26 septembre 2006

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Mardi
26 septembre 2006
20 h 00 - 22 h 30
Salle municipale
Gabriel Péri
25, rue Gabriel Péri
92320 - Châtillon
Cancer :
Les effets secondaires des traitements
Fatigue, anorexie, nausées, troubles digestifs,
perte de cheveux,...
Compte
rendu
Onco 92 sud - 11, rue du Soleil Levant - 92140 Clamart
Tél. : 01 46 30 18 14 - Fax : 01 46 30 46 71 - [email protected]
www.onco92sud.com
2
Avertissement
Les textes ci-après regroupent les interventions
de la soirée d’information organisée
le 26 septembre 2006
par le réseau Onco 92 sud
à la salle municipale Gabriel Péri à Châtillon
à laquelle 22 personnes, malades, proches, professionnels et bénévoles,
ont assisté.
Ces interventions ont été reproduites par le réseau Onco 92 sud
à partir d’un enregistrement audionumérique.
Le choix de supprimer ce qui paraissait difficile à restituer est de sa
responsabilité. Le contenu des interventions n’engage la responsabilité de
leurs auteurs qu’à la condition que ces interventions aient été fidèlement
reproduites par le réseau Onco 92 sud.
Réalisation :
Gaëlle-Anne Estocq - Stéphane Lévêque - Cathy Michaud
Réseau Onco 92 sud
Novembre 2006
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Sommaire
Présentation du déroulement de la soirée……………………………..………..page 7
Gaëlle-Anne Estocq
La perte des cheveux ….………………………………………………….…...…...page 8
Gaëlle-Anne Estocq
Les compléments capillaires …..……………………………………………….…...page 10
Monsieur Plantade
Les effets secondaires digestifs……………………………………………….…..page 12
Anne Thiellet
La fatigue ………………………………………………………………………….....page 15
Rissane Ourabah
Les aspects nutritionnels…………………………………………………….…….page 17
Virginie Dubois
Débat avec les participants...………………………………………………………….page 21
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Gaëlle-Anne Estocq
Médecin coordinateur
Réseau Onco 92 Sud
Bonsoir.
Nous sommes rassemblés ici pour une
réunion d’information organisée par le réseau
Onco 92 sud.
Nous remercions la municipalité de Châtillon
qui a bien voulu nous prêter cette salle, ainsi
que Madame Sophie Illouz, pharmacien à
Fontenay-aux-Roses qui s’est occupée de toutes
les démarches de réservation de la salle.
Pour cette troisième soirée, le thème choisi est
celui des effets secondaires au cours des
traitements du cancer. Le groupe de travail qui
a organisé cette réunion a fait le choix de vous
présenter certains des effets secondaires, ceux
qui sont les plus fréquents et les plus gênants au
quotidien.
Notre présentation va se dérouler en 6 étapes :
- tout d’abord, la perte des cheveux qui
est la première crainte des patients. Je vais vous
faire une courte présentation sur la physiologie
des cheveux et autres poils (car on perd aussi les
autres poils), et je laisserai ensuite la parole à
Monsieur Plantade qui est coiffeur-perruquier à
Garches.
- ensuite, le Docteur Thiellet,
oncologue-radiothérapeute au CRTT de
Meudon-la-Forêt vous présentera les effets
secondaires digestifs.
- les problèmes de fatigue seront
abordés par le Professeur Ourabah, médecin
généraliste à Châtillon et président du
département de médecine générale à la faculté
de médecine Paris Sud.
- Madame Dubois, diététicienne, nous
proposera une approche nutritionnelle de ces
symptômes.
- enfin, nous pourrons répondre à vos
questions et tous les intervenants se réuniront
derrière cette table et seront à votre disposition.
Avant de démarrer, je voudrais vous transmettre
trois informations. Tout d’abord, le réseau Onco
92 sud organise des ateliers d’échanges et de
réflexion qui permettront, nous l’espérons,
d’offrir un espace de parole entre les patients et/
ou entre les proches de patients. Un premier
groupe aura lieu le 5 octobre 2006 entre 14h30
et 16h00 dans les locaux du réseau à Clamart,
sur le thème du retentissement du cancer sur la
vie familiale et la vie de couple. En pratique, il
y aura une petite intervention d’une quinzaine
de minutes d’un animateur et après, la parole
sera à ceux qui participeront. Cet atelier sera
animé par 2 professionnels de santé, membres
du réseau. Il est préférable de s’inscrire auprès
du réseau pour y participer.
D’autre part, le réseau a la possibilité, dans le
cadre d’un dispositif bien particulier, de
financer des consultations de psychologues à
leur cabinet ou au domicile, soit pour les
patients, soit pour leurs proches. Ces consultations sont gratuites pour les personnes
puisqu’elles sont prises en charge financièrement par le réseau. Si vous avez besoin de
renseignements complémentaires, vous pouvez
contacter directement le réseau.
Enfin, nous allons faire circuler parmi vous une
liste de présence pour que vous puissiez noter
vos coordonnées. Vous pourrez ainsi recevoir le
compte-rendu de cette soirée.
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Gaëlle-Anne Estocq
Médecin coordinateur
Réseau Onco 92 Sud
Je vais donc commencer par la perte des cheveux
que l’on appelle aussi alopécie. Je vais d’abord
vous présenter les mécanismes de l’alopécie,
puis j’évoquerai la prévention éventuelle que
nous pouvons faire et les réponses qui peuvent
être apportées.
Dès que le cheveu est tombé, un nouveau cycle
s’opère.
Nous perdons 30 à 80 cheveux par jour, avec des
variations saisonnières : la chute est plus
importante au printemps, ainsi qu’en août et en
automne.
Une chute de plus de 100 cheveux par jour est
une chute excessive.
L’alopécie chimio-induite est une toxicité qui ne
nous empêche pas de faire les traitements mais
qui a un impact psychologique très fort.
Lorsqu’un patient aborde une chimiothérapie, en
général, c’est la première question qu’il pose,
même si ce n’est pas forcément ce qui dure une
fois que le traitement est démarré.
La chute des cheveux démarre 10 à 20 jours
après la première cure. C’est en général maximal
au bout de deux mois, réversible à l’arrêt du
traitement, sauf s’il y a eu une radiothérapie sur
la zone. La repousse se fait entre plusieurs
semaines à plusieurs mois avec une possibilité
de modification de texture du cheveu. C’est
quelque chose qui est variable d’un patient à
l’autre, mais aussi variable d’une molécule à
l’autre.
Voici un schéma du cheveu. Vous pouvez voir la
tige du cheveu qui sort de la peau. Tout au bas
de la tige, il y a le follicule pileux et autour du
follicule pileux, les vaisseaux sanguins et les
nerfs. La tige capillaire est composée de protéine
soufrée, la kératine. C’est la substance qui
détermine la résistance du cheveu et sa
souplesse. Puis, il y a les pigments. Plus un
cheveu est pigmenté, plus il est foncé. Nous
avons entre 100 000 et 160 000 cheveux dans
notre chevelure, soit 250 à 350 cheveux par cm2,
avec un renouvellement de 30 à 40 cheveux par
jour. La zone péri bulbaire est la zone nourricière du cheveu.
Le cheveu se renouvelle environ 25 fois au cours
d’une vie. Il y a 3 phases :
- la période de croissance qui dure 3 à 6
ans,
- ensuite, il y a une période correspondant à l’arrêt de la pousse, pendant à peu près
deux semaines,
- enfin, une phase finale de quelques
mois qui correspond à la chute du cheveu.
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Grade 0
Pas d’alopécie
Anticorps monoclonaux, Bortezomib
Grade 1
Peu alopéciant
Sels de platine,
5 FU, Carmustine,
Gemcitabine
Grade 1 – 2
Perte de
cheveux
Peu à moyennement alopéciant
Bléomycine,
Mitoxantrone,
Méthotrexate
Grade 2
Perte en
plaques
Moyennement
alopéciant
Cytarabine,
Irinotécan,
Alcaloïdes
Grade 2 – 3
En plaques à
complète
Moyennement à
très alopéciant
Phosphamides,
Topotécan
Grade 3
Complète
Très alopéciant
Anthracyclines,
Taxanes
Vous voyez ici un tableau reprenant les grades
de toxicité : au grade 0, il n’y a pas perte de
cheveux ; au grade 1 et 2, on commence à
perdre quelques cheveux ; puis au grade 2, on
perd ses cheveux en plaques ; au grade 2-3, il
s’agit de plaques plus importantes en nombre et
en taille ; au grade 3, on a tout perdu.
Dans le cadre de certains cancers, par exemple
le cancer du sein, les médicaments très
alopéciants sont les Taxanes et les
Anthracyclines. Dans le cadre d’un cancer
digestif, les traitements comme le 5FU ou les
Sels de Platine sont moins alopéciants. Si un
myélome est traité par le Bortezomib, qui est
une nouvelle molécule, on ne perd pas ses
cheveux. Si l’on utilise, dans le cas d’une
tumeur gestationnaire, de la Bléomycine, on ne
perd pas non plus ses cheveux, sauf certains
patients qui les perdent tout à coup en fin de
traitement.
Donc, il y a à la fois la molécule, la dose, mais
aussi le patient qui interviennent dans la chute
des cheveux.
nos patients qui n’ont pas forcément envie de la
porter d’emblée, de l’avoir auprès d’eux, pour le
jour où les cheveux tomberont.
En plus des compléments capillaires, existent
des foulards, des chapeaux,....
Enfin, à titre d’information, l’Institut National
du Cancer vient de sortir une brochure sur le
traitement du cancer et la chute des cheveux,
qui donne aussi des conseils pour la protection
des ongles et pour le maquillage. Cette brochure
est à votre disposition sur la table à l’entrée de
la salle.
Je laisse maintenant la parole à Monsieur
Plantade qui va nous dire comment cela se passe
au quotidien.
Un élément de prévention, est le casque réfrigérant qui ressemble à un bonnet glacé dont le but
est de réduire le flux sanguin vers le crâne et,
ainsi, de diminuer la quantité de produit de
chimiothérapie qui arrivera au niveau des
cellules du bulbe pileux. Il faut le poser dix
minutes avant l’injection de produit et le
maintenir 2 heures après l’arrêt de la perfusion.
Il faut aussi protéger les oreilles. C’est assez
difficile à supporter. Cela peut retarder, réduire,
parfois éviter la perte de cheveux, mais le
résultat est imprévisible.
Dans certains cancers qui ont de forts potentiels
de métastases vers le cerveau ou dans le cas des
tumeurs hématologiques où l’on pratique une
chimiothérapie par ponction lombaire dans la
moelle épinière, il n’est pas question de porter
ce casque réfrigérant qui empêcherait le
traitement d’être totalement efficace. Enfin,
dans les chimiothérapies continues sur plusieurs
jours, il est difficile d’imaginer de porter un
casque réfrigérant pendant 3 jours de suite. De
même, dans les chimiothérapies qui se prennent
par voie buccale, par comprimé, le métabolisme
du médicament ne se fait pas du tout de la
même façon que lors d’une intraveineuse.
En ce qui concerne les perruques qui sont une
des réponses à l’alopécie, on les obtient sur
prescription médicale. Le remboursement était
de 60 € par la sécurité sociale, il vient de passer
à 125 € et chaque mutuelle prend une part plus
ou moins importante à sa charge. Il faut
privilégier le confort et la ressemblance. Nous
conseillons toujours à nos patients d’y aller en
début de traitement pour être encore en forme
lors de l’achat, pour faire en sorte que ce soit
ressemblant par rapport au visage, sauf pour
quelques personnalités qui ont totalement envie
de changer de look. Nous conseillons aussi à
9
Monsieur Plantade,
Coiffeur-perruquier à Garches
Bonsoir,
Je vais vous expliquer un peu pourquoi je fais ce
métier. Pour des raisons personnelles bien
évidemment, comme vous pouvez vous en
douter et puis aussi suite à une rencontre avec
des personnes qui avaient décidé de former un
groupe sur la France entière, des fabricants de
perruques et de prothèses capillaires, qui ont
décidé d’avoir une démarche beaucoup moins
commerciale et plus à l’écoute des patients.
Pour ce faire, ils ont créé le « Partenariat BeautéSanté ». A l’issue de cette rencontre, ils ont fait
des coiffures de remplacement (ou perruques,
prothèses capillaires, coiffures temporaires)
fabriquées à la demande des hôpitaux de Lyon,
pour les grands brûlés, qui demandaient d’avoir
un produit permettant d’adhérer sans colle ou
adhésif. Pour ce faire, ce groupement a décidé
d’être le relais avec le monde médical, en
gardant le privilège de la beauté, pour vous aider
à passer des moments difficiles.
Au quotidien, nous voyons des femmes et des
hommes qui sont vraiment perdus. Je ne pensais
pas, tout en étant coiffeur au départ, que l’image
des cheveux pour les dames était si importante.
Les cheveux, c’est ce qui se voit en premier et
c’est difficile d’afficher autour de soi une image
de personne malade.
Nous n’avons pas encore trouvé toutes les
solutions, mais tout notre groupe (une cinquantaine de coiffeurs-perruquiers en France, dont
une petite dizaine sur la région parisienne, et une
vingtaine en Belgique) a vraiment essayé de
comprendre la démarche que vous deviez
effectuer.
Je vais donc vous donner deux conseils. Le plus
important est que vous retrouviez votre image.
Ensuite, comme je vous le dis moi-même
lorsque vous êtes en cabine, il y a la sécurité et
l’image. Et quand on réussit à faire ces trois
rapprochements, on a une bonne solution.
Evidemment, il y a le budget. Dans notre groupe,
nous sommes à l’écoute, on s’arrange, on trouve
toujours des solutions.
Maintenant, si je vous dis que vous n’êtes pas
forcément trois fois mieux dans une perruque à
600 € qu’avec une perruque à 200 €, c’est parce
que j’ai l’honnêteté de vous le dire. Mais au
moment où je vais vous passer la coiffure, il n’y
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a que vous qui pouvez répondre en disant : « Je
suis bien, c’est confortable ». Si vous avez un
doute, je vous dirai : « Ne prenez pas celle-là ».
Et si vous appréciez une perruque à 800 € et
que je trouve qu’elle ne vous va pas très bien, je
vous le dirai aussi.
L’important c’est la démarche. Quand devezvous la faire ? Le plus rapidement possible.
Vous aurez les adresses des prothésistes dans les
hôpitaux, les centres de soins, par le personnel
médical. Faîtes un choix, pas trop loin de chez
vous, au cas où il y ait des soucis de réadaptation
et que vous ayez besoin de vous déplacer par la
suite. N’hésitez-pas, venez nous voir avant la
chimiothérapie pour voir comment nous
travaillons.
Nous prenons un rendez-vous d’accueil. Nous
passons environ une heure ensemble, nous
essayons le meilleur rapport qualité-prix pour
vous et le plus embêtant est réglé. Le jour où les
cheveux commencent à tomber, environ 17 jours
après le début de la chimiothérapie, vous
revenez voir le prothésiste qui vous fera un
shampooing, éventuellement vous coupera les
cheveux.
Ce qui nous importe, c’est de vous accompagner
avant, pendant et après. Quand vos cheveux
repousseront par la suite, vous n’aurez peut-être
pas envie de retourner chez votre coiffeur avec
trop peu de cheveux. Nous pouvons donc
prendre en charge cette période. Vous pouvez
éventuellement prévenir votre coiffeur habituel
en lui disant qu’il ne vous verra peut-être pas
pendant un petit moment car vous avez des
problèmes de santé, sans rentrer dans les détails,
afin qu’il ne s’inquiète pas.
Faîtes la démarche, ne dîtes pas : « On m’avait
dit que les cheveux tomberaient, mais je n’y
croyais pas ». Il vaut mieux prévoir une chute
éventuelle, et si les cheveux ne tombent pas, ce
sera une bonne surprise.
Nous ne sommes que le relais du personnel
médical, nous ne parlerons jamais médecine
avec vous parce que nous n’y connaissons rien et
que ce n’est pas notre domaine.
L’important, c’est de vous trouver une coiffure
dans laquelle vous vous sentiez bien, belle et
rassurée. Si vous n’êtes pas convaincue par le
prothésiste qui vous a reçu, rien ne vous
empêche d’aller voir ailleurs. L’essentiel est de
se sentir bien, car c’est une image que l’on doit
renvoyer aux autres et ce n’est pas facile de
passer cette période seule.
D’ailleurs, nous rions bien chez nous, je ne veux
pas dire que nous dédramatisons tout, mais nos
clients se sentent en confiance.
Méfiez-vous, quand même de certains tarifs, car
ce n’est pas parce que vous paierez très cher que
ce sera forcément très bien. Il n’y a pas
cinquante façons de fabriquer les perruques, il y
a la bonne et les mauvaises, c’est tout. Après, ce
sera toujours à peu près les mêmes bases, les
mêmes fibres. Mis à part, pour ce qui nous
concerne, le Dermafixe à l’intérieur de nos perruques qui permettent un meilleur maintien et
qui nous assure un petit plus par rapport aux
autres prothésistes.
Pour les prix, privilégiez plutôt le prothésiste
qui vous dira : « Ne prenez pas forcément ce
qu’il y a de plus cher ! ». Nous ne sommes pas
là pour faire uniquement de l’argent, mais aussi
pour vous aider à passer ce cap difficile.
N’hésitez pas à me poser des questions en fin de
réunion, je suis là pour cela.
Je vous remercie.
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Anne Thiellet,
Médecin radiothérapeuthe
CRTT de Meudon
Je vais vous parler des effets digestifs du traitement des cancers. Ce ne sera pas exhaustif, nous
parlerons des principaux effets.
Je vous propose de commencer par les effets
secondaires de la radiothérapie sur le plan
digestif, puis, des effets digestifs de la
chimiothérapie et, dans un troisième chapitre, je
vous parlerai de la symbolique du goût et de
l’alimentation dans le cadre de la prise en charge
d’un cancer.
Les effets secondaires digestifs liés à la
radiothérapie.
La radiothérapie est un traitement ciblé sur un
organe et les effets secondaires d’une
radiothérapie sont donc toujours dépendants de
la zone qui va être irradiée.
Nous allons passer de la tête aux pieds, en
commençant par les irradiations de la tête et du
cou. Le principal effet secondaire sera l’irritation
de la muqueuse, c'est-à-dire de la paroi qui
tapisse la gorge et le cou. La radiothérapie peut
amener une inflammation de cette muqueuse et
donner, selon la zone que irradiée, des aphtes
dans la bouche, des fausses membranes, c'est-àdire un enduit à l’intérieur de la gorge qui peut
gêner considérablement l’alimentation, des
douleurs de la déglutition qui peuvent être
augmentées par le manque de salive (suite à
l’irradiation des glandes salivaires). Les
traitements sont symptomatiques : des bains de
bouche, des antidouleur, des salives artificielles.
Au niveau du thorax, irradié dans les tumeurs de
l’œsophage, du poumon et également lorsque
l’on fait une irradiation du sein (il arrive qu’on
irradie une chaîne de ganglions qui est à
proximité de la partie interne du sein, appelée la
chaîne mammaire interne), il peut également y
avoir une irritation de la muqueuse que l’on
appelle une œsophagite. Cette œsophagite donne
des douleurs à la déglutition. Les traitements
sont les antidouleur, les corticoïdes,
anti-inflammatoires puissants qui vont traiter
l’inflammation locale, des pansements digestifs
(Maalox®, Gaviscon®,...) qui vont tapisser les
parois de l’œsophage, et bien sûr des précautions
alimentaires : éviter les plats épicés, les
vinaigrettes, cornichons, tout ce qui contient de
l’acidité, la peau des tomates, les frites et
privilégier plutôt les purées et tout ce qui est
assez onctueux.
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Au niveau de l’abdomen, il y a l’estomac. Quand
on irradie l’estomac, on peut avoir des douleurs,
des nausées. Les traitements sont les pansements
digestifs, des anti-vomitifs dans le cas de
nausées et de vomissements et des traitements
pour lutter contre l’acidité de l’estomac.
Lorsque l’on est amené à irradier le pancréas ou
l’intestin grêle, on peut avoir des diarrhées, des
spasmes douloureux, appelés coliques. On va
donc donner un régime pour éviter ces diarrhées.
On distribue des feuilles de régime et on
recommande d’éviter les légumes à fibres qui
irritent encore plus le tube digestif, on donne des
anti-spasmodiques, c'est-à-dire des traitements
contre la douleur qui vont traiter particulièrement les spasmes, et des anti diarrhéiques.
Ensuite le petit bassin, ou pelvis. On irradie cette
zone dans le cas d’irradiations de l’utérus, du
rectum, de la prostate, de la vessie. Les irradiations de la prostate, alternative de plus en plus
utilisée au traitement par la chirurgie, entraînent
souvent une inflammation du rectum, ou rectite
aigue. On va donner des suppositoires avec des
anti-inflammatoires pour calmer la douleur.
Parfois, les patients pourront présenter une
rectite chronique, c'est-à-dire une inflammation à
distance du traitement de radiothérapie, pouvant
entraîner des saignements. Dans ce cas, on
utilisera des traitements locaux à base de cortisone ou d’autres anti-inflammatoires. Et, dans
des cas plus importants, des traitements au laser
seront prescrits pour supprimer ces saignements.
Les effets secondaires digestifs liés à la
chimiothérapie.
La perte des cheveux, avec ce traitement, est le
problème le plus récurent, mais il y a aussi les
nausées et les vomissements, l’anorexie, c'est-àdire l’incapacité à se nourrir qu’elle soit
physique, psychologique ou autre, puis les
troubles intestinaux liés aux troubles du transit
digestif.
Les nausées et vomissements peuvent être d’intensité variable selon le type de protocole, c'està-dire selon le type de médicaments utilisés. Il y
a des chimiothérapies qui donnent peu de
nausées, d’autres qui en donnent moyennement,
et d’autres qui en donnent beaucoup. Les
traitements et les préventions seront donc
différents selon chaque type de médicament.
Il y des facteurs majorants, par exemple les nausées sont plus fréquentes chez les femmes ; chez
les femmes anxieuses ; plutôt chez les femmes
jeunes, surtout lorsqu’elles ont le mal des
transports ou qu’elles ont vomi durant leur
grossesse. En revanche, les hommes, surtout les
hommes de plus de 60-65 ans et/ou les hommes
ayant des antécédents d’éthylisme, en particulier
chroniques, ont moins de risques de nausées. Il
est important de traiter ces nausées et vomissements parce que c’est extrêmement désagréable,
mais aussi parce que c’est source de difficultés
alimentaires, donc de risque d’amaigrissement
et de risques de complications, j’y reviendrai.
Pourquoi vomit-on lors d’une chimiothérapie ?
Parce que l’on a, au niveau du bulbe cérébral,
partie basse du cerveau, un centre du vomissement et les produits de chimiothérapie vont agir
au niveau de cellules réceptrices au niveau
digestif qui vont envoyer un signal vers ce
centre du vomissement et cela va déclencher les
vomissements. Le médicament de chimiothérapie passe sur ces centres et va donner ce déclenchement plus haut situé.
Il y a trois types de nausées / vomissements.
Tout d’abord, les vomissements aigus, plus
précoces, survenant dans les heures qui suivent
une chimiothérapie. Puis, il y a les vomissements retardés qui apparaissent au troisième,
quatrième ou cinquième jour après la chimiothérapie. Puis, les vomissements anticipés, c'est-àdire le souvenir qui fait que l’on se met à vomir
alors qu’il n’y a pas de circonstances ayant pu
déclencher ce processus.
Les vomissements aigus sont liés à la toxicité
immédiate de la chimiothérapie. Le produit de
chimiothérapie va se fixer sur les récepteurs des
terminaisons nerveuses digestives qui vont donc
envoyer le signal vers les centres du vomissement.
Le rôle de la prévention est très important. Il est
aussi très important de pouvoir traiter ces
vomissements car ils induisent des vomissements retardés et ces fameux vomissements
anticipés.
La prévention, ce sont ces médicaments de la
famille des Sétron (Zophren®, Kytril®,...). Ces
médicaments sont assez nouveaux, ils existent
depuis une dizaine d’années et ils ont révolutionné la tolérance à la chimiothérapie. Ils vont
se fixer sur les récepteurs et vont saturer ces
récepteurs et le message qui doit passer vers le
centre de vomissement est alors bloqué. Les
produits de chimiothérapie arrivent sur les
cellules nerveuses mais il n’y aura pas
d’information et le centre du vomissement ne
sera donc pas sollicité, ou moins. Ces Sétrons
existent par voie orale (comprimés de Zophren®,
Kytril® et autres) et par voie injectable.
Pour un traitement qui donne peu de nausées et
vomissements, on donnera des comprimés
pendant un ou deux jours. Si l’on pense qu’il y
aura plus de nausées, on proposera plutôt une
perfusion au moment de la chimiothérapie, plus
un relais à la maison en suppositoires ou en
comprimés à des doses plus importantes.
On peut également donner des corticoïdes
(Solupred®, Cortancyl®, Médrol®,
Prednisolone®,…). La cortisone est un antiinflammatoire mais a également un bon effet
anti-vomitif. Puis, il y a les autres anti-vomitifs
plus classiques (Vogalène®, Motilium®,...) qui
peuvent être associés à la cortisone et aux
fameux Sétrons.
Les nausées-vomissements retardés apparaissent
au-delà des 24 premières heures et plutôt au
3ème, 4ème et 5ème jour après la chimiothérapie. Ils
peuvent survenir à la suite des vomissements
dits aigus, c'est-à-dire se prolonger, ou être
totalement indépendants.
Ils sont plus fréquents chez les femmes, avec
certains médicaments de chimiothérapie, par
exemple les Sels de Platine.
Ils sont aggravés par le ralentissement de la
motricité digestive, c'est-à-dire que quelqu’un
qui est constipé a plus de risque d’avoir ces
vomissements retardés. D’où, l’importance de
traiter aussi la constipation. Cette fois-ci, les
Sétrons sont inefficaces. Le traitement sera
plutôt à base de corticoïdes, d’anti-vomitifs et
d’anxiolytiques.
Si ces vomissements durent longtemps et
entraînent des complications pour s’alimenter, il
faut prendre des compléments nutritionnels et
essayer de garder un poids stable.
Il arrive que l’on fasse des traitements de
cortisone ou d’anti-vomitifs injectables lorsque
la voie orale n’est pas possible.
Les vomissements anticipés surviennent chez un
patient qui a déjà vomi et qui a le souvenir de
l’endroit où il a reçu un traitement ou d’un
endroit où il a déjà vomi. Ce rappel peut
engendrer à nouveau des nausées ou des
vomissements.
13
Nous connaissons tous cela, pour des choses qui
n’ont rien à voir avec la médecine : le souvenir
d’une odeur, d’un bruit,... réveillent des
sensations agréables ou désagréables. Cela peut
être le parfum de l’infirmière, la voix du
médecin, la couleur d’une boîte de
médicaments,… C’est extrêmement difficile à
traiter et cela devient même très compliqué à
gérer chez certaines personnes. D’où
l’importance de la prévention (moins on a eu de
nausées au départ, mieux on se portera par la
suite), des anxiolytiques et de l’accompagnement psychologique.
Les troubles intestinaux sont les troubles du
transit, la constipation. Certains produits de
chimiothérapie constipent, les anti-vomitifs
constipent, on bouge moins quand on est fatigué,
on marche moins. C’est important de traiter une
constipation car cela augmente les autres ennuis
digestifs et les douleurs abdominales.
Dans un autre cas, on peut aussi avoir des diarrhées, engendrées par certains médicaments de
chimiothérapie et entraînant une déshydratation.
C’est donc important de traiter la diarrhée et de
boire beaucoup.
Maintenant, nous allons parler, dans un cadre un
peu plus général, de l’anorexie et des troubles de
l’alimentation. On entend souvent dans les
consultations : « Docteur, mon mari ou ma
femme ne mange plus » ou « Toutes les choses
que j’aimais avant ne me font plus envie. ».
Lorsque l’on est dénutri, on perd du poids et
quand on perd du poids, on va moins bien.
Pourquoi perdons-nous du poids et pourquoi
sommes-nous dénutris ? Cela peut être lié au
cancer lui-même, en particulier les cancers
d’origine digestive ; les traitements ; le
syndrome dépressif lié à la maladie et au traitement,…
Cela peut avoir des conséquences néfastes. Dans
les études, il existe des corrélations entre la perte
de poids et l’espérance de vie. Si l’on maigrit
beaucoup, il semble que l’on ait une perte de
chances. Cela a un impact sur la qualité de vie,
parce que lorsque l’on est dénutri, on ne va pas
bien, on est fatigué, cela aggrave les toxicités
ORL et cutanées (les escarres, par exemple) et
on a plus de complications infectieuses. C’est
difficile de prévenir une anorexie, mais on peut
en parler, démystifier, comprendre,…
Pourquoi perdons-nous le plaisir de manger
lorsque nous sommes malades ? D’abord parce
que nous avons des dégoûts alimentaires. Les
14
traitements agissent sur les bourgeons du goût.
Puis, il y a aussi une perte de l’odorat, on ne sent
plus de la même façon et on a bien sûr moins
envie d’apprécier quelque chose lorsque l’on n’a
plus le goût comme avant. On a la bouche sèche,
suite à la radiothérapie mais aussi à la chimiothérapie qui passe dans les glandes salivaires et
peut donner un goût métallique très désagréable.
Les traitements peuvent agresser également les
muqueuses de la bouche et on a alors du mal à
s’alimenter.
Puis, il y a ce que l’on appelle les aversions
conditionnées : on peut avoir une aversion pour
un aliment lorsqu’il est associé à un évènement
pénible. Certains psychologues ont imaginé la
technique du bouc émissaire. On décide
d’attribuer des aliments que l’on n’aime pas
beaucoup à des évènements indésirables. Cela
permet de tout focaliser sur cet aliment et
lorsqu’on l’exclura de son alimentation, on
n’aura plus cette aversion.
Il ne faut donc pas associer les choses que nous
aimons bien, lors d’une chimiothérapie, car
ensuite nous aurons toujours tendance à
rapporter à un aliment que nous aimons un
évènement qui n’est pas très agréable.
Il faut donc essayer de continuer de manger,
parce que le repas c’est aussi le partage, le plaisir
d’être ensemble. Quand on est trop fatigué et
qu’on a perdu l’envie de manger, on perd aussi
cette convivialité et peu à peu, un isolement de
plus en plus important va s’installer.
Lors d’une hospitalisation, le moment des repas
est très important. Si l’on vous propose un repas
qui n’est pas bien présenté, qui n’est pas
agréable, qui n’a pas bonne odeur ou belle
texture, on a encore moins envie de manger.
Pour nous, il y a un travail à faire dans les
cliniques, les hôpitaux, pour essayer de travailler
avec des cuisiniers, des diététiciens et faire en
sorte que ce moment important dans une journée
d’hospitalisation reste un moment de plaisir.
Pourquoi pas une vaisselle agréable, des petites
quantités d’aliment, des aliments qui soient
agréables à voir et à sentir, bien assaisonnés,
pour susciter l’envie ?
En conclusion, les troubles de l’alimentation
sont complexes. Ils sont liés à la maladie, aux
traitements, il y a une composante psychique très
importante, l’incidence sur la vie familiale, la vie
sociale,… D’où l’importance de la prévention,
des soins et de l’accompagnement.
Rissane Ourabah,
Médecin généraliste - Châtillon
Je vais vous parler de la fatigue, c’est un sujet
qui est très vaste.
En médecine générale, en dehors même du cancer, la plainte : « Je suis fatigué » est une plainte
très importante, en termes de fréquence et cela
relève d’une multiplicité de causes et de
problèmes.
Je voudrais en premier lieu évoquer les causes
de la fatigue, puis, dans un second temps, vous
parler de la prise en charge de cette fatigue.
Les traitements du cancer, médicaments ou
radiothérapie, détruisent les cellules cancéreuses
mais aussi des cellules saines, partiellement, et
cette destruction entraîne également une sensation de fatigue.
Les effets secondaires des médicaments
adjuvants, telle la corticothérapie. Puis, la
maladie évoluant, les effets secondaires des
médicaments entraînent des manifestations
comme l’anémie, l’amaigrissement, la
dénutrition, l’anorexie. La douleur aussi est une
cause de fatigue. Cette asthénie intense est liée à
la souffrance..
Les troubles du sommeil provoquent, bien sûr,
de la fatigue..
Dans le Larousse la fatigue est définie comme
une ‘sensation désagréable de difficulté à effectuer des efforts physiques ou intellectuels’,
sensation provoquée par soit un effort intense,
soit une maladie ou sans cause apparente.
Les infections sont aussi cause de fatigue. Il
peut apparaître, lors de l’évolution de la maladie
cancéreuse, des maladies qui accompagnent le
cancer, en particulier des infections qui
déclenchent la fatigue.
Si la fatigue liée à un effort physique se répare
facilement, par le repos, celle liée le plus
souvent à une maladie, a fortiori à un état
pathologique comme le cancer, est constante,
souvent intense et difficilement réparable par
une action thérapeutique.
Puis, les manifestations d’angoisse, la
dépression accentuent la fatigue: on vit mal sa
maladie, on vit mal la prise en charge, les
traitements et cela peut induire une dépression
qui est cause de fatigue.
Dans le cadre du cancer, cette fatigue est
présente à tous les stades de la maladie, mais
s’aggrave à chaque fois qu’il y a une poussée de
la maladie ou lors des métastases. C’est une
plainte fréquente et constante de tous les
patients qui sont atteints de cancer. Devant cette
plainte, le praticien se doit d’évaluer l’intensité,
de rechercher la cause et proposer les actions
thérapeutiques.
Quelles sont les causes de la fatigue chez un
patient atteint de cancer ?
La maladie elle-même est une cause de fatigue.
Cette fatigue est d’autant plus présente que
l’installation de la maladie avance. Le cancer est
une maladie qui détruit les cellules et cette
destruction cellulaire entraîne une sensation de
fatigue.
De la même façon, les réactions inflammatoires
et immunitaires, les réactions de défenses de
l’organisme face à la maladie sont elles-mêmes
inductrices de fatigue. L’inflammation et
l’immunité libèrent des substances, des tas de
médiateurs, des interleukines, des interférons,
des prostaglandines, et cette libération est
génératrice de sensation de fatigue.
Quelle prise en charge ?
Quant à la prise en charge de la fatigue par le
praticien, c’est d’une part la répétition des
examens cliniques, des entretiens et la prescription de prises de sang qui permettent
d’appréhender cette fatigue et de prendre des
mesures thérapeutiques pour lutter contre elle.
Grâce à la prise de sang, on obtient la numération sanguine, le dosage de la créatinine, on
vérifie le taux de sucre,… ainsi que les facteurs
de l’inflammation qui permettent d’apprécier
l’intensité de la fatigue et de mettre en place les
mesures thérapeutiques qui sont de deux
ordres :
- les mesures thérapeutiques médicamenteuses, bien qu’il n’existe pas de
médicament spécifique contre la fatigue, mais
toute une série de médicaments que l’on va
prescrire face à des inconvénients qui surviennent lors de la prise en charge du traitement de
la maladie elle-même. Par exemple pour
l’anémie, on supplémente en fer, en folates, en
acide folique, on peut faire des transfusions.
Pour les anorexies, il faut varier l’alimentation
comme nous l’a bien expliqué le Docteur
Thiellet et garder une convivialité alimentaire.
15
Eventuellement, on peut avoir des compléments
protidiques ou hyper protidiques pour aider à la
restauration des cellules et lutter contre l’amaigrissement.
Les pathologies dépressives, anxieuses peuvent
être aidées par le soutien, la psychothérapie,
mais aussi par les médicaments. Ces
médicaments sont utiles, nécessaires, ils
permettent d’aider à lutter contre l’angoisse et la
dépression qui sont constantes dans l’évolution
de la maladie.
Dans certaines situations, il y a des diabètes qui
sont induits par des médicaments, en particulier
par les corticothérapies prolongées, et on doit
prendre en charge ces diabètes, dont la fatigue
est souvent annonciatrice.
- les autres prises en charge, telles la
psychothérapie, les conseils de relaxation, les
prises en charge alternatives, les massages qui
procurent un bien-être nécessaire, et, aussi
paradoxal que cela puisse paraître, une rééducation à l’effort, se remettre à marcher et s’imposer
de marcher 2 ou 3 fois par semaine pendant une
½ heure, 1 heure, sont d’excellents moyens de
lutter contre la fatigue.
16
Virginie Dubois,
Diététicienne - Paris
Bonsoir à tous. Je travaille en cabinet libéral à
Paris et j’interviens également dans la prise en
charge des patients à domicile au sein du réseau
Onco 94 Ouest où Je prends la relève de mes
collègues hospitaliers pour le suivi de patients à
domicile, en collaboration avec deux autres
diététiciennes.
Je suis très heureuse d’intervenir sur la prise en
charge diététique, puisque nous rencontrons
beaucoup de médecins qui ne savent pas donner
de réponses pratiques aux questions que les
patients peuvent poser.
J’ai choisi de vous présenter ce petit exposé en
2 parties. La 1ère partie reprend l’origine des
troubles nutritionnels, sans trop s’attarder ; une
2ème partie présente des conseils diététiques
adaptés. Ces conseils sont importants pour
combattre les problèmes de dénutrition, perte de
poids et perte de masse musculaire qui vont
entraîner de la fatigue. Nous intervenons donc
sur un impact qui va être décisif dans
l’évolution du traitement puisqu’une personne
dénutrie aura des complications notables dont la
pire conséquence serait qu’une altération de
l’état général très avancée pourra minimiser les
effets du traitement.
Quant aux conseils diététiques par rapport aux
effets secondaires, c’est plutôt pour intervenir
dans la qualité de vie des patients. Par exemple,
certains patients souffrent de diarrhées
impérieuses, c'est-à-dire qu’ils n’ont pas la
possibilité de se retenir. Ils restent donc bloqués
chez eux par peur que la diarrhée ne survienne.
Ils ne peuvent pas aller au cinéma, ils ne
peuvent pas aller faire des courses,… Les
patients ont parfois du mal à aborder ce sujet car
cette affection peut paraître minime par rapport
au cancer lui-même. Or, il ne faut pas hésiter à
l’évoquer lors des consultations chez le
cancérologue ou le médecin. Vous pouvez, en
général, avoir accès à des consultations
diététiques au sein de l’hôpital pour avoir des
conseils concrets.
A l’origine des troubles nutritionnels, vous avez
soit une dénutrition qui entraîne une perte de
poids, soit des effets secondaires qui vont
dépendre du lieu de la tumeur, du traitement mis
en place et éventuellement des réponses de
l’organisme face au traitement.
Les causes de la perte de poids sont liées à la
fois au cancer et au traitement.
Il existe des perturbations de l’organisme
induites directement par le cancer, notamment
un cancer qui va augmenter des dépenses
énergétiques. Vous avez tous chaque jour des
dépenses énergétiques liées aux fonctions
vitales (la respiration, les battements du
cœur,...) et ce cancer va demander un apport en
énergie supplémentaire, d’où la perte de poids,
une perte de masse musculaire, pour contrebalancer ce besoin énergétique et une dégradation
de la masse graisseuse. Quand on perd du poids,
on perd de la graisse, mais aussi pas mal de
muscles.
On a aussi la perte de l’envie de manger,
l’anorexie, avec des troubles du goût, de
l’odorat, des troubles de la digestion, et la
fatigue. Perte de poids qui évolue vers une
altération de l’état général.
Il existe des troubles nutritionnels liés aux
conséquences des traitements. La chirurgie va
favoriser la perte de poids. Dans le cas de
cancers digestifs, certains traitements
chirurgicaux sont assez lourds et nécessitent de
rester à jeun ou d’être sous alimentation
parentérale pendant quelques jours, ce qui ne va
pas aider le patient.
Les traitements de chimiothérapie altèrent les
cellules du tube digestif et entraînent nausées,
vomissements, diarrhées et perte du goût. Puis,
la radiothérapie entraîne des conséquences
localisées comme des irritations, des douleurs et
aussi des diarrhées si elle touche le tube
digestif.
Dans le cancer du sein, après la phase aigue, les
femmes, au contraire, subissent une prise de
poids liée au traitement sous hormonothérapie.
Il y a eu la pathologie, la phase aigue de la
pathologie qui est très difficile, et, alors que, au
sein de la famille, on pense que c’est enfin
terminé, il y a ce traitement sous forme
médicamenteuse qui peut passer inaperçu, mais
qui va entraîner des complications pour la
femme elle-même sous forme d’une prise de
poids relativement rapide pouvant aller jusqu’à
10 Kg. Il y a également des consultations
diététiques proposées, sans mettre en place une
alimentation restrictive, mais en changeant un
peu son alimentation.
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Le premier conseil diététique que je peux vous
donner est de vous peser régulièrement, environ
2 fois par semaine, à la même heure, avec la
même tenue, en notant votre poids. Ne jamais
attendre que la perte de poids soit très
importante avant de consulter un médecin. Une
perte de poids de 10 % (par exemple, quelqu’un
qui pèse 70 Kg et qui perd 7 Kg) doit inciter à
consulter.
Que faire en cas de perte de poids ?
On conseille d’augmenter un peu la prise
alimentaire. Faire un petit déjeuner, une
collation dans la matinée sous forme d’un laitage
ou d’une compote, le déjeuner, un goûter avec
du laitage, du pain ou des biscuits, le dîner, et
éventuellement en soirée une autre petite
collation, en trouvant des choses qui fassent
plaisir au patient et qui lui sont d’une vue
agréable. Il faut consommer des aliments plus
riches en énergie, donc enrichir ses préparations.
Au lieu du lait demi-écrémé, on peut passer au
lait entier, par exemple, remplacer le fromage
blanc à 20 % de MG par du fromage blanc à 40
% de MG, de la crème fraîche, du beurre, le pain
du matin peut être remplacé par de la brioche…
Dans le cas de patients souffrant d’autres
complications, comme l’hypercholestérolémie
ou le diabète, il faut bien entendu une prise en
charge plus adaptée.
Donc, dans chaque groupe d’aliments, essayer
de trouver les aliments un peu plus caloriques
pour avoir, dans le même volume, un apport
énergétique supplémentaire, rajouter de la crème
dans les potages, de la confiture dans les
fromages blancs,… Pour les préparations salées,
plutôt que de faire un potage de légumes simple,
on peut rajouter 40 ou 50 g de jambon mixé, des
œufs, une poignée de fromage râpé, de la crème
fraîche et également du lait en poudre, sans
dépasser une cuillère à soupe de lait en poudre
par personne,… Dans les préparations sucrées,
on peut rajouter du miel, de la confiture dans les
yaourts, du fromage blanc dans la compote,…
Les compléments nutritionnels sont des éléments
de substitution à l’apport énergétique même si
on essaie de favoriser les repas et de mettre les
compléments nutritionnels en dehors des repas,
en général espacés de deux heures, pour que le
déjeuner ou le dîner reste l’élément fondamental.
J’ai apporté quelques exemples que vous
connaissez certainement déjà. Vous avez
différents formats. Vous avez des laits
aromatisés, des crèmes dessert. Au niveau de la
texture, pour ceux qui y ont goûté, c’est moins
18
agréable, si ce n’est qu’au niveau du goût, ils ont
fait énormément de progrès ces dernières années
et on peut avoir une ressemblance avec une
crème dessert type Danette, par exemple.
Vous avez également des jus de fruits, vous avez
des nouveaux produits salés pour ceux qui
préfèrent, des soupes, par exemple. Il y a
certains parfums qui peuvent être réchauffés,
quand vous avez un lait au chocolat, vous
pouvez tout à fait le passer au micro-onde et
donc remplacer votre chocolat au lait par ce
produit ; le parfum café peut être chauffé
également. Vous avez des arômes neutres, des
petites bouteilles de lait où vous mettez ce que
vous voulez, un peu de vanille, un peu de café en
poudre, un arôme que vous aimez.
Ces petits produits, en général, sont en format de
200 ml en moyenne, les petits pots font 125 g
comme un yaourt traditionnel, et dans ces petits
formats, c’est important de le préciser, vous avez
quand même 20 g de protéines.
Les protéines, c’est notamment ce qui sert à faire
la masse musculaire et 20 g de protéines, pour
vous donner un exemple très pratique, ça
ressemble à une portion de steak haché ou un
filet de poisson. Donc, en général, une à deux
petites bouteilles en plus dans la journée, cela
vous fait deux portions de viande ou de poisson,
ou deux œufs ; c’est donc très important de les
prendre, d’autant plus qu’ils ont une teneur en
fer qui est importante aussi.
Il faut savoir quand même que ces petites
bouteilles sont prises en charge par la sécurité
sociale. Vous avez des pharmacies qui,
également, peuvent vous les proposer sans
participation supplémentaire de votre part, on
peut même vous les livrer à domicile si vous êtes
fatigués. Donc une prise en charge qui est quand
même très agréable.
J’en viens maintenant aux effets secondaires et
les rapports à l’alimentation, notamment la
fatigue.
A une personne fatiguée, on conseille de faire
plusieurs petits repas dans la journée ; prendre
un peu plus de liberté et ressentir les moments
où l’on a envie de manger, pour en profiter. Ce
n’est pas parce qu’il est 15 h 00 et que ce n’est
pas l’heure de manger, qu’il ne faut rien avaler.
Si vous sentez que vous avez envie de manger
quelque chose, il ne faut pas vous priver.
Préférez les aliments faciles à mâcher. Quand on
est fatigué, on n’a pas envie d’avoir la viande
rouge, par exemple, à mâcher.
Donc préférez les purées, les potages, les laitages, les yaourts à boire, et pourquoi pas, par
exemple, faire un petit milk-shake, un peu de
glace à la vanille avec un peu de lait, cela
rafraichit et c’est nutritif.
lactose qui n’est pas dégradé peut être retrouvé
plus loin dans le tube digestif, dans le côlon
notamment, et entraîner des diarrhées. Donc là,
il s’agit uniquement de ne pas consommer de
lait.
Choisissez des aliments que vous aimez, qui ne
nécessitent pas de préparation.
Et puis, évitez les aliments qui vont irriter la
muqueuse du tube digestif, comme l’alcool, le
vin, la bière, le café, le chocolat, qui sont des
aliments qui peuvent irriter davantage.
Il y a un conseil simple, qui est de cuisiner
quand vous n’êtes pas fatigués et de congeler,
prendre des plats cuisinés tout prêts. Donc, le
conseil principal est de faire plusieurs petits
repas dans la journée quand vous êtes fatigués.
La diarrhée est un phénomène important qui
peut nuire à la qualité de vie. Elle fait perdre
beaucoup d’eau, il faut donc compenser cette
perte et boire à peu près deux litres d’eau par
jour.
Quand je dis boire deux litres d’eau, ce n’est pas
avoir la bouteille de 1.5 litres et absolument la
finir avant la fin de la journée. Cela peut être
aussi des tisanes, du thé, des potages, des
bouillons ; donc, il s’agit de boire deux litres
d’eau en comptant toutes les boissons qu’on
peut ingérer.
Privilégiez aussi une alimentation pauvre en
fibres, à base de riz, de pâtes, de pommes
vapeur, de carottes. En général, ce qu’il faut
retenir dans la diarrhée, c’est qu’il faut plutôt
mettre de côté les fruits et légumes.
Cela étonne parfois certains patients qui me
disent : « Les fruits et légumes, c’est très bon
pour la santé, dans le cancer il faut en manger ».
C’est vrai, mais quand il y a un problème de
diarrhée, cela peut être important pendant
quelques jours de les mettre de côté, de manger
plutôt des choses comme du riz ou des pâtes qui
vont limiter les diarrhées.
Il y a un régime mis en place à l’hôpital qui
s’appelle le régime sans résidus qui est un
régime que l’on va proposer aux patients qui ne
peuvent pas aller à la selle et qui est composé
d’aliments qui n’entraînent pas de selles. Dans
la carotte, il y a des fibres particulières qui vont
retenir l’eau dans le tube digestif.
Evitez les fruits et les légumes crus, les céréales,
le pain complet, le lait également. Je parle bien
du lait et non pas des yaourts. Quand vous avez
la diarrhée, vous pouvez tout à fait consommer
des yaourts et du fromage. Là, le problème vient
du lactose. Il faut savoir que les personnes, avec
l’avancée en âge, ont un déficit en lactase qui
est une enzyme qui dégrade le lactose et ce
Pour les nausées et vomissements, en plus des
médicaments que le médecin peut vous donner,
les conseils qui peuvent être faciles à appliquer,
consistent toujours à faire plusieurs petits repas
dans la journée.
Quand vous avez des nausées, si vous voyez
l’entrée, le plat, le yaourt, le fruit, vous vous
dîtes que vous n’allez jamais tout manger.
Donc, prenez ce qui passe le plus facilement, un
petit plat, et puis pourquoi pas le yaourt et une
compote deux heures après le repas.
Privilégiez les aliments froids ou tièdes, quand
vous êtes nauséeux, ce n’est pas la peine qu’il y
ait des odeurs de cuisson, cela ne passera pas du
tout. Evitez le poisson, prenez des viandes
froides, éventuellement du fromage blanc qui
passe plutôt bien.
Evitez les aliments lourds à digérer et les
aliments épicés.
Mangez léger avant et après le traitement. Il est
vrai que les nausées peuvent parfois être
tellement importantes que le patient, trois jours
après la chimiothérapie, peut ne pas manger du
tout.
Je dirais, et ce sera ma phrase de conclusion,
qu’il faut essayer de se forcer un peu, en prenant
des aliments froids et faciles à avaler, cela peut
être des produits laitiers qui passent en général
assez bien.
Dans le cas de sécheresse de la bouche, qui va
surtout toucher les cancers ORL, il faut
privilégier les aliments moelleux et mixés. Ne
pas hésiter à rajouter de la sauce, de la crème
fraîche, de la mayonnaise, du beurre dans les
préparations. Ainsi, vous luttez contre la
sécheresse de la bouche mais aussi contre la
perte de poids.
Evitez les aliments acides et les aliments épicés.
Les pommes de terre peuvent également
entraîner des irritations au niveau de la bouche.
Supprimez ou réduisez le tabac et l’alcool,
notamment à proximité du traitement.
19
Les conclusions que je pourrais donner par
rapport à cette présentation, c’est de surveiller
son poids. Il faut monter de temps en temps sur
la balance et voir si le poids reste stable.
Veillez toujours à vous alimenter. Ce n’est pas
parce que vous avez des nausées qu’il faut
complètement bannir l’alimentation. C’est vrai
que ce n’est pas évident, mais les conséquences
de la dénutrition, comme nous l’avons vu,
peuvent être importantes.
Je vais quand même dire un petit mot sur la prise
de poids dans le cancer du sein. L’intérêt, pour
limiter la prise de poids serait surtout de faire
l’inverse que pour la perte de poids, c'est-à-dire,
dans chaque catégorie, prendre les aliments les
moins caloriques. Prendre du lait écrémé ou
demi-écrémé, des yaourts natures. Evitez le
sucre d’ajout, tout ce qui est fruits sec et viandes
grasses. Cela laisse tout de même un choix assez
large parmi les aliments.
N’hésitez pas à rajouter des herbes aromatiques,
des légumes aromatiques et surtout n’associez
pas le régime à une restriction dans l’assiette.
Vous pouvez tout à fait manger équilibré et vous
faire plaisir sans qu’il y ait de régime
contraignant et frustrant.
Merci de votre attention.
20
Gaëlle-Anne Estocq
J’invite les orateurs à me rejoindre à la tribune.
Nous sommes à la disposition de chacun
d’entre-vous pour répondre aux questions que
vous pourriez avoir.
Qui a envie de poser la première question ?
Une participante
Bonjour. Je suis suivie au CRTT de Meudon.
Avant de poser des questions, je voudrais juste
faire une remarque. C’est la première fois que je
viens ce soir et je voudrais juste savoir s’il y a
une majorité de patients présents ou plutôt des
personnes du domaine médical. Est-ce qu’il y a
beaucoup de patients ?
Il y a donc moins de patients que de professionnels…
Ma remarque, c’était en tant que patiente que je
voulais la faire. Au CRTT, j’ai vu vos affiches,
et là je m’adresse directement à l’association, et
je dois dire que j’ai été choquée par cette affiche
parce que j’ai trouvé qu’elle était extrêmement
négative. C’est quelque chose que je voulais
vous dire. Je suis très agréablement surprise par
ce qui s’est dit ce soir, mais cela ne reflète pas
du tout ce qu’il y avait sur l’affiche. Je vous le
dis tel que je l’ai ressenti, parce que j’ai envie
de vous le faire partager et je pense que cela
peut peut-être la prochaine fois attirer plus de
patients. Si vous aviez titré votre soirée :
« Comment lutter contre les nausées ? ,
Comment résoudre les problèmes d’anorexie ? », cela aurait été totalement différent.
Cette affiche, j’ai trouvé qu’elle était extrêmement noire et je me suis dit que je voulais venir
pour vous le dire. Parce que tout ce que j’ai vu
sur votre affiche est tout ce qui est abordé entre
le patient et son oncologue et je me suis
demandée quelle était votre valeur ajoutée en
tant qu’association et ce que vous alliez
apporter de plus aux patients.
Je ne sais pas quel est vraiment le but et
comment a été créée cette association, c’est la
première fois que je viens, mais il y a peut-être
un tout petit effort de marketing à faire pour
donner un peu plus envie aux patients de venir,
en donnant le côté plus positif, en mettant en
valeur qu’un traitement ce n’est pas seulement
des pertes de cheveux, des nausées,..., c’est
aussi se soigner, c’est aussi trouver des
solutions.
J’ai aussi une remarque pour Monsieur
Plantade. Vous dîtes : « Il faut que vous veniez,
que vous choisissiez votre perruque et surtout
ne vous occupez plus de rien ! ». Et bien, moi,
je dis au contraire qu’il faut que nous nous
prenions en charge, que nous arrêtions d’être
assistés. Il faut que nous choisissions seuls notre
perruque, il faut que nous ayons envie de nous
faire plaisir et que nous nous en occupions. On
doit arrêter d’assister les malades qui, je le
précise, sont encore en état physique et ont
encore la possibilité de se déplacer, d’aller chez
un coiffeur et de se faire belle ou beau. Il faut
nous dire : « Votre perruque, c’est votre
problème ». C’est mon point de vue.
Monsieur Plantade
Quand je dis : « Ne vous occupez plus de rien »,
je veux dire : « Occupez-vous de vous ! ». La
perruque, quand vous l’avez choisie, vous
n’avez plus rien à faire, elle est là, elle est chez
moi, elle vous attend.
La participante
Si, nous devons vivre avec. Une fois que nous
l’avons choisie, même si elle est chez vous, il
faut penser que nous allons la porter, savoir
comment nous allons la porter, l’image que
nous voulons donner.
Monsieur Plantade
J’ai dû mal m’expliquer. Ce que j’ai voulu dire,
c’est qu’à partir du moment où vous avez choisi
votre coiffure, vous vous libérez d’un poids
énorme.
La participante
Ce n’est pas d’aller chercher la perruque qui
nous libère d’un poids énorme, c’est de vivre
avec notre perruque. Je ne sais pas, mais pour
les femmes qui en portent, c’est de vivre avec
qui est le poids. Ce n’est pas d’aller la choisir,
c’est facile et c’est même à la limite plutôt
agréable. Je pense qu’il faut plutôt pousser les
personnes à dire : « C’est votre problème, c’est
comme cela que vous allez lutter, que vous allez
avancer ». Il y a des choses sympas aussi dans
le fait de choisir une perruque. On peut aussi
varier, en en ayant plusieurs ; il y a des tas de
variations possibles pour vivre avec.
Monsieur Plantade
Moi, je vois environ 1000 clientes par an et je
n’en ai pas vu beaucoup dire : « Tiens, je vais
me marrer, je vais prendre du roux alors que je
suis blonde ». Cela m’arrive rarement. Quand
on a discuté une heure avec la cliente, on a la
propre image de cette cliente et il faut conserver
cette image. Et quand je lui dis de ne plus
s’occuper de rien, c’est parce que la perruque,
c’est moi qui vais la couper pour la rendre
conforme à son image.
21
Gaëlle-Anne Estocq
Je réponds juste brièvement à votre question
concernant les réseaux. Il y a un certain nombre
de textes de loi qui ont été écrits, définissant les
réseaux et la nécessité,
pour exercer en
cancérologie, de participer à un réseau de
cancérologie. C’est écrit dans le texte de loi.
Après, il y a le Plan Cancer, dont vous avez
sûrement entendu parler. L’objectif est que tous
les patients ayant un cancer soient inclus dans
des réseaux de soins. Ces réseaux se constituent
sur le territoire national, que ce soit sous forme
régionale ou sous forme de petits territoires. Ces
réseaux sont amenés à avoir une double
composante : faire travailler entre eux des
établissements qui ont parfois des statuts
différents et faire le lien entre la ville et l’hôpital.
Chaque réseau, en fonction de son territoire et de
son histoire est un peu différent. En ce qui nous
concerne à Onco 92 sud, nous existons au niveau
statutaire et associatif depuis 2003 ; mais au
niveau existentiel, avec un local, des salariés et
des actions depuis août 2005. L’une de nos
particularités, c’est que nous avons tout de suite
mis en place un groupe de travail pour aller vers
les patients. Donc, c’est pour cela qu’il y a des
réunions comme celle de ce soir qui est le 3ème ,
et les autres évènements dont je vous ai parlé en
début de soirée.
Madame Thiellet voulait rebondir sur les
problèmes de cheveux. Je lui donne le micro.
Anne Thiellet
Je voulais dire, pour moi qui suis tous les jours
au contact des patients, qu’une femme est belle
parce qu’elle a des cheveux, mais qu’elle peut
être très belle aussi sans avoir de cheveux.
C’est vrai qu’il faut accompagner quelqu’un qui
va perdre ses cheveux au cours d’un traitement,
mais nous sommes dans un monde actuellement
ou l’apparence est importante et je crois que
nous sommes quand même autre chose que notre
apparence Je veux bien croire qu’il soit difficile
de perdre ses cheveux, j’en suis consciente parce
que c’est l’image que nous avons tous les jours,
mais nous pouvons être très belles aussi sans nos
cheveux. Ce n’est pas une obligation de porter
une perruque, nous pouvons être belles aussi
avec un foulard, un chapeau, simplement par un
regard, un sourire. C’est à nous autres, soignants
ou accompagnants, de dire cela aussi.
Personnellement, je parle bien sûr beaucoup des
problèmes de cheveux à mes patientes mais je
dis aussi qu’il ne faut pas se précipiter au
contraire. S’il faut une perruque, il sera toujours
le temps de le faire. Parfois, avec les casques, on
22
n’a pas forcément besoin d’avoir une perruque,
il faut essayer de dédramatiser cela.
J’avais aussi une question par rapport aux
cheveux et les teintures. La question que l’on me
pose beaucoup est : « Qu’est-ce que je peux faire
comme couleur ? Je commence une chimiothérapie, je vais peut-être perdre mes cheveux, j’ai les
cheveux blancs, est-ce que je peux continuer à
faire des couleurs ? Mes cheveux commencent à
repousser, est-ce que je peux faire une
couleur ? ». C’est ce genre de choses dont
j’aimerais que vous nous parliez.
Monsieur Plantade
A partir du moment où vous commencez à faire
une chimiothérapie, en principe, la médecine dit
qu’il ne faut plus faire de coloration. Nous avons
posé la question aux médecins, mais nous
n’avons pas obtenu de réponse.
Une participante
Moi, j’ai une réponse de mon coiffeur. Tout au
début de mon traitement, je n’avais pas encore
perdu mes cheveux et j’ai voulu faire une
couleur. Mon coiffeur a complètement refusé en
me disant que si la chimiothérapie me faisait
perdre mes cheveux, je pouvais dire que c’est la
teinture qu’il m’a faite qui m’a fait perdre les
cheveux et je pourrais alors me retourner contre
lui.
Monsieur Plantade
Je pense que les coiffeurs n’ont pas trop ce
souci. C’est la réponse qu’il vous a donnée.
Nous avons toujours eu un souci avec la couleur
et le milieu médical. Nous n’avons jamais été
très bien vus avec toutes les teintures
d’oxydation. L’Europe fait que cela s’améliore,
mais les couleurs sont moins belles, c’est tout.
De toute façon, ce qu’il faut savoir, c’est qu’à
partir du moment où il y a chimiothérapie, vous
ne devez plus faire de couleurs d’oxydation,
vous ne faîtes plus non plus de couleurs
temporaires parce que votre cheveu va être
chimiquement transformé et cela ne va rien
arranger. Supposons que, en règle générale,
après une chimiothérapie, vous perdiez vos
cheveux au bout de 17 jours, vous ne profiterez
pas longtemps de la couleur. C’est donc inutile,
même si ce n’est pas cela qui fera tomber vos
cheveux.
Après les soins, dernière chimiothérapie
terminée, nous comptons qu’il y aura toujours en
moyenne 3 semaines où le principe de la chimiothérapie reste dans le corps. Les cheveux ne
repoussent donc pas encore, et, personnellement,
je rajoute 3 semaines pour me dire que cela a
bien fait le circuit total. Au-delà de ce temps-là,
j’estime que je peux refaire des colorations,
style Casting de Loréal, c'est-à-dire non pas des
oxydants mais des révélateurs, beaucoup moins
forts, environ 3 mois après la dernière chimio.
Un participant
Docteur Ourabah, en cas de fatigue, y a-t-il une
modification de la composition chimique du
sang ? Est-ce que l’on perd des globules rouges,
des plaquettes ?
A partir de 6 mois, on peut refaire des teintures
d’oxydation sans aucun problème. Mais, je
pense que le mieux est d’attendre, car de 0 à 3
mois, on a environ 1,5 cm à 2 cm de cheveux
sur la tête. Mais chez vous, si vous pouvez vous
permettre d’avoir un peu de cheveux colorés et
de ne plus mettre cette perruque, c’est vrai que
c’est soulageant, et on a une image avec des
cheveux recolorés.
Rissane Ourabah
Ce sont toutes les modifications biologiques, en
particulier l’anémie, qui entraînent la fatigue, ce
n’est pas la fatigue qui entraîne l’anémie. La
fatigue est la conséquence de la dénutrition, des
effets secondaires de la maladie, des effets
secondaires de médicaments, de la lutte de
l’organisme contre la maladie. Tout ceci
déclenche la fatigue mais toutes les
modifications qui peuvent se produire dans le
sang sont les conséquences ou de la maladie ou
des effets secondaires et celles-ci entraînent la
fatigue.
Quand je parlais des traitements palliatifs de ces
anomalies biologiques, ce sont des traitements
de l’anomalie et pas du tout de la fatigue.
En revanche, je peux dire aussi que quand on a
perdu ses cheveux et qu’ils vont repousser, on a
des chances qu’ils repoussent un peu plus
colorés qu’ils ne l’étaient au départ. Parce qu’il
y a un blocage de la mélanine pendant toute
cette période durant laquelle le cheveu est parti
et, au moment où elle se libère, elle peut arriver
en quantité. Autre exemple, les cheveux peuvent
repousser un peu frisés, avec une frisure qui
n’est pas forcément celle que nous souhaiterions, mais c’est quand même encourageant
parce que les cheveux repoussent.
Pour ne pas parler que des cheveux, je voudrais
évoquer les sourcils. Dès que l’on commence
une chimiothérapie, il faut éviter les faux cils à
cause de la colle et des problèmes au niveau des
glandes lacrymales au moment de la chimio. Il
ne faut donc pas rajouter de soucis aux ennuis.
Une participante
J’ai pratiqué les faux cils, justement, car quand
on n’a pas de cils, on est très sensible au vent et
les faux cils protègent. C’est génial !
Monsieur Plantade
Tout est génial, à partir du moment où nous
n’avons pas de problème. La cliente qui se fera
faire une coloration d’oxydant alors qu’il lui
aura été déconseillé d’en faire une mais qui
n’aura pas de problème dira : « Pour moi, c’était
super ! ». Mais, le jour où il y aura un problème,
que dira t-elle ?
La participante
Mais, pour les faux cils, il n’y a pas beaucoup
de risques…
Monsieur Plantade
Il n’y a jamais de risques, sauf lorsque le problème arrive… Mais ceci dit, c’est vrai que pour
le vent, les faux cils sont efficaces.
Anne Thiellet
C’est quelque chose d’important à dire, car on
nous demande tout le temps de prescrire des
médicaments contre la fatigue. Nous voudrions
bien, mais cela n’existe pas. Les vitamines dans
le cas d’un cancer, ont peu de chances d’être
utiles et les études sur leurs effets sont
contradictoires. Il y a même des études qui
montrent que donner des vitamines peut, au
contraire, aggraver un cancer. D’autres études,
pour d’autres types de vitamines, ont montré
qu’au contraire, cela pouvait être un support.
Donc, il ne sert à rien d’aller se ruiner, car ce
sont des traitements qui ne sont pas pris en
charge, pour acheter des vitamines qui, a priori,
n’ont pas beaucoup de bénéfices. Les seules
choses qui peuvent aider sont le traitement de
l’anémie par l’EPO, transfusion de fer.
Maintenant, il y a des traitements de médecine
d’accompagnement. Nous savons très bien que
nos patients vont prendre les traitements que
nous leur proposons et des études ont montré
qu’environ la moitié d’entre eux prennent
d’autres choses, un petit peu parallèles.
Gaëlle-Anne Estocq
Je souhaiterais mettre un bémol, car si l’homéopathie est faiblement dosée et a priori sans trop
de risques, il faut se méfier, par exemple, de la
phytothérapie. Je vous donne un exemple très
concret. Dans la pathologie du Sida, beaucoup
de gens sont déprimés et prennent en auto médication du millepertuis. On s’est aperçu, car il y
avait de nombreuses populations chez lesquelles
le virus n’était plus contrôlé, qu’il y avait des
23
interactions entre le millepertuis et les
médicaments contre le Sida. Donc, en pratique,
il n’y a pas d’études, mais avec la phytothérapie,
il faut rester méfiant.
Anne Thiellet
Nous avons un pharmacien dans la salle, cela
serait intéressant d’avoir son avis.
Monsieur Illouz
Effectivement, nous voyons, qu’il faut pallier un
peu le côté psychologique. Les gens, en effet,
prennent des médicaments anti-cancéreux, mais
viennent nous demander des médicaments pour
lutter contre la fatigue, qui n’ont peut-être pas un
effet extraordinaire, mais qui les aident psychologiquement. Je pense qu’il faut pallier ce côtélà qui est aussi très important.
Le cas du millepertuis, effectivement, est connu,
mais, parfois, cela aide les patients de prendre
quelque chose et je ne vais pas aller contre cette
demande. C’est vrai que cela ne leur met pas une
super forme, mais ils viennent demander et on ne
va pas leur dire : « Non, ne le prenez pas, cela
ne sert à rien ».
Anne Thiellet
Peut-être que les personnes qui sont ici ont un
avis sur ces traitements.
Un participant
Avant de répondre à cette question, je voudrais
réagir à ce qu’a dit Madame tout à l’heure, car
j’ai réagi complètement à l’inverse. Comme quoi
nous n’avons pas toujours les mêmes
perceptions. J’étais en pleine chimiothérapie à
l’hôpital de jour quand on m’a donné
l’information sur cette soirée. J’ai trouvé cela
génial, j’ai pensé que j’allais entendre d’autres
points de vue, entendre développer des choses
que mon médecin n’a pas le temps de
développer avec moi.
Pour moi, l’expérience que j’ai, notamment par
rapport à la fatigue, est un traitement
complémentaire en homéopathie et surtout
acupuncture. J’avais une séance d’acupuncture la
veille de ma chimiothérapie et le lendemain.
Quand je n’en n’avais pas, ce qui m’est arrivé
notamment pendant les vacances, je voyais la
différence. L’acupuncture m’a donné une pêche
d’enfer.
Peut-être que cela ne réussit pas chez tout le
monde, mais pour moi cela a été très bénéfique
et je ne peux que me féliciter des conseils qui
m’ont été donnés à ce niveau là. Cela ne marche
peut-être pas dans tous les types de cancer.
24
J’avais un lymphome non-hodgkinien, alors
peut-être est-ce adapté à ce genre de chose…
En revanche, pour la phytothérapie, j’avoue que
j’ai été tenté à un moment donné, mais j’ai un
traitement avec de l’anti vitamine K, donc le
millepertuis était également déconseillé. Les
médecins m’ont dit : « Pour l’homéopathie et
l’acupuncture, pas de problèmes, mais la
phytothérapie, il faut une certaine prudence ».
D’ailleurs, Docteur Ourabah, tout à l’heure dans
votre exposé sur la fatigue, vous n’avez pas cité
l’acupuncture.
Quel est votre avis sur la question ?
Rissane Ourabah
Sur l’acupuncture, je n’ai pas d’avis particulier.
Sur les médecines d’accompagnement ou les
médecines alternatives, je dirais, hormis dans le
cas du millepertuis qui vient d’être soulevé,
pourquoi pas ? Chacun trouvera dans chacune
des thérapeutiques d’accompagnement le
bénéfice qu’il peut en attendre, que ce soit un
bénéfice placebo ou un bénéfice réel.
En revanche, le message que je dois faire passer
est que le protocole de la prise en charge du
cancer doit être maintenu et poursuivi en accord
avec l’oncologue.
Un participant
Je suis sophrologue et psychothérapeute. Je
voulais savoir si certaines personnes ont déjà fait
de la sophrologie afin de travailler sur la fatigue.
Une participante
Avant d’être malade, oui.
Le participant
La sophrologie est très intéressante pour soigner
tous les gens qui sont dans la déprime, qui sont
très fatigués, pour les reconditionner en quelque
sorte, pour libérer toutes les tensions négatives
accumulées et aussi pour se recharger en énergie.
Je pense que la sophrologie est une relaxation
qui permet énormément de choses, pour les
patients souffrant de maux divers et cela permet
à beaucoup de gens de reprendre un peu ce goût
à la vie qu’ils ont perdu.
Vous parliez d’alimentation, de diététique, il faut
savoir que, pour les gens qui n’ont plus
d’appétit, la sophrologie permet aussi de
recadrer, d’accepter progressivement une
nouvelle image de soi, de redonner le goût à la
vie et aux choses.
Rissane Ourabah
Je n’ai pas détaillé, j’ai parlé de la relaxation et
autres thérapeutiques de relaxation, mais il n’y a
pas d’exclusivité pour telle ou telle technique.
Gaëlle-Anne Estocq
Dans les techniques aussi un peu originales et
pas utilisées partout, il y a par exemple à
l’Institut Gustave Roussy, une consultation
d’auriculothérapie. L’auriculothérapie aide
beaucoup pour la gestion des nausées, des
vomissements. Mais ce n’est malheureusement
pas encore développé dans notre territoire.
Anne Thiellet
Je pense que chacun va trouver, selon sa façon
de vivre et sa personnalité, ce qui va l’aider.
Une participante
Je voulais poser une question sur les effets
secondaires de la chimiothérapie, en particulier
dans la baisse des défenses immunitaires. Je
voulais savoir s’il y a des précautions à prendre
à partir du moment où vos défenses immunitaires sont vraiment très basses.
Anne Thiellet
Vous savez, comme moi, qu’avant de faire une
chimiothérapie, on fait toujours un bilan
sanguin pour vérifier le taux de globules dans le
sang.
Il y a en particulier les globules blancs et une
sorte de globules blancs qui s’appellent les
polynucléaires neutrophiles qui servent à se
défendre contre les infections.
Nous sommes vigilants sur le chiffre de ces
polynucléaires neutrophiles et nous ne faisons
jamais de chimiothérapie lorsque ce chiffre est
trop bas, classiquement au dessous de 1500
éléments par mm3.
Nous savons que dans les chimiothérapies, il y
aura des chimiothérapies qui ne font pas trop
baisser les globules, d’autres qui feront
moyennement baisser les globules et d’autres
qui les feront beaucoup baisser. Donc, on adapte
une chimiothérapie au poids et à la taille d’un
patient.
Lorsque l’on va donner une chimiothérapie qui
pourra amener une très grande baisse de ces
globules, on va alors associer la chimiothérapie
à ce que l’on appelle des facteurs de croissance,
médicaments qui vont stimuler la fabrication, à
partir des cellules souches qui sont dans la
moelle, de ces petits soldats de défense immunitaire. C’est ne pas faire de chimiothérapie
lorsque les globules sont trop bas et faire un
traitement préventif pour éviter que ces globules
ne diminuent trop.
Maintenant, avec une chimiothérapie qui fait
baisser les globules, on prévient le patient que,
entre 14 et 18 jours, c'est-à-dire environ la fin de
la deuxième semaine après la chimiothérapie,
c’est le moment où il y aura une baisse des
globules. On lui demande donc d’éviter d’être
en contact avec des personnes qui ont des
maladies infectieuses, des enfants qui ont la
varicelle, c’est-à-dire d’éviter de se trouver dans
des situations où il a de grands risques
d’attraper des infections.
Il faut, par ailleurs, traiter toute pathologie à ce
moment là qui risque de devenir grave si elle
n’est pas soignée. Au cours d’une
chimiothérapie, on est moins apte à se défendre.
Dès que l’on a une angine, un mal de dents, une
toux, il faut aller immédiatement voir son
médecin généraliste qui sera à même de juger
s’il y a un risque infectieux, de faire les
examens complémentaires nécessaires et de
traiter.
En revanche, il ne faut pas faire de soins
dentaires pendant cette période, ce n’est pas le
moment parce que les risques infectieux sont
plus importants lors d’une diminution de
globules.
Il y a également certains vaccins qui sont contre
indiqués, mais, il est préférable de se faire
vacciner contre la grippe plutôt que d’attraper
une grippe. Sous chimiothérapie, la grippe sera
plus grave et la fatigue plus importante. Cependant, il y a un moment pour faire le vaccin
contre la grippe, ce n’est pas n’importe quand. Il
ne faut pas le faire au moment où les globules
sont au plus bas.
Une participante
Quand les défenses immunitaires ont baissé,
peuvent-elles peuvent remonter ?
Anne Thiellet
A chaque chimiothérapie, on fait une prise de
sang. Imaginons un schéma de trois semaines.
Vous avez la chimiothérapie, les globules
restent stables pendant une semaine. Ils
commencent à baisser vers le 10ème - 12ème jour,
sont au minimum entre le 15ème et le 17ème jour,
et, en principe, remontent vers le 20ème jour.
C’est un schéma classique, même si, chez
certaines personnes globules ne vont remonter
au bout des 23ème, 24ème ou 25ème jour. C’est
pour cette raison qu’une chimiothérapie prévue
au 21ème jour pourra être reculée d’une semaine
si les globules ne sont pas assez élevés.
25
Les globules sont fabriqués dans la moelle des
os. Dans cette moelle, il y a des cellules souches,
c'est-à-dire des cellules indifférenciées. Elles
vont en permanence fabriquer des nouveaux
globules. La chimiothérapie va faire baisser les
globules, mais pendant ce temps-là, il y en a de
nouveaux qui se fabriquent. Cependant, parfois,
ils ne remontent pas assez vite, ou une
chimiothérapie va les faire trop baisser. Ce sont
des cas où l’on va prescrire des facteurs de
croissance, c’est-à-dire des injections qui vont
stimuler la fabrication de globules.
Vous connaissez peut-être l’histoire des
chambres stériles, où sont traitées certaines
pathologies par des chimiothérapies très fortes,
lesquelles vont faire baisser les globules blancs à
un taux extrêmement bas, ce qui rend la vie du
patient à risque s’il rencontre un microbe. Dans
ces cas là, les patients vont être hospitalisés dans
des chambres stériles où les visites seront
limitées. Et puis, au bout d’un certain nombre de
jours, ils vont sortir de l’aplasie et remonter leur
taux de globules.
Gaëlle-Anne Estocq
Dans certains lymphomes ou dans le myélome, il
y a des anomalies de production au niveau de la
moelle ou des cellules anormales qui sont
produites.
Il existe aussi des traitements très toxiques sur
les lymphocytes, une autre population de cellules
qui servent à se défendre plutôt contre les virus
ou qui potentialisent les fameux polynucléaires
neutrophiles. Dans ce cadre, il peut être prescrit
en préventif un comprimé de Bactrim®, qui est
un antibiotique.
Chez les greffés, auxquels on va ensuite
réinjecter leurs cellules souches, lorsqu’ils vont
sortir de la chambre stérile, on va donner : des
médicaments à dose préventive contre l’herpès,
le fameux Bactrim® qui sert contre des
pathologies opportunistes, c'est-à-dire des
pathologies qui ne se développeront pas chez la
totalité de la population mais simplement chez
les gens qui n’ont plus de défenses immunitaires.
Mais ce sont des cas très particuliers.
Une participante
Serait-il possible, lors des chimiothérapies qui
sont parfois vomitives, d’intégrer l’alimentation
parentérale avant d’atteindre des pertes de poids
assez importantes ?
Anne Thiellet
Nous recommandons aux patients de se peser
régulièrement, et s’il y a une perte de poids
26
importante, des nutritions parentérales pourront
être proposées.
La participante
Mais est-il possible de l’envisager avant ?
Anne Thiellet
Non, cela n’a pas d’intérêt. On a le droit de
maigrir un petit peu, cela n’est pas très grave
non plus.
La participante
Et s’il y a des vomissements ?
Anne Thiellet
Ce ne sont pas les vomissements qui, dans une
chimiothérapie, entraînent la perte de poids car
le temps des vomissements est assez court. C’est
plutôt le reste qui provoque l’amaigrissement.
La participante
Je pensais que dans ces périodes de chimiothérapie où le patient est réhydraté, il serait possible
d’utiliser aussi l’alimentation parentérale.
Rissane Ourabah
Oui, mais ces produits ne se stockent pas dans
l’organisme.
Gaëlle-Anne Estocq
En fait, après les chimiothérapies, il n’y a pas
forcément d’hydratation. Cela dépend des
produits utilisés : on fait des hydratations quand
on utilise des produits qui ont une grosse toxicité
pour les reins et pour la vessie.
Virginie Dubois
Et puis, l’alimentation parentérale représente un
risque infectieux important. C’est en général le
mode d’alimentation proposé en dernier recours.
Entre deux, il y a aussi l’alimentation entérale,
qui passe par un tube, la plupart du temps par le
nez et qui permet de fournir l’alimentation
liquide directement à l’estomac.
Anne Thiellet
Souvent, au cours d’une chimiothérapie, les
patients maigrissent beaucoup la première
semaine, voire la deuxième, puis, à partir de la
troisième semaine, ils reprennent du poids.
Une participante
En plus on n’a pas forcément la même réaction à
chaque chimiothérapie. Au début, cela a été très
difficile, je n’ai pas mangé pendant plusieurs
jours. A la deuxième séance, cela a été plus court
et puis à la troisième un peu mieux et enfin à la
dernière, j’ai pu manger 1 ou 2 heures après.
Donc, s’il y avait un protocole très lourd avant
de commencer, ce serait dommage car ce n’est
pas toujours nécessaire et chaque patient réagit
différemment, il est difficile de prévoir.
Je voulais dire aussi, au sujet des perruques, que
même si l’on est préparée, lorsque la perte des
cheveux arrive, on change d’avis. Quand j’ai su
que cela allait se produire, j’étais prête à ne rien
porter, à mettre un petit foulard. Et puis, quand
cela s’est produit, face à la réaction de
l’entourage, j’ai changé d’avis parce que ce n’était pas aussi facile que je le croyais.
Je suis d’accord avec vous, Monsieur Plantade,
dans la mesure où si l’on va tout de suite voir un
perruquier, avant d’avoir perdu ses cheveux,
cela permet d’être mieux préparée. Il ne faut pas
oublier que lorsque les cheveux tombent, on
arrive dans une période de fatigue intense et
faire la démarche après 3 ou 4 semaines de
traitement, cela demande un gros effort. En
revanche, si l’on est déjà allé voir le perruquier,
on a franchi une étape importante.
La qualité de l’accueil est aussi très importante.
Je suis allée dans un grand centre très réputé où
l’on ne s’est pas du tout occupé de moi, alors
que j’avais pris rendez-vous très longtemps à
l’avance. La démarche étant déjà difficile,
j’étais très déçue et je suis ressortie en me disant
que je ne reviendrai pas. Puis, sur les conseils
d’amis, je suis allée dans un petit salon où
l’accueil était très chaleureux. Et, contrairement
à ce que dit Madame, moi, j’ai eu besoin de cet
accompagnement sur le moment. Parce que cela
n’est pas simple de porter une perruque pendant
des mois : on a très froid quand il fait froid et
quand les chaleurs arrivent, c’est très difficile à
supporter. Donc c’est vraiment une épreuve de
perdre ses cheveux et de passer par tout cela.
Pour certains, le foulard peut suffire, mais moi,
par exemple, j’ai des petits enfants et ils
n’imaginaient pas que je puisse être sans
cheveux. Il a bien fallu que, pour eux aussi, je
fasse cet effort.
Il faut arriver à vivre normalement avec tout
cela et j’ai été très étonnée, au retour des
grandes vacances, d’entendre une maman à
l’école (je suis revenue avec des cheveux très
courts) qui n’avait pas réalisé que j’avais
traversé une longue période difficile, me dire :
« Quelle drôle d’idée d’avoir changé de tête ! ».
Je me suis dit que si elle connaissait l’histoire,
elle ne m’aurait pas fait ce genre de réflexion.
Monsieur Plantade
D’un autre côté, c’est rassurant.
La participante
Quelque part, oui. Elle a du penser que je
m’étais coupée les cheveux sur un coup de tête,
comme quoi les gens perçoivent différemment
les choses par rapport à ce que l’on perçoit
nous-mêmes.
Ce que je voulais dire aussi, c’est que la chimiothérapie peut varier d’une séance à l’autre et
ceci est imprévisible. Il y a des périodes de très
grande fatigue et d’autres moments plus faciles.
Rissane Ourabah
C’est parce que vous êtes moins bien sur le plan
psychique à un moment donné et vous allez
donc être plus fatiguée à thérapie égale.
Les messages que l’on fait passer paraissent un
peu réducteurs, mais en fait ce sont des
messages généraux, adaptables à chaque
individu. C’est le suivi régulier avec votre
médecin, l’accompagnement, les échanges qui
permettront d’adapter ces conseils à la situation.
Anne Thiellet
C’est quelque chose que l’on prend de plus en
compte désormais. Je m’en rends compte au fur
et à mesure de mon évolution médicale. Avant,
on parlait peu de la fatigue, maintenant il y a
toute une recherche clinique sur la fatigue, sur
les compréhensions des facteurs. C’est
important car quand on se sent moins fatigué,
on va mieux psychologiquement. Et puis, on se
traite mieux et on guérit mieux. Même
l’industrie pharmaceutique travaille autour de la
fatigue.
Un participant
Serait-ce une conséquence des lois Kouchner,
sur l’accompagnement de la douleur ?
Anne Thiellet
L’idée que la prise en charge doit être globale,
qu’on ne traite pas une maladie mais une
personne sur tous les plans (psychologique,
physique, douleur, fatigue,..) a certes été soutenue par des lois, mais si un médecin exerce ce
métier, c’est pour soigner une personne et pas
une maladie, ou alors il doit faire autre chose
comme métier.
Rissane Ourabah
Ces notions de prise en charge globale, de
dialogue, d’interaction entre le soignant et le
soigné existaient bien avant ces lois.
27
Une participante
Après les chimiothérapies surviennent souvent
des problèmes au niveau buccal, avec une
sécheresse de la bouche et aussi, quelques fois,
des champignons. Les bains de bouche ne sont
pas très efficaces. Y a-t’il des recherches pour
trouver des traitements plus adaptés ?
Anne Thiellet
Pour la sécheresse de la bouche, c’est un vrai
problème. Dans le cadre des radiothérapies, par
exemple, l’irradiation des glandes salivaires pour
les tumeurs ORL est un gros problème parce que
les patients ont la bouche sèche, perdent le goût,
ne mangent pas bien.
Il y a des essais de radiothérapie plus ciblées sur
les glandes salivaires, des traitements protecteurs
avec certaines irradiations ORL, on donne des
protecteurs salivaires, appelés Thioles.
La chimiothérapie
passe par les glandes
salivaires et modifie le goût. Il n’y a malheureusement aucun moyen d’empêcher cela, il n’y a
pas de protection des glandes salivaires en cours
de chimiothérapie.
J’ai lu qu’il fallait éviter de manger avec des
couverts métalliques quand on a déjà un goût
métallique dans la bouche, mais je ne sais pas
trop si cela sert à quelque chose.
Les mycoses sont un réel problème. A part les
traitements préventifs contre les mycoses et les
traitements des mycoses, il n’y a peu de choses à
faire.
Rissane Ourabah
Il n’y a que les anti-mycosiques, même s’ils sont
de plus en plus performants et de plus en plus
puissants, mais on en reste toujours là. Ou alors,
restent les anciennes techniques, comme
l’alcalisation, les bains de bouche au bicarbonate
de soude.
Anne Thiellet
Il y a les mycoses buccales, les mycoses anales,
les mycoses vulvaires… Cela dépend aussi de la
personne, il y a des gens qui font des mycoses et
d’autres qui n’en font pas.
Rissane Ourabah
Cela est dû à une diminution des défenses
immunitaires locales, du fait de l’irradiation.
Une participante
Qui persiste dans le temps ?
28
Rissane Ourabah
Pas toujours.
Anne Thiellet
La plupart des effets secondaires d’une
chimiothérapie disparaissent une fois celle-ci
terminée ou à distance : on irradie une glande
mammaire, la peau va rougir, puis elle pèle et
redevient normale.
Mais, sur les glandes salivaires, par exemple, on
a peu de récupération sur le plan de la salive.
Dans le cas d’une radiothérapie de la prostate, si
le patient a une rectite, celle-ci ne va pas guérir
spontanément, elle peut guérir avec des
traitements locaux, mais elle ne partira pas
spontanément.
Il y a certains médicaments de chimiothérapie
qui vont donner une toxicité au niveau des
terminaisons nerveuses. Cela s’appelle la
neuropathie. Ce sont des Sels de Platine ou
certains médicaments de la famille des Taxanes
qui peuvent donner ce genre de réaction, en
particulier le Taxol®. Cela donne des troubles
très désagréables, des sensations de picotements,
de coups d’aiguille, l’impression de marcher sur
du sable,… Il y a des chances que cela
s’améliore avec le temps, mais parfois de façon
incomplète. On donne des traitements de
vitamines, des anxiolytiques, des neuroleptiques.
La plupart des effets secondaires liés à une
chimiothérapie passent dans les mois suivants, il
faut être patient.
Les effets de la chimiothérapie sur la fonction
ovarienne sont irréversibles la plupart du temps.
Cela peut être réversible sur des femmes jeunes.
Mais plus on s’approche du moment d’une
ménopause, moins on a de chances que la
fonction ovarienne redémarre.
Il y a certains cancers pour lesquels on peut
donner sans aucun problème un traitement
substitutif hormonal, mais pour d’autres
pathologies comme les tumeurs mammaires, il y
a une contre indication à prendre un traitement
substitutif hormonal à cause des œstrogènes.
Donc, dans ces cas, on aura les effets
secondaires d’une ménopause que l’on ne pourra
pas traiter : bouffées de chaleur, sécheresse de la
peau et des muqueuses, risque d’ostéoporose,
baisse de la libido, avec tout ce que cela
engendre sur le plan personnel, sur le plan de la
vie de couple,…
Une participante
Vous avez dit que les femmes avaient un terrain
plus favorable pour les vomissements. Je
voulais savoir si c’est parce que les récepteurs
sont différents ou si c’est simplement
psychosomatique.
consultés en cas de douleur ou autre problème.
C’est un effet secondaire.
Anne Thiellet
Je n’ai aucune réponse, je ne peux pas vous
dire. Tout ce que je sais, c’est que plus elles
sont jeunes et plus elles sont anxieuses, plus les
femmes ont des nausées et des vomissements. Je
ne crois pas que les récepteurs soient différents.
Rissane Ourabah
C’est une complication. Ce n’est pas un effet
secondaire de la chimiothérapie.
Un participant
Par rapport aux problèmes évoqués concernant
les infections dans la bouche, d’après mon
expérience, c’est le seul effet secondaire que j’ai
eu au moment de la chimiothérapie. J’ai eu des
aphtes et je les ai traités par l’homéopathie de
manière extrêmement efficace, notamment à
base de Borax®, qui se trouve facilement en
pharmacie.
J’ai une question à poser, peut-être pour une
séance ultérieure. Pendant toute ma
chimiothérapie, je n’ai quasiment eu aucun effet
secondaire de tout ce qu’on m’avait signalé. Pas
de perte d’appétit, pas de perte de poids, pas de
vomissements.
J’avais un excellent moral, j’ai juste perdu un
peu de cheveux, mais il m’en restait plus qu’à
mon oncologue. J’ai juste eu quelques aphtes
que j’ai donc traité par l’homéopathie.
En revanche, j’ai été très surpris trois mois
après la fin de la chimiothérapie. J’ai découvert
que j’avais un cœur qui avait été très abîmé par
un des produits de la chimiothérapie, et j’ai eu
un syndrome cave supérieur, avec un caillot de
trois centimètres qui s’est coincé dans le bout du
cathéter. Comment qualifier cela ? Est-ce aussi
un effet secondaire ? Cela pourrait-il être
évoqué ultérieurement ?
Gaëlle-Anne Estocq
Effectivement, quand nous avons proposé cette
réunion, nous avons souhaité évoquer ce qui
était le plus gênant dans la vie des patients.
Dès que l’on utilise les fameux « produits
rouges », les anthracyclines, il faut faire un
bilan du cœur avant la première chimiothérapie
et, en fonction des résultats, soit on refait un
bilan en cours, soit on refait un bilan à la fin.
Donc, c’est quelque chose qui est à gérer, en
première ligne, par les oncologues qui
prescrivent la chimiothérapie, et en deuxième
ligne, par les médecins traitants qui peuvent être
Quant aux problèmes de cathéter qui se
bouchent, cela arrive malheureusement, c’est
une malchance, une complication.
Anne Thiellet
Dès que l’on met un corps étranger dans le
corps, il y a un risque de complication lié à ce
corps étranger, dont les risques de thrombose.
On s’en rend compte par exemple le jour où
vous avez une phlébite. On parle du syndrome
cave supérieur, cela veut dire que la circulation
sanguine dans les vaisseaux situés au dessus de
l’aorte est bloquée. Mais c’est exceptionnel.
Maintenant, l’obligation légale serait
d’expliquer à un patient que l’on reçoit pour la
première fois en consultation qu’il va recevoir
un traitement et faire défiler toutes les
complications possibles de tous les
médicaments qu’il va recevoir. Ce ne serait pas
une heure de consultation, ni deux, mais trois ou
quatre heures qu’il nous faudrait...
Cependant, les psychologues nous disent qu’audelà de trois ou quatre informations, on
n’intègre plus les informations. Donc, il y a
d’une part, le problème de l’information et
d’autre part, celui de la quantité d’information.
Un patient est-il à même d’entendre en
consultation : « Vous allez avoir vingt ou vingtcinq effets secondaires ! » ?
Nous avons ce souci de vous informer et, vous,
vous avez envie de recevoir des informations,
mais avez-vous envie de tout savoir ?
Une participante
Je travaille dans un service de cancérologie, je
m’occupe de l’accueil de patients qui ont une
chimiothérapie.
C’est vrai que, même s’ils ont reçu beaucoup
d’informations, quand je les reçois, je me rends
compte qu’ils n’en ont retenu que trois ou
quatre, sur lesquelles ils se sont focalisés.
C’est pour cela que, quand on parlait des
perruques tout à l’heure, il y a certains patients
pour qui cela va être un problème énorme : on
va leur dire qu’il y a des solutions, qu’ils
peuvent aller voir un perruquier tout de suite,
mais que cela ne sera peut-être pas nécessaire,...
29
Puis, il y des patients avec lesquels on ne peut
pas du tout aborder ce sujet, parce que c’est trop
pénible à entendre pour eux.
Donc, pour toutes les informations données aux
patients, je pense que c’est vraiment du cas par
cas. Nous essayons de donner beaucoup
d’informations, mais nous savons qu’au bout de
trois ou quatre séances, il y aura encore des
questions, parce qu’il y aura des choses qui
auront changé au cours du traitement, des
réactions qui seront modifiées,…
Quand on prend en charge un patient pour une
chimiothérapie, nous savons très bien que cela
sera différent à chaque fois et que sa réaction
personnelle sera différente de celle du patient qui
est juste à côté de lui.
Anne Thiellet
C’est vrai que quand on met un port-a-cath, nous
devrions insister sur les risques, parce que cela
fait partie des complications de la mise en place
d’un port-a-cath.
Gaëlle-Anne Estocq
Ceci dit, le port-a-cath est proposé versus la
perfusion dans la veine. Or, il y a des produits
très irritants pour les veines. La médecine est
aussi une question d’équilibre : on pèse dans la
balance ce qui apporte le plus de bénéfice contre
ce qui est le plus risqué. Quand un médecin fait
une proposition, c’est qu’il a réfléchi au
problème, ce n’est pas anodin. On propose ce
type d’outil pour perfuser parce que cela permet
au produit de passer directement dans une veine
où le flux est plus important, il y a moins de
risques nécrotiques.
Si vous n’y voyez pas d’inconvénients, nous
allons terminer maintenant nos échanges, parce
qu’il peut être tard pour certaines personnes.
Je vais vous distribuer des questionnaires
d’évaluation, pour que vous puissiez nous dire
ce que vous pensez de notre soirée, cela peut
nous permettre d’évoluer. N’hésitez-pas à faire
toutes les remarques que vous jugerez utiles, ce
qui était bien, ce qui ne l’était pas,...
Et puis, il y a un petit buffet pour ne pas repartir
l’estomac vide...
Merci beaucoup de votre présence.
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Onco 92 sud
Réseau de prise en charge
de personnes touchées par le cancer
dans le sud des Hauts-de-Seine
Onco 92 sud
s'adresse :
- aux patients
- à leur entourage
- aux professionnels et institutions de santé
pour :
- permettre une prise en charge globale et optimale du cancer
- promouvoir la prise en charge médico-psycho-sociale du cancer
s'étend sur :
- les 14 communes du territoire de santé 92-1
Onco 92 sud
11, rue du Soleil Levant - 92140 - Clamart
Tél. : 01 46 30 18 14
Fax : 01 46 30 46 71
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Site Internet : www.onco92sud.com
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