Lettre d’information • Nutrition-Santé LA POMME DE TERRE TIENT UNE PLACE IMPORTANTE DANS LES RECOMMANDATIONS DE SANTÉ PUBLIQUE COMITÉ NATIONAL INTERPROFESSIONNEL DE LA POMME DE TERRE Lettre d’information • Nutrition-Santé Numéro 5 • Novembre 2007 LA POMME DE TERRE SERA A L’HONNEUR EN 2008 PARMI SES CONFRÈRES LES LÉGUMES ET LES FÉCULENTS. Elle sera l’aliment phare de cette nouvelle année, déclarée « Année internationale de la pomme de terre » par l’ONU. Très appréciée sous toutes ses formes - sautée, frite, en purée, en robe des champs, en galette, en gratin… la pomme de terre est un aliment de base pour une grande partie de la population mondiale. Elle pourrait être bien plus : un aliment contribuant à réduire la mortalité dans certains pays du monde. En France, elle joue un rôle essentiel dans la prévention contre l’obésité et le surpoids. Ses modes de cuisson lui permettent de varier les préparations et de les consommer avec d’autres aliments, moins répandus dans nos assiettes. Le PNNS 2 recommande d’ailleurs d’augmenter la consommation de glucides complexes… tout en évitant les préparations trop grasses. Huile, crème fraîche et beurre seront donc à modérer dans les recettes. 01 Nutrition-Santé Mesures de santé publique Depuis plusieurs années, les problèmes d’obésité et de surpoids touchent avec importance la population des Etats-Unis. Ce phénomène s’est amplifié, concernant désormais la majorité des pays industrialisés. Ces derniers sont face à une véritable « épidémie ». La France n’est pas épargnée. D’après l’étude ObEpi de 2006, 5,9 millions de français seraient obèses, représentant ainsi 12,4 % de la population. En 1997, seulement 8,2 % de la population était concerné. Cette évolution est plus marquante chez les femmes que chez les hommes. A contrario, il y a davantage d’hommes à souffrir de surpoids que de femmes, soit 29,2 % de la population en 2006. Ce problème de surpoids apparaît aussi de plus en plus tôt puisque actuellement, 16 % des enfants sont touchés. En réponse à ces chiffres alarmants, le gouvernement français a instauré plusieurs mesures. En 2001, le premier volet du Programme National Nutrition Santé (PNNS 1) a vu le jour. D’une durée de 5 ans, il avait pour objectif d’améliorer l’état de santé de la population en jouant principalement sur l’hygiène de vie et la nutrition. Des repères nutritionnels traduits en neuf objectifs principaux ont donc été formulés et véhiculés par l’intermédiaire de grandes campagnes de communication. Certains repères comme « Manger cinq fruits et légumes par jour » ont bien été saisis par les consommateurs et sont restés en mémoire. D’autres repères sont passés inaperçus. C’est pourquoi, un deuxième volet de ce programme a été engagé. Il s’agit du Programme National Nutrition Santé 2 qui doit se dérouler jusqu’en 2010. Ce plan sera affiné au fur et à mesure que les évaluations du PNNS 1 seront connues. Toutefois, de nouveaux objectifs ont été formulés, en conservant les repères de consommation du PNNS 1. Le repère concernant les féculents a été maintenu. Les sources de glucides complexes comme le pain, les céréales, les pommes de terre et les légumes secs sont à privilégier à chaque repas et selon l’appétit. L’objectif étant d’atteindre 50 % de l’apport énergétique journalier avec des glucides complexes. Le gouvernement français a également promulgué une loi de santé publique en août 2004. Celle-ci comporte quelques mesures relatives à la nutrition, comme le retrait de tous les distributeurs automatiques payants de produits alimentaires et de boissons, dans les établissements scolaires. Une autre mesure phare 02 a été mise en place récemment. Elle intéresse les industriels de l’agroalimentaire, les distributeurs et les restaurateurs. Il s’agit de l’introduction de messages sanitaires dans les publicités alimentaires. Ainsi, depuis le début du mois de mars, quatre messages sont apparus sur les affiches, les prospectus ou lors de spots télévisés : - Pour votre santé, mangez au moins cinq fruits et légumes par jour. - Pour votre santé, pratiquez une activité physique régulière. - Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé. - Pour votre santé, évitez de grignoter entre les repas. Cette prévention nutritionnelle qui se veut efficace est obligatoire. Les sociétés qui ne diffuseront pas ces messages seront passibles d’une amende, reversée ensuite à l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé. Augmenter la consommation de glucides… …afin qu’ils contribuent à plus de 50 % des apports énergétiques journaliers, en favorisant la consommation des aliments sources d’amidon, en réduisant de 25 % la consommation actuelle de sucres simples, et en augmentant de 50 % la consommation de fibres. Voici ce que préconise le PNNS. Il recommande également de réduire la contribution moyenne des apports lipidiques totaux. Ce n’est donc pas le moment de favoriser les cuissons qui utilisent beaucoup de matières grasses comme la friture par exemple. Mais ce n’est pas pour autant que les frites sont à bannir de notre alimentation ! Il faut seulement en consommer de temps en temps. Il existe tant d’autres préparations pour les pommes de terre : en gratin en remplaçant la crème par du lait, en robe des champs avec une cuillère à café de crème fraîche pas plus ; grillées au four, à côté d’un poulet rôti ; cuites dans la braise ; à l’eau en ajoutant un peu de sel à la dégustation et 5 g de beurre, pas plus ; en purée, en galettes, râpées, en dés, en rondelles, entières… Avec les pommes de terre, on peut tout imaginer sans pour autant ajouter des quantités importantes de matières grasses. Les pommes de terre sont des féculents dont nous avons besoin dans notre ration quotidienne. Les glucides rassasient La pomme de terre est riche en glucides, avec un apport de 20 g pour 100 g de produit. Les glucides, sucrés ou non, agissent sur la satiété en fonction de leur charge énergétique. Le décours chronologique des effets satiétogènes est différent selon le nutriment considéré et il semble que la satiété induite par les glucides soit maximale immédiatement après le repas et pendant les premières heures qui le suivent. Le pouvoir satiétogène des glucides est plus précoce que celui des lipides qui devient manifeste plusieurs heures après le repas. Cependant, on ne sait pas si les glucides sucrés ont plus ou moins de pouvoir satiétogène que les amidons. Il faut savoir que les fibres augmentent l’effet satiétogène des glucides. C’est pourquoi consommer des pommes de terre avec des épinards par exemple est indiqué, d’une part car les pommes de terre atténuent le goût des épinards pas toujours apprécié des convives, d’autre part parce que les fibres des épinards optimisent l’effet de satiété. Les différences de densité énergétique entre les glucides (4 kcal pour 1 g) et les lipides (9 kcal pour 1 g) donnent aux premiers un avantage potentiel dans la régulation de l’équilibre énergétique et du poids. La densité énergétique de l’alimentation est un déterminant important des apports énergétiques chez l’homme. Le PNNS le rappelle dans les neuf objectifs nutritionnels prioritaires en indiquant qu’il faut réduire la contribution moyenne des apports lipidiques totaux et augmenter la consommation de glucides. L’orientation de santé publique prise par le gouvernement devrait être bénéfique d’un point de vue santé et tendre, à terme, à réduire la prévalence de nombreuses pathologies : obésité, maladies cardio-vasculaires, diabète de type 2…. QUESTION DE DIGESTION La pomme de terre contient une grande partie d’amidon (80 % de sa matière sèche). Ce polysaccharide est lui-même composé de deux glucides : l’amylose et l’amylopectine ; présents respectivement à hauteur de 20 % et de 80 %. Certaines céréales, comme le blé, ont des proportions légèrement différentes avec 25 % d’amylose et 75 % d’amylopectine. Les légumineuses, quant à elles, sont riches en amylose (30 à 66 %), avec des parois cellulaires très résistantes. La digestion de l’amylose est plus longue que celle de l’amylopectine. Or plus la digestion d’un sucre est rapide et plus la glycémie augmente précipitamment. C’est pourquoi les aliments à forte proportion d’amylopectine ont un index glycémique plus élevé que ceux à forte proportion en amylose. Il est donc normal que les légumineuses présentent un index plus faible que celui des céréales ou de la pomme de terre. Ainsi tous les nutriments ou constituants qui vont venir ralentir la digestion vont aussi diminuer la glycémie post-prandiale d’où un index glycémique moins élevé pour l’aliment. Par conséquent, plus un aliment glucidique contient de fibres, de protéines et de lipides et plus sa digestion est ralentie et son index faible. Il est bien entendu admis que la quantité de glucides présents dans l’aliment est également essentielle dans la mesure de l’index glycémique puisque plus cette teneur est élevée et plus l’index l’est également. 03 Nutrition-Santé L’Organisation des Nations Unies a déclaré l’année 2008 « Année internationale de la pomme de terre ». En 2005, l’Assemblée générale de l’ONU avait accepté une demande de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), demandant de reconnaître que la pomme de terre est un aliment de base pour la population mondiale. En 2008, il sera souligné le rôle que la pomme de terre peut jouer dans le développement de la sécurité alimentaire et l’effort d’éradication de la pauvreté. La pomme de terre, source de vitamine C et de potassium, peut contribuer à réduire la mortalité due à la malnutrition. Tandis que sa consommation diminue en Europe, elle augmente dans les pays en développement où elle a doublé en 40 ans mais ne représente encore que le quart de la consommation européenne. En moins de deux décennies, la Chine est devenue le premier producteur de pommes de terre au monde, devant la Russie, l'Europe et les Etats-Unis, traditionnels gros producteurs et consommateurs du tubercule. Aujourd'hui, sur 315 millions de tonnes produites par an, les pays en développement en produisent 162 millions, soit plus de la moitié. CNIPT : 9, rue d’Athènes - 75009 Paris www.cnipt.com 04 A la recherche des pommes de terre Nombreux sont les scientifiques dans le monde qui se passionnent pour la vie intérieure du légume, dans l’objectif de mettre en valeur ses qualités nutritives. Des botanistes américains ont même envoyé des plants dans l'espace pour étudier leur croissance en état d'apesanteur. L'étude du tubercule commence immanquablement par sa caractéristique clé, l'amidon. L'amidon est le facteur le plus important car il constitue de 80 à 85 % de la matière solide du tubercule. De la composition de la pomme de terre dépend sa tenue à la cuisson, son adéquation pour être consommée en salade, en purée ou en frites, et son goût. Une pomme de terre ferme est pauvre en amidon. Une fois cuisinée, elle laisse un goût moelleux dans la bouche. Ces variétés à chair ferme, comme l’Amandine, la Charlotte, la Belle de Fontenay, la Chérie, la Pompadour, la Ratte ou la Roseval, feront merveille dans les salades, les raclettes et les choucroutes. De bonne tenue à la cuisson, elles sont particulièrement recommandées pour les cuissons à la vapeur et à l'eau. Les pommes de terre à chair fondante, comme l’Agata, la Monalisa, la Samba et la Nicola, sont tendres avec une bonne tenue à la cuisson. Elles s'imprègnent à merveille des saveurs des ingrédients avec lesquels on les marie. Ces variétés sont conseillées pour les cuissons rissolées, sautées, les plats mijotés, les gratins et pour la cuisson au four. En règle générale, les pommes de terre riches en amidon, plutôt pauvres en eau, sont mieux adaptées à la cuisson au four, la purée, les frites. En effet, la Bintje, la Caesar, la Manon et la Victoria se délitent à la cuisson et ont la particularité d’absorber l'huile de façon limitée. Bref, il y a bien de quoi faire une année entière sur la pomme de terre, entre toutes les variétés qui existent et leurs modes de cuisson, la pomme de terre sera le légume incontournable de nos repas en 2008. La pomme de terre est partout, dans tous les foyers et dans tous les pays, cuisinée selon les cultures ! Crédit Photo : Pixland - GoodShoot - PhotoDisc - Y. BAGROS 2008, L’ANNÉE DE LA POMME DE TERRE