Source : Nantes Médecine Physique et Réadaptation
mouvement sur un geste brutal. C'est ce qu'on appelle un accident "intrinsèque" (par
opposition au précédent dit extrinsèque). Les 2 mécanismes entraînent des lésions voisines à
quelques particularités près.
Pour se faire un accident musculaire intrinsèque (soi-même), il faut faire un geste avec
une contraction très puissante en même temps que l'UTM est en plein étirement et à grande
vitesse. Les 2 forces antagonistes, étirement et contraction, entraînent des contraintes intra-
musculaires qui vont au-delà des possibilités de résistance de l'UTM et provoquent une
rupture vraisemblablement d'abord du squelette aponévrotique avant d'entraîner la déchirure
des structures contractiles. Les lésions provoquées sont graduelles et vont de quelques fibres
musculo-aponévrotiques pour se répandre à l'ensemble de l'UTM dans les lésions les plus
graves.
Ces mécanismes lésionnels expliquent bien d'une part les muscles concernés par ces
accidents et les activités qui en sont responsables :
• Les muscles concernés : ils doivent être capables de développer beaucoup de
force avec soit peu de possibilités d'étirement ou pontant plusieurs articulations ce qui
entraîne un volant d'étirement très important. On retrouve ces muscles sur le membre
inférieur et en particulier sur les cuisses. Les 3 principaux muscles concernés sont le
quadriceps (devant de la cuisse), les ischio-jambiers (en arrière de la cuisse) et les
adducteurs (en dedans de la cuisse). Le 4ème muscle le plus atteint est le jumeau interne
(gastrocnémien médial) au niveau du mollet. A eux quatre, ils représentent 90% des
accidents musculaires. On peut retrouver d'autres accidents musculaires mais de façon
plus rare, sur les abdominaux, les pectoraux, le biceps brachial et le triceps brachial.
• Les sports responsables : tous les sports nécessitant les membres inférieurs
avec des accélérations et des sauts comme le foot, le hand, la course de vitesse... En
fonction du muscle concerné, un geste précis est retrouvé. Pour le quadriceps, il s'agit,
par exemple, de la préparation du shoot au foot.
Comment suspecter un accident musculaire ?
En général, l'attention est immédiatement attirée sur le muscle incriminé. Lors d'une action
brutale, une accélération, un shoot, le sportif ressent une douleur associée ou non à un
claquement dans la cuisse ou le mollet l'obligeant à arrêter l'effort voire provoquant la chute.
Dans les suites immédiates, l'appui au sol peut être douloureux voire impossible. Il faut alors
impérativement empêcher le sportif de reprendre l'effort car une aggravation des lésions est
possible.
Dans un second temps, la région incriminée peut gonfler et une ecchymose peut apparaître.
La grosse difficulté et le grand danger est de confondre un accident musculaire ave une
atteinte du tendon (tendon d'Achille par exemple) ou de son attache sur l'os. Un avis médical
avisé est donc indispensable. Il ne faut jamais oublier que l'on peut marcher même avec un
tendon d'Achille rompu.