L`appel du texte. Sociologie du savoir bibliste, Rennes, Presses

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L’appel du texte. Sociologie du savoir bibliste, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Sciences des religions », 2011, 206 p. Ouvrage le plus traduit dans le monde, la Bible est aussi un recueil d’écritures saintes dont le long commentaire jusqu’à nos jours a rencontré les sciences humaines. Le questionnement de Spinoza sur l’origine, la forme et la finalité des textes transmis a suscité une aventure européenne singulière qui se poursuit aujourd’hui dans les cercles transatlantiques d’exégèse. Un espace savant en a résulté au carrefour de la théologie, de la philologie, de l’histoire, et plus récemment de la narratologie et de l’anthropologie. Son inscription dans le système universitaire n’en est pas moins variable suivant les pays. En France, la séparation entre facultés de théologie et de lettres ne lui a pas permis d’acquérir l’autorité académique qu’il a dans d’autres pays occidentaux. Quelques érudits français se distinguent cependant, tels Ernest Renan, Alfred Loisy ou Marie-­‐Joseph Lagrange, dont les successeurs ont vu leur énergie critique libérée après la seconde guerre mondiale. Que reste-­‐t-­‐il aujourd’hui de ce savoir au moment où les Eglises se replient sur la défense de leurs traditions, où les humanités déclinent, mais où en même temps la curiosité publique pour l’histoire des religions gagne les médias ? Sans qu’ils se définissent par une discipline ou une profession particulière, les « biblistes » qui font le succès de certaines séries télévisées témoignent-­‐ils d’une compétence ou d’un métier spécifiques ? Peut-­‐on parler d’eux comme d’un « collège invisible » qui actualiserait le programme de recherche spinozien ? L’enquête ethnographique tente d’y répondre en délimitant le noyau cognitif de l’exégèse critique, en explorant ses réseaux de sociabilité intellectuelle, en retraçant ses parcours individuels, en décryptant ses épreuves publiques. Se dessine de proche en proche un milieu fragile mais au savoir substantiel qui partage à l’échelle mondiale un commun « appel du texte ». Cet appel se manifeste au fil d’années d’études des langues et des traditions ; il se traduit par l’acquisition définitive du sentiment de la pluralité irréductible des symboles et des significations d’une parole qui se veut pourtant unique. SOMMAIRE Introduction. Destin bibliste Chapitre I. Les savoirs de l’exégèse Jointures et ligaments Nomenclatures Chantiers Science, art, discipline ? Chapitre II. L’évangile culturel Paysage universitaire Jalons Cercles et réseaux Publics Chapitre III. Colloques traversés L’œil d’Horus Forum des Gaules Les miracles du texte Chapitre IV. Formes de vie Biographies d’après crise - Renan au bilan - Lagrange, serviteur souffrant - Loisy et ses amis Autobiographies de dépassement - Corps et combat du texte - La revanche d’Erasme Chemins croisés - Entrées dans la carrière - Profils - Portraits - Themata Chapitre V. Aventures médiatiques Formes d’affaire Jésus et l’Eglise sur Arte - Les réalisateurs, les biblistes et les journalistes - Jésus, le Royaume, l’Eglise - Clercs et publics - Une comète biblico-­‐médiatique Autour du Da Vinci Code L’aventure de Judas Prudences Conclusion. L’appel du texte INDEX BIBLIOGRAPHIQUE Bible: la traduction des alliances, Enquête sur un événement littéraire, Paris, L'Harmattan, coll. « Logiques sociales », 2005, 270 p. Depuis quelques années en France, le regain d’intérêt pour les sources de notre civilisation appelle de nouvelles traductions de la Bible. L’avancée des connaissances historiques, archéologiques et linguistiques vient alors faire alliance avec la poétique contemporaine. La « Bible Nouvelle Traduction », fruit d’un travail de longue haleine qui a associé une trentaine d’exégètes professionnels à une vingtaine d’écrivains de renom, est ainsi rapidement devenue en 2001 un best-­‐seller à la croisée des champs littéraire, scientifique et religieux. Il en est ici rendu compte sous trois angles : les textes mêmes, par l’analyse critique et comparative entre cette nouvelle traduction et ses concurrentes ; les instances éditoriales et médiatiques en jeu, du projet à sa réalisation et à sa réception ; les traducteurs, biblistes d’un côté, écrivains de l’autre : deux milieux aux références et aux trajectoires distinctes qui ont appris à se connaître. Au fil de l’enquête, les ressources respectives de la critique littéraire, de la sociologie et de l’ethnographie se complètent pour actualiser l’histoire de la rencontre, longtemps différée, entre la littérature française et l’héritage biblique. Où la mise à jour des performances de la traduction et des ambivalences de sa réception montre comment dans une société plurielle l’enchevêtrement de raisons différentes construit l’événement. TABLE DES MATIERES Introduction. Evénement et questions Chapitre I. Microlectures Paratexte Éclats - Premiers en suspens - Aux frontières de Josué - Dans les silences de la reine de Saba - Contes et diatribes de Job-­‐la-­‐souffrance - Ruth étoilée - Psaumes à l’essai - Hével havalim - Joie des mots - Jean, une traduction portée - Lettre romaine au corps à corps Conjectures I Chapitre II. Epreuve publique D’une Bible missionnaire à un événement culturel La mêlée - Grands chiffres, vedettes et petits mots - La critique en souffrance - L’accueil divers dans les chapelles - L’intelligence des croyances - Lignes de tensions Conjectures II Chapitre III. Traducteurs en perspective Approches - Arrière-­‐plan - Enquête Les suites d’un matin d’hiver - Recrutements - Rencontres « Brasser la cage du texte » - Dispositions - Interactions - Formules - Tensions - Presse - Effets - Montées en généralité Parcours - Déni littéraire et questions au langage - Cursus biblistes : entre Église et État Conjectures III Conclusion. Equivoques efficaces SIGLES ET ABREVIATIONS INDEX BIBLIOGRAPHIQUE Sciences sociales et littérature. Concurrence, complémentarité, interférences, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Sociologie d'aujourd'hui », 2002, 244 p. Depuis plusieurs années, les historiens célèbrent le retour du récit, les anthropologues reconnaissent l’écrivain derrière l’ethnologue et certains sociologues voient en Proust un des leurs. N’est-­‐il pas temps d’analyser la question des rapports entre sciences sociales et littérature ? Mariant l’épistémologie des disciplines avec la critique littéraire, l’exploration de ces rapports suit ici plusieurs pistes : d’abord les images de la ville moderne construites par le roman et la sociologie; ensuite les itinéraires d’auteurs, en particulier ceux de l’historien Louis Chevalier, de l’écrivain-­‐
ethnologue Michel Leiris et du sociologue-­‐écrivain Jean Duvignaud ; enfin les liens entre mythe, science et roman, lisibles à travers les figures emblématiques de Jeanne d’Arc pour l’histoire, du Bon Sauvage pour l’ethnologie et des Misérables pour la sociologie. Ces analyses comparées donnent notamment à voir trois états relationnels qui s’imbriquent au fil du temps : la concurrence entre la science positive et le roman réaliste au XIXe siècle ; la complémentarité de regard entre l’invention littéraire et les divisions disciplinaires au cours du XXe siècle ; les interférences croissantes entre sciences sociales et littérature aujourd’hui. Il ne s’agit là nullement d’une évolution qui tend vers la confusion. Tout se passe comme si les emprunts réciproques et les chassés croisés avaient prospéré sur la différence des régimes d’écriture et des voies de connaissance. SOMMAIRE Introduction. Littérature et sciences sociales: faux problème ou question vive ? Questions Réflexions Explorations Chapitre I. Outils : jeux de textes Division syntaxique Variations sémantiques Autour d’une enquête Hétéroglossie Liens discrets Chapitre II. Thème : La ville en clair-­‐obscur Figures de la ville Chronotopes Au Pays Noir : « Des faits, des chiffres et non des sentiments ! » Chicago-­‐New York : Babel haletante Marseille à la conjugaison des temps L’arc et la lyre Contrepoint nocturne Chapitre III. Parcours : de la division au partage Louis Chevalier et Jean Duvignaud : divisions littéraires - L’enregistrement des passions - L’addition fantastique - Chroniques ethnographiques - A fronts renversés - Mythologie personnelle - Divisions en chaîne - Aux frontières des genres et des disciplines Michel Leiris : le partage des graphies - Les trois coups du fantôme - Ethnographie de soi ? - Résolution poétique - Polygraphie Chapitre IV. Configurations : Jeanne, Vendredi et les Misérables A chacun sa Jeanne d’Arc - De la légende à la série, via l’histoire - Figures transformationnelles Les rires de Vendredi - Brésil - Tahiti - Texaco - Cannibale, Bon Sauvage, Naturel et Culturel Misérables - Traités, tableaux et picaros - Enquêtes et romans de la question sociale - Exclusions, schémas et récits Rétrodictions Conclusion. La tension littéraire des sciences sociales BIBLIOGRAPHIE INDEX Les sociologues et la recherche urbaine dans la France contemporaine, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, coll. « Socio-­‐logiques », 1997, 398 p. Est-­‐il possible de concevoir une histoire de la sociologie qui ne soit pas celle des historiens des sciences de l’homme ni celle de sociologues en mal de mémoire ? Pour figurer ce que devrait être cette souhaitable histoire sociologique de la sociologie, il n’est pas de terrain plus approprié que la sociologie urbaine, quand s’interpénètrent discipline scientifique et thématique publique, communauté de savants et univers hétérogène de professionnels de la ville. De cette rencontre, l’histoire peut être retracée d’un triple point de vue : celui du dialogue entre l’université et la commande publique ; celui de la figure particulière qui résulte de la jonction de profils intellectuels et professionnels différents ; celui du croisement des itinéraires individuels qui la traversent. Il apparaît alors que, depuis la deuxième guerre mondiale, l’évolution des modèles épistémologiques s’accompagne d’un lent désengagement politique du sociologue, quand bien même on constate, sous la variation des conjonctures et des générations, une réelle permanence des interrogations propres aux trajectoires professionnelles. TABLE DES MATIERES Introduction. Vers une sociologie des sciences sociales Chapitre I. Points de repère sur la recherche urbaine Petites chronique des grands colloques Dispositifs institutionnels Dans le kaléidoscope des Annales Chapitre II. Approche d’une configuration Contours et composants Questions d’enquête Contrôler la situation Chapitre III. Définitions, moments et usages Problématiques définitions Les moments et leurs hommes Variations sur les usages Chapitre IV. Ministère et magistère La cité des sociologues Du métier de sociologue Dialogues Chapitre V. Des itinéraires croisés Parcours Croisements Chapitre VI. Entre gare et bibliothèque L’édification d’un projet Ouvrages charnières Extensions Conclusion. Sur le chemin de la sociologie au carré ANNEXES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 
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