MEMOIRE à L’ŒUVRE 10 L’Ecole Supérieure d’Arts d’Avignon en partenariat avec a.p.r.e.s éditions présente, dans le cadre de l’atelier de recherche et de création MEMOIRE à L’ŒUVRE : Une conférence de Guy Lelong Les littératures à contraintes Présentation et modération : Gilles Coudert Mardi 3 avril 2012 à 10H00, dans l’amphithéâtre au 7, rue Violette. Entrée libre Pour nous parler des littératures à contraintes, Guy Lelong, écrivain, critique et chercheur, s’appuiera sur certaines des analyses qu’il a produites ainsi que sur les fictions qu’il a réalisées selon cette méthode. Un nombre important de fictions du xxe siècle ont opéré un renversement de la « forme » et du « fond ». Plutôt que de mettre en forme une histoire déterminée au préalable, ces fictions inventent une histoire à partir de contraintes formelles élaborées en premier. De Mallarmé, voire Proust, au Nouveau Roman, de Raymond Roussel à l’Oulipo, de Georges Perec à Mark Z. Danielewski, des écrivains ont, à des degrés variables, inventé tout ou partie de leurs fictions à partir de contraintes ou de règles. Pour être ainsi « contraintes », ces fictions mettent en avant les propriétés de l’écriture qu’elles explorent, au point d’en presque faire leur sujet principal : structure de récit, montage de séquences narratives, construction de la phrase, rythme, sonorité… Les univers imaginaires produits par ces fictions « langagières » ont pour intérêt d’offrir des représentations atypiques des univers factuels auxquels elles se rapportent. Guy Lelong est écrivain, critique et chercheur. Il conçoit depuis le début des années 1980 des fictions parallèlement à des essais théoriques : 1. Un Plan tramé, récit textuel pour trois murs (espace J&J Donguy, 2000) & Des Relations édifiantes, essai sur l’architecture métafonctionnelle (Les Impressions Nouvelles, 1992) ; 2. Le Stade, roman in situ (éditions Les petits Matins, 2009) & Révolutions sonores, de Mallarmé à la musique spectrale (éditions MF, 2010) ; 3. En préparation : La Poursuite, roman flipbook & Les Déductions de l’art, une conception transverse des récits de la modernité. En lien avec cette double activité, il a collaboré avec le compositeur Marc-André Dalbavie pour plusieurs de ses œuvres dont Mobiles, spécialement conçue pour la Cité de la musique à Paris (2001), consacré une monographie à Daniel Buren (Flammarion, 2001, réédition augmentée en 2012), réalisé une pièce radiophonique sur la villa Savoye de Le Corbusier, Plan libre, livre avec CD (éditions MF, 2005) et édité les Écrits de Gérard Grisey ou l’invention de la musique spectrale (éditions MF, 2008). Gilles Coudert, auteur-réalisateur et producteur de films documentaires, accompagne, depuis plus de 20 ans, la création contemporaine. De 1997 à 2007 il produit et réalise de nombreux films pour le magazine culturel « Métropolis » sur ARTE. Il participe activement à des projets et manifestations artistiques ou architecturales en tant que conseiller ou organisateur. Aux Editions a.p.r.e.s, il dirige plusieurs collections de DVD et de livres-DVD sur l’art contemporain et l’architecture. De 2002 à 2005, il enseigne à l’Université d’Angers / DESS Nouvelle Technologie et Science de la Communication, de 2007 à 2009, il enseigne à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles / Cycle Master-Arts et Techniques de la Représentation ; depuis 2010, il dirige l’Atelier de Recherche « Mémoire à l’oeuvre » à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts d’Avignon. MEMOIRE à L’ŒUVRE (MAO) est un projet collaboratif dans le cadre de l’Atelier Sémantique « Variable médias », conçu et proposé par Gilles Coudert et coordonné par Véronique Mori, enseignante à l’ESAA. Sa problématique de recherche est axée sur la question du document et de la mise en œuvre d’une mémoire active autour des œuvres d’art contemporaines, interrogeant, à partir du processus de création, les conditions de la conservation, restauration et transmission de l’œuvre. Quatre sessions ont été proposées en 2010 et quatre sessions en 2011, abordant à chaque fois une problématique différente. Chaque session est initiée par une conférence, ouverte au public, d’une personnalité invitée (artiste, mais aussi architecte, cinéaste, conservateur…) qui, par l’exposé d’exemples concrets et le partage de son expérience, amorce le débat autour de la problématique abordée. Une rencontre plus spécifique entre l’invitée et les étudiants impliqués dans l’atelier de recherche approfondit la thématique. Ces présentations sont filmées puis analysées rétrospectivement dans le cadre de l’atelier avec l’équipe des étudiants et des enseignants concernés et relayées par la projection de nombreux films autour des projets étudiés. L’outil audiovisuel est étroitement associé dans les étapes d’analyse et de réflexion mais aussi dans le processus d’élaboration des documents (captation, projection, montage, édition). Les projets et les démarches présentés par les invités constituent des bases de réflexion pour les étudiants qui peuvent rebondir en travaillant plus spécifiquement sur tel ou tel aspect - soit en s’associant à une des actions déjà en cours avec les artistes intervenants, soit en élargissant la problématique à d’autres cas. L’ensemble des interventions et des recherches constitue à terme un corpus exemplaire autour des pratiques concernant la conservation, la restauration et la transmission de l’art contemporain. L’élaboration de documents exploitables (écrits, photos, films) et diffusables (éditions, projections, site internet) est au cœur du dispositif de l’atelier de recherche et donne lieu à l’élaboration d’un site internet dédié au projet ainsi qu’une édition numérique, qui seront co-édités par l’Ecole Supérieure d’Art d’Avignon et a.p.r.e.s. Editions. Le dialogue instauré entre les différents médias et leur spécificité sont mis à profit pour développer et transmettre au mieux la recherche à l’œuvre dans cet atelier. En 2012, dans le cadre de MEMOIRE à L’ŒUVRE, l’Ecole Supérieure d’Art d’Avignon recevra quatre intervenants invités par Gilles Coudert : François Ede - réalisateur et directeur de la photo / Restauration, reconstruction et restitution des films en couleur (le 20 mars). Guy Lelong - écrivain / Les littératures à contraintes (le 3 avril). Hans Walter Müller - architecte / L’architecture de l’air et l’impertinence de la disparition (le 17 avril). Françoise-Hélène Jourda - architecte / La conception durable (le 29 mai).