INTERSPÉCIALITÉS
104Diabète & Obésité • Mars 2012 • vol. 7 • numéro 57
DIABÈTE ET DÉPRESSION,
UN EFFET BILARAL
UN RISQUE DE DÉPRESSION
AUGMENTÉ CHEZ LES
DIABÉTIQUES
Selon les données de la ta-ana-
lyse d’Anderson et al. ayant in-
clus 20 études d’intervention, les
diatiques ont deux fois plus de
risque d’avoir une dépression que
les non diabétiques (OR = 2,0 ; IC
95 % = 1,8-2,2) (1). Cette associa-
tion est forte puisquelle persiste
quelle que soit la méthode d’éva-
luation, l’âge et le type de diabète.
Les facteurs expliquant ce risque
augmen de pression sont peu
connus. Certains font l’hypothèse
* Service de Psychiatrie Adulte et de Psychologie Médicale,
Hôpital Casselardit, CHU Toulouse ;
** Service de Diabétologie, Maladies Métaboliques et Nutrition,
CHU Toulouse ; Inserm, U1027, Toulouse.
d’un impact négatif du diabète
et des contraintes de sa prise en
charge pour expliquer l’appari-
tion d’une pression (2). Létude
de Golden et al. renforce cette hy-
pothèse puisque dans ce travail,
les sujets avec un diabète connu
avaient plus de symptômes dé-
pressifs (OR = 1,54 ; IC 95 %=2,13–
2,09) que les sujets normogly-
miques, alors que les sujets avec
une hyper glycémie à jeun ou un
diate méconnu (3) navaient
pas plus de symptômes dépressifs
(OR=0,69; IC 95 % = 0,63–0,99 et
OR = 0,75; IC 95 % = 0,44–1,27, res-
pectivement).
UN RISQUE DE DIABÈTE
AUGMENTÉ CHEZ LES DÉPRIMÉS
Plusieurs études épidémiolo-
giques se sont intéressées au lien
entre sympmes dépressifs et
risque de diabète. Une ta-ana-
lyse a ainsi identifié 13 études
longitudinales ayant utili des
échelles évaluant les symptômes
dépressifs comme la CES-D (Cen-
ters for Epidemiologic Studies for
Depression Scale) et ayant recueilli
les cas de diabète (4). Les sujets
ayant une dépression avaient un
risque augmenté de 60 % de dé-
velopper un diabète (OR = 1,60 ;
IC 95 % = 1,37-1,88). Dans l’étude
de Golden (3), le risque de diabète
augmentait de 10 % pour chaque
augmentation de 5 points de la
CES-D. Cependant, cette associa-
tion disparaissait en ajustant sur le
niveau d’activité physique, l’apport
calorique journalier, la consom-
mation d’alcool et de tabac. Il
semble donc que l’augmentation
xxxxx
xxxxx
xxxxxx
xxxxx
Diabète et dépression sont deux
pathologies fréquentes et fortement
associées. Les sujets diabétiques
ont deux fois plus de risque de pré-
senter un syndrome dépressif que
les non-diabétiques. Par ailleurs, les
sujets dépressifs ont aussi un risque
accru de développer un diabète. Les
objectifs de cet article sont d’établir
l’impact de la dépression sur le dia-
bète, de donner des outils de dépis-
tage simples utiles aux praticiens
non psychiatres et de rappeler les
modalités de prise en charge.
Introduction
Dépression et diabète
Quelles influences réciproques ?
Magalie Garcia*, Dr Caroline Sanz**, Pr Laurent Schmitt*
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DÉPRESSION ET DIABÈTE
Diabète & Obésité • Mars 2012 • vol. 7 • numéro 57 105
du risque de diate chez les sujets
avec des symptômes pressifs
s’explique avant tout par un mode
de vie défavorable (faible activité
physique, prise de poids, consom-
mation dalcool et de tabac).
EFFETS DE
LA PRESSION
SUR L’ÉVOLUTION
DU DIATE
De nombreuses études ont
confirmé l’impact négatif de la
comorbidité dépressive sur les
complications et la mortalité liées
au diabète. Il semble exister un
continuum puisque, dans certains
travaux, l’eet de la dépression
est significatif, même lorsque les
sympmes dépressifs sont peu in-
tenses et insusants pour poser le
diagnostic d’épisode dépressif ma-
jeur tel que défini dans le DSM-IV
(Encadré 1)
.
CONTRÔLE GLYCÉMIQUE
Plusieurs ta-analyses, dont
celle de Lustman et al. en 2000
(5), retrouvaient un plus mauvais
contrôle glycémique chez les su-
jets dépris comparativement
aux non-déprimés. Cet eet est
similaire chez les diatiques
types 1 et 2. La taille deet aug-
mente si l’on utilise des question-
naires standardisés en hétéro-
passation pour le diagnostic d’un
épisode dépressif majeur, au lieu
d’auto-questionnaires. Les sujets
semblent donc sous-estimer leurs
sympmes dépressifs.
Des études de cohortes, avec un
suivi de plusieurs années (5), re-
trouvent une élévation persistante
de l’HbA1c chez les patients dia-
bétiques présentant un épisode
dépressif majeur, renfoant lhy-
pothèse d’un impact gatif de la dé-
pression sur léquilibre glycémique.
Les mécanismes explicatifs de
cet impact négatif sont multiples
et agissent probablement en sy-
nergie chez le sujet diatique
déprimé. Ainsi, la présence de
sympmes dépressifs chez les
patients diatiques, semble être
un facteur prédictif de mauvaise
observance, plus particulrement
médicamenteuse et des règles hy-
giéno-diététiques. Par ailleurs, la
comorbidité dépressive est liée à
une diminution de lactivité phy-
sique spontanée, ce qui peut être
le reflet des symptômes de ralen-
tissement psychomoteur et des
troubles de la motivation retrou-
vés classiquement au cours d’un
épisode dépressif majeur (6).
Enfin, le retrait social qui fait éga-
lement partie des symptômes dé-
pressifs pourrait entraîner une
moins bonne assidui aux ren-
dez-vousdicaux, et donc un dé-
faut daccès aux soins (2).
La présence d’une pression ca-
ractérisée est donc un frein à la
bonne prise en charge du diabète
en altérant l’observance di-
camenteuse et le suivi des règles
hygiéno-dtiques, piliers de la
prise en charge.
Encadré 1
CRITÈRES DIAGNOSTIQUES D’UN ÉPISODE
DÉPRESSIF MAJEUR D’APRÈS LE DSM-IV (12)
A. Au moins 5 des symptômes suivants pendant une même période
d’une durée de 2 semaines; au moins un des symptômes est soit
(1) une humeur dépressive, soit (2) une perte d’intérêt ou de plaisir.
1. Humeur dépressive présente pratiquement toute la journée,
presque tous les jours (tristesse, pleurs, sentiment de vide)
2. Diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour toutes ou
presque toutes les activités
3. Perte ou gain de poids significatif en l’absence de régime, ou dimi-
nution ou augmentation de l’appétit presque tous les jours
4. Insomnie ou hypersomnie
5. Agitation ou ralentissement psychomoteur
6. Fatigue ou perte d’énergie
7. Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappro-
priée
8. Diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer ou indécision
9. Pensées de mort récurrentes, idées suicidaires
B. Les symptômes ne répondent pas aux critères d’un épisode mixte
(association à des symptômes maniaques, dans le cadre d’un trouble
bipolaire de l’humeur).
C. Sourance cliniquement significative ou altération du fonctionne-
ment social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.
D. Les symptômes ne sont pas imputables aux eets physiologiques
directs d’une substance (par exemple, une substance donnant lieu
à abus, un médicament) ou d’une aection médicale générale (par
exemple, hypothyroïdie).
E. Les symptômes ne sont pas mieux expliqués par un deuil, sauf
s’ils persistent pendant plus de deux mois ou s’accompagnent d’une
altération marquée du fonctionnement, de préoccupations morbides,
de dévalorisation, d’idées suicidaires, de symptômes psychotiques ou
d’un ralentissement psychomoteur.
106Diabète & Obésité • Mars 2012 • vol. 7 • numéro 57
INTERSPÉCIALITÉS
COMPLICATIONS ÉVOLUTIVES
La pression est également asso-
ciée aux complications évolutives du
diabète, en particulier macro- et mi-
crovasculaires : atrome, dysfonc-
tion érectile, rétinopathie et néph-
ropathie. Les diabétiques primés
ont plus de complications et elles
surviennent plus précocement (2).
De plus, l’intensi des symptômes
dépressifs est positivement core
à la rité et au nombre de compli-
cations. Ainsi, le fait davoir bénéficié
dau moins un geste de revasculari-
sation myocardique (angioplastie,
pontage ou stent) est significative-
ment associé à un risque augmenté
dépisode dépressif majeur.
Les patients diabétiques pri-
més ont également 1,5 à 2 fois plus
de risque de présenter au moins
3 facteurs de risques vasculaires
que les diabétiques non déprimés
(7). Lintensité des symptômes et
le fait de prendre un traitement
antidépresseurs sont indépen-
damment associés au nombre de
facteurs de risque vasculaire, tels
que : hypertension artérielle, dys-
lipidémie, tabagisme, obésité.
UN FORT IMPACT
SUR LA QUALITÉ DE VIE
Comme dans d’autres maladies phy-
siques chroniques, la comorbidité
dépressive, chez les patients diabé-
tiques, entrne un handicap fonc-
tionnel plus important que chez les
non-diabétiques (2). Il semble exis-
ter un eet synergique négatif de ces
deux pathologies. Egede et al.(8) ont
soumis des patients diabétiques à
des ches routinières standardisées
et ont mesu leurs performances.
Le handicap fonctionnel est 3 fois
plus important chez les diabétiques
comparés aux non-diabétiques
(OR=3,00; IC 95% = 2,62-3,42) ; il
est plus de 2 fois plus élevé chez les
patients déprimés compas aux
non-primés (OR = 2,42 ; IC 95%=
2,10-2,79). Pour les diabétiques
avec comorbidité dépressive, ce
handicap fonctionnel devient bien
plus important, par comparaison
aux non-diabétiques non pris
(OR = 7,15 ; IC 95% = 4,53-11,28).
MORTALITÉ
Plusieurs études longitudinales
reprises dans la ta-analyse de
Rustad (2) et portant sur plusieurs
milliers de patients, mettent en
évidence une augmentation du
taux de mortalichez les patients
diabétiques psentant un épisode
pressif majeur. Les sultats sont
concordants avec une mortalité
plus que doublée (9, 10).
Bien que ces symptômes doivent
être des symptômes d’alerte pour
le clinicien, l’utilisation des cri-
tères consensuels des troubles dé-
pressifs restent la gle.
DIAGNOSTIC CLINIQUE DES
TROUBLES DÉPRESSIFS
Les troubles dépressifs se caracté-
risent en fonction de la fréquence,
de l’intensité des symptômes et
de leur retentissement sur la vie
quotidienne. On peut distinguer
trois tableaux pertinents en pra-
tique clinique, dont les critères
diagnostiques sont décrits dans le
DSM-IV (12).
La dépression a donc un impact
extrêmement négatif sur la qua-
lité de vie et la mortalité des su-
jets diatiques. Il convient d’en
connaître les modalités de dépis-
tage et les outils pour une prise en
charge ecace.
PISTAGE
DE LA DÉPRESSION
PERTINENCE
DES SIGNES CLINIQUES ?
Certains sympmes physiques de
létat pressif peuvent aussi être
ceux dun déséquilibre du diabète :
fatigue, trouble de l’aptit, troubles
du sommeil ou de la libido. Pour aug-
menter la spécicité du diagnostic
dans une population médicale am-
bulatoire, une étude récente (11) a
mont la pertinence des signes co-
gnitifs et aectifs de la dépression :
faible estime de soi, sentiment de
culpabilité, tristesse, pessimisme,
idéations suicidaires, etc.
Lépisode dépressif majeur
(En-
cadré 1)
, dont les symptômes car-
dinaux sont l’humeur dépressive
et la perte d’intét ou de plaisir
toute la journée, évoluant depuis
au moins 2 semaines.
Le trouble dysthymique : humeur
dépressive présente au moins un
jour sur deux, signalée par le pa-
tient et repérée par l’entourage.
Le trouble évolue depuis au moins
2 ans.
• Le trouble de l’adaptation avec
humeur dépressive : sympmes
émotionnels et comportementaux
suite à un facteur de stress iden-
tifiable (annonce diagnostique,
événements de vie négatifs), avec
humeur dépressive, pleurs, senti-
ment de désespoir. Ce trouble peut
survenir dans les suites de l’an-
nonce du diabète ou de l’appari-
tion de complications invalidantes
(plaie du pied, troubles de la vision
liés à un œdème maculaire, insuf-
fisance cardiaque, etc.). Le trouble
peut durer de 3 à 6 mois.
Plusieurs études longitudinales mettent en
évidence une augmentation du taux de mortalité
chez les patients diabétiques présentant un
épisode dépressif majeur.
DÉPRESSION ET DIABÈTE
Diabète & Obésité • Mars 2012 • vol. 7 • numéro 57 107
LES OUTILS DE DÉPISTAGE
Plusieurs tests et échelles de dé-
pistage de la dépression ont été
validés dans des populations de
patients atteints de maladies phy-
siques, dont le diabète. Le choix du
test par le praticien repose sur le
temps dont il dispose et sur le de-
gré d’altération de l’humeur sus-
pectée chez le patient.
Tests ultra-courts
Les tests ultra-courts, de 1 à
4items
(Encad 2)
, ont fait la preuve
dune bonne valeur prédictive néga-
tive dans une méta-analyse récente
(13). Il s’agit de questions ciblées
posées par le médecin, attendant
une réponse par oui ou non. Une ré-
ponse positive à une seule question
doit conduire à rechercher d’autres
signes de façon plus approfondie.
Questionnaire de Santé du
Patient – 9 items (Patient Health
Questionnaire, PHQ-9)
C’est un auto-questionnaire à
9 items reprenant les critères
d’épisode dépressif majeur du
DSM-IV-TR. Chaque item est coté
en intensité de 0 à 3, le score seuil
permettant dévoquer le diagnos-
tic de dépression est de 10/27.
Inventaire de Dépression de Beck
Version courte (Beck Depression
Inventory Short Form, BDI-SF)
Il s’agit d’une échelle auto-admi-
nistrée à 13 items, chaque item est
Encadré 2
QUESTIONNAIRE ULTRA-COURT PHQ-2
POUR LE DÉPISTAGE DE LA DÉPRESSION :
1. Durant le mois écoulé, avez-vous été perturbé par un cafard, une dé-
prime, une perte d’espoir?
2. Durant le mois écoulé, avez-vous été souvent perturbé par peu d’inté-
rêt ou de plaisir dans vos activités?
coté en intensité de 0 à 3. Le score
seuil est de 9 à 10/39 pour évoquer
un syndrome dépressif dans un
but de dépistage.
TRAITEMENT DE LA
PRESSION CHEZ LE
DIABÉTIQUE
Peu d’essais cliniques se sont spé-
cifiquement inress à l’eca-
cité des traitements antidépres-
seurs en population diabétique
(14-17). Ils sont rappes dans le
tableau 1
, à lexception de celui qui
a utili de la nortriptyline (16),
puisque cette molécule n’est plus
sur le marc en France.
EFFICACITÉ SUR LES SYMPTÔMES
DÉPRESSIFS MAIS PAS SUR
L’HbA1c
Ces essais montrent une bonne ré-
ponse sur les symptômespres-
sifs et peu ou pas d’eets sur l’équi-
libre glymique. Une de ces études
a porté sur le risque de currence
de la pression chez des sujets dia-
tiques ayant un traitement pro-
phylactique par sertraline (Zoloft®)
après un épisode dépressif majeur.
Comparativement au placebo, la
sertraline diminuait de moitié le
risque de récurrence (HR= 0,51; IC
95 % = 0,31-0,85). Durant la phase
de traitement de l’épisode dépressif
majeur avec la sertraline, l’HbA1c
avait significativement baissé (-0,4
± 1,4 %; p =0,002), mais il ny avait
pas de diérence signicative lors
de la phase de prophylaxie entre les
2groupes de traitement (p = 0,90).
En l’absence d’eet sur la glycé-
mie, il n’existe par conséquent pas
de recommandations scifiques
de la PEC de la dépression chez le
sujet diatique. Selon les recom-
mandations de la HAS de 2002, en
premre intention, les IRS (inhi-
biteurs de la recapture de la séro-
tonine) et les IRSNA (inhibiteurs
de la recapture de la sérotonine et
de la noradrénaline) sont les mo-
cules indiquées dans la prise en
charge ambulatoire dun épisode
pressif.
Tableau 1 - Essais cliniques randomisés portant sur le traitement de la dépression chez des diabétiques.
Interventions Administra-
tion
Sujets Durée Effet sur
la dépression
Effet sur l’HbA1c
Thérapie cognitivo-
comportementale (17)
1h/semaine 51 DT2 10 semaines oui non
Fluoxetine (PROZAC®)(15) < 40 mg/jour 26 DT1
34 DT2
8 semaines oui non
Sertraline (ZOLOFT®) (14)
En prévention de la
récidive
Dose efficace
pour la phase
de traitement
26 DT2
26 DT1
52 semaines oui Non
(mais baisse de l’HbA1c du-
rant la phase de traitement)
108Diabète & Obésité • Mars 2012 • vol. 7 • numéro 57
INTERSPÉCIALITÉS
Dans plusieurs études, la prise en
charge conjointe du diate et de
la dépression avec une approche
psycho-éducative retrouvaient
une ecacité notable sur les
sympmes pressifs mais pas
sur l’équilibre glycémique.
INTERACTION ENTRE
LES ANTIDIABÉTIQUES ORAUX
ET LES ANTIDÉPRESSEURS
Du fait de l’inhibition du cyto-
chrome P450, certains IRS comme
lauoxétine (Prozac®) modifient le
tabolisme des glinides (repagli-
nide Novonorm®) et augmentent le
risque hypoglycémique.
IMPACT DES ANTIDÉPRESSEURS
SUR L’ÉQUILIBRE GLYCÉMIQUE
Une étude de cohorte anglaise a in-
clus 165 958 patients ayant pris un
traitement antidépresseur entre
1990 et 2005 (18). Les patients
avaient au moins 30 ans et pas de
diate à l’entrée dans l’étude. Un
total de 2243 personnes a déclaré
un diabète au cours du suivi. Les
sujets qui avaient pris un traite-
ment antidépresseur à forte dose
et durant plus de 24 mois avaient
un risque de diabète quasiment
doublé (OR = 1,84 ; IC 95 %=1,35-
2,52). L’augmentation du risque
ne semblait pas homogène selon le
type de molécule prescrite. Alors
quaucun excès de risque n’est mis
en évidence pour le citalopram ou
la sertraline, le risque de diabète
était augmen pour une utilisa-
tion prolongée et à fortes doses
d’amitriptyline (OR = 2,49 ; IC
95 % = 1,52–4,08), de paroxétine
(OR = 1,75 ; IC 95 % = 1,13–2,72)
ou de venlafaxine (OR = 3,01, IC
95 %=1,01–9,02). Cependant, l’in-
terprétation doit rester prudente
car les caractéristiques des sujets
prenant ces molécules étaient pro-
bablement diérentes bien quun
ajustement sur l’âge, le sexe, l’in-
dice de masse corporelle, le tabac,
la dyslipidémie, l’hypertension
artérielle et les traitements anti-
psychotiques ait é fait.
EN CONCLUSION
Le diabète et la dépression sont
des pathologies chroniques as-
sociées à des taux de complica-
tions et de mortalité élevés ainsi
quà des coûts de soins de santé
élevés. Les personnes atteintes
de diabète et de dépression en
même temps ont souvent plus de
mal à suivre leur traitement anti-
diabétique ; par conséquent, elles
présentent un mauvais contrôle
métabolique, un taux de compli-
cations plus élevé, une qualité de
vie plus basse ainsi qu’un risque de
mortalité plus élevé. Un diagnos-
tic précoce de la dépression et
une prise en charge pharmacolo-
gique adaptée doivent permettre
une diminution des symptômes
dépressifs. Tous les antidépres-
seurs n’ont probablement pas le
même eet sur l’équilibre méta-
bolique et des études d’interven-
tion bien conduites sont encore
nécessaires pour nous permettre
d’avoir un choix spécifique. n
Mots-clés :
Dépression, Diabète, Antidépresseur,
Equilibre glycémique
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