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INTRODUCTION
A la veille d’entrer dans le 3ème millénaire, l’Europe se trouve, avec ses
forces, ses faiblesses, son marché, ses traditions et ses valeurs, confrontée
à une accélération de la mondialisation des économies. Ce défi requiert non
seulement une adaptation des entreprises, mais également une réponse
politique.
Dans l’incertitude créée par les mouvements récents de l’économie
mondiale, le pôle de stabilité économique et de croissance non inflationniste
que constitue l’Union illustre les bénéfices déjà retirés de la dynamique de la
construction européenne. L’expérience acquise, les efforts consentis dans
le cadre de la construction du Marché intérieur et la création de l’Euro
s’avèrent autant d’atouts positifs.
La mondialisation est, pour l’Europe, une chance à saisir plutôt qu’une
menace. Loin d’être la cause du chômage en Europe, elle est source
potentielle de création d’emploi. Il existe un lien étroit entre le
développement des échanges mondiaux, la croissance économique et
l’emploi : la majeure partie de la prospérité de l’Union repose aujourd’hui sur
le commerce et l’investissement international. Mais pour en tirer le meilleur
parti, pour l’influencer au mieux des intérêts de ses citoyens et de l’économie
européenne, l’Union doit s’adapter sans attendre à ce nouvel état de fait, et
se doter des meilleurs outils pour l’exploiter.
Il est clair toutefois que ce processus de mondialisation comporte des
phases d’ajustement qui peuvent susciter des inquiétudes voire des risques,
par exemple sur le plan social ou environnemental. C’est pourquoi la
protection des valeurs de l’Europe doit, parallèlement à cette adaptation,
constituer à la fois un objectif et un atout pour aborder dans de bonnes
conditions le phénomène de la mondialisation. De même, pour l’Europe, le
développement soutenable et durable doit viser à créer simultanément les
conditions économiques et sociales pour préserver l’environnement, soutenir
la compétitivité et contribuer à la création d’emplois.
La compétitivité des entreprises, c’est aussi l’affaire des citoyens : elle
concerne leur emploi présent et futur, les conditions de travail, la protection
sociale, l’impact sur l’environnement, toutes choses auxquelles ils sont
attachés ; elle dépend de la qualité de leurs compétences, de leur créativité,
de leur aptitude à prendre le risque d’innover et d’entreprendre.
L’Europe s’est dotée d’une politique industrielle qui vise à accroître la
compétitivité de ses entreprises dans une économie ouverte et
concurrentielle et qui contribue à renforcer la priorité donnée à la politique
d’emploi. Les exigences de la mondialisation ainsi que les préoccupations
des citoyens imposent de s’interroger sur sa pertinence et sur les moyens de
renforcer la capacité à stimuler l’innovation et l’esprit d’entreprise en Europe.
Cette Communication est un document de réflexion qui décrit les principaux
défis que l’Union européenne devrait relever pour tirer profit de la
mondialisation. Elle indique les pistes à explorer par l’Union, les instruments
à mettre en œuvre et identifie les priorités pour les actions futures. Ces
orientations s’intègrent dans la politique générale de l’Union de renforcement