Mercredi 22 mars 2017
Ouest-France
Bretagne /Finistère10
R e n n e s AAA lll m a e t CCC e s s o n SSS ééé v iii g n ééé
Pour la 22ème année consécutive l’Ami-
cale du Personnel Communal de Noyal-
sur-Vilaine, va transformer son centre
bourgenunimmense terrain de camping.
Rendez-vous obligé des «accros »du
camping, cet événement unique accueille
des gens venus de toutes les régions de
France, de 6heures du matin et en conti-
nu jusqu’à 18 heures, dans une ambiance
familiale, estivale et pleine de convivialité.
Tous, peuvent vendreouacheter tout
équipement lié au camping, tels, une cara-
vane, un camping-car,une toile de tente,
un auvent, du petit matériel (très prisé), et
même du petit matériel nautique.
Pour les enfants, petits et grands, il yaura
différents manèges. Des professionnels de
la restauration rapide et les commerçants
noyalais seront ouverts tout au long de la
journée.
PASD’INSCRIPTION PRÉALABLE
INSCRIPTION AUX ENTRÉES LE MATIN MÊME
Pour tous renseignements :
Téléphone :
Portable 06.95.24.69.81
Portable 06.43.44.76.05
Courrier : Amicale du Personnel
Communal -Hôtel de Ville
18 Place de la mairie -35530
NOYAL-sur-VILAINE
Site Internet :www.braderiespecialcamping.jimdo.com
22ème édition de la braderie
”Spécial Camping”
Lundi de Pâques 17 AVRIL 2017
àNOYAL-sur-VILAINE
Publicit
Prenez note
Lesconcerts de Merzhin
annulés
Lesconcerts de Merzhin prévus
les24et25mars àQuimper et Pla-
bennec sont annulés. «L’un des
membres de Merzhin est, pour des
raisonsmédicales, dansl’incapa-
cité de lesassurer,noussommes
malheureusement contraintsd’an-
nuler, explique le groupe,sincère-
ment désolé.
Le concertdeQuimper estreporté
au samedi 13 mai prochain. Lesbil-
letsdéjà achetés restent valables
pourlanouvelle date. Lespersonnes
dansl’incapacitéd’assisterau
concertdu13mai peuvent se faire
rembourser leurs billets auprèsdes
points de venteoùils lesont ache-
tés, et ce avant le 30 avril2017.
Le concertdePlabennecest re-
porté au 2décembre. Lesdétenteurs
de billetsdoivent impérativement se
fairerembourser dèsàprésentau-
près despointsdevente.
En 2015,l’Institutnationaldestatistiques,
l’Insee, chiffre à29000 le nombre d’em-
ploisenFrance,horsF
i
n
i
s
t
ère,c
ontrôlés
pardes centresdedécisions finistériens.
29 000
Billet
Pourquoi descentresdedécisions?
Depuislacrise financièrede2008, on
perçoit de plusenpluslamondialisa-
tion de l’économie.Onavulapointe
bretonne courber le dos en plusieurs
moments. Deux exemples,au-delà
desséismessociaux de DouxetGad
qui restent dansles esprits. La coo-
pérativeCecab en Morbihan, pro-
priétaire de Boutet-Nicolas,afermé
deuxsites àRosporden en 2014.
Motif ?Larestructuration de l’acti-
vité vers d’autres usinesdugroupe.
En juin 2013,legroupenorvégien
Marine Harvest Kritsen, leader mon-
dial du saumon d’élevage, fermeson
usine de Poullaouen. Malgré la mobi-
lisation dessalariésetdes élus, 140
personnesont perdu leur emploi. Le
groupe Marine Harvest Kritsen faisait
desbénéfices,maisilasacrifiéPoul-
laouen…
Bien sûr, ce n’estpas parce qu’un
patronoupatronnedesociétéest
«Finistérien en Finistère»qu’il évi-
tera lesaléaséconomiques. Mais,
pourcertainsdécideurs de Breizh
Izel (Basse-Bretagne), l’entreprisefait
aussidel’aménagement du territoire.
Sanspasserpourdes philanthropes,
cesentreprises restent aussiici
parce que le savoir-faireexiste, que
le cadredevie estsanspareil. Elles
poursuivent unehistoirebretonne.
DescentresdedécisionsenFinis-
tère ?Celaveutdiredes investisse-
mentsqui restentenFinistèreetdes
capitauxqui peuvent aussivenir de
l’extérieur. Danslamondialisation,
tout n’estpas àjeter :quoi qu’on en
pense,les investissements chinois
de Synutra àCarhaixcréent ausside
l’emploi.
Comment devenir et rester attractif,
là estlaquestion.
Christian GOUEROU.
«LeFinistérien doit prendreson destin en main »
Descentres de décisionsenFinistère. Avec sonmillier de légumiers et sa compagnie maritime,laSica
compteresterunpoidslourd de l’économie finistérienne.Malgrédes «freins»,dénonceleprésident.
1klmno
Entretien
Jean-François Jacob, président de
la Sica Saint-Pol-de-Léon.
Coopérativelégumièrede10
0
0
adhérents,compagnie maritime,
rail-route(Combiwest,liquidée
aujourd’hui):la Sica estunpoids
lourddupaysage entrepreneurial
du Finistère…
Comme je le dissouvent, nousn’avi-
onspas vocation, nous, agriculteurs,
àfaire flotterdes bateauxourouler
destrains. Mais on abien compris,
ces50dernières années, qu’il fallait
prendre notre destin en main, parce
que personne d’autreneleferait
pournous!Àcause de sonisole-
ment géographique,onatendance
àoublier le Finistère. Et,dès qu’il
s’agit d’économie de production,
tout estpluscompliqué de par les
contraintes,logistiques notamment.
Ce qui estarrivéavecl’Écotaxe aété
là pournousrappeler qu’on ne lais-
sera pas hypothéquer l’avenir de ce
départementpar desgensqui n’y
vivent pas.
Vous vous êtes souvent opposés
àParis et àl’administration,
sur Combiwest,sur le projet de
plateformeslogistiques… Est-ce
le Finistèrecontrelacapitale ?
Ce n’estpas propre au Finistère,
maisletemps économique n’est
plusletemps politique.Car ce sont
leslégislateursqui dictent lesrègles.
Nous, tout ce qu’on demande, c’est
de travailler et d’avancer.Maisc’est
devenu tellementcompliqué !On
vient de fournir 1500 pagespour
unemalheureusedemande d’autori-
sation pourrécolter un produit. Les
plateformeslogistiquesàSaint-Polet
Plouescat, qui doivent nousfairega-
gner en compétitivité,traînent depuis
dixans. En Belgique,lemêmeprojet
aprisdeuxans.
Nos concurrentsavancent bien
plusviteque nous. Il yalesnormes,
toujourspluslourdes. Et lesprocé-
dures.Onest dansleregistredure-
courspermanent. Lesagriculteurs
ont besoin d’outilspourfonctionner,
qu’ilssoient individuelsoucollectifs.
Sinon, on prend un risque pourl’ave-
nir du territoire. L’agriculture, c’est
35 %des emplois en Bretagne.À
partirdumoment où elle peut évo-
luer,s’adapter,lemonde du bâtiment
se porte mieux,ilyades commerces
dansles petites communes…
Il faut aussicomposer avec
despayseuropéensbien plus
compétitifs…
En moyenne,pourlesecteur légu-
mieretmême horticole,l’écart de
compétitivitéavecd’autrespayseu-
ropéensest de 30 %. Grâce àune
politique de diversification, segmen-
tation et innovation,onl’a réduit de
moitié.Aujourd’hui, PrincedeBre-
tagne, ce sont 70 000références,
soit la gammedelégumes la plus
large en Europe.Etonprojette de
se lancer surlemarché du légume
santé.
Avez-vousencorebesoin de la
BrittanyFerries aujourd’hui ?
C’estune ligne politiquedelaSica,
desproducteurs.L’ensemble des
outils, ycompris unecompagnie
de bateaux,auront àleurtêtedes
agriculteurs.Mêmesic’est bien
moinsstratégiquequ’avant, pouvoir
exporter du légumepar la mer,ça
resteimportant. Mais c’estaussiau
bénéficeduterritoire. Si on la ven-
dait àungroupefinancier mondial,
la compagnie serait sansdouteplus
rentable.C’est vrai qu’onrencontre
régulièrementdes difficultés,etle
Brexitnevapas nousarranger.Alors,
au lieu d’avoir desbateaux àRoscoff
onze moissur douze, ilsles exploi-
teraient justedeuxmoisdel’année
avec,peut-être,des salariésanglais.
Desdécisionséconomiques qui en
feraient un outil très intéressant surle
plan financier,maisceserait au détri-
ment de l’emploi et du territoire.
Lescentres de décisionssont
donc vitaux pour l’économie
locale ?
Tant que desentrepreneurs bretons
bataillerontpourgarderdes centres
de décision surleterritoire, on arri-
vera àpréserver nos intérêts. On arri-
vera às’entendre entre nous, de fa-
çonmultisectorielle,pourdonner un
cheminaudéveloppement écono-
mique.Onnerefusepas l’internatio-
nalisation, on en vit(40 %laproduc-
tion estexportée).Mais, suruncer-
tain nombredesujets, lescentres de
décisionsdoivent rester en Bretagne.
On deviendrait tributaired’arbitrages
qu’onnemaîtriseraitplus. Et,àce
jeu-là, malheureusement dansle
monde,jenesuispas sûrqu’on soit
le territoirelepremier préservé.
Recueilli par
Delphine VANHAUWAERT.
Pour Jean-François Jacob, «lapremièreforce du Finistère, c’est d’abordles hommes quiyvivent.Aveccette volonté
farouche de construire, développer.Parce quepersonne ne le fera pour vous.»
«LeFinistère n’estplusaubout du monde »
Entretien
Nadine Bertholom-Cotten, PDGde
Guy-Cotten, àTrégunc.
Existe-t-ilunesprit
entrepreneurialfinistérien ?
On peut le dire. Il yaquandmême
beaucoupdegrandesentreprises
néesenBretagne, dansdes milieux
très différents:Yves Rocher,Bol-
loré,Hénaff,Piriou, Armor-lux…En
grossissant, lescentres de décision
ont parfois changé de région, mais
ce n’estpas systématique. Le Bre-
tonest tenace, curieuxetasouvent
l’esprit d’entrepreneuriat.Une expli-
cation pourrait être que lorsqu’on
estunpeu au bout de tout, il faut se
débrouiller et fairesoi-même.Unatta-
chement àlarégion peut aussiexpli-
quer cela :plutôt que d’aller chercher
ailleurs, on préfèrecréer ici.
Vous n’avez jamais ététentée de
quitter Concarneau pour Brest
ou Rennes ?
Notre sociétéadémarré de façonar-
tisanale et agrandi au fildutemps.
Rester surlarégion concarnoise est
unebonne chose, noussommes
prochesdenos premiers utilisa-
teurs:lemilieu de la mer,bien sûr,
mais aussilemilieu agricole,que
nousfournissons également. De
plus, noussommesune entreprise
familiale,attachésànotre région et
àtaille humaine.Certainsdenos
salariéssont là depuisledébut ou
presque,cenesont pas desnumé-
ros…
Nouspourrionsneconserver que
nosbureaux ici, et délocalisercom-
plètement la production àl’étranger.
Nousavons bien uneentitéàMada-
gascar depuisuncertain nombre
d’annéespourles produitsàbas prix,
maiscesont toujours nos usinesde
TréguncetdeLandaul (Morbihan)
qui fabriquent la grande majorité
de nos produits. Et,danstousles
cas, nousgardonsnotre savoir-faire
puisque toutes lesmatières sont cou-
péesàTrégunc.
Quemanque-t-ilauFinistère
pour développer son économie ?
Si le Finistèreaun inconvénient, c’est
bien évidemment l’éloignement. Pour
cela,les lignesàgrande vitesseaide-
ront beaucoup. Nousaimonsfairevi-
siter l’entrepriseànos clientset, àce
niveau-là, plusongagne de temps,
mieuxc’est. Maisilnefautpas se
plaindre,nousavons un réseau rou-
tier gratuit et plutôt bien fait.Cer-
tainesrégionsdeFrancesontmoins
gâtées que nous. La Bretagne est
quand mêmebeaucoup moinsiso-
lée depuisces 20 dernières années.
De plus, aujourd’hui lesnouvelles
technologiespermettentdenepas
avoir besoin d’être systématique-
ment danslelieudedécision. Grâce
àcela, le Finistèregarde soncharme
maisn’est plusvraiment au boutdu
monde.
Pauline BOURDET.
Nadine Bertholom-Cotten, la filledeGuy Cotten, estàlatêtedel’entreprise
de Trégunc depuis 2002.