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Dossier de presse
Tribu’lations Théâtrales
DREYFUS...
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Jean-Claude Grumberg
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Contrairement à ce que laisse suggérer le
titre, Dreyfus…n’est pas une pce
retraçant l’histoire de l’Affaire Dreyfus qui
secoua la France de la Troisième
République depuis la découverte du
bordereau accusant le Capitaine Alfred
Dreyfus, en octobre 1894, jusqu’à la
légitime réhabilitation de ce dernier en
juillet 1906. L’important dans le titre, ce
sont les points de suspension, ces points de
suspension faisant de l’Affaire Dreyfus la
chronique d’une tragédie annoncée.
!Alors que Primo Levi, Imre
Kertesz nous font partager leur propre
expérience (Si c’est un homme, Kaddish pour
l’enfant qui ne naîtra pas) alors que Peter
Weiss nous fait revivre les procès de
Francfort des bourreaux nazis
(l’Instruction), Jean-Claude Grumberg, au
contraire, donne vie devant nous à des
personnages de fiction, des comédiens
juifs amateurs, quelques années avant
Auschwitz et Treblinka, quelques années
avant même l’arrivée au pouvoir d’un
Adolf Hitler élu au terme d’élections
démocratiques. un tel sujet devrait
inspirer une profonde gravité, la véritable
prouesse de Dreyfus… réside dans son
extraordinaire capacité à nous faire rire.
C’est parce que Dreyfus… nous fait rire,
parce que ses personnages sont si proches
de nous, qu’elle constitue un porte-voix
efficace et une arme de précision contre la
bêtise et la lâcheté du plus grand nombre,
auxiliaires puissantes et nécessaires du
cynisme brutal des démagogues.
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Pourquoi Dreyfus...
DOSSIER DE PRESSE - DREYFUS...
« Tant que la haine sera présente dans
le cœur des hommes, nous n’aurons
pas de place ! Pourquoi Zola a-t-il
défendu Dreyfus ? Il ne le connaissait
même pas, il ne l’avait jamais vu ! Il
n’était me pas juif !…Pour la
justice ? Pour sa propre gloire ? Non,
non, il a lutté contre la bêtise, contre la
haine, contre les préjugés, comme il le
faisait chaque jour en écrivant ses
livres…Tant que les hommes ne feront
pas tous comme Zola, tant que chacun
se foutra royalement de ce qui arrive
aux autres, tout ira mal… partout… et
pas seulement pour les juifs.
La répétition est terminée. »
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“Zola, il peut pas chanter un peu au lieu de dire tout son
grand machin là...”J’accuse, j’accuse”. Admirable, je sais
oui ! Mais crois-moi, c’est long, trop long ! C’est bavard.
Une petite chanson, simple, directe, qui restera dans la
tête des gens, voilà ce qu’il faut !”
Synopsis
SYNOPSIS DREYFUS...
Dans le quartier Juif de Vilno dans la Pologne des années 30, une troupe de
comédiens amateurs vit au rythme des répétitions d’un spectacle sur l’Affaire Dreyfus
dirigé par Judith, une jeune metteuse en scène intellectuelle et idéaliste. A travers les
voix d’un vieux comédien hâbleur, d’une vraie mère juive, d’un Dreyfus débutant, d’un
tailleur tatillon, d’une jeune fille amoureuse, d’un sioniste itinérant, nous verrons se
tisser progressivement les liens qui unissent les habitants d’un shtetl des années 30.
Derrière l’insouciance d’un rideau de théâtre, se met lentement mais
inexorablement en marche la mécanique implacable de l’Histoire…
Dreyfus...
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Intentions de mise en scène
INTENTIONS DE MISE EN SCÈNE
Si dans le texte original de
Grumberg, le personnage du metteur en
scène est un homme (Maurice) nous
avons pris le parti d’incarner ce rôle par
une femme (Judith), jeune intellectuelle
juive et émancipée. Nous avons ainsi
souhaité renforcer la figure de
l’intellectuel moderne en avance sur son
temps, n’hésitant pas à rompre avec les
conventions sociales et les traditions
d’une communauté.
Les choix scénographiques
veillent à rester le plus proche possible du
théâtre réaliste de Grumberg, dans le but
de conserver intacte la puissance de son
message. choix de musiques Yiddish vise
à immerger le spectateur dans l’univers
d’un quartier juif polonais des années 30.
La pièce s’ouvre sur le Ta n t st Ta n ts t
Yidelelkh(Dansez, dansez, petits juifs)
d’Abe Schwartz, musique klezmer
joyeuse dont les paroles peuvent paraître
tristement prémonitoires. D’autres
musiques yiddish viennent ponctuer la
pièce, telle Palestine Lidele, satire amicale
du sionisme naissant ou encore Meyerke
de Madeleine Grey, «"mélange d’humour
et d’amertume, dont est faite l’anxiété
juive"»
Ce «"mélange d’humour et d’amertume"»
est le fil conducteur de la mise en scène.
La pièce trouve son essence dans cette
alternance entre légèreté et détresse. À
l’image des personnages, le spectateur
passe du rire aux larmes en l’espace d’un
instant. Alors que la direction d’acteurs
est toute tendue vers cette recherche du
rire, la mise en scène de la violence est
quant à elle dénuée de toute distance
entre le texte et le public. La pièce
fonctionnera d’autant mieux que le
contraste entre le comique des
personnages et la tragédie de leur
destinée sera marqué. Cette tragédie
trouvera son expression à travers la
c r é a t i o n d u n m o n t a g e v i d é o ,
représentation des rêves prémonitoires de
Judith. Le cauchemar de Judith
emmènera le spectateur dans les lieux les
plus sombres de l’Histoire. Il le conduira
à s’interroger sur la persistance de la
haine, alors même qu’une entreprise de
mort, menée à grande échelle, a eu pour
but l’anéantissement d’un peuple et
d’une culture.
“Demande leur s'ils ont entendu parler d'un capitaine juif qui a eu des ennuis en
France il y a trente-cinq ans, ceux qui ne riront pas à en pisser par terre te
diront : "Bien fait pour lui, on s'en fout, un juif n'a rien à faire dans la peau d'un
capitaine français." Et ils te planteront là, avec ta petite pièce, et ils rentreront
chez eux s'occuper de leurs affaires et, crois-moi, ils auront raison ! Voilà...”
Dreyfus...
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L’auteur
Jean-Claude Grumberg
L’AUTEUR
"Je suis né à Paris, en 1939, juste
avant le début de la Seconde Guerre mondiale.
Mon père, tailleur de profession fut déporté en
1942 avec son propre père et quelques millions
d'autres pères, mères et enfants juifs. Après la
guerre, en 1945, ma mère, mon frère et moi
avons attendu en vain son retour; j'ai raconté ça
dans L'Atelier (...). A l'âge de quatorze ans,
j'ai quitter l'école pour apprendre un métier
car je devais, comme on dit, "gagner ma vie".
Comme par hasard, je me suis retrouvé apprenti
tailleur et, par un autre hasard, je me suis mis à
faire du théâtre le soir dans une troupe amateur,
si bien que je suis devenu un apprenti comédien
très assidu doub d'un très mauvais apprenti
tailleur. Enfant, j'ai beaucoup lu. Il n'y avait
aucun livre chez moi, mais j'allais chaque
semaine en emprunter à la bibliothèque
municipale du 10e arrondissement. Il m'est
arrivé de lire un livre par jour pendant des
semaines ! C'est cet amour de la lecture qui m'a
permis beaucoup plus tard d'écrire, d'abord des
pièces de théâtre puis des scénarios pour la
télévision ou le cinéma." Jean-Claude
Grumberg
«!Jean-Claude Grumberg est l’auteur
tragique le plus drôle de sa génération. (…)
Dans ce «cauchemar de l’Histoire» dont parle
Joyce, cauchemar dans lequel il a été jeté à sa
naissance, Grumberg va «remonter la pente» en
devenant un auteur comique, l’auteur d’un théâtre
peuplé de «petites gens» d’une vérité à la fois
cocasse, affectueuse et féroce. Grumberg n’est pas
populiste, il est populaire. Il n’est pas naturaliste,
il est naturel. Il n’est pas réaliste : il sonne réel
avec cette simplicité pas du tout simple à obtenir,
avec cette vérité qui est le produit d’un art aussi
savant qu’invisible.” Claude Roy
La dénonciation du racisme et de
la xénophobie occupent une place
majeure dans l’œuvre théâtrale de
l’auteur. Son talent lui permet de varier
les approches, tantôt frontales comme
dans Rixe ou les Vacances, cruelles de
réalisme, tantôt burlesques comme dans
Michu ou les Gnoufs, toutes incisives. Les
Courtes, recueil réunissant ces différentes
pièces se révèle être un vrai «"petit
manuel à l’usage de l’Homme."»
Jean-Claude Grumberg a reçu le
prix du Syndicat de la critique, le prix de
la SACD en 1999 pour l’ensemble de son
œuvre, le prix Plaisir du théâtre pour
Dreyfus…, le prix du Syndicat de la
critique, le grand prix de la Ville de Paris
et le prix Ibsen pour L'Atelier, ainsi que
le Molière du meilleur auteur et le prix
du théâtre de l'Académie Française pour
Zone Libre en 1991.
Jean-Claude Grumberg est
actuellement administrateur (théâtre) de
la SACD.
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