auteur, le commandant Esterhazy, avec l'ambassade d'Allemagne, et dont l'écriture est identique à
celle du bordereau qui a entraîné la condamnation de Dreyfus. Il découvre par ailleurs que le dossier
secret comportant des pièces couvertes par le secret militaire, communiqué au Conseil de guerre
pendant le délibéré, à l'insu de la défense, est vide de preuves.
L'affaire Dreyfus naît à ce moment-là, faisant suite à l'acquittement du véritable traître, Ferdinand
Walsin Esterhazy, au moment où Émile Zola publie « J'accuse…! » dans L'Aurore du 13 janvier 1898. Il
est suivi d'un très médiatique procès en diffamation, à rebondissements, engagé par l'État, et au
terme duquel Émile Zola est condamné au maximum de la peine, le forçant à l'exil en Angleterre.
L'Affaire éclate alors au grand jour et divise les grands courants politiques de l'époque en clans
dreyfusards et antidreyfusards.
Son cas, à nouveau évoqué à la Chambre des Députés, provoque un scandale dans le cadre de crises
ministérielles. Les preuves produites par le ministre de la Guerre devant la Chambre se révèleront
être des faux commis par les militaires. L'auteur de ces fausses pièces, le Colonel Henry, sera
emprisonné en 1898, et se suicidera au lendemain même de sa mise en détention.
Après l'arrêt de la Cour de cassation qui annule le premier jugement pour violation des droits de la
défense aux termes d'un arrêt réputé particulièrement audacieux pour l'époque, Alfred Dreyfus est
rapatrié pour être jugé par un second conseil de guerre à Rennes le 30 juin 1899. Il est de nouveau
reconnu coupable de trahison sur la base de nouvelles pièces apparemment extraites du dossier
secret, et reçoit bizarrement le bénéfice de circonstances atténuantes et est condamné à dix ans
d'emprisonnement.
Dix jours plus tard, dans un climat médiatique délétère, Alfred Dreyfus bénéficie d'une grâce
présidentielle. Le12 juillet 1906, la Cour de cassation, saisie par l'avocat Ludovic Trarieux peu avant
sa mort d'un recours en révision, cassera finalement le jugement de Rennes sans renvoi.
Alfred Dreyfus est réintégré dans l'armée avec le grade de chef d'escadron, et reçoit peu après
la Légion d'honneur, avec le grade de chevalier. En 1908, il est victime d'un attentat par balles et
blessé lors des cérémonies de transfert au Panthéon des cendres d'Émile Zola, son défenseur, auteur
de la lettre envoyée au président Félix Faure, « J'accuse…! », où il dénonce et dit que Dreyfus est
innocent. L'auteur de l'attentat, Louis Grégori, sera acquitté.
Il sert pendant la Première Guerre mondiale comme lieutenant-colonel, et voit l'Alsace-
Lorraine revenir à la France.
Il meurt en 1935 à Paris d'une crise cardiaque, à l'âge de 75 ans, et est enterré au cimetière du
Montparnasse.
La justice se fonde sur de fausses preuves, et ne tient compte de rien d’autre. Condamné à
l’unanimité pour trahison, personne ne se doute d’une erreur. Suite néanmoins à la découverte de
nouvelles preuves, la Cour reconnaît une violation des droits de la défense, ici Dreyfus