Comptabilit€ analytique 2
production de chaque article planifi€es chaque ann€e ne correspondent quƒen partie aux
ventes de lƒann€e. En fin dƒexercice, des s€ries seront en cours (des co„ts ont €t€
engag€s mais les produits ne sont pas finis) et de nombreux produits finis ne seront pas
encore vendus. Autrement dit il faut savoir, produit par produit, quelle est la valeur qui a
€t€ accumul€e pendant lƒexercice dans les produits restant en stock, et quelle partie de la
valeur report€e des exercices pr€c€dents correspond ‚ des produits vendus dans
lƒexercice en cours. Il est donc indispensable de connaˆtre la variation de valeur des
stocks et des en cours, ce qui ne peut se faire quƒarticle par article. Un reclassement des
charges pour valoriser les entr€es en stock est donc n€cessaire et implique une
comptabilit€ analytique. Ici encore notons que lƒobjectif est de permettre la production
du r€sultat comptable g€n€ral, d€fini comme la diff€rence entre les ventes et le prix de
revient des ventes.
Tant que lƒindustrie €tait constitu€e de petits ateliers, produisant en petites s€ries des
articles peu nombreux, les chevauchements de valeur entre exercice €taient de peu
dƒimportance. Quand le d€veloppement du capitalisme a fait apparaˆtre des entreprises
fortement capitalis€es produisant en masse une grande vari€t€ dƒarticles, le besoin a €t€ de
plus en plus pressant. Cƒest pourquoi la comptabilit€ analytique est n€e dƒabord dans la
sid€rurgie et dans les grosses industries m€caniques, chimiques ou verri•re (par exemple
Saint Gobain) et y a pris toute son ampleur ‚ la fin du XIX•me si•cle et au d€but du XX•me.
Lƒ€tude des temps, notamment autour des innovations de Charles Taylor, a donn€ de lƒ€lan
aux m€thodes de production et donn€ un cadre ‚ la ventilation des co„ts dans les diff€rents
produits. Le ‰ costing Š est devenu de r•gle dans lƒindustrie et a permis de d€gager
beaucoup des concepts utilis€s dans les syst•mes de comptabilit€ analytique.
La résolution du problème précédent sans comptabilité
analytique
Si la question de la production du co„t des produits vendus dans lƒexercice est g€n€rale et
se pr€sente ‚ toute entreprise de production, il ne faut pas croire quƒelle a €t€ et quƒelle est
encore r€solue seulement par la mise en place dƒune comptabilit€ analytique. Pendant
longtemps et cƒest encore le cas dans nombre dƒentreprises, la difficult€ a €t€ trait€e par
des travaux extra comptables dƒinventaire p€riodique, permettant de d€gager les variations
de stocks et les valorisant avec des proc€d€s empiriques. A partir des gammes et des
nomenclatures les ing€nieurs d€finissaient par exemple les temps et les consommations
n€cessaires ‚ la production dƒun article. Il suffisait de donner une valeur au taux horaires et
aux ingr€dients, puis de tenir compte de lƒamortissement des machines, pour aboutir ‚ une
valorisation consid€r€e comme raisonnable des stocks. Il nƒ€tait pas n€cessaire de mettre
en …uvre des syst•mes co„teux de suivi d€taill€e des op€rations de production. La loi
nƒimposant pas de m€thodes particuli•res mais simplement la continuit€ de leur emploi, ce
pragmatisme pouvait suffire. Notamment si les d€calages de temps entre production et
vente nƒ€taient pas trop important. Si les stocks repr€sentent par exemple moins de 10% du
chiffre dƒaffaires, une erreur de valorisation de 10% fait varier tr•s peu le r€sultat et de
toute fa‹on sera corrig€e ‚ lƒexercice suivant. Lƒinconv€nient des m€thodes stochastiques et
pragmatiques devient dirimant lorsque les encours et les stocks repr€sentent une tr•s large
fraction du chiffre dƒaffaire de lƒexercice. Les erreurs, ind€tectables, faute de recoupement
avec la comptabilit€ g€n€rale, peuvent alors faire perdre toute signification aux r€sultats de
p€riode, tout en faussant les d€cisions de gestion prises sur des valorisations trop loin des