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Un projet totalement inédit dan
Un projet totalement inédit danUn projet totalement inédit dan
Un projet totalement inédit dans le paysage
s le paysage s le paysage
s le paysage
théâtral chinois
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théâtral chinois
Bouleversants, ces acteurs l’ont été à chacune des présentations d’étape que nous avons
organisées entre mai et août, réunissant des spectateurs venant de différents horizons :
professionnels du théâtre chinois, responsables d’associations caritatives, mécènes, artistes de
réseaux alternatifs, et simples spectateurs. Tous ont découvert une forme d’expression
inattendue sur les scènes chinoises. Des mécènes nous ont accordé leur soutien. Mais ni les
milieux institutionnels, ni les associations caritatives n’ont pu nous soutenir jusqu’au bout
dans cette entreprise qui entraient trop en contradiction avec leur conception du théâtre.
Car ces acteurs ne bouleversent pas seulement les spectateurs : ils bouleversent aussi
certaines conceptions du théâtre en introduisant des modes de pensée occidentaux.
Les artistes « alternatifs », par exemple, ont été touchés par ce qui se passait sur scène, mais
se sentent éloignés de cet auteur trop spiritualiste ou esthétique pour eux. Le combat du milieu
« underground » tourne autour de messages politiques explicites. Dans leur rejet de
l’académisme, ils refusent souvent qu’un auteur « ancien » puisse interroger le monde
d’aujourd’hui, d’une façon à la fois plus indirecte et plus profonde que les propos frontaux
qu’ils choisissent. Ce n’est d’ailleurs pas un sentiment explicitement chinois. Mais en
défendant cette position, ils restent ainsi à la place qu’on attend d’eux, laissant à l’Académie
la propriété des grands textes. Toutefois, Li Zhen Hue, le saxophoniste de l’équipe, est un
musicien d’improvisation qui travaille dans ces milieux alternatifs, de même que la joueuse de
Gu Qin WU Na qui avait participé à Partage de Midi il y a deux ans.
Mêler des amateurs, notamment des handicapés, et des professionnels est une démarche
désormais courante en Europe, sur des projets qui le justifient dramatiquement, portés par des
metteurs en scène reconnus. Mais c’est très nouveau en Chine, et difficile à faire accepter.
Nous avons travaillé en avril 09 avec un producteur qui nous proposait de jouer au Théâtre
National de Pékin. Au bout d’un mois, il a voulu remplacer les acteurs aveugles par des
professionnels. J’ai refusé… Ils ont alors monté sans nous une autre Princesse Maleine. Ils
supposent que le public acceptera difficilement de considérer sur le même plan la valeur
artistique du travail de ces personnes et celle des acteurs professionnels.
© Yan Li