COURS DE DROIT COMMERCIAL
P r o f e s s e u r R i d a B e n o t m a n e
2 La période postislamique :
C’est la période de l’avènement du droit islamique qui va régler toutes les relations juridiques ne
faisant pas de distinction entre activité civile et activité commerciale car toutes les activités humaines
sont classées dans la même rubrique des « muâmalates ».
Le Maroc, étant aux portes de l’Europe, jouera à cette époque un rôle d’intermédiaire important
entre l’Afrique et le nord de la Méditerranée.
2.1 le commerce avec l’Europe
Au Moyen-âge, des relations commerciales vont voir le jour avec les Almoravides. A cette période, les
Européens fréquentaient déjà les marchés marocains. Sebta étaient le principal port commercial du
pays. Des relations intenses vont se nouer entre le Maroc et les pays du sud de l’Europe et les
échanges s’effectuent essentiellement via les ports méditerranéens de Tanger, Sebta, Melillia. Les
importations marocaines se constituaient de produits textiles bruts ou travaillés (drap, toile, coton,
fil, etc…). Du Levant arrivaient les métaux et le bois de construction. L’exportation concernait les
cuirs, maroquins, cotonnades, tapis, blé, cire, chevaux, corail, or et esclave.
En 1415, le port de Sebta est pris par les portugais et le circuit commercial va connaitre une
désorganisation au point d’être réorienté vers l’Atlantique. Le commerce « triangulaire » voit le jour.
Les produits marocains sont échangés contre l’or de Guinée qui prend la direction de Lisbonnes. Le
commerce marocain passera désormais par les ports atlantiques.
Sous les Saadiens, le Maroc va connaitre un renforcement des relations commerciales avec les
nations chrétiennes. Les sécheresses et les épidémies amèneront les commerçants marocains à se
tourner plus vers l’extérieur, essentiellement vers l’Europe et le Soudan.
Plus tard, les relations avec l’Europe vont se compliquer et les rapports commerciaux vont être
commandés par des impératifs sécuritaires et religieux si bien que sous l’ère du Sultan Alaouite
Ismail, l’achat au français d’armes et de munitions était permis mais leur fournir des céréales et des
chevaux étaient considérés comme des actes illicites. Louis XIV ripostera à cette politique du
makhzen marocain en interdisant le commerce avec le Maroc par une célèbre ordonnance datant du
24 juillet 1687. Les anglais et les hollandais profitent de l’occasion pour se substituer à la France
comme partenaire commercial du Maroc et le fournissent en denrées et marchandises dont il avait
besoin. C’est une époque qui se caractérisera par l’esprit du lucre et de l’opportunité économique.
Tendance qui triomphera petit à petit sur l’esprit de croisade. C’est ainsi que le Maroc deviendra un
intermédiaire privilégié entre l’Europe et l’Afrique Noire.
2.2 le commerce avec l’Afrique.
Ce commerce se développera particulièrement avec le Soudan. Fès et Marrakech deviennent des
places d’échanges et le point de départ des caravanes vers le grand sud. Le commerce avec l’Afrique
Mohammed Ennaji, « Expansion européenne et changement social au Maroc entre le 16ème et le 19ème siècle