Introduction : L`Afrique de l`Ouest présente une grande variété

Infrastructures et transport : facteur de désenclavement et d’intégration des pays sans littoral. Cas du
Mali
1
Zoulkifily IDE SIDDO
2010-2011
Introduction :
L’Afrique de l’Ouest présente une grande variété géographique et culturelle entre
l’Océan Atlantique à l’Ouest et au Sud, le Sahara au Nord et approximativement le
10 e Méridien à l’Est.
Pendant qu’une partie située sur la côte bénéficie d’un climat plus doux et surtout de
littoral qui rend plus facile les échanges avec l’extérieur, l’autre partie dite de
l’hinterland 1 est enclavée, sans littoral, obligée pour participer au commerce
international d’emprunter les ports de ses voisins dont elle est totalement
dépendante.
Avec l’avènement de la mondialisation, le domaine des transports a connu de
grandes évolutions tant sur le plan infrastructurel que technologique. Etant le pilier à
toutes activités économiques les infrastructures de transport ont subi de grandes
avancées dans les pays en développement.
Cependant, dans certains pays d’Afrique le manque d’infrastructures de transport
constitue un obstacle au désenclavement et au veloppement du commerce
international.
Ce retard est surtout énorme dans les pays sans littoral qui, n’ayant pas accès à la
mer, sont contraints de développer et rendre efficace leurs transports terrestres afin
de se désenclaver.
Ainsi les pays tels que le Mali, le Niger, le Burkina Faso, etc. doivent s’ouvrir aux
innovations technologiques dans le secteur des transports en modernisant et
améliorant leurs infrastructures. En effet selon la littérature économique « il existe
une relation positive entre croissance économique du PIB et du stock d’infrastructure
par tête »2.
1 Emprunter de l’allemand hinter « derrière » et land « terre, pays », signifie arrière pays, sans littoral.
2 Antoine L., Infrastructure de transport et intégration régionale, le cas du transport routier en Afrique
de l’Ouest, Claire Delpeuch, 17 p., 1p.
Infrastructures et transport : facteur de désenclavement et d’intégration des pays sans littoral. Cas du
Mali
2
Zoulkifily IDE SIDDO
2010-2011
Pays totalement enclavé, membre de la CEDEAO3 et de l’UEMOA4, le Mali couvre
une superficie de 1.241.238 Km2. Il est limité par la Mauritanie et l’Algérie au Nord, le
Niger à l’Est, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire au Sud, la Guinée au Sud-ouest et le
Sénégal à l’Ouest.
Par conséquent, pour ses échanges commerciaux, il utilise la plupart des ports de
l’Afrique de l’Ouest.
Les ports les plus utilisés sont :
Le Port Autonome de Nouakchott.
Le Port Autonome de Conakry.
Le Port Autonome de Lomé.
Le Port Autonome de Tema.
Le Port Autonome d’Abidjan.
Le Port Autonome de Dakar.
A l’instar des autres pays enclavés de la sous-région, le système de transport au Mali
est caractérisé par une forte prédominance du transport routier qui représente 80% à
90% du trafic de marchandises et 80% à 99% du trafic de personnes.
Néanmoins, le patrimoine du pays en infrastructures de transport routier est très
faible soit 89.024 Km dont les routes nationales et internes et un réseau ferroviaire
traversant le Mali sur 641 Km.
Le manque d’infrastructures de transport et la distance qui existe entre le Mali et ses
ports de transit renchérissent aussi bien les importations des équipements, des
matières premières que les exportations.
Par ailleurs, les coûts de transport en transit élevés ne sont pas toujours le résultat
des contraintes physiques, il faut noter que les difficultés d’intégration régionale
participent également à l’augmentation de ces coûts.
3 Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest regroupe 15 pays : Bénin, Burkina Faso, Cape vert,
Cote d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée Conakry, Guinée Bissau, Libéria, Mali, Niger, Nigéria, Sénégal,
Sierra Léon, Togo
4 Union Economique et Monétaire Ouest Africaine regroupe le Benin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire,
la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.
Infrastructures et transport : facteur de désenclavement et d’intégration des pays sans littoral. Cas du
Mali
3
Zoulkifily IDE SIDDO
2010-2011
Ainsi, l’Etat malien à travers une politique de construction de ports secs (les projets
de construction des ports secs de Kayes5 et Sikasso6) souhaite relier le pays de
manière optimale à ces différents corridors maritimes.
Les ports secs de Kayes et Sikasso doivent permettre en outre de désengorger les
ports de transit, de réduire les coûts de transport, de rationaliser et rentabiliser les
exportations et les importations.
C’est ainsi que notre thème porte sur : « Infrastructures et transport : facteur de
désenclavement et d’intégration des pays sans littoral. Cas du Mali ».
Nous allons d’abord voir le cadre théorique et méthodologique pour une meilleure
compréhension et analyse du sujet, puis nous ferons le diagnostic sur l’état des
infrastructures de transport terrestre et fluvial, et enfin nous étudierons les impacts
potentiels des ports secs sur la structure des échanges commerciaux et l’intégration
du Mali.
5 Ville malienne frontalière avec le Sénégal à une distance de 830 Km de Dakar.
6 Ville située à 375 Km de la capitale (Bamako), 100 Km de la frontière de la Côte d’Ivoire et à 45 Km
de celle du Burkina Faso.
Infrastructures et transport : facteur de désenclavement et d’intégration des pays sans littoral. Cas du
Mali
4
Zoulkifily IDE SIDDO
2010-2011
Première partie : Cadre théorique et
méthodologique
Infrastructures et transport : facteur de désenclavement et d’intégration des pays sans littoral. Cas du
Mali
5
Zoulkifily IDE SIDDO
2010-2011
1.1- Le cadre théorique
1.1.1- Problématique
La mondialisation a entrainé une interdépendance entre les Etats et les activités
humaines favorisant ainsi l’ouverture des frontières et l’expansion du commerce
international. Ce phénomène à son tour, a permis le développement des
infrastructures et des transports, qui sont les premiers supports à toutes activités
économiques.
Aujourd’hui, le transport maritime est devenu le premier mode de transport de
marchandises ; il représente environs 90% du trafic mondial.
L’espace maritime défini comme un système géographique dont la finalité est de
relier les espaces continentaux ; en Afrique le transport maritime est également le
mode le plus utilisé dans les échanges commerciaux avec 92% à 97% du commerce
international selon les Nations Unies7.
Par conséquent, les pays sans littoral pour participer au commerce international sont
obligés d’emprunter les ports de leurs voisins dont ils sont totalement dépendants.
Cela explique d’ailleurs le développement rapide des zones côtières par rapport aux
zones non côtières.
En effet, les ports maritimes permettant d’accéder aux marchés internationaux créent
une concentration d’activités économiques et de fourniture de services qui génèrent
à leur tour de la main d’œuvre et de la richesse.
En Afrique de l’Ouest, pour faciliter leurs relations commerciales, les pays sans
littoral sont contraints d’améliorer leurs infrastructures et leurs transports terrestres.
Plusieurs mesures ont été prises dans ce même sens, telles que :
- adoption des accords régionaux qui définissent des règles uniformes régissant
les contrats de transport entre Etats ;
7 La deuxième décennie des Nations Unies pour les transports et la communication en Afrique :
Acquis et perspectives dans le domaine des transports, programme lancé en Novembre 1991 lors du
symposium sur les transports et les communications à Bruxelles.
1 / 61 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans l'interface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer l'interface utilisateur de StudyLib ? N'hésitez pas à envoyer vos suggestions. C'est très important pour nous!