conseil supérieur de la météorologie - Météo

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MINISTÈRE DE L’ÉCOLOGIE, DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET DE L’ÉNERGIE
CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA MÉTÉOROLOGIE
CSM/SP/AGRO/N° 2015-1
TOULOUSE, le 01 octobre 2015
COMPTE-RENDU DE LA REUNION COMMISSION « AGRICULTURE »
DU 24/03/2015
Participants (en vidéo-conférence entre Paris et Toulouse)
D. MARTEAU (APCA – Président de la Commission)
J-P. MAC VEIGH (Météo-France – Secrétaire permanent du CSM)
G. PIGEON (Météo-France – Correspondant DG)
M. REGIMBEAU (Météo-France – Secrétaire de la Commission)
M-P. TRAULLE (Météo-France – Correspondant ENM)
X. LE BRIS (ARVALIS – Institut du végétal)
F. LANGELLIER (CIVC)
F. BRUN (ACTA)
M. RAYNAL (IFV)
C. CHANSIAUX (INVIVO)
J-J. GAILLETON (Ministère de l'Agriculture)
A-M. MARTINEZ (CIRAME)
V. DAMERON (Ministère de l'Agriculture)
N. LENNE (Ministère de l'Agriculture)
A-L. BOURIGAULT (APCA)
A-L. BOURIGAULT (APCA)
F. DI FRANCO (APCA)
N. GALIRI (APCA)
C. PERRIER (CNPF)
Excusés
O. DEUDON (ARVALIS – Institut du végétal)
P. TOUCHAIS (APCA)
I. SIVADON (CIRAME)
A. YAOUANC (CA du Calvados)
F. HUARD (INRA)
M. LOQUET (Ministère de l'Agriculture)
A l'initiative de la commission Agriculture, la matinée se déroule avec les deux commissions sur une problématique
commune, la sécheresse.
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CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA MÉTÉOROLOGIE
I/ INTRODUCTION PAR LES PRESIDENTS DES COMMISSIONS AGRICULTURE ET HYDROLOGIE
SUR LEUR VISION DES SUJETS COMMUNS ENTRE CES COMMISSIONS
Présentation des travaux de la commission Agriculture :
Le président de la commission Agriculture, M. Marteau, relève que les enjeux économiques de l'agriculture nécessitent
des informations de plus en plus précises en matière de météorologie, à court et long terme. Le changement climatique
est une évidence. La connaissance à une, voire deux années, est une grande préoccupation, mais aussi celle à plus long
terme. La météo peut permettre d’éviter des traitements phytosanitaires ou, à l’inverse, en induire la nécessité.
L’application de certains produits est même directement liée à la météo. L’hygrométrie est un facteur prépondérant. La
gestion de l’eau va devenir un enjeu majeur, et l’est déjà dans un certain nombre de pays. La quantité disponible, la
capacité de réserve ainsi que la gestion du surplus (lors des crues notamment) et de la pénurie sont des problématiques
qui nécessitent la précision et la fiabilité des informations fournies. Des progrès notables ont été faits mais le service
rendu par Météo-France est concurrencé par d’autres sites plus conviviaux et plus simple d'accès. Des progrès sont donc
encore possibles.
Présentation des travaux de la commission Hydrologie :
M. Tourasse présente les attentes de la commission Hydrologie. Météo et hydrologie sont des sciences imbriquées. Les
besoins ou les préoccupations sont les mêmes : connaissance, gestion de l’eau, changement climatique.
Connaissance : la commission Hydrologie est très attachée à la préservation des réseaux de mesure, fondamentaux pour
connaître le climat du passé et sur ce qui se passe en temps réel. La gestion des crises – crues et étiages – nécessite
d’avoir la connaissance la plus fine possible de ce qui se passe sur le terrain. Pour cela, il faut disposer de réseaux
pérennes, savoir aussi récupérer et valoriser le patrimoine de données dont on dispose (data rescue, accès aux archives
de Fontainebleau,...), maintenir de longues séries de données fiables, sur les variables classiques telles que les
précipitations, la température mais aussi l’évapotranspiration et l'humidité des sols. Pour coordonner les actions des
opérateurs de réseau au plus près des enjeux et des besoins des utilisateurs de données météorologiques, le CCROM est
une instance essentielle dans ce domaine de la connaissance. Pour preuve, le vœu 2015 de la commission Agriculture
qui demande à Météo-France qu’un état des lieux des réseaux d’observation météorologique soit actualisé et présenté.
Gestion de la ressource en eau : le quantitatif est un sujet de préoccupation commun. La prévision également : celle du
temps sensible, mais aussi la prévision des crues ; la prévision saisonnière domaine où Météo-France a fait des progrès
importants ces dernières années avec la mise à disposition de prévisions probabilistes sur quelques semaines ou
quelques mois ; également la prévision des étiages et des courbes de tarissement avec la possibilité, avec les outils
d’aujourd’hui, de mettre à disposition des prévisions en volume d’eau disponible pour les prochains mois. Un projet,
nommé PREMHYCE, est lancé dans ce domaine et fera l’objet d’une présentation aujourd’hui.
Changement climatique : ce sujet est d'importance comme l'a montré la journée inter-commissions de novembre dernier.
On a vu les projections faites et les conséquences en matière d’évolution de la fréquence et de la durée des étiages.
M. Obled rappelle la nécessité de faire un point sur les travaux dans le domaine de l’évapotranspiration, notamment en
montagne, en échangeant avec la commission Agriculture.
M. Tourasse indique que s’il n’y a pas de problème de ressource en eau au global en France aujourd’hui, les questions
de répartition dans l’espace et dans le temps se posent régulièrement dans certains parties du territoire et se poseront
encore plus dans le futur. On a notamment en tête l’année 2011 qui a été particulièrement délicate au niveau de la
gestion de la ressource jusqu’à mi-printemps.
M. Marteau insiste sur le besoin de connaissances de la ressource en eau en temps réel et à moyen et long terme pour
gérer les traitements mais aussi les questions d’irrigation notamment pour minimiser les risques de développement des
insectes et maladies. Même si l’an dernier on n’a pas eu de sécheresse, deux régions ont eu des rendements moyens en
lien avec de forts orages. La météorologie est un élément essentiel à la gestion d'une exploitation agricole.
M. Stollsteiner indique qu'il est nécessaire de mener des recherches sur la qualité et la gestion de l’évolution des sols en
fonction du changement climatique. Les changements dans la distribution du ruissellement dus à l'élévation de
température peuvent impacter l’évolution de la pollution des sols.
M. Dameron (Ministère de l'agriculture) relève la nécessité de bien cibler dans les axes de recherche, les zones qui
nécessitent une précision importante et celles où on peut avoir une maille de travail plus lâche.
M. Tourasse confirme la nécessité de la représentativité des observations qui servent à initier les modèles et la
nécessité de rester vigilants sur le maintien de réseaux de mesure suffisamment denses. La tentation est grande de
réduire la densité des réseaux de mesure. Cette question de représentativité est aussi prégnante au niveau des outils de
modélisation. Il convient de trouver le bon ajustement entre les attentes des utilisateurs et les outils disponibles.
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M. Marteau confirme la nécessité en production légumière comme en grandes cultures, d'ajuster en permanence les
pratiques, c'est pour cela que la précision de la prévision est primordiale pour effectuer le plus précisément possible les
traitements, en recherchant l’efficacité du traitement et la minimisation de la pollution associée.
M. Tourasse remarque les énormes progrès réalisés dans la précision de la prévision mais les attentes des utilisateurs
sont aussi en augmentation. Le vœu émis en 2015 par la Commission Hydrologie va dans le sens de cette évolution en
demandant d’examiner comment Météo-France valorise les retours d’expérience sur les cas un peu délicats où
l’observation a été assez sensiblement divergente de la prévision.
Mme Leleu indique la difficulté d'améliorer pour les cas un peu extrêmes sans pour autant dégrader ce qui marche bien.
M. Brun pense qu’il faut mieux communiquer et mieux éduquer les usagers sur l’incertitude. M. Garçon confirme ce
problème d'information.
M. Marteau rappelle les 10 jours de pluie en juillet dernier. Les conséquences pour l’agriculture ont été
catastrophiques, alors qu’on aurait pu anticiper la récolte si on avait eu l’information.
M. Tourasse insiste sur deux aspects, la précision intrinsèque de la prévision, et aussi la pédagogie de la
communication autour de la prévision, pour que les utilisateurs aient une perception juste de la qualité de ce qui est
produit par Météo-France. On a beaucoup parlé de ces questions notamment dans le domaine du changement
climatique, mais on a les mêmes préoccupations dans le domaine de la prévision.
M. Mac Veigh précise que la prévision d’ensemble apportera des éléments dans ce domaine en donnant des
probabilités notamment avec le modèle Arome pour les petites échelles.
M. Marteau indique que pour la gestion quotidienne et à long terme, la météo prend de plus en plus de place. Le
problème reste la fiabilité et la précision de l’information. Toute intervention dans la gestion des sols (épandages,
récoltes...) est liée à la météo.
M. Pigeon indique qu'au-delà de 4 à 5 jours, on pourra dire il y a 10% de risque qu'il pleuve 10 mm.
Pour M. Garçon, la probabilité permet de garantir la fiabilité.
M. Mac Veigh remarque la difficulté culturelle à traiter de l’information probabiliste dans la prise de décision. La prise
de décision doit prendre en compte le risque pris.
M. Marteau confirme qu'aujourd’hui la prévision est généralement fiable, c’est indéniable. Mais les enjeux restent
énormes et très tributaires de la précision de la prévision. Cela joue de plus en plus dans la gestion au quotidien, et on a
tendance à souligner les erreurs de prévision. La transmission des données vers les agriculteurs est aussi à améliorer.
La représentante du CIRAME indique que la précision est différente en fonction de la région.
II/ L'ORGANISATION DE LA SURVEILLANCE DES SÉCHERESSES
1) Présentation par Daniel Berthault (Direction de l'Eau et de la Biodiversité du MEDDE) de la Commission de Suivi Hydrologique (CSH)
du CNE (conseil national de l'eau)
► Voir annexe « CSM20150324_Annexe1_CSH.pdf»
La commission de suivi hydrologique (CSH) est depuis 2009 la nouvelle structure de suivi hydrologique qui a succédé
au comité « sécheresse » créé en 2004 suite à la canicule de 2003. Elle regroupe davantage de représentants des usagers
(le comité sécheresse regroupait principalement des usagers énergie et agriculture).
Les informations mises à disposition sont les bulletins de suivi hydrologique co-produits par un certain nombre
d’acteurs (Météo-France, réseau Schapi/DREAL, Onema, producteurs d’électricité, BRGM, VNF, …). La CSH se
réunit sur impulsion de la Direction de l'eau et de la biodiversité.
Débat :
M. Tourasse remercie M. Berthault, il confirme que la CSH est un lieu d’échanges importants au niveau national. Il
existe aussi des comités un peu équivalents à des échelles géographiques plus réduites, avec un peu les mêmes
difficultés de savoir quels sont les moments opportuns de les réunir. Une des particularités de la CSH est que c’est à la
fois un comité assez technique, mais aussi assez politique de par sa composition. Il y a donc en permanence des
discussions techniques et des débats de fond sur les pratiques agricoles, les réserves de substitution, des discussions
stratégiques sur l’offre et la demande. C’est un lieu de partage intéressant.
M. Obled demande qui assure la production d’information au niveau des eaux souterraines et si on fait une différence
entre les eaux superficielles et les nappes profondes.
M. Berthault répond que le suivi des eaux souterraines est réalisé par le BRGM et que pour les eaux superficielles c'est
la modélisation de Météo-France qui est utilisée, complétée par les observations de débit des réseaux des DREAL.
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M. Marteau confirme que les comités locaux de sécheresse se réunissent souvent sur cette problématique. Leur
convocation est synonyme d’arrêté de restriction de l’usage de l’eau. L'objectif est de ne plus avoir d’assecs et de passer
de 2 millions de m3 de prélèvement à 700 mille m3. Cet objectif est difficile à tenir notamment pour la production
légumière. Le monde agricole est peut être insuffisamment représenté à la CSH.
M. Berthault indique que le pôle agricole est représenté par l'APCA (réseau des Chambres d’agriculture), la FNSEA et
les irrigants.
M. Tourasse remarque qu'il y a souvent de vrais débats parfois passionnés ; la présence plus importante des
associations pour l'environnement au sein de la CSH amenant de nouvelles interrogations.
M. Stollsteiner précise qu'il existe plus de stations piezométriques dans la base ADES que celles utilisées dans les BSH
(bulletins de situation hydrologique). Une expérimentation de modélisation en temps réel au niveau des stations
piezométriques est en cours en Bretagne.
M. Obled estime qu'un suivi des eaux souterraines superficielles et des eaux plus profondes est nécessaire.
M. Garçon reconnaît que le contenu en eau des sols peut être approché par modélisation mais que la question de la
mesure directe de ces eaux superficielles est à envisager notamment via les mesures satellite.
La représentante du CIRAME indique que son organisme effectue depuis longtemps localement des mesures du
contenu en eau des sols, via une dizaine de stations sur le Vaucluse (jusqu’à 1m60 de profondeur). Avec
l’automatisation des mesures, on peut aller plus loin mais le coût reste élevé.
M. Marteau indique que les différentes filières de l’agriculture, comme la viticulture, s'équipent de stations météo
(comprenant différents capteurs) constituant un réseau météorologique local.
M. Garçon estime qu'il est intéressant d’avoir plusieurs sources d’informations dont une appliquée à son besoin.
M. Le Bris d'Arvalis demande comment sont prises les décisions : est-ce par rapport à des seuils ou avec l'utilisation de
modèles ? Ces seuils sont-ils révisés en tenant compte du changement climatique ?
M. Berthault précise qu'actuellement il n'existe pas de modèles donnant l’état de la ressource instantané. On s’appuie
sur des prestations d’expertises (Météo-France avec la prévision saisonnière, les résultats de la chaîne SIM..). Sur les
prévisions plus locales, les DREAL utilisent des modèles locaux travaillés avec d’autres acteurs locaux, donnant des
tendances dépendant des configurations de leurs bassins. Il n'y a pas de seuils nationaux pour déclencher la CSH. On
regarde certains indicateurs (périodes de retour....). On a aidé à lancer des projets nationaux notamment PREMHYCE,
pour essayer de coordonner des grands modèles permettant d’avoir une évaluation et une amélioration continue des
différents outils, aidant aux prises de décision à moyen et long terme.
M. Tourasse rappelle que les modèles sont des outils d’aide à la décision qui participent de la mise en commun
d’informations entre différents usagers (certains étant plus ou moins sensibles à différents aspects). Mais le modèle à lui
tout seul ne décide pas. S’il est compréhensif que le monde agricole n’ait pas forcément envie de voir se réunir trop
rapidement les comités sécheresse départementaux car le résultat est souvent des arrêtés de restriction de l’usage de
l’eau, à l’inverse, pour des commissions de suivi hydrologique à des échelles plus larges, il y a un certain intérêt à les
réunir régulièrement et non uniquement en cas de sècheresse avérée. Cela force les différents usagers à se connaître
mutuellement et les débats peuvent se tenir de manière plus sereine. De même, comme il avait été fait après la
sécheresse de 2011, il est productif de faire des retours d’expérience après un épisode de sécheresse et d’identifier ce
qui a bien ou mal fonctionné.
Pour, M. Stollsteiner, la sécheresse peut ne pas être la même d’une région à l’autre. En 2006, une étude a été menée sur
la résistance de 80 aquifères par rapport aux sécheresses. L’ONEMA envisage une mise à jour prochaine de cette étude.
M. Marteau indique qu'il y a déjà eu des simulations d’épisodes de sécheresse, qui aident à la compréhension. Les
commissions, réunies lorsque nécessaire, permettent de faire des choix dans les cultures.
2) Présentation de la contribution de Météo-France à cette commission (M Blanchard)
► Voir annexe « CSM20150324_Annexe2_suivisecheresseMF.pdf»
Une présentation de la chaîne SIM permet d'indiquer l'utilisation de ce modèle tant pour le suivi temps réel, pour la
mise en perspective avec des situations passées depuis 1958 ainsi que pour les projections climatiques sur le XXIème
siècle.
La sécheresse est identifiée aujourd’hui grâce à des indicateurs de type Standardized Precipitation Index (SPI),
recommandé par l’OMM, qui présentent l’intérêt d’être standardisés (cohérence spatiale, capacité de caractérisation,
calcul local possible...). Plusieurs types de sécheresse : météorologique (déficit de pluie), agricole (humidité des sols
prenant en compte l’évapotranspiration et la température), hydrologique (débit, hauteur des nappes) sont ainsi
caractérisés par des indices calculés à partir de paramètres issus du modèle SIM. On peut ainsi comparer les types de
sécheresse et en examiner les différences. On peut par exemple voir l’effet de la température sur la sécheresse du sol.
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Certains de ces indicateurs sont aussi calculés sur les DOM. Les MISEN et DREAL disposent de certains de ces
indicateurs au pas de temps décadaire ou mensuel sur des extranets dédiés. Ces indicateurs commencent à être calculés
en prévision saisonnière (Projet EUPORIAS).
Débat :
M. Tourasse estime qu'il est intéressant de distinguer les indicateurs météorologiques, pour le sol et pour l’hydrologie.
Il faut bien comprendre ces différents indicateurs, notamment pour les discussions sur les usages de l’eau sur un cours
d’eau. Il y a des souhaits exprimés que les indicateurs calculés ne soient pas que des indicateurs climatiques mais qu’ils
intègrent aussi les usages. Il y a cependant des risques à cela.
A la question de M. Garçon sur l'origine du maillage à 8km et sur les perspectives, Mme Blanchard répond qu'il y a
une évolution prévue d’utiliser des données plus fine que SAFRAN. On voit par exemple sur l’analyse de la sécheresse
de 1976 qu’il y a un intérêt à avoir des données de base fines. Le modèle SIM a une maille un peu lâche (8km par 8 km)
mais donne quand même de bonnes indications.
M. Soubeyroux précise qu'historiquement, il y a eu une réflexion sur la densité des données pluviométriques. On a un
pluviomètre en gros tous les 10 km. Avec 8 km de maille, on est déjà en dessous de la densité d’observation.
Concernant l'utilisation du radar, M. Soubeyroux précise qu'il y a des pistes mais avec le radar les volumes
pluviométriques annuels ne sont pas toujours bien représentés. L’avantage de 8 km est qu’on peut aller explorer le passé
jusqu’à 1958. Avec le radar on ne remonte actuellement que jusqu’à 1997. Au niveau européen, il y a des études
également avec des réanalyses mises à disposition mais avec des qualités variables.
M. Stollsteiner indique que pour descendre à des mailles plus fines, il faut pouvoir représenter les nappes, les sols à des
résolutions plus fines ce qui pose des problèmes.
M. Soubeyroux informe du remplacement dans les prochains mois du modèle ISBA par le modèle Surfex.
M. Obled précise que pour les sols on utilise souvent le point de flétrissement comme alerte pour la sécheresse.
M. Soubeyroux précise que la chaîne SIM est adaptée pour une représentation globale de la ressource en eau mais pas
forcément pour un suivi local de la sècheresse par type de végétation ou culture.
A la question sur l'échéance du projet Euporias, M. Soubeyroux indique qu'il se terminera en 2017. GLS et SMEAG
sont impliqués en tant qu’utilisateurs de la prévision saisonnière. Ce sont des prototypes développés pour aller vers une
chaîne opérationnelle. Il y a beaucoup d’utilisations potentielles mais il faut faire attention à la prévisibilité à ces
échéances de quelques mois.
A la question de M. Tourasse sur la mise a disposition des cartes à l'échelle des bassins, M. Soubeyroux précise que
ces produits ont été développés dans le cadre du projet Climsec. La diffusion a été réfléchie avec les services du
MEDDE et les DREAL ont participé aux expérimentations. Les DREAL en disposent ainsi en même temps que MétéoFrance. Le portage en opérationnel est terminé. Ces produits peuvent être diffusables à d’autres utilisateurs.
Mme Blanchard confirme l'utilisation à l’échelle départementale (cela n’a pas trop de sens de zoomer davantage).
3) Retour d'expérience du secteur agricole de leur participation à cette commission
Un titulaire et un suppléant de l'APCA participent à la commission. Un groupe de travail a été mis en place par la CSH
pour accompagner les projets de territoires sur 2013 et 2014. L'outil Propluvia de suivi des arrêtés sécheresse évoqué
par M. Berthault est très apprécié des Chambres d’agriculture, il est utilisé pour communiquer sur le sujet.
III/ IMPACT DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LES SÉCHERESSES (~1H) PAR MÉTÉO-FRANCE
À TRAVERS UNE PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DU PROJET CLIMSEC
a)
Les sécheresses passées dans une longue perspective historique (présentation Jean-Philippe
Vidal IRSTEA)
► Voir annexe « CSM20150324_Annexe3_Climsec.pdf»
M. Vidal présente la reconstruction d’épisodes de sécheresse depuis 1871 (travail de thèse de Laurie en cours depuis
2013). Cette reconstruction utilise des réanalyses du 20ème siècle avec une descente d’échelle statistique pour arriver à
la maille SAFRAN. Une modélisation hydrologique journalière a été réalisée sur 140 ans, sur un grand nombre de
bassins, permettant l'identification et la caractérisation des épisodes de sécheresse et d’étiage.
b) Les sècheresses en contexte de changement climatique (présentation JM Soubeyroux MétéoFrance)
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► Voir annexe « CSM20150324_Annexe4_Climsec2.pdf»
La tendance observée sur 1958-2008 est un assèchement progressif des sols (tendance linéaire du SSWI), visible sur les
4 saisons et dans beaucoup de régions de France. Un des indicateurs suivis par l’ONERC est l’évolution de la surface
moyenne annuelle du territoire affectée par une sécheresse des sols : forte variabilité inter-annnuelle mais 8 années audessus de la moyenne dans les 10 dernières années.
Concernant le climat futur (dans le cadre des anciens scénarios GIEC) le projet à partir des projections climatiques
régionalisées, a permis d'évaluer les incertitudes dans la recherche de diagnostics communs entre les différents modèles.
Les tendances obtenues :
• évolution lente des sécheresses météo : une sécheresse de type 1976 pourrait devenir assez fréquente en fin de
siècle ;
• évolution plus rapide des sécheresses agricoles : un événement de type 1990 pourrait devenir bien plus
fréquent en fin de siècle.
Les diagnostics sont assez convergents sur le fait que les sécheresses des sols seront bien plus marquées que les
sécheresses météo (sans évolution de la végétation et en maintenant les pratiques agricoles actuelles) en lien avec
l’augmentation de la température.
L’assèchement des sols sera plus marqué au printemps qu’en été avec un allongement de la période de stress hydrique et
une réduction de la période à capacité au champ. En fin de siècle, la moyenne correspond aux extrêmes d’aujourd’hui.
L’extension spatio-temporelle des événements de sécheresse augmentera aussi au cours du temps. Ces éléments sont
aujourd’hui diffusés sur le portail DRIAS, au niveau national et régional. Ils permettent de préparer des scénarios
d’adaptation.
Débat
A la question de M. Marteau, sur les problèmes de recharge, M. Stollsteiner indique que la recharge se fait moins bien
sur un sol sec que sur un sol imbibé. La diminution de l'humidité des sols est en corrélation avec celle de la recharge.
A la question de Mme Leleu sur les diagnostics concernant la sécheresse hydrologique, M. Vidal précise que dans le
cadre de la thèse, il est prévu d’aller vers une caractérisation des étiages sévères.
M. Soubeyroux ajoute que le BRGM est en train de construire des indicateurs de sécheresse sur la hauteur des nappes.
Dans le projet Climsec, des indices ont été calculés sur le suivi hydrologique. Les indices doivent être adaptés aux
objectifs recherchés.
M. Le Bris estime qu'il doit y avoir des interactions entre indices et mesures d’adaptation.
M. Tourasse reconnaît l'importance du croisement de ces indicateurs avec les modèles d'évolution des usages.
M. Vidal cite le projet R2D2 2050 sur le bassin de la Durance, qui confronte des projections du milieu naturel et des
projections sur les usages de l’eau. Le rapport est en cours de validation. A une échelle plus vaste du bassin du Rhône, il
y a un projet de construire un modèle du fonctionnement du Rhône (naturel + usages) et de l’utiliser en projection
climatique (projet soutenu par l’Agence de l'Eau Rhône Méditerranée et Corse).
M. Stollsteiner souligne le problème de la forêt naturelle. Une articulation avec les agronomes serait utile pour réfléchir
à l’évolution des essences et des interactions entre forêts et autres milieux.
M. Obled remarque que des corrections liées à l’évolution des prélèvements peuvent jouer. Les étiages plus sévères sur
la Garonne viennent aussi de l’augmentation des prélèvements.
M. Vidal confirme qu'il y a un gros point d’interrogation sur les prélèvements. On a souvent les données sur les
volumes prélevables autorisés mais pas forcément sur les volumes réellement prélevés. Il y a donc de fortes
imprécisions, malgré l’évolution récente du contexte législatif. Cela fausse la modélisation, notamment au niveau des
étiages.
M. Tourasse rappelle que si on veut travailler sur les usages, c’est difficile de le faire au niveau national. Il faut
vraiment descendre au niveau du bassin (c’était l’un des défauts du projet Explore 2070). Par ailleurs, les prélèvements
ne sont pas répertoriés comme peuvent l’être les données sur les aléas.
En conclusion de cette matinée, M. Tourasse confirme l'intérêt de cette configuration inter-commissions. Il y aurait
d’autres sujets pouvant faire l’objet de confrontations entre commissions comme aujourd’hui. Il remercie la commission
Agriculture, et invite les deux commissions à réitérer cette formule selon les sujets.
M. Marteau souligne aussi l’intérêt pour la commission Agriculture. L’eau reste un élément déterminant, sous toutes
ses formes. La gestion quantitative est un enjeu majeur dans beaucoup de domaines. On a encore des progrès à faire en
matière de prévision, pour éviter des traitements inutiles et coûteux. La précision de la donnée météorologique, avec
tout ce qui est lié à l’histoire, reste un objectif prioritaire pour l’agriculture. On peut aussi améliorer l’analyse et la
vulgarisation des informations.
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M. Tourasse estime à ce propos, qu'une restitution de l’enquête réalisée sur les sites d’informations météorologiques
méritera d’être faite. La question de l’évolution de la température est aussi une préoccupation majeure qui influe
fortement sur l’eau, notamment pour l’agriculture.
Fin de la matinée et de la partie inter-commissions.
--------Après-midi – Commission Agriculture seule
En préambule, M. Marteau et les membres de la Commission remercient Météo-France pour l'organisation de la session
matinale commune avec la Commission Hydrologie et louent l'intérêt de telles réunions où les impacts de la
météorologie se retrouvent au centre des préoccupations communes de leurs membres.
Bilan des rencontres Agrométéorologie des 14 et 15 janvier par M. Regimbeau (Météo-France)
► Voir annexe « CSM20150324_Annexe5_RencAgro.pdf»
Les 5e Rencontres nationales de l’Agrométéorologie ont eu lieu les 14 et 15 janvier dernier au Centre
International
de
Conférences
de
la
Météopole
à
Toulouse.
Organisées par la division Agrométéorologie de Météo-France dans le cadre de la commission agriculture du Conseil
Supérieur de la Météorologie (CSM), elles ont eu pour objectif de réunir les organismes qui interviennent en amont et
en aval dans le conseil aux agriculteurs.
Près d’une centaine de participants, issus de 38 organismes différents du secteur agricole (MAAF, MEEDE, instituts de
recherche, enseignement agricole, coopératives, entreprises de conseil agricole, associations climatologiques,…) ont
suivi les travaux de ces Rencontres. Les débats ont porté sur l’agriculture, le changement climatique et
l’agrométéorologie opérationnelle structurés autour :
• d’une première session plénière consacrée au changement climatique et son impact sur l’agriculture et les forêts
• la deuxième session présentait des solutions d’agrométéorologie opérationnelle pour répondre au défi climatique.
Trois ateliers ont également permis aux participants d’échanger autour :
• des services climatiques pour l’agriculture et la forêt,
• des services météorologiques pour la gestion agricole et forestière,
• du besoin en données météorologiques pour le bulletin de santé du végétal.
Les participants y ont notamment identifié des besoins d’accompagnement des acteurs du secteur agricole et forestier
dans l’utilisation des données météorologiques et climatologiques.
Météo-France et le comité d'organisation tiennent à remercier l'ensemble des participants, l'ensemble des actes est
disponible sur le site des rencontres http://www.meteo.fr/cic/meetings/2015/agrometeo/index.html.
Présentation du Groupe de Travail de l'Alliance de L'environnement sur les Services Climatiques par G. Pigeon
(Météo-France)
► Voir annexe « CSM20150324_Annexe6_AllEnvi.pdf»
Cette présentation a été proposée suite à l’atelier sur les services climatiques des rencontres de
l’agrométéorologie de janvier 2015. En introduction, G. Pigeon indique que les éléments ont été fournis par S. Planton
du Centre National de Recherches Météorologiques de Météo-France. La présentation débute par une présentation de
l’AllEnvi, l’Alliance nationale de recherche pour l’Environnement. Il s’agit d’une structure constituée de 12 membres
fondateurs : BRGM, CEA, CIRAD, CNRS, CPU, IFREMER, IFSTTAR, INRA, IRD, IRSTEA, METEO-FRANCE,
MNHN et 16 membres associés (dont la société Agreenium du secteur agricole). Les objectifs de l’AllEnvi sont de
coordonner la recherche française sur 4 enjeux : l’alimentation, l’eau, le climat, les territoires. Pour cela, l’alliance peut
mettre en place 4 types d’actions : élaborer & orienter des programmes de recherche, soutenir l’émergence, la
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structuration et l’ouverture, coordonner les politiques d’innovation et de valorisation, renforcer l’espace européen de la
recherche et favoriser l’émergence de programmes internationaux.
Au sein de l’AllEnvi, un groupe de travail a été constitué sur le développement des services climatiques et les
définit comme des services pour : évaluer et qualifier le climat passé, présent ou futur, apprécier la vulnérabilité des
activités économiques, de l’environnement et de la société au changement climatique, fournir des éléments pour
entreprendre des mesures d’atténuation et d'adaptation. Dans sa démarche ce groupe de travail se concentre
principalement sur l’organisation de l’action des organismes publics pour gagner en efficience, ne revendique pas de
« monopole » des services climatiques et reconnaît qu’une partie des activités doit se développer librement et tirer parti
du dynamisme de tous les acteurs, publics ou privés, intéressés à ces activités.
Ce groupe de travail a défini 5 axes pour ces services climatiques :
1. Appuyer les services climatiques sur une recherche forte :
– Avec la nécessité de recherche amont sur le fonctionnement du système climatique, de sa prévisibilité
et de ses impacts,
– Et intégrée dans une coopération européenne forte.
2. Développer des portails de données coordonnées inter-organismes.
3. Analyser les résultats de projets utilisant les données des portails :
– Afin d’identifier les informations climatiques les plus utiles,
– Et de détecter de manière précoce les nouveaux besoins d’informations.
4. Renforcer la formation sur l’adaptation au changement climatique :
– Pour former un « pool » d’experts sur les climats futurs,
– Pour aider les utilisateurs à maîtriser cette information complexe,
– Pour préparer l’émergence d’un secteur privé dynamique qui prendra le relais des institutions
publiques pour réaliser l’adaptation,
– En soutenant le développement des formations sur le changement climatique.
5. Développer les services d’adaptation proprement dits en soutenant le développement d’un secteur dynamique de
PME spécialisées pour assister les différents secteurs de l’économie dans leur adaptation au changement
climatique.
Ce groupe de travail est composé de scientifiques et spécialistes reconnus de la communauté des sciences du
climat, de celles des impacts du changement climatique dans divers domaines, des technologies de l’information, de
l’écoute et du suivi des utilisateurs. Il est présidé par Serge Planton de Météo-France. Pour avancer sur les 5 axes sur les
services climatiques, le groupe travaille sur 3 volets :
1. un volet scientifique sur le climat et les impacts :
• pour spécifier les scénarios qui seront présentés dans les différents portails, en veillant à maintenir
l’harmonisation au niveau national et international, dans les limites des ressources accessibles aux
laboratoires ;
• pour spécifier la représentation des incertitudes, de manière à faciliter l’appréhension de ces concepts par
les utilisateurs des différents portails ;
• pour définir le rythme de rafraîchissement des informations sur la base des discussions internationales.
2.
Un volet sur les technologies de l’information :
• pour définir les spécifications propres à maintenir l’interopérabilité technique entre les portails ;
• pour harmoniser les formats des données (en accord avec les standards internationaux) ;
• pour harmoniser les technologies d’accès, et de navigation dans les portails ;
• pour définir les liens à mettre en place entre les portails ;
• pour examiner les questions de droit d’accès aux données, compatibilité avec la directive PSI, etc…
3.
Un volet sur le lien avec les utilisateurs :
• pour favoriser le retour d’expérience sur l’utilisation des informations vers les administrateurs de portails ;
• pour recenser régulièrement les besoins d’information non satisfaits ;
• pour mettre en place un mécanisme d’analyse des résultats des projets, par exemple en utilisant la base de
données de projets ONERC/GIS Climat.
Cette présentation est appréciée des participants de la commission qui ne connaissait peu ou pas cette initiative.
Présentation des avancées en Prévision Immédiate du temps par J. Hoffman (Météo-France)
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MINISTÈRE DE L’ÉCOLOGIE, DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET DE L’ÉNERGIE
CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA MÉTÉOROLOGIE
► Voir annexe « CSM20150324_Annexe7_PI.pdf»
J. Hoffman présente les derniers produits de prévision immédiate. La prévision immédiate traite de la période
d'observation en quasi-temps réel et des premières heures de prévision (généralement 3 à 6h) pour lesquelles on essaye
de disposer des pas de temps les plus fins possibles. Pour traiter au mieux ces activités, la grande majorité des produits
sont des produits de fusion de données, qui vont mêler données de modélisation, d'observation (radars, satellites,
stations, ...).
Un premier produit construit à partir d'images satellitaires est le produit RDT, pour Rapidly Developing Thunderstorm.
Ce produit a été développé dans le cadre de travaux liés à EUMETSAT avec en particulier une approche objet dans le
traitement de l'imagerie satellite qui permet de suivre et caractériser les systèmes nuageux. Il est utilisé principalement
en période estivale en Europe et toute l'année en zone tropicale pour signaler toute activité convective, en particulier les
systèmes intenses ou à développement rapide. On note également des productions sur les DOM, l'objectif étant d'arriver
à une couverture quasi-globale au niveau du globe.
Le produit AIGA-Pluvio permet une cartographie de l'alea pluviométrique en comparant les lames d'eau issues de la
mosaïque radar avec les durées de retour des fortes précipitation estimées (d'après la base de données de l'Irstea) sur
chaque pixel de la grille 1km². C'est ainsi la durée de retour de chaque épisode précipitant qui peut être cartographiée
pour caractériser cet alea.
Les Avertissements de Pluie Intenses à l'échelle des Communes (APIC) sont un produit institutionnel, destiné aux
communes, préfectures et services de prévision des crues. La méthode de
prévision immédiate des précipitations (méthode 2PiR) permet d'analyser les mouvements de zones précipitantes
détectées par radar puis d'extrapoler leurs mouvements par pas de 5 minutes. Il existe encore plusieurs limitations à
l'outil, en particulier une échéance limitée à 1h pour satisfaire les contraintes de génération et d'évolution des zones de
pluie.
Le produit de pluie à 1h, disponible sur www.meteofrance.com et sur les applications mobiles, est un service gratuit qui
présente l'occurrence de précipitations sur une ville dans l'heure à venir. A partir de la lame d'eau radar, on considère un
seuil de 0,6 mm/h pour déterminer l'occurrence de pluie. Seulement ¾ des communes est couvert par le service, ce qui
permet de maintenir un niveau de qualité en terme de lame d'au, disponibilité et taux de fausses alertes.
Le service de suivi du risque d'orage a pur but d'avertir du risque d’orage à l’échelle de la commune et dans l’heure à
venir. Il est hautement configurable par l'usager (lieu, sévérité des orages, niveau de risque) et permet un suivi de
l’alerte fin (aggravation, fin et prolongation). Les avertissements sont diffusés par SMS et courriel, et un produit
graphique de suivi des orages est également disponible au format web et mobile. La prévision à une heure d'échéance
du positionnement de la nouvelle enveloppe convective se fait par extrapolation du déplacement antérieur, mais
également par dilatation de la nouvelle zone. Selon la position du lieu d'assistance, les messages d'avertissements
permettent de discriminer le niveau de risque le concernant.
Une des pistes les plus importantes actuellement est l'exploitation de la prévision numérique comme une aide à la
prévision immédiate. En effet, les modèles numériques se révèlent intéressants à décrire de manière assez fine la
convection. L'augmentation de la puissance de calculateurs rend ainsi possible une assimilation de toutes les données
(dont les données radar) et l'achèvement de l'ensemble des calculs du modèle avant la fin de la période de prévision
immédiate. L'arrivée d'AROME-PI permet ainsi de repousser l'échéance maximale de la prévision immédiate au-delà
d'une heure en apportant et consolidant une information de tendance basée sur les premières prévisions du modèle.
Ainsi, pour diverses applications (institutionnelles, hydrométéorologiques, aéronautiques, …), un jeu complet de
paramètres (température, vent, précipitations, ...) est produit toutes les heures, jusqu'à 6 heures d'échéance – tous
disponibles 30min après l'heure du réseau.
L'objectif étant de franchir la barrière de prévisibilité d'une heure, la fusion radar-prévision numériques permet ainsi
d'extrapoler au mieux les différents objets, en leur ajoutant une notion probabiliste. Il faudra tout de même utiliser
l'information probabiliste au mieux, particulièrement en ne noyant pas les informations les plus intéressantes au milieu
des flux de prévision ainsi générés. AROME-PI est attendu en opérationnel pour la fin de d'année 2015, et la fusion
radar-prévision numérique avec l'apport des prévisions probabilistes en aval pour mai 2016.
M. Le Bris remercie M. Hoffman pour sa présentation et demande comment sont intégrées les données pluviométriques.
M. Hoffman précise que chaque année les radars sont recalibrés, en tenant compte des lames d'eau des pluviomètres
sols. Ainsi les informations des pluviomètres remontent bien -même indirectement- dans les calculs de la nouvelle
chaîne de prévision immédiate
Mme Martinez demande si le Suivi du Risque d'Orages est opérationnel, et quelles sont ses contraintes d'utilisation. M.
Hoffman répond que ce produit est déjà en opérationnel, et qu'il est disponible sous la forme d'un pack commun avec
d'autres productions. Il précise également les contraintes de l'outil avec en particulier une exigence de qualité que nous
fixons sur les données en entrée, ne rendant éligibles au service que les ¾ des communes.
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MINISTÈRE DE L’ÉCOLOGIE, DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET DE L’ÉNERGIE
CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA MÉTÉOROLOGIE
Besoin en conseil et préconisation pour la réalisation des interventions agricoles en fonction de la météorologie
(travaux agraires, traitements phytosanitaires, ...) par D. Marteau (APCA)
Cette présentation a été proposée par le président de la commission, M. Didier Marteau. M. Marteau liste différents
besoins en informations météorologiques pour l’agriculture :
• pour la planification des travaux ;
• pour la prévision des dates de semis, ou des dates de récolte ; par exemple il est important de savoir s’il pleuvra
dans les quelques jours à suivre après le semis ;
• pour la programmation des traitements contre le développement des maladies et des insectes nuisibles.
Ces besoins se concentrent essentiellement sur les paramètres météorologiques de température, humidité, vent et
cumul de précipitations sur des échelles spatiales de l’ordre du kilomètre et des échelles de temps horaires.
M. Marteau rappelle que le plan Ecophyto a vu le renforcement des Bulletins de Santé du Végétal (BSV) qui sont le
fruit du travail des ingénieurs des chambres d’agriculture, des instituts techniques, des coopératives, des négoces et des
agriculteurs. Un bulletin est émis par région. M. Marteau souligne qu’il y a toujours un besoin de coordonner cette
action qui nécessite des données météorologiques en entrée et pour laquelle certains diagnostics sont à améliorer
notamment sur l’humectation et sur l’humidité qui affecte le développement de maladies sur les arbres fruitiers et la
vigne.
M. Marteau note que de nombreux agriculteurs ou groupes d’agriculteurs s’équipent depuis 10 à 20 ans de leurs
propres stations météorologiques pour répondre à des problématiques spécifiques comme par exemple la prévention des
attaques de mildiou. Parmi les régions qui s’équipent, M. Marteau cite l’Aquitaine, la Picardie, les Pays de Loire. En
Champagne-Ardenne, M. Marteau fait état d’une initiative pour s’équiper en stations météorologiques et la réflexion a
été poussée jusqu’au déploiement de radars avec des entreprises spécialisées dans ce domaine. Cependant M. Marteau
note que ces initiatives se heurtent à des problématiques de moyens financiers.
Enfin M. Marteau signale que les agriculteurs suivent des sites concurrents de Météo-France lorsqu’il présente
notamment des informations plus synthétiques sur les paramètres essentiels.
La suite de cette présentation est l’occasion de plusieurs témoignages. Le premier est celui d’Anne-Marie Martinez du
CIRAME qui présente un réseau agro-météorologique complémentaire de celui de Météo-France dans la région du sudest de la France. Ce réseau a été constitué dans le but de délivrer du conseil aux agriculteurs. Mme Martinez note
néanmoins que ce réseau ne suit pas partout les mêmes normes d’installation que celui de Météo-France et que les
stations d’origine du fabricant Degréane sont remplacées par des stations Cimel. Dans son témoignage Mme Martinez
insiste également sur le fait que le contrôle des stations représente beaucoup d’énergie et de travail qui n’est pas à
négliger.
Un deuxième témoignage est apporté par M. Langellier du Comité Champagne. M. Langellier fait état d’un besoin de
la connaissance des cumuls de précipitation au pas quotidien ou plus fin à une résolution spatiale de 1 km². Pour les
autres paramètres, il indique qu’une résolution plus lâche de l’ordre de 3km est suffisante. Il insiste au final sur la
nécessité de permettre des accès facilités aux données via des portails dans la mesure où les chefs de culture travaillent
régulièrement sur 5 à 6 sites géographiques différents à la fois.
Un troisième témoignage est apporté par X. Le Bris d’Arvalis. Il explique le réseau des stations de Météo-France
n’offre pas une couverture suffisante et que certains groupement d’agriculteur se sont équipés de stations
météorologiques notamment pour des cultures de lin, de tabac ou de pomme de terre. Pour cette dernière culture
notamment, Arvalis propose un service d’alerte de risque de Mildiou baptisé Mileos pour lequel la représentativité des
mesures météorologiques est importante. M. Le Bris insiste sur la problématique de la validation des données. Il est
également persuadé que les nouvelles technologies de réseaux interconnectés à bas coût vont permettre à de nombreux
agriculteurs de s’équiper.
Enfin, les deux derniers témoignages sont de M. Chansiaux d’In-Vivo qui indique que les coopératives s’équipent
séparément avec parfois des problématiques de biais entre capteur et de Mme Perrier qui représente le CNPF qui fait
état du faible nombre de stations en forêt et en zone montagneuse.
En guise de conclusion, la discussion s’oriente sur le vœu de la commission pour 2015 qui doit faire état des réseaux
d’observations météorologiques de surface connus de Météo-France. Afin d’avancer sur ce point, il est proposé de
mettre au point un questionnaire à diffuser aux membres de la commission afin de recenser les réseaux d’observations
météorologiques qu’ils connaissent.
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CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA MÉTÉOROLOGIE
Election du président de la Commission Agriculture
M. Marteau est réélu en tant que président de la Commission Agriculture pour une durée de 2 ans. Pour le poste de viceprésident, M. Le Bris se retirant de la Commission Agriculture en 2016, et ne souhaitant pas se représenter, accepte de
continuer son mandat jusqu'à la prochaine Commission d'Automne où une nouvelle élection devrait être organisée.
Prochaine réunion : le mardi 1er décembre 2015, à 14h00,
En visioconférence entre Saint-Mandé et Toulouse
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