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MINISTÈRE DE L’ÉCOLOGIE, DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET DE L’ÉNERGIE
CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA MÉTÉOROLOGIE
I/ INTRODUCTION PAR LES PRESIDENTS DES COMMISSIONS AGRICULTURE ET HYDROLOGIE
SUR LEUR VISION DES SUJETS COMMUNS ENTRE CES COMMISSIONS
Présentation des travaux de la commission Agriculture :
Le président de la commission Agriculture, M. Marteau, relève que les enjeux économiques de l'agriculture nécessitent
des informations de plus en plus précises en matière de météorologie, à court et long terme. Le changement climatique
est une évidence. La connaissance à une, voire deux années, est une grande préoccupation, mais aussi celle à plus long
terme. La météo peut permettre d’éviter des traitements phytosanitaires ou, à l’inverse, en induire la nécessité.
L’application de certains produits est même directement liée à la météo. L’hygrométrie est un facteur prépondérant. La
gestion de l’eau va devenir un enjeu majeur, et l’est déjà dans un certain nombre de pays. La quantité disponible, la
capacité de réserve ainsi que la gestion du surplus (lors des crues notamment) et de la pénurie sont des problématiques
qui nécessitent la précision et la fiabilité des informations fournies. Des progrès notables ont été faits mais le service
rendu par Météo-France est concurrencé par d’autres sites plus conviviaux et plus simple d'accès. Des progrès sont donc
encore possibles.
Présentation des travaux de la commission Hydrologie :
M. Tourasse présente les attentes de la commission Hydrologie. Météo et hydrologie sont des sciences imbriquées. Les
besoins ou les préoccupations sont les mêmes : connaissance, gestion de l’eau, changement climatique.
Connaissance : la commission Hydrologie est très attachée à la préservation des réseaux de mesure, fondamentaux pour
connaître le climat du passé et sur ce qui se passe en temps réel. La gestion des crises – crues et étiages – nécessite
d’avoir la connaissance la plus fine possible de ce qui se passe sur le terrain. Pour cela, il faut disposer de réseaux
pérennes, savoir aussi récupérer et valoriser le patrimoine de données dont on dispose (data rescue, accès aux archives
de Fontainebleau,...), maintenir de longues séries de données fiables, sur les variables classiques telles que les
précipitations, la température mais aussi l’évapotranspiration et l'humidité des sols. Pour coordonner les actions des
opérateurs de réseau au plus près des enjeux et des besoins des utilisateurs de données météorologiques, le CCROM est
une instance essentielle dans ce domaine de la connaissance. Pour preuve, le vœu 2015 de la commission Agriculture
qui demande à Météo-France qu’un état des lieux des réseaux d’observation météorologique soit actualisé et présenté.
Gestion de la ressource en eau : le quantitatif est un sujet de préoccupation commun. La prévision également : celle du
temps sensible, mais aussi la prévision des crues ; la prévision saisonnière domaine où Météo-France a fait des progrès
importants ces dernières années avec la mise à disposition de prévisions probabilistes sur quelques semaines ou
quelques mois ; également la prévision des étiages et des courbes de tarissement avec la possibilité, avec les outils
d’aujourd’hui, de mettre à disposition des prévisions en volume d’eau disponible pour les prochains mois. Un projet,
nommé PREMHYCE, est lancé dans ce domaine et fera l’objet d’une présentation aujourd’hui.
Changement climatique : ce sujet est d'importance comme l'a montré la journée inter-commissions de novembre dernier.
On a vu les projections faites et les conséquences en matière d’évolution de la fréquence et de la durée des étiages.
M. Obled rappelle la nécessité de faire un point sur les travaux dans le domaine de l’évapotranspiration, notamment en
montagne, en échangeant avec la commission Agriculture.
M. Tourasse indique que s’il n’y a pas de problème de ressource en eau au global en France aujourd’hui, les questions
de répartition dans l’espace et dans le temps se posent régulièrement dans certains parties du territoire et se poseront
encore plus dans le futur. On a notamment en tête l’année 2011 qui a été particulièrement délicate au niveau de la
gestion de la ressource jusqu’à mi-printemps.
M. Marteau insiste sur le besoin de connaissances de la ressource en eau en temps réel et à moyen et long terme pour
gérer les traitements mais aussi les questions d’irrigation notamment pour minimiser les risques de développement des
insectes et maladies. Même si l’an dernier on n’a pas eu de sécheresse, deux régions ont eu des rendements moyens en
lien avec de forts orages. La météorologie est un élément essentiel à la gestion d'une exploitation agricole.
M. Stollsteiner indique qu'il est nécessaire de mener des recherches sur la qualité et la gestion de l’évolution des sols en
fonction du changement climatique. Les changements dans la distribution du ruissellement dus à l'élévation de
température peuvent impacter l’évolution de la pollution des sols.
M. Dameron (Ministère de l'agriculture) relève la nécessité de bien cibler dans les axes de recherche, les zones qui
nécessitent une précision importante et celles où on peut avoir une maille de travail plus lâche.
M. Tourasse confirme la nécessité de la représentativité des observations qui servent à initier les modèles et la
nécessité de rester vigilants sur le maintien de réseaux de mesure suffisamment denses. La tentation est grande de
réduire la densité des réseaux de mesure. Cette question de représentativité est aussi prégnante au niveau des outils de
modélisation. Il convient de trouver le bon ajustement entre les attentes des utilisateurs et les outils disponibles.