Par Krys3000 (Groupe « The Trust » - http://www.cours-en-ligne.tk/) Page 4
Les méristèmes sont des groupes de petites cellules de même diamètre qui ont les caractéristiques embryonnaire, un peu
comme des cellules souches. Ils peuvent être végétatifs (c'est-à-dire qu’ils formeront les tiges et racines et se régénèrent
continuellement) ou reproducteur (inflorescentiels, primaire ou secondaire) selon le stade du développement.
II – ACTEURS DE L’EMBRYOGENESE
Par approche mutant exécutée afin d’identifier les acteurs de ce développement, on a pu identifier :
• Mutants sans MAC (shootless)
• Mutants avec des problèmes de taille de MAC
• Mutants sans MAR
• Mutants sans partie apicale (phénotype gurke)
• Mutants sans partie centrale (phénotype fackel)
• Mutants sans partie basale (phénotype monopteris)
• Mutants sans méristèmes (phénotype gnom). Cette protéine oriente les composés pariétaux. En cas de mutation,
l’orientation devient anarchique et on perd ou inverse la polarité, d’où le fait que l’on obtient une boule.
Pour étudier cette fois la symétrie de l’embryon, on utilisera un marqueur de la polarité : AtLTP1, protéine de transfert lipidique
de la cuticule. Celle-ci n’est donc exprimée que dans la partie apicale. On pourra alors utiliser des gènes rapporteurs, ou, si l’on
ne veut pas faire de transgénèse, faire de l’immunocytomarquage ou de l’hybridation in situ c'est-à-dire qu’on prélèvera les
embryons, on en fait des tranches, et, en utilisant in vitro de l’ARN antisens marqué, on localise précisément le gène.
Toutefois, la division asymétrique du zygote n’est pas une condition obligatoire pour la formation de la polarité. Celle-ci peut se
faire même si les divisions sont anormales. L’axe apico-basal se forme alors selon un gradient indépendant de l’embryon. Il y a
donc ici un rôle de l’auxine.
Pour localiser celle-ci, on utilisera les systèmes rapporteurs :
• L’élément DR5, un motif TGTCTC, est un élément de réponse à l’auxine. Disposé en 9 exemplaires de façon inversée en
aval d’un promoteur, on obtiendra une meilleure sensibilité.
• Le transport de l’auxine peut être mis en évidence par le suivi de pin1, qui permet de transporter l’hormone. On
fabrique alors la construction PIN1::PIN1:GFP (Promoteur PIN1 + Début de protéine PIN1 + GFP, donc fusion
transcriptionnelle) et cela nous permet de savoir que l’auxine est transportée de la partie inférieure à la partie
supérieure. Le MAR et les cotylédons sont bourrés d’auxine car ils en ont besoin pour le développement. Par contre le
MAC lui est totalement vide et ne dépend donc pas de l’auxine.
Il existe 8 protéines PIN chez la plante, mais le phénotype n’est remarquable que si pin1 perd sa fonction. Les autres mutants,
s’ils sont mutés seuls, ne donnent rien de remarquable. Mais avec plusieurs mutations à la fois, on peut obtenir :
- Fusion des cotylédons et raccourcissement de l’hypocotyle si on mute pin4 et pin7
- Fusion des cotylédons et raccourcissement de l’hypocotyle et de la racine si on mute pin1, pin4 et pin7
- Affection grave des cotylédons, de l’hypocotyle et de la racine si on mute pin1, pin3, pin4 et pin7.
Ces protéines ont toutes un effet différent :
Pin1 est uniformément localisé au départ, puis s’accumule en partie basale.
Pin3 s’accumule au stade cordiforme au niveau du futur pôle racinaire. Il ne joue toutefois pas de rôle important dans
le développement.
Pin4 s’accumule dans la descendance des cellules pro-vasculaires et de l’hypophyse (envoie vers le suspenseur)
Pin7 transporte du pôle basal au pôle apical au stade 2 cellules, puis change subitement de polarité au stade globulaire
(de l’hypophyse vers le suspenseur)
Mise à part Pin, il y a d’autres gènes impliqués dans la signalisation de l’auxine : Monopteros, Bodenlos, et AXR6. On peut
constater que :
Les mutants pour chacun de ces gènes sont altérés au niveau de la formation de l’axe embryonnaire et de la
différentiation vasculaire.
Les mutants pour Monopteros et bodenlos (qui correspond au gène IAA12 impliqué dans la réponse à l’auxine), au
stade globulaire, présentent une forte erreur dans la division des cellules de l’hypophyse.
La mutation bodenlos correspond à une transition G A changeant une proline en sérine.
MP et BDL sont dans le noyau et ont des interactions. Elles jouent donc possiblement un rôle dans le développement.
On a proposé un modèle : BDL est associé à MP. Lorsqu’il y a un afflux d’auxine, pin4 entraine une liaison de l’auxine à BDL, qui
sera alors dégradé par un complexe SCF
TIR1
. MP, libéré, pourra alors se lier aux éléments de réponse à l’auxine qui vont mener à
la formation du MAR.