compatibilité des enduits avec les différentes classes de supports en maçonneries neuves : les enduits OC1 sont applicables sur tous les supports en maçonnerie Rt1, Rt2 ou Rt3 ; les enduits OC2 sont applicables sur les supports en maçonnerie Rt2 et Rt3 ; les enduits OC3 sont applicables uniquement sur les supports en maçonnerie Rt3. Cette certification reprend les caractéristiques des mortiers performan- Les NF DTU 20.1 et 20.13 publiés ciels définies dans la norme NF EN 998-1 : CS (résistance à la compression, CS I à CS IV par ordre croissant de résistance à la compression), W (absorption d’eau par capillarité, W0 à W2 par ordre croissant d’imperméabilité), et Re (rétention d’eau). L’intégration des enduits monocouches au nouveau NF DTU 26.1 et la nouvelle certification dont ils font l’objet sont une reconnaissance de ces produits qui représentent aujourd’hui l’essentiel des enduits réalisés en travaux neufs. En attestant de la compatibilité du support et de l’enduit monocouche, la nouvelle certification sera un facteur d’amélioration de la qualité pour les travaux d’enduits de mortier. 쐍 (1) MPa : mégapascal. POUR EN SAVOIR PLUS UNEEF-FFB (Union nationale des entrepreneurs d’enduits de façade), tél. : 01 40 69 51 69 La nouvelle version du NF DTU 20.1 « Ouvrage en maçonneries de petits éléments – Parois et murs », ainsi que le nouveau NF DTU 20.13 « Cloisons en maçonnerie de petits éléments » ont été publiés avec une date de prise d’effet au 10 octobre 2008. Ces deux textes importants feront l’objet d’articles approfondis dans les prochains numéros de Bâtimétiers. Pour en savoir plus : Ces deux documents sont disponibles auprès de l’AFNOR ou du CSTB. @ VOUS CHERCHEZ UN ARTICLE DE BATIMETIERS ? www.ffbatiment.fr espace adhérents GROS ŒUVRE/STRUCTURE PONTS THERMIQUES DE LIAISON Privilégier l’efficacité L es ponts thermiques des parois opaques génèrent d’importantes déperditions thermiques (donc des émissions de gaz à effet de serre) et des points froids synonymes de moisissures, fissures ou fantômes, qui détériorent le bâti. Trois bonnes raisons de traiter les ponts thermiques dits « de liaison », qui se situent à la jonction entre deux ou trois parois de l’enveloppe et sont de quatre types : DA (déperdition dalle-acrotère), DF (dalle-façade), RF (refend-façade) et DB (dalle-balcon). Les traiter est un impératif pour respecter la réglementation thermique 2005 (RT 2005). Celle-ci fixe à Ƭ inférieur ou égal à 0,65 W/m.K la valeur garde-fou des déperditions liées aux ponts thermiques pour la construction d’une maison individuelle neuve. Plus Ƭ (le coefficient de transmission linéique) est faible, plus la déperdition par la liaison est faible. LES SOLUTIONS DE TRAITEMENT Les ponts thermiques de liaison peuvent être traités par quatre types d’isolation. L’isolation par l’intérieur (ITI) consiste à utiliser une planelle en béton ou terre cuite en rive des ouvrages (dallage, dalle, mur de refend...), avec un résultat de Ƭ = 0,60 W/m.K, qui peut descendre à 0,30 W/m.K voire à 0,10 W/m.K pour les planchers intermédiaires en cas d’utilisation d’un rupteur thermo-isolant. L’isolation thermi- que répartie (ITR) consiste à utiliser des éléments épais qui sont à la fois isolants et porteurs – terre cuite, béton cellulaire, béton de granulat de pierre ponce – et permet d’obtenir, en plaçant en about de dalle une planelle en brique ou en béton, et une bande d’isolant de 3 cm, un résultat de Ƭ = 0,20 W/m.K pour le béton cellulaire, et de 0,19 W/m.K pour la terre cuite (les valeurs de performance thermique sont indicatives). La troisième technique possible est celle des maçonneries isolantes spéciales, qui consiste à réaliser un coffrage isolant en blocs de polystyrène dans lequel est coulé le béton. Enfin, la quatrième technique est celle de l’isolation par l’extérieur (ITE), qui consiste à fixer un isolant sur la face extérieure de la paroi. Les deux dernières techniques pourraient se développer à l’avenir, avec l’entrée en vigueur des nouvelles dispositions issues du Grenelle de l’environnement. En effet, ces dernières remplaceront la RT 2005 à partir de 2012, et imposeront à toutes les constructions neuves le label bâtiment basse consommation (BBC), qui correspond à une consommation en énergie primaire de 50 kWh/m2 an en moyenne. 쐍 POUR EN SAVOIR PLUS UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 23 24 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 ENVELOPPE COUVERTURE CUIVRE La qualité au prix fort © ENTREPRISE LE NY Après avoir vu son cours doubler pendant les quatre dernières années, le cuivre est devenu rare sur les chantiers. Son utilisation se limite à des projets haut de gamme. C onséquence directe de la flambée du prix des matières premières, l’utilisation du cuivre en couverture et en habillage de façade est devenue l’exception. L’impact n’est pas marginal pour les entreprises, car le cuivre n’est pas seulement réservé à la réhabilitation de monuments historiques. Avec ses différents aspects de surface – naturel, prépatiné ou pré-oxydé – et la technique du joint debout, ce matériau a rencontré la faveur des architectes férus de couvertures galbées et de systèmes de vêture qui touchent à l’exercice de style. Il est donc présent dans bon nombre de réalisations contemporaines. « Bon an, mal an, en dépit d’un niveau de prix qui l’a toujours réservé aux projets haut de gamme, le cuivre représentait 15 à 20 % de notre activité », indique Jean-Christophe Le Ny, responsable de l’entreprise lyonnaise du même nom. Ce dernier a signé avec ce matériau de belles rénovations (l’opéra Garnier de Monaco) comme des bâtiments neufs (le Monte Carlo Bay Hotel & Resort, en cuivre patiné, sur le Rocher également). Depuis 2007, ce temps est terminé. « À Lyon, certains appels d’offres pour d’importantes prescriptions en façade sont restés infructueux et ont conduit des maîtres d’ouvrage à se réorienter vers le zinc, ou LE NF DTU 40.45 EN COURS même l’acier, plus abordables ; et DE RÉVISION l’on n’ose plus proposer le cuiAprès les NF DTU 40.41 (zinc) et 40.44 (acier inoxydable), le vre aux maîtres d’ouvrage pour NF DTU 40.45 « Couverture les systèmes d’évacuation d’eaux par éléments métalliques en pluviales », poursuit Jean-Chrisfeuilles et longues feuilles tophe Le Ny. en cuivre » est en cours de Dans ce contexte, le chantier révision. Comme pour les autres procédés de couverture que l’entreprise réalise à Saintmétallique, il s’agit avant tout Jean-Cap-Ferrat (Alpes-Maritid’enregistrer l’évolution des mes) est tout à fait représentamodes de mise en œuvre tif de l’utilisation exclusive de ce (généralisation du joint debout matériau par un architecte, afin et emploi en habillage de de valoriser une résidence de luxe façade), celle des produits (désormais disponibles en construite en bord de mer. L’endifférents états de surface : présemble comprend neuf villas étaétamé, pré-oxydé, prépatiné) et blies sur trois niveaux, desservis d’entériner certaines évolutions à la fois par un escalier et par un techniques. Les principaux ascenseur. Réduite à sa plus simchangements attendus ont trait ple expression (30 m2 pour chaau dimensionnement des noues, au traitement des couvertures que villa), la couverture de cuivre cintrées, à l’utilisation de sousnaturel coiffe l’édicule abritant couches, au recours possible à la cage d’escalier et celle de l’asla dilatation « en tête » pour les censeur, et offre un raccourci des couvertures à faible pente et à possibilités de mise en œuvre du une gradation plus progressive du rapport pente-longueur de matériau : joint debout et couverfeuille. Une vraie nouveauté ture cintrée sur la cage de l’escaest l’introduction du soudage lier, plaques agrafées pour la cage TIG (tungsten inert gas), plus d’ascenseur. « Ce chantier est égacomplexe que la brasure mais lement typique d’un mode de traplus performant puisqu’il vail “en échantillon”, commente permettra de reconstituer des bacs d’une seule longueur. Jean-Christophe Le Ny, car les vilEnfin, comme pour les autres las ont été construites l’une après procédés de couverture l’autre et la couverture devait être métallique, le nouveau réalisée sitôt le gros œuvre terNF DTU 40.45 suivra l’évolution miné. » Tous les éléments, préfanormative en matière de fixation çonnés dans les ateliers lyonnais du voligeage sur charpente et précisera les cas où les de l’entreprise, étaient donc fourpointes crantées devront être nis le moment venu et aussitôt préférées aux pointes lisses. mis en place par une équipe de La publication du nouveau texte deux à trois compagnons. 쐍 est prévue début 2010. POUR EN SAVOIR PLUS UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 25 DES STORES VÉNITIENS BIEN DANS LEUR DOUBLE PEAU Sur le papier, l’intégration des protections solaires dans les façades double peau est une solution idéale. En pratique, tout n’est pourtant pas possible, rappelle un groupe de travail de façadiers et de storistes, qui préparent un recueil de recommandations. L orsqu’elles apparaissent dans les années 1970, les façades double peau suscitent immédiatement l’intérêt. Au-delà du renouveau esthétique qu’offre leur habillage de verre, elles retiennent l’attention grâce à leurs meilleures performances thermiques et à un confort visuel et acoustique accru. D’emblée, s’impose aussi l’idée d’insérer des protections solaires entre leurs parois intérieure et extérieure afin de réguler les transferts thermiques et lumineux. Les façadiers se tournent alors vers les systèmes existants : screens et stores vénitiens. Ils optent généralement pour ces derniers, qui présentent l’avantage de ne pas altérer la vision à travers les surfaces vitrées et jouent plus efficacement leur rôle que lorsqu’ils sont situés à l’intérieur des locaux. Les systèmes installés sont soit manuels, soit motorisés. Déployés en permanence, les premiers se règlent en orientation au moyen d’une molette située sur la menuiserie ; les autres peuvent être couplés à un système de commande centralisé de type GTB (gestion technique du bâtiment) et contribuent à l’optimisation du confort du bâtiment et de ses performances énergétiques, en diminuant les besoins en climatisation des locaux exposés au soleil d’été et en tirant profit des apports solaires d’hiver. Autre avantage : installés entre UNE RÉFLEXION APPROFONDIE ET GLOBALE Vouées à la conception, à la fabrication et à la mise en œuvre des stores vénitiens dans les châssis respirants, les recommandations en cours d’élaboration devraient bientôt voir le jour. Elles reposent sur la mise en commun de l’expérience des principaux acteurs. Leur premier travail a été de recenser les défauts les plus fréquents : faux niveaux, usure des cordons et des échelles, chute de composants non fonctionnels et déréglages de fin de course, « dont le taux de survenue, souligne William Gardes, reste inférieur à un pour mille ». Dans le volet des recommandations proprement dites sont abordés la nature des lames, des cordons et des échelles, l’utilité du guidage, la fixation, etc. Une large place est réservée au dimensionnement, car le poids d’un store de grandes dimensions sollicitera davantage ses composants mécaniques. Selon les stores – relevable et orientable motorisé, orientable motorisé, orientable manuel –, des valeurs maximales (et parfois minimales) en surface, hauteur et largeur sont définies. De la même façon, un rapport est établi entre l’endurance du système de motorisation et la température maximale de la lame d’air, sachant qu’il n’existe pas aujourd’hui de système pouvant fonctionner par une température excédant 85° C. Dans une démarche de réflexion globale, les recommandations portent aussi sur le transport, la manutention et le stockage des produits. 26 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 les peaux de la façade, les stores vénitiens sont à l’abri des dégradations et protégés des manipulations intempestives. Ils sont en revanche soumis aux variations thermiques et hygrométriques de forte amplitude de la lame d’air et à un rayonnement ultraviolet, susceptibles d’affecter certains de leurs composants. Les dommages constatés, en nombre infime rapportés au nombre d’équipements (une tour de bureaux à La Défense peut comprendre de 3 000 à 4 000 stores), ne portent guère à conséquence dès lors que les systèmes sont facilement accessibles. Ils le sont dans le cas des façades ventilées à double ossature, dont certaines sont pourvues d’ouvrants « à la française » et d’autres de chemins de caillebotis dans un espace entre parois qui peut atteindre 1 m de large. phénomène d’embuage. « Avec ce type de produit, observe William Gardes, directeur du bureau d’études du façadier Ouest Alu, l’accès au store est plus complexe, car il est nécessaire de déparcloser et de déposer le double vitrage, ce qui ne peut être accompli par une personne seule pour des raisons de poids. En outre, il est indispensable de bien maîtriser la technique pour assurer une parfaite étanchéité au remontage. » TRAVAILLER EN PARTENARIAT Pour prévenir les conséquences lourdes d’éventuelles défaillances en série avec ce système, certains façadiers et storistes ont entrepris de travailler en partenariat. « Nous avons installé dans nos locaux une plate-forme d’essais équipée de châssis respirants, UN CAS À PART, LE CHÂSSIS RESPIRANT La situation est différente s’agissant des châssis respirants. Ce système monobloc – dont l’épaisseur réduite (20 cm généralement) et les performances thermiques et acoustiques plaisent aux maîtres d’ouvrage – se compose d’un double vitrage côté intérieur, d’une lame d’air intégrant le store vénitien et DOMINIQUE d’une vitre extérieure. Il comKIENLEN, porte aussi des prises d’air perDIRECTEUR mettant d’équilibrer les pressions TECHNIQUE de vapeur d’eau entre l’extérieur et la lame d’air pour éviter tout DE RIMALDI STRUCTAL « Il faut intervenir à la fois sur l’accessibilité et les stores. » 1 2 explique Christophe Taillandier, de la société Soliso Europe. Automates et ordinateurs pilotent ces essais jour et nuit, afin d’améliorer les performances intrinsèques des produits. Nous observons, analysons et sélectionnons chaque composant en fonction de la température de la lame d’air calculée par le façadier à l’aide du logiciel Vitrage Décision, élaboré par le CEBTP. » ACCESSIBILITÉ : UN CRITÈRE DE CHOIX « Il faut effectivement intervenir à la fois sur l’accessibilité et les stores, confirme Dominique Kienlen, directeur technique du façadier Rinaldi Structal. Nous avons ainsi revu nos exigences avec nos fournisseurs, et 80 % de nos équipements proviennent aujourd’hui du même fabricant. D’autre part, nous travaillons comme tout le monde sur l’accessibilité. En effet, les contraintes applicables aux protections solaires, contraintes qui déterminent leur choix, sont conditionnées par l’accessibilité à la lame d’air. Cela dit, nous disposons de 20 ans d’expérience dans le domaine du châssis respirant et nous cernons assez précisément ce qu’il faut faire pour pré- 1 UNE FAÇADE SEMI-RIDEAU EN 4 3 VEC ET VITRAGE RESPIRANT de 13 900 m2 a été mise en œuvre pour le centre hospitalier de Douai. 2 LE LABORATOIRE L’ORÉAL, à Chevilly-Larue (Val-de-Marne), est le premier laboratoire de recherche français certifié HQE. Les bureaux des chercheurs, logés en façade, sont protégés par des stores intégrés. 3 POSE DE LA FAÇADE DOUBLE PEAU À STORES INTÉGRÉS de la tour Anjou, à Puteaux (Hauts-deSeine). 5 4 et 5 LE CHÂSSIS RESPIRANT se compose d’un double vitrage, d’une lame d’air intégrant un store vénitien, électrique ou manuel, et d’un vitrage simple. venir les problèmes. » Lorsqu’ils soumissionnent à des marchés, les façadiers ne sont toutefois pas en mesure de remettre en cause la conception des ouvrages ni de faire valoir leur expérience. C’est pourquoi, le SNFA-FFB(1), la FFB Fermeture et store(2) et le CSTB(3) ont souhaité établir des recommandations (voir encadré). « Sur un marché où l’on voit de tout, ces recommandations seront un garde-fou pour prévenir des problèmes qui pourraient être catastrophiques en termes d’image. Elles nous permettront aussi de peser plus efficacement vis-à-vis des donneurs d’ordre, en faisant © OUEST ALU © RINALDI STRUCTURAL/J. BRUNET & F. SAUNIER © RINALDI STRUCTURAL/VALODE & PISTRE ENVELOPPE reconnaître, entre autres, que les stores vénitiens, comme tout système mobile, ont besoin d’interventions de maintenance », résume Dominique Kienlen. 쐍 (1) Syndicat national de la construction des fenêtres, façades et activités associées. (2) Syndicat national de la fermeture, de la protection solaire et des professions associées. (3) Centre scientifique et technique du Bâtiment. POUR EN SAVOIR PLUS • FFB Fermeture et store, tél. : 01 40 55 13 00, www.fermeture-store.ffbatiment.fr • SNFA-FFB (Syndicat national de la construction des fenêtres, façades et activités associées), tél. : 01 40 55 11 80, www.snfa.fr • CSTB, www.cstb.fr • CEBTP-SOLEN, www.cebtp-solen.com DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 27 ISOLATION THERMIQUE PAR L‘EXTÉRIEUR © J.M. BRUJAILLE 2 SYSTÈMES DE BARDAGE 1 2 E tudiée à partir de 2004 dans le cadre d’une convention Anru(1), la réhabilitation de la Cité des musiciens – 613 logements locatifs répartis en six tours et quatre « barres » –, à Argenteuil (Val-d’Oise), anticipait déjà les orientations du Grenelle de l’environnement, puisqu’elle ciblait une réduction de 25 % des dépenses de chauffage (voir encadré). À l’issue d’un diagnostic thermique qui a permis d’identifier d’importantes déperditions au niveau de l’enveloppe, il a donc été prévu de réaliser une isolation thermique par l’extérieur, le premier poste budgétaire de l’opération(2). « L’ITE, en outre, redonne une valeur architecturale à ces immeubles qui ont été construits dans les années 1970 », précise Brigitte Cholme, directrice du patrimoine de Val-d’Oise Habitat, le maître d’ouvrage. DE NOMBREUSES SOLUTIONS D’HABILLAGE À l’exception de l’attique (dernier étage) et de certaines zones du corps intermédiaire des bâtiments traitées en enduits minces pour des raisons esthétiques, le procédé retenu ici est le bardage. « On devrait plutôt parler de système à lame d’air ventilée, estime Jacques « UN OBJECTIF D’AMÉLIORATION DANS LA DURÉE » Brigitte Cholme, directrice du patrimoine de Val-d’Oise Habitat. « Les travaux d’ITE de la Cité des musiciens s’inscrivent dans une politique globale d’amélioration du confort et du cadre de vie des habitants menée dans la durée. Pour ne parler que de ce qui touche aux économies d’énergie, nous avons équipé les logements en menuiseries double vitrage il y a quelques années, et nous prévoyons d’installer l’eau chaude sanitaire solaire d’ici 2012. Un bilan sera réalisé après l’achèvement des travaux en cours, pour vérifier si nos objectifs d’économie sont atteints. Ses résultats nous permettront aussi de renégocier les contrats passés pour l’exploitation du chauffage, afin que les locataires puissent profiter des économies réalisées. » 28 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 3 Nouveau, le responsable de l’entreprise Lucas Réha, attributaire du lot. D’une part, pour éviter la confusion avec le métier du bardage(3), mais surtout parce qu’à la différence des autres procédés d’ITE qui forment un complexe compact directement appliqué sur les ouvrages, celui-ci comporte une lame d’air entre l’isolant plaqué sur l’ouvrage et l’ensemble ossature-peau extérieure.» Cette spécificité en implique une autre, que ne manquent pas de rappeler les Avis techniques de l’ensemble des procédés de bardage : c’est qu’ils assurent exclusivement l’étanchéité à l’eau et doivent donc être mis en œuvre sur des supports étanches à l’air, de type paroi maçonnée ou enduite. En contrepartie de cette restriction, qui interdit par exemple d’appliquer un bardage pour isoler un ouvrage neuf en parpaings bruts non enduits, la technique offre un éventail de solutions d’habillage très large. Elles se partagent en quatre grandes familles : les clins, notamment en bois ; les plaques en fibres-ciment ou en stratifié ; les systèmes sur rail ; les systèmes métalliques de type cassettes. Cette riche boîte à outils à la disposition des maîtres d’œuvre n’est toutefois pas dépourvue de contraintes. Car le procédé retenu doit se caler sur la grille formée par la disposition des baies, des allèges et des niveaux, pour offrir une composition des joints cohérente et harmonieuse. Il doit se caler aussi avec une implantation de l’ossature (en bois ou en métal) qui respecte les valeurs limites de portée. UN JOINT RÉGULIER ET IDENTIQUE « Généralement, indique Frédéric Henry, le conducteur de travaux de Lucas Réha qui suit le chantier d’Argenteuil, nous travaillons à partir d’un calepinage fourni par le maître d’ouvrage. Notre première tâche consiste à nous assurer de la faisabilité du projet en reportant la trame des futurs joints sur la façade et, à partir de là, les points où seront implantées les équerres de fixation. Dans le même temps, nous relevons les cotes des habillages d’aluminium des corniches, tours © G. JOUANNET ENVELOPPE Deuxième volet sur l’ITE : le bardage, vêture ou vêtage. Employé de longue date en réhabilitation, ce procédé se caractérise par une large gamme de solutions d’habillage et l’existence, dans le complexe, d’une lame d’air ventilée qui délimite ses applications. 4 de fenêtres et de portes-fenêtres, aérations, etc., qui assureront la finition visuelle et l’étanchéité de la nouvelle façade, afin de lancer leur fabrication sans tarder. » Au pied d’un bâtiment où trois compagnons achèvent l’installation d’une ossature, Frédéric Henry résume les principales étapes de la mise en œuvre en désignant les éléments déjà installés : « Une fois les équerres en place, on y “embroche” l’isolant, une laine de verre de 75 mm d’épaisseur, que l’on maintient ensuite plaquée sur la façade au moyen de griffes ou de clous étoiles. On fait très attention à l’alignement des chevrons, afin que le parement soit tout à fait plan. Au moment de fixer les plaques, un joint large de protection est placé en face avant du chevron, pour empêcher que l’ossature se mouille en cas de pluie battante. Enfin, on peut fixer le parement, et toute la finesse du métier est de savoir ménager un joint régulier et identique en tout point de la façade.» Ce schéma simple, valable en partie courante, devient évidemment « LA PROFESSION DOIT S’ADAPTER RAPIDEMENT » Jacques Nouveau, directeur de Lucas Réha, Laval (53). 5 6 1 EN PIED DE BARDAGE, une grille est mise en place pour empêcher l’accès des insectes. 2 L‘USINAGE DES ÉQUERRES permet un réglage parfait de l‘alignement des chevrons de l’ossature. 3 AUTOUR DES OUVERTURES, des pièces spéciales en aluminium assurent la continuité visuelle de la façade et son étanchéité. 4 LES GRIFFES FIXÉES SUR L‘OSSATURE plaquent l‘isolant sur la façade. 5 LE COMPLEXE D’ÉTANCHÉITÉ est protégé des pluies par un joint sur la face avant du chevron. 6 LES PLAQUES DE PAREMENT DE COULEUR valorisent l’architecture des constructions. plus technique s’agissant de l’habillage des ouvertures et diffère un « Le neuf explose et le bouleversement pour le métier peu au niveau bas des immeubles, est considérable. Les études, simples lorsqu’il où le parement plus exposé impose s’agit de s’adapter à un bâti existant, doivent être beaucoup plus d’ajouter un chevron de renfort détaillées et répondre à de nombreuses questions auxquelles les à l’ossature. Mais on le retrouve bureaux d’études ne sont pas toujours habitués (positionnement des menuiseries, fixation des garde-corps, des systèmes d’évacuation presque à l’identique d’un chand’eaux pluviales, etc.). Sur le terrain, c’est un nouveau volet qui tier à l’autre, quel que soit le syss’ajoute à la réalisation du clos couvert et nécessite des synthèses tème d’habillage. « Excepté de rares d’amont très poussées. La profession va devoir s’adapter et la clé de cette mutation est la formation, mais il faut agir rapidement si l’on ne chantiers tests, comme celui réalisé à Nantes avec 200 mm d’isoveut pas que l’ITE en neuf soit victime de son succès, comme elle l’a lant, la tendance marquante du déjà été dans les années 1980. » métier aujourd’hui est le développement des travaux neufs. Pour notre entreprise, ils vont atteindre 50 % de l’activité en 2009, contre 30 % habituellement », commente Jacques Nouveau (voir encadré). 쐍 (1) Agence nationale pour la rénovation urbaine. (2) L’opération, de 9,1 M€, englobe par ailleurs la requalification des halls d’entrée, la réfection de l’étanchéité des toitures-terrasses, ainsi que des travaux d’électricité et de peinture des parties communes. (3) Dans la nomenclature Qualibat, les qualifications « façades en bardage » portent les numéros 3811 et 3813 et celles d’« isolation thermique par l’extérieur » 7131, 7132 et 7133 (7132 correspondant aux travaux d’isolation pour bardage, vêture ou semi-vêture). POUR EN SAVOIR PLUS FFB-GITE (Groupe de travail sur l’isolation thermique par l’extérieur), tél. : 01 40 69 52 08 À suivre dans Bâtimétiers n°14 : LA TECHNIQUE DE L’ENDUIT HYDRAULIQUE L’isolant est recouvert d’un enduit épais à base de sable, dont la première couche intègre un treillis d’armature. 3 DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 29 30 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 ENVELOPPE NOUVEAU NF DTU 42.1 L’imperméabilité des façades à l’heure européenne P ublié pour la première fois en 1993, le DTU 42.1 « Revêtements d’imperméabilité à base de polymères » révisé est entré en vigueur en novembre 2007. « En près de 15 ans, de nombreuses évolutions techniques étaient survenues, observe Rolland Cresson, responsable de l’Iref(1), mais leur part reste finalement minime dans le document, car les changements les plus importants ont trait aux définitions et aux normes de classification des produits. » La nouveauté la plus significative correspond à l’article « Revêtements » de la partie « Critères généraux de choix des matériaux » (CGM), qui présente le système de référencement de la norme NF EN 1062-1. Aussi détaillé que précis, celui-ci rapproche la classification des revêtements selon l’imperméabilité à l’eau de pluie (de I1 à I4) et la codification GESVWAC, qui associe les critères d’épaisseur (E), de perméabilité à la vapeur d’eau (V), de perméabilité à l’eau (W), la résistance à la fissuration (A), ainsi que la perméabilité au gaz carbonique (C) et deux critères d’aspect, le brillant spéculaire (G) et la granulométrie (S). Afin de faciliter le choix des déci- deurs, un guide d’emploi des produits, associant les deux systèmes de classification, est proposé (voir tableau). « Cette nomenclature permettra aux maîtres d’ouvrage de comparer les produits fabriqués dans l’Union européenne, souligne Rolland Cresson, mais elle n’a aucune incidence sur l’exécution des travaux et les modes opératoires des entreprises. » UTILISATION DIFFÉRENTE DES CLASSES DE PRODUITS Les entreprises sont davantage concernées par l’intégration des dispositions des règles profession- GUIDE D’EMPLOI : REVÊTEMENT COURANT Type de travaux d’imperméabilité(*) Défauts en partie courante (4) Classe et codification Épaisseur sèche théorique totale minimale(1) Composition I1(5) E4V2W2A2 0,2 mm 1 couche d’impression + 1 couche de finition Fissures inférieures I2(5) à 0,5 mm E4V2W2A3 0,3 mm 1 couche d’impression + 1 couche intermédiaire + 1 couche de finition(2) Fissures inférieures I3 à 1 mm E5V2W2A4 0,4 mm 1 couche d’impression + 1 couche intermédiaire + 1 couche de finition(2) Fissures inférieures I4 à 2 mm E5V2W2A5 0,6 mm 1 couche d’impression + 1 couche intermédiaire avec armature rapportée(3) + 1 couche de finition Imperméabilisation(*) Porosité, faïençage, micro-fissures d’ouverture inférieure à 0,2 mm Étanchéité(*) Prescriptions minimales (*) L’exécution de revêtements souples d’imperméabilité « RSI » peut donner lieu à des travaux dits « d’imperméabilisation » ou à des travaux dits « d’étanchéité » de façade selon l’état du support à protéger. Mais dans un cas comme dans l’autre, il s’agit d’apporter au mur défaillant l’imperméabilité à l’eau requise par son usage en empêchant la pénétration des eaux de pluie. (1) Épaisseur sèche théorique minimale totale (couche d’impression comprise) sur la base de laquelle sont établies les consommations minimales à appliquer sur support lisse (type mortier taloché fin). Sur support à relief, les consommations doivent être augmentées pour respecter les épaisseurs minimales indiquées. Compte tenu des variations d’épaisseur liées à l’application, des épaisseurs intérieures à cette valeur minimale théorique peuvent être acceptées ponctuellement lors de vérifications ultérieures sur chantier dans les limites suivantes : 20 % pour les revêtements de classe I1, I2 et I3 ; 10 % pour les revêtements de classe I4. (2) La couche de finition peut être de même nature que la couche intermédiaire. (3) Cette couche est appliquée en deux passes avec ou sans délai de séchage. L’armature peut être exceptionnellement supprimée dans le cas d’ouvrages ornementaux ou de modénatures, inadaptées au recouvrement par un système armé, notamment pour obtenir un revêtement d’aspect satisfaisant. Le revêtement est alors exécuté comme le traitement des fissures localisées (voir 7.4.2 de la NF DTU 42..1 P 1-1 –CCT). (4) Sur support en béton nécessitant la réparation d’éclats de matériau dus à des corrosions d’armatures, le revêtement devra également être codifié C1. (5) Les revêtements I2 ne sont as adaptés sur supports en mortier de plâtre. Les revêtements I1 ne sont admis que dans certains cas particuliers (voir 5.2b) de la NF DTU 42.1 P 1-1 (CCT) sur ces support. Les revêtements de résistance à la fissuration A1, à ne pas confondre avec I1, ne sont pas visés par la présente norme. Note 1 : Les revêtements de classe I2 se distinguent des revêtements de classe I3 autrement que par l’indication d’une consommation moindre pour chaque couche qui les compose (produits adaptés, prêts à l’emploi et/ou outils d’application appropriés). Les revêtements de classe I3 se distinguent de même des revêtements de classe I2, en particulier pour obtenir l’épaisseur requise lorsqu’ils sont exécutés sur support lisse. Note 2 : Les revêtements de classe I3 ou I4 sont prévus pour résister également à d’éventuelles fissurations ultérieures. nelles « Réfection des façades en mortier de plâtre de “type parisien” par revêtement d’imperméabilité à base de polymères ». « Nous disposons maintenant d’une expérience suffisante avec ce type de support, commente Rolland Cresson. Nous savons aussi qu’un diagnostic plus poussé s’impose, ainsi que certaines précautions, et que l’application d’un revêtement d’imperméabilité n’est pas possible dans tous les cas.» À la fin du Cahier des clauses techniques (CCT), l’annexe C revient sur les conditions d’usage et d’entretien des ouvrages. À cet égard, une note de recommandation publiée par le Syndicat français des joints et façades de la FFB (SFJFFFB) souligne le distinguo à établir entre « entretien » et « rénovation ». Elle rappelle qu’un revêtement d’entretien classé D2 ou D3 au sens du NF DTU 59.1 ne peut prétendre rénover un revêtement d’imperméabilité existant et donc prolonger sa garantie décennale sur la fonction imperméabilité. À signaler également, un paragraphe spécial « Appréciation visuelle de l’état de finition » qui précise que l’observation des ouvrages doit désormais s’opérer, comme pour les travaux de peinture, à une distance minimale, ici de 5 m, « de façon à voir la façade dans son entier, avec un éclairage incident normal ». 쐍 (1) Institut national de recherche et d’études de la finition. POUR EN SAVOIR PLUS • SFJF-FFB (Syndicat français des joints et façades), tél. : 01 56 62 10 03 • « Calepin de chantier » Réfection des façades par revêtements souples d’imperméabilité à base de polymères, disponible auprès des FFB départementales . DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 31 CERTIFICATIONS QUALIBAT MÉTALLERIE FEU Deux marques de savoir-faire sur un marché en voie de spécialisation Cinq ans après la création de la certification 4453, qui permet aux métalliers de garantir leur savoir-faire de spécialiste du feu et de maintenir leur activité de fabrication sur mesure, une nouvelle certification est proposée, pour garantir le professionnalisme des entreprises qui n’effectuent que la pose. u lendemain de la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc, en 1999, la réglementation incendie s’est durcie pour l’ensemble du secteur construction. Les métalliers, qui, jusque-là, devaient simplement fournir les PV d’essai de leurs fournisseurs en guise d’attestation de conformité de leurs ouvrages, se sont trouvés confrontés à des contraintes plus strictes : essais réguliers en atelier, traçabilité des fournitures, de la fabrication et de la mise en œuvre, et notamment obligation d’installer dans les établissements recevant du public (ERP) des portes coupe-feu bénéficiant de la marque NF « porte résistant au feu »(1). Pour accompagner cette spécialisation du marché en permettant aux métalliers de poursuivre leur activité de fabrication sur mesure, une certification Qualibat Métallerie Feu 4453 a été créée fin 2003, tandis qu’une convention entre Qualibat, Afnor Certification et le CNMIS(2) facilitait l’accès des entreprises certifiées à la marque NF. « L’intérêt de cette certification va bien au-delà de ce droit d’usage, souligne Daniel Jacquemot, secrétaire technique chez Qualibat, car elle dote les entreprises qui en bénéficient – elles sont actuellement une douzaine – d’une vraie compétence de spécialiste du feu. Elle leur permet de s’assurer qu’elles fabriquent des ouvrages 32 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 © AMSESA A PORTE DE BUREAU PARE-FLAMMES 1/2 heure : un exemple des produits mis en œuvre pour les entreprises titulaires d’une certification Qualibat 4452. « LA VALEUR AJOUTÉE QUI NOUS INTÉRESSE » Pascal Chappelon, directeur général de l’entreprise Blanchet, à Montbrison (42), certifiée 4453 depuis février 2007. «Les équipements coupe-feu représentent 5 % de notre chiffre d’affaires. Ça n’est qu’un complément d’activité, pourtant j’ai opté pour la certification dès que j’ai appris son existence. Le suivi de la qualité qu’exige la certification n’a pas été facile à mettre en place. En revanche, les connaissances que nous avons acquises nous permettent de proposer des solutions qui valorisent notre technicité. Nous transposons l’exigence qualitative du produit feu dans nos autres activités et c’est cette valeur ajoutée qui nous intéresse.» conformes et les mettent en œuvre dans les conditions requises(3). » La pose, comme la fabrication, est en effet une affaire de spécialiste, car toute méprise dans le respect des tolérances, le choix des fixations, du vitrage, du type de joint, etc. peut être lourde de conséquences(4). Après la certification 4453 « Fabrication et pose », une nouvelle certification, 4452 « Fourniture et pose », a donc vu le jour début 2008. Objectif : apporter une solution au problème des métalliers fabricants qui veulent sous-traiter en confiance la pose de leurs ouvrages, ainsi que des industriels souhaitant s’entourer de poseurs dont la compétence a été vérifiée par un organisme tiers. Aujourd’hui, les premières candidatures sont déjà parvenues à Qualibat, qui voit « avec satisfaction l’activité pose de menuiseries coupe-feu sortir d’un certain flou et la profession anticiper les exigences de rigueur déjà de mise dans d’autres pays de l’Union européenne – exigences qui ne manqueront pas de se généraliser dans l’avenir avec le marquage CE ». 쐍 (1) Pour les portes de mode 2 uniquement. (2) Comité national malveillance incendie sécurité. (3) Publié par l’Union des métalliers en juin 2004, un guide « Mode d’emploi » Certification Qualibat Métallerie Feu détaille les procédures d’attribution de la certification, les modalités du droit d’usage de la marque NF et apporte différents conseils, notamment sur la mise en place d’un système qualité. Ce guide est en cours de réactualisation. (4) La responsabilité du chef d’entreprise peut être engagée jusqu’à 30 ans après la livraison des ouvrages. POUR EN SAVOIR PLUS FFB Métallerie (Union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00 ENVELOPPE © GALVAZINC ASSOCIATION, 2008 GALVANISATION Les points-clés du métier D ans la réalisation des pièces en acier (escaliers, garde-corps, menuiseries, etc. ), le travail d’atelier du métallier n’est guère dissociable des interventions de traitement de surface d’autres professionnels (laqueurs, thermolaqueurs ou galvanisateurs) qui apportent à l’ouvrage la finition et/ou la protection indispensables à sa bonne tenue dans le temps. Or ces opérations, spécialement la galvanisation, ne peuvent être totalement réussies sans un minimum de soins apportés par le métallier dès la conception et pendant la réalisation des ouvrages. Collectées auprès des professionnels, les bonnes pratiques de la galvanisation avaient été réunies dans un guide, La Protection de l’acier par le zinc, publié en 2005 par l’Union des métalliers de la FFB. Plus récemment, un groupe de travail a entrepris de les refondre dans l’esprit très pratique d’un « Calepin de chantier ». Après un rappel sommaire des étapes préalables à la galvanisation (dégraissage, décapage, fluxage) et de la méthode de galvanisation elle-même (immersion, émersion), l’objectif est d’identifier l’origine des défauts pouvant être constatés et d’indiquer les moyens de les prévenir. Du choix de la classe d’acier aux retouches, en passant par les étapes clés du perçage et du colisage, l’ouvrage s’organise en 13 fiches thématiques. Chacune d’elles est construite autour d’un visuel, photo ou schéma, du rappel sommaire de la règle de base et de la solution préconisée au stade étude ou atelier. Au fil des pages, on relève ainsi des conseils de bon sens, comme l’utilisation de produits pouvant être facilement dégraissés pour que la galvanisation s’applique de façon uniforme sur la pièce. On prend conscience du risque d’explosion que peut entraîner la présence d’un fluide dans une pièce creuse mal percée lorsqu’elle est immergée dans le bain de zinc à 450° C. On apprend (ou on se souvient) qu’il faut éviter les intervalles étroits entre des parties de pièce où le zinc ne peut accéder en raison de sa viscosité, etc. Cet ouvrage, intitulé La Galvanisation , conseils pratiques a été publié à l’occasion du salon Métal Expo, qui s’est tenu du 18 au 21 novembre derniers à Paris Expo, Porte de Versailles. 쐍 POUR EN SAVOIR PLUS FFB Métallerie (Union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00 Les métalliers et la démarche HQE® D ébut 2008, les professionnels de l’Union des Métalliers ont constitué un groupe de travail visant à conduire la réflexion autour de deux questions : comment la profession est-elle concernée par la haute qualité environnementale (HQE) ? Comment peut-elle répondre aux attentes de ses clients ? Une première réunion a permis de rappeler les concepts généraux du développement et de la construction durables, les objectifs du Grenelle de l’environnement, les principes de la démarche HQE® et celles des quatorze cibles définies par la norme NF P01-020 qui concernent directement les métalliers. Le groupe de travail s’est attaché à inventorier les matériaux et produits mis en œuvre par la profession. Objectif : analyser leurs caractéristiques environnementales et déterminer leurs points forts (caractère recyclable, performances thermiques de certaines menuiseries, etc.) et leurs points faibles. Le but est, par exemple, d’engager la réalisation de fiches de déclaration environnementales et sanitaires (FDES) de certains produits pour évaluer leur contribution à la performance environnementale du bâtiment. Une seconde réunion a abordé le volet communication de la démarche, engageant un projet de brochure à réaliser d’ici juin 2009. Elle reprendra les informations générales sur les caractéristiques des matériaux et celles touchant la gestion de l’atelier et du chantier. Elle s’achèvera sur le marché (investissements et retours sur investissements) : un chapitre pour lequel le retour d’expérience des adhérents de la FFB sera prochainement mis à contribution. 쐍 Deux FDES de fenêtres en bois sur Inies.fr Une étude sur l’analyse du cycle de vie (ACV) des fenêtres en bois, réalisée à la demande de la FFB charpente, menuiserie, parquets (FFBCMP) par le FCBA(1) et avec la participation des entreprises du réseau Menuiseries 21, a permis d’établir les fiches de déclaration environnementales et sanitaires (FDES) des fenêtres fabriquées en chêne et en pin sylvestre. Remises au début de l’été au Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), ces deux fiches peuvent être consultées sur le site www.inies.fr. (1) Institut technologique Forêt Cellulose Bois-construction Ameublement. PV d’essais au feu des lambris et bardages L’utilisation du bois en construction doit attirer l’attention des professionnels sur les exigences de la réglementation incendie. Depuis novembre 2002, la substitution du système de classement Euroclasses (norme NF EN 13501-1) à l’ancien système français (M) impose l’emploi de produits ayant fait l’objet d’essais de qualification au feu. En 2006, la FFB et l’Irabois ont réalisé ce type d’essais pour les lambris et bardages. Leurs PV, qui valent attestation de conformité dans les réponses aux appels d’offres, sont à la disposition des entreprises auprès de la FFB CMP. Pour en savoir plus FFB-CMP (FFB charpente menuiserie parquet), tél. : 01 40 69 57 40 POUR EN SAVOIR PLUS FFB Métallerie (Union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00 DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 33 34 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES INSTALLATIONS INTÉRIEURES DOMESTIQUES GAZ Objectif qualité C hargés de mettre en œuvre le dispositif qualité des installations intérieures domestiques gaz au niveau régional, les Comités de concertation régionaux gaz (CCRG) connaissent un nouveau découpage depuis le 1er janvier 2008. Sur une proposition du Comité de concertation national gaz (CCNG), l’association habitA+(1) a étudié en effet un redécoupage des CCRG. Résultat : dix-sept structures régionales sont désormais à la disposition des professionnels. Objectifs de cette nouvelle organisation : renforcer la proximité des entreprises vis-à-vis du dispositif qualité, accroître la mobilisation des représentations départementales impliquées et répondre à une organisation plus régionalisée. L’animation des CCRG reste assurée par les quatre délégués régio- ASSISTANCE TECHNIQUE POUR SOUTENIR LES ENTREPRISES PG Avec le double objectif d’accompagner les entreprises PG dans leur démarche qualité et de sécuriser les installations intérieures domestiques de gaz, l’association habitA+, qui assure l’animation et la gestion du dispositif PG, a mis en place un service d’assistance technique réservé aux professionnels du gaz détenteurs de l’appellation PG. Ce service gratuit permet à ces entreprises d’accéder, par téléphone ou par mail, aux renseignements réglementaires, normatifs et techniques gaz. naux d’habitA+, qui ont ainsi pour mission d’organiser, d’animer et d’assurer le secrétariat des CCRG, d’assurer le suivi des procédures de recours et de garantir le bon fonctionnement des dispositifs PG et PMG. Ils ont également pour tâche d’entretenir des contacts forts avec les représentations locales des organisations professionnelles d’installateurs, en leur apportant de l’aide en cas de besoin. Ils sont aussi les interlocuteurs naturels des autres membres des CCRG (commercialisateurs et distributeurs de gaz en région...). D’ores et déjà, cette nouvelle organisation semble être un succès. Il est, en effet, constaté une très bonne participation au CCRG, avec la mise en place de plans d’actions qualité et d’actions locales de prévention. Par ailleurs, l’appellation PG est désormais reconnue par les pouvoirs publics, et ce, jusqu’au 31 décembre 2009. Cette reconnaissance légitime le CCRG et les décisions qui pourraient être prises en son sein. FICHE VISA QUALITÉ Toujours dans le but de renforcer la qualité des installations intérieures domestiques gaz, une nouvelle fiche Visa Qualité a été mise en place par l’association habitA+. Indispensable à l’installateur pour contrôler systématiquement l’installation qu’il a réalisée (vérification préalable de tous les points du référentiel utilisé lors de l’audit effectué par l’organisme © H. PERDEREAU Avec en ligne de mire l’amélioration de la qualité des installations, les professionnels du gaz affinent leur démarche PG avec un nouveau découpage des Comités de concertation régionaux gaz (CCRG) et de nouvelles fiches d’autocontrôle. de contrôle), cette fiche d’autocontrôle est l’un des moyens de prouver et de mesurer la qualité du travail effectué. Elle a aussi une vertu pédagogique. Associée systématiquement aux convocations aux audits adressées par l’organisme de contrôle, cette nouvelle fiche permet de conforter les clients sur la qualité des travaux réalisés, tout en prévenant les anomalies, évitant ainsi des contrôles supplémentaires. Elles accompagnent aussi les plans d’actions et sont disponibles auprès des organisations professionnelles d’installateurs. À noter, Qualigaz précise que les rapports d’audit ne sont plus imprimés sur place par le contrôleur. L’installateur pourra choisir de consulter ledit rapport directement sur le site Internet de Qualigaz (www.qualigaz.com) immédiatement après l’audit, en se dotant du numéro de la mission et du code postal de l’installation. S’il ne dispose pas d’un accès Internet, il pourra opter pour l’envoi du rapport par courrier, le jour même. 쐍 (1) L’association habitA+ est constituée de membres fondateurs (quatre organisations professionnelles d’installateurs) et de membres associés (commercialisateurs de gaz naturel, commercialisateurs de gaz propane, distributeurs de gaz) et différents acteurs de la filière gaz (fabricants, négociants, établissements bancaires...). POUR EN SAVOIR PLUS UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 35 1 2 © VIESSMANN © VIESSMANN SOLAIRE THERMIQUE DES INSTALLATIONS SENSIBLES Les installations solaires thermiques ne souffrent pas l’amateurisme. Dimensionnement, étanchéité de toiture, circuit primaire, toutes les étapes de la conception doivent faire l’objet d’une attention particulière. Sinon, gare aux dysfonctionnements. A vec le boom des installations solaires thermiques, il y a un risque d’assister en parallèle à un boom des contre-références. Pour l’éviter, il est indispensable de connaître tous les points sensibles d’une installation, lesquels peuvent être sources de problèmes s’ils ne sont pas bien pris en compte, c’est-àdire le dimensionnement de l’installation, les traversées de couverture ou les possibilités de fuites du liquide caloporteur. QUATRE CRITÈRES DE DIMENSIONNEMENT Première étape d’une installation réussie, son dimensionnement, car chaque installation est unique. C’est pour cette raison 36 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 qu’il faut se méfier de certains kits proposés par les fabricants, qui ne prennent pas toujours en compte les caractéristiques liées à une installation donnée. Ainsi, sont à considérer les besoins en eau chaude sanitaire (ECS) en fonction du nombre d’habitants ou du type d’utilisation, la possibilité de réaliser ou non un appoint, l’emplacement géographique, l’orientation des capteurs sur la couverture, mais aussi le type de capteur ou encore la nature des bâtiments (secteur résidentiel, tertiaire ou habitat de loisir). Dans tous les cas, quatre critères sont à étudier pour réussir le dimensionnement : la configuration du système, réalisée en fonction de l’existant (ballon d’eau chaude existant ou pas, type de ballon de chauffage, type de générateurs...) ; le volume du ballon d’eau chaude, calculé en fonction de l’estimation des consommations des utilisateurs ; la zone climatique (il en existe quatre en France) ; le taux de couverture, c’est-à-dire la part des besoins annuels en énergie couverts par l’énergie solaire. Un taux de couverture annuel compris entre 50 et 70 % est en général un bon compromis. Cette étude peut être menée avec l’aide de logiciels spécifiques ou des fabricants. Ce qui est certain, c’est qu’un mauvais dimensionnement peut entraîner des désordres graves tels que surchauffe et dégradation des panneaux. RÉTABLIR L’ÉTANCHÉITÉ En ce qui concerne les traversées de toiture, les risques portent sur l’étanchéité. En effet, le passage des tuyauteries exige des pénétrations à travers la toiture. Il convient donc pour chaque type de couverture de rétablir l’étanchéité et d’appliquer les règles du NF DTU correspondant. D’autant que l’installation d’un système solaire thermique Un mauvais dimensionnement peut entraîner des désordres graves. © VIESSMANN ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES 3 5 © VELUX 1 EN MAISON INDIVIDUELLE… 2 … OU SUR UN BÂTIMENT COLLECTIF, un dimensionnement adapté est essentiel à une installation réussie. 3 LES CAPTEURS VITRÉS s’intègrent à fleur de couverture, et peuvent se combiner avec des fenêtres de toit. 4 CAPTEUR PLAN constitué d’un coffre vitré isolé, où se loge un absorbeur dans lequel circule un fluide caloporteur. 5 CAPTEUR À TUBES SOUS VIDE, à circulation directe : le fluide caloporteur circule dans un double tube sous vide, de façon à minimiser les déperditions thermiques. entre dans le domaine d’application de la responsabilité décennale de l’installateur. Il existe de nombreuses possibilités techniques dans chaque domaine. Par exemple, pour les couvertures en tuiles plates, la tuile chatière est bien adaptée au passage des conduites aller et retour capteur. Il en est de même des tuiles à douille et lanterne pour les couvertures en tuiles mécaniques. En revanche, les percements de tuiles sont à proscrire même si on applique un mastic à l’interface de celles-ci et des tuyaux du cap- © VIESSMANN 4 teur. Cette solution occasionne toujours des désordres. Dans le cas des couvertures métalliques comme le zinc, les passages sont à façonner conformément au NF DTU. CONCEPTION DU CIRCUIT PRIMAIRE Troisième source de dysfonctionnement possible : le circuit primaire. D’une manière générale, le calorifugeage des réseaux extérieurs doit faire l’objet d’une attention particulière, afin qu’ils ne se dégradent pas lors d’une exposition au soleil et qu’ils restent étanches aux infiltrations d’eau. Il est donc indispensable d’isoler dans des manchons souples les tuyauteries pour les protéger des UV. Dans le cas où l’isolant n’est pas apte à résister aux agressions extérieures, il doit être recouvert d’une peinture plastifiée ou d’une coque métallique. Bien entendu, la soupape est indispensable. Son rôle : évacuer les éventuelles surpressions dans le circuit. Mais attention en été, son fonctionnement peut provoquer l’évacuation d’une partie du fluide caloporteur. Il convient donc de vérifier à froid, via le manomètre, la pression. Les points de purge doivent généralement se trouver à chaque point haut de l’installation et résister à des températures importantes (200 °C). De même, les purgeurs automatiques doivent être isolés par une vanne de sectionnement pour éviter la vidange du circuit primaire par dégazage en cas de montée anormale du capteur en température. Et comme pour tous les circuits de fluide, il est indispensable de prévoir une protection contre le gel. La solution la plus fiable consiste à injecter de l’antigel dans le circuit – un antigel obligatoirement de qualité alimentaire de type « monopropylène glycol ». De même, il est fortement déconseillé d’utiliser des joints fibres. Les joints graphites sont préférables, car ils offrent une meilleure tenue aux températures élevées. 쐍 POUR EN SAVOIR PLUS UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr « L’ENJEU MAJEUR DE LA SÉCURITÉ » Christophe Rambla, entreprise IFTC, La Courneuve (93). «La mise en place des installations solaires n’implique pas seulement une bonne connaissance des systèmes, il est également nécessaire pour les entreprises d’intervenir dans de bonnes conditions sur les toitures. Le respect des règles de sécurité pour le travail en hauteur est, de mon point de vue, primordial. La chute d’un salarié depuis une toiture est dramatique pour lui et sa famille, mais aussi pour l’entreprise. Et les conséquences pour le chef d’entreprise sont énormes tant sur le plan moral que juridique. Chaque chantier est un cas particulier et doit être étudié comme tel du point de vue de la sécurité.» DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 37 SOLAIRE PHOTOVOLTAÏQUE La technologie au service de l’énergie propre Avec un impact mineur sur l’environnement, les capteurs photovoltaïques apportent une réponse pertinente aux enjeux environnementaux. Les technologies, déjà anciennes, évoluent pour apporter davantage de rendement. a technologie du solaire photovoltaïque pour produire de l’électricité n’est pas nouvelle. Ce qui est nouveau, c’est – changement climatique et coût de l’énergie primaire obligent – l’intérêt qu’on lui porte. Il faut dire que son potentiel est énorme, car cette énergie est inépuisable et propre. Inépuisable également, en principe, le matériau nécessaire à la fourniture d’électricité, à savoir le silicium. Il est produit à partir d’une matière première banale, le sable ; son empreinte environnementale est mineure ; il s’agit d’un matériau robuste, durable et adaptable. On constate toutefois à l’heure actuelle, en raison d’une très forte demande, une pénurie de silicium usiné : il faut laisser le temps à l’outil industriel de s’adapter à cette nouvelle donne. MATÉRIAUX SEMI-CONDUCTEURS Aujourd’hui, la quasi-totalité des cellules photovoltaïques utilisées dans le bâtiment sont constituées de matériaux semi-conducteurs : le silicium cristallin ou, plus rarement, le silicium amorphe. Le phénomène photovoltaïque est généré par l’interaction des photons provenant du soleil avec les électrons de la surface de ces matériaux semi-conducteurs. Le transfert de leur énergie met en mouvement les électrons de la matière et crée un courant électrique lorsque l’on referme le circuit. Le courant élec38 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 © TENESOL L trique ainsi produit est un courant continu recueilli au niveau des électrodes constituées par des fils métalliques très fins. Chaque cellule en silicium cristallin donne un courant continu dont la puissance dépend de la surface de la cellule. La tension, elle, est comprise entre 0,5 et 0,6 volt. Les capteurs à couche mince bénéficient, eux, d’une fine couche uniforme, obtenue par projection de matériaux réduits en poudre sur le verre. Face à la pénurie actuelle de silicium, ces systèmes, aujourd’hui marginaux, pourraient bien se développer, car cette technologie présente l’avantage de ne générer aucun déchet puisqu’il n’y a pas de découpes du silicium. Moins performants pour le moment, ils demandent des superficies plus importantes. Pour cette raison, ils sont plutôt réservés à des bâtiments industriels ou tertiaires, offrant de grandes surfaces exposées au soleil. Des recherches sont actuellement TROIS TECHNOLOGIES DE CAPTEURS Trois technologies de capteurs se partagent le marché : monocristallin, polycristallin et couche mince. Les plus courants sont les modules mono et polycristallins. Ils se différencient par leur couleur, leur rendement et leur coût : les premiers, d’un bleu marine proche du noir, bénéficient d’un UN GUIDE POUR rendement de l’ordre de 18 %. LES ÉLECTRICIENS Les seconds, de couleur bleu ciel, La Fédération française des s’avèrent moins chers à la proinstallateurs électriciens duction et ont un rendement (FFIE-FFB) a édité, à destination des professionnels, moyen de 15 %. Très schématiun guide pratique pour la quement, dans ces systèmes, le conception et la mise en matériau photovoltaïque est disœuvre des Installations solaires posé en cellules minces et plates photovoltaïques raccordées au découpées dans un lingot de siliréseau de distribution inférieures cium, puis connectées en série. ou égales à 36 kVA. en cours pour développer d’autres technologies : silicium amorphe, nouvelle génération de couches minces... PUISSANCE CRÊTE L’unité photovoltaïque de base mise en œuvre a généralement une puissance de 1 kilowatt-crête (kWc). Elle correspond à la puissance délivrée sous des conditions standard optimales d’ensoleillement (1 000 W/m2) et de température (25° C). Cette puissance crête permet notamment de comparer deux matériaux entre eux. La production énergétique correspondant à l’association optimale des panneaux et d’un onduleur, soit une surface de capteurs de l’ordre de 10 m2, est de 1 000 kWh/an. Il est évidemment possible de coupler plusieurs systèmes identiques de 1 kWc pour constituer des centrales de 2 à 5 kWc. Aujourd’hui, la taille la plus courante des centrales photovoltaïques installées est de l’ordre de 2,2 kWc, soit une surface de 20 à 25 m2 de capteurs suivant les régions. En pratique, la puissance d’un capteur installé sur un site varie avec l’ensoleillement reçu, qui dépend du jour, de l’heure, de la météo ou encore de l’orientation du système et de sa température, si bien que la puissance crête n’est jamais atteinte par ledit capteur. Un phénomène non négligeable favorise les environnements froids et ensoleillés : l’influence de la température de fonctionnement des cellules qui subissent l’effet de serre dû à la plaque de verre protectrice du panneau. Cette perte de rendement est de 4 % par 10° C d’élévation, comptée au-delà de la température nominale de fonctionnement, fixée à 25° C. 쐍 POUR EN SAVOIR PLUS FFIE-FFB (Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES FIBRES CÉRAMIQUES RÉFRACTAIRES Des valeurs limites d’exposition impossibles à atteindre pour le moment L e décret n° 2007-1539 du 26 octobre 2007 a fixé de nouvelles valeurs limites d’exposition professionnelles (Vlep), plus contraignantes, pour les fibres céramiques réfractaires (FCR). Désormais, la Vlep applicable pour cette fibre passe de 0,6 fibre par cm3 d’air à 0,1 fibre par cm3 au 1er juillet 2009. Du point de vue des entreprises qui interviennent en travaux de maintenance sur des fours (sidérurgie, fonderie, verrerie...), cette valeur est pour le moment impossible à atteindre, car les techniques de captage ne sont pas encore tout à fait au point. Conscient des difficultés que peut impliquer la mise en conformité avec la nouvelle réglementation, concernant notamment la protection collective et l’organisation du travail, le décret prévoit une période transitoire d’adaptation. Ainsi, jusqu’au 30 juin 2009, la Vlep applicable aux FCR est de 0,5 fibre par cm3. Il s’agit, entre autres, de laisser le temps aux entreprises de trouver de nouvelles méthodes de captage des FCR. L’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset), chargée de l’expertise préalable à la fixation des Vlep, a été chargée d’approfondir le sujet. Dans le même temps, l’INRS(1) anime deux groupes de travail, réunissant des représentants des fabricants de FCR, des entreprises et des industriels utilisateurs de FCR, de la médecine du travail et de l’assurance-maladie, pour aboutir à terme à l’édition de deux guides des bonnes pratiques de maintenance de fours industriels et de petites installations contenant des FCR. 쐍 (1) Institut national de recherche et de sécurité. POUR EN SAVOIR PLUS SNECTI-FFB (Syndicat national des entrepreneurs et constructeurs en thermique industrielle – fours et cheminées), tél. : 01 40 69 51 73 Calepin de chantier « Planchers chauffants à eau chaude » Édité par la Société d’édition du Bâtiment et des Travaux publics (SEBTP) et destiné aux compagnons sur les chantiers, le calepin de chantier « Planchers chauffants à eau chaude » a pour objectif de les aider à la mise en œuvre de ces systèmes dans le respect du nouveau NF DTU 65.14. Nombreuses illustrations à l’appui, il permet de visualiser les bonnes pratiques de cette technique, totalement compatible avec l’utilisation des énergies renouvelables. Pour en savoir plus : contactez la FFB de votre département. DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 39 40 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES Les conduits «shunt» incompatibles avec les chaudières basse température Pour éviter les problèmes de condensation dans les conduits de fumée de type shunt, le NF DTU interdit le raccordement de chaudières basse température et à condensation. Une disposition qui ne va pas sans poser des problèmes techniques. C oncilier l’inconciliable, c’est la difficulté à laquelle sont confrontés les installateurs gaz lorsqu’on leur demande de changer une ancienne chaudière par une chaudière de dernière génération, basse température ou à condensation, dans des appartements d’immeubles collec- tifs équipés de conduits d’évacuation de fumée dits shunt. En effet, le NF DTU 24.1 « Travaux de fumisterie » dans sa nouvelle version est très clair : « Le raccordement d’appareils basse température et à condensation est interdit sur des conduits collectifs existants à départ individuel SCHÉMA TYPE DES CONDUITS « SHUNT » 708dcYj^iXdaaZXiZjg 809eVgi^cY^k^YjZaYZ ]VjiZjgYÉiV\Z 908dcYj^iYZgVXXdgYZbZci :06eeVgZ^a ;08djeZ"i^gV\Z <06bZcZYÉV^g =0:migVXiZjghiVi^fjZ 6^g ;jbZh = 9edZk_j_dZ_l_Zk[b(+&Yc( dedhWYYehZWkYebb[Yj[kh ,"(+c 7 8 9 : (type shunt), hors procédés spécifiques de réhabilitation faisant l’objet d’un Avis technique ou d’un document technique d’application. » Ce, pour éviter les risques de condensation, voire de dégâts des eaux dans les appartements des étages supérieurs. CHANGER OU CHEMISER LE CONDUIT Dans les faits, cette disposition du DTU s’avère presque impossible à respecter : elle implique de changer le conduit ou à le chemiser. Un procédé onéreux qui implique des travaux considérables. Et si cette démarche s’avère parfois possible avec des bailleurs sociaux, elle se révèle quasi impossible dans le cas de copropriétés puisqu’elle impliquerait que tous les propriétaires changent leur chaudière en même temps et qu’en outre, ils acceptent une facture importante. Autre possibilité, installer des chaudières à ventouse, mais le problème est identique avec les copropriétés qui refusent que les façades se couvrent de ventouses. Enfin, il est impossible, avec un conduit shunt, de changer les puissances des générateurs. La solution la plus rationnelle consiste donc à proposer à son client l’installation d’une chaudière standard. Mais dans ce cas, il est indispensable de lui expliquer qu’il ne lui sera pas possible de bénéficier du crédit d’impôt. Sur le plan des générateurs, des solutions existent. Certains fabricants, conscients du problème, proposent en effet des produits adaptés. 쐍 POUR EN SAVOIR PLUS UCF-FFB (Union climatique de France), www.ucf.fr « EN CONTRADICTION AVEC LA RÉGLEMENTATION THERMIQUE » Jean-Paul Bardet, Établissements Normand à Limoges (87). ; < Installés dans de nombreux immeubles collectifs jusqu’à la fin des années 70, les conduits de type « shunt » sont définis par le NF DTU 24.1 P1. Il s’agit de conduits collectifs débouchant dans un conduit collecteur assurant l’évacuation commune des produits de combustion des appareils raccordés dans des locaux situés à des niveaux différents. « Le changement des chaudières dans les immeubles dotés de conduits shunt représente un marché de remplacement important pour les entreprises. Malheureusement, nous sommes obligés, dans la plupart des cas, si nous voulons respecter le DTU 24.1, d’installer des appareils standard dans ces logements. Il y a là une contradiction par rapport à la réglementation thermique qui nous pousse à installer des chaudières basse température ou à condensation. Mais si nous passons outre les dispositions du DTU, en cas de litige, la responsabilité de l’entreprise risque d’être engagée. Un expert pourra toujours expliquer que l’installateur n’a pas suivi la réglementation. C’est un véritable problème qui fait perdre une partie du marché de remplacement des chaudières aux entreprises les plus sérieuses. Et avec la perte de l’installation, nous perdons également le contrat d’entretien. » DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 41 GRANULÉS DE BOIS Attention à la qualité du combustible vec le gaz ou le fioul, la qualité du combustible de l’installation de chauffage est en général constante. Ce n’est pas toujours le cas avec les granulés de bois(1). Plus que toute autre énergie, le bois a besoin des compétences du chauffagiste en ce qui concerne le choix et le raccordement du générateur, ainsi qu’en fumisterie. L’installateur doit ainsi posséder une culture spécifique au bois énergie et remplir son devoir de conseil envers le client, en l’informant notamment sur la qualité du combustible. Dans ce domaine, les techniques ont beaucoup évolué et, crise pétrolière oblige, le différentiel entre le coût des granulés de bois et celui des énergies fossiles est en train de se réduire significativement. Outre le prix, pour que les utilisateurs trouvent un intérêt à utiliser des granulés de bois, il est indispensable de leur proposer des équipements qui leur apportent un confort comparable à celui d’un autre mode de chauffage : alimentation et allumage automatiques du combustible, régulation performante, production d’eau chaude sanitaire, haut rendement, couplage à l’énergie solaire… C’est aujourd’hui possible. Les granulés présentent, enfin, des avantages notables en termes de stockage et d’autonomie par rapport aux autres combustibles bois (bûches, plaquettes…) : ils coulent comme du grain, ce qui simplifie les systèmes de livraison, de stockage et d’alimentation automatique © S. P. MOSSE/ADEME FRANCHE-COMTÉ A des appareils ; ils peuvent procurer, selon les capacités de stockage, jusqu’à un an d’autonomie. Fabriqués à partir de sciures de bois compressées (100 bars), sans adjonction de liant, très denses et très secs (humidité sur brut : 5 à 10 %), les granulés disposent d’un pouvoir calorifique minimum compris entre 4 400 et 4 600 kWh par tonne. De la forme d’un cylindre de 6 à 9 mm de diamètre et d’une longueur moyenne de 2 cm, ils offrent une masse volumique de 0,7 tonne par mètre cube. À titre de comparaison, 2,2 tonnes de granulés de bois correspondent à environ 1 000 litres de fioul. Mais ces caractéristiques ne sont pas toujours au rendez-vous. (Ö-Norm 7135) et suisse (SN 166000) sont malheureusement peu respectées en France. Pourtant, elles garantissent l’essence du bois, le taux d’humidité, le pouvoir calorifique, le détail des composants chimiques, une bonne consistance et un calibrage homogène. Pour autant, la situation est en voie d’amélioration dans l’Hexagone. Devant l’absence de référentiel normatif, l’institut des bioénergies Itebe, à Lons-le-Saunier (39), propose aujourd’hui une marque volontaire NF (voir encadré). Cette dernière, qui vient d’être lancée, est en fait la traduction de la charte qualité Itebe pour les granulés de bois qui reprend les exigences de la norme allemande. Ainsi, cinq niveaux de qualité (trois pour les granulés bois et deux pour les granulés agricoles) identifient clairement les combustibles des producteurs qui respectent dans l’intégralité le cahier des charges mis en place par le « Pellet Club », l’un des groupes de travail de l’Itebe. Pour garantir la qualité de leur installation, les installateurs ont donc tout intérêt à s’assurer que le fournisseur de granulés de bois qu’ils recommandent à leurs clients respecte le cahier des charges de l’Itebe. 쐍 (1) Également appelés pellets. Développée par l’institut technologique FCBA(1) mandaté par Afnor Certification, en partenariat avec l’institut des bioénergies Itebe, la marque NF Granulés Biocombustibles s’applique aux granulés à base de bois ou d’origine agricole. Tous les fournisseurs peuvent accéder à cette norme dès lors qu’ils respectent le référentiel de la marque. L’Itebe est chargé des audits. Sont certifiés les dimensions, BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 La manipulation des fluides frigorigènes et plus généralement l’intervention sur le circuit frigorifique des équipements en contenant vont nécessiter, pour l’opérateur (entreprise), l’obtention d’une attestation de capacité obligatoire. Cette dernière sera délivrée par des organismes agréés sur deux critères essentiellement : la détention de l’outillage approprié aux différentes activités (contrôle d’étanchéité, entretien/ maintenance, mise en service et récupération des fluides) de l’entreprise et la compétence du personnel intervenant. Ainsi, à compter du 4 juillet 2009, tous les opérateurs devront détenir cette attestation de capacité, et ce, quelque soit la charge des installations de climatisation, réfrigération ou encore pompe à chaleur. Attention, pour les équipements de charges supérieures à 2 Kg, l’obligation peut courir avant, voire dès le 4 janvier 2009 selon la fin de validité du certificat d’inscription de l’entreprise en Préfecture. Enfin, les fluides frigorigènes ne pourront être vendus que sur présentation de cette attestation par les opérateurs à compter du 4 juillet 2009. POUR EN SAVOIR PLUS MARQUE NF VOLONTAIRE Pour satisfaire l’utilisateur, il est indispensable de lui conseiller des produits normés. Les normes allemande (DIN 51731), autrichienne • UCF-FFB (Union climatique de France), www.ucf.fr • ADEME, www.ademe.fr • Institut des bioénergies, www.itebe.net • COSTIC, www.costic.com NF GRANULÉS BIOCOMBUSTIBLES 42 Fluides frigorigènes : attention les échéances approchent ! le pouvoir calorifique inférieur et l’humidité, le taux de fines, le taux de cendres, la résistance mécanique, la masse volumique apparente et les teneurs en soufre, chlore et azote. Cinq catégories de combustibles permettent ainsi aux installateurs et aux consommateurs de choisir une qualité adaptée à leur appareil de chauffage. (1) Regroupement du CTBA et de l’Afocel. VOUS CHERCHEZ UN ARTICLE DE BATIMETIERS ? @ www.ffbatiment.fr espace adhérents ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES Deux bougies pour la qualification « maintenance installations électriques » L ancée en novembre 2006 par Qualifelec, l’organisme de qualification de la branche pour l’équipement électrique, la qualification « maintenance installations électriques » (MIE) concerne aujourd’hui une centaine d’entreprises. Cette qualification répond à un double objectif : apporter l’assurance au maître d’ouvrage de la compétence et du professionnalisme des entreprises intervenant sur ce marché, et inciter ces dernières à faire la démonstration de leurs compétences dans ce domaine d’activité. Elle s’intéresse, en effet, à la capacité d’intervention des entreprises de l’équipement électrique sur des installations existantes pour leur mise à niveau, leur maintenance et leur entretien. Cette démarche est facilitée pour les entreprises déjà qualifiées en électrotechnique, puisque la plupart des exigences en termes d’instrumentation et de documents les concernent déjà. TROIS INDICES Concrètement, la qualification couvre uniquement les opérations de maintenance, d’installation d’équipements électriques sous tension inférieure à 63 KV, dans tous les types de locaux, pour tous les usages – tableaux basse tension, postes de transformation, éclairage, y compris celui de sécurité, et alimentation sans inter- ruption. En est exclu l’ensemble des activités portant sur l’éclairage public, déjà couvert par une qualification spécifique. Elle comporte trois indices – MIE1, MIE2, MIE3 – pouvant être complétés par la mention Garantie totale à partir de MIE3. Sont pris en compte, pour chacun des indices, la technicité des opérations de maintenance réalisées, la possession et la maîtrise de certains appareils de mesure et de contrôle, le nombre, la compétence et la pérennité des techniciens de maintenance dans l’entreprise. Comme pour la qualification Électrotechnique, la classification s’applique au domaine de la maintenance installations élec- triques. Celle-ci donne des informations complémentaires sur le personnel de l’entreprise susceptible de réaliser les travaux. La qualification « maintenance installations électriques » (MIE) est graduée en quatre classes déterminées selon le nombre d’ouvriers pour lequel l’entreprise a justifié d’une formation de degré 1 ainsi que le nombre minimum d’appareils dont elle dispose (mesureur de terre, contrôleur universel…). 쐍 POUR EN SAVOIR PLUS • FFIE-FFB (Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr • Qualifelec, www.qualifelec.fr DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 43 44 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 FINITIONS/AMÉNAGEMENT PLAQUES DE PLÂTRE Quelles performances ? Sur le triple plan des performances thermiques, acoustiques et incendie, les cloisons et contre-cloisons en plaque de plâtre ne manquent pas d’atouts. Explications. © KNAUF I l n’est jamais inutile de rappeler que la plaque de plâtre est une authentique innovation. Son avènement a marqué une nette rupture par rapport à la technique dominante, en l’occurrence le plâtre traditionnel. Produit bi-matériaux (plâtre et carton), il a apporté un vrai changement d’habitude sur les chantiers, où les professionnels sont passés d’un produit humide à un produit sec, avec des conséquences nombreuses sur la mise en œuvre. Mais que vaut ce produit sur le plan des performances ? D’un point de vue thermique, la cloison en plaque de plâtre a, sous la forme de composants de doublage, apporté son concours à la solution aux problèmes d’isolation thermique des murs dans le cadre de la politique d’économie d’énergie lancée dès 1974. Cela étant, la plaque de plâtre n’apporte pas spécifiquement de bonnes performances sur le plan thermique si elle n’est pas associée à un isolant. Et ceux-ci ne produisent pas à eux seuls la performance globale de la paroi. D’autres éléments comme les fenêtres entrent aussi en ligne de compte. Il faut également prendre en considération les ponts thermiques intégrés et la résistance thermique de la lame d’air. Une cloison sur ossature métallique génèrera une perte de résistance thermique d’environ 35 % avec des montants simples et de 50 % avec des montants doubles. En doublage, la conductivité thermique de l’isolant se situe généralement aux environs de 0,032 W/m.K. Sur le plan de la mise en œuvre, il faut accorder une attention toute particulière aux questions d’étanchéité à l’air. Et, dans PERFORMANCES AU FEU ET GRANDE HAUTEUR Les essais menés par l’UMPI-FFB portent également sur la résistance au feu, avec des résultats identiques aux performances des PV des industriels. Par ailleurs, les cloisons de plâtre deviennent d’importants produits de substitution pour la grande hauteur, certaines pouvant s’élever jusqu’à 18 mètres de hauteur. Pour les entrepreneurs plaquistes, il s’agit d’un véritable enjeu de marché, sachant que les règles parasismiques sont appelées à évoluer. tous les cas, les performances ne seront au rendez-vous que si chaque corps d’état intervient sur le chantier dans le respect de l’autre afin d’élaborer un vrai travail d’équipe : plaquiste, électricien, peintre, climaticien, etc. ACOUSTIQUE : ESSAIS EN COURS Cette considération vaut également pour les performances acoustiques, en partie conditionnées par la coordination entre les corps d’état. La qualité du montage et de l’interface joue un rôle essentiel. En ce qui concerne les produits eux-mêmes, les performances acoustiques des cloisons et contre-cloisons varient avec leur épaisseur et la qualité de leur isolant. En travaux courants, des ouvrages traditionnels en plaques de plâtre D72/48 et D98/48 obtiendront un indice d’affaiblissement acoustique compris entre 33 et 47 dB. Il va de soi que le calcul de performances acoustiques représente un véritable enjeu pour toutes les parties en présence : maître d’ouvrage, maître d’œuvre, fabricant, entreprise. Jusqu’à présent, l’un des problèmes rencontrés par les entrepreneurs plaquistes provient de l’absence de toute mention aux performances acoustiques dans le NF DTU 25.42 « Ouvrages de doublage et habillage en complexes et sandwiches – Plaques de parement en plâtre-isolant ». Parallèlement, la fiabilité des mesures acoustiques mentionnées par les fournisseurs de systèmes complets n’est pas toujours au rendez-vous, les résultats obtenus en laboratoire pouvant être différents sur chantier -sans compter qu’ils ne correspondent pas à ce qui peut ou doit être mesuré sur chantier ! Or c’est bien l’entreprise de pose qui endosse la responsabilité du résultat final. Dans ce contexte, l’UMPI-FFB mène actuellement une quinzaine d’essais acoustiques, avec l’objectif de calculer les performances via un logiciel spécifique. Et la volonté de faire rentrer ces valeurs dans un NF DTU 25.42 révisé. 쐍 POUR EN SAVOIR PLUS UMPI-FFB (Union des métiers du plâtre et de l’isolation), tél. : 01 40 69 52 14, www.umpi.ffbatiment.fr DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 45 1 2 © SYSTÈMES CÉRAMIQUES © RAIRIES DE MONTRIEUX CÉRAMIQUE ET HÔTELLERIE FONT BON MÉNAGE Hygiène, esthétique, durabilité… le carreau céramique est tout à fait adapté aux exigences de l’hôtellerie. Sa mise en œuvre dans les salles de bains nécessite toutefois de savoir faire face à certaines contraintes. S ous certaines conditions, le carrelage peut être une solution de revêtement parfaitement adaptée aux exigences de l’hôtellerie. Sur le plan esthétique, d’abord, comme le souligne Systèmes Céramiques(1) dans sa fiche « La solution céramique en hôtellerie ». Les systèmes céramiques génèrent en effet une grande variété de possibilités décoratives (du sol aux murs) et proposent un large choix d’aspects de surface. Même la signalétique (le logo de l’hôtel, par exemple) peut être réalisée en carrelage. Outre ce critère esthétique, celui de la durabilité du matériau est de première importance en hôtellerie, où les revêtements subissent de multiples 46 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 agressions – chocs, brûlures de cigarettes, abrasion, taches, rayures… – étant donné la fréquence de passage élevée, tant dans les zones d’accueil que dans les chambres et les salles de bains. En bord de mer, dans les zones d’accueil, le grès cérame brut garantit ainsi une excellente résistance à l’abrasion des grains de sable. Du côté de l’hygiène des locaux, les carrelages comptent également de nombreux atouts. Ils sont imputrescibles et peu poreux, ce qui autorise un nettoyage intensif sans risque d’en détériorer l’aspect ou la structure. Concernant les allergies, ils ne favorisent en aucun cas la prolifération d’allergènes et de bactéries. DES ZONES D’ACCUEIL JUSQU’AUX ÉTAGES L’hôtellerie représente donc un débouché réel pour les carreleurs. « Dans les hôtels 4 étoiles, les prestations en carrelage et revêtements de sols doivent offrir un niveau élevé de qualité, explique Daniel Hoursiangou (société Plamursol, à Bordeaux). Ce type d’établissement met tout en œuvre pour que les zones d’ac- cueil soient attrayantes. On peut très bien y poser un matériau imitant la pierre naturelle ou le marbre, avec des formats importants, que ce soit en 60 x 60 cm ou 45 x 45 cm. Les mêmes produits peuvent aussi être utilisés pour les murs. Certaines chaînes d’hôtels apprécient aussi de traiter les sols de leurs salles de restaurant en céramique. De même pour les cuisines dans certains cas. On JONCTION DES APPAREILS SANITAIRES AVEC LES MURS En ce qui concerne les bacs receveurs de douche ou de baignoire, la jonction des appareils sanitaires avec les murs doit être réalisée à l’aide d’un mastic élastomère fongicide qui assure l’étanchéité entre l’appareil et la paroi (norme NF P 40-201, réf DTU 60.1). Le carrelage peut ensuite être mis en œuvre en recouvrement de ce joint, avant la pose d’un nouveau joint élastomère fongicide, à moins que le revêtement n’incorpore un profilé de jonction. FINITIONS/AMÉNAGEMENT © NOVOCERAM 1 et 2 DANS LES SALLES DE BAIN, le carreau céramique est pleinement justifié, mais sa mise en œuvre doit respecter des règles strictes. 3 4 © RAIRIES DE MONTRIEUX Daniel Hoursiangou. Il faut dire qu’elles offrent un espace assez important de 1,80 m sur 0,90 m 3 LES CARREAUX CÉRAMIQUES pour se doucher et elles réponOFFRENT DE NOMBREUSES dent bien aux exigences de la loi POSSIBILITÉS DÉCORATIVES, et de février 2005 sur l’accessibipermettent par exemple d’habiller une salle de douches. lité des logements aux personnes handicapées. En outre, l’absence 4 DANS LES CHAMBRES, les carrelages allient esthétique de receveur donne plus de possiet résistance. bilités au prescripteur sur le plan des formes. La plupart du temps, ces douches sont réalisées à partir de produits en mousse polystyrène expansée que l’on trouve dans le commerce : des panneaux préformés permettent de poser directement le carrelage. Ainsi, il n’est pas nécessaire de prévoir du mortier pour les formes de pente. La mode étant aussi à la mosaïque, on utilise souvent des carentre alors dans un domaine très reaux de petit format. » technique, avec des contraintes DES RÈGLES À MAÎTRISER P4S spécifiques. » Dans les étages, le carreau céra- La mise en œuvre des carreaux mique demeure pleinement jus- céramiques doit respecter des tifié. Pas dans les chambres où la règles strictes, notamment dans moquette reste reine, mais bien les salles de bains. En ce qui sûr dans les salles de bains. « En ce concerne l’étanchéité, certains moment, les douches à l’italienne, supports admettent la pose colc’est-à-dire sans receveur, ont lée directe des faïences et des carles faveurs de la mode, reprend relages (béton et enduits, car- reaux de plâtre hydrofugés). Les autres supports exigent au préalable un traitement par Système de protection à l’eau sous carrelage (SPEC) ou par Système d’étanchéité liquide (SEL). Ces systèmes doivent bénéficier d’avis techniques ou, pour les SEL, d’enquêtes de technique nouvelle (ETN) qui puissent être visées par un bureau de contrôle. Les documents particuliers du marché doivent préciser qui est chargé de la réalisation de ces ouvrages intermédiaires. En cas de douche sans receveur, l’implantation d’un siphon avec platine d’étanchéité se prévoit dès la conception du gros œuvre, et les pentes à respecter sont de 1 % au minimum ; elles concernent à la fois le support et le revêtement finis. Toutefois, se pose le problème de traiter en même temps l’acoustique, la mise en œuvre de sous-couches isolantes se limitant aux locaux sans siphons de sol (NF DTU 26.2/52.1). Toutes ces règles doivent être scrupuleusement respectées si l’on veut profiter des perspectives offertes par le marché du carrelage en hôtellerie. « D’autant Les systèmes céramiques génèrent une grande variété de possibilités décoratives. plus que de nouveaux équipements commencent à connaître le succès, comme les hammams, les saunas et la petite “thalasso”», souligne Daniel Hoursiangou. Dans ces cas précis, la chaleur et la vapeur d’eau nécessitent l’emploi d’une colle adaptée et la pose de joints époxy. 쐍 (1) Association de professionnels du carrelage. POUR EN SAVOIR PLUS UNECB-FFB (Union nationale des entrepreneurs céramistes du Bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20, www.unecb.ffbatiment.fr DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 47 NANOTECHNOLOGIES Quelles applications pour la peinture ? Les nanotechnologies, qui permettent de fabriquer, observer et mesurer les structures et systèmes correspondant à un nanomètre (1 milliardième de mètre), trouvent des terrains d’application dans la peinture. E n peinture, les recherches menées autour des nanotechnologies ont permis de créer ou renforcer certaines fonctionnalités. La photocatalyse est l’une d’elles. Cette réaction photochimique produite par les rayons du soleil peut agir sur des pigments de dioxyde de titane nanoscopiques, avec pour effet de supprimer les polluants organiques sur les façades, mais aussi les mauvaises odeurs. « La photocatalyse détruit les très petites molécules qui sont en contact avec la peinture : les COV, pour l’intérieur, l’oxyde d’azote et l’ozone, pour l’extérieur », souligne Christel Ebner, en charge des aspects techniques des produits photocatalytiques chez Sto France, fabricant de peintures. Plusieurs pro- le domaine technique. Cela se traduit par le développement de produits micro-siloxanes ayant une structure identique à celle de la feuille de lotus. Mis en application à travers des produits tels que Lotusan, ce procédé combine l’effet hydrofuge des peintuL’EFFET « FEUILLE res siloxanes avec la micro-strucDE LOTUS » En peinture, les nanotechnologies ture de surface de la feuille de engendrent aussi d’autres procé- lotus. La surface de contact entre dés que la photocatalyse. L’un des l’eau et les salissures est extrêmeplus remarquables est le « Lotus Effect ». Découvert par Wilhelm Barthlott, professeur à l’Univer- FAUT-IL AVOIR PEUR DES sité de Bonn en Allemagne, il est NANOTECHNOLOGIES ? La question se pose directement inspiré de celui de naturellement, à partir du la fleur de Lotus, qui est natumoment où nous entrons, à rellement auto-nettoyante. Le Pr. travers les nanosciences, dans Barthlott a en effet étudié cette un univers où les conséquences découverte de la nature afin de de ces développements ne sont pas encore connues. permettre son application dans duits basés sur la photosynthèse existent déjà : présent dans la peinture, le photocatalyseur (une substance chimique) a la possibilité de détruire les liaisons organiques des substances indésirables. © STO LA MICRO-STRUCTURE DE SURFACE de ce produit siloxane reproduit celle de la feuille de lotus, pour une adhérence minimale de l’eau et des salissures. 48 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 Néanmoins, certaines voix s’élèvent pour ne pas s’opposer aux nanotechnologies, comme d’autres l’ont fait face aux OGM. Ainsi, le Comité d’éthique du CNRS plaide plutôt pour un « développement responsable » des nanotechnologies et se donne pour vocation de publier des avis permettant de « trouver un juste équilibre entre liberté de recherche et responsabilité vis-à-vis de la société ». Dans le bâtiment, l’une des principales avancés de ces techniques produisant l’effet auto-nettoyant, cinq partenaires (Agrob Buchtal, Ciments Calcia, Pilkington, Schüco et Sto) se sont regroupés au sein du collectif Ocean, afin de promouvoir l’enveloppe autonettoyante et de proposer aux maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre une nouvelle qualité de façades. ment réduite, avec une adhérence limitée au maximum. Résultat, lorsqu’il pleut, l’eau et les salissures perlent sur la façade, la laissant toujours propre et sèche. D’AUTRES PERSPECTIVES De nouvelles recherches sur les nanotechnologies appliquées à la peinture sont actuellement en cours. On sait que les additifs, par exemple, offrent la possibilité de renforcer les qualités de fluidité de la peinture liquide, sa capacité à former un film ou encore l’adhérence. Renforcés eux aussi par les nanotechnologies – en l’occurrence par des nanotechnologies aqueuses –, les liants bénéficient d’une élasticité et d’une perméabilité à la vapeur d’eau accrues. La stabilité et la dureté de la peinture constituent également des propriétés que les nanotechnologies permettent de consolider. Certaines recherches ont pour objectif d’incorporer des nanoparticules minérales dans une dispersion polymérique, afin d’apporter des propriétés de dureté. D’après les premiers tests, les revêtements à base de ces nanotechnologies hybrides sont stables en température et restent durs, tout en étant perméables à la vapeur d’eau. 쐍 POUR EN SAVOIR PLUS UPPF-FFB (Union professionnelle peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73, www.uppf.ffbatiment.fr FINITIONS/AMÉNAGEMENT PLAFONDS SUSPENDUS Un DTU revisité Le NF DTU 58.1 (norme NF P 68-203) sur les plafonds suspendus fait peau neuve : mise à jour des normes, modification de forme. Mais quels sont les grands changements et quelles incidences pour les professionnels ? met simplement de trier les lieux en fonction de leur ambiance, humide ou agressive. Par exemple, les bâtiments scolaires, sous réserve d’une ventilation appropriée, entrent dans la catégorie des locaux à hygrométrie moyenne. Les piscines en revanche, du fait de la présence de composés chlorés, entrent dans la catégorie des locaux à risque de condensation et ambiance agressive ». Le nouveau NF DTU 58.1 met à jour les références des normes obsolètes citées dans le texte originel. C’est le cas par exemple dans le CCGM, avec l’actualisation des normes « produits » ou encore celles portant sur les métaux. Enfin, le nouveau texte reprécise les contraintes de liaisons des appareillages placés dans les plafonds suspendus (luminaire, bouche de ventilation, etc.), rappelle les critères de choix des matériaux et indique des spécifications de pose dans les zones de « sismicité non nulle » définies dans la réglementation parasismique des bâtiments. Document vivant, le NF DTU devra, à peine sorti, être révisé suite à la publication des amendements 1 & 2 de la norme produit plafond suspendu NF EN 13 964, traitant entre autres de la qualification des éléments d’halocaux (salle de spectacle, pis- billage en fonction de la nature cine, restaurant, etc.) en fonction des locaux. 쐍 de leur hygrométrie (quantité de vapeur d’eau contenue dans l’air). « Les locaux ont été classés sous la forme d’un tableau et caté- POUR EN SAVOIR PLUS gorisés de A à D, souligne Jean- SNI-FFB (Syndicat national Guy Maurin. La classification de l’isolation), tél. : 01 40 55 13 70, n’a rien de qualitative, elle per- www.snisolation.fr © EUROCOUSTIC/DR Q uinze ans après sa première publication, la norme NF DTU 58.1 sur la mise en œuvre des plafonds suspendus a fait l’objet d’une révision. Sous la gouverne d’une commission de normalisation composée de différents intervenants du métier (entrepreneurs, fabricants, bureaux de contrôle, etc.) le NF DTU se veut en cohérence avec les normes européennes existantes : « Cette révision a porté prioritairement sur l’euro-compatibilité du document », précise Jean-Guy Maurin (Saint-Gobain Eurocoustic). Au total, près de cinq années de réflexion auront été nécessaires pour faire renaître ce texte qui paraîtra dans le courant du mois de décembre. Autrefois abordé dans le texte original de 1993, le produit n’est plus défini dans le nouveau NF DTU 58.1 –il est en effet décrit dans la norme produit NF EN 13 964 de septembre 2004. Autre changement majeur, la répartition des thèmes par chapitre et la modification de la forme en trois cahiers : CCT (Cahier des clauses techniques), CGM (Critères généraux des matériaux) et CCS (Cahier des clauses administratives spéciales). Si ce dernier ne comporte pas de gros bouleversements, les deux autres laissent apparaître des mutations profondes. Le domaine d’application des plafonds suspendus en est un bon exemple, avec la limitation de la hauteur des plénums à quatre mètres et l’obligation de poser une ossature intermédiaire pour un plénum supérieur à deux mètres. Dans ce même contexte, les plafonds chauffants sont exclus, seule la pose en intérieur est prise en compte… NOUVEAUTÉS ET MISES À JOUR Grandes nouveautés : l’introduction des DOM dans le NF DTU et la classification de différents DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 49 PEINTURE Aller plus loin dans les interfaces métier L a démarche de l’Union professionnelle peinture finitions (UPPF-FFB) en faveur d’une meilleure interface entre métiers s’est illustrée de manière concrète par la rédaction et la publication de trois fiches. Elles ont été réalisées en partenariat avec les maçons (UMGO-FFB) (1), les électriciens (FFIE-FFB)(2), les menuisiers (FFB-CMP)(3) et les plâtriers (UMPI-FFB)(4). Cette collection de documents intitulés « exigences minimales » sera prochainement complétée d’une quatrième fiche, en cours d’élaboration avec les plombiers (UNCP-FFB)(5). De la part de toutes les Unions de métiers concernées, ces fiches montrent une volonté de communiquer entre corps d’état. Elles sont destinées à enclencher le dialogue sur le chantier, à servir de support pour les toutes premières discussions. Pour les peintres, en effet, les travaux de finition ne peuvent commencer que si les subjectiles satisfont à des prescriptions précises rappelées dans tous les DTU. Pour les cloisons en maçonnerie de petits éléments (norme NF P 10-204, DTU 20.13) ou sur les briques de terre cuite (norme NF P 74-204, DTU 59.1), le film de peinture doit couvrir le subjectile en lui apportant un coloris, l’état de finition devant toutefois refléter celui du subjectile. Les règles établies avec l’UMGO-FFB et l’UMPI-FFB précisent que certaines tâches sont bien du ressort du peintre. Parmi elles : la préparation de la surface avant la pose de revêtement ou de peinture, les travaux d’enduits et de finition, l’implantation et le traçage de la cloison, etc. En ce qui concerne l’interface peintre-plâtrier, les profession- 50 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 nels concernées se sont accordées sur des points clés. Entre autres : en fin d’exécution par le plâtrier, l’enduit ne doit présenter ni pulvérulence superficielle, ni gerçure, craquelure, trou ou strie de profondeur supérieure à 1 mm. Ce point vient fixer la question du rattrapage des défauts de surface – à qui incombe cette tâche ? –, au centre de bien des discussions. Par ailleurs, c’est au peintre de s’assurer, avant l’application, de la conformité des caractéristiques de dureté, d’humidité et de pH par rapport à la norme NF 74-201 (DTU 59.1) sur les ouvrages en peinture sur enduits plâtre. L’interface avec un lot technique comme l’électricité implique de bien s’entendre sur le chantier. Peintres et électriciens sont arrivés à bien définir « qui fait quoi ». Par exemple, le peintre doit bien sûr procéder à la mise en place des protections nécessaires sur l’ensemble des appareillages installés par l’électricien. Celui-ci doit, de son côté, fournir et poser moulures, plinthes et goulottes en plastique, avec leurs accessoires, qu’elles contiennent ou non des conducteurs. 쐍 (1) Union de la maçonnerie et du gros œuvre. (2) Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique. (3) Fédération française du bâtiment charpente, menuiserie, parquets (4) Union des métiers du plâtre et de l’isolation. (5) Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France. POUR EN SAVOIR PLUS UPPF-FFB (Union professionnelle peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73. Les fiches de la collection « exigences minimales » sont téléchargeables sur www.uppf.ffbatiment.fr (volet adhérents, rubrique Technique / Fiches techniques). FINITIONS/AMÉNAGEMENT PLAFOND TENDU Un produit qui redevient à la mode Malgré une mise en œuvre délicate, le plafond tendu possède de nombreux avantages : intérêt esthétique, absence de poussière sur les chantiers, courte immobilisation des pièces concernées. Des atouts que le public commence à reconnaître. © NEW MAT fonds tendus avec un dispositif ration minutieuse et précise afin d’ancrage. Si cette réalisation sem- d’éviter tout déchirement pendant ble être à la portée de tous les pro- la durée de vie du plafond, prévue fessionnels de la décoration, elle pour plus ou moins 30 ans. « Par ne supporte, dans les faits, aucun ailleurs, il faut respecter dans la à-peu-près. « C’est du sur mesure, pièce une température de 35° à reprend Jérôme Dine. Lors de 40° C lors de la pose afin d’assunotre visite chez le client pour rer une bonne souplesse à la toile le devis, nous prenons les cotes et nous permettre de la tendre », (périmètre et diagonale). L’usine précise Jérôme Dine. Pour lui, le assemble la toile à la forme de la plafond tendu représente un propièce en soudant par haute fré- duit complémentaire à l’activité quence entre eux les lés de PVC. du peintre. Il croit en son avenir, Ensuite, un hayon souple est à condition de savoir le vendre à la soudé pour nous permettre d’ac- clientèle, ce que confirme Fabrice 쐍 crocher la pièce dans la lisse péri- Pollet (voir encadré). phérique. Le fabricant garantit les soudures pendant 10 ans. » Sur chantier, la pose des profils demande une bonne appréhenPOUR EN SAVOIR PLUS sion des supports (traction de (Union professionnelle 30 kg/ml). De même, l’intégration UPPF-FFB peinture finitions), des luminaires, de la ventilation et tél. : 01 40 69 53 73, pour le plafond tendu, qui rede- des sprinklers requiert une prépa- www.uppf.ffbatiment.fr vient à la mode depuis peu grâce aux émissions “déco” à la télévision, se réjouit Jérôme Dine. De « SAVOIR METTRE EN AVANT LES QUALITÉS même, les prescripteurs redécouDU PLAFOND TENDU » vrent ses vertus esthétiques. Il est Fabrice Pollet, PDG de Pollet Peinture, vrai que le plafond tendu n’a pas Ingre (Loiret). son pareil pour moderniser une pièce grâce à ses laques profondes « Le plafond tendu est un produit au rendu ou encore translucides. Associé à exceptionnel en rénovation. Pourtant, les clients des spots, il permet la redistribuéprouvent toujours certaines craintes à son égard. Ils doutent à tort de sa solidité et de sa durabilité. Il faut donc savoir mettre en avant tion de l’éclairage dans la pièce. ses qualités, pas seulement sur le plan esthétique. L’installation d’un On peut rendre le plafond lumiplafond tendu ne dégage pas de poussière ni d’odeurs de peinture. neux en installant au-dessus de la Elle ne nécessite qu’une seule journée de travail. Quant au prix, toile, et avant la pose, un éclairage plutôt élevé il est vrai – en tout cas pour le plafond tendu à chaud –, de réglettes ou de néons trichroil est compensé par l’existence de la garantie décennale : le client investit sur le long terme. Mon entreprise effectue régulièrement des miques (RGB), ce qui nécessite 20 réalisations dans ce domaine. Par exemple, nous avons réalisé un cm de réserve. » N ombreux sont les produits dont la qualité est reconnue par les professionnels mais qui demeurent ignorés du public. Le plafond tendu en fait partie. Malgré une médaille reçue à Batimat en 1975 et plusieurs distinctions à travers le monde, ce produit aux innombrables possibilités est toujours mal connu. « Au cours des années 1980, les architectes avaient donné ses heures de gloire à ce plafond en polychlorure de vinyle en l’utilisant dans la décoration des magasins en version brillante », se souvient Jérôme Dine (Azur Déco), artisan à Naours (Somme). Mais les années 1990 n’avaient pas été pour autant celles du « décollage ». Un tel constat pourrait bien appartenir au passé. « Le particulier éprouve un intérêt croissant ÉVITER L’ À-PEU-PRÈS Rappelons que le DTU 58.2 de décembre 2007 décrit les conditions de mise en œuvre des pla- grand salon de mariage dans une mairie. Le plafond tendu est une bonne alternative au plafond “déco” en staff. C’est également un bon produit pour les résidences de luxe. En revanche, je le déconseille pour les cuisines à cause des graisses qui se déposent sur la toile, et pour les salles de bains à cause des aérosols (laques) et des huiles de bains, très difficiles à nettoyer sur les tendus laqués. » DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 51 ANTIGRAFFITIS Comment faire son choix ? Préventif ou curatif ? Permanent ou « sacrificiel » ? Solvanté ou en phase aqueuse ? Le choix et la mise en œuvre de produits antigraffitis dépendent d’un grand nombre de critères, dont la nature du support concerné. D que dite « sacrificielle » : en nettoyant, on enlève une partie de la couche superficielle sur laquelle est apposé le graffiti. Certains fabricants proposent des produits décolorants et nettoyants qui n’attaquent pas la couche superficielle, lorsque le système est de type permanent, c’est-à-dire que le produit préventif de protection demeure en place après nettoyage. e béton ou de brique, les murs des villes ou des villages sont recouverts d’inscriptions, sans oublier les poteaux et clôtures de bois ou de métal. Art ou pollution ? Là n’est pas la question. Ce qui intéresse l’entrepreneur, c’est plutôt de savoir quels moyens utiliser et comment les mettre en œuvre, puisque que 125 produits sont actuellement disponibles sur le marché. Ils se divisent en deux gammes. D’une part, la gamme préventive. Il s’agit de protections à appliquer sur le support pour en faciliter le nettoyage en cas de graffitis. D’autre part, la gamme curative, dont les produits diffèrent en fonction des supports auxquels ils sont destinés. Ils peuvent varier également selon la nature du graffiti : feutre, encre, etc. En général, ils induisent une techni- DE NOMBREUX CRITÈRES DE SÉLECTION Un grand nombre de critères entrent en ligne de compte pour sélectionner des produits préventifs ou curatifs. Le choix est fonction de la nature des matériaux, du type de construction (ancien ou neuf), de l’esthétique (teintée ou transparente) du produit luimême une fois appliqué, des pos- sibilités de nettoyage (accessibilité, toxicité…) et, bien sûr, du budget. Les produits antigraffitis sont euxmêmes de nature différente. Les produits permanents filmogènes sont le plus souvent fabriqués à base de résine polyuréthane. Ils peuvent être en phase aqueuse ou solvantés, mais sont généralement bi-composants. Dans tous les cas, le nettoyage est réalisé par voie chimique, avec rinçage uniquement. Les produits « sacrificiels » (filmogènes ou par imprégnation) sont les suivants : polysaccharides, résines acryliques (acrylique fluoré), cires synthétiques, résines siloxanes et résines alcool polyvinyliques. Parmi les systèmes permanents, les systèmes polyuréthanes en phase solvant donnent de meilleurs résultats que les systèmes en phase LES PRINCIPAUX CRITÈRES DE CHOIX 52 CRITÈRES SYSTÈMES PERMANENTS SYSTÈMES « SACRIFICIELS » Efficacité Correcte à très bonne si 100 % filmogène Médiocre à très bonne Durabilité de l’efficacité Très bonne si support compatible Médiocre à très bonne (difficulté parfois à éliminer la protection suite à une très forte fixation dans le support) Modification de l’aspect Faible à importante Nulle à faible Toxicité Faible à forte Nulle à moyenne Influence sur la vapeur d’eau Forte (déconseillée sur matériaux type pierre, brique, plâtre…) Faible à moyenne Résistance aux intempéries Très bonne Correcte à très bonne Facilité de nettoyage sur petites surfaces Adaptée Peu adaptée Facilité de nettoyage sur grandes surfaces Adaptée si nettoyage mécanisé Adaptée Rejet de déchets lors du nettoyage Faible à moyen (solvants) Importants résidus Prix à l’application Élevé Faible Prix au nettoyage Faible à élevé Élevé BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 aqueuse. De leur côté, les systèmes permanents filmogènes ne sont efficaces que sur des surfaces relativement lisses : béton, préfabriqué, bois. Pour les systèmes « sacrificiels », l’efficacité des produits testés diffère fortement selon les cas. Ils sont généralement plus sensibles aux encres que les systèmes permanents (migration des colorants jusqu’au support). Dans tous les cas, il faut prêter une attention particulière à la nature des salissures. 쐍 MISE EN ŒUVRE : QUELLES PRÉCAUTIONS ? Avant de mettre en œuvre des produits de protection, il faut bien prendre en compte leur dosage. En effet, une protection totalement asphyxiante pour le support occasionne son altération. L’humidité contenue dans les murs ne peut s’évacuer, ce qui provoque une condensation sur les murs intérieurs et parfois même l’apparition de salpêtre. Par ailleurs, l’application d’un primaire non solvanté (phase aqueuse) est impérative sur les supports sensibles à la détrempe des solvants des couches de finition. Les quantités à déposer sont très variables et peuvent nécessiter une couche supplémentaire afin de garantir une efficacité totale. Pour les produits « sacrificiels », il faut renouveler leur application après chaque intervention. POUR EN SAVOIR PLUS UPPF-FFB (Union professionnelle peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73, www.uppf.ffbatiment.fr. Une étude sur les différents procédés anti graffitis a été réalisée par la FFB, ses résultats sont disponibles auprès de l’UPPF-FFB. FINITIONS/AMÉNAGEMENT DALLES VINYLE-AMIANTE Comment s’y prendre ? Si le traitement des dalles vinyle-amiante n’appelle pas l’emploi d’une technique spécifique, il doit respecter toutefois un grand nombre d’obligations réglementaires. e nombreux bâtiments construits dans les années 1960 à 1990 sont susceptibles de contenir des matériaux amiantés. C’est en particulier le cas des dalles vinyle-amiante (DVA), encore assez nombreuses dans les logements collectifs ou les bâtiments publics. Une entreprise de mise en œuvre de revêtements de sols peut être amenée à intervenir pour les traiter. Comme pour tout matériau amianté, en effet, si l’analyse révèle un niveau d’empoussièrement supérieur à 5 fibres/litre, il faut procéder à des travaux de retrait ou de confinement du matériau en question. Ces travaux ne peuvent être réalisés que par des entreprises titulaires d’une certification adéquate. Selon la nature du traitement de l’amiante, différents textes réglementaires définissent les règles à respecter : les entreprises intervenant pour le retrait ou le confinement de DVA doivent être titulaires de la certification Qualibat 1512 (1) relative au traitement de l’amiante en place concernant les matériaux et produits à risques particuliers . COMMENT OPÉRER « Au préalable, il est nécessaire d’obtenir le Document technique amiante d’application (DTA) concernant le repérage des matériaux contenant de l’amiante, explique Michel Mabilat, président de l’entreprise Nogent Lino Peintures (Seine-et-Marne), qui s’est spécialisée dans ce type de travaux. Il faut ensuite réaliser une mesure d’empoussièrement, qui va définir le mode opératoire. Le retrait est sans doute le plus contraignant mais aussi le plus efficace. Le client est tranquille : son logement ne © NOGENT LINO PEINTURES D LES TRAVAUX DE CONFINEMENT et de retrait d’amiante nécessitent la mise en œuvre de protections spécifiques. renferme plus de dalles amiantées. Cette opération nécessite d’établir un plan de retrait qui est transmis à l’inspection du travail, à la caisse régionale d’assurance maladie (CRAM), à la médecine du travail et à l’Organisme professionnel de prévention du Bâtiment et des Travaux publics (OPPBTP). Objectif : évaluer le plan de retrait ou d’encapsulage (PRE) et l’exposition au produit des personnes qui effectuent ce retrait. Une fiche individuelle d’exposition mentionnera notamment le mode opératoire, les caractéristiques des équipements de protection individuelle, ainsi que les dates et durées d’exposition.» À condition de respecter les contraintes sanitaires et réglementaires, le retrait pourra avoir lieu suivant différentes méthodes, dont les techniques mécaniques traditionnelles et les techniques de ponçage, mais aussi de grenaillage ou de rabotage (pour les colles bitumes). « Une fois les dalles retirées, il existe une obligation de traçabilité, avec un suivi c’est que dans le premier cas, certaines parties du revêtement peuvent être déposées, reprend Michel Mabilat. Il faut conserver une traçabilité des dalles existantes afin d’acquérir la certitude que perCONFINEMENT Le confinement consiste à poser sonne ne sera exposé au produit par-dessus les dalles une toile et amianté à la suite d’une dépose, ce une résine totalement étanches. La qui n’est guère évident. Le confinecertification Qualibat 1512 est obli- ment reste la solution la plus écogatoire pour effectuer cette opéra- nomique, mais elle ne peut être que tion. Toutefois, comme le confirme transitoire. Il faudra bien assurer un la Direction générale du travail, jour le retrait des dalles en quesles travaux consistant à appliquer tion.» À noter également : si la cerpar collage sur un ancien revête- tification 1512 est obligatoire, il en ment vinyle amiante « un lino, une est de même de l’assurance, qui doit moquette ou un autre revêtement être spécifiquement souscrite pour avec dalles PVC(2) » correspondant à une activité de désamiantage. 쐍 une intervention relevant de la sous- (1) Afaq Afnor délivre également ce type de section 4(3) du code du travail, ne certification. Réponse de la Direction Générale du requièrent pas de certification. En (2) Travail du 28/01/08 aux questions posées revanche, les travaux consistant à par l’OPPBTP. Dispositions particulières aux activités et appliquer « une chape ciment étan- (3) interventions sur les matériaux ou appareils che ou une résine de sol » sur un tel susceptibles de libérer des fibres d’amiante. support correspondent à un confinement par fixation, avec obliga- POUR EN SAVOIR PLUS tion d’être titulaire d’une certifica- GNA-FFB (Groupement national amiante), tél. : 01 40 69 51 73 tion Qualibat 1512. « Le problème, précis des déchets, qui devront être évacués en centre de stockage de type classe II ou classe I », précise Michel Mabilat. DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 53 54 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 FINITIONS/AMÉNAGEMENT FICHES ITE Repères utiles pour les peintres A vec en toile de fond les objectifs de réduction des consommations énergétiques, l’Union professionnelle peinture finitions (UPPFFFB) a publié en avril dernier une série de quatre fiches sur l’isolation thermique par l’extérieur (ITE). Si la première traite du cadre général de l’ITE et répond à la question « pourquoi isoler le bâtiment ? », elle précise aussi « pourquoi par l’extérieur ». C’est que l’ITE présente notamment deux avantages : avec elle, la plupart des ponts thermiques sont supprimés; en outre, elle n’exerce aucun impact sur la surface habitable. Sur ce type de chantier, les peintres sont particulièrement concernés par l’enduit mince qu’il va falloir appliquer sur les systèmes d’isolation(1). Ces der- niers bénéficient d’Avis techniques qui doivent être respectés pour que les travaux effectués soient assurés. Les fiches ITE n°2 et n°3 dressent donc la liste des différents isolants employés (polystyrène expansé ignifugé, laine de roche…) et de leurs principes de fixation, qui sont au nombre de trois : • collage : la fixation se fait par collage avec des pâtes organiques en phase aqueuse ; • collage/chevillage : la fixation est assurée par des chevilles en plastique avec tête ajourée. Un collage complémentaire est effectué préalablement au droit des fixations ; • mécanique par profil raidisseur : la fixation est assurée mécaniquement par des profilés de maintien et des profilés de jonction. FINITION ET POINTS SINGULIERS Une fois l’isolant fixé, un enduit type ciment colle est appliqué en deux passes avec marouflage d’une toile pour renforcer le système. La finition en enduit mince à base de liant organique est appliquée en deux couches sur les panneaux d’isolant. La réussite et la longévité d’une isolation par l’extérieur dépendent de la façon dont sont traités les points singuliers. C’est le sujet, schéma à l’appui, de la fiche n°4, qui aborde en particulier les encadrements de baie, les arrêts (bas, en angle, sous débord, en acrotère, en pointe de pignon) et les orifices destinés au passage de câble ou à la ventilation. La fiche n°1 met également l’ac- cent sur les réglementations et certifications en vigueur. Un vade-mecum utile pour garder en mémoire les sept critères de certification d’un système isolant édictés par l’Association pour la certification des systèmes isolants (Acermi). 쐍 (1) Trois procédés existent pour protéger l’isolant appliqué sur la paroi extérieure : l’enduit mince ; le bargade, vêture ou vêtage ; l’enduit hydraulique. Voir également l’article en pp 28-29 et Bâtimétiers n°12, pp 23 à 25. POUR EN SAVOIR PLUS UPPF-FFB (Union professionnelle peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73. Les fiches sont disponibles sur www.uppf.ffbatiment.fr, volet adhérent, rubrique « Technique / Fiches techniques » DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 55 62% DE L’EAU POTABLE DISTRIBUÉE EN FRANCE EST PRODUITE À PARTIR DE RESSOURCES SOUTERRAINES 40% © H. PERDEREAU DE LA POPULATION MONDIALE EST CONFRONTÉE À UNE PÉNURIE D’EAU DOSSIER RÉALISÉ EN PARTENARIAT AVEC 440 MILLIARDS DE M3 D’EAU PAR AN REÇU SOUS FORME DE PRÉCIPITATIONS EN FRANCE Réserves en baisse, factures en hausse, restrictions dans certains départements, préoccupations environnementales croissantes… autant d’incitations à mieux valoriser et préserver cette ressource rare qu’est l’eau. Parmi les solutions : récupérer l’eau de pluie. MIEUX GÉRER L’EAU DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 57 INSTALLATION DE RÉCUPÉRATION D’EAU DE PLUIE 1 1 6 2 6 5 5 3 1 Gouttière munie d’une crapaudine. 2 Dispositif de filtration avec regard. 4 3 Dispositif de stockage. 4 Évacuation du trop-plein. © J. BESRY 5 Robinet de soutirage verrouillable. 6 Plaque de signalisation. Qualité sanitaire de l’eau LES TROIS PRINCIPAUX ENNEMIS D’UNE INSTALLATION Gérer l’eau dans un bâtiment, c’est aussi préserver la qualité sanitaire de l’eau dans les installations. Trois points appellent en particulier la vigilance des professionnels. LE PLOMB. Pour lutter contre les risques (saturnisme, retard de développement chez l’enfant...) liés à la présence de plomb dans l’eau, la valeur maximale admise à la sortie des points de distribution a été ramenée de 50 à 25 microgrammes par litre depuis 2004, et doit être abaissée à moins de 10 microgrammes avant le 25 décembre 2013 58 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 (en application de la directive européenne du 3 novembre 1998). Cette exigence implique le traitement (remplacement ou gainage) de l’ensemble des anciennes canalisations en plomb ; ces travaux sont en cours pour les réseaux publics, mais restent pour l’essentiel à entreprendre à l’intérieur des immeubles anciens – un marché considérable, évalué à près de 20 milliards d’euros. LA LÉGIONELLOSE. Infection bactérienne due à l’inhalation d’un aérosol d’eau contaminée, la légionellose peut provoquer de graves affections pulmonaires. Le germe responsable est un bacille vivant dans tous les milieux aquatiques naturels ou artificiels. Dans une installation, la légionellose se prévient par : l’élimination de la stagnation de l’eau (suppression des « bras morts ») ; la lutte contre l’entartrage et la corrosion (entretien et choix des matériaux) ; la maîtrise de la température de l’eau sur la totalité des parcours, de la production au puisage. LE TARTRE. Berceaux favorables au développement des légionelles, les dépôts de calcaire réduisent aussi la qualité d’usage, en limitant les débits et les capacités de stockage, perturbent le fonctionnement des installations (notamment en bloquant les dispositifs de sécurité) et entraînent des gaspillages énergétiques. Le titre hydrotimétrique (TH), c’està-dire la dureté de l’eau, varie considérablement d’une région à l’autre, de 0 à 40° TH et plus (1 degré = 10 mg de bicarbonate de calcium par litre). D’où la nécessité d’une analyse locale pour évaluer le TH et le risque d’entartrage correspondant. DOSSIER MIEUX GÉRER L‘EAU ouvoir récupérer et utiliser les eaux de pluie : le principe était acquis depuis la loi sur l’eau du 31 décembre 2006. Mais on attendait depuis plusieurs mois l’arrêté qui fixerait les conditions d’utilisation de l’eau récupérée, notamment à l’intérieur des bâtiments. Le texte a été publié en août dernier, mettant fin à une longue période de flou réglementaire. Les professionnels du bâtiment peuvent désormais concevoir et réaliser les équipements de récupération dans un cadre clair et précis. L’eau de pluie récupérable doit être « collectée à l’aval de toitures inaccessibles », autrement dit les couvertures ne recevant pas du public, ce qui exclut les toitures-terrasses. Sont exclues également les toitures en amiante-ciment et en plomb. À l’extérieur du bâtiment, l’eau de pluie peut être utilisée pour tous les usages domestiques. C’est-à-dire pour l’arrosage des jardins, le lavage des voitures et des sols extérieurs, le remplissage de piscines privées non collectives. Seule restriction explicite : l’arrosage des espaces verts accessibles au public, qui doit être effectué en dehors des périodes de fréquentation. À l’intérieur du bâtiment, en revanche, les usages sont très précisément délimités. Sont tout d’abord exclus totalement du dispositif les établissements de santé et sociaux, ceux recevant des personnes âgées et les crèches. Concernant les autres types de bâtiments, l’eau de pluie peut être utilisée désormais pour les sanitaires et le lavage des sols. Un troisième usage est autorisé « à titre expérimental » : le lavage du linge, sous réserve que l’installateur fasse une déclaration auprès du ministère de la Santé. ÉVITER TOUTE CONTAMINATION C’est surtout sur la question de l’installation que l’arrêté apporte le plus de précisions et de restrictions, « de manière à ne pas présenter de risques de contamination vis-à-vis des réseaux de distribution d’eau destinée à la consommation humaine ». Tout raccordement de ces derniers au réseau d’eau de pluie est interdit. Toutefois, pour assurer l’appoint en eau du système de distribution d’eau de pluie depuis le réseau d’eau potable, il est possible d’installer un système de disconnexion ; le dispositif de trop-plein associé à ce système doit permettre d’évacuer le débit maximal d’eau dans le cas d’une surpression du réseau de distribution d’eau de pluie, c’est-à-dire dans les cas de © H. PERDEREAU P À l’extérieur du bâtiment, l’eau de pluie peut être utilisée pour tous les usages domestiques : l’arrosage des jardins, le lavage des voitures et des sols extérieurs, le remplissage de piscines privées non collectives. fortes intempéries. Les réservoirs de stockage (non translucides et protégés contre les élévations importantes de température) font l’objet de nombreuses exigences : facilité d’accès (pour pouvoir vérifier en tout temps leur étanchéité), parois intérieures constituées de matériaux inertes vis-à-vis de l’eau de pluie, fermeture par un accès sécurisé pour éviter tout risque de noyade, protection contre toute pollution d’origine extérieure, aérations munies de grilles anti-moustiques (avec mailles de 1 mm maximum)… Un dispositif de filtration (inférieure ou égale à 1 mm) doit être mis en place en amont de la cuve, afin de limiter la formation de dépôt à l’intérieur. À l’intérieur des bâtiments, les canalisations de distribution d’eau de pluie doivent être constituées de matériaux non corrodables, et signalées par un pictogramme « eau non potable », à toutes les entrées et sorties de vannes et d’appareils ainsi qu’aux passages de cloisons et de murs. Lorsque le bâtiment est à usage d’habitation ou assimilé, il est interdit d’installer dans la même pièce des robinets distribuant des eaux de qualité différente – excepté dans les caves, sous-sols et autres pièces annexes. Les robinets d’eau non potable doivent pouvoir être verrouillés, et s’ouvrir avec un outil spécifique ; la mention « eau non potable » doit figurer, là encore, à proximité de chacun d’eux. DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 59 LA RESSOURCE EN EAU, REPÈRES Dans le monde • Sur les 1 400 millions de milliards de m3 d’eau que compte la Terre, seulement 2,8 % sont constitués d’eau douce – concentrée à 70 % dans les glaces des pôles. • La ressource disponible en eau renouvelable est en diminution constante. Elle représentait 17 000 m3 par personne et par an en 1950, 7 500 m3 en 1995 – à comparer avec l’estimation de 5 100 m3 à l’horizon 2025. • L’eau est l’une des ressources les plus mal réparties dans le monde. Environ 80 pays, représentant 40 % de la population mondiale, sont confrontés à une pénurie d’eau. Dans certains pays comme le Tchad, l’Éthiopie ou la Mauritanie, moins de 40 % de la population a accès à l’eau potable. • L’inégalité des hommes vis-à-vis de l’accès à l’eau potable est creusée par les pratiques de consommation : aux États-Unis, la consommation moyenne, hors agriculture, est d’environ 300 litres par jour et par habitant ; en Europe, elle varie de 10 à 200 litres ; elle n’est que de quelques litres dans certains pays en développement. En France • La France reçoit en moyenne 440 milliards de m3 d’eau par an, sous forme de précipitations. 61 % de cette eau s’évaporent, 16 % alimentent directement les cours d’eau, 23 % seulement s’infiltrent pour reconstituer les réserves souterraines. Le total des écoulements avoisine 191 milliards de m3, soit 3 262 m3 par personne et par an. • On estime à 2 000 milliards de m3 le volume d’eau souterraine stocké dans les aquifères, et à 100 milliards de m3 le volume moyen annuel de renouvellement des nappes. 62 % de l’eau potable distribuée en France est produite à partir de ressources souterraines. • La ressource en eau varie fortement d’une région ou d’un département à l’autre, selon la pluviométrie (qui va de 0,5 à 2 mètres par an), la présence ou non d’aquifères souterrains importants, les niveaux d’écoulement (de 1 à 10) et celui des prélèvements (irrigation agricole, consommation des ménages…). RÉPARTITION DES UTILISATIONS DOMESTIQUES Sur la base d’une consommation en eau potable de 120 m3/habitant/an 6% 1% 6% 39 % 6% 10 % 12 % 20 % Bains / douches (46,8 m3) Sanitaires (24 m3) Lessive (14,4 m3) Vaisselle (12 m3) Préparation de la nourriture (12 m3) 60 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 Lavage de voitures, arrosage (7,2 m3) Boisson (1,2 m3) Autres (7,2 m3) « Nos clients veulent laisser une planète propre à leurs enfants» ANTHONY DAVIET, DAVIET SARL, LE GIVRE (VENDÉE) Que représentent les sytèmes de récupération d’eau de pluie dans l’activité de votre entreprise ? Nous sommes une entreprise de neuf personnes, spécialisée en plomberie, chauffage et énergies renouvelables. Cette dernière activité, que nous exerçons auprès d’une clientèle de particuliers, génère un bon tiers de notre chiffre d’affaires. Elle inclut l’eau chaude solaire, les chaudières à bois déchiqueté, les puits canadiens, le traitement des eaux usées par bassins plantés, et les systèmes de récupération des eaux de pluie. Concernant l’eau de pluie, nous installons une vingtaine de systèmes par an, pour des maisons neuves et surtout en rénovation. Le plus souvent, nous préconisons des cuves de 10 m3, soit une capacité suffisante pour faire face à d’éventuelles périodes de sécheresse, pour un coût à peine supérieur à celui d’une cuve de 5 m3. Nous préférons les réservoirs ronds (l’eau se comporte mieux que dans les réservoirs carrés) et en béton, car ce matériau a la particularité de redresser le ph de l’eau. Au-delà des cuves, nous réalisons l’installation de A à Z, en sous-traitant simplement les travaux de terrassement. Nos clients apprécient d’avoir affaire à un interlocuteur qui leur propose une offre globale. Quelles sont les motivations de vos clients ? L’aspect budgétaire n’est pas la première motivation. Il faut compter en effet environ 6 000 euros pour une installation complète de récupération d’eau de pluie, qui ne peut s’amortir que sur une longue durée. Nos clients se préoccupent d’abord de laisser une planète propre à leurs enfants. Quels sont les points techniques qui appellent une vigilance particulière ? Le point fondamental est de différencier totalement les deux réseaux – eau potable et eau de récupération. Même si la réglementation permet d’installer un dispositif assurant l’appoint depuis le réseau d’eau potable vers le système de distribution d’eau de pluie, nous préférons la disconnection totale entre les deux. Il faut installer aussi un dispositif de filtration (ceux que nous posons font généralement 0,55 mm) qui arrête les morceaux de végétation et les impuretés. Sur chaque installation destinée à la machine à laver et aux WC, nous mettons en place trois filtres complémentaires : un filtre lavable, un filtre coton 20 microns et un filtre charbon actif. Mais techniquement, ce type d’installation est plutôt simple ; c’est l’utilisation de l’eau de pluie qui n’est pas courante. Qu’attendez-vous de la nouvelle réglementation ? La possibilité d’utiliser l’eau de pluie dans les bâtiments, pour les toilettes et le lave-linge, devrait stimuler la demande. Il faut souligner toutefois la lourdeur des démarches administratives, avec à la fois une déclaration d’usage en mairie pour l’ensemble du système, et une liste spécifique des installations, à disposition de la DDASS, lorsque l’eau est utilisée pour le lave-linge. J’attendais aussi des précisions sur les aides . Le maintien du crédit d’impôts pour l’utilisation de l’eau de pluie, élargi désormais aux usages intérieurs, est une bonne nouvelle. Enfin, il me paraît important d’inciter les professionnels, en particulier les artisans, à mieux se former à la gestion de l’eau. DOSSIER MIEUX GÉRER L‘EAU UNE OPPORTUNITÉ POUR LES PROFESSIONNELS Pour les professionnels du bâtiment – en particulier pour les premiers concernés, les maçons et les plombiers, qui collaborent déjà sur la problématique de métier similaire qu’est l’assainissement non collectif –, l’émergence d’un marché des équipements de récupération d’eau de pluie ouvre de réelles opportunités. La clarification des conditions d’installation et d’entretien – et l’accent mis par la nouvelle réglementation sur le respect des règles de l’art – devrait les aider à mieux répondre aux attentes de leurs clients. Sachant que ces derniers se posent de plus en plus de questions sur l’eau, pour des préoccupations autant économiques qu’écologiques, les professionnels du Bâtiment ont là une carte à jouer, en prenant l’initiative vis-à-vis d’une clientèle sollicitée par ailleurs par des sociétés commercialisant des systèmes de valorisation des eaux pluviales. Ils pourront prochainement s’appuyer dans cette démarche sur un guide pratique abordant Traquer les fuites est une nécessité : un robinet qui fuit, ce sont 100 litres d’eau gaspillée par jour . à la fois la conception et la mise en œuvre, l’entretien et la maintenance ainsi que les aspects réglementaires et financiers (crédit d’impôt notamment). Élaboré par un groupe de travail associant les ministères concernés, le Centre scientifique et technique du Bâtiment, les organisations professionnelles – dont la FFB – et les industriels, ce guide à l’usage des professionnels devrait être disponible début 2009. En parallèle, des travaux de normalisation ont été lancés sous l’égide de l’Afnor. DES SOLUTIONS POUR ÉCONOMISER L’EAU Les plombiers ont tout intérêt à adopter la même attitude proactive lorsqu’il s’agit de conseiller leurs clients sur les solutions pour économiser l’eau. Chasses d’eau à double commande (consommant 3 à 6 litres au lieu de 10), douchettes avec aérateur (40 % d’eau en moins sans perte de confort) et autres mousseurs sont aujourd’hui des équipements quasi standard, qui réduisent significativement les consommations. Traquer les fuites est aussi une nécessité : un robinet qui fuit, ce sont 100 litres d’eau gaspillée par jour ; une chasse d’eau, 1 000 litres. Inciter les clients à modifier leurs comportements quotidiens est tout aussi productif : se laver les dents sans laisser couler l’eau permet d’économiser de 10 à 30 litres ; prendre une douche plutôt qu’un bain, c’est utiliser 50 litres d’eau au lieu de 150. Concernant plus directement l’intervention des professionnels, la conception de l’installation d’eau chaude sanitaire influe aussi sur les consommations : limiter la distance entre le point de production ou de stockage et le point de puisage le plus éloigné (il est recommandé de ne pas excéder 8 m de canalisations) permet de réduire le volume d’eau gaspillée pendant l’attente de l’eau chaude. 쐍 © H. PERDEREAU OBLIGATIONS D’ENTRETIEN Avec le même souci de prévenir tout risque sanitaire, la nouvelle réglementation met également l’accent sur les obligations d’entretien incombant au propriétaire du bâtiment. Celui-ci doit vérifier tous les six mois la propreté des équipements de récupération des eaux de pluie et le bon fonctionnement du système de disconnexion. Tous les ans, il est tenu de nettoyer les filtres, de vidanger et désinfecter la cuve de stockage, et de manœuvrer les vannes et robinets de soutirage. Un carnet sanitaire, incluant un plan des équipements de récupération des eaux de pluie et une fiche de mise en service, rend compte des vérifications réalisées et des opérations d’entretien. À signaler enfin, lorsque l’installation est raccordée au réseau collectif d’assainissement, l’obligation de mettre en place un système d’évaluation du volume d’eau de pluie utilisée dans le bâtiment – et de porter les relevés mensuels dans le carnet sanitaire. DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 61 I N N O V A T I O N MATÉRIAUX À CHANGEMENT DE PHASE Limiter l’usage de la climatisation © CSTB Les matériaux à changement de phase (MCP) sont depuis longtemps étudiés en vue de leur utilisation dans le bâtiment et les premiers produits commencent à être commercialisés. Mais de quoi s’agit-il et pour quelles applications ? DIFFÉRENTS ÉTATS DES MATÉRIAUX à changement de phase en fusion dans des briques de verre. M ême si on les présente souvent comme révolutionnaires, les matériaux à changement de phase (MCP), qui sont parfois qualifiés de matériaux thermiquement actifs, ont fait l’objet d’études dès le premier choc pétrolier, dans les années 1970. À l’époque, il s’agissait de tester leur capacité à stocker l’énergie solaire. Aujourd’hui, il s’agit de les intégrer à des produits de construction pour limiter le recours à la climatisation en été, en utilisant leurs propriétés, à savoir leur capacité à se liquéfier en absor- 62 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 bant les calories de l’atmosphère leur de la pièce. Ainsi, dans les ambiante et à les restituer lorsque pièces équipées, il est possible, en la température baisse. théorie, de diminuer de 3 à 5° C les températures, ce qui limite STOCKER LES APPORTS d’autant le recours aux systèmes SOLAIRES de climatisation, coûteux en énerEn effet, à l’image de la glace qui gie. En hiver ou pendant la demise transforme en eau au-dessus de saison, les MCP peuvent égale0° C, ces matériaux changent de ment stocker les apports solaires nature en fonction de la tempéra- pour les restituer en fin de jourture ambiante. À la différence de née. Leur emploi est, par exeml’eau, leur température de fusion ple, prometteur dans des projets se situe entre 23 et 26° C. Résul- de construction ou de rénovatat : dès que l’air ambiant atteint tion de bâtiments à faible inertie : cette température, le produit fond construction à ossature bois, habiet absorbe une partie de la cha- tat préfabriqué... CIRE DE PARAFFINE Concrètement, ils peuvent être intégrés, sous forme de microbilles de cire de paraffine encapsulées dans des polymères, dans les parois des bâtiments – plaques ou carreaux de plâtre, mais aussi enduits ou encore blocs de béton cellulaire. D’ores et déjà, des expériences ont été réalisées avec des plaques de plâtre et les premiers produits commencent à être commercialisés. Pour l’entreprise qui aura à mettre en œuvre ces matériaux, les techniques de pose ne différeront pas ou peu, car l’incorporation des MCP dans une plaque de plâtre ne change en rien la pose. C’est là un avantage évident pour leur diffusion. Il existe également des études qui portent sur l’incorporation dans les composants de la structure des bâtiments de MCP couplés à des super-isolants. Là, en revanche, il pourrait y avoir des incidences sur les modes de pose en raison de la présence d’isolant sous vide. TESTS DE VIEILLISSEMENT En attendant la commercialisation des MCP, quelques points particuliers doivent encore faire l’objet d’améliorations et de recherches spécifiques : définition plus précise de la plage de température de fusion-solidification, comportement au feu, caractérisation des émissions éventuelles (nocivité potentielle), conditionnement, mais aussi et surtout durabilité aux cycles fusion-solidification. Ainsi, ils sont actuellement soumis à des tests de vieillissement accélérés pour évaluer l’évolution de leurs performances thermiques dans le temps. 쐍 I N N O V A T I O N PASS INNOVATION Une évaluation express pour les produits innovants liés au Grenelle P our répondre aux enjeux pressants de l’environnement, le Grenelle a décrété la nécessité d’améliorer rapidement les performances énergétiques des bâtiments neufs et des bâtiments existants. Or, parmi les moyens pour atteindre cet objectif, il existe des procédés ou produits innovants qui ne sont pas utilisés en France, faute d’être suffisamment connus ou de bénéficier d’une procédure d’évaluation qui garantisse leur fiabilité, leurs performances et leur assurabilité. La procédure qui pourrait leur donner cette reconnaissance sur le marché, l’Avis Technique, n’est pas adaptée à cette situation spécifique, en raison d’une démarche méticuleuse : gage de qualité, mais longue. Pour remédier à la situation, le CSTB lance fin 2008 le Pass Innovation, une procédure permettant une première évaluation rapide des produits innovants en matière de performance énergétique, qui sera délivrée dans un délai moyen de trois mois. La procédure implique le dépôt par le fabricant d’un dossier complet de description du procédé, comportant notamment le domaine d’emploi, les conditions de mise en œuvre et les performances revendiquées. Les experts du CSTB, voire des experts extérieurs, procèdent à l’analyse de son aptitude à l’emploi, en regard des exigences techniques et réglementaires auxquelles le ou les ouvrages de destination doivent satisfaire : stabilité structurale (notamment au vent et aux séismes), sécurité incendie, performance énergétique, sécurité électrique, réglementation thermique, durabilité en œuvre des produits et de leurs assemblages. L’examen de ces divers éléments donne lieu à un rapport final du CSTB, qui attribue soit un feu vert (procédé au point et risque très limité), un feu orange (procédé demandant vérification et risque réservé) ou un feu rouge (procédé non abouti en l’état et risque non maîtrisé). L’attribution d’un feu vert par le CSTB pourrait ouvrir la voie à une assurance des procédés et produits dans le cadre du risque courant par les assureurs. Le Pass Innovation étant attribué pour une durée de deux ans, qui ne peut être reconduite, les fabricants qui veulent assurer la pérennité de leurs procédés ont donc intérêt à s’engager parallèlement dans une procédure d’Avis Technique. 쐍 DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 63 C H A N T I E R RACCORDEMENTS ÉLECTRIQUES Comment raccourcir les délais financière. En pratique, le professionnel mandaté peut accélérer le processus s’il communique rapidement toutes les informations : une copie de l’autorisation d’urbanisme, un plan de masse correspondant à l’adresse du site à raccorder, un plan de situation du site et l’estimation de la puissance à souscrire. Ces quatre éléments sont indispensables au traitement de la demande. ERDF ou les régies locales rappellent qu’ils ne peuvent rien engager tant que le dossier n’est pas complet. Ce n’est qu’à réception d’un accord écrit pour le démarrage des travaux et du règlement de la facture d’acompte, qu’ERDF ou les régies locales s’engagent sur une durée, en fixant la date de début des travaux et la date de livraison du raccordement. Une durée qui peut passer de huit semaines à six mois selon les contraintes de la situation (extension du réseau public d’électricité, construction d’un poste de transformation). Depuis l’ouverture à la concurrence du marché de l’énergie, les électriciens se heurtent à la nouvelle répartition des rôles. La délégation de pouvoir d’un maître d’ouvrage à une entreprise peut permettre de raccourcir les délais. ombreux sont les professionnels de l’électricité qui se plaignent des délais de procédure pour les raccordements électriques. Il est vrai que l’ouverture à la concurrence du marché de l’énergie a alourdi les démarches et allongé les délais pour l’installateur. Néanmoins, le processus de demande reste simple pour peu qu’il soit suivi avec attention. Face à la multiplication des interlocuteurs et aux exigences administratives des procédures de raccordement, la capacité d’anticipation et la rigueur sont les meilleurs atouts du professionnel. ÉTAPE 1 L’INFORMATION DU CLIENT Le professionnel doit s’assurer au plus tôt (si possible avant le début des travaux) que le client a choisi un fournisseur pour son approvisionnement en électricité. Il doit rappeler à son client les deux types de contrats qui s’offrent à lui : le contrat unique ou le contrat d’accès au réseau public de distribution (CARD). Dans le cas du contrat unique, le fournisseur sélectionné sera l’unique interlocuteur pour la fourniture et l’acheminement de l’électricité. Avec le contrat « CARD », le client fait le choix de dissocier l’acheminement – assuré par ERDF (Électricité réseau distribution France) ou par des régies locales – et la fourniture. Le client peut alors décider d’effectuer lui-même la démarche de raccordement auprès du gestionnaire de réseau ou bien d’avoir recours à un tiers mandaté. 64 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 ÉTAPE 2 LA DÉLÉGATION DE POUVOIR Si le client n’a pas souscrit de contrat unique avec un fournisseur d’énergie, le professionnel peut lui proposer une délégation de pouvoir. Le professionnel mandaté devient alors l’unique interlocuteur et prend en charge le suivi du dossier auprès d’ERDF. ÉTAPE 3 L’ANTICIPATION DES DÉLAIS La procédure de raccordement s’effectue en deux phases distinctes : la phase études, qui se conclut par un devis pour une offre de raccordement et la phase travaux pour la mise en service de l’instal- lation. Le délai final est difficile à prévoir. Exemple : le délai pour la phase études passe de dix jours à six semaines si la situation nécessite des études complémentaires, notamment pour l’extension du réseau public de distribution d’électricité. ÉTAPE 4 L’ÉLABORATION DU DOSSIER Une fois le devis obtenu, les délais d’exécution dépendent de l’efficacité du demandeur dans l’élaboration du dossier. En théorie, il dispose de trois mois pour fournir les éléments : c’est la durée de vali- ÉTAPE 5 dité de la proposition technique et L’ATTESTATION DE CONFORMITÉ Dernière étape avant la mise en service de l’installation: l’attestation de conformité « Consuel », à faire parvenir au gestionnaire de réseau de distribution (GRD) en anticipant de plusieurs semaines sur la mise sous tension définitive. 쐍 POUR EN SAVOIR PLUS © A. BÉNARD N Le comité SéQuélec (Sécurité et Qualité dans l’utilisation de l’électricité), qui réunit les organisations professionnelles d’installateurs électriciens et les distributeurs, a élaboré des fiches techniques qui apportent des réponses concrètes aux problèmes que peuvent rencontrer les professionnels. Pour se procurer ces fiches, contactez la Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique (FFIE-FFB), tél. : 01 44 05 84 00 ou consultez-les sur www.erdfdistribution.fr R E G L E M E N T A T I O N RÉGLEMENTATION SISMIQUE Les entreprises face à une situation compliquée Les décrets issus du « Programme national de prévention du risque séisme » sont en instance de publication. Mais leur application suscite déjà quelques interrogations. L a refonte de la réglementation sismique, formalisée par les décrets et arrêtés « parasismiques » du MEEDDAT(1), en attente de publication, s’annonce comme un prélude à l’application des Eurocodes. La nouvelle réglementation témoignera de trois évolutions majeures. En premier lieu, le zonage sismique, qui reposait jusqu’alors sur des travaux scientifiques datant de 1984, est considérablement étendu(2). Les zones concernées passeront de 17 % à 62 % du territoire national. Cet élargissement de la couverture géographique se fonde sur une approche « probabiliste », mieux adaptée que l’approche statistique aux normes européennes. Ensuite, il en découle un dimensionnement des ouvrages, déterminé avec de nouvelles valeurs d’accélération(3). Enfin, la réglementation fait directement référence aux Eurocodes 8. Elle auto- rise néanmoins l’utilisation de la réglementation parasismique PS92 sur une période transitoire s’étalant jusqu’au début 2010. Les règles « Parasismiques » applicables aux maisons individuelles (PSMI) restent en vigueur, juste amendées par le nouveau zonage. En revanche, l’intégration réglementaire de l’Eurocode 8 impliquera l’utilisation de l’ensemble des Eurocodes pour les projets de constructions concernés par l’aspect sismique. jet d’une mise à jour. Ceux qui concernent les produits déjà visés en zone sismique devront, eux aussi, être révisés pour intégrer les modifications réglementaires (zonage, accélérations et Eurocodes). Les entreprises devront donc concentrer leur attention sur la validité des Avis techniques utilisés. D’autre part, la référence aux Eurocodes 8 peut prêter à confusion. Le texte d’application de l’Eurocode 8, qui définit « la conception et le dimensionnement des structures pour leur L’application de cette nouvelle résistance aux séismes », fait référéglementation risque de placer rence aux autres Eurocodes. L’utiles entreprises dans une situation lisation de l’Eurocode 8 implique délicate. D’une part, parce qu’elle donc un basculement complet implique la révision des Avis tech- dans le système de calcul des niques des systèmes et produits Eurocodes. Cependant, l’Eurosusceptibles d’être utilisés en code 7 n’est pas encore finalisé : zone sismique. Les Avis techni- les normes de liaison de l’ouvrage ques des produits qui n’intègrent avec le sol (la norme NF P 94-261 pas encore la mise en œuvre en « Fondations superficielles » et la zone sismique devront faire l’ob- norme NF P 94-270 « Fondations sur pieux ») ne sont pas encore publiées. Il est à craindre que les normes manquantes de l’Eurocode 7 compliquent l’application des textes, tant au niveau des hypothèses de calcul que de la réalisation des ouvrages. Des ambiguïtés réglementaires que maîtres d’ouvrage, architectes et bureaux d’études devront anticiper pour établir un cahier des charges cohérent. 쐍 (1) Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire. (2) La carte de zonage d’aléa sismique est disponible sur www.planseisme.fr, rubrique réglementation/réglementation à venir. (3) Le mouvement dû au séisme en un point donné de la surface du sol. POUR EN SAVOIR PLUS www.planseisme.fr www.afps-seisme.org EUROCODES Une année pour s’y préparer ! D éjà d’actualité pour certains projets de constructions, le passage aux Eurocodes est un grand chantier qu’il vaut mieux anticiper. Les Eurocodes, qui constituent un référentiel de calcul et de justification des structures homogènes, sont presque tous finalisés. Seules les normes relatives aux fondations superficielles et fondations profondes, qui sont nécessaires à l’application de l’Eurocode 7 (Géotechnique), sont toujours en cours de rédaction. Entamée de longue date, la rédaction des Eurocodes a permis d’établir un réfé- rentiel commun dans le but d’harmoniser les règles de construction à l’échelle européenne. Si le passage aux Eurocodes est un véritable défi pour les architectes et les ingénieurs au stade de la conception, les entreprises devront, elles, s’adapter à l’impact de ces nouvelles exigences sur les techniques et méthodes de réalisation. Un grand chantier réglementaire pour un délai excessivement court : en effet, concernant la réglementation sismique par exemple, le corpus des Eurocodes sera applicable (tout du moins pour les projets rele- vant de la réglementation sismique) dès janvier 2010 ! D’ici là, le maître d’ouvrage a la possibilité de choisir entre la réglementation en vigueur ou la prise en compte des Eurocodes de façon contractuelle. Il est donc vivement recommandé d’assimiler dès à présent le nouveau système de calcul. Et ce, pour trois raisons principales. Premièrement, pour les réglementations qui visent la sécurité des personnes (la prévention du risque sismique et la réglementation incendie), les Eurocodes concernés s’imposeront de façon obli- gatoire. Deuxièmement, le corpus des Eurocodes est un ensemble cohérent et indivisible. Autrement dit, l’application de l’un d’entre eux pour un projet implique l’utilisation de la totalité des Eurocodes, dans le respect de cette cohérence. Enfin, 2010, c’est dans un an à peine… 쐍 DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 65 N O R M A L I S A T I O N MARQUAGE CE DES FENÊ TRES La transparence dans les performances Obligatoire à compter de février 2009, le marquage CE des fenêtres contraint les fabricants à évaluer et afficher les performances de leurs produits. Une disposition qui permettra de choisir le bon produit en fonction de l’usage et des caractéristiques recherchées. C onséquence de la Directive européenne produits de construction, les fenêtres devront obligatoirement faire l’objet d’un marquage CE à compter de février 2009(1). Pour répondre aux objectifs des directives européennes, assurer la libre circulation des produits dans l’Union et garantir la sécurité des consommateurs et utilisateurs de ces produits, les menuiseries extérieures doivent être conformes à la norme harmonisée NF EN 14351-1 qui permet de répondre à six exigences essentielles : résistance mécanique et stabilité ; hygiène, santé et environnement ; sécurité d’utilisation ; protection contre le bruit ; économie d’énergie et isolation thermique ; sécurité incendie. Contrairement aux normes d’origine française, qui sont descriptives dans le but d’apporter la plus grande durabilité au produit, la norme harmonisée s’appuie sur des critères performantiels. Pour les fabricants de fenêtres, le marquage CE correspond à l’affichage sur une étiquette de certaines caractéristiques. Pour l’obtenir, il leur faut tout d’abord procéder à une définition de la gamme candidate au marquage (les différentes déclinaisons en taille, nombre de vantaux, variantes... pour un profil donné), puis à un échantillonnage afin de définir le produit qui a les caractéristiques les plus défavorables pour la performance considérée. C’est ce produit qui fera ensuite l’objet de l’essai de type initial - valable par définition pour l’ensemble de la gamme – afin de déterminer ses 66 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 performances dans cinq domaines : étanchéité à l’air, étanchéité à l’eau, déformation sous charge de vent, coefficient de transmission thermique (calcul ou essai), indice d’affaiblissement acoustique (essai ou valeur tabulée de l’annexe B de la norme harmonisée). L’entreprise qui prétend au marquage CE doit aussi mettre en place un contrôle de production en usine (CPU) et assurer son suivi, grâce par exemple à des essais de contrôle et une analyse du SAV. ESSAIS PARTAGÉS ET DÉMARCHE QUALITÉ Le marquage CE s’applique aux fenêtres mises sur le marché, c’està-dire fabriquées et vendues en l’état à un tiers, à l’exception des « moutons à cinq pattes ». Il ne s’applique donc pas aux produits fabriqués et posés par la même entreprise. Ce marquage s’appuie sur des essais de type initial réalisés par un organisme notifié(2). Si ce processus est bien adapté aux fabricants industriels, qui rentabilisent les investissements liés aux essais par les volumes commercialisés, la question du coût de ces essais se pose pour les petites structures, même si l’échantillonnage permet de limiter leur nombre jusqu’à un essai par gamme par performance à évaluer. Pour être en conformité avec la réglementation, les fabricants peuvent utiliser la procédure du « sharing » (partage) des essais, qui consiste à mutualiser le coût de l’essai de type initial, à condition de respecter un cahier des char- ges commun et sous réserve que les différences de conception n’influent pas sur les performances des produits. Autre cas de figure, les fabricants « assembleurs » de gammes peuvent récupérer en cascade (« cascading ») les essais effectués par le gammiste, dans la mesure où ils respectent strictement le mode d’assemblage défini. Enfin, l’obtention du marquage CE, qui n’est pas un gage de qualité, est automatique pour les fabricants détenteurs d’une certification de produits(3) ou d’un label de qualité(4), car leurs exigences vont au-delà de celles requises par la transposition de la Directive européenne. Ces démarches qualité permettent aussi de répondre à certains appels d’offres de type HQE par exemple pour lesquels le simple marquage CE ne suffirait pas à répondre aux exigences du maître d’ouvrage. 쐍 (1) Cette date limite est en cours de demande de report d’un an. (2) Les six organismes notifiés en France sont Ceribois, Cetim, Cebtp, Cstb, Fcba, Isocelte. (3) NF Fenêtres Bois, AcoTherm. (4) Par exemple Menuiseries 21. POUR EN SAVOIR PLUS www.menuiseries21.com www.fcba.fr « UNE RAISON DE PLUS POUR S’ENGAGER DANS UNE DÉMARCHE QUALITÉ » Jean-Pierre Boyez, entreprise Bouillon SA, à Courrières (Pas-de-Calais). Quel regard portez-vous sur le marquage CE pour les fenêtres bois ? C’est une bonne chose pour le client final – particulier, maître d’ouvrage, entreprise qui met en œuvre – qui aura désormais une meilleure information sur les performances principales, et pour les fabricants qui vont devoir s’assurer du maintien dans le temps des niveaux de performances évalués initialement. Ce marquage n’est-il pas difficile à obtenir pour les artisans ? Il existe des moyens pour eux d’obtenir ce marquage en évitant les coûts prohibitifs – partage des essais, utilisation de bancs d’essais régionaux homologués pour établir les performances de leurs produits – mais le véritable défi pour eux est de changer de culture et d’adopter une démarche d’assurance qualité pour s’assurer que tous les produits fabriqués par la suite restent conformes aux caractéristiques annoncées. Qu’apportent de plus ces démarches par rapport au marquage CE ? Elles incluent une validation de la conception par le FCBA, prennent en compte des caractéristiques supplémentaires par rapport à la norme européenne, et s’appuient sur un contrôle réalisé par un organisme extérieur. C’est ainsi que les adhérents Menuiseries 21 par exemple, n’auront qu’à transcrire les performances déjà établies pour obtenir le marquage CE. Mais surtout, cette démarche permet à l’entreprise de s’appuyer sur le conseil d’un organisme technique qui l’accompagne dans ses progrès ou vers une valeur ajoutée environnementale par exemple. L’investissement dans une démarche qualité est donc d’autant plus justifié par l’arrivée du marquage CE. DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 67 E N V I R O N N E M E N T CONCEPTION BIOCLIMATIQUE Composer avec le site, le climat et le confort de l’usager Capter la chaleur du soleil l’hiver, s’en protéger l’été… La conception bioclimatique remet au goût du jour des principes de bon sens, avec l’innovation en prime. A 4 2 1 3 © VILLA SOLEIL/CHAPUIS ugmentation du coût de l’énergie, lutte contre le réchauffement climatique, préservation des ressources naturelles… Les professionnels du bâtiment cherchent des solutions face au défi environnemental. Les architectes aussi. L’objectif : concevoir des bâtiments économes en énergie en conservant le même degré de confort. On parle à ce propos de conception bioclimatique : utiliser intelligemment les ressources en énergie gratuite pour limiter le recours aux installations énergivores (chauffage et climatisation). Une maison bioclimatique utilisera ainsi à son avantage les atouts du climat (ensoleillement, vents dominants). « Un bâtiment sera bioclimatique dès lors qu’il sera conçu pour être performant d’un point de vue énergétique. C’est la condition nécessaire, même si elle n’est pas suffisante, pour un bâtiment à prétention environnementale », estime Nicolas Favet, fondateur de l’agence Nicolas Favet Architectes, spécialiste des questions de Haute Qualité Environnementale. Le concepteur cherchera notamment à optimiser les apports solaires en toute saison : les valoriser en période hivernale (surface et orientation des baies vitrées, isolation…) et les maîtriser en période estivale grâce à des protections extérieures (volets, stores) ou des masques (brise-soleil, végétation…). UNE QUESTION DE BON SENS De nombreux paramètres joueront en faveur du confort thermique : inertie, isolation, circulation de l’air, perméabilité, choix des matériaux, orientation des baies par rapport au soleil… Rappelons que l’orientation des fenêtres est incluse dans le calcul de référence de la RT 2005 (20 % Nord, LES FENÊTRES EN ALUMINIUM COMPATIBLES AVEC LA CONCEPTION BIOCLIMATIQUE Dans la logique bioclimatique, le choix des matériaux peut aussi faire toute la différence. Le Syndicat national de la construction des fenêtres, façades et activités associées (SNFA-FFB) préconise par exemple l’utilisation de cadres en aluminium pour les parois vitrées. « Deux fenêtres de même dimension, équipées du même vitrage, peuvent avoir des facteurs solaires différents en fonction de la nature et de l’épaisseur du cadre », explique le SNFA-FFB. Fin et robuste, l’aluminium permet de diminuer l’épaisseur des cadres et d’augmenter le clair de vitrage. Et par conséquent d’influer sur la capacité de la fenêtre à laisser passer le rayonnement solaire, utile pour gagner en chaleur et en luminosité. L’été, une protection extérieure permettra d’éviter la surchauffe. 68 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 1 2 3 4 CELLIER en espace tampon. AUVENT. OUVERTURES optimisées. DÉBORD de toit. Est, Ouest et 40 % Sud pour les maisons individuelles, équirépartition pour les bâtiments collectifs). « Le bioclimatique, c’est une question de bon sens », assure Laurent Beaugiraud, dirigeant de Villa Soleil. Ce constructeur de maisons individuelles dans la Drôme et en Ardèche a livré sa première maison bioclimatique en juin 2006. Une maison de 148 m² de surface habitable, construite avec des matériaux locaux, à l’isolation renforcée, dont les ouvertures sont orientées au sud et dont la surface vitrée représente 20 % de la surface habitable… Bilan : l’habitation ne consomme que 47 kWhep/m².an, bien en dessous de la moyenne nationale. Et les occupants profitent d’une facture énergétique estimée à moins d’un euro par jour ! Fort de ce succès, Villa Soleil a déjà livré deux autres maisons du même genre et lancé cinq chantiers d’habitations conçues pour ne pas dépasser les 27 kWhep/m².an. « Notre idée de départ était de réaliser un modèle avec des solutions duplicables partout en France et abordables, même pour des petits budgets », ajoute Laurent Beaugiraud. C’est l’autre intérêt du bioclimatique : construire durable pour limiter la mise en œuvre d’équipements techniques coûteux. « En tant qu’architecte, nous épuisons la réflexion bioclimatique avant d’envisager les solutions techniques. Notre objectif, c’est qu’une grande partie de la performance environnementale d’un bâtiment soit liée à la conception et n’engendre pas de surcoûts », précise Nicolas Favet. C’est également dans ce cadre qu’une réflexion conjointe est menée par AFCOBOIS-FFB et l’Institut technologique FCBA (Forêt, Cellulose, Bois-construction, Ameublement). Pour aider les concepteurs dans leur approche bioclimatique, le FCBA travaille sur Ecomob, un logiciel d’écoconception pour les maisons à ossature bois. Ce logiciel de simulation permettra de modifier virtuellement certains critères (taille d’ouverture des fenêtres, choix des matériaux, orientation de la maison) et d’en évaluer l’impact environnemental. Un outil de plus pour optimiser la performance énergétique de l’habitat. 쐍 POUR EN SAVOIR PLUS UCI-FFB (Union des Constructeurs Immobiliers de la FFB), tél. : 01 40 69 51 86, www.uci.ffbatiment.fr AFCOBOIS-FFB (Syndicat des Acteurs Français de la Construction Bois), tél. : 01 40 69 57 23. E N V I R O N N E M E N T RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE Qualibat lance la mention « Économie d’énergie » A vec l’augmentation du coût de l’énergie, dans un contexte favorable aux économies d’énergie et à la réduction de gaz à effet de serre, pas besoin d’être devin pour prévoir l’accélération de la demande en rénovation énergétique. Un marché considérable évalué à plus de 25 milliards d’euros par an. Beaucoup de professionnels ont déjà compris l’intérêt d’élargir leur éventail de compétences pour se positionner sur ce marché d’avenir. Pour les soutenir, Qualibat a mis en place la mention « Économie d’énergie », qui reconnaît les efforts de formation en économie d’énergie pour la rénovation. Disponible depuis le 1er juillet 2008, ce nouveau dispositif est attribué gratuitement aux entreprises qui remplissent les deux conditions suivantes : déte- nir depuis au moins un an une qualification Qualibat relative à des travaux permettant d’effectuer des économies d’énergie ; avoir du personnel formé aux modules de Formation aux économies d’énergie des entreprises et artisans du bâtiment (FEEBat), dispensées notamment par les organismes de formation du réseau FFB. Chacun des trois modules FEEBat doivent avoir été suivi dans l’entreprise ; par ailleurs celle-ci doit justifier qu’au moins 10 % de son personnel a été formé à l’un ou l’autre des modules. Rappelons que ces formations sont conçues pour aider les différents corps d’état à coordonner leurs interventions sur le chantier et à mettre en œuvre des solutions optimales en vue d’améliorer la performance énergétique d’un bâtiment. Elles portent notamment sur la maîtrise de l’approche globale énergétique d’un bâtiment, l’utilisation d’outils d’analyse des travaux d’économies d’énergie et sur la connaissance des technologies et de leurs interfaces. Une cinquantaine d’entreprises ont déjà obtenu la mention « Économie d’énergie » de Qualibat. Parmi elles, l’entreprise de génie climatique AndréJean Court à Dijon. « Cette mention est une vraie valeur ajoutée pour le particulier. Elle lui permet de sélectionner les entreprises sur des compétences reconnues en matière de rénovation énergétique. Il faut aider le maître d’ouvrage à s’y retrouver dans le fouillis des labels et autres signes de qualité », estime le gérant qui a lui-même suivi les trois modu- les. Pour les entreprises, la mention représente une caution supplémentaire, activement promue par Qualibat auprès des acteurs de la construction. En complément de ce dispositif, Qualibat travaille sur une certification « Offre globale de rénovation énergétique ». Elle ouvrira de nouvelles perspectives aux entreprises qui souhaitent valoriser leur aptitude à concevoir, préconiser, coordonner et réaliser tout ou partie des travaux de rénovation énergétique sur le marché de la maison individuelle ou du petit collectif. 쐍 POUR EN SAVOIR PLUS www.qualibat.com QUALITÉ DE L’EAU À L’INTÉRIEUR DES BÂTIMENTS Se former aux bonnes pratiques P roblématiques du plomb, des légionelles ou des retours d’eaux, les installations de distribution d’eau à l’intérieur des bâtiments sont soumises à un nombre croissant d’exigences sanitaires, notamment dans le cas d’établissements recevant du public (ERP). De la conception à la maintenance de l’installation, c’est le plombier-chauffagiste qui est responsable du maintien de la qualité de l’eau potable entre le compteur et le robinet. C’est pourquoi, dans une optique de prévention et d’accompagnement des entreprises, la FFB des Pays de la Loire a mis en place une formation intitulée « Qualité et gestion de l’eau dans les réseaux d’eau intérieurs ». Organisée par l’Ins- titut de formation et de recherche du Bâtiment des Pays de la Loire (IFRB) et dispensée par l’Office français d’ingénierie sanitaire (OFIS), avec la collaboration de la Direction régionale des affaires sanitaires et sociales (DRASS), chaque session dure six jours. Tous les intervenants ont une très bonne connaissance du terrain, ce qui leur permet de s’appuyer sur des cas concrets, notamment de non-conformité. Le premier module est consacré à la prévention des risques sanitaires et à l’analyse critique des éléments techniques d’un appel d’offres. Le deuxième traite de l’économie d’eau et de la récupération de l’eau de pluie. À la fois technique et juridique, la formation rappelle aux plombiers-chauffagistes les règles d’hygiène dans les phases de conception, de mise en œuvre et de maintenance. Elle leur offre aussi de jouer le rôle de conseil auprès de leurs clients pour les aider à préserver la qualité de l’eau. « L’initiative va dans le bon sens », estime Loïc Philias, gérant associé de la société Chauff’Eco, dans le Maine-et-Loire. Confronté à un problème de bactéries dans des fontaines à eau réfrigérées, il faisait partie des onze stagiaires de la première session de formation, de novembre 2006 à janvier 2007. « Depuis, nous avons changé nos méthodes de travail sur la mise en œuvre des tuyauteries et l’analyse de la qualité de l’eau. Nous som- mes aussi plus attentifs aux consignes concernant les températures dans les systèmes de stockage et de recyclage de l’eau chaude, le détartrage et le traitement. Avant, je n’avais pas conscience de notre part de responsabilité, peut-être parce que je n’avais jamais connu de litiges. Aujourd’hui, quand un descriptif d’appel d’offres n’est pas aux normes, nous essayons de le rendre conforme à la réglementation. » Pour l’instant, la région des Pays de la Loire est la seule à proposer cette formation, mais cette initiative pourrait faire des émules. 쐍 POUR EN SAVOIR PLUS IFRB des Pays de la Loire, tél. : 02 40 20 36 66 DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 69 ZOOM CHANTIER Le nouveau siège gardois de la FFB répond aux exigences réglementaires d’un bâtiment basse consommation énergétique : 50% de moins qu’une consommation énergétique de référence. Remarquable, cette performance a été obtenue avec des matériaux et équipements banalisés connus de tous. © FFB 30 BÂTIMENT BASSE CONSOMMATION POUR LA FFB DU GARD LES CHIFFRES CLÉS : • Ubât Projet : 0,415 Ubât Référence : 0,57 Gain 27,1% • Cep Projet : 73,91 Kwh ep/m2 Cep • Référence : 151,31 Kwh ep/m2, Gain 51,15% • Classe énergétique : B • Classe GES : A CONCEPTION ET STRUCTURE caractéristique qui permet de limiter le recours à la climatisation. En été, les variations de charges thermiques extérieures (liées à ensoleillement et aux températures) et intérieures (dues aux occupants) sont amorties par la masse de matériaux en contact avec le volume intérieur. © FFB 30 Le bâtiment (R+2), de conception architecturale simple, est conçu avec une « casquette » pour éviter le rayonnement solaire direct à l’intérieur des locaux. L’ensemble de la structure est en béton traditionnel banché d’épaisseur 16 cm. Ce choix procure au bâtiment pérennité et inertie thermique. Une © FFB 30 TOITURE 70 BÂTIMÉTIERS DÉCEMBRE 2008 Pour des raisons identiques, la toiture-terrasse, en dalles alvéolées béton, a été dotée d’une structure lourde à forte inertie. Elle est isolée par un complexe de doublage panneaux isolants de 8 cm (R = 3,4 m2.kW), lequel est protégé par une étanchéité bitumineuse. Un système continu qui supprime la plupart des ponts thermiques, tout en assurant une étanchéité complète. ISOLATION THERMIQUE PAR L’EXTÉRIEUR © FFB 30 Le choix de l’isolation par l’extérieur a été motivé par deux critères : conserver les caractéristiques d’inertie thermique de la structure et réduire très sensiblement tous les ponts thermiques liés à la construction, au niveau des abouts des murs de refends et de planchers. D’une épaisseur totale de 140 mm, l’isolant choisi est de type panneau rigide en mousse de polystyrène extrudée (XPS). Le parement de la façade a été réalisé à l’aide de panneaux sandwichs isolants de 40 mm d’épaisseur. Ce bardage permet de traiter les déperditions thermiques générées par les profilés métalliques des fixations. VENTILATION, CHAUFFAGE ET RAFRAÎCHISSEMENT D’AIR tilation sont associées à plusieurs ensembles de pompes à chaleur pour le traitement d’air type VRV 2 tubes. Ce qui autorise la dissociation des régimes de fonctionnement. Par exemple, salle de réunions en rafraîchissement et bureaux en mode chauffage. À noter, la ventilation mécanique des sanitaires est de type simple flux. © FFB 30 La ventilation des locaux est de type double flux avec récupérateur d’énergie statique. Ce système comprend : - un ensemble spécifique de ventilation pour la salle de réunion. À débit variable, il est piloté en fonction du niveau de la qualité de l’air ambiant ; - un ensemble réservé aux bureaux, asservi aux horaires d’utilisation. Les installations de ven- © FFB 30 ÉCLAIRAGE La taille et la disposition des menuiseries assurent une grande clarté intérieure et optimisent l’éclairage naturel. L’éclairage artificiel est réalisé exclusivement avec des sources lumineuses performantes de type fluorescent ou Led pour les cheminements des circulations (efficacité de l’ordre de 100 lumens/w, au lieu de 10 lumens/w par m2 pour des sources incandescentes). Les niveaux d’éclairement sont conformes aux exigences requises pour les ERP. Tous les locaux à occupation intermittente (photocopieurs, sanitaires, détente...) possèdent des commandes par détection de présence. DÉCEMBRE 2008 BÂTIMÉTIERS 71 LA PAROLE À © S. ROUX/FFB PHILIPPE EYMERY, président de la Commission prévention construction de l’Agence qualité construction. sous forme de « mémo chantier » des bonnes pratiques. Parallèlement à cette mission dévolue à la Commission prévention construction (CPC), l’Agence étudie les produits dans une démarche prospective. Deux fois par an, la Commission prévention produit mis en œuvre (C2P) publie sur Internet (http://www.qualiteconstruction.com) une liste t Philippe Eymery dirige des nouveautés, notamd l’entreprise de plâtrerie fondée par son père en 1948, ment celles sous Avis m à Dunkerque. De 1999 à technique, devant faire t 2006, il a été président de l’Union des métiers du plâtre l’objet de précautions. l et de l’isolation. Depuis 2005, il est membre du Dans D la période récente, bureau de l’Agence qualité l’Agence a encore élargi l construction, dont il préside la Commission prévention son champ d’observas construction (CPC). Chef de tion pour anticiper les t file formation à l’Éducation nationale et au ministère problèmes que peut p du Travail, il est expert au sein du groupe spécialisé 09 entraîner l’application e du CSTB. d’une nouvelle régled mentation (comment m l’Observatoire de la qualité dans la concilier par exemple la dispariconstruction sont soumis à l’ana- tion des seuils imposée par la réglelyse d’un tour de table très large mentation sur l’accessibilité et l’imcomprenant maîtres d’ouvrage, pératif de protéger les bâtiments maîtres d’œuvre, industriels, mais contre les pénétrations d’eau ?) ou aussi des bureaux de contrôle, étudier, à la demande des pouvoirs assurances, représentants du publics, certains sujets comme le public, administration… Nous y sismique. faisons entendre la voix des entre- Ce développement s’accompapreneurs et artisans du bâtiment. gne-t-il d’un progrès dans les praDes groupes de travail sont consti- tiques et d’une régression des sinistués pour proposer des bonnes tres? Cette évaluation reste difficile pratiques. Leurs conclusions sont compte tenu de la variété des critrès concrètement restituées sous tères à prendre en considération, forme de publications. Elles infor- ce que montrent bien les indicament à la fois le grand public sur teurs d’évolution de la qualité dans des thèmes généraux (« Bien faire la construction de l’observatoire construire sa maison en bois »), Sycodés. Mais un état d’esprit quales maîtres d’œuvre sur des points lité émerge, me semble-t-il, qui se sensibles de conception (chauffe- manifeste dans cette fierté revendieau solaire individuel, pompes à quée par un nombre toujours plus chaleur, VMC, etc.), et les entre- grand de professionnels du bâti쐍 preneurs et artisans du bâtiment ment. FAIRE ENTENDRE LA VOIX DE L’ENTREPRISE POUR PRÉVENIR LES SINISTRES « Plâtrier, et j’en suis fier ! » Ce slogan adopté au début des années 2000 par notre profession résume exactement notre état d’esprit visà-vis de la qualité : on ne peut être fier que de ce qui est bien fait. C’est dire que la sinistralité dans le bâtiment nous préoccupe fortement, spécialement quand l’exécution est rendue responsable de 80 % des sinistres. Face à un tel verdict, comment ne pas réagir et rappeler que les conditions d’exécution des chantiers, qu’ignorent les statistiques, compromettent parfois le travail des entreprises les mieux qualifiées ? Quand un dommage apparaît sur un ouvrage, qui se souviendra qu’un principe de mise en œuvre a été négligé pour livrer à temps ? Toute idée de compétition mise à part, je compare souvent l’acte de construire à une course de relais où le maçon qui a terminé ses élévations passe le témoin au charpentier et ainsi de suite jusqu’aux corps d’état de finition. Ce passage de témoin est celui de la responsabilité dans la chaîne de la qualité. Il engage le carreleur à respecter le temps de séchage de la dalle coulée par le maçon avant de démarrer son propre chantier ; il engage de même chaque professionnel à comprendre le rôle et le travail des autres acteurs et à intégrer leurs contraintes pour mener à bien l’ouvrage. Cette démarche élémentaire, complexe à mettre en œuvre sur le terrain, est l’objectif que s’est fixé – voici 25 ans déjà – l’Agence qualité construction, dans une perspective de prévention. Les sinistres (dommage-ouvrage) identifiés par Revue éditée par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9, rue La Pérouse, 75784 Paris Cedex 16 - Tél. : 01 40 69 52 58 www.ffbatiment.fr - Association déclarée - Siret 301 652 673 0015 - Code APE 913E - ISSN 1772-3078 - Dépôt légal : décembre 2008 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Didier Ridoret DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Jean-Pierre Roche COMITÉ DE RÉDACTION : Membres de la Fédération française du Bâtiment, de ses Fédérations départementales et régionales, de ses Unions et Syndicats de métiers JOURNALISTES : Jean-Marc Brujaille, Didier le Gorrec, Stéphane Miget, François Salanne, Claire Sauvaire CONCEPTION ET RÉALISATION : Idé Édition, André Haillotte, Pierre Salanne, Nelly Hurlé, Caroline Palma, Alix Orbec, Céline Le Coq PHOTOGRAVURE/IMPRESSION : Sphinx/Sib COUVERTURE : Chantier du Zenith de Limoges © Ville de Limoges TIRAGE : 75 000 exemplaires PRIX DU NUMÉRO : 25 € TTC - Abonnement annuel : 80 € TTC (4 numéros) - Diffusion gratuite aux adhérents FFB - SERVICE ABONNEMENT : SEBTP - Tél. : 01 40 69 53 05 - RÉGIE COMMERCIALE : IT-FFB - Tél. : 01 40 69 57 68. 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