Evaluation de la douleur et les gestes techniques

Evaluation de la douleur et les gestes techniques
3 et 4 février 2011
3 février
L’EDAAP (L’expression de la douleur chez l’adulte et l’adolescent polyhandicapé)
F. Rondi IDE et F. Moncoucy, médecin généraliste, Hôpital Marin – APHP – Hendaye
Cet exposé se propose de vous présenter l’échelle d’hétéro évaluation de la douleur chez la
personne adulte ou adolescente polyhandicapée (EDAAP) mise en place à l’hôpital marin
d’Hendaye validée statistiquement en 2007 par l’Institut de Santé publique, d’Epidémiologie
et de développement de Bordeaux II.
Un siècle d’histoire : locaux, patients, prise en charge… Du sanatorium, en passant par un
asile pour enfants déficients mentaux, notre établissement accueille à ce jour, en autre, des
patients polyhandicapés.
Que d’évolution !
En effet, ce n’est qu’à partir de 1968, que ces patients acquièrent un statut social, ils sont
enfin reconnus comme des personnes à part entière nommés polyhandicapé : « patient
atteint d’un handicap grave à expressions multiples chez lequel la déficience mentale sévère
est associée à des troubles moteurs entraînant une restriction extrême de l’autonomie et des
possibilités de perception, d’expression et de relation ».
Que dire alors de la reconnaissance de leur douleur ?
Il faut savoir que la douleur chez la personne polyhandicapée est une expérience subjective
aggravée par des difficultés de communication d’où seule une échelle d’hétéro évaluation est
possible.
Aussi, comment la prendre en charge lorsqu’aucun outil ne semble adapté ?
Notre réflexion sur la douleur des patients polyhandicapés a débuté en 1999, menée par le
Docteur Philippe Marrimpoey, président du premier Comité de Lutte contre la douleur
(CLUD). Après avoir listé les outils validés existants (DESS ou DOLOPLUS), il s’est avéré
aucun n’était adapté à la population de notre établissement, d’où ce projet de créer notre
propre échelle.
Ce fut un travail de longue haleine : 8 ans… jusqu’à sa validation statistique finale en 2007
par l’ISPED de Bordeaux.
L’EDAAP (l’échelle d’évaluation de la douleur de l’adolescent et de l’adulte) se veut simple,
facile à utiliser. Elle nécessite cependant un apprentissage. Elle peut- être utilisée par les
professionnels de santé sans la présence du médecin et permet de dépister des situations
douloureuses.
Elle se compose de 11 items répartis en deux thèmes : retentissement somatique et
retentissement psychomoteur et corporel. Un score peut être déterminé à partir de cette
échelle. Il correspond à la somme des cotations de chaque item et a une valeur entre 0 et
41. Une évaluation de l’état basal du patient non douloureux sera réalisée en amont. Ce
profil sera modifié lors d’un épisode douloureux retentissement sur l’humeur, le sommeil,
l’appétit…
L’existence d’une douleur sera affirmée pour tout score supérieur ou égal 7 et confirmée par
un retour progressif de l’expression habituelle du patient après prise en charge ou mise en
place d’un traitement efficace.
Comme tout nouvel outil mis en place, nous avons rencontrés quelques difficultés.
Cependant, au fil des années, nous avons pu constater une nette amélioration de la prise en
charge de la douleur de nos patients polyhandicapés, grâce à la politique de prise en charge
impulsée par le CLUD et l’implication de tous les soignants.
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Evaluation de la douleur et les gestes techniques
3 et 4 février 2011
Conclusion
La création de cet outil a permis à l’hôpital marin d’HENDAYE de se doter d’une échelle
fiable d’évaluation de la douleur, validée statistiquement par l’ISPED de Bordeaux II.
Publiée dans Motricité Cérébrale, et présentée lors de divers congrès, l’EDAAP contribue à
la recherche et à l’amélioration de prise en charge de la douleur des patients
polyhandicapés.
De plus, Il donne la possibilité à tous les intervenants de travailler en interdisciplinarité, en
utilisant un langage commun, de provoquer si nécessaire la décision de prescriptions
permettant ainsi une prise en charge globale de la personne polyhandicapée.
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