la competitivite des entreprises europeennes face a la mondialisation

COMMISSION DES COMMUNAUTES EUROPEENNES
Bruxelles, 20.01.1999
COM (1998) 718 final
COMMUNICATION DE LA COMMISSION
AU CONSEIL,
AU PARLEMENT EUROPEEN,
AU COMITE DES REGIONS ET
AU COMITE ECONOMIQUE ET SOCIAL
LA COMPETITIVITE DES ENTREPRISES EUROPEENNES
FACE A LA MONDIALISATION -
COMMENT L’ENCOURAGER
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ommissions, les documents diffusés n'engagent pas la Commission et seule la version publiée au Journal
Officiel des Communautés européennes fait foi.
2
COMMUNICATION DE LA COMMISSION
LA COMPETITIVITE DES ENTREPRISES EUROPEENNES
FACE A LA MONDIALISATION -
COMMENT L’ENCOURAGER
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION 4
I. TENDANCES : LE PHENOMENE DE LA MONDIALISATION 5
I.1 LES ELEMENTS MOTEURS DE LA MONDIALISATION 6
I.2 LES NOUVEAUX FACTEURS CLEFS DE LA COMPETITIVITE 7
L'environnement multilatéral : un nouveau cadre institutionnel
7
Industries de la connaissance : le nouvel enjeu
8
Internet, commerce électronique : nouveau media, nouvelles pratiques
8
Recherche et développement technologique : un cycle de temps plus resserré
9
Petites et moyennes entreprises : de nouveaux acteurs globaux
9
Emploi et qualité de la vie
10
Un développement soutenable et durable
10
II. LES POSITIONS DES ENTREPRISES EUROPEENNES FACE A LA
MONDIALISATION : ELEMENTS DE DIAGNOSTIC 10
II.1 COMPÉTITIVITÉ : LE BESOIN DE NOUVELLES DEFINITIONS 11
II.2 UN POSITIONNEMENT TRADITIONNEL PLUTÔT QUE “PORTEUR” SUR LE
PLAN INDUSTRIEL 11
Une industrie européenne compétitive, mais présentant des faiblesses dans sa
spécialisation
11
Une utilisation modeste des technologies de l’information
12
La mondialisation tardive des services aux entreprises
13
II.3 IDENTITE CULTURELLE ET SECTEUR AUDIOVISUEL - UN DEFI ET UNE
CHANCE 14
II.4 POLITIQUE SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE : UN EFFORT
INSUFFISANT ET UNE ORGANISATION PERFECTIBLE 14
Un niveau et un accroissement de ressources inférieur
14
Une politique fragmentée et peu coordonnée
16
Une moindre efficacité dans l’exploitation des résultats de la recherche
16
II.5 UN SYSTEME PEU PERFORMANT DANS LE DOMAINE DES BREVETS ET DU
COMMERCE DES LICENCES 17
II.6 ALLIANCES, FUSIONS ET ACQUISITIONS DANS LES DOMAINES AVANCES :
UNE CERTAINE INHIBITION 18
Fusions et Acquisitions
18
Partenariats de recherche
18
II.7 L'EUROPE NE VALORISE PAS ASSEZ LE RISQUE 19
III. ORIENTATIONS POUR UNE NOUVELLE POLITIQUE INDUSTRIELLE 20
III.1 PROMOUVOIR LA COMPÉTITIVITÉ DANS UNE PERSPECTIVE MONDIALE 21
Adapter les systèmes d’acquisition des compétences et susciter l’esprit
d’entreprise
21
Améliorer le système “recherche - exploitation des résultats ”
22
Faciliter la prise de risque
22
Réorienter l'aide publique aux entreprises vers l’investissement immatériel
23
Valoriser le capital humain
23
Accroître la mobilité des personnes
24
III.2 PROMOUVOIR L'ACCES DES ENTREPRISES AU MARCHE MONDIAL 24
Poursuivre la mise en valeur des avantages concurrentiels du Marché intérieur
24
Assurer une concurrence efficace qui permette de tenir compte de la nature
mondiale et innovatrice des marchés
26
Continuer les efforts positifs dans la libéralisation du secteur public
28
3
III.3 PROMOUVOIR UN CONSENSUS ET DES REGLES DU JEU EQUITABLES AU
NIVEAU MONDIAL 28
Promouvoir l’établissement d’un cadre concurrentiel mondial
28
Contrôler l’application des règles
29
Défendre les positions européennes : renforcer la vigilance, préparer les
négociations, travailler ensemble
29
Œuvrer pour la mise en place d’une coordination approfondie au niveau mondial
30
Responsabiliser les industriels
31
Promouvoir l’intérêt des consommateurs et des utilisateurs
31
CONCLUSIONS 32
ANNEXE 33
RESUME SYNTHETIQUE 33
4
INTRODUCTION
A la veille d’entrer dans le 3ème millénaire, l’Europe se trouve, avec ses
forces, ses faiblesses, son marché, ses traditions et ses valeurs, confrontée
à une accélération de la mondialisation des économies. Ce défi requiert non
seulement une adaptation des entreprises, mais également une réponse
politique.
Dans l’incertitude créée par les mouvements récents de l’économie
mondiale, le pôle de stabilité économique et de croissance non inflationniste
que constitue l’Union illustre les bénéfices déjà retirés de la dynamique de la
construction européenne. L’expérience acquise, les efforts consentis dans
le cadre de la construction du Marché intérieur et la création de l’Euro
s’avèrent autant d’atouts positifs.
La mondialisation est, pour l’Europe, une chance à saisir plutôt qu’une
menace. Loin d’être la cause du chômage en Europe, elle est source
potentielle de création d’emploi. Il existe un lien étroit entre le
développement des échanges mondiaux, la croissance économique et
l’emploi : la majeure partie de la prospérité de l’Union repose aujourd’hui sur
le commerce et l’investissement international. Mais pour en tirer le meilleur
parti, pour l’influencer au mieux des intérêts de ses citoyens et de l’économie
européenne, l’Union doit s’adapter sans attendre à ce nouvel état de fait, et
se doter des meilleurs outils pour l’exploiter.
Il est clair toutefois que ce processus de mondialisation comporte des
phases d’ajustement qui peuvent susciter des inquiétudes voire des risques,
par exemple sur le plan social ou environnemental. C’est pourquoi la
protection des valeurs de l’Europe doit, parallèlement à cette adaptation,
constituer à la fois un objectif et un atout pour aborder dans de bonnes
conditions le phénomène de la mondialisation. De même, pour l’Europe, le
développement soutenable et durable doit viser à créer simultanément les
conditions économiques et sociales pour préserver l’environnement, soutenir
la compétitivité et contribuer à la création d’emplois.
La compétitivité des entreprises, c’est aussi l’affaire des citoyens : elle
concerne leur emploi présent et futur, les conditions de travail, la protection
sociale, l’impact sur l’environnement, toutes choses auxquelles ils sont
attachés ; elle dépend de la qualité de leurs compétences, de leur créativité,
de leur aptitude à prendre le risque d’innover et d’entreprendre.
L’Europe s’est dotée d’une politique industrielle qui vise à accroître la
compétitivité de ses entreprises dans une économie ouverte et
concurrentielle et qui contribue à renforcer la priorité donnée à la politique
d’emploi. Les exigences de la mondialisation ainsi que les préoccupations
des citoyens imposent de s’interroger sur sa pertinence et sur les moyens de
renforcer la capacité à stimuler l’innovation et l’esprit d’entreprise en Europe.
Cette Communication est un document de réflexion qui décrit les principaux
défis que l’Union européenne devrait relever pour tirer profit de la
mondialisation. Elle indique les pistes à explorer par l’Union, les instruments
à mettre en œuvre et identifie les priorités pour les actions futures. Ces
orientations s’intègrent dans la politique générale de l’Union de renforcement
5
de la croissance et de création d’emploi, dans le cadre du processus de
réforme économique, des lignes directrices pour l’emploi et des grandes
orientations de politique économique.
I. TENDANCES : LE PHENOMENE DE LA MONDIALISATION
Phénomène déjà ancien, la mondialisation a connu une accélération de son
développement au lendemain de la seconde guerre mondiale, en trois
vagues successives :
L'internationalisation du commerce (ce dernier croissant plus rapidement
que la production depuis les années 50) ;
l’internationalisation des flux de capitaux (ceux-ci augmentant beaucoup
plus vite que le commerce depuis les années 80) ;
et, récemment, la mondialisation des flux d'information (ceux-ci croissant
beaucoup plus rapidement que le commerce ou les capitaux). La
mondialisation est devenue un élément fondamental de développement pour
l’ensemble des économies industrialisées et émergentes, ainsi que pour
l’essentiel des entreprises manufacturières ou des services.
Depuis 1950, la croissance du commerce mondial de marchandises a dépassé chaque
année celle de la production de marchandises mondiale (6,3% en moyenne annuelle
contre 4% pour la production).
Entre 1985 et 1997, les flux d’investissements directs à l’étranger des pays de l’OCDE
ont été multipliés par sept, passant d’environ 50 à 382 milliards de dollars.
Les paiements transfrontières (honoraires, redevances…) ont plus que quadruplé depuis
1983, pour dépasser les 50 milliards de dollars.
L'ouverture des marchés mondiaux à la concurrence est une réalité
quotidienne pour les firmes européennes, une tendance historique pour
l’évolution des sociétés et des mentalités, un facteur de remise en cause et
une incitation pour les pouvoirs publics à l’adaptation des réglementations
gouvernementales. Caractérisée par l'intensification des flux transfrontaliers,
la mondialisation signifie plus encore la transformation en profondeur des
structures, de l'organisation et de la nature du commerce international.
Pratiquement tous les secteurs industriels connaissent de profondes
transformations de structures. Ces phénomènes sont particulièrement
marqués dans les secteurs incorporant une part croissante de technologies
avancées, comme les industries automobiles, pharmaceutiques et les
télécommunications. L’impact de la mondialisation touche également les
secteurs manufacturiers plus traditionnels, comme l’industrie textile, qui font
l’objet de tensions internationales récurrentes.
Un des aspects majeurs de la mondialisation est l'importance croissante que
prennent les services par rapport aux produits manufacturés et, plus
récemment, l'émergence d’une nouvelle forme d’économie basée sur la
“mise en réseaux”.
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